CONCLUSION GENERALE
Au bout de ce travail qui a porté sur l' «
analyse contextuelle des facteurs influençant l'insécurité
alimentaire dans la chefferie Rubenga », il s'avère opportun de
passer en revue quelques points qui l'ont constitué. Nous sommes partis
d'un constat amer selon le quel depuis quelques années la population de
la chefferie Rubenga est soumise à la sous alimentation et à
l'insécurité alimentaire malgré les multiples
potentialités que la nature lui offre. Nous avons
considéré que c'est un paradoxe que les milieux ruraux puissent
vivre une situation de dépendance alimentaire des centres urbains.
Hormis l'introduction et la conclusion, ce travail s'est
articulé sur quatre chapitres à savoir :
- Le premier porte sur « les
généralités » et comprend une brève
présentation de la chefferie Rubenga, une littérature sur la
sécurité alimentaire et l'insécurité alimentaire
;
- Le deuxième sur la méthodologie où
nous avons présenté les différentes méthodes et
techniques que nous avons utilisé le long de nos recherches avant de
présenter l'échantillon de l'enquête et les variables
d'études ;
- Le troisième chapitre porte sur la
présentation et l'interprétation des résultats
d'enquête et enfin ;
- Le quatrième est orienté sur les propositions
des stratégies pour lutter durablement contre l'insécurité
alimentaire.
Il sied de rappeler que notre objectif ultime était
celui de faire une analyse contextuelle des facteurs majeurs influençant
l'insécurité alimentaire dans la chefferie Rubenga en territoire
d'Idjwi. Cependant pour atteindre cet objectif l'étude est partie de
trois hypothèses selon les quelles :
? La non adoption des nouvelles techniques culturales
contribueraient à la baisse de la production agricole et par
conséquent à l'insécurité alimentaire par ailleurs
renforcée par le déboisement intensif entrainant
l'érosion, l'infertilité du sol,... dans la chefferie Rubenga.
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· L'enclavement de la chefferie Rubenga contribuerait
à la situation d'insécurité alimentaire des ménages
d'autant plus que l'écoulement et l'approvisionnement restent
hypothétiques.
· L'intensification de l'agriculture serait une
stratégie d'intervention pour la restauration de la
sécurité alimentaire dans la chefferie Rubenga, renforcée
par le regroupement des paysans dans un syndicat des agriculteurs d'Idjwi.
Pour vérifier ces hypothèses, nous avons
utilisé les méthodes et techniques ci-après : la
méthode descriptive, méthode statistique, méthode
comparative, méthode systémique, la technique d'observation
participante, l'analyse documentaire, le questionnaire et l'interview.
A l'issu de nos enquêtes, les résultats
renseignent que l'insécurité alimentaire est liée à
un arsenal des facteurs notamment :
- une grande taille de ménage 6 à 8 individus
39.2%, suivi de 9 à 11 individus 21.5% ; - la sous production agricole
entrainée par :
· l'exploitation des unités de surfaces
exigües soit 0.5ha pour 28.6% suivi de 1ha pour 24.2% ;
· le mode d'acquisition des terres moins favorisant qui
est héritage avec 49.3% ;
· les maladies de cultures 35.7% ;
· l'infertilité du sol 32.1% ;
· les semences non améliorées 17.9% ;
· la passivité des ménages dans les
activités d'amélioration et conservation des sols 37.1% ;
- Faible investissement dans l'élevage : poule 46.5%,
chèvre 15 %, porc 7.8% ; cobaye 23.6%, vache 7.1%, et c'est
généralement moins de 5 têtes ;
- Faible revenu mensuel des ménages 49.3% ont un revenu
de moins de 30 $, suivi de 31 à 50 $ pour 41.4% ;
- Difficulté d'écoulement des produits
récoltés observée par la vente des produits dans les
marchés locaux 44%, au champ 24%, et les prix sont jugés
dérisoires par 62.8% ; - Approvisionnement en denrées
alimentaires à des prix élevés 59.3% et
- Les mauvais états des routes de dessertes agricoles
95.7%.
Les contraintes de pauvreté et de
sécurité alimentaire sont globalement interne qu'externe aux
ménages de la chefferie Rubenga. Pour ce faire, à partir des
souhaits
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recueillis au près des ménages
enquêtés et des résultats de l'étude
découlent des stratégies de lutte contre
l'insécurité alimentaire résumée en six axes
fondamentaux dont :
> Désenclavement de la chefferie ;
> Intensification agricole ;
> Amélioration de l'environnement ;
> Promotion de la pêche et de l'élevage;
> Transformation et conservation des produits
récoltés.
> Encadrement des paysans et mise en place d'une politique de
planification
de naissances.
Au demeurant le rôle de l'Etat reste
prépondérant en amont comme en aval du processus de la
sécurité alimentaire, il doit améliorer le climat des
affaires, donner la chance à tous les investisseurs potentiels, doit
financer la recherche agronomique,...Bref, il est le coeur d'une
véritable sécurité alimentaire.
En fin, nous ne pouvons pas prétendre à travers
cette étude avoir cerné tous les aspects liés à
l'insécurité alimentaire. Ce travail ouvre des brèches aux
chercheurs désireux de savoir plus sur cette matière.
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