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La tendance des médias occidentaux dans les conflits rebelles africains.

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par Espoir MWENYEMALI ITULAMYA
Université Pédagogique Nationale ( U.P.N) - Licence en Journalisme Politique Extérieure 2015
  

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1

Epigraphe

« Il n'y a pas de routes droites dans le monde ».

MAO Tsé-toung

2

Dédicace

Remerciement

A notre estimée soeur, le Docteur BAGELULANA SIFA Dhàdhà, pour son engagement total en vue de l'achèvement de nos études universitaires.

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Un travail de cette dimension ne sera jamais l'oeuvre d'une seule personne. Nous remercions de prime à bord notre Seigneur Jésus - Christ, source de toute vie, qui nous a gardés depuis le sein maternel par son sang qu'il a versé pour nous sur la croix.

Nous sommes, ensuite, reconnaissant aux nombreuses personnes qui ont contribué de près ou de loin à son élaboration, en particulier ; ainsi qu'à la fin de nos études universitaires, en général ; entre autres : Nos très chers parents Marcellin KATANGA et Agnès KANINGINI, nos frères et soeurs BAGELULANA SIFA, KINANKAMBA RIZIKI, KUMINGI FEZA, MASANZI AKSANTI, Marcelline BORA, MUSAGI BARAKA, Patrick KANINGINI, Janvier KANINGINI, Annie BAHATI et Pascal AGABU.

Nos sentiments de reconnaissance vont également à l'endroit de tous les professeurs du département des SIC à l'université pédagogique nationale ainsi qu'aux administratifs qui nous ont aidés considérablement à mettre à terme notre formation.

Pour leur affectueux accompagnement toute au long de nos études, nos gratitudes s'adressent à : Emmanuel SAFARI, Robert MAIMONA, Pascal MIHINGANO, SANDRINE NSIMIRE, Valentin UCHUDI, Pylote BYAMUNGU, Apollinaire MONGA ainsi que WABUKANGAMA Michel.

A nos oncles et tantes, amis et frères, camarades et compagnons de dures épreuves : Rosa KANINGINI, Anne-marie KANINGINI, Didas KANINGINI, AMISI SAMIAKA, Saint Greeg MUTEBA, Paupol MUSELEMU, Irene BURHAMA, Elima CIKWANANZI et Nanalie LUYEYE.

Une reconnaissance particulière et sincère à notre oncle Boniface KANINGINI pour son assistance sans limite en notre égard ainsi qu'à Joséphine KABONGO pour l'amour profond qu'elle ne cesse de nous témoigner.

4

Enfin un mérite à mon directeur le professeur Emmanuel KABONGO MALU ainsi qu'à mon co-directeur l'assistant ABURHA, dont l'apport ne peut en aucun cas faire sujet d'un quelconque débat. Toute erreur contenue dans ce travail ne peut être imputée qu'à moi-même.

Que toute personne qui n'a pas été cité nommément ci haut ne se sente pas méprisée mais qu'elle comprenne plutôt que les valeurs cachées s'avèrent les plus louables.

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0. INTRODUCTION

1. Problématique

Depuis quelques années, la République Démocratique du Congo est le théâtre de nombreux mouvements rebelles dans sa partie Est. Des rebellions qui se ressemblent certes, dans la mesure où elles partagent les mêmes concepteurs. Ce qui pousse certains analystes politiques à s'interroger sans cesse sur le but de la création des groupes rebelles en Afrique en général et plus particulièrement en République Démocratique du Congo.

Au regard naïf, ces conflits se présentent comme étant congolo-congolais, c'est-à-dire opposant les Congolais entre eux ; et pourtant les pays de l'Occident y sont fortement impliqués. L'implication de l'occident dans ces conflits s'explique clairement du fait qu'aucun de pays Africains accusé de soutenir les troupes rebelles ne fabrique les armes à feux, outils indispensables dans ces conflits de l'Est de la République Démocratique du Congo, sans lesquels l'Afrique ne vivrait guère ce fléau. A ceci, nous ajoutons le fait que toutes les grandes firmes bancaires, les grands financiers du monde sont ténus de main de maître par les puissances occidentales. L'assistance que les pays occidentaux accordent aux différentes rebellions africaines n'est pas un fait du hasard, cela ne se fait même pas pour la gloire du ciel ! Ces pays financent les acteurs de ces conflits dans le but de tirer un gain en retour.

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Tout conflit que nous observons à travers le monde est lié aux problèmes d'intérêts.1 Ces derniers peuvent être de plusieurs ordres : lucratif, spirituel, culturel, géopolitique, ethnique, etc. Pour ce qui est des régions africaines, cette l'instabilité est créée par des puissances occidentales qui cherchent à exploiter à moindre coût les régions inondées des ressources naturelles : or, diamant, uranium, cassitérite, et bien d'autres minerais que regorge la RDC. Dans les régions africaines, l'instabilité est encore le fruit des leaders au pouvoir qui par passion, cherchent par tous les moyens comment s'accrocher au pouvoir et aussi par la ferme volonté d'avoir la suprématie sur une région donnée ; enfin elle se justifie par l'envie de dominer de certaines ethnies qui s'estiment défavoriser par rapport aux autres. Ici le cas le plus connu demeure celui opposant les HUTUS aux TUTSIS dans la région de grands lacs. Les conflits rebelles dans les régions africaines sont plus bénéfiques aux occidentaux mais ce sont toutefois les populations africaines qui en subissent le sort. Rien que pour deux provinces de la RDC, les conflits rebelles ont fait plus de six millions de morts, dans l'espace de plus ou moins une décennie. Jour après jour les organisations non gouvernementales ainsi que plusieurs autres organisations de droit de l'homme publient les rapports qui relatent les conséquences néfastes que font subir les groupes rebelles aux populations congolaises en particulier et celles de l'Afrique toute entière en général.

Nous trouvons tout à fait normal que la presse s'intéresse aux faits tels que nous le décrivons ci haut. Seuls l'engouement avec lequel les médias occidentaux s'attachent à ses faits et le traitement qu'ils en font,

1 KALUBI, notes de cours inédits du cours de politique étrangère du Congo, L2 SIC/JPE, 2014-2015.

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suscitent un immense doute en nous et fonde notre interrogatoire, en ce qui suit :

? Quel intérêt les médias occidentaux, en l'occurrence la RFI, tirent-ils en diffusant les informations africaines ?

? La Radio France Internationale est-elle vraiment impartiale dans le traitement de nouvelles en rapport avec la République Démocratique du Congo ?

2. Hypothèse

Les médias occidentaux sont depuis un moment dotés d'une mission principale qui est celle de couvrir les conflits armés en Afrique2. Parmi ces derniers nous pouvons citer les plus connus qui sont : les conflits maliens animés par les rebelles Touaregs, les conflits au Nigéria animés par la secte de Boko Haram, les attaques« Shebab » à l'Est du continent ; à cela nous ajoutons tout ce chapelet des groupes rebelles ayant opéré depuis plus d'une décennie dans l'Est de la République Démocratique du Congo.

Les médias sont, pour les dirigeants des pays occidentaux, des outils servant à soutenir inconditionnellement leur gouvernement et de manifester un enthousiasme absolu à chacune de ses propositions. Pour eux la presse serait un prolongement pur et simple du gouvernement central, « un quatrième pouvoir pour mieux dire », comme d'aucuns la paraphrase.

Qu'il nous soit permis, après toutes ces allégations d'émettre l'hypothèse selon laquelle, Radio France Internationale est un organe d'appui à la politique extérieure française. Face aux faits et devant certaines situations, cette station de radio diffusion se penche du côté du

2 L. Hester et J. WAILAN, journalisme et tiers monde, De Boeck, Paris, 1987.

8

gouvernement français, ce qui laisse entendre que ce média est partial dans sa présentation des faits en rapport avec l'Afrique.

3. Méthodes et techniques

Afin de recueillir, le plus objectivement possible, les données nécessaires à la bonne réalisation de notre travail et dans le souci de bien cerner tous les aspects du problème de recherche, il nous a été utile de recourir aux méthodes et techniques de toute recherche scientifique.

a. Méthode

Etymologiquement, le mot « méthode » vient de deux vocables grecs, metà et adòs, il signifie : poursuite, cheminement. Une méthode est donc une poursuite ou un cheminement raisonné des moyens en vue d'aboutir à une solution.3 Selon Grawitz, la méthode « est constituée de l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline cherche à atteindre des vérités qu'elle poursuit, les démontre, les vérifie »4

Dans le cadre de nos recherches nous avons fait recours à la méthode analytique, qui procède par la décomposition du sujet.5Elle consiste à décomposer un ensemble en ses éléments constitutifs, ses éléments essentiels, afin d'en saisir les rapports et de donner un schéma général de l'ensemble. Cette méthode nous a permis d'analyser les différentes productions de la RFI durant la période de crise dite du « M23 », soit du 06 Mai 2012 jusqu'au 05 Novembre 2013.

3 TOROZONI, notes de cours inédites du cours d'initiation à la recherche scientifique, G1 SIC, UPN, 2010-2011.

4 R. PINTO et M. Grawitz, méthodes de recherches en sciences sociales, Tome 2, Paris, 1964, p 289.

5 M.GUIDERE, méthodologie de la recherche, éd. Ellipses, Paris, 2005, p.171

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b. Technique

Une technique, quant à elle, est un ensemble des procédés exploités par le chercheur dans la phase de la collecte des données qui intéressent son étude. Elle est un outil indispensable qu'on utilise dans une démarche intellectuelle. Les techniques varient suivant l'objet auquel elles s'appliquent, d'où d'une part il faut savoir choisir la plus adéquate, et de l'autre part en faire bon usage. Par technique de recherche il faut simplement entendre, les moyens par lesquels le chercheur arrive à collecter les données pour l'élaboration de son travail scientifique.6

Ainsi donc pour mener notre travail à bon port nous avons fait usage de la technique d'observation indirecte ainsi que de la technique documentaire.

? La technique d'observation indirecte nous a permis d'observer le

déroulement des faits à travers divers médias, locaux et internationaux.

? La technique documentaire : grâce à cette technique nous nous sommes ressourcés dans diverses bibliothèques.

4. Choix et intérêt du sujet

Un travail scientifique doit avoir un impact dans le domaine de la science ainsi que dans la société. Vu que la composition du sujet de notre étude et la sélection de son thème ne sont pas parties du néant, sa mission ne sera pas non plus nulle.

6 NTOROZONI, notes de cours inédites du cours d'initiation à la recherche scientifique, G1 SIC, UPN, 2010-2011.

10

4.1. Choix du sujet

Plusieurs facteurs sont intervenus dans la formulation de l'intitulé de notre travail. Si pour certains, un million de morts suffit pour faire raisonner les glas, qu'en serait-il pour deux millions, trois millions,... Et même à fortiori les six millions de morts que la République Démocratique du Congo a compté dans sa partie Est depuis le début de ces conflits ?7 En tant qu'humain, la réponse à cette question a constitué une de grandes raisons qui ont fait que nous options pour l'élaboration de notre travail de fin d'étude sous ce thème.

Une autre raison qui nous a poussés à aborder ce thème est lié à nos propres origines, comme le dit si souvent le Professeur KAMBAY BWATSHIA : « un homme sans repère se perd».8 Voilà pourquoi nous avons voulu parler de ce fléau qui nous fait subir les désastres de la guerre entrainant le viol de nos mamans et soeurs, pillages de nos biens, la non-scolarisation de nos frères, pour ne citer que cela.

4.2. Intérêt du sujet

Ce travail est d'un intérêt particulier et non de moindre pour tout Congolais en quête de la vérité sur le rôle et la mission des médias étrangers dans la région Africaine. Cet ouvrage apprendra au congolais à écouter attentivement, avec un esprit critique les informations provenant des médias occidentaux.

7 M. MBAMBI-MONGA, le développement par l'éducation à la citoyenneté, PUK , Kinshasa, 2006, pp 92.

8 B. KAMBAY, notes inédites du cours d'histoire de grandes civilisations du monde contemporain, G2 SIC/UPN, 2011-2012.

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Par-dessus de cela, ce document est d'un intérêt tout autre pour les organes de régulation des médias, et nous citons ici le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel et la Communication (CSAC) ; car il permet de savoir pour quelle presse faut-il s'attendre à quelle conséquence ! D'où un sens total de responsabilité.

Aux étudiants en Sciences de l'information et de la communication, plus particulièrement ceux ayant choisi le Journalisme Politique Extérieur comme option, cette étude est pour eux un fortifiant dans notre dur labeur qui est celui de défendre notre cher et beau pays car un journaliste a pour mission de travailler d'abord pour l'intérêt de son pays, quelle que soit sa tendance.9

5. Délimitation spatio-temporelle.

Notre travail est parti du mois d'Avril 2012 marquant la naissance du M23 jusqu'au 5 Novembre 2013, date à laquelle le gouvernement de la République Démocratique du Congo affirmait avoir obtenu une victoire« totale » sur la rébellion du M23.

Notre champ de recherche s'étend, outre les deux provinces du Kivu qui ont subi des atrocités, sur le territoire congolais que la Radio France Internationale inonde par ses informations.

6. Plan du travail

Hormis l'introduction et la conclusion, trois chapitres composent notre travail. Le premier chapitre est consacré à la définition

9 Prof kalubi, notes de cours inédites du cours de politique étrangère du congo, L2 SIC.

12

des concepts clés ainsi qu'au cadre théorique. Le deuxième consiste à présenter la RFI et le M23, objets d'étude.

Le troisième est consacré à l'analyse du traitement des informations en rapport avec Mouvement du 23 mars par la Radio France internationale.

CHAPITRE PREMIER : DEFINITION DES CONCEPTS DE BASE ET CADRE THEORIQUE.

I.1. Définition des concepts de base

Tout travail scientifique contient en soi une définition des concepts clés qui constituent son fondement. A cet effet nous essayerons d'élucider quelques concepts qui fondent notre étude, à savoir : Tendance, Média, Occidental, Conflit ainsi que le concept rebelle.

I.1.1 le concept tendance

Le concept tendance est, d'après le « Vocabulaire de la Philosophie et des Sciences Humaines », un terme désignant les formes spontanées de l'activité.10 Ce mot est employé comme synonyme de : direction, penchant, influence, prédisposition, libido.

Théodule Ribot distingue deux types de tendance : « la tendance à » qui est un dynamisme mental indifférencié et « la tendance vers » qui est une activité spécifiée orientée vers un objet déterminé.11

10 L. Morfaux, Vocabulaire de la Philosophie et des Sciences Humaines, éd. Armand Collin, Paris, 1980.

11 T. Ribot, les maladies de la volonté (1882), éd. L'Harmattan, Paris, dernière réédition 2002, p.57

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Il est usuel de classer les tendances en trois dimensions:

a. Tendance personnelle ou égoïste, qui a pour objet l'individu.

b. Tendance altruiste ou sociale, qui vise l'intérêt d'autres individus.

c. Tendance supérieure ou désintéressée, c'est plus ou moins l'objectivité : c'est le cas de la recherche scientifique et même de l'activité artistique.

I. 1. 2 le concept média

Concept d'origine américaine, « mass media », qui signifie un ensemble de moyens de diffusion de l'information destinée au large publique (presse, radio, télévision, cinéma, affichage, internet, etc.).

Il est donc question, d'après le dictionnaire Hachette, de « moyens de communication de masse, du latin media, moyen »12. A ce propos, Francis Balle, dit qu'« un média est une technique ou un ensemble des techniques permettant aux hommes de communiquer l'expression de leur pensée, quelle que soit la forme et la finalité de cette expression »13. C'est dans ce sens que la Radio France Internationale est considérée comme un média.

I.1. 3 le concept occidental

Ce concept est un qualificatif désignant ce qui est de l'Occident, qui a rapport à l'occident. L'occident désigne alors la région situé à l'Ouest par rapport à un point donné. On parle souvent de l'occident

12 Dictionnaire Hachette, 198O

13 F. BALLE, médias et sociétés, Paris, Montchrétien, 1999, p. 44

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pour indiquer les pays situés à l'Ouest du continent Eurasiatique. Les peuples qui habitent ces pays sont dits « les Occidentaux ».14

I.1.4 le concept conflit

TERRY définit un conflit comme une opposition ou une querelle entre les personnes ou entre les groupes dans une firme.15

De par son étymologie, ce concept vient du verbe latin « conflictare » signifiant « se heurter contre ».16C'est un terme qui désigne toujours une forme violente de lutte ou d'antagonisme ; mais sa signification doit être spécifiée pour chaque domaine où il est d'usage.

I.1.4.1 typologie de conflits

a) Dans le domaine de la sociologie politique : son sens premier est celui d'une lutte entre individus et surtout entre collectivités. Le cas d'un conflit armé. Son second sens est celui d'une lutte ouverte ou non, entre les groupes ayant des intérêts différents ou opposés (à l'intérieur d'une nation ou entre nations) et qui peut aller de la dissuasion à la révolte, à la révolution ou à la guerre militaire.

b) Dans le domaine de l'ethnologie : on parle souvent du conflit des civilisations. Celui-ci est une incompatibilité entre les valeurs culturelles d'êtres humains de civilisations différentes, chacune d'entre elles cherchant ou à défendre ou à imposer ses valeurs.

c) Dans le domaine de la morale : il s'agit de conflit de devoirs. Ce qui est une situation qui pose un cas de conscience sur le choix à faire entre deux devoirs qui s'imposent également et qui s'excluent.

14 Dictionnaire Universel, 4ème. Hachette, Paris, 1988.

15 G. TERRY, management de l'administration, Bruxelles, De Boeck université, 1998, p.14

16 L. Morfaux, vocabulaire de la philosophie et des sciences humaines, éd. Armand Collin, Paris, 1980.

15

L'exemple serait pris pour un médecin ayant le devoir de véracité et du secret.

d) On peut aussi parler dans le domaine de la pédagogie, et même celui de la sociologie, du conflit des générations. Ce conflit est une opposition générale, ouvertement déclarée ou non, des jeunes contre les adultes. Il consiste pour l'une de parties prenantes à une remise en question ou une simple négation de toutes les valeurs admises par l'autre. Ces valeurs peuvent être soit familiales, soit religieuses, morales ou encore philosophiques.

e) Entre deux sources d'intérêt ou de plaisir l'on a à choisir. C'est ainsi qu'on parle aussi du conflit de tendance, cela dans le domaine de la psychologie.

f) Dans la psychanalyse une situation est dite conflictuelle du moi qui se défend soit des pulsions de l'inconscient (le ça), soit des exigences de la conscience morale (le sur moi). Les névroses peuvent naître de l'incapacité du sujet à choisir consciemment entre deux tendances contradictoires.

I.1.4.2 Genèse du conflit

Le conflit est inévitable et fait partie de relations humaines. Lorsque l'engagement envers la mission et les longues heures de travail va de pair avec les maigres ressources, les milieux de travail bénévoles et communautaires peuvent donner lieu à des conflits interpersonnels. Les conflits peuvent alors surgir lorsque les points de vue divergent et que les préoccupations semblent incompatibles.

Un de premiers signes qui fait preuve d'existence d'un conflit est un sentiment tenace ou une tension qui nous indique que quelque chose

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se prépare. Même par le gestuaire, des signes peuvent donner des indications, des situations qui prévalent.

I.1.4.3 les attitudes en situation conflictuelle

Devant un conflit, les acteurs ou les membres d'une organisation en opposition aux autres membres peuvent manifester plusieurs types d'attitudes dont certaines pourraient être admises. Parmi elles nous citons :

? L'évitement : c'est l'une des premières réactions face à un conflit. Ici, on ne désire pas être impliqué pour des multiples raisons. C'est le cas par exemple de la crainte de perdre l'estime des autres ou l'attraction qu'on exerce sur eux.

? La dénégation : celle-ci est un mécanisme de défense contre une situation ingérable. Dans ce cas de conflit, la personne nie jusqu'à son existence même. La personne concernée tente de ne pas s'impliquer, mais conserve une attitude de neutralité, laquelle consiste à détourner le regard et d'ignorer la situation.

? La démission : c'est une attitude qui est assez répandue. Elle consiste à se détourner des situations, à jeter l'éponge ou tirer son épingle du jeu.

? La recherche d'une solution : c'est une attitude de plus en plus réaliste. Dans ce cadre, les personnes se sentent impliquées dans le conflit et essaient d'écarter tous les préjugés concernant la situation.

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I.1.4.4 influence du conflit

A. Influence positive

Dans un groupe donné, le conflit peut avoir une influence positive. La naissance d'un conflit permet souvent de trouver une solution constructive à un problème.

La nécessité de résoudre un conflit peut amener les intéressés à chercher le moyen de changer la manière de travailler. Le processus de résolution d'un conflit engendre souvent des changements positifs à l'intérieur d'une organisation.

La recherche de moyen qui permet de résoudre un conflit peut non seulement provoquer une innovation et un changement mais rendre le changement acceptable.

B. Influence négative

Un conflit peut aussi avoir des graves conséquences et détourner certains efforts de leur but. A un moment où il faudrait s'efforcer de faire converger les ressources de l'organisation vers les buts fixés, un conflit peut entrainer un gaspillage de ces mêmes ressources.

Un conflit peut aussi affecter négativement le bien être psychologique de la société. S'il est grave il peut affecter les pensées, les idées, les croyances jusqu'à créer des tensions. S'il se prolonge pendant un certain temps, le conflit peut rendre difficile l'établissement de rapport de solidarité et de confiance. Un conflit peut aussi être source de diminution d'interaction entre divers groupes.

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I.1.4.6 Gestion des conflits

Lorsqu'on parle de la gestion des conflits, il faut tout d'abord penser qu'aucune partie ne soit lésée. Elle est une démarche qui considère les parties comme étant égales à égales des convictions. D'où la nécessité de faire intervenir le dialogue.

La gestion ou résolution des conflits désignent d'une façon générale, toute démarche et stratégie qu'amorcent les organisations, afin d'éviter l'extension d'un conflit déjà déclenché. Autrement dit, il s'agit des démarches et stratégies qui permettent aux groupes de gérer les conflits donnés, en vue d'encourager le respect de convictions et règles régissant soit une société, soit une entreprise etc. Ceci est un processus de règlement pacifique de conflits préétablis.

I.1.5 le concept rebelle

Selon le Dictionnaire Universel, le terme « rebelle » désigne ce qui refuse de se soumettre à une autorité, ce qui se révolte contre elle.

Le dictionnaire Larousse donne une définition plus enrichie en disant que la rébellion se définit comme une « infraction contre l'autorité publique et consistant en une attaque ou en une résistance avec violence ou voie de fait envers certains fonctionnaires ou officiers publics, agissant pour l'exécution des lois, des ordres ou ordonnances de l'autorité publique, des mandats de justice ou pour l'exécution d'une décision de justice. Elle peut être commise en réunion ou avec arme.».

Jean Nicolas, historien des rébellions françaises, apporte plus de clarté sur la définition de ce concept et déclare : « la rébellion n'est pas contre le pouvoir, elle est une protestation contre un pouvoir qui franchit

19

ses limites. Ensuite, elle peut changer de nature, d'affectivité et déboucher vers une remise en cause radicale de pouvoir, c'est à dire la révolution». De ces deux définitions, peut- on dire que les rébellions qui jalonnent l'histoire de l'Afrique sont toutes violentes car, l'arme étant l'élément essentiel leurs actions.

Emile Littré donne plusieurs sens au concept rebelle. Il désigne en premier ce qui se soulève contre une autorité légitime. Le terme rebelle se dit aussi des choses qui n'obéissent pas, qui ne se laissent pas manipuler. En tant que substantif au féminin ou masculin ce concept désigne celle ou celui qui se révolte.

Après avoir définit les concepts clés qui servent de squelette pour notre travail, nous tacherons de marier le thème de notre étude à une des théories des sciences de l'information et de la communication.

20

I.2 CADRE THEORIQUE : LA THEORIE DE L'AGENDA-

SETTING

En règle générale, les théories représentent les systèmes d'idées 17 ; C'est dans ce sens qu'elles sont considérées comme des cadres méthodologiques formels proposant des modèles, dans le but d'éclairer une situation donnée.

Les médias occidentaux, en l'occurrence la Radio France Internationale, ont joué un rôle important dans les conflits opposant les rebelles du M23 au gouvernement congolais. Dans le domaine des sciences de l'information et de la communication, cela s'explique par la fonction de la mise à l'ordre du jour autrement dit la théorie du message ou encore la théorie de l'Agenda-setting.

Cette théorie a été développée en 1972 par les chercheurs américains Maxwell Mc Combs et Donald Shaw18. Elle décrit la fonction des médias de masse qui exercent un effet important sur la formation de l'opinion publique, en imposant le calendrier de certains événements et la hiérarchie de sujets. Pour y arriver, Mc Combs et Shaw analysent les campagnes électorales des élections présidentielles de 1968 en Caroline du Nord dans l'optique de l'influence des médias sur les électeurs. Ils vont déboucher sur une théorie psychosociologique plus fine en essayant de comprendre les dynamiques à l'oeuvre. Ces deux chercheurs partent de deux constatations contradictoires : premièrement l'idée soutenu est qu' « il est faux de dire que les médias influencent directement leur public »,

17 J.LOHISSE, la communication : de la transmission à la relation, de Boeck et larcier, Bruxelles, 2000, p.88

18M. McCombs, D. Shaw, « The agenda-setting function of mass media », Public Opinion Quarterly, vol. 36, no 2, 1972, p. 176--187

21

en second lieu celle qu' « il est faux de dire qu'ils ne l'influencent

pas ».

Pour Jean-Chrétien EKAMBO, le but des recherches menées par Mc Combs et D. SHAW était de mesurer la relation entre la couverture des élections dans les actualités et les thèmes clés perçus comme important par le public. Ils remarquent une corrélation parfaite entre les thèmes considérés comme importants par cent électeurs indécis et ceux ressortant d'une analyse du contenu des différents mass médias. Ils remarquent que les médias mettent un certain nombre d'information « à l'agenda », à l'ordre du jour. Ils disent au public ce à quoi il faut penser. Cependant, ils ne l'influencent pas directement quant à ce qu'il faut en penser.

I.2.1 les aspects de l'agenda-setting

Cette influence, bien qu'indirecte, est d'après Mc Combs de deux ordres :

? Hiérarchique : l'ordre de l'information est décidée par les médias qui définissent en quelque sorte ce dont son public va parler.

? Formelle : elle influence aussi la forme de l'information car en plus de l'ordonner dans l'agenda, les médias nous la livrent déjà « ficelée » : reportage, brève, mouture, enquête, filet, etc.

Le fondement de la théorie de l'agenda-setting est que les médias imposent un modèle au public en sélectionnant parmi les faits

22

sociaux ceux qui seront perçus et débattus par le public à un moment donné, en classant les thèmes qui seront injectés dans le public. A ce sujet R.DEBRAY considère que les médias dominants sont considérés comme le dogmatisme de l'incertitude, ils écrasent les autres médias et imposent leur style et tendance à un régime des croyances collectives.19

19 R.DEBRAY, la médiologie générale, Paris, Gallimard, 1991, p 32.

23

I.2.2 LES ETAPES DE L'AGENDA-SETTING

La théorie de l'agenda-setting se réalise en deux étapes, qui sont les suivantes : l'étape de projection et celle de sélection.

I.2.2.1 l'étape de projection

C'est une étape au cours de laquelle les médias définissent au préalable leur calendrier d'événement suivant une certaine hiérarchie.

I.2.2.2 l'étape de sélection.

Comme son nom l'indique, l'étape de sélection est celle par laquelle les médias sélectionnent et classent les thèmes ou les sujets à mettre à l'ordre du jour, c'est-à-dire ils considèrent certains faits tout en méprisant d'autres.

I.2.3 l'Agenda-setting selon divers auteurs

Plusieurs auteurs se sont aussi consacrés à la fonction d'ordre du jour. Pour mieux appréhender ce modèle théorique, nous avons choisi de nous joindre aux résultats de recherche de quelques-uns.

Roland CAYROL fait savoir, dans son ouvrage intitulé « Médias et démocratie la dérive », que l'une des fonctions latentes des médias dans la vie politique est de contribuer à ce que les sociologues anglo-saxons appellent « agenda-setting », c'est-à-dire l'établissement de l'ordre du jour. Les partis politiques, les institutions, et organisations économiques et sociales agissent jour après jour sur des thèmes renouvelés.

23idem

24

Aucun secteur de la vie sociale n'échappe à l'analyse et à la prise de position des médias.20

De son côté, Remy Rieffel fait savoir la même chose que Roland Cayrol cité ci-haut. Il note que la théorie de l'Agenda setting concerne l'influence des médias sur l'établissement de l'ordre du jour des problèmes dans la société. De la même manière que Mc Combs et SHAW, Il est arrivé à une conclusion selon laquelle les médias attirent le public sur certains enjeux.21

Francis BALLE quant à lui démontre l'influence des médias dans son ouvrage intitulé « Médias ». Il souligne que les premières brèches du monopole de la presse sur l'opinion se sont fait remarquer par la télévision après les années 1950.22 L'élection de John KENNEDY à la présidence des Etats-Unis, gagnée grâce à la télévision, selon les commentateurs de l'époque, ainsi que le rôle joué par les récepteurs à transistors, quand le général de Gaule s'est adressé directement aux soldats français perdus dans les djebels d'Algérie en 1961 et 1962 ont valeur des symboles.23

I.2.4 avantages et inconvénients de la théorie de l'agenda-setting. I.2.4.1 Avantage

Dans la théorie de l'agenda-setting les médias influencent le public par le biais d'une mise à l'ordre du jour d'un certain nombre de

20 R. CAYROL, « Médias et démocratie, la dérive », presses de Sciences-po, Paris, 2000, p.71 21idem

22 F. BALLE, les médias, coll. Dominos Flammarion, Paris, 2000, p.18

25

thèmes importants. Il faut vite comprendre le bienfait de cette théorie car si les médias se décident de ne pas parler d'un sujet précis personne ne peut donc s'en préoccupait.

I.2.4.2 Inconvénient

La théorie de l'agenda-setting affirme que les médias n'influencent pas l'opinion personnelle car selon elle les médias disent à quoi mais pas comment il faut penser. L'inconvénient est que plus on connait un sujet, moins on serait influencé par les médias.

I.2.5 cadre contextuelle

Les médias jouent un rôle éminent, tendant de plus en plus à constituer le lieu par excellence des campagnes, souligne Roland Cayrol.24 Ils exercent une influence décisive sur la personnalisation des faits et tendent à renforcer puissamment les nécessités de la « politique marketing ».

En effet dans le cadre de notre travail de fin d'études nous avons émis l'hypothèse selon laquelle la Radio France Internationale est un outil d'appui à la politique étrangère française et que sa tendance était celle du gouvernement français. Grâce à cette hypothèse nous avons pu constater que durant le conflit opposant les rebelles du M23 au gouvernement Congolais, Radio France Internationale a eu à collecter, traiter et diffuser plusieurs fois les informations cadrant avec cette rébellion.

La RFI a ainsi donc poussé l'ensemble de ses auditeurs à suivre jour pour jour l'évolution de ces conflits en influençant leur agenda. En

24 R. CAYROL, op.cit, pp 522-553

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tant que média dominant, elle a imposé sa façon de voir et sa tendance sur les autres médias. Les informations diffusées par la RFI étaient plus considérées par la communauté internationale que pour le public situé non loin des champs de bataille car selon la théorie de l'agenda-setting plus on maitrise le sujet moins on s'y intéresse.

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CHAPITRE DEUXIEME : PRESENTATION DE LA RFI ET DU

M23.

Tout au long de ce chapitre nous allons présenter deux

organisations, à savoir la RFI ainsi que le M23. D'abord la Radio France Internationale qui est une chaîne Publique française, en second lieu nous présenterons le Mouvement du 23 Mars qui est un groupe rebelle qui naquit à l'Est de la RDC au cours de l'année 2012.

II.1 LA RADIO FRANCE INTERNATIONALE

La Radio France Internationale, en sigle RFI, est un média public français émettant depuis Paris en ondes courtes, moyennes, sur Fm et sur internet, 24h/24. Elle émet en français et 19 autres langues, ce qui fait d'elle l'une des stations de Radio les plus écoutées au monde.

II.1.1. siège

Radio France Internationale est située à Paris dans l'immeuble

de l'audio-visuel extérieur de la France à Issy-les- Moulinaux, endroit où se situe également France 24.

II.1.2. Historique

C'est dans les années 1931 que la RFI diffuse pour la première

fois sous l'appellation de « poste colonial ». Par la suite elle deviendra « Paris mondial » en 1938, puis « Radio Paris » en 1939, et « RTF Radio Paris » en 1945 et enfin « ORTF Radio Paris » en 1965 avant de chuter sur son actuelle appellation « Radio France Internationale », en 1975. Depuis ce temps la chaîne a changé non seulement d'appellation mais surtout l'orientation ; au lieu d'émettre pour la planète entière, la Radio France Internationale concentra désormais ses services pour le continent Africain.

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II.1.3. ressources humaines et financières.

a) Ressources financières

Radio France Internationale est comme nous l'avons dit plus haut, une chaîne publique française. Elle est pour ce faire financer par l'Etat Français et par le ministère français des affaires étrangères. C'est sous la présidence de Nicolas Sarkozy que la RFI fût placée sous le giron de la France Médias Monde regroupant en soi la RFI, TV5 Monde ainsi que France 24. A ces sources de financement nous ajouterons le peu de publicité que la RFI diffuse ainsi que la redevance audiovisuelle payée par chaque foyer équipé d'un téléviseur.

b) Ressources humaines

Au cours des années 2010, la RFI revendique 1042 collaborateurs y compris les journalistes, correspondants et pigistes.

II.1.4 mission

L'État français a une grande influence sur la RFI, car son président est nommé par le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA), dont les membres sont choisis par le Président de la République, l'Assemblée nationale et le Sénat. Sa mission est définie par la loi du 2 août 2000 : contribuer à la diffusion de la culture française auprès des étrangers et des expatriés français.

II.1.5 programme.

RFI présente un programme riche dont les émissions sont

tournées vers l'Afrique où la Radio trouve un grand audimat. Sa grille est composée des journaux d'information de 10 minutes commençant toutes

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les demi-heures intercalés des magazines de 20 minutes. Trois grandes éditions divisent sa programmation à savoir Afrique-matin, Afrique-midi et enfin Afrique-soir. Parmi ses émissions nous pouvons citer: Couleur Tropicale, Appels sur l'Actualité, Priorité Santé, Radio Foot Internationale, 7 milliards de voisins, ainsi qu'Archives d'Afrique.

II.1.6 dirigeants

Le premier président-directeur général de la station indépendante de Radio France est nommé en 1986, et c'est Henri Tezenas du Montcel, succédant à Hervé Bourges, directeur général de 1982 à 1983 et Fouad Benhalla directeur général de 1983 à 1986. Entre 1986 et 2009, le président de Radio France Internationale est nommé par le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel, organisme de régulation de l'audiovisuel français.25 Jusqu'en mars 2009, il était le seul président des sociétés de l'audiovisuel public que le CSA ne pouvait nommer librement. La loi de 1986 faisait obligation au CSA de choisir le président de RFI parmi les personnes nommées au titre du gouvernement.

Depuis 2009, les nominations des présidents de France Télévisions et de Radio France sont également soumises aux choix préalables de l'Élysée. Le président de la Société de l'audiovisuel extérieur de la France, et donc en pratique de RFI, celle-ci étant une filiale à 100 % de cet organisme, est désormais nommé par le président de la République après avoir obtenu l'avis conforme du CSA et l'accord des commissions parlementaires permanentes compétentes.26

25Site officiel de la RFI www.rfi.fr(consulté le 6 Mai 2015) 26 Ibidem

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II.1.7 Diffusion

RFI utilise plusieurs moyens pour transmettre ses programmes : ondes courtes, ondes moyennes, FM, satellite, Internet. Les zones considérées comme prioritaires sont l'Afrique et le Moyen-Orient. L'Europe orientale et la Chine constituent aussi des priorités, mais moindres. RFI utilise de moins en moins les ondes courtes au profit du satellite, de la FM, d'Internet et de la reprise de ses émissions par d'autres stations. La station utilise trois canaux :

? RFI Monde : tout en français.

? RFI II : pour les langues étrangères.

? RFI Musique : diffuse de la musique.

II.1.8. Salariés perdus en reportage

Si l'histoire de la RFI demeure toute rose, il faudra qu'on se souvienne d'un vieux dicton qui dit : « il n'y a pas de rose sans épines ». Tout au long de son parcours, Radio France Internationale a perdu certains de ses collaborateurs dans l'exercice de leur métier, précisément lors de collecte d'information, notamment :

? Johanne Sutton (1966-2001), tuée en Afghanistan en 2001,

? Jean Hélène (1953-2003), tué en Côte d'Ivoire en 2003,

? Ghislaine Dupont (1956-2013) et Claude Verlon (1958-2013), tués au Mali en 2013. C'est sous la présidence de Marie-Christine Saragosse chez France Médias Monde qu'a eu lieu l'enlèvement puis l'assassinat de ces deux envoyés spéciaux, le 2 novembre 2013 non loin de Kidal, au Nord-est du Mali. Dans la matinée du mardi 29

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octobre 2013, la journaliste et l'ingénieur du son étaient arrivés à Kidal où se déroulaient dans le même temps les dernières tractations pour la libération des « otages d'Arlit » qui furent remis l'après-midi de cette même journée aux autorités nigériennes. Ghislaine Dupont et Claude Verlon préparaient alors une émission spéciale de Radio France internationale sur « la crise dans le nord du Mali et la réconciliation ».

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I.1.9 Organigramme de la RFI

Président Directeur Général

Direction Générale Déléguée

Direction Déléguée

Direction de l'Information

Direction Multimédia et Synergie

Directions des Affaires Etrangères

Direction de la Communication

Direction des Etudes et Relation

Direction Technique et Syst. D'info

Direction financière Admin. &

Direction des Ressources Humaines

Direction Adjoint d'Information

Source : Ambassade de France en RDC

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II.2 LE MOUVEMENT DU 23 MARS.

Le Mouvement du 23 Mars, mieux connu sous le nom de M23, est un groupe rebelle créé à la suite de la guerre du Kivu. Il est composé d'ex-rebelles du CNDP réintégrés dans l'armée congolaise à la suite d'un Accord de paix signé le 23 mars 2009 avec Kinshasa. Ils se sont ensuite mutinés en avril 2012. Leur nom provient des accords du 23 mars 2009, car ses membres considèrent que le gouvernement congolais n'a pas respecté les modalités de l'accord.

II.2.1 Création

La rébellion du M23 fut créée le 6 mai 2012 par le colonel mutin SULTANI MAKENGA dans le contexte que voici : après l'arrestation du général Laurent Nkunda, le commandant en chef du CNDP, en janvier 2009, un traité de paix était conclu le 23 mars 2009 entre le Congrès National pour la Défense du Peuple(CNDP) et le gouvernement de la République Démocratique du Congo. L'accord prévoyait la libération des prisonniers, la transformation du CNDP en parti politique, le retour des réfugiés se trouvant dans les pays limitrophes de la RDC et dont sont issus la grande majorité des rebelles, l'intégration des civils membres du CNDP au sein des institutions gouvernementales ainsi que l'intégration des forces du CNDP dans l'armée congolaise. Les ex-membres militaires du CNDP étant soupçonnés d'abuser de leur position dans l'armée pour contrôler le trafic de minerais, le Gouvernement de la RDC jugea bon de les muter dans d'autres régions du pays. Estimant que celui-ci violait les accords du 23 mars 2009, ils se sont mutinés en avril 2012.

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II.2.2 le règne du M23

Après un communiqué du 6 mai 2012, annonçant la création du M23, le 6 juillet 2012 les rebelles du M23 s'emparent de BUNAGANA, une importante ville à la frontière avec l'Ouganda et poumon économique de la région. L'armée congolaise leur oppose une maigre résistance. Les rebelles avancent vers le chef-lieu de la province, Goma, qui avait déjà failli tomber entre les mains de Laurent NKUNDA en 2008.

Le M23 continue son offensive et prend les localités de RUTSHURU et RUMANGABO, le 8 juillet 2012. Pendant ce temps, l'organigramme du mouvement rebelle s'est doté d'une coordination politique, confiée à Jean-Marie RUNIGA. Le mouvement militaire tente une timide mue politique.

Le 20 Novembre 2012, Après plusieurs jours d'offensive, les rebelles font tomber Goma, chef-lieu du Nord-Kivu. La chute de Goma devient un symbole, mais surtout une véritable humiliation pour l'armée congolaise et les Nations Unies censées la protéger. Selon Médecins sans Frontière, Il y aurait au moins 100.000 déplacés.

Trop vite la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL) qui s'était tenue à Kampala le 24 novembre 2012 demande au M23 de se retirer de Goma en échange de l'ouverture de négociations avec le gouvernement congolais. Les rebelles se replient au Nord de la ville après 10 jours d'occupation. La pression internationale s'accentue sur le M23 et surtout sur le Rwanda, soupçonné d'aider les rebelles.

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Le 9 décembre 2012 marque le début des pourparlers de paix à Kampala entre le gouvernement congolais et le M23. Mais très rapidement les discussions s'enlisent et butent sur la légitimité des délégations.

L'un des faits marquant du règne de cette rébellion est aussi le ralliement à la rébellion du M23 de l'opposant Congolais leader du RCD-N, Roger LUMBALA en date du 1 janvier 2013. Il fera partie de la délégation rebelle aux pourparlers de Kampala et servira de caution politique au mouvement. L'arrivée de LUMBALA signe un changement de cap de la rébellion qui, après des revendications militaires purement « corporatistes », se lancent dans des revendications politiques ouvertement anti-Kabila. Mais le tournant politique du M23 ne séduira pas l'opinion publique congolaise, qui considère toujours la rébellion comme une simple « marionnette » du Rwanda voisin.

Le 24 février 2013 : un accord-cadre est signé à Addis-Abeba par onze pays africains pour la pacification de l'Est congolais. L'accord prévoit la non-ingérence des Etats voisins (Rwanda et Ouganda), l'envoie d'une force internationale pour neutraliser les groupes armés et la nécessité de faire des réformes pour le gouvernement congolais. Addis-Abeba constitue un tournant majeur dans la crise du Kivu. Cet accord jettera en effet les bases de la stratégie qui sera utilisée par la communauté internationale pour contraindre les acteurs du dossier congolais à résoudre le conflit.

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II.2.3 le déclin du M23

Il est évident que tout empire ayant connu une apogée n'échappe guère au déclin, tel en a été même le cas du Mouvement du 23 mars.

Le 19 mars 2013, une guerre interne éclate au sein du M23, opposant ses chefs. Ils déterminèrent aussitôt leurs tendances pro-NTAGANDA pour les uns et pro-NKUNDA pour les autres. Le président politique du mouvement soutenant Bosco NTAGANDA, Jean-Marie RUNIGA, est destitué par SULTANI MAKENGA, un pro-NKUNDA. De violents combats opposent les deux factions. NTAGANDA et RUNIGA s'enfuient vers le Rwanda. A Kigali, « Terminator »comme on surnomme NTAGANDA décide de se constituer prisonnier à l'Ambassade des Etats-Unis. Les autorités consulaires américaines le transfèrent immédiatement à la Cour Pénale Internationale, CPI, en sigle.

Le 28 mars 2013, Les Nations unies entrent en piste. La résolution 2098 du Conseil de sécurité renforce la Mission de l'ONU au Congo (MONUSCO) en crée une Brigade d'intervention chargée de « neutraliser les groupes armés » qui sévissent dans l'Est du Congo. La Brigade bénéficie d'un mandat « offensif » inédit qui l'autorise à prendre part au conflit aux côtés des FARDC, une première dans l'histoire de l'ONU. Sur la liste des groupes armés visés figurent bien évidemment le M23, mais aussi les ADF-NALU, les FDLR, la LRA de Joseph KONY et même les différents groupes Maï-Maï qui font également partie des cibles de la Brigade.

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Après six mois d'accalmie, soit le 20 mai 2013, les combats reprennent entre M23 et FARDC au Nord-Kivu. Les affrontements se déroulent autour de KIBATI, MUTAHO et KANYARUCINYA, à 7 km au Nord de Goma. L'ONU crée, à cet effet, une « zone de sécurité » au Nord de Goma pour protéger les civils de groupes armés. Un ultimatum de 48 heures a également été lancé à « toute personne possédant une arme à feu » pour se désarmer et se démobiliser. Premier avertissement pour le M23.

Le 21 août 2013, des affrontements éclatent de nouveau entre l'armée congolaise et le M23 dans la même zone autour de KIBATI, MUTAHO et KANYARUCINYA. Ces combats font reculer le M23 de la ligne de front au Nord de Goma. Pour la première fois, l'offensive de l'armée congolaise, soutenue par les brigades de la MONUSCO commence à porter ses fruits. C'est un tournant de la guerre. L'armée congolaise, connue pour ses reculades devant les rébellions semble renaître. Mieux équipées, mieux payées et mieux encadrées, les FARDC font reculer le M23. L'appui logistique et stratégique de la Brigade d'intervention de l'ONU n'est pas négligeable. Certains spécialistes considèrent ce soutien comme décisif.

Le 21 octobre 2013, les négociations de paix de Kampala sont suspendues. Le gouvernement congolais, fort de ses avancées militaires, refuse d'accorder l'amnistie aux principaux chefs rebelles. Kinshasa cherche clairement le K.O militaire avant de signer quoi que ce soit en Ouganda.

Quatre jours plus tard, l'offensive de l'armée congolaise s'accélère sur trois fronts. Un premier front est ouvert autour de la ville de

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KIBUMBA, à 25 km au Nord de Goma, un front s'ouvre plus au Nord à KIWANJA et un troisième plus à l'Ouest, à RUMANGABO. Le M23 se retire de ses positions après de violents combats.

Le 30 octobre 2013 marque la victoire militaire pour les forces gouvernementales. Les FARDC s'emparent de BUNAGANA, le quartier général du M23, à la frontière ougandaise. Les principaux fiefs rebelles sont repris par l'armée régulière : RUTSHURU, RUMANGABO, KIWANJA. Reste deux poches rebelles de résistance dans les collines du parc des Virunga où sont retranchés les hommes de SULTANI MAKENGA à la frontière entre le Rwanda, la RD Congo et l'Ouganda.

Le 5 novembre 2013, la rébellion du M23 annonce la fin de son mouvement 18 mois après sa création.

II.2.4 les dirigeants du M23

Le 17 août 2012, le Congrès du M23 nommait président du mouvement JEAN-MARIE RUNIGA LUGERERO, un ancien du CNDP et originaire du Sud-Kivu. Le colonel SULTANI MAKENGA était nommé chef du haut commandement militaire.27 Devenu rapidement général de brigade, il est chef d'état-major général de la branche armée du M23, baptisée Armée Révolutionnaire du Congo (ARC); il a été placé le 13 novembre par les États-Unis sur leur « liste noire », car tenu pour responsable « d'horreurs à grande échelle » contre les civils.

27« RDC: le chef militaire du M23, SultaniMakenga, aux mains des autorités

ougandaises » [archive], sur Radio France internationale, 7 novembre 2013 (consulté le Avril 2015)

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Pour les autorités de Kinshasa et certains observateurs, l'un des organisateurs, sinon le véritable chef du Mouvement serait en fait le général BOSCO NTAGANDA, surnommé « Terminator », un chef de guerre actuellement détenu par la Cour Pénale Internationale pour recrutement d'enfants soldats, crimes de guerre et crimes contre l'humanité. Selon le rapport préliminaire fait par le Groupe d'Experts des Nations Unies pour le Congo et remis en juin 2012 au Conseil de sécurité des Nations unies, le M23 aurait été créé à partir de la fusion de deux groupes de mutins dirigés respectivement, par le général NTAGANDA et le colonel MAKENGA. Mais le rôle exact du général NTAGANDA dans la création et les activités du M23 reste obscur et contesté. Celui-ci dit ne pas être impliqué dans les défections de membres du CNDP.

II.2.6 soutient au M23

Le rapport au Conseil de sécurité des Nations unies montrait en détail que le M23 bénéficiait d'un soutien important militaire, financier et politique de la part de membres haut placés du gouvernement rwandais, y compris du ministre de la défense et du chef d'état-major de la défense du Rwanda. Voici ce qu'il rapporte :

? Assistance directe à la création du M23 à partir du territoire rwandais.

? Recrutement effectué par les forces rwandaises de défense pour le compte du M23.

? Appui logistique des forces rwandaises de défense au M23.

? Implication directe de responsables rwandais de haut rang dans la mobilisation de l'appui au M23.

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? Appui direct fourni au M23 par des unités des forces rwandaises de défense lors des opérations en RDC

? Soutien au M23 par des officiels rwandais.

? Soutien du Rwanda à des groupes armés et à des mutineries liées au M23.

? Soutien du Rwanda à des personnes visées par les sanctions, notamment le général Bosco NTAGANDA.

Le Gouvernement rwandais a catégoriquement nié ces allégations selon lesquelles le Rwanda soutiendrait le M23.

II.2.7 Bilan

Après la défaite du M23, le gouvernement de la RDC avait dressé un premier bilan de ce conflit faisant état de 201 morts et 680 blessés côté FARDC et 715 morts côté M23. Trois casques bleus de la Mission de l'ONU (MONUSCO) avaient également été tués.

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II.3 APERÇU DE DIFFERENTS GROUPES REBELLES AFRICAINS

Les rébellions en Afrique trouvent leur fondement au lendemain de l'indépendance. Les guerres de sécession du Katanga, les affrontements interethniques du Rwanda, du Tchad ou du Soudan pour ne citer que ceux-là, témoignent d'un parcours de guerres historiques et fratricides que le continent ait vécues durant le XXème siècle. Ce phénomène va baisser d'intensité dans les années 70, puis ressurgir avec l'avènement de la démocratie. C'est en cette période que de centaines de rébellions vont naître de part et d'autre du continent avec pour but, la « revendication sociale ». Cette option plonge l'opinion publique dans une incompréhension et, révèle de profonds malaises qui sévissent sur le continent noir. Devenus théâtres d'affrontements armés, les pays africains sont dès lors victimes de la faillite ou de l'échec du processus démocratique. De nombreux groupes armés sont fragmentés en divers mouvements et changent de relations et de stratégies d'action au fil de temps.

Aujourd'hui en Afrique, faut-il le dévoiler, plus d'une dizaine de pays vit dans des conflits armés ou traverse des moments d'une sécurité précaire, liés soit à des conflits dans les pays voisins, soit à un contexte favorable au déclenchement d'un conflit armé quelconque.

Pour comprendre avec objectivité la multiplicité de groupes rebelles en Afrique et l'évolution de leurs mouvements, il est judicieux de s'intéresser à leur origine ainsi qu'à leur environnement psycho-social. Les rébellions en Afrique se ressemblent car elles partagent les mêmes

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missions ainsi que les mêmes concepteurs ; nous pouvons aussi dire qu'elles sont au service d'un même chef.

En dépit des armes à feu, les médias se veulent aussi un outil indispensable pour la survie de ces groupes rebelles. Le but premier, poursuivi par les médias occidentaux est de diaboliser la cible à abattre puis présenter la rébellion sous les habits de « sauveurs, de combattants de la liberté, des marginalisés de la gestion du pouvoir etc. ». Ce faisant, les concepteurs des rébellions préparent et conditionnent la communauté internationale de l'imminente agression contre le pays. Le tout soutenu par des résolutions fantaisistes, généralement rédigées par le pays initiateur.

Une fois la rébellion installée ou au pouvoir comme ce fut le cas pour la Côte D'Ivoire et la RCA, les multinationales occidentales imposent leur desiderata. Elles insistent pour avoir des contrats de plus de 80% en leur faveur, des terres et des villages pour l'exploitation agricole. En ce qui concerne les terres, elles encouragent les rebelles à les annexer, dépossédant les autochtones. Ensuite elles encouragent l'adoption de nouvelles lois sur le foncier rural, tout en encourageant une colonisation de la future main d'oeuvre dans la zone. Enfin, elles rachètent ces terres « officiellement » avec les nouveaux colons tout en leur demandant de rester dans la zone en qualité de main d'oeuvre. Cette politique est ainsi faite afin d'avoir le contrôle et le monopole de la culture de cacao et café, cultures dont les prix sur le marché échappent très souvent aux occidentaux. Désormais, elles seraient les premières à produire, écouler, vendre et décider du prix sur les marchés financiers. Ceci est un exemple parmi tant d'autres de l'annexion des terres.

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Les réserves de pétrole et les minéraux ne sont pas aussi épargnés. Ils mettront aussi la main la dessus. En clair, la rébellion sert à enrichir la métropole, visiblement en difficultés financières depuis que les Chinois ont commencé à envahir les pré-carrés et marchés des occidentaux en Afrique. En d'autres termes, ils utilisent la misère d'un groupe d'individus afin de les armer et déstabiliser un état souverain pour enfin s'en mettre plein les poches.

Les prétextes suivant sont abondamment utilisés, tels l'instauration de la démocratie, le respect des droits de l'homme, la lutte contre le terrorisme international, la sécurité sur le continent africain. Tout ceci afin de justifier la présence des forces étrangères sur les territoires Africains, violant de façon flagrante la souveraineté de ses Etats.

Une lecture des témoignages vécus de la vie des rébellions africaines, expriment les éléments qui déterminent leur dynamique. Les conflits armés internes, qualifiés par certains spécialistes de guerre civile, sont menés par des rébellions armées, formées sur le même territoire. Ces rébellions sont composées des ressortissants du pays même, des filles et garçons souvent en déperdition scolaire, vivant majoritairement dans les zones rurales, en proie à la pauvreté et à l'accès difficile aux structures socio-économiques de base. Il s'agit des catégories de population active, sans emploi, qui se lancent dans une course pour leur survie.28Les ex-militaires, qu'ils s'agissent des retraités valides, des radiés de l'armée pour cas d'indiscipline n'ayant pas été reconvertis, constituent un réservoir de main d'oeuvre militaire à laquelle les leaders des rébellions font recours

28P. Collier, economic causes of civil conflict and their implications for Policy, Banque Mondiale, Juin 2000.

29 P. collier, op.cit.

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pour la constitution de leur mouvement. Ces anciens militaires, nantis d'expérience et d'expertise, forment le cercle d'encadrement pour les combattants. Dès les premières heures de la formation du mouvement, ils participent à toutes les chaines qui vont du recrutement à la formation aux premiers assauts, dont ils assurent le commandement tactique à différents niveaux.

Les apprentis locaux, constitués de plus en plus des jeunes éleveurs et agriculteurs, résident dans les localités où prennent forme les rébellions. Ces jeunes dont la moyenne d'âge est de 23 ans, abandonnent troupeaux et plantations pour se faire enrôler car ayant été promis à une activité moderne et une vie meilleure. Pour ceux qui ne veulent pas s'engager, ils sont harcelés par leurs pairs ; leurs parents sont soumis à des menaces jusqu'à ce qu'ils cèdent sinon, ils fuient le village. La plupart des cas, ils consentent par obligation pour préserver leur vie et celle de leurs parents non pas seulement, des attaques des forces gouvernementales mais des représailles de leurs pairs. « Moi au début je ne pensais pas à la rébellion. Mais les militaires sont venus et ont brûlé les tentes et tués les animaux. Ils ont égorgé les chèvres et les ont brûlées aussi. Ils ont même tué un vieux qui ne savait rien. J'ai pu me cacher et je suis parti à pied. J'ai trouvé des gens qui m'ont amené vers,... Là il y avait des fronts et j'ai commencé avec eux. Au début je n'avais pas d'armes, ils ne voulaient pas m'en donner. »29

Certains agents des services public et privé, cadres de l'administration centrale ou régionale apportent leur soutien à des rébellions de manière multiforme : ils profitent au maximum de leurs relations pour galvaniser l'opinion publique nationale et internationale au profit de la rébellion qu'ils

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soutiennent et ce, contre le pouvoir en place. Officiellement agents au service de l'Etat mais en réalité, ils déstabilisent le pouvoir en faisant campagne de désinformation au profit des rébellions, fournissent et divulguent les informations classées confidentielles ; c'est le canal de la mobilisation de ressources et de logistiques pour la rébellion. Ils coopèrent avec l'administration de l'armée gouvernementale et communique les plans des opérations en cours ou en vue à la rébellion. Avec toutes ces contributions, la capacité d'une rébellion à déstabiliser le gouvernement de son propre pays s'affirme. Les rebelles disposent de moyens à tenir en échec l'armée régulière, vu l'environnement sociologique dans lequel elle s'est constituée.

Les rebellions se ressemblent et ont toutes les mêmes objectifs : détruire l'opposition ou les populations afin de s'accaparer des territoires riches en ressources naturelles. Tous ces grands concepts tels la démocratie, les droits de l'homme, la lutte contre le terrorisme international sont de la poudre aux yeux sinon pure distraction. Ils s'en foutent du bien-être des populations Africaines pourvu que les leurs soient dans une opulence insolente. Les rebelles africains se sont engagés dans une sphère de violence qu'ils n'ont pas choisie mais contraints de la pratiquer. Les victimes de ce marasme qui sont à la recherche de survie, ou du travail pour subvenir au besoin de leur famille, ne peuvent pas résister à des promesses alléchantes, modiques, risquées soient-elles. Pour les rebelles, mieux vaut se sacrifier pour survivre que de vivre dans la pauvreté avec une souffrance à vie, ils deviennent principaux acteurs des commerces illicites de toutes natures et auteurs de violences tous azimuts.

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Une fois le conflit éclaté, les théâtres des opérations se transforment en site de catastrophes naturelles. La violence étant particulièrement destructrice. Les moyens militaires en provenance des pays occidentaux passant par certains pays Africains « complices », et donnent une entière confiance à la rébellion qui dans la foulée veut montrer sa suprématie. La rébellion a une double pesanteur, celle de prouver d'une part au monde entier, qu'elle a la force militaire de mener le combat et d'autre part de remplir son contrat, celui de gagner du terrain pour continuer à bénéficier du soutien de ses bienfaiteurs. Il en résulte un débordement dans la conduite des opérations : aucune discipline, ni de règle d'engagement ne soit en mesure de gouverner le moral des combattants sur le terrain.

On parle également du printemps arabe africain. Ce dernier est un ensemble de contestations populaires, d'ampleur et d'intensité très variables, qui se sont produit dans de nombreux pays arabes africains, à partir de décembre 2010. L'expression de « Printemps arabe » fait référence au « Printemps des peuples » de 1848 auquel il a été comparé, tout comme le Printemps de Prague. Ces mouvements révolutionnaires nationaux sont aussi qualifiés de révolutions arabes, de révoltes arabes, ou encore de « réveil arabe», certains vont jusqu'à parler d'une révolution Facebook, d'une révolution Twitter voire d'une révolution 2.0 tant l'usage des réseaux sociaux aurait été important.

Ces événements ont commencé le 17décembre2010 dans la ville de Sidi Bouzid par la révolution en Tunisie qui a conduit Zine el-Abidine Ben Ali à quitter le pouvoir. D'autres peuples reprennent à leur tour le slogan « Dégage » (ou Erhal ! en arabe devenu le symbole de ces révolutions).

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Outre le départ des dictateurs et l'instauration d'une démocratie, les manifestants exigent un partage des richesses qui leur assure de meilleures conditions de vie, des emplois, et la dignité (« karama » en arabe). Alors que la révolution égyptienne provoque le départ d'Hosni Moubarak et une transition démocratique, les autres n'ont pas les mêmes conséquences : en Libye, elle tourne à la guerre civile entre les forces fidèles au régime de la Jamahiriya de Mouammar Kadhafi et les insurgés, soutenus par une intervention étrangère sous mandat de l'ONU ; à Bahreïn, la solidarité contre-révolutionnaire des monarchies du golf Persique fait échec au mouvement de contestation mais elle reprend à partir de juin 2011 .

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CHAPITRE TROISIEME : TRAITEMENT DES INFORMATIONS DU M23 PAR LA RFI.

Le travail du journaliste n'a jamais été facile comme d'aucuns peuvent le croire, surtout lorsqu'il faut couvrir les conflits armés. En pareille situation le journaliste dit « reporter de guerre » va à la recherche de l'information au risque de perdre sa vie. Comme si cela ne suffisait pas, le plus dur revient au traitement d'informations recueillies car une fois qu'elles sont mal-élaborées, celles-ci peuvent causer plusieurs dommages.

Depuis la gestation du mouvement du 23 mars, en Avril 2012, jusqu'à sa fin, le 5 Novembre 2013, la Radio France Internationale a couvert, en toute exclusivité ces évènements, grâce à ses envoyés spéciaux, et ses nombreux correspondants. Cette manière de faire a fait naitre une certaine confiance pour le public envers cette station de radio diffusion, allant jusqu'à endormir tout esprit critique qui pouvait animer son public. Pendant ce temps, la tendance manifestée par la RFI s'est avérée objective pour la plupart des auditeurs et même pour les autres médias, qui en ce temps, la citent en tant que source, vu le monopole qu'elle détenait de la couverture de la dite guerre.

C'est en ce sens donc que la RFI dirigea la société pendant toute la période qu'a durée la rébellion du M23, exerçant le rôle voulu aux médias selon la théorie de l'agenda setting que nous avons appliquée dans le cadre de notre étude. L'influence qu'apportait la RFI par le traitement de ses informations était très remarquable. Sous toutes ses formes, la collecte, le traitement ainsi que la diffusion des informations du M23 relèvent de la théorie du message. Nous constatons la première influence étant de l'ordre hiérarchique, du fait que pendant cette crise imposait le thème qu'il fallait

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aborder, de la même manière que la théorie du message le dégage. Il ressort de cette théorie «l'idée que les médias ont pour rôle de définir pour son public, ce à quoi il faut penser »30. Cette influence n'a pas seulement était hiérarchique mais aussi et surtout formelle. Le traitement des informations par un média et par conséquent par la RFI, parce que c'est d'elle qu'il s'agit constitue une influence. Les informations diffusées déjà raffinées, c'est à dire qu'elles n'étaient pas brutes.

Il suffisait au cours de cette période que la Radio France internationale annonce la prise d'un village par les troupes rebelles du M23 pour que toute la population soit en ébullition, sans avoir vu pour autant un seul rebelle, ni avoir entendu le moindre crépitement de bal. Le 19 novembre 2012, au soir de la prise de la ville de Goma, la Radio France Internationale anticipe l'évènement en faisant parler dans un duplex le porte-parole du mouvement du 23 mars, le colonel Vianney KAZARAMA. Nous transcrivons ce duplex avant de l'analyser pour mettre en exergue la partialité de la RFI.

30R.DEBRAY, la médiologie générale, Paris, Gallimard, 1991, p 32.

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Vianney KAZARAMA en duplex avec Christophe BOISBOUVIER

sur la RFI :31

Vianney KAZARAMA. : Nous sommes bien donc au Nord -Est de la ville de GOMA, c'est le M23 déjà qui contrôle, les combats sont déjà en train de se dérouler dans la ville de Goma. Du coup l'aéroport est déjà pris par les éléments du M23. Les forces armées de la République Démocratique du Congo sont tous entrain de fuir vers SAKE, MINOVA, elles sont entrain de piller les biens de la population, nous sommes en train de poursuivre les FARDC.

RFI : vous aviez dit que vous ne prendrez pas la ville de GOMA ?

Vianney K. : Nous sommes attaqués très tôt le matin. Nous avons fait contre-offensive.

RFI : Et vous entendez prendre le contrôle de l'ensemble de la ville ?

Vianney K. : oui, justement tout à fait. Nous sommes en train de neutraliser la capacité des forces armées de Kinshasa avec leurs alliés des FDLR nous sommes en train aussi d'appeler la population de rester au calme et je crois que demain matin il y aura une situation qui est totalement apaisée.

Analyse:

L'authenticité de ce message est certaine, cependant sa valeur suscite plusieurs doutes d'après nos analyses. Dans cet élément le colonel Vianney KAZARAMA répond d'un langage facile au journaliste Christophe BOISBOUVIER, lorsque nous savons tous le niveau bas d'études de la plupart de ces militaires ainsi que l'inadaptation à la langue française qui

31 www.rfi.fr/archives-m23

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caractérise non seulement ces rebelles mais l'ensemble des rwandophones. Il ressort de ces mêmes analyses que l'interlocuteur de la RFI, à savoir le colonel Vianney KAZARAMA serait en train de lire certainement ses déclarations, comme preuve une déclaration pleine des calambours. D'après nous cela implique qu'il aurait d'avance reçu une grille des questions pour lesquelles il aurait certainement prévu des réponses préfabriquées. En diffusant cet élément la RFI a violé l'article 13 du code de déontologie et d'éthique du journaliste congolais qui stipule ce qu'un journaliste a le devoir de : « Faire preuve de retenue dans la présentation des faits de nature à mettre en danger ou de nuire aux intérêts vitaux de l'Etat et de la société ».

III.1.les facteurs déterminants la tendance de la RFI

Plusieurs facteurs ont déterminé le penchant de la Radio France Internationale dans ces conflits armés. Parmi eux nous pouvons citer :

1. Contrainte d'influence dit à la course à l'audimat :

L'une de causes non négligeables influençant la prise de position par la RFI face aux conflits en RDC est le fait que de nombreuses chaines européennes émettant en Afrique et pour l'Afrique sont préoccupées par course à l'audimat. Faut-il alors dans ce cas mystifier les faits afin que ces derniers soient plus intéressants ? Ici le journaliste ne rend pas compte de faits tels qu'ils se déroulent mais vise plutôt traiter l'information de manière à drainer un grand public !

2. Le monopole de la couverture de la guerre du M23.

Pendant la crise du M23, la RFI a servi d'agence de presse pour les autres médias. Mêmes les organes des presses locaux devaient se

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fier aux nouvelles diffusées par la RFI à ce sujet. La grande partie des interviews des chefs rebelles étaient réalisée avec les journalistes de la RFI.

3. Le manque de liberté d'expression.

Le manque de liberté d'expression qui règne dans les pays d'Afrique en général et particulièrement en RDC a fait une grande partie de la population se méfie des médias locaux. C'est en ce sens que les médias internationaux semblent primer sur les médias locaux sensés cacher la vérité.

III.2. la tendance rebelle de la RFI

D'une manière simple, nous avons défini la tendance d'un média, dans le cadre de notre étude, comme étant son penchant en faveur d'une partie impliquée dans un fait donné. Souvenons-nous que la RFI est un organe public français, financé en grande partie par le gouvernement français et que son président est nommé par le président du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel qui est à son tour nommé par le président de la république. Partant de ces connexions personne ne peut s'interroger sur ce à quoi peut ressembler la couleur du traitement des informations de la Radio France Internationale !

Le rôle joué par la RFI dans la crise du M23 est très considérable. Plus que les médias locaux, cet organe français a couvert l'intégralité de la crise opposant le gouvernement de la république démocratique du Congo aux rebelles du M23. La libre circulation dont jouissaient ces journalistes, reporters, envoyés spéciaux, correspondants, dans les zones en feu par rapport à ceux d'autres médias ne témoigne pas son professionnalisme mais plutôt le climat coopératif qui existait entre

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cette presse et la rébellion du 23 mars. Vu ces imputations, nous ne pouvons pas douter une seule fois d'une certaine prise de position que prendrait la RFI en faveur de cette rébellion dans le traitement de ses nouvelles.

Le gouvernement congolais estime que le rôle des journalistes de la Radio France Internationale était, durant l'existence de ce mouvement à l'Est de la RDC, confondu avec celui des propagandistes ou encore des agents de marketing au service du mouvement du 23 Mars. Au cours d'un point de presse en février 2013, le Ministre congolais des Médias et porte-parole du gouvernement alla jusqu'à avertir la RFI, compte ténue de sa position vis-à-vis de la rébellion du M23. Il dit ce qui suit : « Le gouvernement congolais proteste de la légèreté de la chaîne RFI dont le traitement de l'information a donné une consistance de mauvais aloi à des rumeurs malveillantes et sans fondement. De même le gouvernement de la République exprime ses réserves face à ce qui apparait de plus en plus sur ce média comme une véritable apologie de la rébellion du M23 qui est pourtant étiquetée, force négative et terroriste, par les instances des nations unies »32. Comme si ces mots n'étaient pas plus claires pour se faire comprendre, Lambert MENDE apostropha cette station de radiodiffusion en ce terme : « ... si entre-temps il y a des choses graves, le gouvernement ne manquera pas de prendre les mesures qui s'imposent ».

La partialité affichée par la RFI dans le traitement de ces nouvelles en rapport avec le M23 n'a pas été la seule revendication du gouvernement Congolais. Il en est de même pour de nombreux Etats Africains, en l'occurrence l'Angola. Dans un article publié par le journal le

32 M.,Lambert, point de presse du 13 février 2012.

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Potentiel en date du 17 juillet, Luanda démentait catégoriquement la présence des éléments M23 sur son sol. Alors que la RFI affirmait le contraire. En guise de réponse à l'information émise par la Radio France Internationale, l'exécutif angolais déclara, par le truchement de son Ambassadeur qu'il n'avait jamais entretenu des bases militaires du M23, ni entretenu des contacts particuliers avec ce mouvement rebelle congolais. L'Angola qualifia même cette information l'accusant de « folle rumeur », ce qui alla jusqu'à discréditer le service de ce média mondiale en Afrique.

Il ne suffit pas d'appartenir à une classe politique pour découvrir ce qu'a été la tendance de la RFI pendant ces conflits rebelles. Pour déterminer la tendance de ce média nous avons mis en oeuvre les connaissances apprises tout au long de parcours universitaire afin de démontrer après analyse de divers reportages, interviews et autres genres utilisés par la Radio France Internationale, la partialité de ce média qui s'aligne sur les lignes gouvernementales de la France et non informationnelles.

III.3 Analyse de productions de la RFI pendant la crise

L'analyse du traitement des informations de cet organe au cours de la période du règne du M23, partant d'Avril 2012 jusqu'en Novembre 2013, nous a permis à dénicher la pure partialité qu'enveloppe la RFI par son professionnalisme, comme en témoigne différentes publications sur son site internet, www.rfi.fr, ainsi que ces reportages ci-dessous de Bruno MINAS.

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1. REPORTAGE DU 12 FEVRIER 2013, DUREE 2MINUTES 18

SECONDES.33

BUNAGANA est un poste d'entrée en RDC en venant de l'Ouganda. Le contraste est saisissant, côté ougandais les hôtels de tourisme, les cafés, des magasins de souvenir : on est dans la région des gorilles. Arrivé côté congolais la route goudronnée s'arrête nette laissant place à un chemin caillouteux, pas d'électricité, trois fois rien sur le marché, la frontière est fermée, seuls les piétons peuvent passer, mauvaise affaire pour le village !

VTR : on m'appelle NGIRAKUZA PARTICK, je suis bradeur de monnaie c'est à dire changeur de monnaie ici à BUNAGANA. Les activités ont déjà diminué car les véhicules ne passent pas comme d'habitude et vous voyez la suite.

A une heure de piste c'est RUSTHURU chef-lieu du territoire occupé par le M23 qui y a placé un administrateur, BENJAMIN BONIMPA.

VTR : les espaces sous contrôle du M23 c'est sur plus que le camp du côté gouvernemental. Chez nous, nous avons même installé le tribunal de paix, ceux qui sont incriminés sont mis en prison, ils sont bien traités, il y a un accès libre aux champs.

Dans la population de RUTSURU et dans la grande cité voisine de KIWANJA les avis divergent, c'était pire avant dit un commerçant.

VTR : souvent on enregistrait des cas de mort, des gens tués dans des maisons avec l'entrée du M23. Ici nous voyons que ça a cessé.

33 www.rfi.fr/archives.

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Ce n'est pas mieux maintenant répond un enseignant.

VTR : c'est visible qu'il n'y a pas de paix, de viols, de vols ça se sent presque partout.

Il reconnait pourtant qu'il y a un changement de comportement.

VTR : nos militaires de FARDC demandaient de fois « donnez-moi cent francs ainsi de suite, shimbok », tout ça ! Et ça ça ne se fait plus, ça ça ne se fait pas.

Mais le coeur de l'enseignant penche plutôt pour Kinshasa.

VTR : Nous souhaiterions que le gouvernement lui-même reprenne ses activités, s'ils veulent travailler avec M23 qu'ils disent directement que nous nous acceptons de travailler avec eux.

L'administrateur Benjamin BONIMPA se montre très confiant sur la solidité du M23 dans son fief.

VTR : Moi je peux vous rassurer que même si on amenait toute l'armée du monde c'est impossible de dégager le M23 de cet espace.

En signe de reprise, la visite ce jour d'un représentant de la plus célèbre bière de Kinshasa venu reprendre ses livraisons après un an et demi d'interruption.

Bruno minas

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Analyse :

Ce reportage se situe dans un contexte de crise, alors que le mouvement du 23 mars occupe une partie de la province du Nord Kivu à savoir ; RUTSHURU, RUMANGABO ainsi que BUNAGANA la ville frontalière avec l'Ouganda. Pendant ce temps, aucun véhicule ne peut franchir cette zone déclarée « rouge », vue son occupation par la rébellion, très peu de journalistes si ce ne sont que ceux-là proche des rebelles ne couvrent ces événements. Voyons y un certain Bruno MINAS, envoyé spécial de la RFI, user de tous les qualificatifs possibles pour dénigrer la région que les rebelles ont ravi aux mains du gouvernement. Sachant qu'un journaliste est cette personne qui rend compte de faits, l'utilisation abusif des qualificatifs ne peut être qu'un acte exprès de la part d'un journaliste de sa classe : « Arrivé côté congolais la route goudronnée s'arrête nette..., pas d'électricité, trois fois rien sur le marché ».

Il s'observe aussi une certaine ambiguïté et une dose importante de contradictions dans ce que dit le reportage. Il raconte que la frontière est fermée pourtant il dit toute suite que seuls les piétons pouvaient passer. Comment pouvaient-ils passer alors sur une frontière fermée ? D'où le manque de clarté qui caractérise le reporter.

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2. Reportage du 17 février 2013, durée 2minutes 20 secondes

RUMANGABO est une grande caserne construite à l'époque belge, les bâtiments sont d'architecture typiquement flamande, les baraquements sont vastes et certains servent désormais à l'endoctrinement.

VTR : je suis venu faire la formation du cadre politico-militaire Assan, avocat vient de la province orientale.

VTR : pour bien continuer il faut apprendre la vision ainsi que l'idéologie du mouvement.

ZAITUNI, mère de famille d'âge mur dit carrément qu'elle veut faire la révolution. Instruction militaire le matin, formation politique l'après-midi, parmi les professeurs, on retrouve un certain Jean-Marie RHUNIGA, le président du M23 qui vient faire la classe aux futurs cadres du mouvement, des cours qui donnent lieu à des débats sur la situation de l'armée.

VTR : les militaires FARDC, aucun militaire n'est à mesure de manger une boite de sardine par jour. Où va cet argent ?

Ou d'autres sur la situation politique et la loi électorale.

VTR : même si tu obtiens 5% tu peux être président de la république démocratique du Congo. Est-ce que c'est normal ? Ce n'est pas normal.

Empêché de voyager, cloué au sol par les sanctions des nations unies, Jean-Marie RHUNIGA a tous les temps d'enseigner.

VTR : je donne la vision pour un Congo nouveau, je vais enseigner sur l'éthique et la morale et la mobilisation sociale.

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Les nouvelles recrues viennent souvent de la diaspora comme le professeur MOKI.

VTR : je viens du CANADA, j'ai tout laissé, les privilèges, tout ce que j'ai là-bas comme maison. Le problème que le M23 revendique c'est le problème de toute la population congolaise c'est le même problème qui règne à l'équateur au bas Congo au Bandundu aux deux Kasaï.

Son collègue Fior MWINDA débarqué du Texas ne croit pas aux accusations portées contre le M23.

VTR : je suis arrivé ici et je n'ai pas vu des femmes violées, je n'ai pas vu d'enfants soldats, je n'ai assisté à aucune heure de torture, je vous assure que cette campagne sert celui qui la fomente. C'est très très loin d'être la réalité.

Engagement sincère ou bien endoctrinement aveugle, il y a sans doute les deux parmi cette centaine d'élèves qui se disent prêts à tout, aller au front comme retourner chez eux faire de la propagande.

Bruno MINAS

Analyse :

Un journaliste est appelé à faire preuve de retenue dans toute prise de position face à un quelconque fait. Il n'en a pas était le cas pour celui de la RFI comme en témoigne le reportage, ci-haut. Quand on sait bien qu'une guerre est une opposition de deux forces opposées, l'objectivité serait pour le journaliste d'opposer les avis, d'avoir d'autres sons de cloches. Sur un ensemble de sept éléments sonores, tous soutiennent à l'unanimité le camp rebelle et cela dans la violation la plus flagrante de la loi. Laisser entendre les rebelles tenir les propos du genre:

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« les militaires FARDC, aucun militaire n'est à mesure de manger une boite de sardine par jour,... », « Le problème que le M23 revendique c'est le problème de toute la population congolaise », et le laisser se défendre en ce terme : « je suis arrivé ici je n'ai pas vu des femmes violées, je n'ai pas vu d'enfants soldats, je n'ai assisté à aucune heure de torture, je vous assure que cette campagne sert celui qui la fomente. C'est très très loin d'être la réalité», est une violation des lois congolaises et même du code d'éthique du journaliste congolais. En son article 5 il déclare que tout journaliste a le devoir de bannir l'injure, la diffamation, la médisance, la calomnie, les accusations sans preuves, l'altération des documents, la déformation des faits, le mensonge, l'incitation à la haine (religieuse, ethnique, tribale, régionale ou raciale) ainsi que l'apologie de toute valeur négative dans la pratique quotidienne de son métier.

Le penchant de la RFI du côté rebelle, dans la crise du M23, n'est pas à démontrer. Les informations de la rébellion ont intéressé ce média public français aux plus hauts degrés. Le 6 mai 2013 alors que le mouvement du 23 mars célébrait son premier anniversaire RFI titre sur la page de son site web : « En un an le M23 s'est forgé une place centrale dans le conflit en RDC », un article qui vente les prouesses du mouvement rebelles tout en dénigrant les processus de négociation en cours à Kampala. Même quand il s'est agi des simples communications internes de ce groupe rebelle, la RFI a amené ces informations à sa « Une ». A titre illustratif cet article placé à la une de son site en date du 7 mars 2013 :

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3. Bertrand BISIMWA, nouveau président de rebelles M 23

En RDC, le mouvement rebelle M23 a un nouveau président politique après l'éviction la semaine dernière pour haute trahison de Jean-Marie RUNIGA. Bertrand BISIMWA, qui était le porte-parole du mouvement, a été désigné à l'issue d'un congrès qui s'est tenu ce jeudi 7 mars à BUNAGANA, ville frontière avec l'Ouganda.

Un choix symbolique : cette ville était le fief de Jean-Marie RUNIGA, le précédent président politique. Bertrand BISIMWA prend aujourd'hui la tête d'un mouvement désormais divisé en deux camps antagoniques. Bertrand BISIMWA a devant lui la difficulté de devoir faire reconnaitre le mouvement qu'il préside comme étant le « vraiM23 ». Car il y a de quoi se perdre maintenant puisque l'ancien président Jean-Marie RUNIGA n'a pas accepté sa déchéance et se considère toujours comme le président du mouvement. Il est allé jusqu'à prononcer par communiqué l'exclusion du général MAKENGA, chef de la branche militaire qui l'avait destitué.

Dans l'immédiat, c'est surtout au dialogue de Kampala que les choses vont devoir être clarifiées. Le chef de la délégation M23, François RUCOGOZA, est réputé être du côté de RUNIGA et du général Bosco NTAGANDA, il est donc déchu par le nouveau M23 mais il est resté à Kampala et n'aurait pas du tout l'intention de laisser la place.

Dans le camp RUNIGA, on prétend que le pays médiateur, l'Ouganda, ne reconnaitrait que l'ancien M23 comme interlocuteur. Vrai ou faux, en tout cas il n'est pas sûr que les pourparlers puissent aboutir la semaine prochaine comme le Souhaite Kinshasa.

62

Analyse :

Ceci est sans aucun doute un sujet de communication interne d'une organisation donnée et ne répond pas aux critères de sélection d'une information à savoir : l'intérêt, l'importance, la proximité, etc. Ceci nous parait comme étant une publicité qui a trouvé de la place dans un article de presse. C'est sur base d'aucun critère de présélection qu'un article de ce genre peu faire la « Une d'un si grand média qui est la Radio France Internationale.

63

CONCLUSION

Nous voici au terme de notre étude qui a porté sur la tendance des médias occidentaux dans les conflits rebelles Africains. L'idée d'aborder ce thème est partie de l'ampleur qu'à la RFI dans le continent Africain ainsi que celle des atrocités commises par les groupes rebelles à l'Est de la RDC. Partant de ces faits, nous nous sommes interrogées sur la couleur de ce média public français dans le traitement des nouvelles en rapport avec la rébellion du M23, dans un sens plus restreint et de l'intérêt que cette radio tirerait en diffusant les informations Africaines. Vite nous avons affirmé que c'est pour les intérêts de la France que la RFI serait au service du continent noir.

Notre travail s'est appuyé sur la théorie de l'agenda setting, autrement dit théorie du message. Celle-ci parle d'une double influence que les médias exercent. Dans un premier temps les médias influencent le public en apportant en son sein les faits qui l'intéresse. Dans un autre cas les médias apportent leurs influences non seulement sur le public mais plutôt sur le contenu, c'est-à-dire sur l'information. Ce sont donc ses différentes influences que subit l'information qui déterminent une tendance.

Nous avons aussi eu à présenter, la Radio France Internationale et le mouvement du 23 mars, qui ont constitué nos objets de recherches.

Enfin nous avons analysé différentes productions de la RFI pendant la période de guerre dite du M23, « épartant du mois d'Avril 2012 jusqu'au 5 Novembre 2013, pour arriver au résultat selon lequel la RFI s'était pencher du côté des rebelles, sans respecter les lois et règlements qui régissent le métier de journaliste.

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BIBLIOGRAPHIE

1. Ouvrages

1) BALLE F., médias et sociétés, Paris, Montchrétien, 1999.

2) BALLE F., les médias, coll. Dominos Flammarion, Paris, 2000.

3) CAYROL R., « Médias et démocratie, la dérive », presses de Sciences-po, Paris, 2000.

4) Collier P., economic causes of civil conflict and their implications for Policy, Banque Mondiale, Juin 2000.

5) DEBRAY R., la médiologie générale, Paris, Gallimard, 1991.

6) Dictionnaire Hachette, 198O

7) Dictionnaire Universel, 4ème. Hachette, Paris, 1988.

8) GUIDERE M., méthodologie de la recherche, éd. Ellipses, Paris, 2005.

9) Hester L. et WAILAN J., journalisme et tiers monde, De Boeck, Paris, 1987

10) LOHISSE J., la communication : de la transmission à la relation, de Boeck et larcier, Bruxelles, 2000.

11) MBAMBI-MONGA M., le développement par l'éducation à la citoyenneté, PUK , Kinshasa, 2006.

12) Mc Combs M., D. Shaw, The agenda-setting function of mass media , Public Opinion Quarterly, vol. 36, no 1972, p. 176--187

13) Morfaux L., Vocabulaire de la Philosophie et des Sciences Humaines, éd. Armand Collin, Paris, 1980.

14) PINTO R.et Grawitz M., méthodes de recherches en sciences sociales, Tome 2, Paris, 1964.

65

15) Ribot T., les maladies de la volonté (1882), éd. L'Harmattan Paris dernière réédition 2002.

16) TERRY G., Management de l'administration, Bruxelles, De Boeck université, 1998.

2. Notes de cours

1) Prof. KALUBI, notes de cours inédits du cours de politique étrangère du Congo, L2 SIC/JPE, 2014-2015.

2) Prof. TOROZONI, Notes de cours inédites du cours d'initiation à la recherche scientifique, G1 SIC, UPN, 2010-2011.

3) Prof. KAMBAY, Notes inédites du cours d'histoire de grandes civilisations du monde contemporain, G2 SIC/UPN, 2011-2012.

3. Site internet

Site officiel de la RFI, www.rfi.fr

66

TABLE DES MATIERES

Epigraphe 1

Dédicace 2

Remerciement 2

0. INTRODUCTION 5

1. Problématique 5

2. Hypothèse 7

3. Méthodes et techniques 8

5. Délimitation spatio-temporelle. 11

6. Plan du travail 11

CHAPITRE PREMIER : DEFINITION DES CONCEPTS DE BASE ET CADRE THEORIQUE. 12

I.1. Définition des concepts de base 12

I.1.1 le concept tendance 12

I.1. 3 le concept occidental 13

I.1.4 le concept conflit 14

I.1.5 le concept rebelle 18

I.2 CADRE THEORIQUE : LA THEORIE DE L'AGENDA-SETTING 20

I.2.1 les aspects de l'agenda-setting 21

I.2.2 LES ETAPES DE L'AGENDA-SETTING 23

I.2.3 l'Agenda-setting selon divers auteurs 23

I.2.4 avantages et inconvénients de la théorie de l'agenda-setting. 24

CHAPITRE DEUXIEME : PRESENTATION DE LA RFI ET DU M23. 27

II.1 LA RADIO FRANCE INTERNATIONALE 27

II.1.1. siège 27

II.1.2. Historique 27

II.1.3. ressources humaines et financières. 28

II.1.5 programme. 28

II.1.6 dirigeants 29

67

BIBLIOGRAPHIE . 64

II.1.7 Diffusion 30

II.1.8. Salariés perdus en reportage 30

II.1.9 Organigramme de la RFI 32

II.2 LE MOUVEMENT DU 23 MARS. 33

II.2.1 Création 33

II.2.2 le règne du M23 34

II.2.3 le déclin du M23 36

II.2.4 les dirigeants du M23 38

II.2.6 soutient au M23 39

II.2.7 Bilan 40

II.3 APERÇU DE DIFFERENTS GROUPES REBELLES AFRICAINS 41

CHAPITRE TROISIEME : TRAITEMENT DES INFORMATIONS DU M23 PAR LA RFI. 48

Vianney KAZARAMA en duplex avec Christophe BOISBOUVIER sur la RFI : 50

Analyse: 50

III.1.les facteurs déterminants la tendance de la RFI 51

1. Contrainte d'influence dit à la course à l'audimat : 51

2. Le monopole de la couverture de la guerre du M23. 51

3. Le manque de liberté d'expression. 52

III.2. la tendance rebelle de la RFI 52

III.3 Analyse de productions de la RFI pendant la crise 54

1. REPORTAGE DU 12 FEVRIER 2013, DUREE 2MINUTES 18 SECONDES. 55

2. Reportage du 17 février 2013, durée 2minutes 20 secondes 58

3. Bertrand BISIMWA, nouveau président de rebelles M 23 61

CONCLUSION 63






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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand