SOMMAIRE
Remerciements
ii
Liste des Tableaux
v
Liste des figures
vi
Liste des annexes
vii
Liste des abréviations, Sigles et
Acronymes
viii
Résumé
x
Abstract
xi
Introduction
1
Chapitre
1 : État de la question
3
Chapitre
2 : Cadre théorique de l'étude
11
Chapitre
3 : Approche Méthodologique
21
Chapitre
4 : Présentation et analyse des résultats
32
Chapitre
5 : Synthèse et discussion des résultats
50
Conclusion
59
Suggestions
61
Références
63
Annexes
I
A
Mon fiancé TCHEUMENACK TEYEMSSA Placide
Remerciements
Au terme de ce travail, nous tenons à remercier tous
ceux qui nous ont soutenu et accompagné tout au long de cette formation.
Nous tenons à exprimer notre profonde reconnaissance
à notre directeur de mémoire le Dr Étienne
KIMESSOUKIE OMOLOMO, pour avoir accepté de diriger ce travail
malgré ses multiples occupations, pour ses conseils et sa rigueur
scientifique.
Nos remerciements sont également adressés:
Ø Au Pr Benjamin Alexandre NKOUM, Directeur de
l'École des Sciences de la Santé(ESS) pour son encadrement, ses
conseils, et ses encouragements tout au long de notre formation ;
Ø Au chef de Divisions de l'enseignement
supérieur de l'ESS/UCAC, Mme Sylvie Myriam MVOA pour ses conseils et
encouragement
Ø À tous les dirigeants et enseignants de
l'École des Sciences de la Santé pour leurs enseignements et leur
encadrement ;
Ø À la Direction du Centre des Urgences de
Yaoundé pour avoir autorisé l'enquête au sein de cette
structure ;
Ø Á tous nos informateurs pour avoir
accepté de prendre part à cette étude
Ø ÀMonsieurFranklin TENE, notre
aîné dans la profession, pour nous avoir soutenu et guidé
durant toute la rédaction de ce travail ;
Ø Á nos parents Monsieur FOGANG Daniel et Madame
NGUIZE Brigitte pour leurs encouragements et leur soutien moral ;
Ø A mon fiancé Monsieur TCHEUMENACK TEYEMSSA
Placide et mon fils pour leur grand soutien durant toute ma formation
Ø Á notre grand-mère Madame DEMANOU
Jeanne pour son amour et son soutien moral
Ø Á nos camarades KAMADJO, MAMENE, MAKAMGNE,
NGABDO, SOEUR LELE et SOEUR LUCIE avec qui nous avons constitué une
bonne équipe de recherche, pour tous leurs contributions ;
Ø À mes frères KENFACK, DZEMBONG et ATEMO
pour leurs encouragements ;
Ø Á tous nos camarades de la promotion
2014-2017 pour l'esprit de groupe qui a régné entre nous pendant
toute cette formation ;
Ø Á nos frères, soeurs, oncles, tantes,
cousins et cousines pour leur soutien moral ;
Ø Á tous ceux qui nous ont aidés dans la
réalisation de ce travail et dont les noms ne figurent pas dans ce
document.
Liste des Tableaux
Tableau 1 : Modèle d'analyse
3
Tableau 2 : Ressources humaines du CURY
24
Tableau 3 : Ressources
matérielles
26
Tableau 4 : Ressources humaines du service
d'hospitalisation du CURY
27
Tableau 5 : Ressources
financières
27
Tableau 6 : Caractéristiques
sociodémographiques
33
Tableau 7 : Suggestions formulées au
regard des problèmes
62
Liste des figures
Figure
1 : .Modélisation des facteurs favorisants les sorties contre avis
médical
48
Liste des annexes
Annexe 1 : Guide d'entretien
III
Annexe 2 : Certificat éthique du projet
de recherche
IV
Annexe 3 : Notice d'information
V
Annexe 4 : formulaire de consentement
VII
Annexe 5 : Chronogramme des
activités
VIII
Annexe 6 : budget de la recherche
I
Annexe 7 : Retranscription de verbatim relatif
aux facteurs individuels de SCAM
II
Annexe 8 : Retranscription de verbatim relatif
aux facteurs environnementaux de SCAM
X
Annexe 9 : Retranscription de verbatim relatif
aux facteurs socioculturels de SCAM
XVIII
Liste des abréviations, Sigles et Acronymes
ANAES : Agence nationale d'accréditation et
d'évaluation en santé
AS : Aide-soignant
AVP : accident de la voie publique
BEPC : Brevet d'étude du premier cycle
CURY : centre des urgences et de réanimation de
Yaoundé
CHUYO : Centre hospitalier universitaire de yalgado
CHU : Centre hospitalier universitaire
CENAME : Centre national d'approvisionnement en
médicaments et consommable essentiel
DAMA : Discharge Against Medical Advice
Dr :docteur
EITMSGS : Ecole des infirmiers, des techniciens
médicaux sanitaires et di génie sanitaire de Yaoundé
ECG : Electrocardiogramme
F : Féminin
IB : infirmier breveté
ICIS : Institut canadienne d'information sur la
santé
INSC :
M : Masculin
MINSANTE : Ministère de la santé
N : Numéros
% : Pourcentage
Ph/D : Philosophicaldoctorate
RDC : République démocratique du Congo
SCAM : Sortie contre avis médical
SMIG : Salaire minimum interprofessionnel garanti
UCAV : Université Catholique d'Afrique Centrale
VIP : Personne très importante (very important
personne)
1 Résumé
La sortie contre avis médical représente un
problème majeur de santé publique. C'est un
phénomène qui est croissant depuis les trois dernières
décennies. Celle-ci est en général suivie de rechute,
entrainant la réadmission des patients qui se retrouvent en situation
plus critique. Il en résulte non seulement une augmentation des
coûts de traitement (qui appauvrit davantage les familles), des risques
de séquelles liés aux complications, une perturbation de
l'équilibre émotionnelle des proches, mais substantiellement une
augmentation du taux de mortalité. En regard de ces conséquences
pouvant découler d'une sortie contre avis médical, il parait
important d'investiguer sur les facteurs à la base du
phénomène. Cette investigation semble impérieuse lorsque
cette sortie se produit le plus dans un service des urgences. À
traversune démarche qualitative de type descriptif, cette étude a
pour objectif d'identifier les facteurs favorisants les sorties contre avis
médical. Pour se faire, une collecte de données a
été réalisée par l'entremise d'un guide d'entretien
auprès des patients/proches aidants ayant sollicités une sortie
contre avis médical au Centre des Urgences et Réanimation de
Yaoundé. Leur recrutement s'est fait suivant la technique de choix
raisonné par critères. Notre population était
constituée de sept individus dont le nombre a été
arrêté par l'atteinte du niveau de saturation. Les données
collectées ont été traitées par analyse de contenu
qui a permis de dégager les principaux facteurs responsables des SCAM.
Ces facteurs ont été classifiés en facteurs individuels,
environnementaux et socioculturels. Il en ressort ainsi que sur le plan
individuel, l'insuffisance des moyens financiers, le sentiment
d'amélioration ou encore le manque de confiance envers l'équipe
de soins sont les raisons qui sous-tendent la sortie. Sur le plan
environnemental, sont incriminés les coûts de soins
(élevés), les délais d'attente longs, le capitalisme
médical, une qualité de communication mauvaise et un
accompagnement insuffisant. L'absence de soutien familial et spirituel
complète la liste aux niveaux socioculturels. Ces résultats
mettent ainsi en exergue l'influence de la relation d'aide dans pratiques
cliniques et invitent les professionnels à plus de rigueur dans leur
quotidien.
Mots clés : sortie contre
avis médical, facteurs favorisants
2 Abstract
Discharge against medical advice (DAMA) is a major problem in
health care delivery. It have been increasing sincethese last 3 decades.
Discharge against medical advice is usually followed by relapses, leading to
readmission of patients who are in critical conditions. This leads to an
increase of treatment fees), risk of after-effects due to complications,
psychological and emotional disturbances amongst the family members, but also
an overall increase in mortality rate. In regard of consequences following
DAMA, we found it necessary to investigate on the factors contributing to this
phenomenon. This work is also important due to the fact that most of discharges
against medical advice occurred in emergency units. In a descriptive
qualitative approach, this work aimed to identify factors contributing to
discharges against medical advice. To reach that goal,in depth interview was
conducted amongst patients/guardians who had requested a discharge against
medical advice at the Yaoundé's emergency and intensive care unit. Their
enrollment was done following a convenience sampling. Our sample
sizeconsistedof seven participants according to the data saturation. Data
collected was analyzed (analysis of content) to extract the main factor
contributing to discharge against medical advice. They were then classified as
personal, environmental and sociocultural factors. Hence, on the personal
aspect, insufficient of financial resources, feeling of wellbeing and the
mistrust for the medical staff are factors that explain discharge against
medical advice. On the environmental aspect, the factors contributing to
DAMAwere the expensiveness of medical fees, long wait time, the capitalistic
health policy and the lack of communication between patients and caregivers.
The lack of spiritual and family support round up the factors on a
sociocultural aspect. These results point out the influence of healing
relationship on a daily practice and urge practitioners to be more
stringent.
Key words:Discharge against medical
advice. Contributingfactors.
Introduction
La notion de santé est définie par
l'organisation mondiale de la santé (OMS, 1946) comme un état de
completbien-être, physique, mental et social, et ne consistant pas
seulement en absence de la maladie ou d'infirmité. Elle implique
dès lors que la santé soit un état relatif, situé
sur un continuum dont l'une des extrémités désigne la
maladie/mal-être. Avec la montée en puissance des affections
cardiovasculaires, les accidents de la voie publique ou encore des accidents
ménagers, les centres des urgences sont plus que jamais
sollicités. En dépit de la complexité de certaines
situations, nécessitant que des interventions puisse être
posées dans les plus bref délais (pour lever le pronostic vital)
dans ces unités, il n'est pas rare que l'on assiste des heures
après à une interruption du traitement et à une
sollicitation de sortie contre avis médical (SCAM).
La sortie contre avis médical (SCAM) a pris de
l'ampleur au cours des 30 dernières années, elle est devenue un
plus grand problème de santé qui peut être prévenu,
formant ainsi 2% de toutes les sorties en milieu hospitalier(Ibrahim, Kwoh,
&Krishnan dans Hadadi, Khashayar, Karbakhsh, & Vasheghani Farahani,
2016).C'est un phénomène redoutable retrouvédans le monde
en général et au Cameroun en particulier. Il constitue un
indicateur de la satisfaction et à des implications tant pour les
gestionnaires hospitaliers, le staff médical, et aussi bien que, pour le
patient et sa famille (Aliyu dans Akinwumi et al., 2017).
Nos observations en situation d'immersion professionnelle nous
ont permis de constater que ce phénomène est monnaie courante
dans les institutions. Cependant, en raison du risque morbide lié
à la rechute ainsi qu'à la charge de l'affection sur l'individu
et ses proches, il nous a paru nécessaire de mener une investigation sur
les facteurs à la base de ce phénomène. En l'absence
d'études sur le phénomène dans notre contexte, nous nous
sommes inscrite dans une démarche qualitative de type descriptif autour
de la thématique des « facteurs favorisants les sorties contre
avis médical ».Ce travail se subdivise en cinq principales
articulations. Il s'agit entre autres de l'état de la question, du cadre
conceptuel, de l'approche méthodologique, la présentation et
l'analyse des résultats et enfin la discussion et la synthèse. Il
s'achève par une section sur les suggestions qui constituent nos
recommandations en regards des éléments problématiques que
nous avons pu recense
Chapitre 1 : État de la question
L'être humain dans sa quête permanente du bonheur
à besoin d'être en santé. Malheureusement, il est souvent
freiné dans sa quête par des maladies qui l'obligent à se
rendre à l'hôpital .Une fois hospitalisé, l'idéal
serait que sa sortie soit sur autorisation de son médecin traitant.
Cependant, pour diverses raisons, les malades décident parfois
d'interrompre leurs soins et de signer une décharge qui atteste leur
sortie contre avis médical. Ce phénomène les
prédispose à de nombreuses conséquences tel que la
rechute qui pourra aller jusqu'au décès.Ce chapitre traite de
quelques contextes dans lesquels le phénomène sortie SCAM se
manifeste, du problème que cela soulève, de l'état des
connaissances et de la perspective théorique dans laquelle s'inscrit
cette étude, des questions et objectifs de recherche, et de
l'intérêt qu'il y a à mener une étude sur les SCAM.
2.1 Contexte
Selon Savadogo (2011) la sortie contre avis médical
(SCAM) est un concept utilisé en médecine pour indiquer que le
patient, malgré une conscience éclairée sur
d'éventuelles complications de sa maladie, s'engage à interrompre
les soins qui lui sont proposés et de quitter l'hôpital. Ce
phénomène est différent de celui d'évasion
où le malade quitte le service surtout la nuit à l'insu du
personnel soignant. Ce phénomène est présent dans la
plupart des pays avec une certaine variabilité.
Des études américaines ont
révélé des taux de SCAM allant de 1 à 2% (Alfandre,
2009 ; Ibrahim, Kwoh, & Krishnan, 2007), tandis que certaines
études européennes ont rapportés des taux faibles allant
de 0,3% à 0,4% (Massaria et Aparo, 2000 ;Dunor& al, 2003), ce
qui montre que ce phénomène est moins amplifié en Europe
par rapport à certains pays de l'occident (ICIS, 2013). Il est
estimé aux états unis qu'environ une sortie sur soixante-dix
(1/70) est un cas de SCAM (Ibrahim et al., 2007). Contrairement à leurs
confrères (américains), Southern, Nahvi, & Arnsten(2012) dans
une étude rétrospective sur une période de six ans ont
relevé que les sorties contre avis médical représentaient
2,4% de l'ensemble des sorties sur leur pays. Cette étude qui porte sur
les données issues du système de santé nationale leurs ont
permis d'établir une association entre le phénomène de
SCAM, la réadmission et la mortalité. Ainsi, la
réadmission dans les 30 jours augmenterait de 84% et la mortalité
de 105% en cas de SCAM. Au Canada en 2011-2012, un total de 25137 patients
hospitalisés en soin de courte durée ont quitté
l'hôpital contre avis du médecin, ce qui représente 1,3% de
toutes des sorties des hôpitaux de soin de courte durée au pays
(Strangers& al, 2009). Ce chiffre est vraisemblable à celui de
Marcoux et al(2017), qui dans une étude rétrospective ont
relevé une prévalence de 1,3% de SCAM en traumatologie dans ce
même pays. Au service des urgences on a noté 60000 visites dont
près de 1% ce sont terminées par une sortie contre avis
médical. Ce phénomène varie selon plusieurs
critères ; dans la littérature, on a pensé que les
taux de sorties contre avis médical varient selon les facteurs
liés à la collectivité, y compris le lieu de
résidence du patient (la province et le contexte rural ou urbain) et le
revenu du patient (Ibrahimsa et al, 2010). La Colombie-Britannique et la
Saskatchewan affiche un taux de 1,6%, soit près du double de celui de
la Nouvelle-Ecosse et le terre-Neuve (0,9%). Dans l'ensemble une proportion
élevée de patients habitant dans les régions à
faible revenu quittent l'hôpital contre avis du médecin. Par
exemple 34% de SCAM contre 32% de sorties autorisées par le
médecin (Institut Canadien d'information sur la santé, 2012).
Au proche et moyen orient, diverses études ont
été menées sur ce phénomène. En Iran,
celle-ci varie en fonction de la structure et même au sein des
unités. En service de pédiatrie, Saravi, Zadeh, Siamian, &
Yahghoobian(2013) ont relevé une prévalence de 2,2% de SCAM. Dans
l'unité d'urgence, les travaux de différents auteurs affichent
des taux variable entre 7 et 21%. Shiranami (2010 dans Bahadori, Raadabadi,
Salimi, & Ravangard, 2013) déclare que le service des urgences
représente l'unité avec la prévalence la plus
élevée (20,2%). (Karimi et al(2014) relève dans une
étude rétrospective (2010-2014) une prévalence de 8,4%
tandis que Bahadori et al(2013) relevait dans leur étude prospective (6
mois) une prévalence de 14%. Dans leurs travaux sur les facteurs
interventionnels et non interventionnels (facteur sur lesquels les
professionnels de de santé sont susceptible d'agir ou pas pour
réduire le phénomène de SCAM), Hadadi, Khashayar,
Karbakhsh, & Vasheghani Farahani (2016) mettent en exergue une
prévalence de 12,8% dans cette unité. Cependant, dans une
méta analyse réalisée sur 17 articles, Mohseni et al
(2015) retrouvent une prévalence de 11,8% aux urgences avec un taux plus
faible en pédiatrie (3,7%).Au Liban, une étude
rétrospective menée de 2012 à 2013 dans un centre des
urgences fait état d'une prévalence de 3% en ce qui des SCAM,
9,8% des patients étant réadmis dans les 72 heures (Sayed,
Jabbour, Maatouk, Bachir, & Dagher, 2016). La prévalence la plus
faible dans cette partie du continent semble se retrouver à Oman.
Celle-ci y serait inférieure à 1% en (Al-Sadoon& Al-Shamousi,
2013). Cependant, la faible documentation du phénomène dans ce
pays peut être un biais dans cette estimation.
Dans la région Asiatique, les pays comme la Chine, la
Corée ou encore l'Inde n'échappent à ce
phénomène. Ba, Zhang, Su, Cheng, & Xu (2016) relève
dans une étude prospective (2003-2011) réalisée en Chine
une prévalence de 6,6% avec un taux de mortalité
évalué à 6,9% après cette sortie. Jeong et al
(2016) dans une étude prospective sur l'association entre la
consommation d'alcool et la sortie contre avis médical font état
d'une prévalence de 2,8% dans les centres d'urgences en Corée du
sud. Devpura, Bhadesia, Nimbalkar, Desai, & Phatak(2016) dans un
dévis mixte mentionnent une prévalence de SCAM de 25,4% en
service de réanimation néonatale en Inde. Ces chiffres qui
s'avèrent quelques peu alarmant en raison du risque morbide nous pousse
également à nous interroger sur la situation en Afrique.
L'Afrique n'échappe guère à cette
problématique. Des études telles que celle d'Ayite et al
(1995) portant sur les SCAM à l'hôpital national de Niamey (Niger)
illustre ce phénomène. Cette étude révèle
que sur 620 admis pour fracture, 122 sont sortis contre avis médical en
signant une décharge ou en s'évadant ; soit un pourcentage
de 19,39%. Au Burkina Faso, les statistiques nationales permettent de recenser
4306 cas de sortie contre avis médical en 2014 contre 1411 cas en 2006
(Ministère de la santé du Burkina-Faso, 2004). Le centre
hospitalier universitaire de Yalgado (CHUY) a enregistré en 2009 dans
toutes les unités de soin confondu 1022 cas de sortie contre avis du
médecin sur 34552 entrant soit un pourcentage de 2,06% (Annuaire
statistique, 2009). Ces statistiques varient d'un pays à l'autre et
cette différence témoigne de l'ampleur du
phénomène.
Au Nigéria, une étude menée par Muftau
Jimoh et al(2015) évalue la prévalence des SCAM à 2,1%.
Contrairement à celle-ci, une étude prospective
réalisée entre 2014 et 2015 par Akinbodewa et al (2016) fait
état d'une prévalence de 3,2%. Cette prévalence parait
plus élevée en République Démographique du Congo
(RDC) où une étude relève un taux de 6,8% de sortie
contre avis médical (Mushagalu, 2005).
Au Cameroun, à notre connaissance, les travaux sur le
sujet ne sont pas bien documentés. Mais l'absence de ces travaux
n'exclut pas l'existence de ce phénomène dans notre pays. Au
contraire la sortie contre avis médical est un phénomène
courant. Boniface et Maifa (2008) dans leurs travaux sur la prise en soin des
abcès hépatiques au Cameroun, ont relevé deux cas de
sortie contre avis médical (SCAM). Nous avons également le cas
du centre des urgences de Yaoundé (CURY) qui au mois de
janvier 2017 a recensé 17 cas de SCAM soit 2% de tous les malades
reçus avec 8 cas de réadmissions soit un tauxévalué
à 1,3% dans cettestructure. Le registre des statistiques montre
également 6 cas de décès des patients réadmis dans
cettestructureprécédemment sortie contre avis médical. Ce
phénomène n'est pas nouveau, il date depuis longtemps et reste
d'actualité. Il a des conséquences tant pour le patient que pour
sa famille et même pour la structure. Pour le patient, il entraine des
rechutes ; pour la famille elle augmente les frais médicaux et par
conséquent les appauvrit (Noohik et Freyzabady, 2013).ce
phénomène conduit au décès du patient ce qui
entraine une perturbation du dynamisme familial. Pour la structure il entraine
une réduction du taux de fréquentation de la structure et par
conséquent un faible rendement financier.
2.2 Problème
En hospitalisation, il est souhaitable que tous les patients
admis y restent jusqu'à la réalisation du traitement
définitif et l'obtention d'une autorisation de sortie de son
médecin traitant. D'après l'Agence Nationale
d'Accréditation et d'Évaluation en Santé, l' (A.N.A.E.S,
2004, p8) « la sortie est une période de fragilité pour
le malade, qui quitte l'état de patient hospitalisé,pris en
charge et entouré par l'équipe médicale et
paramédicale. La sortie doit donc être envisagée comme un
acte de soins à part entière permettant la continuité de
la prise encharge et la mise en place de systèmes d'alerte et de
protection» . La sortie doit être préparée
et s'inscrire dans la continuité de sa prise en charge (Garetier, 2011).
De la qualité de cette étape de la chaîne de soins
dépend l'évolution rapide vers l'amélioration de
l'état de santé, de l'autonomie ainsi que de la prévention
d'uneréhospitalisation future. Ainsi, en raison du caractère
imprévu ou inopiné des SCAM, les patients se retrouvent
exposés à un risque élevé de séquelles
dû aux complications. Ces complications (du fait de la rechute) sont
responsables d'une augmentation des coûts de traitement qui appauvrit
davantage les familles. Ces coûts ont un impact direct sur la
société (coûts indirects) du fait de l'arrêt
d'activité pendant le traitement par allongement de la période
d'hospitalisation. Cette rechute entraine également au niveau des
familles une perturbation de la stabilité psychologique des proches, une
augmentation du stress et de l'anxiété les prédisposant
à un certain nombre d'affections. La sortie contre avis médical
conduit parfois au décès du patient, venant ainsi perturber la
dynamique familiale. A ces différents éléments, se
surajoutent nos observations en situation d'immersion professionnelle
En effet lors de stages effectués dans
différentes structures hospitalières, nous avons
été témoin à plusieurs reprises, de patients qui
quelques heures après leur admission ou bien le jour suivant leur
admission décident d'interrompre leurs soins et de quitter
l'établissement. Deux cas ont particulièrement retenu notre
attention.
Pour le premier cas, deux jours après son
hospitalisation la patientedécide de retourner à la maison
malgré l'altération de son état de santé. Elle
sera réadmise 4 jours après dans un état plus grave et
décèdera quelques heures plus tard. Dans le même ordre
d'idée, nous avons été confrontée au cas d'une
autre patiente âgée de 29 ans et ayant subi une laparotomie au
CURY ; Un jour après l'intervention elle décide de quitter
la structure contre avis médical. Elle sera réadmise six jours
après pour infection du site opératoire et y restera pendant plus
d'un mois.Face à ces différents faits, il semble donc important
de questionner le phénomène de sortie contre avis
médical.
2.3 Problématique
Selon Quivy et al (1995 dans Nkoum, 2010)) la
problématique est « l'approche ou la perspective théorique
qu'on décide d'adopter pour traiter le problème posé par
la question de départ ». Le sujet de sortie contre avis
médical (SCAM) est un sujet complexe car faisant intervenir de nombreux
protagonistes (personnel soignant, patient, famille, système de
financement de santé).Cette thématique est abordéeici sous
l'angle des sciences infirmières et précisément dans le
paradigme de la transformation qui met l'accent sur le patient en tant
qu'acteur et auteur de soin. Une recherche bibliographique dans les bases de
données Google scholar, pub Med (en utilisant les descripteurs
« facteurs favorisants »; « sortie contre avis
médical » et
« dischargeagainstmedicaladvice ») montre qu'à ce
jour aucun chercheur ne s'est intéressé à l'étude
du phénomène de SCAM au Cameroun et en particulier dans la
région du centre (recension des écrits effectuées en
janvier 2017).Cette étude semble être ainsi l'une des toutes
premières sur le sujet d'où son caractère novateur. Les
concepts de « facteurs favorisants » et de
« sortie contre avis médical » serviront de point
d'ancrage à la conduite de cette étude.Cette étude adopte
une approche écosystémique qui s'articule autour des dimensions
individuelle, familiale et environnementale des phénomènes.
Celles-ci vont se décliner à travers notre élaboration
conceptuelle ainsi que dans nos questions de recherche.
Question de recherche
Quels sont les facteurs favorisants les sorties contre avis
médical des patients aux urgences?
De cette question de recherche centrale, découlent
trois questions de recherches spécifiques
1) Quels sont les facteurs individuels favorisants les sortie
contre avis médical des patients aux urgences?
2) Quels sont les facteurs environnementaux favorisants les
sorties contres avis médical des patients aux urgences ?
3) Quels sont les facteurs familiaux favorisants les sorties
contre avis médical des patients aux urgences?
Objectifs de recherche
Objectif général de recherche:
Identifier les facteurs favorisants les sorties contre
avis médical des patients aux urgences.
Cet objectif de recherche a été
également déroulé en trois objectifs spécifiques
à savoir :
1) ressortir les facteurs individuels favorisants les sorties
contre avis médical des patients aux urgences
2) identifier les facteurs environnementaux favorisants les
sorties contres avis médicaldes patients aux urgences?
3) releverles facteurs familiaux favorisants les sorties
contre avis médical des patients aux urgences?
2.4 Intérêt de la recherche
Cette étude a pour but de mettre en évidence les
facteurs à l'origine des SCAM. L'intérêt de notre recherche
peut se justifier sur le plan théorique et clinique
THÉORIQUE : Au vue de la recherche documentaire faite,
les sorties contre avis médical sont très peu documentées
au Cameroun. Une étude sur cet objet contribuera à
l'amélioration du niveau des connaissances sur le sujet dans notre pays.
Elle permettrait d'identifier les facteurs favorisants les sortis contre avis
médical au Cameroun et de discuter en fonction des résultats
obtenus dans d'autres contextes. Cette étude de fournirait un corpus
scientifique permettant de comprendre le phénomène dans notre
contexte. Elle pourrait renforcer les connaissances sur les difficultés
liées à la prévention de telles sorties chez ces
patients.
CLINIQUE : cette étude à travers des suggestions
faites à l'égard de cette structurepermettrait d'améliorer
la qualité de la relation soignant-soigné, réduire et
prévenir les risques de rechute, réduire les coûts de
soins.Elle contribuerait àéclairer le patient dans sa prise de
décision ou de négocier le report de sa sortie, elle permettra
aux professionnels de santé de mieux comprendre l'ampleur du
problème dans le système de santé du Cameroun et aidera
à identifier les personnes les plus susceptibles de profiter des
interventions ciblées et des solutions novatrices.
Chapitre 2 : Cadre
théorique de l'étude
Ce chapitre définit les concepts clés de notre
recherche et présente le modèle d'analyse. Les concepts à
dérouler dans ce travail sont : facteurs et sortie contre avis
médical.
3.1 Définition des concepts
Selon le Petit Larousse Illustré (2007), un facteur est
un agent ou un élément qui concourt à un résultat.
Le Dictionnaire médical (2005) le définit comme un
élément jouant un rôle dans le déclenchement ou
l'évolution d'un phénomène. Etselon le Dictionnaire
universel francophone (2007), un facteur se définit comme un
élément qui conditionne un résultat. Dans notre
étude, nous considérons comme facteur, tout objet ou
phénomène dont la modification peut engendrer une sortie contre
avis médical. Ainsi, nous aurons :les facteurs individuels, les
facteurs liés à l'environnement de soin et les facteurs
socioculturels (liés à la famille du patient).
3.2 Patient admis aux Urgences
Il s'agit d'un malade venu par lui-même ou qui est
amené par sa famille ou par un service de secours .ces patients viennent
pour la plus part des cas dans un état critique avec un pronostic vital
atteint. Dans le service des urgences, les cas fréquemment
rencontrés sont tel que : les polytraumatisés suite à
un accident de la voie public (avp), les comateux, etc.... ce service est
responsable de la prise en charge de courte durée car une fois l'urgence
levé, le patient est transféré dans un service
spécialisé pour la suite du traitement
3.3 Facteurs de sortie
contre avis médical
3.3.1 Les facteurs individuels favorisants
les sorties contre avis médical.
3.3.1.1 L'âge
Lorsqu'un adulte est malade, il peut parfois décider
sans influence externe de choisir le type de soins qu'il désire. Il n'en
est pas de même pour les enfants et les personnes très
âgées qui sont respectivement sous la dépendance
économique de leurs parents et de leurs fils.
3.3.1.2 Le sexe
Dans un pays comme le Burkina Faso où la discrimination
liée au sexe féminin est fréquente, aggravée par le
non implication des femmes à la prise de décision, ce sont les
hommes qui décident à la place des femmes, même en
matière de santé. Ainsi, un homme peut contraindre son
épouse à signer une décharge (Mathias,2011).
3.3.1.3 Le revenu
Le revenu est une variable qui permet de subvenir aux besoins
financiers. Lorsque celui-ci est précaire, tous les besoins essentiels
ne sauraient être satisfaits. En cas de problème de santé,
les populations ne seront pas à mesure de se prendre
financièrement en charge, d'autant plus qu'on n'entre pas à
l'hôpital les mains vides, car le mode recouvrement des prestations dans
les services de santé n'est pas négociable. Cette situation
pourrait contraindre à prendre des décisions de SCAM.
3.3.1.4 Les difficultés
financières
La situation économique précaire de certains
patients les contraint à interrompre les soins à l'hôpital
car, ils n'arrivent plus à faire face aux dépenses liées
aux soins et au frais d'hospitalisation d'ailleurs très
élevés. Ces dépenses font de 25000 a 50000 franc par jour
en référence au frais d'hospitalisation qui est en moyen 10000frs
par jour, au frais des médicaments, des examens, et des soins. Ces
dépenses sont largement supérieur au salaire minimum des
habitants qui est de 28300(INS, 2011). Dans son étude, l'institut
national de la statistique au Cameroun (l'INS) note que près de
70 % des travailleurs gagnent moins que le salaire minimum, soit
28 300 FCFA (environ 45 euros).
3.3.2 Les facteurs liés à la
structure de soin
3.3.2.1
L'accueil
L'admission du malade dans un hôpital est une
expériencedifficile pour ce dernier. En effet, il est
généralement inquiet.L'attitude et le comportement de l'infirmier
et d'autre personnel hospitalier jouent un grand rôle. Un accueil aimable
et un intérêt réel pour le malade pourrait l'aiderà
surmonter son désarroi. Accueillir le malade avec amabilité et
compréhension n'exige pas un surcroît de travail. De plus, il est
important que le malade puisse conserver son identité personnelle (Yvon,
2008). Le problème d'accueil se pose aujourd'hui dans tous les
hôpitaux ; alors qu'un bon accueil peut commencer à soulager
même à plus de 25% le mal d'une personne qui souffre (Perrot,
2008)
Le malade a besoin d'une ambiance sympathique. L'accueil est
un aspect des relations humaines en milieu hospitalier. Le malade doit avoir
l'impression qu'il est attendu, considéré et respecté. Le
comportement du personnel donnera l'impression favorable d'être accueilli
en hôte et traité avec courtoisie et discrétion, impression
dont il gardera le bienfait dans la suite.
Le temps de l'accueil est un moment privilégié
d'écoute et d'informations pour le patient et son entourage, favorisant
une relation de confiance fondamentale pour le vécu de
l'hospitalisation. De plus, la qualité de cet accueil est un gage de
satisfaction et d'adhésion au traitement (Domenech et Blancon,
2014).L'accueil du patient et de son entourage est le premier soin. Sa
qualité influence la relation future. Il est le lien qui lui permet de
s'exprimer tout au long du séjour. L'objectif de cet accueil est
de :
- Établir un climat de confiance entre le patient, la
famille et l'équipe soignante.
- Favoriser le bon déroulement des soins.
- Donner les informations appropriées pour limiter
l'anxiété due à l'hospitalisation
- Connaître ce que le patient a entendu, compris et
retenu concernant son état de santé et/ou le but de son
séjour afin d'adapter notre réponse.
- Expliquer le livret d'accueil et informer le patient sur la
possibilité de désigner une personne de confiance.
- Inciter les patients à donner leur avis sur leur
séjour à l'aide du questionnaire de satisfaction. (Domenech et
blancon, 2014)
Ainsi pour y parvenir l' accueillant doit se
présenter (donne son nom, et sa fonction) il doit présenter le
service, lui expliquer le fonctionnement, lui présenter la chambre,
il doit être agréable et porter un sourire, il doit instaurer un
climat de confiance, il doit faire un recueil des données, rassurer la
famille, écouter ses problèmes, garder la discrétion, et
être disponible . Par contre Quand un patient est mal accueilli, il est
moins disposé à suivre les recommandations faites par les
prescripteurs ou il ne reviendra plus se soigner dans le service.
3.3.2.2
L'environnement de soin
Dans les
soins infirmiers,
l'
environnement du
bénéficiaire est l'espace physique dans lequel la personne se
trouve et évolue ; celui de son entourage et l'espace des
soins infirmiers.
Pour
Peplau (1952), l'
environnement
représente le groupe de personnes significatives avec lesquelles la
personne interagit. Orem (1959) le conçoit comme un système
intégré lié à la réalisation des auto-soins
en composition avec la personne. Pour elle le milieu favorise la formation, la
modification des attitudes, des valeurs et du concept de soi ainsi que du
développement global de la personne. Quant à
Henderson
(1961), elle y voit les facteurs externes agissant de façon positive ou
négative sur la personne. Roy (1967) quant à elle le
définit comme l'ensemble de stimuli internes et externes ou toute
circonstance ou influence susceptible d'affecter le développement et le
comportement des personnes ou des groupes. Dans la théorie du
caring de Watson (1979), l'
environnement est la
réalité interne (biophysique, mentale et spirituelle) et la
réalité externe de la personne. Pour Roper (1980), l'
environnement
rassemble les circonstances pouvant influencer la trajectoire de
vie des personnes, soit vers la
dépendance, soit vers l'indépendance.
Nightingale(1859)
identifie l'
environnement aux
facteurs externes affectant la personne et son processus de
santé: l'
air, l'
eau, la
lumière, la
chaleur, la propreté et le calme. Ainsi, pour des patients par exemple
immobilisés au lit pendant des semaines, l'environnement doit offrir le
maximum de confort. La literie doit être propre pour favoriser un bon
séjour, la salle doit être aérée, la lumière
adaptée selon le type de patient et le calme. Toute défaillance
de l'hospitalité pourrait être nuisible et conduire certaine
catégorie de personne à ne pas vouloir y rester.
3.3.2.3 La
communication entre soignants et soignés.
La qualité de la prise en charge dépend en
grande partie des ressources humaines qui animent le service. De nos jours, les
progrès scientifiques et technologiques permettent de poser un
diagnostic rapide et de proposer une thérapeutique. Malgré ces
avancés, la communication demeure le principal procédé
pour un traitement approprié. Nous pensons que pour atteindre
l'objectif commun qui est la santé du malade, un esprit de partenariat
doit prévaloir dans l'offre des soins. Une insuffisance de communication
entre patients et personnel de santé pourrait influencer
négativement la suite du traitement. Au sein d'un établissement
de santé, la communication met le plus souvent en scène des
patients ou leurs accompagnateurs dans un état de quasi-panique et de
degré de rationalité bas du fait de la maladie. Face à de
tels patients diminués psychologiquement, les soignants doivent faire
preuve de tact et faire appel à leur sens de communication ; car en
l'espèce, tout ce qu'ils disent ou ne disent pas, font ou ne font pas,
leurs silence, leurs regards sont épiés, analysés et
interprétés par les patients ou leurs accompagnateurs.Yalgado,
(2011) note que tous les membres de l'équipe en contact avec le
malade doivent adopter une ligne de conduite commune quant à son
problème; dans le cas contraire, leur désaccord peut affecter le
malade et créer un malaise susceptible d'entraver la réalisation
des objectifs de soins. Une bonne communication contribue à
l'efficacité des soins car elle crée confiance et
crédibilité. Savoir écouter et savoir communiquer sont
généralement des aspects importants dans les relations
interpersonnelles (Hildegarde, 1995). Les patients et leurs accompagnants
désirent avoir les informations nécessaires sur la maladie. Cette
communication réduit les barrières et les préjugés
entre personnel soignant et patients permettant à ces derniers de se
préparer à toute éventualité. Cependant, dans nos
hôpitaux, le personnel semble très occupé par l'immense
charge de travail à abattre dans des salles qui ne désemplissent
jamais.
3.3.2.4 La salle de
soins
Les chambres d'hospitalisation sont souvent des salles
communes équipées chacune généralement de 6
à 8 lits.Immobilisation oblige, le malade ne peut effectuer le moindre
déplacement. Tous les gestes courants sont exécutés au
lit. Certains patients ne sont pas habitués à une chambre
commune. Alors, les contraintes liées à leur pathologie et
l'état de l'hôtellerie en deçà de leurs attentes
peuvent être à l'origine de sorties contre avis médical.
Ainsi, ils se rendent dans des structures privées où ils
espèrent avoir plus de confort.
3.3.2.5 Le plateau
technique
Le plateau technique représente l'ensemble des
installations et équipements biomédicaux, techniques et
informatiques permettant aux professionnels de réaliser les actes
indispensables à la prise en charge dans un établissement
hospitalier. Ce plateau technique doit être complet ou en pointe sur
certains domaines. Dans un centre des urgences, un plateau technique
inadapté ou défectueux peut êtreà l' origine du
décès d'un patient car il s'agit ici des patients donc le
pronostic vital est menacé et qu'il faut intervenir le plus rapidement
possible. Ce plateau technique peut êtrea l'origine des sorties contre
avis médical dans la mesureoù il est indispensable a une meilleur
prise en charge. Le patient n'hésitera pas à se rendre dans une
autre structure ou il juge la prise en charge adapté
3.3.3 Les facteurs socioculturels
Ces facteurs montrent l'influence socioculturelle sur la prise
en charge définitive du patient.
3.3.3.1 Les
croyances culturelles
Nous pouvons dire que les croyances culturelles constituent un
grand obstacle aux soins des patients à l'hôpital.Savadago(2011)
dans ses études a trouvé que les patients polytraumatisés
sortaient de l'hôpital contre avis médical pour se rendre dans les
centres de soins traditionnel parce qu'ils pensent que le traitement
traditionnel est plus rapide que le traitement moderne.Cette tendance corrobore
l'étude menée par Bako(2006) qui relève que pour 66.1% des
enquêtés, la principale raison a été la confiance au
traitement traditionnel et 65.5% des enquêtés ont estimé
que les méthodes qu'ils utilisent sont plus efficaces. Dans le domaine
de la santé, toutes les sociétés ont mis au point des
méthodes et des pratiques liées à leurs modes de vie,
à leur organisation afin de faire face aux menaces qui affectent leur
santé (Da et cool, 1999). Chaque société a ses croyances,
ses idées et ses conceptions relatives à la maladie. Elle a les
causes qui déterminent le choix d'un type donné de soins
3.3.3.2 Influence
familiale
Dans nos sociétés, lorsqu'un membre de la
famille est malade et hospitalisé, alors, toute la grande famille est
informée et mobilisées. La famille étant la principale
source de prise en charge financière, impose au patient des pratique qui
leurs semblentnécessaire (traditionnelles, religieuses).Ces contraintes
peuvent influencer le patient à changer d'avis et quitter
l'hôpital.
3.3.3.3 La
perception de la famille du patient
Les populations font souvent ressortir l'efficacité,
l'accessibilité financière et géographique, les relations
interpersonnelles, la continuité, un temps d'attente raisonnable et les
agréments comme étant les dimensions les plus importantes dans la
qualité des soins à leurs yeux (savadogo, 2011). Dans le cas
où ces dimensions ne sont pas respectées, les patients admis dans
les centres de soins auront tendance à avoir une perception
négative qui pourrait être un motif de sortie contre avis
médical.
En somme, nous pouvons dire que les facteurs individuels, les
facteurs liés à l'environnement de soin ainsi que les facteurs
socio-culturels influencent sur la prise en charge des patients à
l'hôpital.
3.4 Sortie contre avis
médical
Pour Marianne et Louise (2010), la sortie contre avis
médicale est le fait qu'un patient par son propre grée
décide ou impose quitter l'établissement de soin ceci contre
l'avis du professionnel de santé. SelonSavadogo, (2011) C'est un concept
utilisé en médecine pour indiquer que le patient, malgré
une conscience éclairée sur d'éventuelles complications de
sa maladie, s'engage à interrompre les soins qui lui sont
proposés et de quitter l'hôpital.
Ce dernier différencie ce cas à celui d'une
évasion où le patient quitte le service à l'insu
personnel soignant. Pour ce cas le personnel de santé n'a pas la
possibilité de donner au patient toutes les informations relatives aux
risques encourus. Cependant ces deux cas possèdent un point commun qui
est celui de la sortie sans autorisation du personnel soignant et le fait
qu'ils sont tous décidées et imposées par le patient.
Selon la charte du patient hospitalisé (circulaire du 6
mai 1995)au Cameroun :« tout patient informé par un praticien des
risques encourus, peut refuser un acte de diagnostic ou un traitement,
l'interrompre à tout moment à ses risques et périls.
»
3.4.1 Typologie des
sorties contre avis médical
Il existe plusieurs types de sortie contre avis
médical : la sortie avec décharge du patient, la sortie avec
décharge d'un tiers, la sortie sans décharge.
3.4.1.1
Sortie avec décharge du patient
Il arrive fréquemment pour les professionnels de
santé de se trouver face à
des patients qui refusent les soins
et qui veulent quitter l'établissement. Dans ces situations, le
professionnel de santé ne peut en principe les retenir contre leur
gré. Partir est une liberté qui leur appartient.
Confrontés à ce problème, les professionnels font signer
au patient une attestation, dans laquelle ce dernier reconnaît quitter
l'établissement contre l'avis des médecins.Il est prévu
par le code de la santé publique une règlementation
spécifique aux établissements publics. Il est en effet
précisé que « si le médecin chef de service
estime que cette sortie est prématurée et présente un
danger pour leur santé, les intéressés ne sont
autorisés à quitter l'établissement qu'après avoir
rempli une attestation établissant qu'ils ont eu connaissance des
dangers que cette sortie présente pour eux » (article
R1112-62 du Code de la santé publique).
Cependant une attestation de sortie contre avis médical
n'est pas une vraie décharge de responsabilité. Le fait de faire
signer une attestation dans laquelle l'établissement ou les
professionnels se décharge de leur responsabilité ne leur
permettra pas toujours d'éviter les poursuites judiciaires. En
réalité, l'attestation constitue juste un élément
de preuve que vous avez bien reçu toutes les informations
nécessaires, et que malgré ces informations, vous décidez
de sortir. L'idée, c'est que vous sortiez en toute connaissance de
cause, et toute l'information qui vous aura été donnée est
consignée dans l'attestation de sortie
3.4.1.2 Sortie avec
décharge d'un tiers
Selon article R 1112-62du CSP le malade doit désigner
une personne de confiance (un proche) qui signera une décharge indiquant
qu'il souhaite quitter l'établissement contre l'avis médical et
en toute connaissance des risques qu'il encourt.
Pour les mineurs, la décharge doit être
signée par ses parents ou par une personne titulaire de
l'autorité parentale.
3.5 4.1 .3 la sortie sans
décharge
Si un malade quitte l'hôpital sans prévenir, il
convient, si les recherches entreprises à l'intérieur et aux
abords de l'établissement sont restées vaines :
v De constater la « fugue » et, si la situation
l'exige, d'informer le commissariat de police ;
v D'informer la famille sauf pour les mineurs opposés
à l'information de ses parents (ou du titulaire de l'autorité
parentale) sur leur hospitalisation ;
v D'écrire au domicile du malade afin de l'aviser des
risques qu'il encourt.
3.5.1
Conséquences des sorties contre avis médical
Les sorties contre avis médical sont à l'origine
de nombreuses conséquences telles que :
Ø La réadmission du patient dans le service
(problème concernant la qualité ou la continuité des
offres, Ibrahim et al., 2007) ;
Ø Le risque accru d'obtenir les résultats
défavorables pour leur santé pouvant aller des complications
médicales a la mort, ce qui entraine une perturbation
dudynamismefamilial ;
Ø La durée de séjour
prolongée ;
Ø Le cout élevé ce qui appauvrir et
patient et la famille ;
Ø La perte d'emploi ou la perturbation de ses
activités qui entrainant une augmentation du taux de chômage et
une perturbation du dynamismefamilial ;
Ø La répercussion sur la famille : les
patients qui quittent l'hôpital contre avis médical ont chacune
une raison qui n'est pas pour la plupart favorable pour la structure. Ces
raisons vont de bouche àoreille entrainant ainsi une diminution du taux
de fréquentation de la structure et par conséquent une diminution
en termes de rendement financier
Tableau 1
Modèle d'analyse
Concepts
|
Composantes
|
Indicateurs
|
Patients admis aux urgences
|
Niveau d'atteinte général
|
· Signes vitaux
|
Affection chronique
|
· Pronostic vital
|
Sortie contre avis médical
|
Typologie
|
· Sortir avec décharge du patient
· Sortie avec décharge d'un tiers
· Sortie sans décharge
|
Cadre juridique
|
· Dispositions légales
· Responsabilités des parties
· Formalisation de la sortie
|
Facteurs favorisants les SCAM
|
Facteurs individuels
|
· Age
· Sexe
· Lieu de résidence
· Profession
· Salaire
· Niveau d'étude
· Statut matrimonial
|
Facteurs Socio-culturels
|
· Religion du patient
· Ses croyances sur la maladie
|
Facteurs environnementales
|
· Hygiène des locaux
· Qualité d'accueil
· Qualité de soin
· Couts
· Relation soignant soigné
· L'hôtellerie
· La restauration
|
Chapitre 3 : Approche
Méthodologique
Dans ce chapitre, il est question pour nous d'indiquer les
voies utilisées pour mener cette recherche. Ainsi, y sont
présentées, le lieu de l'étude, les limites de
l'étude et la méthodologie utilisée plus
précisémentle type de l'étude, la méthode de
recherche, la population enquêtée, la durée de
l'enquête, la technique d'échantillonnage, l'outil de collecte
des données et les précautions éthiques de l'étude,
sans oublier la communication des résultats.
4.1 Présentation du lieu de l'étude
Nous avons réalisé notre enquête au Centre
des urgences de Yaoundé et précisément dans le service
d'hospitalisation homme et femme. Nous présentons dans les lignes qui
suivent un aperçu général nous donnant une vue d'ensemble
sur le lieu.
4.1.1
Historique
Le Centre des Urgences de Yaoundé (CURY) est une
structure sanitaire qui a été créée par
décret présidentiel n° 2014/ 249 du 04 juillet 2014 portant
création, organisation et fonctionnement du Centre des urgences de
Yaoundé. Il est chargé de recevoir les patients dont le pronostic
vital est engagé (C'est-à-dire, des malades en détresse
qui souffrent d'un infarctus du myocarde, d'une embolie pulmonaire, ou victimes
de fractures diverses suite à un accident. Il est un hôpital
spécialisé en matière d'urgences). Il est la
réponse du gouvernement au taux élevé de
décès dans les urgences au Cameroun. En effet, plus de 40% de
patients mourraient une fois admis à l'hôpital. Les raisons qui
l'expliquent sont de trois ordres notamment le manque d'un plateau technique
approprié, le manque de personnel et surtout le fait que le personnel ne
comprenait pas que l'esprit des urgences est de sauver les vies, le paiement
des frais médicaux étant secondaires. Il s'agitd'un
établissement hospitalier public de deuxième catégorie de
type particulier, par rapport à ses missions, son plateau technique et
sa gestion financière autonome, spécialisé dans la prise
en charge des urgences médico-chirurgicales.
Le centre est placé sous l'autorité du
ministère de la Santé publique. Il a été
inauguré le 18 juin 2015 par le premier ministre et mise en service le
24 Août 2015.
4.1.2 Situation
géographique
Le CURY est situé en plein coeur de la ville de
Yaoundé, derrière la CENAME, non loin du Camp Sic Messa. Il est
situé dans l'arrondissement de Yaoundé II, Département du
Mfoundi, Région du Centre et il est délimité :
· Au Nord par le Camp Sic Messa et l'Ecole des
Infirmiers, des Techniciens Médicaux-Sanitaires et du
génie-Sanitaire de Yaoundé (EITMSGS) ;
· Au Sud par la Fondation Chantal Biya et le Centre
Pasteur du Cameroun ;
· A l'Ouest par la Rue menant au marché Mokolo, le
CENAME
· A l'Est par l'Hôpital Centrale de Yaoundé.
Dans cette structure, ce trouve le service d'hospitalisation
homme, femme et pédiatrique ou nous avons effectué notre
étude.
4.1.3 Mission
Le Centre des Urgences de Yaoundé a pour
missions :
· La prise en charge des urgences médicales et
chirurgicales ;
· La prise en charge des urgences
extrahospitalières ;
· La régulation, la coordination et la
mobilisation des ressources et capacités des formations
hospitalières en situation d'urgence et de catastrophe ;
· La participation opérationnelle aux plans de
secours en collaboration avec les autres partenaires en charge de la protection
civile ;
· La participation à la formation du personnel
médical et paramédical.
4.1.4 Ressources de
la structure
Le CURY regorge de plusieurs ressources assurant le bon
fonctionnement de l'institution sanitaire. Ces ressources sont d'ordre :
humaine, matérielles et financières.
4.1.4.1 Ressources humaines
Le CURY comprend dans son ensemble 306 personnels, tout grade
confondu, s'investissant au quotidien pour s'occuper des patients. Ils sont
repartis ainsi (voir tableau ) :
Tableau
2
Ressources humaines du CURY
Corps de métiers
|
STATUT
|
TOTAL
|
Affétés
|
Recrutés
|
Administratifs
|
11
|
7
|
18
|
Ambulanciers
|
0
|
6
|
6
|
Aides-Soignants
|
17
|
32
|
49
|
Brancardiers
|
0
|
22
|
22
|
Buanderie Et Stérilisation
|
1
|
26
|
27
|
Caissiers
|
0
|
10
|
10
|
Infirmiers
|
25
|
60
|
85
|
Informatique
|
2
|
1
|
3
|
Maintenanciers
|
2
|
3
|
5
|
Médecins Généralistes
|
10
|
0
|
10
|
Médecins Spécialistes
|
16
|
0
|
16
|
Pharmacie
|
1
|
8
|
9
|
Standardistes
|
0
|
5
|
5
|
Techniciens De Laboratoire
|
13
|
19
|
32
|
Techniciens D'imagerie
|
0
|
9
|
9
|
TOTAL
|
98
|
208
|
306
|
4.1.4.2 Ressources
matérielles
Le CURY dispose d'un bon plateau technique et regorge de
plusieurs départements (services). Ces derniers font de lui un centre
sanitaire de deuxième catégorie. Il est un immeuble de deux
étages et a une capacité de 80 lits. Il dispose en plus de la
réanimation, un département de prise en charge des grands
brûlés, des traumatismes graves, des cas d'urgences
médicales ainsi que d'imagerie médicale.
4.1.4.3 Ressources
financières
Le budget de cet établissement est voté par le
Conseil de gestion chaque année. Cependant, il travaille en
collaboration et en coopération avec un partenaire : la Corée.
Aussi son financement découle principalement des services payés
par les usagers et aussi des subventions, des produits de l'activité du
Centre, des dons et des legs.
4.1.5 Description
de service
Le service d'hospitalisation du CURY est l'un des services
les plus saturés de cette structure, il est situé au premier
niveau et est constitué de trois (3) salles d'hospitalisation
dont :
· unepour les urgences pédiatriques avec 8lits
· unepour les urgences hommes et possédant 7 lits
· uneautre pour les urgences femmes et possédant 8
lits
· Une salle pour infirmiers possédant un vestiaire
représentant en même temps la salle à manger
· Le bureau du surveillant général
On y retrouve également comme ressources
matérielles (voir tableau)
Tableau 3
Ressources matérielles
matériels
|
Quantité
|
Lits
|
23
|
tables de chevet
|
23
|
matelas pour adultes
|
23
|
Bang
|
3
|
Moniteur
|
1
|
Bassin de lits et urinoirs
|
13
|
chariots
|
3
|
Potences
|
46
|
Haricot
|
7
|
Tensiomètre
|
3
|
Saturomètre
|
2
|
Glucomètre
|
0
|
boites à sécurité
|
3
|
sacs poubelles
|
2
|
électro cardiogramme
|
1
|
respirateur artificiel
|
4
|
Plateaux
|
7
|
électro cardiogramme
|
1
|
respirateur artificiel
|
4
|
ressources humaines du
service
Tableau 4
Ressources humaines du service d'hospitalisation du
CURY
Spécialité
|
Nombre
|
Médecingénéraliste
|
4
|
Infirmiers supérieurs
|
3
|
AS
|
7
|
Personnel d'appui
|
7
|
Le service d'hospitalisation du CURY tire ses ressources des
éléments. Celles-ci sont issues en majeur partie au frais
liés à l'hospitalisation tel que résumé dans le
tableau ci-dessous.
Tableau 5
Ressources financières
Hospitalisation
|
10000 frs
|
VIP
|
30000 frs
|
ECG
|
7000 frs
|
Oxygène
|
4500 frs
|
Drap
|
1500frs
|
4.1.6 Organisation du service
Le service d'hospitalisation du CURY est constitué de
quatre équipes avec un système de roulement de 3×8 ;
une équipe travail de 7H30 à 12H30 Le second équipe
travail de 12H30 à 17H30 l'autre équipe qui va de 17H30 à
7H30 du lendemain. Le matin lorsque le major arrive, l'équipe qui a
dormi passe le service à l'équipe entrant, cette équipe
met de l'ordre dans les salles ; range les dossiers et prépare la
ronde des médecins, juste après la ronde, les infirmiers se
répartissent les salles, font les planifications des soins et les
administre en respectant la planification, ici les infirmiers sont au chevet du
malade assurant pleinement leurs rôle autonome.
4.2 Justification du choix du lieu de
l'étude
Nous avons choisi de mener notre recherche au Centre des
Urgences de Yaoundé (CURY) pour certaines raisons.
Premièrement, le CURY est un établissement
hospitalier qui est situé dans la ville de Yaoundé et à
proximité de l'Université Catholique d'Afrique Centrale (Campus
de Messa) notre établissement. Ce qui nous facilite non seulement le
trajet, mais aussi notre travail de recherche dans la mesure où nous
pouvons nous y rendre facilement et à tout moment.
Deuxièmement, ilaccueille les patients de divers
horizons, de diverses classes sociales ;
4.3 Méthodologie
4.3.1 Type de
recherche
Notre recherche est de type qualitatif descriptif. Selon
Nkoum (2010, p49), ce type de recherche « a pour objet
d'étudier les phénomènes humains en vue de plus de
compréhension et d'explication. Elle s'appuie sur le raisonnement
inductif. Elle est donc empirique et n'impose pas au chercheur des
théories existantes. Elle est marquée par
l'intersubjectivité ». Autrement dit, ce type de recherche
permet de cerner les phénomènes sur le terrain, de les analyser
et de pouvoir les expliquer.
4.3.2
Méthode de recherche
La méthode cliniqueest celle qui a été
retenue dans cette recherche. Elle nous semble la mieux indiquée parce
qu'elle permet de recueillir un discours singulier et son « but est
surtout de participer avec l'autre, au travail sur le sens de son projet et de
son cheminement » (Nkoum, 2005,p59)
4.3.3 Populations
d'enquête
Mayer & Ouellet (1991) définissent population cible
ou « population mère » comme étant l'ensemble
de tous les individus qui possèdent des caractéristiques
précises en relation avec les objectifs d'une enquête. Dans le
cadre de cette étude, la population cible est formée des sept.
patients ayant été hospitalisés au CURY et étant
sorti contre avis médical
4.3.4
Critère du choix des informateurs
Pour participer à cette étude, quelques
critères d'inclusion et de non inclusion ont été
définis.
4.3.4.1
Critères d'inclusion
· tout patient hospitalisé au Centre des urgences
de Yaoundé et ayant sollicité la sortie contre avis
médical
· Pouvoir s'exprimer en langue française
4.3.4.2
Critères d'exclusion
Seront exclus de cette étude tous les participants qui
refusent de signer le formulaire de consentement éclairé ou dont l'état de conscience ne permet pas un entretien.
4.3.5 Technique
d'échantillonnage
La technique d'échantillonnage retenu dans le cadre de
cette étude estun échantillonnage exhaustifcar notre
enquête portait sur des patients ayant sollicités une sortie
contre avis médicale pendant la période de notre enquête.
La taille de notre échantillon a été atteinte par le
niveau de saturation, soit un nombre de sept participants
4.3.6 Collecte des
données
4.3.6.1 Outils de
collecte des données
Pour obtenir les informations auprès de nos
enquêtés, nous nous sommes servi d'un guide d'entretien ainsi que
du registre d'hospitalisation pour les patients. Ce guide est constitué
d'un ensemble de thèmes correspondant aux trois principales
catégories de facteurs susceptibles de pouvoir provoquer la sortie
contre avis médical. Chaque participantà cette étude a
eudroit à un seul entretien pendant une durée de 30 minutes
maximum
Selon Abric (1997), le choix de l'outil de collecte de
données dépend du type de population, de la nature de l'objet
à étudier, des contraintes liées à la situation
où se déroule la recherche. Notre recherche étantde type
qualitatif et la méthode utilisée clinique,le guide d'entretien
est un des outils de référence dans cette méthode. Cet
outil est justifié du fait que cette étude soit l'une des
premières dans le contexte Camerounais sur le sujet, d'où il
parait adéquat de recueillir leurs propos lors d'un entretien en vue de
faire émerger des catégories).
4.3.6.2 Technique de collecte des
données
Nous avons utilisé l'entretien semi directif pour
collecter les données. C'est une technique qualitative de recueil
d'information permettant de centrer le discours sur des personnes
interrogées autour des thèmes définis préalablement
et consignés dans un guide d'entretien. Il n'enferme pas le discours de
l'interviewé dans les questions prédéfinies. Il lui laisse
la possibilité de développer et d'orienter son propos, les
différents thèmes devant être intégrés dans
le fil du discours de l'interviewé. L'entretien semi-directif permet de
recueillir des informations de différents types : des faits et des
vérifications de faits, des opinions et des points de vue, des analyses,
des propositions, des réactions aux premières hypothèses
et conclusions des évaluateurs. C'est une technique qui peut donc
être utilisée à tout stade du processus d'évaluation
: pour établir une théorie sur le programme évalué,
identifier les problèmes, besoins et améliorations
nécessaires.
4.3.7 Analyse des données
Les données collectées ont été
retranscrites manuellement, puis saisit sous le logiciel word 2010. Ces
verbatim on fait l'objet d'une synthèse, puis présentés
aux participants en vue de la vérification de la conformité de
ceux-ci. Il s'en est suivi un traitement par analyse de contenu en vue de
ressortir les catégories attribuables à chacun des facteurs de
SCAM. Ces catégories ont été confrontées à
celles faites par un autre professionnel de santé sur ces verbatim
(accord inter codeur). Les catégories convergentes issues de cette
confrontation nous ont permis d'aboutir à une schématisation des
facteurs favorisant les sorties contre avis médical.
4.3.8 Considérations
éthiques
La clairance éthique obtenue, une demande
d'autorisation d'enquête a été adressée au directeur
du centre des urgences de Yaoundé. Pendant la période de la
collecte des données, le consentement des participants était une
des conditions inextricables à la participation à l'étude.
A chacun des participants était remis une notice d'information qui
présentait les objectifs du projet ainsi que les différentes
mesures prises pour assurer la confidentialité des données
recueillies. Ces mesures sont entre autres : la conservation des
données sous forme numérique accessible uniquement du chercheur
et de son encadreur, attribution des patronymes pour protéger leur
identité, la liberté de se retirer à n'importe quel
instant de l'étude. A cette notice d'information, il était
adjoint un formulaire de consentement éclairé pour valider
l'adhésion des individus à l'étude.
4.3.9 Rigueur
scientifique
Les données recueillies ont été
retranscrites et traitées manuellement. Dans cette transcription, les
mots des participantsont été respectés tout en veillant
à ce qu'ils obéissent aux règles de la grammaire
française. Après transcription, les données ont
été présentées aux participants pour s'assurer
qu'ils concordaient avec leur récit (validité de signifiance).
Ces données (sous forme dedénominalisée) ont ensuite
été présentées à deux autres chercheurs
(camarades) pour une seconde codification (accord inter codeur).
4.3.10 Limites de l'étude
Aucune oeuvre n'étant parfaite, cette recherche
comporte inévitablement certaines limites, notamment du fait que les
études ont été faites uniquement au centre des urgences,
les résultats venant des autres structures nous permettrons d'assurer
une plus grande objectivité.
Au niveau de l'accord des participants et de notre
acceptation au centre des urgences
4.3.11 Communication des résultats
Les résultats de cette étude seront
communiqués publiquement lors de la soutenance. Les critiques, remarques
et suggestions du jury nous permettrons de faire des corrections
nécessaires avant le dépôt du document final à la
bibliothèque de l'institution et au centre des urgences de
Yaoundé.
Chapitre 4 : Présentation et analyse des
résultats
Cette partie est consacrée à la
présentation et à l'analyse des résultats de la recherche.
Elle présente dans un premier temps les caractéristiques
sociodémographiques des participants de cette étude. Dans un
second temps, y est fait une présentation et une l'analyse des
données collectées. Ces résultats portent sur les points
ci-après :
- Caractéristiques des informateurs
- Les facteurs individuels favorisant les sorties contre avis
médical
- Les facteurs liés à l'environnement de soin
- Les facteurs socio-culturels (liés à la
famille)
5.1 Caractéristiquessociodémographiques des
participants
Les participants de cette étude étaient au
nombre de sept ; deux de sexe féminin etcinq de sexe masculin : Martine,
pierre, martin, Calvin, jeanne, Armand, joseph. Le tableau ci-dessous donne une
présentation générale de ceux-ci.
Tableau
6
Caractéristiques sociodémographiques
Code
|
Age
|
Sexe
|
Religion
|
Statut matrimonial
|
Nombre d'enfants
|
Lieu de résidence
|
Niveau d'instruction
|
profession
|
Martine
|
62 ans
|
F
|
Catholique
|
Marié
|
4
|
Melong
|
BEPC
|
ménagère
|
Pierre
|
33 ans
|
M
|
Catholique
|
Célibataire
|
1
|
Yaoundé (Bastos)
|
Master II
|
comptable
|
Martin
|
43 ans
|
M
|
Protestant
|
Mariée
|
7
|
MbamEkim
|
2nde
|
cultivateur
|
Calvin
|
64 ans
|
M
|
Musulman
|
Mariée
|
17
|
Yaoundé (kodengui)
|
Licence
|
Homme d'affaire
|
Jeanne
|
43 ans
|
F
|
Catholique
|
Mariée
|
4
|
Yaoundé
|
BEPC
|
ménagère
|
Armand
|
43 ans
|
M
|
Catholique
|
Marié
|
3
|
Yaoundé (kodengui)
|
Master II
|
professeur
|
Joseph
|
39 ans
|
M
|
Catholique
|
Marié
|
4
|
Yaoundé (Essos)
|
BEPC
|
Moto taximan
|
Il ressort de cette enquête que tous les
représentants sont les membres de la famille des personnes malades. En
ce qui concerne la tranche d'âge des enquêtés, elle varie de
33 ans à 64 ans ; ces personnes sont suffisamment adultes et
très proche de ces malades. Il s'agit des personnes ayant amenées
le malade à l'hôpital et ayant été proche d'eux
durant leur séjour donc ils sont à même de répondre
de façon claire à toutes les questions qui leur seront
posées. Ainsi, les réponses qu'elles donnent aux questions que
nous leur posons sont bien réfléchies et doivent être
prises en considération.
Concernant le sexe, nous notons une prédominance de
sexe masculin soit (5 sur 7). Ceci peut être dû au caractère
urgent dans le transfert à l'hôpital d'où la
proximité de ceux-ci pendant la prise en soin, contrastant ainsi avec la
vision féminine de la fonction de proche aidant. Par ailleurs, il
ressort du niveau d'instruction des enquêtés que 3/7 ont atteint
le niveau supérieur ; et le reste ont atteint le niveau secondaire.
Ceci permet de conjecturersur une bonne aptitude d'analyse et de
réflexion face aux situations de la part de ces derniers.
Pour ce qui est du lieu de résidence, du nombre
d'enfant et du statut matrimoniale, nous constatons que pour les
enquêtés, la majorité est mariée et un seul
célibataire mais tous ont au moins un enfant et au plus 17
enfants ; pour ce qui est du lieu de résidence, 2/7
répondants habitent à des lieux extrêmement
éloignés de la ville (Melong et MbamEkim) et la plupart vie
à Yaoundé mais dans des quartiers éloignés du
Centre des Urgences de Yaoundé.
Dans la rubrique suivante, nous décrirons les facteurs
individuels favorisant les sorties contre avis médical.
5.2 Les facteurs individuels favorisant
les sorties contre avis médical
Il ressort des propos de nos participants que tous ont une
connaissance du motif ayant conduit à l'hospitalisation. Ce motif varie
de la crise convulsive à la douleur (lancinante). Nous pouvons donc dire
que chacun de nos participants a été informé dès
son arrivé de la problématique ayant conduit à
l'hospitalisation ; c'est le cas par exemple d'Armand qui
déclare «mon motif d'hospitalisation était la fracture
fermé de l'os du tibia issus d'un accident de la voie
public ».L'ensemble des étiologies évoquées
par les participants reflète ainsi le caractère urgent (car mise
en jeu du pronostic vital) dans la prise en charge d'où la sollicitation
d'un centre des urgences en première instance. Quoique l'on soit dans un
service des urgences, il n'est pas rare que des difficultés surviennent
pendant le séjour des patients.
La plupart de nos enquêtés affirment avoir
rencontrés d'énormes difficultés pendant le traitement.
L'enquête montre que ces difficultés ont commencé pour
certains dès leur arrivée et ce sont prolongées
jusqu'à la fin de leur séjour dans cette structure.C'est le cas
de joseph:
«Les difficultés ne sont pas seulement pendant
le traitement sa commence dès l'arrivée dans cet hôpital
jusqu'à la fin de tes jours là-bas. D'abord la
1ère difficulté que j'ai rencontrée
était de voir ma malade se tordre de douleur et on me demande d'abord de
payer avant qu'on lui donne quelque chose. Et ensuite c'était avec les
infirmiers qui t'abandonne et même quand elles arrivent ce sont les
problèmes. Elle vous insulte grave ; la tenue là les prend
la tête. Et l'autre difficulté était au niveau des
moyens ; là-bas c'est trop cher ; tout est chère, il
n'y a pas de petite facture et il faut qu'on mette même trois personnes
à la pharmacie car quand tu pars pour payer c'est trop saturé.
Les médecins aussi là-bas je ne sais pas s'il y a seulement les
jours de consultation, ils ne passent presque jamais. »
Il ressort dans ces propos l'idée de plusieurs ordres
de difficultés qui sont liés à la prise en soin, au
fonctionnement du service et au financement des soins. Ainsi, accompagnement
insuffisant, faible qualité d'écoute et de communication,
désorganisation au niveau du service, coûts de soins
élevés semblent être les principaux points de
difficultés. Si la vocation d'un centre des urgences est de lever le
risque d'atteinte du pronostic vital (en stabilisant le malade), il semble
incompréhensible que l'on puisse exiger au patient de payer des frais
avant la réalisation de tout acte médical. Cependant,
l'incrédulité de certains patients serait l'une des causes de
cette exigence dans les services, ceux-ci prenant parfois la fuite dès
lors qu'ils se sentent « mieux ».
Tout à côté de ce participant, d'autres
ont rencontrés des difficultés sur le plan organisationnel et la
prise en soinqui s'avère grave (si avéré). Tel est le cas
de Calvin qui affirme :
«La seule et grave difficulté que j'ai eu
là-bas était au niveau du diagnostic incertain posé sur la
maladie de ma maman et cela après un long séjour de traitement.
Ça veut dire qu'ils font des choses à tâtons et c'est
délicat surtout pour des personnes âgées comme ma
mère, et le médecin se dit qu'on ne peut pas lui reproché
sur quelque chose. D'autre part, la longue file d'attente au niveau de la
pharmacie constitue un autre problème qu'il faudrait
solutionner ».
L'incertitude sur le diagnostic laisse ainsi planer une ombre
de doute en ce qui concerne le savoir du personnel sur les différentes
affections ; cependant, la complexité de certains processus
pathologiques associé parfois à l'indisponibilité des
outils diagnostics pourrait justifier ce que les patients note comme
« incertitude diagnostic». Il ressort par ailleurs ici
l'idée de désorganisation du service tel qu'évoqué
par Armand dont la conséquence était à l'entrée un
long délai d'attente tel qu'évoqué par les participants
Martine, Martin, Jeanne et Joseph en ces termes « l'accueil y
est bien fait mais vous êtes par la suite abandonnée pour un bon
moment soit dit en attendant le médecin ». Le fait que
cette participante ait un diplôme d'études supérieur montre
ainsi l'influence de l'éducation sur l'adhésion ou soin
d'où son questionnement sur le diagnostic posé.
A l'exception dePierre qui lui affirme « en
dehors du temps d'attente long au niveau de la pharmacie, moi, je n'ai
pas eu de difficulté en tant que tel durant mon séjour»,
l'ensemble de nos participants s'accordent sur des difficultés qui
sont liés à la prise en soin (mauvaise qualité
d'écoute, accompagnement insuffisant), à l'organisation de la
structure (délai d'attente long) ainsi qu'à
l'accessibilité aux soins (coûts élevés de soins).
L'observation de l'un des participant peut être dû à sa
fonction de comptable qui lui permettait de pouvoir
« financer » tous les aspects formel et informel relatifs
aux soins dans la structure, d'où la question de prise en
charge/financement des soins en milieu hospitalier.
A la problématique relative au financement des soins,
les réponses formulées par les enquêtés sont des
plus diverses. Néanmoins, nous constatons que cette prise en charge des
frais médicauxse résume en une prise en charge individuelle et
une prise en charge par une société d'assurance. À
l'exception d'Armand (chef d'entreprise) qui déclare
bénéficier d'un régime d'assurance (bien qu'il doive
préfinancer ses soins), l'ensemble des participants déclarent
payer leurs soins de leur poche. Cet état reflète la
réalité de la prise en soin dans notre contexte où l'on
note l'absence de système de sécurité sociale dont la
conséquence est le recours aux organismes d'assurances pour les
personnes les plus Fortunés. De tout ceci nous pouvons dire que la
personne assurée rencontre moins de difficultés sur le payement
des frais d'hospitalisation que la personne non assurée. Il semble
dès lors quelque peu incompréhensible que ceux-ci puissent
solliciter une sortie contre avis médical, d'où l'investigation
sur les causes à la base du phénomène tel que perçu
par nos Participants. Il ressort de notre enquête que plusieurs raisons
ont poussé les patients à sortir contre avis médical. Il
s'agit en l'occurrence du coût élevé de soins,
l'accompagnement insuffisant des patients et de la mauvaise communication entre
les patients et le personnel soignant.Cependant, d'autres
éléments tels l'absence d'un soutien familial ou encore de
soutien spirituel sont également à la base de ce
phénomène. Ceci est retrouvé dans les propos de Martine
qui déclare :
« J'étais seule à Yaoundé
avec ma mère, les infirmières ne prenaient pas bien soins de ma
mère, elles nous abandonnaient trop, les frais étaient trop chers
et il n'y avait plus rien même pour manger. Aussi il fallait que ma maman
suive les séances de prières avec son
prêtre ».
La famille étant un agent de
normalisation/socialisation, l'on comprend qu'elle ait une place inexplicable
dans la prise en soin des individus. De même, les convictions religieuses
des individus étant parfois à la base de l'acceptation de leur
thérapeutique, il parait compréhensible que ceux-ci se tournent
vers le spirituel en situation de maladie d'où leur sortie pour
rechercher des solutions à leurs problèmes, et surtout au niveau
de leur bourse. Tout à côté des patients qui sortent pour
rechercher des solutions alternatives (prière), d'autres eux sortent
parce qu'ils estiment qu'ils se portent au mieux (amélioration de
l'état de santé). Tel est le cas de pierre qui
déclare :
« Ce qui m'a poussé à sortir contre
avis médical était le fait qu'on voulait à tout prix
m'imposer un hôpital où je ne voulais pas alleralors que je voyais
ma fille qui allait déjà mieux. En plus la grande raison
était que leur ambulance coûtait trop chers et on lui imposait
cette ambulance alors que je pouvais le faire avec ma propre voiture. J'ai
compris que le jeu là-dedans était beaucoup plus l'argent qu'il
voulait »
Il met ainsi une fois de plus en exergue l'absence de
recherche de compromis entre les partenaires de soin qui est une exigence
même à la relation d'aide. Cette relation d'aide qui doit
être épreinte d'une certaine dose d'humanisme semble, de l'avis de
cet informateur, manquer à l'appel dans cette structure. Certains de nos
participants soulignent déjà les longs délais d'attente
à l'entrée et le détournement de leurs médicaments
en cours d'hospitalisation. C'est le cas de jeanne qui rapporte que :
« Ce qui m'a poussé à solliciter
une SCAM était d'abord le fait qu'on nous abandonne dans un box pour
longtemps sans s'en occuper de ma soeur malgré son état. Ensuite
la décision subite d'opérer ma soeur et sans aucun
examen».
Elle reprend ici l'idée d'incertitude sur le diagnostic
évoqué plus haut, témoignant ainsi de l'exigence des
patients en regard de la qualité du service dont de la qualité
des soins qui leur est offert. À sa suite Martin rajoute :
« J'ai décidé de partir de cet
hôpital parce que tout allait mal là-bas. Je ne sais même
pas si on peut appeler encore ça hôpital. D'abord parce qu'on vole
les médicaments là-bas, et même on abandonne le malade s'il
n'a pas d'argent, mais on prend bien soin de ceux qui en
ont »
Il reprend ainsil'idée du capitalisme médical/en
santé ; ce capitalisme étant définitcomme la
recherche d'un profit argent (priorité accordée à
l'argent). Cette priorité accordée à l'argent peut ainsi
justifier le fait que Pierre (comptable de profession) estimait ne pas avoir eu
de difficultés lors de son séjour. Ce manque de
valeurs/d'humanisme qui se traduit d'une part par le détournement des
médicaments se retrouvent dans les propos de Joseph qui
déclare :
« Même si c'était toi madame tu ne
pouvais plus rester là-bas. Ce qui à motiver ma sortie est le
fait que tout ce que j'ai acheté pour le bloc ait disparu et qu'aucune
information ne m'ait été donnée par les
infirmières ».
Ces éléments sont à l'origine d'une perte
de confiance/méfiance des patients envers le corps médical,
méfiance qui est exacerbée par l'incertitude relative au
diagnostic et au dysfonctionnement organisationnel de la structure. Calvin
souligne à cet effet :
« Moi ce qui m'a poussé à sortir
contre vis médical est le fait que le CURY ne joue pas bien son
rôle des urgences. Il garde les malades là-bas pour longtemps
surtout lorsqu'il constate qu'ils ont un peu d'argent. La grande raison
était au niveau du diagnostic incertain faite sur sa mère. Le
médecin décide d'opérer un malade sans faire un examen de
confirmation ».
Quoique la clinique permette de confirmer bon nombre
d'affections sans besoin d'un examen para clinique (surtout dans le cadre des
urgences), les patients comme nous l'avons souligné ci-haut sont
aujourd'hui sontinformés des techniques diagnostiques et parfois de leur
maladie grâce aux technologies de l'information et de la communication
(TIC). Leur démarche s'inscrit dès lors dans une optique
confirmatoire, nécessitant ainsi pour le praticien une communication
efficace lorsque ces conclusions semblent ne pas aller dans le sens des
conjectures de ceux-ci.
En ce qui concerne les raisons de sortie contre avis
médical, nous pouvons constater que sept patients sur sept se plaignent
du coût très élevé. Les raisons qui reviennent chez
les enquêtés sont : la mauvaise communication avec le
personnel soignant (que ce soit le médecin ou l'infirmier),
accompagnement insuffisant ; détournements des médicaments
et autres. Si la sortie contre avis médical est une
réalité au sein de cette structure, il est toutefois
nécessaire de s'intéresser à l'investissement des
individus dans le cadre de cette sollicitation.
De multiples raisons poussent les participants à
prendre la décision de sortir contre avis médical. Nous
constatons que cette prise de décision estmajoritairement
réalisée par la personne directement responsable de la personne
malade (celui qui règle les factures) et très rarementpar le
patient lui-même. Ceux-ci sont en général soit
l'époux, le fils, la soeur ou encore le parent du patient. Telle est le
cas pour Pierre qui signifie que« la décision
était prise par moi (parent) vu que c'est moi qui m'occupe de ma fille
et la charge me revient ». Il en ressort ainsi l'implication des
proches aidants dans la prise en soin des patients, d'où leur statut
d'auteur et d'acteur de soins tel qu'évoqué par Pokam (2017).De
ce fait, l'influence familiale peut être considérée comme
l'un des facteurs au phénomène de SCAM. À contrario, on
note qu'un de nos participants (patients) déclare avoir pris cette
décision de lui-même. Il (Martin)
déclare : « La décision a
été prise par moi-même et personne d'autre,
déjà que j'étais seul là-bas toute ma famille est
à MbamEkim ».Son statut d'adulte associé à
l'éloignement de ses proches représente là les conditions
qui justifient qu'il soit ainsi le garant de sa prise en charge. En
dépit que des difficultés semblent joncher le séjour de
nos participants, améliorer celui-ci ne saurait se faire sans l'aide de
ceux-ci d'où leurs suggestions quant à la prise en soin.
Au regard de toutes les difficultés rencontrées,
certains enquêtés pensent qu'il y a des possibilités
d'améliorerla prise en charge des patients au CURY. C'est la raison pour
laquelle nous avons recueillies leurs suggestions pour cette
amélioration.Celles-ci sont présentées en annexes3 de ce
travail.
Malgré ces difficultés, d'autres estiment qu'ils
n'ont rien à suggérer pour cet hôpital car les praticiens
sont conscient de ce qu'ils font. Calvin dans cette lancée
déclare :
«Je ne suggère rien pour cet hôpital car
les praticiens sont conscient de ce qu'ils font, et le gouvernement sait ce
qu'il peut faire pour mettre fin à cela.Les praticiens se sentent
obligés d'agir de cette sorte pour avoir un peu d'argent vu que leur
salaire est très minable. »
Il met ainsi en avant la volonté politique comme
étant un moyen pouvant améliorer le séjour des patients et
par conséquent faciliter l'accès aux soins tout en minimisant le
risque de SCAM. Les propositions faites par les enquêtés pour
l'amélioration de la prise en charge des patients sont diverses. Pendant
que certains pensent que l'administration devait organiser des réunions
et des supervisions pour le personnel infirmier et pour les médecins,
d'autres par contre estiment que celle-ci devrait sanctionner en cas de
mauvaise conduite. D'autres aussi, trouvent que les infirmiers et les
brancardiers se comportent bien avec les malades et pensent qu'il faudrait
juste encourager ceux-ci d'où l'importance de la
« motivation » au travail. Néanmoins la plupart
s'accordent sur le fait que les infirmiers doivent être gentils et
attentionnés aux besoins des malades. Les individus évoluant dans
un milieu (hôpital) déterminé, il nous a paru
adéquat de nous intéresser aux facteurs liés à
celui-ci.
5.3 Facteurs
liés à l'environnement de soins
Dans l'ensemble, nous constatons que tous nos
enquêtés sont à leur premier séjourdans ce service.
Ainsi, l'expérience antérieure du service dans l'hôpital ne
peut être attribuée comme étant un des
éléments concomitants à leur sortie. Cependant, Calvin
attire l'attention sur l'image qui est donnée de la structure en ces
termes :
« C'était m'a premièrefois dans ce
service. J'ai toujours entendu comment on faisait la publicité à
la télévision d'où cette sollicitation. La
réalité ne reflète rien de ce qu'ils disent dans la
publicité »
Le fait que le CURY soit uniquement une étape dans la
prise en soin des patients peut ainsi justifier que tous soient à leur
première expérience dans la structure. L'accueil étant un
des points de satisfaction des patients et par conséquent à leur
adhésion aux soins, il importe de s'appesantir un tant soit peu sur sa
qualité dans la structure.
L'analyse des verbatim montre des points de vue
différents en ce qui est de la qualité d'accueil dans cet
hôpital.L'avis des participants est ainsi partagé entre une
« bonne » et une qualité moindre (moyen/passable)
de l'accueil dans la structure. Il soulève tous,cependant le fait que ce
« bon accueil » soit le fait du personnel d'appui
(brancardier), la continuité en salle étant problématique.
Martine souligne à cet effet :
« Moi j'ai trouvé l'accueil très
bien car lorsque tu arrives à l'entrée on prend rapidement ton
malade et on l'amène en salle. Mais ce qui gâte c'est parce que si
tu ne payes pas on ne prend pas en charge ton malade ».
Cette idée est également partagée par
martin qui stipule que « ça commence à être
compliqué quand il faut tout payer avant que le médecin ne
t'examine ». Ainsi, il est souligné une fois de plus des
difficultés en ce qui concerne la gestion des cas d'urgenceau sein de la
structure dite des « urgences ».
Cependant nous remarquons que l'accueil dans cette structure
est beaucoup plus apprécié au niveau de l'entrée à
l'hôpital avec les brancardiers. Cette information telle que relayer par
jeanne :
« L'accueil c'est seulement avec les brancardiers
car ils sont très gentils. Mais lorsqu'il laisse le malade à
l'intérieur, il y'a personne pour s'en occuper du malade. Même
quand les infirmières arrivent elles disent qu'elles partent chercher le
médecin, c'est même 30 minutes plus tard qu'elles reviennent. La
douleur peut finir ton malade là-bas. Si tu te plains c'est la gueule.
Les médecins viennent quand ils veulent et ilsexigent le paiement avant
tout acte. Ce n'est qu'à l'entrée qu'on connait la valeur des
gens. ».
Il ressort ainsi que l'accueil par le personnel soignant
semble être déprécié par les patients et/ou leurs
proches. D'autres participants résignés demandent à ce que
« les gardiens puissent être formés aux premiers
gestes pour pallier aux insuffisances du personnel de
santé ». L'accueil jugé insuffisant de la part du
personnel est exacerbé par le délai d'attente des participants.
Ceux-ci les trouvent extrêmement (5 participants sur 7) long le temps
entre leur admission et la prise en soin dans le service. Martin
déclare :
« Le temps d'attente est très long ;
je pouvais mourir de douleur avant que le médecin ne vienne. J'ai
attendu au moins une demie heure allongé avant qu'il est venu. Mais les
infirmières étaient là à attendre aussi. Pour un
centre des urgences, ce n'est pas bon ».
Les délais d'attente semblent longs selon les
informateurs, on pourrait attribuer ceux-ci au dysfonctionnement dans le
service et également au ratio médecin-patient au sein de cette
unité. Par contre certains participants ont trouvé que le temps
d'attente n'était pas long car à leur arrivée, ils ont
été immédiatement pris en charge. C'est le cas de
Calvin qui stipule
« Je trouve que l'attente n'est pas trop
longue à l'entrée car lorsque nous sommes arrivés, ma
mère a été conduite en salle, les médecins
étaient là et directement ils ont commencé à
l'examiner et m'envoyer acheter les premiersnécessaire. Donc le temps
d'attente est appréciable car il est rapide. ».
Ceci contraste avec notre idée sur une
éventuelle charge de travail au niveau des praticiens, nous conduisant
à conjecturer sur une certaine influence du statut professionnel sur
d'éventuels déterminants de la prise en charge
immédiate.
Au regard de tout ceci, nous nous posons des questions sur le
respect de l'urgence dans cette structure car plus de la moitié de nos
enquêtés n'ont pas passés moins d'une demie heure à
leur arrivée avant d'être prise en charge. Ces personnes sont
restés dans leurs états d'inconsciences pour certains et pour
d'autres avec des douleurs très fortes, longtemps à attendre
à être secouru. Ce suivi qui semble ne pas cadrer avec l'image
d'un centre des urgences laisse ainsi planer une ombre sur la qualité
des soins dans le service. En ce qui concerne la perception actuelle des soins
satisfaction à l'égard des soins reçus dans ce service,
certains enquêtés pensent que les soins sont bien
administrés par le personnel infirmier.Tel est le cas pour
Pierre qui s'exclame « Pour moi les soins sont bien
administrés par le personnel infirmier, il n'y a pas de reproche
à ce niveau. ». En dépit du fait qu'ils estiment
que les soins soient de bonne qualité, il relève l'attitude du
personnel infirmier comme étant l'élément à
problème dans la pratique. Joseph affirme :
« Les infirmières administrent bien
les soins, la qualité est bonne mais elles insultent trop les gens,
elles traitent mal les gens. Elles s'intéressent à l'argent et
sont tout le temps absentes. Je trouve qu'ils doivent revoir ça dans cet
hôpital si non personne n'y reviendrait. »
Il semble ainsi que la dimension relationnelle du soin soit
perçue comme source de difficulté pour les patients et leurs
proches. La qualité des soins étant très influencée
par cet aspect relationnel, l'on comprend dès lors que certains
participants estiment que celles-ci soit « mauvaise ».
Jeanne déclare :
« La qualité des soins n'est pas
bonne du tout. On croyait se sentir en sécurité, hors de danger
une fois à l'hôpital, mais c'est plutôt le contraire.Les
infirmières voient le malade quand elles veulent, pourtant le peu de
temps qu'elles se concentrent, elles le font bien. En plus elles sont toujours
presser quand ellesarrivent chez un malade, et ne prennent jamais la peine de
les écoutés ce qui n'est pas normal pour moi. ».
Ce qui semble être de la précipitation pour les
patients ici peut être le résultat de l'affluence au niveau du
service, d'où l'administration des thérapeutiques qui se font de
manière éclair même si l'on ne peut apprécier
l'absence de communication avec le patient. Allant dans la même
lancée, martin s'exclame :
« Pour moi les soins sont nuls. D'ailleurs,ceux
des malades pauvres sont négligés totalement au profit de ceux
qui ont de l'argent. ».
Au regard de tout ceci où nous avons constaté
que certaines perçoivent bien la qualité des soins et d'autre
mal, nous pouvons dire que certains facteurs comme le profit argent, la
communication influence sur la qualité de soin dans ce service car nous
constatons que plus de la moitié de nos enquêté mentionnent
cela dans leur déclaration. Ayant donnés leur perception actuelle
de soins nous avons jugés important qu'ils donnent également leur
avis sur le coût des soins.
Au sortir de cette enquête, nous avons constaté
que toutes les personnes rencontrées déclarent que les soins
coûtent trop chers dans cette structure. D'aucuns affirment que ces
coûts sont insupportablesou encore en inadéquation avec la
qualité du service fourni ou encore que « c'est
l'hôpital des riches »
Notre pays traversant une crise économique,
associée au fait que la majeure partie des populations vivent avec des
revenus inférieurs au SMIG par mois, l'on comprend que ceux-ci puissent
s'insurger contre les coûts de traitement. De même en sa
qualité d'hôpital publique, l'on s'attendrait à ce que les
coûts des soins soient à un niveau accessible à toutes les
couches en regard des mesures mises en oeuvre par l'état
(médicaments génériques). Bien que le coût de soins
soit élevé, une information complète sur les risques
liés à une sortie contre avis médical pourrait dissuader
le patient de s'y lancer. Cette conjecture nous a conduits à en faire
une évaluation auprès de nos participants.
En ce qui concerne les informations notifiés relatifs
aux risques encourus lors de la sortie du patient, deux de nos
enquêtés déclarent avoir été informés
du risque qu'ils courent en sortant prématurément. . Martine
rapporte :
« À ma sortie, la major m'a seulement dit
que ma maman va encore mal. Qu'il ne faudrait pas que je parte avec elle car
elle peut faire une rechute. J'étais bien consciente de cela mais je ne
pouvais plus rester en raison de l'insuffisance de moyens financiers et de
l'absence du soutien familial [.....]. Et c'est ce qui s'est passé car
elle effectivement fait une rechuteà la sortie et cette fois-là,
elle est entrée dans un coma. En dehors de cela, elle ne m'a plus rien
dit d'autre concernant les risques. ».
Pierre rajoute à sa suite
« A ma sortie, la major de service avec un des
médecins m'ont expliqués que ma fille pourra très mal
aller si je rentre avec elle à la maison car la méningite c'est
une maladie dangereuse plus rien de plus. ».
Il semble ainsi que l'insuffisance des ressources ainsi que
le sentiment d'amélioration semblent justifier pour les patients la
sortie contre avis médical bien qu'il soit conscient des risques. Par
contre chez la majorité des participants, aucune information ne leur a
été notifiée lorsqu'ils ont sollicité la sortie,
l'unique chose qui leur a été demandé était de
signer une décharge. Les patients étant de plus en plus conscient
de leur droit et devoir, l'on comprend que le respect des exigences
légales relatives à la sortie soit un des volets sur lequel les
professionnels sont portés en vue de leur protection. Le fait de ne pas
notifier ces informations aux patients pourrait ainsi témoigner de la
qualité de la relation qui existe entre les différents
partenaires aux soins
L'avis de nos participants en ce qui concerne la
qualité de leur relation avec le personnel est plus précis. Les
réponses récoltées chez les informateurs peuvent
être séparées en deux parties. Une partie pour ceux qui
apprécient la qualité de la relation avec le personnel soignant
et l'autre partie pour ceux qui trouvent que la relation avec le personnel
soignant n'est pas de bonne qualité.Pierre affirme
« La relation avec les soignants n'est
qu'une relation de type intéressée. Si tu as de l'argent on
veille sur toi, si tu n'as pas ce sont les problèmes ils vont le
blâmer à chaque fois que tu as un souci. ».
Un autre participant dit ceci :
« Pour la relation avec les soignants il n'a
pas trouvé de problème. C'est une bonne relation elles se
soumettent aux questions et aux difficultés du patient. Elles sont
polies. ».
Ces déclarations des malades nous présentent la
qualité de relation avec le personnel soignant jugées positives.
Ainsi, nous pouvons remarquer que pour ces enquêtés, les
personnels soignant communique bien avec les patients. Ils ont notés le
fait que le personnel : répond bien aux questions qu'ils les ont
posées, ils sont polis, ils se soumettent aux difficultés des
patients.
Cependant certains enquêté ont aussi parlé
de la qualité de relation négative avec le personnel soignant.
Pour ces derniers, cetterelation avec le personnel soignant est très
mauvaise. C'est le cas chez cette dame (martine) qui dit :
« La relation avec ces gens-là est
très difficile car ils ne te laissent pas bien t'exprimer ou poser bien
ton problème, ils t'étouffent et si tu blagues, ils t'insultent
et t'abandonnent avec ton malade. Elles sont très
bizarres. ». L'autre ajoute en disant ceci :
Jeanne« les échanges avec le malade. Ce n'est pas du tout
ce qu'on attend du personnel soignant. ».
Nous avons notés chez un autre participant une autre
qualité particulière de relation. Cette qualité telle que
relayée par cette enquêté tient ceci :
« La relation avec les soignants n'est qu'une
relation de type intéressée. Si tu as de l'argent on veille sur
toi, si tu n'as pas. Ce sont les problèmes, ils vont le blâmer
à chaque fois que tu as un souci. ».
Cependant un autre participant nous affirme que la
qualité de relation qu'elle a eue avec le personnel soignant dans ce
service, qu'elle n'a jamais rencontré ça dans un autre
hôpital :
« Cette relation, elle n'a jamais vu
ça dans un hôpital, très mauvaise. Rien que à
demander quelque chose à l'infirmière elle te répond
qu'elle est fatiguée et d'autres te répondent en t'insultant
vraiment avec ceux-là médecin comme infirmière ça
ne vaut pas la peine. Je te dis ma fille c'est du théâtre, c'est
vraiment du n'importe quoi. ».
Au regard de tout ceci, nous pouvons dire que la
qualité de relation du personnel de ce service ne laisse pas à
désirer, que cette relation n'est pas favorable pour un bon
séjour du patient dans ce service, ce qui revient à
l'améliorer.
Dans la rubrique suivante nous découvrirons les
facteurs familiaux (socio-culturels) ayant favorisés les SCAM.
5.4 Facteurs socio-culturels
De cette question portant sur l'origine de leurs maladies,
nous avons pu recenser l'avis de chaque. Certains enquêtés n'ont
aucune idée sur l'origine de leur maladie. C'est le cas de
martine :
« Je n'ai aucune idée sur l'origine
de la maladie de ma mère et je croix que elle aussi la maman ne sait pas
car tout le temps avant qu'on ne vienne ici. Elle faisait dire que c'est
même quoi qui me dérange comme ça. Je croix que c'est parce
qu'elle vieillit qu'elle est tout le temps malade. ».
D'autre pense quelque chose mais ne sont pas certains que
c'est ça. C'est le cas de pierre :
« Moi je ne sais pas trop sur l'origine de
cette maladie mais entre-temps je peux penser que c'est du à la chaleur
et à la poussière. C'est tous ce que je peux
dire. ». Et de Calvin :
« Moi je n'ai aucune idée sur
l'origine de sa maladie. Je crois que parce qu'elle mange tous même ce
qu'on lui demande de ne pas manger elle mange toujours. Elle a l'habitude
d'avoir mal au ventre. ».
Cependant certains participant doutent de l'origine de leur
maladie, soupçonnent selon leur milieu de vie des faits mystique. C'est
le cas de pierre :
« Je n'ai aucune idée sur ce pied
si car cela à commencer simplement à faire mal, gonfler et
ensuite c'est compliquer comme ceci. Je ne peux pas déterminer
exactement ce qui a causé cela. Peut-être j'ai dû traverser
quelque chose qu'on a lancé. Je ne sais pas comme en plus je suis au
village et on ne blague pas là-bas. ».
Un autre soupçonne des faits tels que
l'empoisonnement :
« Je ne sais pas ce qui a due entrainer ce genre
de mal de ventre. Cela a débuté comme ça où c'est
que du poison on ne sait pas car elle n'a jamais eu ce genre de mal de ventre
au point de perdre connaissance. Je croyais qu'à l'hôpital on
devait m'éclaircir là-dessus mais tout ce qu'on a dit c'est que
c'est l'appendicite et qu'on va l'opéré. Voilà que
jusqu'à présent on ne l'a pas opéré et le ventre
est fini. ».
Au regard de tout ceci nous pouvons dire que certains patients
se rendent à l'hôpital dans un premier temps dans le but de
connaître la cause de leur maladie. D'autre par contre selon leur
conception socio-culturelle, définissent les origines de leur
maladie ; et ces divers conceptions socio-culturelles sur l'origine de la
maladie entraine divers façon de vivre ces maladies. Nous pouvons aussi
dire que l'ignorance complète de la cause de la maladie chez nos
enquêtés dès le départ peut entrainer des
phénomènes dangereux comme l'automédication.
En plus des avis des enquêtés sur l'origine de
leurs maladies, nous pensons qu'il est nécessaire d'avoir leur avis sur
leur meilleur lieu de recours thérapeutique
Nous avons recueilli de multiples réponses à
cette préoccupation. Un de nos enquêté pense que pour son
malade le traitement spirituel et dans l'enceinte de la maison familiale serait
l'idéal. Cette information tel que relayée par cette femme tient
ceci :
« Je pense que ma maman a besoin et pourra
être bien si elle continue son traitement dans sa maison à l'Ouest
avec un traitement spirituel de son prêtre habituel et aussi avec s c'est
eux à quoi elle a besoin maintenant avec son âge. Pour le CURY ici
c'est pour les riches et le personnel n'est pas engagé donc on ne peut
pas s'attendre à quelques choses de meilleur. ».
Un autre enquêté pense que l'hôpital peut
lui procurer les meilleurs soins mais pour une durée très longue
par rapport au traitement traditionnels. Il(Armand) dit ceci :
« Je pense qu'à l'hôpital je
peux avoir les meilleurs soins mais la guérison ne peut pas être
rapide comme chez le masseur car il s'agit de l'os qui est touché. A
l'hôpital je pourrai faire même ce mois alors que le masseur peut
même masser en un mois ou deux sa fini. Et les masseurs sont plus
engagés et plus sûre dans leurs travaux que les
médecins ».
Pour un autre encore avec l'habitude que le personnel soignant
affiche dans les hôpitaux, elle préfère prochainement faire
appel à un médecin à domicile. Ses propos sont les
suivants :(jeanne)
« Moi je pensais que lorsque je suis malade
c'est à l'hôpital qu'on doit avoir les meilleurs soins mais si
là-bas la vie est plus en danger ça ne vaut pas la peine.
Maintenant je préfère en externes. Je suis malade j'appelle le
médecin à la maison. ».
Contrairement à d'autres, certains
enquêtés pensent que c'est à l'hôpital qu'ils peuvent
recevoir les meilleurs soins. C'est le cas de pierre :
« Quand on est malade chez nous c'est
d'abord à l'hôpital donc je croix quoi ce n'est qu'à
l'hôpital que je peux avoir les meilleurs soins. ».
Pour un autre selon sa culture, l'hôpital reste et
demeure le meilleur lieu de recours de soins thérapeutique. Il tient
cela dans ses propos qui sont :(Calvin)
« Pour moi lorsque je suis malade ou
lorsque j'ai un cas de maladie. Je vais à l'hôpital car pour moi
c'est le meilleur endroit. Et dans ma culture quel qu'en soit le
problème de santé, leur philosophie c'est de sauver avant tout et
jusqu'à la dernière énergie et dernier souffre que ce
soit à l'hôpital ou bien avec les herbes. ».
Chez un autre encore nous avons
noté : « bien que je suis vraiment dessus je
reste à penser que c'est à l'hôpital que je peux avoir les
meilleurs soins. »(Martin)
Au regard de tous ceci, nous pouvons dire que certains de nos
représentations socio-culturelles peuvent avoir une influence sur le
recours thérapeutique des personnes malades ; et que la
qualité de prise en charge peut également influencer sur le choix
des lieux de traitement. L'enseemble des facteurs contributif à cette
sortie pourrait être schematiser comme suit :
Facteur environnementaux
Ø Mauvais accueil
Ø Délai d'attente très long
Ø Détournement des médicaments
Ø Mauvaise communication
Ø Coût des soins élevé
Ø Accompagnement insuffisant
Ø Mauvaise attitude des infirmiers
Ø Capitalisme médical
SCAM
Facteurs socioculturels
Ø Absence de soutien spirituel
Ø Absence de soutien familial
Ø Insuffisance demoyen financier
Ø Perte de confiance
Ø Sentiment d'amélioration
Ø Accompagnement insuffisant
Ø Revenue
Ø Système de financement de soins
Facteurs individuels
Figure
1 :.Modélisation des facteurs favorisants les sorties contre
avis médical
Chapitre 5 : Synthèse
et discussion des résultats
Après la présentation des résultats, nous
allons procéder dans ce chapitre à la synthèse et
discussion en insistant sur les facteurs favorisants la sortie contre avis
médical. Ce chapitre vise à donner sens aux résultats
obtenus. Ainsi, comme dans le chapitre précédent, la
synthèse et discussion sont faites en regard des objectifs que nous nous
sommes fixés.
6.1 Données relatives à la présentation
générale des enquêtés
L'analyse des résultats montre que la majorité
des enquêtés ayant sollicités la sortie sont de sexe
masculin (5/7). Ces résultats vont dans la même lancée que
ceux des chercheurs nigérians, chinois et canadiens sur le sujet
(Akinbodewa et al., 2017; Ba, Zhang, Su, Cheng, & Xu, 2016; Marcoux et al.,
2017). Ils doivent cependant être pris avec réserve dans cette
étude en regard de la fonction de proche aidant de la majeure partie de
nos participants. Les hommes sont ceux qui prennent des décisions en ce
qui concerne leur famille, car ce sont eux qui détiennent les
ressources financières ; les femmes subissent tout simplement leur
décision. Cette idée va dans le même sens que celle de
Savadago (2011, p87) qui stipule que les « hommes sont ceux
qui ont le pouvoir d'achat plus élevé que les femmes. Ils ont les
moyens de se soigner tandis que la femme subit les désidératas de
l'homme. » Le caractère imprévu de
l'épisode (la notion d'urgence) pourrait justifier la
prépondérance des participants de sexe masculin, la fonction de
proche aidant étant en réalité celle de
« proche-aidante » (Forest dans Pokam, 2017) d'où
l'intérêt porté sur leurs activités
professionnelles.
Les résultats obtenus montrent que plus de la
moitié de nos enquêtés ont des activités
précaires (secteur informel). Ces activités offrent ainsi une
certaine disponibilité aux individus leur permettant de pouvoir
être auprès des personnes qui leurs sont chers. Ils rejoignent
ainsi les conclusions issues des travaux de Pokam (2017) sur l'implication des
proches aidants. Ces professions n'étant pas toujours gage de revenus
stable et suffisant, l'on pourrait ainsi comprendre que les individus
sollicitent une sortie contre avis médical. De même, Singbeago
(2008) a trouvé dans ces travaux que 43% et 29% des personnes qui
sollicitent une sortie contre avis médical sont respectivement les
cultivateurs et les ménagères.
En matière d'emploi, l'Afrique fait partie des pays
pauvres où il y'a moins d'emplois. Il affiche un niveau bas pour la
productivité du travail. Plus de la moitié des personnes ayant un
emploi en Afrique sont des travailleurs extrêmement pauvres et plus de la
moitié encore occupent un emploi précaire Savadago (2011).
Le revenu de ces emplois ne les permet pas de supporter de vivre en plus de
supporter des frais aussi couteux et surtout imprévus. Ils se trouvent
dons en situation de manque d'argent et sont obligés de signer une
décharge.
6.2 Les facteurs individuels favorisant
les sorties contre avis médical
Ces éléments sont présentés dans
la littérature comme étant les facteurs liés au patient
(Mohseni et al., 2015; Noohi, Komsari, Nakhaee, & Feyzabadi, 2013). Dans le
cadre de cette étude, les difficultés évoquées par
les patients/proches nous ont permis de ressortir certains nombres de raisons
relatifs à ce facteur qui sous-tendent leur sorite. Il s'agit entre
autres des contraintes financières (revenu) qui est d'une part dû
à leur qualification. Elle est partagé par la majorité de
nos patients et rejoignent ainsi les conclusions d'autres études sur le
sujet (Akinbodewa et al., 2016; Bahadori, Raadabadi, Salimi, & Ravangard,
2013; Hadadi, Khashayar, Karbakhsh, & Vasheghani Farahani, 2016; Marcoux et
al., 2017; Mohseni et al., 2015; Muftau Jimoh et al., 2015; Noohi et al.,
2013). Ces auteurs le relie au statut économique des patients et lui
attribue 39,2% de responsabilité dans cette sortie (Muftau Jimoh et al.,
2015). Ceci pourrait être le résultat de la pauvreté
ambiante et l'inexistence d'un système de sécurité sociale
ou encore d'assurance maladie universelle (système de financement). Nos
participants ayant déclarés en majorité payer leur frais
de leur poche, l'on pourrait ainsi penser que leur faible revenu entraine la
sollicitation de la sortie dès lors qu'ils ne sont plus capables de
payer. La variation du taux de SCAM dans les pays développés et
ceux en voie de développement serait ainsi attribuable à cette
contrainte financière, garantissant l'accès ou non à un
système d'assurance (Ba et al., 2016).
Quoique le revenu semble guider la décision de la
majorité de nos participants, le sentiment de
bien-être/amélioration de l'état semble avoir
également une incidence dans ce choix. Un de nos participants rappelait
déjà, « je suis sortie parce que je voyais ma fille
qui allait déjà mieux ». Ce sentiment de
bien-être, de recouvrement ou encore l'amélioration de
l'état général est largement reporté dans la
littérature comme contributif à la sortie (Bahadori et al., 2013;
Hadadi et al., 2016; Karimi et al., 2014; Mohseni et al., 2015; Muftau Jimoh et
al., 2015; Noohi et al., 2013; Saravi, Zadeh, Siamian, & Yahghoobian, 2013;
Sayed, Jabbour, Maatouk, Bachir, & Dagher, 2016). L'insuffisance des moyens
peut ainsi justifier qu'un parent puisse solliciter la sortie une fois qu'il
voit un début de rétablissement. Cependant, cette attitude des
patients en cas d'amélioration pourrait révéler un
certains déficit de communication entre soignant et soigné.
Contrairement à nos résultats, l'absence d'amélioration
est également reporté comme état un élément
conduisant à cette sortie (Devpura, Bhadesia, Nimbalkar, Desai, &
Phatak, 2016).
La confiance est plus que jamais un élément
indispensable à la situation de soin. L'absence de celle-ci peut
conduire à un échec dans la tentative de restauration de la
santé des individus. En dépit du fait qu'elle puisse être
associée à des facteurs liés à l'environnement de
soin, nous présentons ici la perte de confiance comme facteur lié
aux patients contributif au phénomène de SCAM. Cette perte de
confiance nait des difficultés à la relation
soignant-soigné qu'observe certains patients. Elle s'étend de la
relation entre soignant-soigné à la médecine positive
(Akinbodewa et al., 2016). Cet auteur a trouvé dans ses travaux que
2,1% des personnes sorties contre avis médical ne faisait pas confiance
en la médecine positive. Dans notre contexte, celle-ci fait plus
référence à une perte de confiance au personnel soignant
du fait de l'insatisfaction en regard du service rendu. Cette insatisfaction
met ainsi en exergue l`influence que l'environnement de soin peut jouer dans
la genèse du phénomène d'intérêt.
6.3 Données relatives aux
facteurs liés à l'environnement de soin
Marty&al.,(2007, p.112)soulignait
que « l'hôpital accueille et soigne les malades ;
il en guérit aussi beaucoup. Parfois, il aide à mourir. La
tâche est immense, incessante, harassante pour les soignants qui oeuvrent
nuit et jour au service des malades qui leur sont
confiés ».(Pour atteindre ces différents
rôles, le personnel doit pouvoir accueillir les personnes malades d'une
manière satisfaisante, celle-ci relevant de son rôle propre. Il
ressort de notre étude que beaucoup de travail reste à faire sur
ce point. Les patients ici se sentent mieux accueillit à l'entrée
de l'hôpital par les brancardiers que dans le service. Ainsi, le mauvais
accueil au niveau du service se présente comme étant un
élément contributif à cette sortie contre avis
médical. En sa qualité d'élément clé dans le
processus de prise en soin, un accueil aimable et un intérêt
réel pour le malade pourrait l'aider à surmonter son
désarroi, favorisant son adhésion à la
thérapeutique. Cet élément n'est pas mentionné dans
la majeure partie des études sur le phénomène. Ces
études étant en majeur partie issue des régions
nord-américaines et européenne où l'évaluation de
la qualité semble systématique, l'on pourrait comprendre que la
dimension accueil ne soit pas une de leur problématique en cours
d'investigation sur ce sujet. Cette qualité jugé
« mauvaise de l'accueil » par nos participants semble avoir
pour cause un comportement inapproprié du personnel.
Le comportement du personnel est largement souligné
dans notre étude comme étant une des raisons de sollicitation de
la sortie. Nos observations rejoignent ainsi ceux de nombres d'auteurs sur le
sujet (Devpura et al., 2016; Hadadi et al., 2016; Karimi et al., 2014; Mohseni
et al., 2015; Noohi et al., 2013). Ils l'évoquent tous en termes de
comportement inapproprié du staff (infirmier et médecins). La
qualité de la relation ayant une influence significative sur le
processus de soin, une altération de celle-ci semble ici entrainer tout
simplement la sortie du patient. Des attitudes comme, « insulter,
abandonner, prendre les produits des malades à leur insu » ne
sont pas indiqués pour un personnel de santé et par
conséquent ne sont pas supportable pour le malade. Ces attitudes
remettent ainsi en question l'éthique professionnelle des soignants que
nous sommes. Le malade doit être respecté, mis en confiance,
accompagné; il doit être pour le personnel infirmier son centre de
préoccupation une fois à l'hôpital car ces derniers ont
besoin au maximum de notre attention, de notre présence à fin de
pouvoir surmonter les difficultés liées à leur maladie et
aussi à leur vécu. À un moment où la conscience du
malade se réduit à la douleur d'un corps souffrant, par son
écoute, l'infirmier peut lui permettre de se reprendre dans son histoire
(Marti et al., 2007). Ainsi, l'attitude du personnel devrait pouvoir faciliter
la communication entre ceux-ci et les soignants.
La communication ineffective est rapportée dans de
nombreuses études comme un des facteurs principal de sortie contre avis
médical (Akinbodewa et al., 2016; Hadadi et al., 2016; Muftau Jimoh et
al., 2015; Noohi et al., 2013). Il en est de même dans notre étude
où nos participants déclarent n'avoir pas reçu une
information sur les risques encourus lors de leur sortie. La prévention
se fondant sur la connaissance du risque, fournir une information
complète au patient pourrait être le moyen de lutter contre les
SCAM. Cette information doit être fournit dans le cadre de
l'accompagnement du patient. Hesbeen (2002, P.37) rapporte que les patients
attendent « simplement d'être accompagné,
éclairé, exposé au faits et recommandations. Ils attendent
que des ressources leurs soient offertes en vue de participer au
déploiement de leur santé ». L'idée
d'abandon fortement présente dans les propos de participants illustre
ainsi le fait qu'ils estiment l'accompagnement insuffisant. Ces conclusions
vont dans le même sens que ceux de Bahadori et al., (2013) qui conclut
que l'accompagnement insuffisant est la seconde cause des facteurs de SCAM en
Inde. Cette insuffisance dans l'accompagnement se trouve ainsi associé
à des délais d'attente long.
.
La majorité de nos enquêtés affirment que
le temps d'attente est assez long. Il en ressort qu'il faut attendreplus d'une
demi-heure avant de voir le médecin arriver et voir les premiers soins
être réaliser. La longue attente est un facteur de stress chez le
malade, ce qui peut conduire ce dernier à vouloir quitter
l'hôpital pour certaines structures privées de soins où
l'accès est immédiat. Les longues périodes d'attente
seront probablement dues à une charge de travail élevée,
à l'insuffisance d'organisation du personnel, ou même à un
manque de motivation des personnels soignants. Nos observations concordent
ainsi en tout point avec l'étude de Akinbodewa et al., (2016) qui
révèle que la charge de travail aux urgences au Nigéria
est un facteur favorisant les délais d'attente long. Outre cela, la
désorganisation/dysfonctionnement au sein des services occupent le
premier rang dans les causes d'allongement de ce délai (Hadadi et al.,
2016; Kueda, 2017; Sayed et al., 2016). L'existence d'une caisse unique (de
pharmacie) au niveau du CURY semble justifier ainsi le long délai
à la prise en soin. Ces longs délais d'attente semblent ainsi
contradictoires à la circulaire n°89-354 dans son article 4 qui
stipule« le professionnel médico-sanitaire doit porter
secours d'extrême urgence à un malade en danger
immédiat. » (MINSANTE, 2010, p.274). Ainsi, s'il faut
attendre le paiement avant tout soin, une interrogation demeure quant à
l'utilité des caisses d'indigences dans nos hôpitaux. Ces long
délais amènent à voir l'hôpital comme étant
un facteur de risque de décès pour `'`'McNeil, Small, Wood,
& Kerr (2014). Un des participants affirmait par ailleurs
« moi j'ai décidé de partir de cet hôpital
parce que tout allait mal là-bas. Je ne sais même pas si on peut
appeler encore ça hôpital. »
Les malades peuvent donc se demander à quoi bon
chercher à être sauver à l'hôpital si les soignants
ne doivent pas nous secourir. Cette situation de longue attente pourrait
expliquer dans une certaine mesure, le taux de fréquentation des
établissements hospitaliers au Cameroun. Cette longue durée
d'attente se ressent aussi au niveau de la caisse au moment du payement des
médicaments. Certains enquêtés déclarent qu'il
fallait passer au moins trente minutes alignées afin de pouvoir acheter
les médicaments à la caisse, et pendant cette période le
malade se trouve tout seul sans aucun infirmier car ceux-ci ne restaient jamais
en salle avec les malades. Entre qualité mauvaise de communication,
accompagnement insuffisant et long délai d'attente, la qualité de
soin ne saurait se porter au mieux.
En dépit du fait que la littérature ne souligne
pas de manière explicite la mauvaise qualité des soins comme un
facteur favorisant les sorties contre avis médical, la mauvaise
appréciation des participants à cette étude de celle-ci
semble être responsable de leur sortie. Des auteurs comme Muftau Jimoh et
al., (2015) et Sayed et al., (2016) parlent plutôt d'une insatisfaction
liés aux soins ou encore d'une insatisfaction au plan de traitement. Ils
incriminent ces éléments comme étant associés aux
SCAM. Cette mauvaise qualité de soins est ainsi lié à ce
que d'autres auteurs choisissent de nommer « inhabilité des
professionnels » (Noohi et al., 2013) ou encore
« insuffisance de personnel qualifié » (Mohseni et
al., 2015). Ces observations sont confluentes avec les nôtres en regard
de propos de nos participants. L'un d'eux souligne que son plâtre avait
dû être refait, le premier n'ayant tenu. Ceci peut s'expliquer par
le manque d'expérience de ces professionnels, les participants les
désignant le plus par les termes de « jeunes infirmiers ou
médecins ».
Un autre facteur non négligeable dans notre
étude se trouve être ce que nous avons nommé le
« capitalisme médical ». Défini ici comme
étant la recherche du profit argent dans la réalisation des
activités de soins, elle est synonyme d'un certain manque d'humanisme de
la part du personnel soignant. Un de nos participant rapportait « si
tu as de l'argent on s'occupe de toi, dans le cas contraire tu es laissé
à toi-même ». Ceci pourrait être dû à
la faible rémunération du personnel de santé, mais ne
constitue en aucune façon une attitude digne d'un service des urgences.
Outre ces facteurs sus cités, la raison majeur se trouve être tout
ailleurs.
La totalité de nos enquêtés estiment que
le coût des soins est élevé dans la structure. L'ensemble
des travaux que nous avons pu consulter sur le sujet ressorte ce facteur comme
prépondérant dans la sollicitation d'une sortie contre avis
médical. Les recherches faites par Yeye (2005) montrent que 55,55% de
patients qui ont quitté l'hôpital contre avis médical
avancé comme raison le coût élevé de soin. Celle-ci
est liée aux contraintes financières des patients tels
qu'évoqués plus haut. Les frais d'hospitalisation et des diverses
thérapeutiques aurait ainsi incité les individus à
solliciter une sortie. Dans un contexte où on estime que les individus
vivent avec moins d'un dollar par jour, l'on comprend que payer des factures
d'hospitalisation s'avère une tâche difficile. Ainsi, en l'absence
de couverture sanitaire universelle solliciter une sortie contre avis
médical semble être le dernier recours des patients. Cependant, la
solidarité Africaine nous amène à reconsidérer ces
propos d'où l'intérêt porté sur les facteurs
socioculturels.
6.4 Données relatives aux
facteurs socio-culturels
Les représentations que se font les individus de la
maladie ont pour conséquences la diversification des itinéraires
thérapeutique. La conception de la maladie (et de son traitement)
étant variable dans nos zones culturelles, le choix de la
thérapeutique dépend de la cause sous-jacente. Un de nos
participants déclare en regard à une probable étiologie de
sa maladie« Peut-être j'ai dû traverser quelque chose
qu'on a lancé. Jevis au village et on ne blague pas
là-bas ». Ces propos nous ont ainsi conduits à
considérer l'influence du spirituel dans le phénomène de
SCAM. Ainsi, l'absence du soutien spirituel constitue dans cette étude
un des facteurs culturels relatif à ce phénomène. L'une de
nos participants déclare « je suis sortie avec ma
mère parce que j'étais seul avec elle, en plus elle devait suivre
les séances de prières avec son pasteur ». ces
résultats vont dans la même direction que ceux de Akinbodewa et
al., (2016) qui déclare que la perte de confiance envers la
médecine moderne conduit les patients à rechercher de l'aide
auprès de guérisseur. Ainsi, la recherche de thérapies
alternatives contribue aux SCAM dans 25% des cas (Muftau Jimoh et al., 2015).
Certains de nos participants déclarent être sortis pour rechercher
un traitement spirituel dans leur village. La prise en soin se voulant
holistique, il s'avèrerait intéressant pour les structures de
laisser les autres intervenant agir au sein de leur structure pour limiter les
risques liés à la mobilisation du patient.
Par ailleurs, l'absence d'un soutien familial a
également été notifiée ici comme un des facteurs
lié à la sortie.Dans la société africaine en cas de
maladie, la famille se mobilise pour soutenir le malade. Ce soutien est d'ordre
matériel et psychologique. Dans cette étude, la famille participe
à 100% dans la prise en charge financière du patient. Alors si un
patient est économiquement dépendant de son entourage, il ne peut
que se plier à la décision de ceux qui le prennent en charge.
Yéyé (2005) avait noté que 44,4% des patients avaient
quitté l'hôpital sous pression familiale. Ces conclusions
rejoignent également celles de Devpura et al., (2016), Hadadi et al.,
(2016) et Noohi et al., (2013). Ces auteurs relèvent la pression des
grands parents, l'influence de la famille et la pression du compagnon comme les
éléments liés à la famille qui pousse à une
SCAM. Il est à noter que dans notre étude, la décharge a
été faite dans la majorité des cas par un membre de la
famille. Qu'elle soit absente ou parfois présente, le réseau de
soutien familial peut constituer dans un cas comme dans l'autre
l'élément déclencheur de la sortie.
Nous pensons que l'homme n'existe qu'en société
et il est indéniable que certains de ses comportements, ses
manières de penser, de sentir et d'agir ne soient pas
indépendants des valeurs du groupe social auquel il appartient. Ces
valeurs s'imposent à l'individu. Il existe une corrélation entre
influence familiale sur le patient et sortie contre avis médical dans la
mesure où c'est la famille qui détient le dernier mot au sujet du
malade.
Conclusion
En définitive, cette étude portant sur
« les facteurs favorisants les sorties contre avis
médical » au CURY s'inscrit en tant que l'une des
pionnières dans notre contexte.Elle a émergé de notre
constat en situation d'immersion professionnelle, ceci renforcée par les
conséquences actuelles et potentielles de cette situation sur le
bien-être des individus et de la collectivité. Pour parvenir
à la compréhension des raisons qui poussent les individus
à solliciter une SCAM, nous nous sommes posés la question
« quelles sont les facteurs favorisants les sorties contre avis
médical des personnes admises aux services des
urgences? »
Pour répondre à cette question, nous avons
mené une étude qualitative de type descriptifavec comme objectif
principal l'identificationdes facteurs favorisants les sorties contre avis
médical. Cet objectif a été opérationnalisé
en facteurs individuels, environnementaux et socio-culturels. En vue de
l'atteinte de ces objectifs, nous avons effectué une collecte de
données auprès de sept patients/aidants sorties contre avis
médical au CURY. Les résultats de la recherche ont montré
que l'insuffisance de moyens financiers, le coût de soins, le capitalisme
médical, les délais d'attente long, le faible humanisme du
personnel ou encore le mauvais accueil représentent là autant de
facteurs à l'origine des sorties contre avis médical.
Eut égard des répercussions de ce
phénomène, les individus tout comme les organisations devraient
travailler à offrir un environnement qui promeut un certains nombres de
valeurs, contribuant ainsi à limiter les facteurs dû au moins
à la structure et son personnel. Conscient des limites de ce travail,
nous souhaiterions voir d'autres études similaires (qualitatives ou
quantitatives) sur le sujet en vue de le documenter davantage et
d'établir un modèle de prédiction de la sortie contre avis
médical.
Suggestions
egard des
problèmes
Tableau 7
Suggestions formulées au regard des
problèmes
PROBLEMES
|
CAUSES
|
CONSEQUENCES
|
SUGGESTIONS
|
PARTENAIRES CONSERNES
|
Mauvais accueil
|
· Faible source de motivation
· Formation du personnel insuffisante
· Non évaluation de la qualité de la
satisfaction des patients
|
· insatisfaction des patients
· Atteinte à l'image de la structure
|
· Donner des primes et les lettres de félicitations
aux personnels méritants
· Former le personnel à l'accueil
· mettre sur pied des outils d'évaluation de la
satisfaction
|
· Direction
· Surveillant général
|
Mauvaise communication entre le personnel soignant et le
patient
|
· Mauvais attitude du personnel soignant
· Faible aptitude à l'écoute
|
· Prise en soin inadéquate
· non observance thérapeutique
|
· Sanctionner les personnels indisciplinés
· renforcer les capacités en regard de la relation
d'aide soigné
|
· Surveillant général
· Direction
|
Délais d'attente très longue
|
· Mauvaise organisation du service
· L'absentéisme du personnel soignant
· Personnel insuffisant
|
· Retard à la prise en soin
· Conflit entre soignant-soigné
· Risque de décès du patient
|
· Multiplier le nombre de caisse de perception des frais
· Mettre sur pied des kits d'urgences à la
disposition des soignants
· Sanctionner toutes les absences non justifiés
|
· La Direction
· Le surveillant général
· Responsable de service
· Le major du service
|
Perte de confiance
|
· Erreur diagnostic
· Détournement des médicaments
· Capitalisme médical
|
· Prolongement du séjour hospitalier
· Multiplication des dépenses
· Persistance de la maladie
|
· faire des formations continues dans optique de renforcer
les compétences du personnel
· sensibiliser le personnel au respect des règles
éthique et déontologique
|
· Direction
· Surveillant général
· Major
· Les responsables des services
|
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médecine traditionnelle en matière de prise en charge des
fractures de membres dans le District Sanitaire de Ouahigouya(Document
inédit). Ecole Nationale de Santé publique, Ouagadougou.
Annexes
Annexe
1 : Guide d'entretien
Renseignements généraux
1) Sexe
2) Age
3) Niveau scolaire
4) Profession
5) Religion
6) Lieu de résidence
7) situation matrimoniale
8) Combien d'enfant avez-vous ?
Les facteurs individuels favorisant les sorties contre
avis médical
9) Quel était le motif de votre
d'hospitalisation ?
10) Quelles sont les difficultés que vous avez
rencontré pendant le traitement ?
11) Qui prend en charge les frais de vos soins depuis votre
admission à l'hôpital ?comment se fait le financement de vos
soins ?
12) Qu'est-ce qui vous a amenez à solliciter une sortie
contre avis médical ?
13) La décision de sortir a été prise
par vous-même, par votre famille, par votre employeur ou bien par une
autre personne ?
14) Quelles sont vos suggestions pour l'amélioration
de la prise en charge des patients dans cet hôpital ?
Les facteurs liés à l'environnement de
soin
14) Avez-vous déjà reçu des soins dans
cet hôpital avant cette maladie ?
15) Comment avez-vous trouvé l'accueil dans cette
structure ?
16)quelle appréciation faites-vous du temps d'attente?
Justifiez-vous.
17) Quelle est votre perception actuelle des soins dans ce
service ?
18) Quel est votre perception du coût des soins ?
19) Quelles sont les informations qui vous ont
été notifiés relatifs aux risques encourus lors de votre
sortie ?
20) comment pouvez-vous qualifier la relation avec le
personnel soignant ?
Facteurs socioculturels
21) A votre avis, à quoi est due votre maladie?
22) Où pouvez-vous recevoir de meilleurs soins?
Annexe 2 : Certificat
éthique du projet de recherche
Université Catholique
d'Afrique Centrale (UCAC)
École des Sciences de la Santé
(ESS)
BP 1110 Yaoundé - Cameroun
contact@ess-ucac.orgTel
:237 242 096 991
Annexe 3 : Notice
d'information
NOTICE D'INFORMATION
INVITATION À PARTICIPER AU PROJET DE RECHERCHE
PORTANT SUR FACTEURS FAVORISANTS LES SORTIES CONTRE AVIS MEDICAL DES
PATIENTS AUX URGENCES
Mme, Mlle, M.
Cette recherche pour laquelle votre participation est
sollicitée porte sur les facteurs favorisants les sorties contre avis
médical. Elle vise à déterminer les raisons qui poussent
les patients à signer une décharge afin de sortir contre avis
médical.
Objectifs
Les objectifs de ce projet de recherche sont de :
Ressortir les facteurs individuels favorisants les sortie contre avis
médical ; Identifier les facteurs environnementaux favorisants les
sorties contres avis médical ; Enumérer les facteurs
familiaux favorisants les sorties contre avis médical des patients aux
urgences.Les renseignements donnés dans cette notice d'information
visent à vous aider à comprendre exactement ce qu'implique votre
éventuelle participation à la recherche et à prendre une
décision éclairée à ce sujet. Nous vous demandons
donc de lire le formulaire de consentement attentivement et de poser toutes les
questions que vous souhaitez. Vous pouvez prendre tout le temps dont vous avez
besoin avant de prendre votre décision.
Tâche
Votre participation à ce projet de recherche consiste
à remplir le questionnaire ci-joint portant sur l'identification des
facteurs favorisants les sorties contre avis médical
Risques, inconvénients, inconforts
En dehors du temps de remplissage du questionnaire qui prend
une demi-heure, aucun autre inconvénient, inconfort ou risque n'est
à déplorer.
Bénéfices
Le bénéfice direct que vous pourrez tirer de la
participation à cette recherche est non seulement de mieux cerner le
phénomène de sortie contre avis médical, mais
également de contribuer au renforcement de la qualité de soins et
de la satisfaction des patients
Confidentialité
Les données recueillies par cette étude sont
soumises à l'exigence de confidentialité. Les résultats de
la recherche, qui pourront être diffusés sous forme
d'articles, de rapport de recherche ou de communications à des
congrès scientifiques, ne permettront pas de vous
identifier.
Les données recueillies seront conservées sur
support numérique dans un disque externe sous leur forme
dénominalisée au domicile du promoteur de l'étude. Il sera
attribué lors de la saisie des données dans les logiciels
d'analyse un code de participant visant à assurer l'anonymat. Les
données seront détruites après la publication finale du
rapport de recherche et des articles; elles ne seront pas utilisées
à d'autres fins que celles décrites dans le présent
document.
Participation volontaire
Votre participation à cette étude se fait sur
une base volontaire. Vous êtes entièrement libre de participer ou
non et de vous retirer en tout temps sans préjudice et sans avoir
à fournir d'explications.
Responsable de la recherche
Pour obtenir de plus amples renseignements ou pour toute
question concernant ce projet de recherche, vous pouvez communiquer avec
Mademoiselle LEKANI FOGANG ELEONORE TECLAIRE GUILENE par courriel à
l'adresse suivante lekanifogangguilene@yahoo.fr ou par
téléphone au 674939425
Question ou plainte concernant l'éthique de la
recherche
Cette recherche est approuvée par le comité
d'éthique de la recherche l'École des Sciences de la Santé
de l'Université Catholique d'Afrique Centrale. Un certificat de
conformité éthique portant le numéro [no de certificat] a
été émis le[date d'émission].
Pour toute question ou plainte d'ordre éthique
concernant cette recherche, vous devez communiquer avec le secrétaire
permanent du comité d'éthique de l'École des Sciences de
la Santé, par téléphone au numéro XXX XXXXXXXXXXXX
ou par courrier électronique
XXXXXXXXXXX.
Université Catholique d'Afrique Centrale (UCAC)
École des Sciences de la Santé (ESS)
BP 1110 Yaoundé - Cameroun /
www.ess-ucac.org
contact@ess-ucac.orgTel
:237 242 096 991
Annexe 4 : formulaire de
consentement
FORMULAIRE DE CONSENTEMENT ECLAIRÉ
Engagement du chercheur
Moi, LEKANI FOGANG ELEONORE TECLAIRE GUILENE, je m'engage
à procéder à cette étude conformément
à toutes les normes éthiques qui s'appliquent aux projets
comportant la participation de sujets humains.
Consentement du participant
Je, _______[nom du participant]_____________, confirme avoir
lu et compris la notice d'information au sujet du projet facteurs favorisants
les sorties contre avis médical des patients aux urgences. J'ai bien
saisi les conditions, les risques et les bienfaits éventuels de ma
participation. On a répondu à toutes mes questions à mon
entière satisfaction. J'ai disposé de suffisamment de temps pour
réfléchir à ma décision de participer ou non
à cette recherche. Je comprends que ma participation est
entièrement volontaire et que je peux décider de me retirer en
tout temps, sans aucun préjudice.
J'accepte donc librement de participer à ce
projet de recherche
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Contact du chercheur:
Courriel :
Téléphone :
|
Date et Signature du participant :
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Date et Signature du chercheur:
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Activités
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Responsable
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Juillet. 2016
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Aout. 2016
|
Sept. 2016
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Oct. 2016
|
Nov. 2016
|
Déc. 2016
|
Janv. 2017
|
Fév. 2017
|
Mars 2017
|
Avril 2017
|
Mai 2017
|
Juin 2017
|
juillet. 2017
|
Aout. 2017
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Choix du thème et recherche des documents
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Validation du thème de recherche
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Recherche documentaire
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ü Rédaction de la problématique
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Rédaction du protocole
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Validation du protocole
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Validation de l'outil de collettes de données
(pré-test)
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Obtention de l'autorisation d'enquête
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Collecte des données
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Dépouillement des données
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Analyse et interprétation des
données
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Discussion des résultats avec la littérature
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Publication des résultats (Soutenance)
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Annexe 5 : Chronogramme
des activités
Annexe 6 : budget de la
recherche
Phase
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Libellé
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Dépenses
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Source
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Revue de la littérature et
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Connexion internet
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40 000
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Auteur
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Documentation
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10 000
|
Rédaction du protocole
|
Transport pré- enquête
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2500
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Rame de papier + bloc note + stylos
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10 000
|
Enquête
|
Appel téléphonique
|
10 000
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Frais de demande de la clairance éthique
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10 000
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Auteur
|
Dépense impression des consentements
éclairés, notice d'information et questionnaires
|
5000
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Soutenance
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Frais de préparatifs
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100 000
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Auteur
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Frais d'impression de 4 exemplaires
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20 000
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Frais d'impression du travail corrigé
|
5 000
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Imprévu
|
20 000
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Total
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232 500
|
Source : auteur
Annexe 7 : Retranscription
de verbatim relatif aux facteurs individuels de SCAM
Code
|
Quelles sont les difficultés que vous avez
rencontrées pendant le traitement
|
Martine
|
« J'ai rencontré beaucoup de
difficultés dont je ne sais même pas comment vous dire. Tout
d'abord j'étais seule auprès de ma mère et comme les
infirmières abandonnaient aussi les malades, il y'avait même pas
moyen de laisser ma mère et d'aller à la maison chercher de quoi
manger, ni même chercher de l'argent. L'autre difficulté
était au niveau du payement des factures qui coûtaient
excessivement chères. Il fallait tout le temps s'aligner en pharmacie
même pendant 1h de temps avant de pouvoir être servi. Je n'avais
plus 5f pour payer les médicaments ni même pour acheter à
manger à la maman et même à moi »
|
Pierre
|
« Moi je n'ai pas eu de difficultés en
tant que telles sauf au niveau de la pharmacie ou les personnels qui y
travaillent sont très lentes ; il faut trop mettre du temps rien
que pour payer une facture. Ce n'est pas bon pour un hôpital comme
cela. »
|
Martin
|
« Pendant le traitement j'ai rencontré
d'énormes difficultés. Là-bas ce n'est pas un
hôpital. En tout cas j'ai eu comme difficulté, le fait qu'on ne me
faisait pas les soins, qu'on m'abandonnait, et que je ne savais pas toujours ce
qui a causé mon mal de pied car ils m'ont abandonné avec le
prélèvement. Le coût était très
élevé et l'autre grande difficulté était le
détournement des médicaments par le personnel.»
|
Calvin
|
« La seule et grave difficulté que j'ai
eu là-bas ma fille c'est au niveau du diagnostic incertain poser sur la
maladie de ma maman et cela après un long séjour de traitement.
Çela veut dire qu'ils font des choses à tâtons et c'est
délicat surtout pour des personnes âgées comme ma
mère, et le médecin se dit qu'on ne peut pas lui reproché
quoi que ce soit. C'est là ma seule difficulté et le fait que mon
épouse se plaignait qu'elle ne veut plus aller payer les
médicaments car elle prenait trop du temps. Tu vois que tout ça
ce n'est qu'une politique de notre pays car on ne veut pas payer les personnes
pour travailler on préfère surcharger une seule personne pour un
travail de trois personnes. »
|
Jeanne
|
Tout était difficile là-bas donc j'ai
rencontré trop de difficultés. D'abord pour avoir les
médecins et infirmiers ce n'est pas facile. Et même quand tu les
vois moindre chose ils te répondent seulement mal. S'il faut même
parler, tout est chers là-bas même les médicaments qu'on
vend à 600francs là-bas coûte 3000 francs.Bref, on ne prend
pas soin des malades là-bas, on les abandonne. Et les personnels
s'expriment très mal aux gardent malades voilà tous mes
difficultés là-bas.
|
Armand
|
« Les difficultés que moi j'ai
rencontré là-bas au centre des urgences c'est d'abord au niveau
de mon plâtre où le médecin a commencé à
rater dès le départ, ensuite l'autre difficulté
était la douleur car celle-ci ne baissait pas du tout vue qu'on m'avait
prescrit que du paracétamol en sirop malgré ma douleur. j'ai eu
des également des difficultés au niveau financier pour refaire le
plâtre ; il fallait repayer sans tenir compte que c'est eux qui ont
d'abord mal fait. Et le personnel là-bas n'était pas facile
à aborder et même à repérer. »
|
Joseph
|
« Les difficultés ne sont pas seulement
pendant le traitement sa commence dès l'arrivée et se poursuit
jusqu'à votre sortie. D'abord la 1ère
difficulté que j'ai rencontrée était de voir mon malade se
tordre de douleur et on me demande d'abord de payer avant qu'on lui donne
quelque chose. Et ensuite c'était avec les infirmier(e)s qui
t'abandonnent et même quand elles arrivent ce sont les problèmes.
Elles vous insultent grave ; la tenue (la blouse) là les prend la
tête. L'autre difficulté était au niveau des moyens ;
là-bas c'est trop cher ; il n'y a pas de petite facture et il faut
qu'on mette même trois personnes à la pharmacie car quand tu pars
pour payer c'est trop saturé. Les médecins aussi là-bas je
ne sais pas s'il y a seulement les jours de consultation, ils ne passent
presque jamais. »
|
.
Code
|
Qui prend en charge les frais de vos soins depuis votre
admission à l'hôpital ? comment se fait le financement de vos
soins.
|
Martine
|
« Pour les frais, c'est moi (proche aidante) qui
m'en occupais ; je suis l'ainé et mes soeurs sont toutes au
village. J'ai utilisé l'argent que j'avais en réserve pour
financer ses soins. Ce n'est pas du tout facile. »
|
Pierre
|
« Pour les frais de l'hôpital, c'est moi
qui en était responsable vue que c'est ma fille. Je n'ai pas de
problème avec ces frais d'hôpital vu que je travail et je suis
assuré dans mon entreprise et ma fille
également »
|
Martin
|
« C'est moi-même qui paye les frais de mon
hospitalisation. Je fais dans le cacao et je travaille à mon propre
compte. Je suis allé à l'hôpital avec le peu que j'avais et
quand on me prescrivait quelque chose je sortais l'argent et je payais sans
problème même comme les factures étaient très
coûteuses. »
|
Calvin
|
« Pour les factures, c'est moi (proche aidant)
qui m'en occupais Je suis son fils unique dont c'est à moi de m'occuper
d'elle. Je sors l'argent de mes propres poches pour payer chaque facture et je
n'ai aucun problème. »
|
Jeanne
|
« C'est mon beau-frère, le mari de ma
soeur (le malade) qui payait tout ; quand il venait il me laissait de
l'argent ou à sa femme pour que je puisse régler ses
factures. »
|
Armand
|
« Je suis un professionnel et c'est moi qui
prend en charge les frais de quoi que ce soit dans ma famille. C'est moi qui
payais les frais de soins. Je paye et mon assurance me rembourse à la
fin. »
|
Joseph
|
« C'est moi (proche aidant) qui prends en charge
les frais de soins de ma femme. Il y'a personne qui peut m'aider à le
faire vu qu'elle-même ne travaille pas. »
|
Code
|
Qu'est-ce qui vous a amenez à solliciter une
sortie contre avis médical ?
|
Martine
|
« J'étais seule à Yaoundé
avec ma mère, les infirmières ne prenaient pas bien soins de ma
mère, elles nous abandonnaient trop, les frais de soins étaient
trop chers.Jen'avais plus rien à manger. Aussi, il fallait que ma maman
suive les séances de prières avec son
prêtre. »
|
Pierre
|
« Ce qui m'a poussé à sortir
contre avis médical était le fait qu'on veuille à tout
prix m'imposer un hôpital où je ne voulais pas alleralors que je
voyais ma fille qui allait déjà mieux. En plus la grande raison
était leur ambulance qui coûtait trop cher et on m'imposait
celle-ci alors que je pouvais réaliser le transfert de ma fille avec mon
propre véhicule.»
|
Martin
|
« Moi j'ai décidé de partir de cet
hôpital parce que tout allait mal là-bas. Je ne sais même
pas si on peut appeler encore cela hôpital. On y vole les
médicaments et même on abandonne le malade s'il n'a pas d'argent
contrairement à ceux qui en ont. Les infirmières insultent les
malade et il y un désordre total.L'autre raison était le fait que
je suis couché, personne ne passe, deux jours sans qu'on ne fasse aucun
traitement sur mon pied (plaie). L'autre raison est liée au coût
de soinqui est insupportable dans cet hôpital. Il faut avoir les pieds
sur terre pour aller là-bas.»
|
Calvin
|
« Moi ce qui m'a poussé à sortir
contre avis médical est le fait que le CURY ne joue pas bien son
rôle des urgences. Il garde les malade là-bas pour longtemps
surtout lorsqu'il constate qu'ils ont un peu d'argent. La grande raison
était au niveau du diagnostic incertain faite sur sa mère. Le
médecin décide d'opérer un malade sans faire un examen de
confirmation. L'autre raison est le fait que j'ai constaté qu'ils
s'intéressent beaucoup trop à l'argent plus que la prise en
charge effective des malades. Ce qui n'encourage vraiment pas de rester
là-bas »
|
Jeanne
|
« Ce qui m'a poussé à
solliciterune SCAM était le fait qu'on nous abandonne dans un box
pendant longtemps sans s'occuper de ma soeur malgré son état.
Ensuite la décision subite d'opérer ma soeur sans aucun examen.
Les médecins et infirmières répondent très mal aux
patients et aux proches, les malades sont abandonnés à
eux-mêmes. Avec tout ça je me suis demander si je devais m'en
sortir avec mon malade en plus qu'on donnait facture sur facture sans
contrôler et ces factures sont tellement chers ; rien est
organisé là-bas, on donne deux factures identiques.»
|
Armand
|
« Ce qui me pousse à sortir est le fait
d'abord que bien qu'on rate mon plâtre, on refait sans tenir compte des
frais, j'ai repayé à nouveau et malgré cela les
médecins et infirmières me parlent mal, ils s'enflamment sur moi
tout le temps, elles ne s'en occupentpas très bien. L'autre raison est
le coût des frais de soin très chers dans cet hôpital
vraiment, il faut revoir ça. Les médecins son rare, on ne les
voit presque jamais. Tout cela m'a poussé à sortir sans leur
autorisation »
|
Joseph
|
« Ce qui pousse à sortir est le fait
d'abord que tous ce que j'ai acheté pour le bloc ait disparu. On a tout
détourné et il fallait racheter encore et lorsque je demande les
infirmières m'insultent. Leur attitude était insupportable.En
plus, je n'avais plus de moyen car j'avais déjà tout
dépensé vu que tout y est cher. De plus, le médecin
après le bloc ne passe plus.»
|
Code
|
La décision de sortir contre avis
médical a été prise par vous-même, par votre famille
par votre employeur ou bien par une autre personne ?
|
Martine
|
« la décision a été prise
par moi-même (proche aidante) »
|
Pierre
|
« La décision était prise par moi
vu que c'est moi qui m'occupe de ma fille et la charge me
revient »
|
Martin
|
« La décision était prise par
moi-même et personne d'autre déjà que j'étais seul
dans cet hôpital, toute ma famille est à
MbamEkim »
|
Calvin
|
« C'est moi (proche aidant) qui ai pris la
décision de SCAM avec ma mère »
|
Jeanne
|
« C'est moi qui décide de sortir contre
avis médical vu l'état de ma soeur et l'allure de
l'hôpital. J'ai appelé son mari, il est venu et accepté
qu'on porte, nous somme allé au CHU »
|
Armand
|
« Oui c'est moi qui ai pris la décision
de partir »
|
Joseph
|
« C'est moi qui ai pris la décision de
sortir contre avis médical avec ma femme »
|
Code
|
Quelles sont vos suggestions pour
l'amélioration de la prise en charge des patients dans cet
hôpital
|
Martine
|
« tout ce que je peux suggérer pour la
prise en charge c'est que les infirmières changent leur comportement,
qu'elles savent qu'elles sont là pour les malades et font vraiment leur
travail. Qu'elles apprennent comment s'adresser aux personnes car lorsque nous
sommes d'abord inquiètes et elles nous insultent, nous abandonnent,
ça nous abat complètement. Je propose qu'au niveau de la
pharmacie qu'on augmente le nombre de personne qui y travaillent,et qu'on
revoie les prix pour les rendre abordable »
|
Pierre
|
« Tout ce que je peux suggérer
là-bas c'est au niveau du coût. De revoir les frais car n'importe
qui ne peut pas se soigner dans cet hôpital vu le
coût »
|
Martin
|
« Que les médecins et les infirmiers
revoient leur comportement envers les malades. Que le directeur de
l'hôpital discute de cela avec eux. Qu'à chaque fois qu'il y a un
problème qu'on fasse remonter cela à l'administration ; je
crois que si à chaque fois on blâme et on punit le personnel, les
mauvaises habitudes vont diminuer. En deuxième position,je
suggère qu'on baisse le coût de prise en charge si non c'est
insupportable aussi. »
|
Calvin
|
« Je ne suggère rien pour cet
hôpital car les praticiens sont conscient de ce qu'ils font et que le
gouvernement sait ce qu'il peut faire pour mettre fin à cela.Les
professionnels se sentent obligés de le faire aussi pour avoir un peu
d'argent vu que leur salaire est très minable. Le gouvernement investit
sur des choses inutiles et laisse de côté ce qui est urgent et
nécessaire.
|
Jeanne
|
« Moi je suggère l'amélioration de
la prise en charge par le respect des patients et le changement de
comportement du personnel. Je suggère également queles chefs
d'unitéssensibilisent les jeunes médecins sur leur attitude.
Qu'ils revoient leur façon de travailler sinon cet hôpital n'en
vaut pas la peine. Il faudrait que l'on revoie le coût des frais des
médicaments et d'hospitalisation, quel'on soigne d'abord le malade car
l'argent peut venir après et enfin revoir le nombre de personne au
niveau de la pharmacie. »
|
Armand
|
« Si je peux suggérer quelque chose c'est
de revoir le système de travail et les frais dans cet hôpital,
apprendre aux brancardiers les premiers gestes de secours car les
médecins ne sont pas toujours présent et recruter les
médecins de qualité car il s'agit là des urgences. Les
infirmières doivent revoir leur qualité de relation avec les
malades car c'est nul. »
|
Joseph
|
« tout est à revoir dans cet
hôpital. Il faudrait réduire les coûts, revoir la
façon de s'exprimer aux malades, augmenter le personnels au niveau de la
pharmacie.»
|
Annexe 8 : Retranscription
de verbatim relatif aux facteurs environnementaux de SCAM
Code
|
Avez-vous déjà reçu des soins
dans cet hôpital ?
|
Martine
|
« Non, c'était m'a toute
1ère fois »
|
Pierre
|
« Non, c'était m'a toute
1ère fois »
|
Martin
|
« Non, c'était m'a 1ère
fois, j'en ai souvententendu parler à la télévision. Mais
ça ne reflète rien de ce qu'ils disent dans la
publicité »
|
Calvin
|
« Non, c'était m'a
1ère fois mon hôpital »
|
Jeanne
|
« Non, c'était m'a toute
1ère fois de me rendre là-bas avec un
malade »
|
Armand
|
« Non, c'était m'a toute
1ère fois d'aller là-bas étant malade. Mais
j'étais allé une fois regarder un ami qui était
hospitalisé toujours dans ce même service. C'est maintenant je
comprends pourquoi mon ami là disait que c'est du n'importe quoi
là-bas »
|
Joseph
|
« Non, c'était m'a toute
1ère fois d'aller dans cet hôpital »
|
Code
|
Comment avez-vous trouvé l'accueil dans cette
structure ?
|
Martine
|
« Moi j'ai trouvé l'accueil très
bien car lorsque tu arrives à l'entrée on prend rapidement ton
malade et on l'amène en salle. Mais ce qui gâte c'est parce que si
tu ne payes pas on ne prend pas en charge ton malade. »
|
Pierre
|
« L'on est très bien accueillit au CURY,
là-bas il y'avait les brancardiers qui récupère le malade
dès l'entrée et le conduit en salle ou il est directement prise
en charge. L'accueil est très bien. »
|
Martin
|
« Pour moi j'ai trouvé l'accueil passable
parce que a mon arrivé, on m'a pris à l'entrée avec la
chaise roulante car je n'arrivais pas à marcher. On m'a amené en
salle. Où sa commencé à être compliquer c'est quand
il faut tout payer avant que le médecin te touche »
|
Calvin
|
« Nous avons été bien accueillis,
la qualité est passable vue que dès l'entrée on
récupère le malade, on l'installe et on fait appel aux
médecins. Le traitement est débuté après la
consultation du médecin. »
|
Jeanne
|
« L'accueil c'est seulement avec les
brancardiers car ils sont très gentils. Mais lorsqu'il laisse le malade
à l'intérieur, il y'a personne pour s'en occuper. Quand les
infirmières arrivent elles disent qu'elles partent chercher le
médecin ; c'est après 30 minutes qu'elles reviennent. La
douleur foudroie ton malade pendant ce temps. Si tu te plains c'est la gueule.
Les médecins viennent quand ils veulent,ilsexigent le paiement avant
tout acte. Donc c'est n'est qu'à l'entré qu'on connait la valeur
des individus. »
|
Armand
|
« J'ai trouvé l'accueil au CURY un peu
bien mais pas de qualité comme cela devait être dans un centre des
urgences. Si le personnel se comportait comme les brancardiers c'est que tout
est bien. Comme je l'ai dit plus haut il faut apprendre les premiers gestes
à ces personnes. Lorsqu'ilsvous prennent, ilsvous conduisent en salle
et là-bas tout devient un peu difficile.Les infirmières m'ont
lavé le pied et m'ont mis quelque chose pour le soutenir et il fallait
maintenant attendre les médecins qui ne viennent pas aussitôt.
Pour moi l'accueil est juste passable. »
|
Joseph
|
« Pour moi l'accueil est je peux dire
passable.Les médecins doivent être en place pour vite prendre en
charge le malade et s'en occuper le plutôt possible. Pour eux c'est payer
d'abord et entre temps le malade souffre. Ils disent que s'il est quitté
à la maison jusque-là ce n'est pas en 10 minutes qu'il va
mourir »
|
Code
|
Quelle appréciation faites-vous du temps
d'attendre ? justifier
|
Martine
|
« le temps d'attente est long car moi je pense
que si on amène un malade aux urgences cela veut dire que c'est vraiment
un cas d'urgence. Ça peut mal tourner, moi j'ai trouvé ce temps
long car quand on nous a installé, le médecin est venu 30 minutes
après et en plus il a commencé à s'occuper 45 minutes
après que j'ai achetéles
thérapeutiques »
|
Pierre
|
« le temps d'attente n'est pas long, j'ai
apprécié quand même parce que quand nous sommes
arrivés immédiatement on s'est occupé de nous, on n'a pas
attendu longtemps. Donc j'ai apprécié »
|
Martin
|
« le temps d'attente est très long car je
pouvais mourir de douleur avant que le médecin ne vienne. J'ai attendu
au moins une demie heure allongé avant qu'il est venu. Mais les
infirmières étaient là à attendre aussi. Pour un
cas d'urgence ce n'est pas bon »
|
Calvin
|
« Je trouve que l'attente n'est pas trop longue
à l'entrée car lorsque je suis arrivé, lorsqu'on a
amène ma mère en salle, les médecins étaient
là et directement ils ont commencé à l'examiner et
m'envoyer acheter le nécessaire. Donc le temps d'attente est
appréciable car il est rapide. »
|
Jeanne
|
« quelle appréciation ? On
n'apprécie pas la qualité là. Au centre des urgences
où il faut vite regarder le malade, c'est plutôt le
contraire.L'accueil est bien à l'entrée car les personnes qui
prennent le malade avec le brancard sont rapides et gentils. Mais une fois
à l'intérieur, c'est une autre
réalité. »
|
Armand
|
« Pour moi je pense que le temps d'attente
était un peu long après qu'on m'ait installé sur la table
car le médecin n'est pas immédiatement arrivé. J'ai fait
au moins 20 min avant qu'il est arrivé et entre temps la douleur
était intense. Je ne m'attendais pas à cela vu que nous sommes
aux urgences. Donc je trouve que ce n'est pas bon. »
|
Joseph
|
« l'appréciation que je peux donner sur
le temps d'attente c'est que c'est mauvais. Ce n'est pas bon, c'est trop long
car il a fallu que je fasse du bruit pour que le médecin vienne voir ma
femme. Comme cela ne suffisait pas,il faut aller s'aligner, payer avant qu'on
commence à prendre soin de ton malade. Je me demande si c'est comme
ça qu'on forme ces médecins.»
|
Code
|
Quelle est votre perception actuelle des soins dans ce
service ?
|
Martine
|
« pour moi je pense que les infirmières
là peuvent bien faire les soins. Elles le font bien lorsque tu es une
personne qui a de l'argent. Mais si tu n'as pas, elles sont négligentes
sur ta prise en charge. »
|
Pierre
|
« pour moi les soins sont bien
administrés par le personnel infirmier, il n'y a pas de reproche
à cela. »
|
Martin
|
« pour moi les soins sont nuls, d'ailleurs les
infirmières négligeait totalement les soins des patients qui
n'ont pas d'argent au détriment de ceux qui en ont. Les
infirmières jeunes d'ailleurs privilégient d'abord les gens qui
ont les moyens. »
|
Calvin
|
« Pour moi je pense que les soins sont bien
faits. Les infirmières font bien leur travail. Mais certains malades se
plaignaient beaucoup et la qualité diagnostic n'est pas
bonne. »
|
Jeanne
|
« la qualité des soins n'est pas bonne du
tout. On croyait se sentir en sécurité hors de danger une fois
à l'hôpital, mais c'est plutôt le contraire, elle voit le
malade quand elles veulent, pourtant le peu de temps qu'elle se concentre elles
le font bien. En plus elles sont toujours presser quand elle sort sur un
malade, ne prend jamais la peine de les écoutés pour moi ce n'est
pas bonne.»
|
Armand
|
« la qualité des soins n'est pas bon pour
moi car les infirmières s'enflamment trop sur les malades au moment des
soins. Elles sont toujours pressées surtout la nuit pour aller
dormir. »
|
Joseph
|
« les infirmières administrent bien les
soins, la qualité est bonne mais elles insultent et traitent mal les
individus. Elles s'intéressent à l'argent et sont tout le temps
absentes. »
|
Code
|
Quel est votre perception du coût des
soins ?
|
Martine
|
« Les soins coûtent
extrêmement chers à la limite insupportables. Pas de petite
facture, le malade n'a même plus de quoi manger. C'est pire dans cet
hôpital. »
|
Pierre
|
« pour moi je pense que les soins sont quand
même chers. Il faut vraiment qu'ils revoient cela sinon les malades ne
peuvent pas supporter ça. »
|
Martin
|
« les soins coûtent trop chers trop
même ; une nuit à 10 000 francs !. Les pauvres
n'ont pas droit à cet hôpital. »
|
Calvin
|
« c'est trop chers surtout que c'est pas tout
cas d'urgence qu'on peut envoyer là-bas, et pour celui-là qui se
débrouille dans la vie il ne pourra pas supporter encore que la maladie
ne prévient pas. »
|
Jeanne
|
« les soins sont trop chers et pour rien
même. »
|
Armand
|
« les soins sont chers ça il faut le
dire. Trop chers même. En un laps de temps tu te trouves à 15 OOO
francs déjà dépensé. Je ne pourrais même pas
me faire opéré là-bas vu ces
coûts-là. »
|
Joseph
|
« Les soins coûtent trop chers. Tout
est chers d'ailleurs là-bas. Rien n'est acceptable, c'est
l'hôpital des riches. Les personnes comme nous ne devraient pas
s'aventurer là-bas. »
|
Code
|
Quelles sont les informations qui vous sont
été notifiés relatifs aux risques en courus lors de votre
sortie ?
|
Martine
|
À ma sortie, le major m'a seulement dit que ma
maman va encore mal. Qu'il ne faudrait pas que je parte avec elle car elle
peut faire une rechute. J'étais bien consciente de cela mais je ne
pouvais plus rester en raison de l'insuffisance de moyens financiers et de
l'absence du soutien familial [.....]. Et c'est ce qui s'est passé car
elle a effectivement fait une rechuteà la sortie et cette
fois-là, elle est entrée dans un coma.
|
Pierre
|
« À ma sortie, aucune information m'a
été donnée personne ne m'a rien dit, sauf qu'une dame m'a
demandé de venir écrire que je sors contre avis médical et
je signe, ce que j'ai fait. »
|
Martin
|
« aucune information ne m'a été
donnée lors de sa sortie, on m'a juste dit de signer dans un registre
que je veux sortir contre avis médical et c'est tout. D'ailleurs ils ont
agi comme s'ils se débarrassaient de moi. »
|
Calvin
|
« À ma sortie aucune information
concernant les risques ne m'a été notifiée.J'ai juste pris
ma mère, j'ai tout payé, j'ai écrit et signé dans
un registre et je suis sorti avec ma mère pour le CHE. Nous sommes
arrivés là-bas et elle en est ressortie sans qu'on ne
l'opère. »
|
Jeanne
|
« quand je sortais avec ma malade on ne m'a rien
dit, je suis juste allé chercher le taxi ; j'ai signé dans
leur registre et j'ai appelé les brancardiers qui m'ont aidé
à transporter mon malade pour le taxi. Nous sommes allés au CHU
où nous avons vécu des scènes identiques. Ça ne
vaut pas la peine dans les hôpitaux, mieux se soigner à la
maison. »
|
Armand
|
« À ma sortie, aucune information ne m'a
été donnée, sauf qu'une dame m'a demandé de venir
écrire et signerque je sors contre avis médical, ce que j'ai fias
c'est tout. »
|
Joseph
|
« Quand j'ai dit que je ne veux plus rester avec
umon malade car je n'ai plus d'argent, on m'a libéré comme si on
se débarrassait de nous, on m'a demandé de rédiger dans un
cahier que je sollicite une SCAM. J'ai fait cela et je suis parti avec ma
femme. On ne m'a rien dit de plus. »
|
Code
|
Comment pouvez-vous qualifier la relation avec le
personnel soignant ?
|
Martine
|
« la raison avec ces gens-là est
très difficile car ils ne te laissent pas bien t'exprimer ou poser bien
ton problème, ils t'étouffent et si tu blague, ils t'insultent et
t'abandonnent avec ton malade. Elles sont très
bizarres. »
|
Pierre
|
« la relation avec les soignants n'est
qu'une relation de type intéressée. Si tu as de l'argent on
veille sur toi, si tu n'en as pas ce sont tes problèmes ; ils vont
le blâmer à chaque fois que tu as un souci. »
|
Martin
|
« la relation avec les soignants n'est qu'une
relation de type intéressée. Si tu as de l'argent on veille sur
toi, si tu n'as pas, ce sont les problèmes, ils vont te blâmer
à chaque fois que tu as un souci. »
|
Calvin
|
« Pour la relation avec les soignants je n'ai
pas trouvé de problème. C'est une bonne relation ; elles se
soumettent aux questions et aux difficultés du patient. Elles sont
polies. »
|
Jeanne
|
« la relation avec les soignants est de
très mauvaise qualité. Les échanges avec les malades ne
ressemblent pas à ce qu'on attend des personnels
soignants. »
|
Armand
|
« La relation avec les soignants-là
n'était pas très bonne car ils avaient toujours tendance à
s'enflammer sur les malades. Pour les médecins on ne peut pas
très vite définir car on ne les voyait même
pas. »
|
Joseph
|
« la relation avec les soignants est très
mauvaise. Lorsque tu demandes quelque chose à l'infirmière, elle
te répond qu'elle est fatiguée et d'autres te répondent en
t'insultant. Tel est le cas avec les médecins. c'est vraiment du
n'importe quoi. »
|
Annexe 9 : Retranscription
de verbatim relatif aux facteurs socioculturels de SCAM
Code
|
A votre avis, à quoi est due votre
maladie ?
|
Martine
|
« Je n'ai aucune idée sur l'origine
de la maladie de ma mère et je croix que elle aussi. Je croix que c'est
parce qu'elle vieillit qu'elle est tout le temps malade. »
|
Pierre
|
« Moi je ne sais pas trop sur l'origine de cette
maladie mais entre-temps je peux penser que c'est due à la chaleur et
à la poussière. C'est tous ce que je peux
dire. »
|
Martin
|
« Je n'ai aucune idée sur ce pied si car
cela à commencer simplement à faire mal, gonfler et ensuite est
survenue cette complicatiot. Je ne peux pas déterminer exactement ce qui
a causé cela. Peut-être j'ai dû traverser quelque chose
qu'on a lancé. Je ne sais pas comme en plus je suis au village et on ne
blague pas là-bas. »
|
Calvin
|
« Moi je n'ai aucune idée sur l'origine
de sa maladie. Je crois que parce qu'elle mange tous même ce qu'on lui
demande de ne pas manger elle mange toujours. Elle a l'habitude d'avoir mal au
ventre. »
|
Jeanne
|
« Je ne sais pas ce qui a due entrainer ce genre
de mal de ventre. Cela a débuté comme ça où c'est
que du poison on ne sait pas car elle n'a jamais eu ce genre de mal de ventre
au point de perdre connaissance. Je croyais qu'à l'hôpital on
devait m'éclaircir là-dessus mais tout ce qu'on a dit c'est que
c'est l'appendicite et qu'on va l'opéré. Voilà que
jusqu'à présent on ne l'a pas opéré et le ventre
est fini. »
|
Armand
|
« je n'ai aucune idée de ce que a
occasionné cette maladie ; peut-être c'est due au fait
qu'elle mange trop les aliments dures. » :
|
Code
|
Où pensez-vous recevoir les meilleurs
soins ?
|
Martine
|
« Je pense que ma maman a besoin et pourra
être bien si elle continue son traitement dans sa maison à
l'Ouest.Elle va continuer un traitement spirituel avec son prêtre
habituel c'ets ce dont elle a besoin à son âge.Le CURY c'est pour
les riches et le personnel n'est pas engagé donc on ne peut pas
s'attendre à quelques choses de meilleur. »
|
Pierre
|
« Quand on est malade chez nous c'est
d'abord à l'hôpital ; je crois que ce n'est qu'à
l'hôpital que je peux avoir les meilleurs soins. »
|
Martin
|
« lorsque j'ai un cas de maladie, je me rend
d'abord à l'hôpital car je pense que c'est le milieu adapté
pour recevoir les meilleurs soinsmalgré les déceptions qu'on y
rencontre. »
|
Calvin
|
« Pour moi lorsque je suis malade ou lorsque
j'ai un cas de maladie, je vais à l'hôpital car pour moi c'est le
meilleur endroit. Et dans ma culture quel qu'en soit le problème de
santé, leur philosophie c'est de sauver avant tout et jusqu'à la
dernière énergie et dernier souffle que ce soit à
l'hôpital ou bien avec les herbes. »
|
Jeanne
|
« Moi je pensais que lorsque je suis malade
c'est à l'hôpital qu'on doit avoir les meilleurs soins mais si
là-bas la vie est plus en danger ça ne vaut pas la peine.
Maintenant je préfère en externes. Je suis malade j'appelle le
médecin à la maison. »
|
Armand
|
« Je pense qu'à l'hôpital je
peux avoir les meilleurs soins mais la guérison ne peut pas être
rapide comme chez le masseur car il s'agit de l'os qui est touché. A
l'hôpital je pourrai faire même 6 mois alors que le masseur peut
même masser en un mois ou deux et tu guerris. Et les masseurs sont plus
engagés et plus sûre dans leur travaux que les
médecins »
|
Joseph
|
« bien que je suis vraiment dessus je persiste
à penser que c'est à l'hôpital que je peux avoir les
meilleurs soins. »
|
Table des matières
SOMMAIRE
i
Remerciements
iii
Liste des Tableaux
v
Liste des figures
vi
Liste des annexes
vii
Liste des abréviations, Sigles et
Acronymes
viii
Résumé
x
Abstract
xi
Introduction
1
Chapitre
1 : État de la question
3
1.1 Contexte
4
1.2 Problème
7
1.3 Problématique
8
1.4 Intérêt de la recherche
9
Chapitre
2 : Cadre théorique de l'étude
11
2.1 Définition des concepts
12
2.2 Patient admis aux Urgences
12
2.3 Facteurs de sortie contre avis
médical
12
2.3.1 Les facteurs individuels favorisants
les sorties contre avis médical.
12
2.3.2 Les facteurs liés à la
structure de soin
13
2.3.3 Les facteurs socioculturels
16
2.4 Sortie contre avis médical
17
2.4.1 Typologie des sorties contre avis
médical
18
2.4.2 Conséquences des sorties contre
avis médical
19
Chapitre
4 : Approche Méthodologique
21
3.1 Présentation du lieu de
l'étude
22
3.1.1 Historique
22
3.1.2 Situation géographique
22
3.1.3 Mission
23
3.1.4 Ressources de la structure
23
3.1.5 Description de service
25
3.1.6 Organisation du service
27
3.2 Justification du choix du lieu de
l'étude
28
3.3 Méthodologie
28
3.3.1 Type de recherche
28
3.3.2 Méthode de recherche
28
3.3.3 Populations d'enquête
28
3.3.4 Critère du choix des
informateurs
29
3.3.5 Technique d'échantillonnage
29
3.3.6 Collecte des données
29
3.3.7 Analyse des données
30
3.3.8 Considérations
éthiques
30
3.3.9 Rigueur scientifique
31
3.3.10 Limites de l'étude
31
3.3.11 Communication des
résultats
31
Chapitre
4 : Présentation et analyse des résultats
32
4.1 Caractéristiques
sociodémographiques des participants
33
4.2 Les facteurs individuels favorisant les
sorties contre avis médical
34
4.3 Facteurs liés à
l'environnement de soins
39
4.4 Facteurs socio-culturels
45
Chapitre
5 : Synthèse et discussion des résultats
49
5.1 Données relatives à la
présentation générale des enquêtés
50
5.2 Les facteurs individuels favorisant les
sorties contre avis médical
51
5.3 Données relatives aux facteurs
liés à l'environnement de soin
52
5.4 Données relatives aux facteurs
socio-culturels
56
Conclusion
58
Suggestions
60
Références
62
Annexes
I