III.2. LES CULTURES PRATIQUEES PAR MENAGE ET
L'APPRECIATION DES RECOLTES.
III.2.1. Principales cultures, disponibilité des
terres et production. A). Disponibilité des champs.
Figure N°4. Superficie des champs dans les
ménages.
De ce graphique, il a été constaté que
les exploitations agricoles sont des petites tailles. Elles sont respectivement
de 0.5 ha pour 26.5% des enquêtés, d'un ha pour 24.6% de
l'échantillon, 1.5 ha pour 16.5% des enquêtés et 2 ha pour
13.6% de l'échantillon. Ce résultat révèle le
problème d'insuffisance des terres pour les exploitations paysannes qui
peuvent s'expliquer par l'état d'insularité du territoire
d'Idjwi, la croissance démographique, la mauvaise réparation des
terres,...
- 42 -
B). Mode d'acquisition de terres destinées
à l'agriculture.
Figure N°5. Mode d'acquisition de terres
destinées à l'agriculture.
Ce graphique, nous renseigne que le mode le plus fréquent
d'acquisition des terres dans la chefferie Rubenga est l'héritage,
celui-ci représente 49.3% soit 69 ménages sur les 140
enquêtés, vient ensuite le métayage avec 34.3% soit 48
ménages enquêtés sur les 140. Quatorze (14)
enquêtés sur les 140 soit 10% recours à l'achat et enfin le
don avec 6.4% soit 9 enquêtés sur les 140.
L'héritage est lié aux partages successoraux
des terres du Père au fils et du fils au petit fils. Quant au
métayage, il se justifierait par le fait que jadis la mauvaise
répartition de terres avait consacré la plus grande part aux
plantations alors que l'île d'Idjwi avait un effectif réduit de la
population. Aujourd'hui, la population a fortement augmentée faute des
unités des terres exigües héritées, elle fait recours
auprès des grands concessionnaires.
C). Les principales cultures pratiquées et
leurs rendements.
Tableau N°5. Les principales cultures et
leurs rendements agricole de 2003 à 2010 par tonne /
ha.
Années Cultures
|
2003
|
2004
|
2005
|
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
Banane
|
4
|
4
|
3.5
|
3
|
3
|
2.5
|
2
|
2
|
Manioc
|
10.5
|
10
|
9
|
8
|
7.5
|
7
|
6
|
5
|
Haricot
|
0.3
|
0.25
|
0.25
|
0.2
|
0.2
|
0.15
|
0.15
|
0.1
|
Patate douce
|
8
|
8
|
7.5
|
7.5
|
7
|
6.5
|
6
|
5
|
Colcase
|
10
|
9
|
9
|
9
|
8
|
8
|
7
|
6
|
Soja
|
0.6
|
0.6
|
0.5
|
0.6
|
0.5
|
0.45
|
0.4
|
0.35
|
Source : Nos investigations sur le terrain, Avril 2011.
- 43 -
Figure N°6. Les principales cultures et leurs
rendements agricole de 2003 à 2010 par tonne / ha.
Il ressort de ce graphique qu'au fil du temps les rendements
des cultures ne cessent de dégringolés et pourtant la paisible
population de la chefferie Rubenga vit essentiellement de l'agriculture. L'on
remarque que c'est à partir de l'année 2004 que les rendements
commencent à baisser à une vitesse de croisière. Cette
triste réalité s'expliquerait par les raisons suivantes :
- La déforestation et les cultures sur forte pente
entrainent l'érosion des sols et son lessivage ; d'où
l'infertilité du sol
- Manque des semences de qualité ;
- Maladies des plantes (manioc, patate douce, haricot,
bananier, ...)
- Calamités naturelles (grêle, ouragan qui
emporte les toitures des maisons, ...)
- Techniques agricoles rudimentaires,...
En effet, comparant les rendements de cultures
pratiquées dans la chefferie au seuil minimal relevé en RDC, le
bilan est alarmant. Les chercheurs reconnaissent les rendements moyens des
cultures dans des bonnes conditions culturales, il s'agit de :
- Banane 5tonnes /ha ;
- 44 -
- Manioc 10 à 15tonnes / ha ;
- Haricot 3.5 à 5.08 tonnes / ha ;
- Patate douce 6 à 10 tonnes / ha ;
- Colcase 8 à 40 tonnes / ha ;
- Soja 7 à 8 tonnes / ha (MUSHAGALUSA, 2010).
Cependant, on constate que ces rendements dans la chefferie
Rubenga sont loin d'être
réalisés à cause des facteurs reprisent
dans le graphique N°8.
D) Satisfaction des
récoltes.
Figure N°7. Satisfaction des
récoltes.
Nous lisons à travers ce graphique que 50% de notre
univers d'étude, soit 70 personnes sur les 140 enquêtées
sont moins satisfait de leur récolte. Un fait relativement normal au vu
des difficultés aux quelles se heurtent les paysans.
Quarante cinq (45) personnes soit 32.1% sont plus au moins
satisfait ; cette classe se rapportent à ceux ayant de plus grand champ,
lors de la récolte ont difficile de reconnaitre si le travail est
rentable ou pas, quant à 14.3% soit 20 personnes sur les 140
enquêtées, ils estiment que la récolte est satisfaisante et
enfin 5 enquêtés sur les 140, soit 3.6% sont plus satisfait de la
récolte.
- 45 -
E) Les causes majeures de la faible production dans
la chefferie Rubenga
Figure N°8. Les causes majeures de la faible
production dans la chefferie Rubenga
De par ce graphique, nous constatons que de toutes les causes
qui sont à la base de la faible production agricole dans la chefferie
Rubenga, les maladies des cultures occupent la première place selon
35.7%, soit 50 personnes sur les 140 enquêtées. En effet, une
série des maladies ravage / attaque les cultures pratiquées dans
la chefferie Rubenga, nous pouvons citer en passant la mosaïque africaine
de manioc, le wilt bacterian de banane, le bout de cigare de banane...
Quarante et cinq (45) personnes sur les 140 soit 32.1%
estiment que l'infertilité du sol serait à la base de la baisse
de la production, 25 enquêtés sur les 140 soit 17.9% pensent que
l'usage des semences non améliorées est la cause de la faible
production agricole, pour 12 sujets sur les 140 soit 8.6% l'exploitation des
unités de surfaces exigüe, pour 3.6% les perturbations climatiques
et enfin pour 3 personnes sur les 140 soit 2.1% l'association des cultures.
En dépit de ce qui précède, nous disons
que le capital sol est le premier facteur de production végétale
et joue un rôle prépondérant dans la résolution des
problèmes de
- 46 -
l'humain si évidement il est bien géré. Il
va de soi que sa megestion constitue des problèmes graves.
F) Activité faite pour améliorer la
qualité du sol.
Figure N°9. Activité faite pour
améliorer la qualité du sol.
Il se fait voir à travers ce graphique, relatif aux
activités faites pour améliorer la qualité du sol que la
majeure partie de la population enquêtée ne fait rien pour
améliorer la qualité du sol soit 37,1% de l'échantillon,
par contre l'usage d'engrais biologique/organique est fait par 37
enquêtés sur les 140, soit 26,4%. Cette assertion a
été choisie par ceux pratiquant la technique de compostage; pour
34 sujets sur les 140, soit 24,3% la lutte antiérosive. Celle-ci est
faite généralement par creusage des carneaux, de déviation
des eaux, et le reboisement par le réseau « Kichamahirwa ». La
jachère comme moyen d'amélioration de la qualité du sol
représente 5,7%, l'agroforesterie 5,6% et enfin l'usage d'engrais
chimique 2,9%.
- 47 -
G) Principaux ravageurs et maladies de
cultures
Figure N°10. Principaux et maladies de
cultures
Ce graphique montre que les maladies des cultures les plus
dévastatrices dans la chefferie Rubenga sont la mosaïque de manioc
et le Wilt bacterian avec des proportions respectivement de 42.1%, soit 59
enquêtés sur les 140 et 37,9%, soit 52 enquêtés sur
les 140 sujets, 12,1% sur 140 disent que la chenille mineuse est le ravageur le
plus dévastateur de la patate douce, et enfin 11 enquêtés
soit 7,3% sur 140 la fournis noir perulle de haricot.
- 48 -
H) Mesures préventives contre les
maladies.
Figure N°11. Mesures préventives contre
les maladies
Au vu de cette figure, il est clair que l'entretien des
cultures (sarclage) constitue la plus grande mesure préventive de
cultures contre les maladies (80%). La rotation des cultures constitue la
deuxième mesure avec un pourcentage de (7%), la jachère (6%), la
lutte biologique (5%) et enfin le contrôle de semences (2%).
I). Mesures curatives contre les
maladies
Figure N°12. Mesures curatives contre les
maladies
- 49 -
De ce graphique, nous nous rendons compte que 129
enquêtés, soit 92% sur les 140 de l'échantillon ne font
rien en cas d'attaque des cultures par les maladies. L'inaccessibilité
aux produits phytosanitaires qui d'ailleurs ne sont pas disponibles à
Idjwi fait que très régulièrement les cultures soient
attaquées par les différents insectes et parasites. De même
l'inaccessibilité à l'information fait que le paysan n'arrive pas
à sélectionner les plants sains par conséquent, le plus
souvent, le paysan échange des semences déjà
infectées : la lutte biologique (plante phytosanitaire) est
totalisée par 11 personnes, soit 8% sur les 140 enquêtés
comme mesures curatives en cas d'attaque.
III.2.2. Conduite de l'élevage
Figure N°13. Les effectifs des bétails
pour les ménages.
A travers ce graphique, nous constatons que l'élevage
dans la chefferie Rubenga n'est pas développé en termes
d'effectif par ménage, mais il est quand même présent d'une
façon timide dans la quasi-totalité des ménages. Les
effectifs pour les ménages qui pratiquent l'élevage sont par
ordre d'importance : poule (46,5%), chèvre (15%), porc (7,8%), vache
(7,1%), cobaye (23,6%). Une série des facteurs expliquent cette baisse
de la production d'élevage, il s'agit de :
- Mortalité élevée des animaux due aux
maladies car non seulement les produits vétérinaires sont rares
mais aussi il y a une divagation accentuée des bêtes ;
- La dégénérescence des races locales des
petits bétails ;
- Faible connaissance dans la pratique,...
- 50 -
III.3. Etude sur le revenu des ménages dans la
chefferie Rubenga
|