WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Contribution a l'amélioration des performances mécaniques de la nuance d'acier A3SS


par Jean Claude FATAKI NYEMBO
Université de Likasi/ RDC - Grade d'Ingénieur Civil Métallurgiste 2018
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

CHAPITRE VI

PRESENTATION ET INTERPRETATION DES RESULTATS

Pour ce chapitre nous nous sommes limités aux essais de traction à l'état brut de coulée ainsi que les essais dureté et de résilience à l'état de coulée et à l'état trempé.

Nous étudierons l'influence du traitement thermique sur les propriétés mécaniques. Cette étude comprend l'influence de la température, l'influence du milieu de refroidissement, l'influence du temps de maintien pour arriver à trouver un meilleur compris entre la dureté et la résilience de la nuance d'acier qui fait l'objet de notre étude.

VI.1. Caractérisation des échantillons

La nuance A3SS 30NiCrD13 est une composition locale que les ACP utilisent pour la fabrication du lower Mantle (pièce à cône utilisée dans le concasseur à cône). C'est acier faiblement allié au nickel auquel on ajoute des petites quantités de chrome, molybdène et manganèse.

Ci-dessous nous donnons dans le tableau V.1. la caractérisation chimique de la nuance A3SS.

Eléments

C

Mn

Ni

Cr

Mo

Ti

Pb

Cu

Teneurs

0,30

0,89

3,26

1,22

0,22

0,28

0,01

0,76

Tableau VI.1 : Caractérisation chimique de la nuance A3SS

Le Nickel est un élément gammagène et graphitisant, 3 fois moins énergique que le silicium. Dans les aciers à bas carbone et à des teneurs inférieures à 6% en Nickel, il augmente la résistance mécanique, la limite élastique mais diminue la dureté et de l'allongement à la rupture. Au-delà de 1%, il diminue le grossissement du grain lors de l'austénitisation et conduit à l'augmentation de la résilience.

Le manganèse, à la teneur de 0,89%, bloque l'effet graphitisant du nickel. Le chrome améliore l'aptitude à la trempe, accroit la résistance à la rupture sans diminuer la ductilité de façon appréciable. Le molybdène quant à lui améliore les propriétés de résistance aux chocs des aciers trempés.

Ci-dessous nous donnons les propriétés mécaniques et la microstructure obtenues après coulée.

48

HB et KCV

Dureté

Résilience

 

 

(HB)

W
(J)

S

(cm2)

KVC
(J/cm2)

Etat brut
de coulée
(A3SS)

284

3,4

0,8

4,3

 

4

0,8

5,0

 

3,8

0,8

4,8

 

3,5

0,8

4,4

 

4,5

0,8

5,6

Moyenne

280

 
 

4,8

 

Tableau VI.2 : propriétés mécaniques à l'état brut de coulée

b) Traction

N° ECH

Diamètre
(mm)

section
(mm2)

Force
(kg)

contrainte
(kgf/mm2)

Allongement

Longueur
utile (cm)

mm

%

1

13,48

142,64

3345

23,45

0

-

19,5

2

11,6

105,63

3150

29,82

0

-

19

3

10,16

81,03

2505

30,91

0

-

14

4

9,6

72,35

3010

41,61

0

-

12,5

Tableau VI.3 : Essais de traction

L'analyse du tableau VI.3 montre que le matériau a connu une rupture fragile qui est traduite par la valeur nulle de l'allongement cela est dû par les défauts d'homogénéisation que présentent les échantillons. Nous pouvons aussi le constater sur le tableau VI.2 par les valeurs de dureté et résilience. Le matériau est dure et moins ductile ce qui explique sa rupture fragile.

Dans la micrographique ci-dessous représentant la structure du matériau à l'état brut de coulée, l'on remarque la présence de ferrite, perlite et carbures reparties d'une façon homogène.

49

Figure VI.1 : structure cristallographique de l'alliage à l'état brut de coulée

VI.2. Essais mécaniques

Les différents essais réalisés ont eu comme objectif spécifique de donner un aperçu sur les propriétés mécaniques tel que la dureté, la résistance mécanique et la résilience. Par la suite nous étudierons l'influence de la température de traitement, du temps de maintien, du milieu de refroidissement ainsi que l'influence des éléments d'addition.

VI.2.1. Influence de la température d'adoucissement a) Présentation des résultats

Dans cette série d'essais, il a été question d'étudier l'impact de la température d'austénitisation du traitement thermique sur les propriétés comme la dureté et la résilience. Les températures ont été variées dans les gammes suivantes : AC3+30°C, AC3+50°C, AC3+80°C et AC3+100°C. Le choix de la température a été opéré en raison de la teneur en carbone de la nuance étudiée puisque l'austénitisation se fait à AC3 + X°C et ce point se situe pratiquement à environ 860°C, température à laquelle nous sommes allés, pour cas d'étude. Les paramètres constants que nous nous sommes fixés sont le milieu de refroidissement (four) et le temps de maintien qui est de 30 minutes.

Les résultats obtenus sont repris dans le tableau V.2 qui représente la variation de la dureté et de la résilience en fonction de la température.

Ainsi nous retiendrons une température qui nous fournira le meilleur compris entre la dureté et la résilience.

300

250

200

150

100

50

0

HB K (J/cm2)

4

8

6

0

20

2

18

16

14

12

10

 

890°C

910°C

940°C

960°C

W
(J)

S
(cm2)

KCV
(J/cm2)

W
(J)

S
(cm2)

KCV
(J/cm2)

W
(J)

S
(cm2)

KCV
(J/cm2)

W
(J)

S
(cm2)

KCV
(J/cm2)

Adoucissement
(A3SS)

7,5

0,8

9,375

15

0,8

18,75

8,7

0,8

10,875

12

0,8

15,00

8,2

0,8

10,25

15,7

0,8

19,63

9

0,8

11,25

12,6

0,8

15,75

7,2

0,8

9

14,5

0,8

18,13

9,3

0,8

11,625

11,5

0,8

14,38

Moyenne

 
 

9,54

 
 

18,83

 
 

11,25

 
 

15,04

Tableau VI.4 : Essais de résilience de l'A3SS après traitement d'adoucissement

HB

K (J/cm2)

Etat brute de coulé

280

4,8

AC3+30°C

220

9,54

AC3+50°C

240

18,83

AC3+80°C

212

11,25

AC3+100°C

180

15,05

Tableau VI.5 : moyenne de valeur de résilience et de dureté aux températures d'adoucissement

50

Graphique VI.1 : l'Influence de la température d'adoucissement sur HB et K

b) Interprétation

L'analyse du tableau VI.5 (qui donne la moyenne à différentes températures) et

du graphique VI.I, montre que les éléments d'alliage n'agissent pas sur la dureté à l'état brut de coulée parce qu'à l'état brut de coulée la hausse de la dureté est due à la

51

ségrégation lors de la solidification et à la présence des carbures. Nous remarquons qu'en chauffant l'éprouvette sur le palier de températures données ci-haut, la dureté baisse de moins en moins pour les températures élevées ; cela est dû à la dissociation des carbures qui sont témoins de la dureté dans les aciers. Les hautes températures peuvent également données lieu à un grossissement des grains austénitiques. A la température de AC3+80°C et avec un refroidissement trop lent, nous constatons une diminution de la dureté à environ la valeur que nous nous sommes assignés comme objectif, néanmoins la résilience du matériau n'augmente pas comparativement aux températures de 910 et 960°C.

c) Microstructure

Les figures VI.2, VI.3 et VI.4 donnent l'évolution de la structure de la nuance selon les

températures considérées.

Figure VI.2 micrographie de l'acier A3SS chauffé à AC3+30°C et refroidi dans le four

Constatons une présence de ferrite en prépondérance, une faible quantité d'austénite et de la perlite avec mise en évidence des défauts ponctuels. Cette structure est due au refroidissement très lent qui donne les structures d'équilibre avec diffusion du carbone, témoin la chute de la dureté et la remontée de la résilience.

52

Figure VI.3 micrographie de l'acier A3SS chauffé à AC3+50°C et refroidi dans le four

Nous remarquons une présence de la ferrite, cémentite et de l'austénite résiduelle. Avec le refroidissement lent, étant donné que nous avons un acier faiblement allié, il y a lieu de retrouver de l'austénite résiduelle dans la pièce. Cette structure nous donne une bonne résilience puisqu'il y a dissociation des carbures et présence de l'austénite et le nickel présent dans l'alliage diminue le grossissement des grains ce qui conduit à l'augmentation de la résilience.

Figure VI.4 : Micrographie de l'acier A3SS chauffé à AC3+80°C et refroidi dans le four

VI.2.2. Influence du milieu de refroidissement

a) Présentation des résultats

Etant donné que dans les conditions d'utilisation de la pièce (Lower Mantle) qui

est sollicitée aux chocs, dans cette série d'essais, il a été question de remonter la dureté

aux contions d'utilisations qui sont 300-400 HB. Pour cela nous avons étudié différents milieu de refroidissement et voir lequel nous donnera les caractéristiques voulues tout en gardant la température de maintien de 910°C, température qui nous a dégager un optimum entre la dureté et la résilience, et le temps de maintien 30 minutes. Les milieux étudiés sont le four (qui donne des faibles vitesses de refroidissement), l'air (vitesses moyennes) et l'eau (vitesses assez rapides).

Dans le tableau VI.5 sont reprises les valeurs de dureté et de résilience selon les différents milieux.

 

refroidissement dans le

four

refroidissement dans

l'air

refroidissement dans
l'eau (trempe)

HB

W
(J)

S
(cm2)

KCV
(J/cm2)

HB

W
(J)

S
(cm2)

KCV
(J/cm2)

HB

W
(J)

S
(cm2)

KCV
(J/cm2)

Austénitisation à 910°C/30'

243

15

0,8

18,75

302

9,6

0,8

12

327

15,2

0,8

19

238

15,7

0,8

19,63

305

10,5

0,8

13,13

330

15,3

0,8

19,1

240

14,5

0,8

18,13

303

10

0,8

12,5

326

15

0,8

18,8

Moyenne

240

 
 

18,83

303

 
 

12,54

328

 
 

19

Tableau VI.6 : Essais de dureté et résilience de l'A3SS après austénitisation à 910°C pendant 30 minutes

La figure ci-dessous représente les valeurs de dureté et de résilience selon les différents milieux de refroidissement

HB

K (J/cm2)

Four

240

18,83

Air

303

12,54

Eau

328

19

53

Tableau VI.7 : valeurs moyennes de dureté et résilience après austénitisation à 910°C

Four Air Eau

HB K (J/cm2)

20

18

16

14

12

10

8

6

4

2

0

350

300

250

200

150

100

50

0

54

Graphique VI.2 : Histogramme des valeurs moyennes de résilience et dureté après austénitisation à 910°C et
refroidissement selon les milieux

b) Interprétation

L'analyse de l'histogramme montre que pour un refroidissement dans l'eau

(trempe), la dureté augmente avec la résilience et un optimum se dégage vu qu'à cette température l'austénitisation s'est faite totalement et les carbures ont eu le temps de se dissoudre. Cela s'expliquerai par le fait qu'en étant à 910°C, on obtient l'austénite qui dissout un grand pourcentage en carbone (témoins de la dureté dans les aciers) par rapport à la ferrite et en faisant un refroidissement à une grande vitesse, cette austénite est gardée à basse température sans diffusion du carbone. Ceci a directement un impact sur la dureté et le nickel qui se trouve en solution solide minimise le grossissement des grains lors de l'austénitisation pour donner lieu à une bonne résilience.

55

c) Micrographie

Les figures VI.5 et VI.6 représentent l'évolution de la structure selon les différents milieux de refroidissement.

Figures VI.5 : structure de l'A3SS après austénitisation à 910°C et refroidissement à l'air

Figures VI.6 : structure de l'A3SS après austénitisation à 910°C et refroidissement à l'eau

La figure VI.4 fait apparaitre une structure austéno-ferritique avec une grande proportion d'austénite, présence des carbures et de ferrite repartis de façon homogène tandis que la figure VI.5 quant à elle présente une structure avec une grande prépondérance en austénite. Ces structures sont témoins des valeurs de dureté et résilience obtenues.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera