2.2. Interprétation des résultats.
Après l'analyse de nos résultats, nous avions
obtenu l'équation de régression. Il est nécessaire pour
nous, de préciser cette équation, avant d'expliques les
différentes données qui s'y trouvent dans cette équation
de régression.
2.2.1. Présentation del'équation de
régression à expliquer. L'équation obtenue qui nous
permettra de vérifier notre hypothèse est la suivante :
Yit=0,2715293+1,156981Yt-1+1,440718X1i,t+0,463707X3i,t-10,42271X4i,t-40,12117X6i,t+€it
Avec i = 1, 2, 3, 4, 5, 6 et t = 1à 6
Nous avions précisé plus haut que les variables
explicatives qui se retrouvent dans l'équation, sont celles qui sont
significatives. Le modèle étant à constante commune ou
unique, il n'y a donc pas d'effet individuel propre à chaque banque. Ce
qui traduit une certaine homogénéité du comportement des
différentes banques face au phénomène de
surliquidité.
Après cette équation, nous passons maintenant
à l'explication de celle-ci pour enfin tirer une conclusion, si plus une
banque est sur liquide, plus elle a une bonne gestion de ses risques.
2.2.2. L'explication de l'équation de
régression.
Etant donné que l'objectif de ce chapitre est de
vérifier par l'étude empirique, si plus une banque est sur
liquide, plus elle a une bonne gestion de ses risques. D'après les
résultats que nous avions obtenus, nous constatons que la variable de
surliquidité est significativement expliquée par : Yt-1 ; X1 ; X3
; X4 et X6. En d'autres termes, les principales variables explicatives de la
surliquidité bancaire pour notre étude sont : la variable
retardée de la
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
surliquidité d'une période ; le risque de
crédit ; la structure de crédits octroyés par la banque et
la proportion de prêts concentrée aux particuliers pour une
année.
Nous constatons que l'importance de risque de crédit
est un facteur explicatif de la surliquidité bancaire. Nous l'avions
représenté par X1 et c'est le ratio créances compromise,
douteuses et impayées/ total des crédits. Lorsque ce ratio
s'accroit, le risque de crédit augmente aussi, car ce ratio
représente la proportion des prêts octroyés aux clients,
qui risque ne pas être récupéré. Pour notre
étude, il ya 98,1% de chances que la surliquidité bancaire soit
expliquée par le risque de crédit. Nous pouvons aussi remarquer
que le coefficient de X1, est le plus élevé, soit 1,440718. Son
signe positif nous démontre que le risque de crédit et la
surliquidité évoluent dans le même sens. C'est ainsi que
Wamba et Tchamambé-Djiné, (2002) cités par Wanda (2007),
ont affirmé que dans un contexte camerounais marqué par une
asymétrie de l'information forte due à une faible
lisibilité des emprunteurs, la relation banque-client semble
privilégier l'exigence des garanties au détriment des
mécanismes incitatifs classiques édifiés par la
littérature17 et relatifs à la
régularité des remboursements antérieurs, à la
fiabilité de la structure financière et à la
lisibilité des projets à valeur actuelle positive. Selon Wanda
(2007), l'insécurité contractuelle entre le banquier et son
client, l'absence d'un marché financier disciplinaire des dirigeants et
le caractère familial de bon nombre d'entreprises sont des indices
supplémentaires du risque de défaut de remboursement qui
n'encouragent pas les banques à octroyer facilement les crédits,
mais qui augmentent davantage leurs liquidités.
Nous pouvons alors conclure que la surliquidité des
banques camerounaises, d'après notre population et notre période
d'étude est majoritairement déterminée par le risque de
crédit, parce que qu'elles veulent bien gérer les risques
auxquelles elles sont exposées. Et l'un de ces risques le plus important
est le risque de crédit. Ce qui permet de dire que la
surliquidité bancaire est un catalyseur pour l'économie
camerounaise, car cette économie est financée par le
système bancaire, le marché financier camerounais ne fonctionnant
pas comme il se doit. Ainsi avoir un système bancaire saint et solide et
liquide où le risque de crise que nous avions connu dans les
années 1980 est faible, est chose très importante pour
l'économie camerounaise. C'est à partir d'un système
bancaire saint, solide et liquide que le Cameroun pourra connaitre une
croissance élevée et pouvoir espérer être
émergent à l'horizon 2035. Ce qui nous montre les effets positifs
de la surliquidité bancaire qui est souvent vue que du coté
négatif dans la littérature. Le
17 1Pour l'essentiel, la relation banque- entreprise
s'analyse dans le cadre édicté par la théorie positive de
l'agence (Jensen et Meckling, 1976), la théorie des coûts de
transaction (Williamson, 1975), la théorie du signal (Jacquillat et
Levasseur 1982) ainsi que la confiance (Morgan et Hunt, 1994). Cet arsenal
théorique justifie la nature des relations entre l'entreprise et son
créancier à travers les problèmes d'asymétrie de
l'information, du degré d'intangibilité des transactions et de la
récurrence de ces transactions.
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
graphique ci-dessous nous permet de visualiser
l'évolution de cette surliquidité par banque de 2006 à
2010.
Graphique 2 : Présentation de
l'évolution du ratio de surliquidité par banque de 2006 à
2010.
Graphs by Id
2006 2007 2008 2009 20102006 2007 2008 2009 20102006 2007
2008 2009 2010
4
1
Année
2
5
3
6
SOURCE: Auteur à partir des investigations
menées.
Le chiffre 1 représente l'Afriland First Bank ; le 2
c'est la BICEC ; le 3 c'est l'Ecobank ; le 4 c'est la SGBC ; le 5 c'est la CBC
Bank ; et le 6 c'est la NFC Bank.
D'après notre équation, nous constatons que la
variable qui a le paramètre le plus élevé derrière
celui du risque de crédit, c'est celui de la variable de
surliquidité retardée, qui est de 1,156981. Son signe
étant positif, cela signifie que cette variable Yt-1
évolue dans le même sens que la surliquidité de la
période t. Cela veut dire que le fait qu'une banque soit sur liquide
à la période t-1 la pousse aussi à
devenir sur liquide à la période t.
Dans ce chapitre 2 qui fini, nous avions eu pour objectif de
faire une étude empirique sur 6 banques camerounaises, pour la
période de 2006 à 2010. Ainsi nous avions présenté
la méthodologie qu'on devait utiliser. Cette présentation de la
méthodologie nous a amené à
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
présenter la période de l'étude, la
population cible, les variables de l'étude et le modèle
statistique. Ensuite nous avions présenté les résultats
obtenus et nous les avions interprétés. Ce qui nous a permis de
constater que la surliquidité bancaire du Cameroun pour les banques qui
ont été étudiées et pour la période de
l'étude est majoritairement déterminé par la gestion du
risque de crédit. Ce qui nous a permet de conclure que cette
surliquidité est un catalyseur pour l'économie camerounaise car,
elle permet de rendre le système bancaire saint et solide. Et, comme ce
système bancaire est le carburant de l'économie camerounaise, du
fait du marché financier camerounais embryonnaire. Ainsi, rendre le
système bancaire camerounais saint et solide, permet de dire que cette
surliquidité a des effets positifs pour cette économie et non ce
que la littérature a toujours considéré cette
surliquidité, comme négative pour l'économie. Alors nous
pouvons dire que plus une banque est sur liquide, plus elle a une bonne gestion
de ses risques, car nous avions constaté que plus le risque de
crédit augmente pour une banque, plus la surliquidité de cette
banque augmente.
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Dans cette partie qui s'achève, il a été
question pour nous de vérifier l'hypothèse que nous avions
émise selon laquelle, plus une banque est sur liquide, plus elle a une
bonne gestion de ses risque. Ceci était émise comme
hypothèse, parce qu'on avait pour objectif d'étudier la
portée de la surliquidité bancaire sur l'économie
camerounaise. En d'autres termes, savoir si cette surliquidité bancaire
est un catalyseur ou un frein pour l'économie camerounaise. Ainsi, nous
avions présenté une théorie qui n'était pas unanime
car certains auteurs affirmaient que la surliquidité des banques est
déterminée par la bonne gestion des risques auxquels, les banques
sont exposées. Mais d'autres auteurs par contre, affirmaient que
d'autres déterminants autres que la gestion des risques sont à
l'origine de la surliquidité des banques, qui peuvent être soient
internes ou externes aux banques. Pour pouvoir tirer une conclusion à
cette controverse, il a été utile pour nous de mener une
étude empirique sur 6 banques camerounaises sur la période allant
de 2006 à 2007. Après, les résultats obtenus nous ont
montrés que la surliquidité des banques camerounaises
était majoritairement déterminée par la gestion du risque
de crédit et dont des risques en général. A ce niveau,
nous avions pu conclure que la surliquidité bancaire est un catalyseur
pour l'économie camerounaise, parce qu'elle permet de garder le
système saint et solide, ce qui permet à l'économie
camerounaise de bien se financer sans risque de crise financière et
bancaire. Ce qui amène à dire que cette surliquidité a des
effets positifs sur l'économie et conclure par là que, plus une
banque est sur liquide, plus elle a une bonne gestion de ses risques.
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