Memoire Online - Effets environnementaux et conséquences sanitaires des inondations dans la commune de Sèmè-podji.

Les liens entre le climat et les inondations sont évidents en milieu tropical (Meur-Ferec, 2005). Cependant, le climat n'est pas le seul facteur qui explique la récurrence des inondations dans la Commune de Sèmè-Podji. En effet, la position géographique, la nature du substratum géologique et pédologique, les données topographiques et les actions anthropiques sont autant de paramètres qui favorisent les inondations dans la Commune.

Dans ce chapitre consacré aux données de base du phénomène des inondations, il est successivement abordé l'analyse des déterminants naturels des inondations et les facteurs humains qui accentuent l'ampleur dudit phénomène.

2.1.1-Facteurs climatiques et hydrologiques

Ce chapitre est consacré aux facteurs climatiques et hydrologiques de base qui détermine et accentuent l'ampleur du phénomène d'inondation à Sèmè-Podji.

2.1.1.1-Contexte climatique de la Commune de Sèmè-Podji

De façon générale, la zone côtière du Bénin se caractérise par une anomalie climatique qui se traduit par une décroissance pluviométrique d'Est en Ouest sur le littoral, et des variations de températures plus accusées qu'elle ne l'est en général sous les climats équatoriaux caractéristiques: on parle de climat subéquatorial. Trois paramètres permettent de caractériser le climat de la Commune de Sèmè-Podji. Il s'agit de la pluviométrie, des vents et de la température. La Commune de Sèmè-Podji est caractérisée par un climat subéquatorial chaud et humide. La répartition des saisons est sous la dépendance du déplacement de l'Equateur Météorologique située dans la zone de convergence des deux principaux flux d'air qui balaient l'Afrique de l'Ouest:

- l'air tropical continental (l'harmattan ou alizé continental) en provenance de l'Est et du Nord du Sahara: il s'agit d'un air sec et chaud issu de l'anticyclone boréal ou saharien (Le Barbé, 1993).

Ce mémoire a été réalisé par AZONNAKO V. Olivier avec le soutien financier de l'ONG CREDEL (Projet PCUG3C « Protection de la communauté urbaine de grand Cotonou face aux changements climatiques, financé par le CRDI-DFID »

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- l'air équatorial maritime (la mousson ou alizé maritime australe) en provenance du Golfe de Guinée et qui est issu d'une zone de hautes pressions : l'anticyclone de Sainte Hélène (Afouda, 1990 et Boko, 1988).

La zone de contact entre les deux masses d'air forme le Front Intertropical (FIT). De la position de ce FIT, résultent des caractéristiques saisonnières telles que les variations de la pluviométrie, de l'hydrométrie et celle de la température dont la moyenne est de 27°C. Ainsi, Sèmè-Podji jouit d'un climat de type subéquatorial avec quatre (4) saisons (figure 4).

On distingue une grande saison pluvieuse de mi-mars à mi-juillet, une petite saison sèche de mi-juillet à mi-septembre, une petite saison des pluies de mi-septembre à mi-novembre et une grande saison sèche de mi-novembre à mi-mars. Les précipitations mensuelles dépendent du mouvement du Front - Intertropical (FIT), formé par la trace au sol de la rencontre du vent humide venant de l'océan (alizé maritime ou mousson) et du vent sec venant du Sahara (alizé continental). Traditionnellement on attribue la dynamique atmosphérique responsable des pluies dans la régionale au balancement sud - nord - sud du FIT (Bokonon-Ganta, 1987).

Des études récentes (Le Barbe et Lebel, 1997) indiquent que ce schéma classique doit être revu (projet AMMA). Il est clair que la grande saison des pluies (mars- juillet) et plus particulièrement les précipitations du mois de juin (300-500 mm) revêtent une grande importance dans la survenance des catastrophes d'inondations de la Commune. La figure 3 présente la trame climatique de la zone d'étude.

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L'analyse de la trame climatique de la figure 3 à l'échelle régionale et nationale, montre que le champ géographique de cette étude appartient au domaine climatique subéquatorial. C'est le deuxième domaine au niveau de la trame climatique du globe où les précipitations sont importantes. Il ressort que les abats pluviométriques dans la Commune seront importants et capables d'engendrer des inondations. On constate qu'à Sèmè-Podji, les précipitations ont un régime bimodal et ont lieu principalement entre mars et juillet d'une part et du septembre à novembre d'autre part puis atteignent leur maximum en juin ou juillet et octobre. Elles sont abondantes avec une moyenne annuelle de l'ordre de 1444,65 mm sur la période de 1980 à 2011. Au cours d'une année, les mois les plus pluvieux coïncident avec les mois de manifestation des inondations dans la Commune de Sèmè-Podji.

Figure 4: Courbe ombrothermique de la Commune de Sèmè-Podji de 1945 à 2011

La Commune enregistre une moyenne annuelle de la pluviométrie de 1444,65 mm sur la période de 1945 à 2011 qui varie entre 707,6 mm et 3343,2 mm. De plus, il est évident que l'abondance des précipitations est à la base des inondations à Sèmè-Podji (Etèka, 2006). La récurrence des inondations à Sèmè-Podji ces dernières années, s'explique par l'analyse de la moyenne annuelle des précipitations au niveau des stations de la

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Commune. Ainsi, l'analyse de la variation de la pluviométrie de Sèmè-Podji établie sur une série de 66 ans a permis d'obtenir la figure 5.

Figure 5: Variation interannuelle des précipitations de Sèmè-Podji de 1945 à 2011

Ce graphique permet de déterminer trois catégories d'années à savoir: les années à pluviométrie déficitaire, les années à pluviométrie normale et les années à pluviométrie excédentaire. De cette analyse, la pluviométrie interannuelle de la Commune de Sèmè-Podji est marquée par une variation temporelle. Sur la série étudiée il y a des années déficitaires, des années excédentaires et des années normales. La diminution des hauteurs de pluie ces dernières années est réelle. Les statistiques pluviométriques de l'ASECNA la confirment (figure 5).

Les récentes variations à la hausse des précipitations implique l'augmentation de la vulnérabilité de la ville face à l'inondation; il convient de faire une analyse des pluies mensuelles afin d'identifier et comparer les excédents avec les périodes d'inondation du secteur.

L'analyse de la variabilité pluviométrique à pas de temps mensuel est indispensable pour déterminer le rôle des précipitations dans la manifestation du phénomène d'inondation de la Commune. Or, les événements pluviométriques extrêmes

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susceptibles d'engendrer des inondations relèvent en général des manifestations pluvieuses à caractère exceptionnel. Ils se réfèrent soit à une pluie journalière qui donne lieu à une quantité d'eau assez importante; soit à des jours successifs de pluies au cours d'une saison de pluie.

La répartition pluviométrique dans la partie méridionale du Pays où se situe Sèmè-Podji est caractérisée par quatre séquences saisonnières et de cette répartition, il se dénote que les mois de juin et juillet sont les mois les plus arrosés (300-500 mm) qui jouent un grande rôle dans la survenance des inondations de la Commune (figure 6).

Figure 6: Bilan climatique mensuel de Sèmè-Podji sur la période 1945-2011 Source : Données ASECNA, (2012)

Le régime pluviométrique de Sèmè-Podji montre que les stations considérées enregistrent deux pics pluviométriques dont l'un en juin et l'autre en octobre-septembre. Sur la série 1945-2011, le mois de juin demeure le plus pluvieux de l'année dans toutes les stations considérées.

Aujourd'hui, les inondations qui étaient des évènements exceptionnels sont devienus ces années structurelles à cause de l'augmentation en fréquence et en intensité des événements météorologiques extrêmes.

Le tableau 4 fait le recapitulatif des différents paramètres climatique nécessaire à la compréhension des apports pluvieux du milieu.

Effets environnementaux et conséquences sanitaires des inondations dans la Commune de Sèmè-Podji (Bénin)

Désignation	Jan	Fév	Mars	Avr	Mai	Juin	Juil	Août	Sept	Oct	Nov	Déc
P	17,84	37,84	56,09	124,3	217,5	350,8	152,2	66,9	155,4	152,1	44,1	23,4
ETP	142	139,2	157,2	155,6	154,6	140	126,7	124,7	122,9	140,4	141,2	142,7
ETR	9,9	36,8	65,6	133,7	156,6	141	128,4	126,8	124,7	140,4	113,9	22,7
Ru=180 mm	0	0	0	0	38,8	182,3	182	113,9	94,9	82,6	0	0
Ecoul	0,34	0,18	0,1	0,06	0,03	20,05	20,03	10,12	6,17	2,58	1,32	0,78
Variation	-	-	-	-	+	+	+	-	-	-	-	-

A travers l'évolution des différents paramètres, on retient qu'à partir du mois d'avril, les premières pluies qui tombent servent à combler le déficit de saturation du sol, provoqué par l'évapotranspiration de la grande saison sèche. Une fois le déficit comblé, les apports pluvieux restant déclenchent le processus de l'inondation qui durera des mois. Dans le même temps, les variations des cours d'eaux du secteur s'activent et prennent le relais.

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2.1 Facteurs physiques favorables

2.1.1-Facteurs climatiques et hydrologiques

2.1.1.1-Contexte climatique de la Commune de Sèmè-Podji