I.2.6.4. Le manque de formation aux techniques modernes
agricoles
Les techniques agricoles modernes, qui permettent aux
agriculteurs des pays développés d'obtenir des rendements
spectaculaires font cruellement défaut à la majorité des
paysans du sud. En Afrique subsaharienne, l'agriculture vivrière se
pratique dans beaucoup de régions de manière très
traditionnelle, les paysans ont très peu recours aux
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engrais chiques et aux machines. Le travail agricole fournit
par les hommes et surtout par les femmes est donc colossal, d'autant plus que
l'outillage est essentiellement manuel et très peu rudimentaire :
machettes, houes, haches fabriquées par des artisans locaux. Le manque
de formation, d'information et de moyens financiers pour s'approprier de
nouvelles technologies ne permet pas aux paysans d'avoir des rendements
suffisants.
I.2.6.5. Le manque d'infrastructure rurale.
Les routes permettent aux agriculteurs de commercialiser leurs
produits et d'acheter ceux qui leur font défaut. Dans beaucoup de pays
pauvres les routes sont en mauvais état ou inexistantes.
Généralement, les axes routiers sont surtout conçus pour
permettre le commerce avec les pays étrangers ou pour faciliter les
échanges entre les grandes agglomérations. Les voies de
communication qui mènent d'une région à une autre sont
souvent négligées. Les agriculteurs ne produisent pas tout ce
dont ils ont besoin pour une alimentation équilibrée, il leur
faut acheter une partie de leur nourriture : plus de 60 % de la population
rurale en Afrique Subsaharienne sont des acheteurs nets de nourriture,
c'est-à-dire qu'ils achètent plus de produits agricoles qu'ils
n'en vendent. Le manque de route et de moyen de transport ne facilite le
ravitaillement ni en temps ordinaire ni en cas d'urgence.
I.2.6.6. Des disponibilités de stockage
limitées.
Dans de nombreuses régions, si les récoltes ne
sont pas stockées rapidement, elles sont dévastées par les
insectes et les rongeurs. Même dans les greniers à
céréales, il arrive que les ravageurs parviennent à
s'attaquer aux vivres entreposés. Les pertes occasionnées par
l'absence ou l'insuffisance de moyen de stockage dépassant parfois 50 %
de ce qui a été récolté. Le stockage de certains
aliments requiert des conditions assez exigeantes, comme un certain
degré d'humidité, des températures correctes et
constantes. Faute d'être stockés dans de telles conditions, une
partie des aliments peuvent pourrir assez rapidement.
I.2.6.7. Les perturbations climatiques.
Les fortes sécheresses, tornades, pluies très
irrégulières ou inondations dues aux aléas du climat, sont
toutes néfastes à la production agricole, car elles
détruisent ou endommagent les récoltes. Dans les pays riches
comme dans les pays pauvres, les agriculteurs sont très attentifs aux
variations du climat, vu leur importance pour la production agricole. Dans les
pays développés, l'Etat octroie des aides aux agriculteurs
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sinistrés suite à des catastrophes naturelles ;
ils peuvent ainsi compenser la diminution de leurs revenus. Les paysans du
tiers monde ne peuvent compter sur de telles aides gouvernementales. Et,
lorsque la sécheresse frappe certaines régions sahéliennes
pendant deux ou trois années de suite, les répercussions sur
l'alimentation de la population sont dramatiques. De plus, dans les pays
riches, les barrages, les systèmes d'arrosages, les constitutions
d'importants stocks de sécurité sont autant de mesures qui
permettent de parer aux effets des catastrophes dues au climat, ou de les
atténuer. Mais, par exemple, en Inde, au Bangladesh ou en Chine, qui
sont régulièrement victimes d'inondations, chacune de ces
catastrophes provoquera des pertes agricoles considérables, parce que
ces pays ne sont pas aussi bien équipés pour y faire face (FOGEL
et AUDATE, 1997).
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