I.CONTEXTE ET JUSTIFICATION
1.1. CONTEXTE
Le taux de fertilité de l'Afrique subsaharienne est
l'un des plus élevés au monde, avec en moyenne 5,2 naissances par
femme. La population passera ainsi de 778 millions à 1,2 milliard entre
2007 et 2025, même avec la propagation de la transmission du VIH. [4].
Pendant ce temps, les complications liées à la grossesse,
à l'accouchement, la mortalité maternelle et néonatale et
les infections sexuelles continuent à affecter les femmes et les
nouveau-nés.
La Mauritanie est au 149e rang sur 187 selon le
classement basé sur l'indice de développement humain (IDH). Sa
population totale est estimée à 3.541.540 habitants dont 44% sont
âgés de moins de 18 ans. Avec un accroissement annuel de 2,4% ; la
Mauritanie est un pays à forte fécondité car l'indice
synthétique de fécondité est de 4,7 enfants par femme [5].
Les taux de mortalité infantile et maternelle, respectivement
estimés à (74%o) et 626 pour 100.000 naissances vivantes et le
taux de prévalence contraceptive est de 11,4%. Les taux de
fécondité des adolescentes et de grossesses précoces sont
respectivement de 71 pour mille, et de 23, 6% [6].
Le Brakna est considérée comme l'une des
régions des plus pauvres du pays. Elle est subdivisée en cinq (5)
moughaatas. En matière de santé, la région dispose d'un
centre hospitalier et de cinq (5) centres de santé dont trois(3) de type
A (Boghé Bababé et Magtaa Lahjar).
La circonscription sanitaire de Moughaata(CSM) de
Boghé, dont les structures desservent les populations de la moughaata et
celles des localités frontalières du Sénégal, sont
moins sollicitées en terme de santé de la reproduction. Le centre
de santé de Boghé offre, toutes les méthodes modernes de
contraception à l'exception de la stérilisation chirurgicale ;
les postes de santé fonctionnels offrent également des pilules et
des préservatifs, mais la demande de la PF demeure très basse. Le
taux d'utilisation en SR/PF qui était de 24 % en 2012, régresse
malgré l'existence d'un plateau technique pouvant répondre
à la plupart des besoins en PF [7].
1.2 . JUSTIFICATION DE L'ETUDE
Lorsqu'une parturiente fait un travail dystocique, c'est tout
le réseau familial qui est activé, créant ainsi un
absentéisme professionnel et occasionnant d'importantes pertes
économiques pour la famille et pour la communauté ; et si une
femme enceinte est à évacuer de Boghé à Nouakchott,
il faut qu'elle passe obligatoirement à l'hôpital d'Aleg qui n'est
pas obstétricalement mieux outillé que la maternité
Boghé, générant ainsi l'un des trois retards voire le
décès avant d'arriver à destination.
Pourtant, ces situations peuvent être
évitées, si les individus, les familles, les communautés
et les décideurs respectaient un certains nombre de principes notamment
le calendrier des CPN et l'adoption des méthodes contraceptives
appropriées. Mais dans tels milieux, les habitants
préfèrent tout, sauf la planification familiale, ne faisant pas
des us et coutumes locales ou bien parce que d'aucun croit que la PF peut
conduire, les femmes à l'infidélité. Plusieurs
stratégies de la SR, concernant les hommes, ont été
élaborées jusqu'à présent, mais sans avoir eu la
chance d'être appliquées en vue de faire adhérer les
communautés à la PF. C'est pourquoi nous voulions savoir, si les
actions ainsi proposées à la cible « Homme »
correspondent bien à ses besoins de connaissances et de pratiques pour
adhérer effectivement à la SR/PF.
Des plans opérationnels annuels (POA) en IEC/CCC en SSR
sont élaborés, mais dans les faits, leur mise en oeuvre n'a
jamais été effective en raison de l'absence d'informations sur
les besoins à satisfaire en lien avec l'utilisation des services de
PF.
Enfin cette étude est pertinente par le fait même
qu'aucune recherche antérieure, ciblant les hommes dans le domaine de la
planification familiale, n'ait jamais été menée en
Mauritanie.
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