UNIVERSITÉ DE YAOUNDE II- SOA BP : 1365
Yaoundé BP : 18 Soa
Tél. : (+237) 22 21 34 04 / fax : 77 99 14
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THE UNIVERSITY OF YAOUNDE
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www.uy2-soa.com E-mail :
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FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION BP: 1365 - YAOUNDE CAMEROUN Tél.: (+237) 22 06 26
98/ Fax: 22 23 84 28
FACULTY OF ECONOMICS
AND MANAGEMENT PO.BOX: 1365 - YAOUNDE CAMEROON Tel.: (+237)
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU
CAMEROUN
Mémoire présenté en vue de
l'obtention du diplôme de Master recherche
Option : Comptabilité et Finance
Par :
MBAMA Pierre Claude
(Titulaire d'une licence en Sciences Economiques et de
Gestion)
Sous la direction de :
Pr. Robert WANDA
Agrégé des Sciences de
Gestion UNIVERSITE DE YAOUNDE II-SOA
AVERTISSEMENT
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
I
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
L'Université de Yaoundé II n'entend
donner aucune approbation ou improbation aux opinions émises dans ce
mémoire. Celles-ci doivent être considérées propres
à leur auteur.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
II
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
SOMMAIRE
PAGES
AVERTISSEMENT I
DEDICACE IV
REMERCIEMENTS V
RESUME VI
ABSTRACT VII
ABREVIATIONS ET SIGLES VIII
LISTE DES TABLEAUX X
LISTE DES GRAPHIQUES XI
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE : SURLIQUIDITE BANCAIRE ET GESTION DES
RISQUES
PAR LES BANQUES . 11
Chapitre 1 : Surliquidité bancaire : Un
phénomène déterminé par le niveau de gestion de
risques par une banque 14
Section 1 - Présentation des différents risques
auxquels les banques sont exposées 15
Section 2 - Fondements théoriques sur la relation entre
la surliquidité bancaire et la gestion des
risques par une banque 24
Chapitre 2 : Analyse méthodologique et
présentation des résultats sur la relation entre la
surliquidité bancaire et la gestion des risques
par les banques au Cameroun 38
Section 1 - Présentation de la méthodologie de
l?étude 38
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III
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Section 2 - Surliquidité bancaire : une
conséquence d'évitement du risque par les banques au
Cameroun .46
DEUXIEME PARTIE : SURLIQUIDITE BANCAIRE ET EXCLUSION
BANCAIRE DES
PARTICULIERS PAR LES BANQUES .54
Chapitre 3 : L'exclusion bancaire des particuliers :
Quelle relation entretient-elle avec le
niveau de surliquidité d'une banque ?
56
Section 1 - Les modalités d'ouverture d'un compte et
types de dépôts bancaires 56
Section 2 - Fondements théoriques sur la relation entre
la surliquidité bancaire et l'exclusion
bancaire des particuliers par les banques .66
Chapitre 4 : Relation entre surliquidité bancaire
et exclusion bancaire des particuliers par
les banques au Cameroun 77
Section 1 - Présentation de la méthodologie de
l'étude 78
Section 2 - L'exclusion bancaire des particuliers : une cause
indéniable de la surliquidité des
banques au Cameroun 85
CONCLUSION GENERALE 94
BIBLIOGRAPHIE 99
ANNEXES 106
TABLE DES MATIERES 109
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IV
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
DEDICACES
A
Mon feu père, MBIDA BELLA MARTIN et à Ma
mère ANDONG BITA
AUGUSTINE.
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V
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
REMERCIEMENTS
Nous remercions d'abord le Dieu tout puissant qui nous a
accordé sa grâce et la santé pour la réalisation de
ce travail.
Nous remercions par la suite tous ceux, qui de loin ou de
prêts ont contribué à la réalisation de ce travail
principalement :
Au Pr. Robert WANDA, Agrégé des
Sciences de Gestion et Coordonnateur du Master II Recherche en
Comptabilité et Finance, qui a accepté de superviser ce travail.
Il était là pour nous conseiller, il était disponible
à chaque fois pour nous recevoir, orienter et à cadrer notre
travail de recherche et c'est grâce à lui que nous avions eu la
grande partie de notre documentation.
Au Directeur Général de la Recherche
Extérieur du Cameroun, Monsieur EKO EKO Léopold Maxime
pour son soutien inestimable. C'est grâce à lui, que la
réalisation de travail a pu être possible. Il a toujours
été attentif à nos besoins, malgré son emploi de
temps chargé, il était toujours disponible à nous
écouter. Nous saluons la grandeur d'esprit de ce grand monsieur.
A la grande famille EKO EBOGO Dieudonné Maxime
qui nous a beaucoup soutenue dans la réalisation de ce travail,
plus précisément : MEDOU EKO Jean Gaston, TIKA EKO
Norbert Philémon, EKO EKO Jean Jacques et ZE EKO Pierre César
qui a été pour nous la porte d'entrée de cette
famille.
A toute ma famille pour leurs soutiens et encouragements, plus
précisément : AVOMO Hélène Arlette, NDONO
Bertran, AWOUDA Chantal, BOLO Patrick Roger, ONDOUA Damien Boris, MENGUE
Salomé Nadège, DJOBO Christelle Laurence sans oublier
KOMO Christiane Martiale et MBOGSI Dieudonné
qui m'ont permis de connaitre le chemin de l'université.
A mes neveux et nièces : Leslie, Camille,
Steve, Axel, Bambina, Charles, Yasmina, Carlos et Carla.
A mes amis, plus précisément : Monsieur
MBIDA ZOLO Hilaire, MVODO ANYOUZOA Jean Paul, OWONO Fabrice Parfait,
NDONGO EKOM Michel Valery, BAROUWA Yayé et NDONG
Sébastien Bertrand.
A tous les étudiants de Master II recherche
Comptabilité et Finance de la promotion 2012-2013 pour leur
collaboration et leur sympathie.
Un remerciement particulier à Maman OMGBA
Constance pour tous ce qu'elle a fait pour moi.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
VI
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
RESUME
Le Cameroun, pays de la CEMAC, en trois décennies est
passé d'un contexte de crise bancaire exacerbée à une
surliquidité bancaire amplifiée. Pour certains auteurs, cette
surliquidité est à l'origine de la faible croissance
économique que connait le Cameroun depuis quelques années. Nous
nous proposons alors dans ce travail de déterminer les enjeux de cette
surliquidité bancaire sur l'économie du Cameroun. En d'autres
termes, savoir en quoi cette surliquidité bancaire peut-elle être
un catalyseur ou un frein pour cette économie. L'étude qui
englobe un panel de six banques sur une période de cinq ans
s'attèle à mettre en évidence les effets positifs et
négatifs de la surliquidité bancaire sur l'économie
camerounaise. Il est question pour nous de d'élucider les
différents déterminants de la surliquidité pour
évaluer ces effets positifs et négatifs. Les résultats
sont obtenus en utilisant le modèle dynamique par la méthode des
moments généralisés (MMG) et nous permettent de dire que
la surliquidité bancaire au Cameroun de 2006 à 2010 est
majoritairement expliquée par la gestion du risque de crédit qui
explique à 98,1% cette surliquidité. Cette gestion de risques
permet de réduire voire éliminer le risque de crise bancaire. Ce
qui montre que cette surliquidité est un catalyseur de l'économie
car elle a des effets positifs sur cette économie. Par contre, nous
constatons aussi que les banques camerounaises sont sur liquides parce qu'elles
n'octroient pas de crédits de façon suffisante aux particuliers.
Mais aussi, nous constatons que le fait que les banques soient sur liquides ne
les encourage plus à étendre leur pénétration
géographique qui est évaluée par le nombre d'agences
bancaires pour chaque banque. Ce qui entraine une exclusion bancaire des
particuliers et freine l'économie du Cameroun.
Mots clés : Crise bancaire,
surliquidité bancaire, croissance économique, modèle
dynamique, modèle de moments généralisés, risque de
crédit, exclusion bancaire.
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VII
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
ABSTRACT
Cameroon, a CEMAC country in three decades has moved from a
context of excess bank liquidity crisis, to an amplified excess bank liquidity.
For certain authors, this excess of liquidity is the origin of the weak
economic growth, which Cameroon has faced for many years. We propose therefore
in this study, to determine the risks of excess bank liquidity on the
Cameroonian economy. In other words we want to know how this excess bank
liquidity can be a catalyst or restraint for this economy. The study which
includes the panel of 6 banks during a period of 5 years is interested in
showing the positive and negative effects of excess bank liquidity on the
economy of Cameroon. It is therefore important for us to elucidate the
different determinants of excess liquidity to evaluate its positive and
negative effects. The results are obtained using the dynamic model by the
general moment method and permits us conclude that excess bank liquidity in
Cameroon from 2006- 2010 is mostly explained by the risk management of credits
which explains this by 98.1%. This risk management permits the reduction or
even elimination of risk bank crisis. This shows that the excess liquidity is a
catalyst to the economy because it has positive effects on economy. On the
other hard, we notice that Cameroonian banks have excess liquidity because it
does not give out loans in a sufficient manner to individuals. But we also
notice that the fact that bank has excess liquidity does not encourage them to
expand their geographic penetration which is evaluated by the number of banking
agencies, for each bank. This leads to a bank exclusion of individuals and
delays the economy of Cameroon.
Keywords: Financial crisis, bank excess
liquidity, economic growth, dynamic model, general moment method (GMM), credit
risk, bank exclusion.
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VIII
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
ABREVIATIONS ET SIGLES
AMA : Advanced Measure Approach.
BAC : Banque Atlantique du Cameroun.
BIA : Basic Indicator Approach.
BICEC : Banque Internationale du Cameroun pour
l?Epargne et le Crédit.
CA SCB : Crédit Agricole SCB.
CB : Citibank Cameroun.
CEL : Compte d?Epargne Logement.
CER : Contrepartie, Exploitation,
Récupération.
DAB : Distributeur Automatique de Billets.
DAT : Dépôts à Terme.
DAV : Dépôts à Vue.
DSF : Déclaration Statistique et
Fiscale.
EAD : Exposure At Default.
EBC : Ecobank Cameroun.
EL : Expected Loss.
ETC : Etablissement Teneur de
Comptes. FIBEN : Fichier Bancaire des Entreprises.
FICOBA : Fichier des Comptes Bancaires.
GMM : General Moment Method.
IDE : Investissement Direct Etranger.
IMA : Internal Measure Approach.
IRB : Internal Ratings Based.
LDA : Loss Distribution Approach.
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IX
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
LDD : Livré de Développement
Durable.
LEP : Livré d?Epargne Populaire.
LGD : Loss Given Default.
MCO : Moindres Carrés Ordinaires.
MMG : Méthode des Moments
Généralisés.
NFC : Nation Financial Crédit.
OCDE : Organisme de Coopération et de
Développement Economique.
PD : Probabilité de Défaut.
PEA : Plan d?Epargne en Action.
PERP : Plan d?Epargne Pour la Retraite.
PIB : Produit Intérieur Brut.
PME : Petites et Moyennes Entreprises.
PNB : Produit Net Bancaire.
SA : Standard Approach.
SCBC : Standard Chartered Bank Cameroon.
SGBC : Société
Générale des Banques du Cameroun.
UBA : United Bank for Africa.
UBC : Union des Banques du Cameroun.
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X
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Notation externe .18
Tableau 2 : Les différentes banques en
activité au Cameroun au 31/12/ 2010 .40
Tableau 3 : Récapitulatif de la
surliquidité des 6 banques de l'étude de 2006 à 2010
.42
Tableau 4 : Les résultats de l'analyse
47
Tableau 5 : Présentation des
prêts octroyés aux particuliers par les 6 banques
camerounaises 81
Tableau 6 : Les principaux résultats
de l'analyse 86
LISTE DES GRAPHIQUES
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XI
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Graphique 1 : Représentation de la
surliquidité pour les 6 banques de l'étude en 2010 43
Graphique 2 : Présentation de
l'évolution du ratio de surliquidité par banque de 2006
à
2010 ..51
Graphique 3 : Niveau de prêts aux
particuliers par chacune des 6 banques de l'étude en
2010 82
Graphique 4 : Représentation des
prêts aux particuliers par banque de 2006 à 2010 .90
Graphique 5 : Représentation de la
pénétration géographique et démographique des
banques de
2006 à 2010 91
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
INTRODUCTION GENERALE
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1
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
2
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
La liquidité d'une banque peut se définir comme
la capacité d'une banque à faire face à ses obligations de
trésorerie suivant leur échéance (Valla et al 2006). La
littérature bancaire propose deux définitions de cette
liquidité bancaire. Au sens strict, la liquidité bancaire est la
liquidité qui est nécessaire pour satisfaire les demandes de
retraits de fonds à court terme provenant des épargnants. Au sens
large, cette liquidité est assimilée à la liquidité
de marché1. Valla et al (2006) proposent des indicateurs de
liquidité basés sur les actifs des bilans bancaires. Ces
principaux indicateurs sont : la gestion de la trésorerie et les
opérations interbancaires, titres acquis dans le cadre des
opérations de prise de pension, titres de transaction, titres
d'investissement auxquels on ajoute les engagements de refinancement hors
bilan. A cette définition de liquidité bancaire basée sur
les actifs des bilans bancaires, l'on peut ajouter celle proposée par
Poole(1968) et Batlensperger(1980).
Le modèle de gestion des ressources de Poole(1968) et
Batlensperger(1980), qui a fait l'objet de nombreuses applications aussi bien
dans les économies développées qu'en développement,
est fondé sur une définition de la liquidité basée
sur les réserves et les dépôts des banques. En effet, dans
le cadre de leur activité d'intermédiation, les banques sont
tenues de procéder à des ajustements de leurs portefeuilles aussi
bien sur le marché monétaire qu'auprès de la banque
centrale (Severin Yves Kamgna and Houdou Ndombenda). Ces ajustements
s'expliquent aussi bien par d'éventuels retraits inopinés des
ménages que par le respect des normes réglementaires. Pour
simplifier la compréhension, d'autres auteurs apprécient cette
liquidité à travers le comportement des réserves libres
des banques, qui sont des encaisses, des dépôts des banques en
compte courant ainsi que des placements auprès de la Banque Centrale.
En dehors de ces définitions purement comptables,
d'autres auteurs ont proposé une définition de la
liquidité fondée sur les agrégats monétaires
(Gouteron et Szpiro, 2005 ; Bruggeman, 2007). Gouteron et Szpiro (2005)
définissent la liquidité bancaire à partir de trois
indicateurs, qui sont : le ratio monnaie sur PIB nominal ; le ratio
crédit sur PIB nominal et enfin l'évolution du taux
d'intérêt.
Afin de mieux cerner les éléments qui rentrent
dans la définition de la liquidité bancaire, Valla et al (2006)
proposent un indicateur de la liquidité basé sur les flux
nominaux et
1 La liquidité de marché est la
capacité d'une banque à liquider un actif non monétaire
dans le cadre d'une action en dernier ressort afin de lever des fonds en
monnaie banque centrale (Valla et al 2006)
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
3
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
idiosyncratique2. Ces flux bruts de
liquidité sont élaborés par agrégation des
variations positives et négatives des encours des éléments
d'actifs (gestion de la trésorerie et opérations interbancaires,
titres acquis dans le cadre d'opérations de pension titres de
transaction, titres d'investissement et les engagements de refinancement hors
bilan) du bilan de chaque banque. Les flux nominaux de la liquidité
bancaire sont la somme des taux de croissance de la liquidité de chaque
banque par rapport à zéro, mais pondéré par les
parts de marché, alors que les flux idiosyncratiques par contre sont la
somme des taux de croissance de la liquidité de chaque banque.
Cette mesure de la liquidité bancaire qui porte
exclusivement sur les éléments de l'Actif de la banque est
critiquable en ce sens qu'elle ne prend pas en compte les
éléments du Passif de la banque (Severin Yves Kamgna and Houdou
Ndombendia, 2008). En effet, malgré l'intensification des mouvements des
capitaux, la gestion de la liquidité ne se limite pas seulement aux
seules opérations relatives aux acquisitions et cessions d'actifs en vue
de satisfaire les exigences de rentabilité et de financement de
l'économie au sein d'une banque, mais aussi assurer l'
exigibilité des dépôts collectés auprès des
ménages.
Afin de remédier aux exigences de rentabilité et
de contraintes réglementaires, la mesure de la liquidité
fondée sur la gestion des réserves bancaires trouve son
utilité d'intervenir. Mais la question de la liquidité bancaire
n'est importante que lorsqu'on constate que l'économie ou le
système bancaire est soit en situation de surliquidité ou en
déficit de liquidité. La situation de surliquidité est
celle qui préoccupe beaucoup plus les Economistes, les Financiers et
même les autorités monétaires, car elle est incompatible
à long terme avec l'objectif de stabilité de prix, mais aussi
à l'objectif de développement des entreprises par ricochet
à celui de développement économique.
La situation de surliquidité a longtemps
préoccupé les entrepreneurs et même les Financiers. Cette
situation rend difficile la mise en oeuvre des politiques de
développement économique et conduit à l'augmentation de la
pauvreté dans un pays. Cette surliquidité peut être vue
sous deux angles : excès de liquidité systémique ou
excès de réserves. Elle est généralement
perçue dans la littérature bancaire comme l'écart entre le
total des actifs liquides et le total des actifs liquides
réglementaires. Mais nous pouvons poser la question qui est de savoir
quelle est la différence entre les deux types d'actifs liquides. Mais
lorsqu'on dispose déjà d'une norme
2 Les flux de liquidité sont qualifiés
d'idiosyncratiques en raison de la nature spécifiquement bancaire dont
ils sont le reflet (stratégies de négociation spécifiques,
chocs de liquidité isolés, modification du gouvernement
d'entreprises ou des structures interne...) (Valla et al 2006).
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
4
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
réglementaire sur la liquidité 3des
banques, cette question n'a plus lieu d'exister. D'après les accords de
Bâle III, le ratio de liquidité doit être au moins
égal à 100 % ; mais la difficulté se trouve au niveau du
seuil après lequel la liquidité devient sur liquide.
Pour remédier à cette situation, plusieurs
auteurs ont considéré le niveau minimal de cette norme de
liquidité comme seuil de surliquidité. Il y'a surliquidité
lorsque le ratio dépôts sur crédits est supérieur
à un (Wanda, 2007). De plus, le seuil minimal de liquidité ne
garantit pas nécessairement l'objectif de maximisation du profit de la
banque et la satisfaction d'autres exigences réglementaires, les
éléments d'actifs liquides et de passifs exigibles qui rentrent
dans la définition de la surliquidité ne sont pas suffisants.
La surliquidité bancaire peut aussi être
étudiée par rapport à l'excès de réserves
bancaires. Ces réserves peuvent être vues comme la partie des
dépôts constitués auprès des banques que les banques
ne prêtent pas. Une partie de ces réserves se trouve dans leurs
coffres-forts mais la majeure partie est en réserves auprès de la
Banque Centrale (Mankiw, 2001). Cette définition nous fait voir deux
notions à savoir les réserves libres et les réserves
obligatoires.
Les réserves libres peuvent être
considérées comme l'écart entre les réserves
statutaires ou réserves obligatoires et les emprunts de la banque
à la Banque Centrale.
Les réserves obligatoires désignent les
réglementations par lesquelles les Banques Centrales obligent les
banques commerciales à respecter un coefficient de réserves
minimal (Mankiw, 2001). Ces réserves obligatoires peuvent donc
être assimilées à une taxe sur une activité
particulière qui est la production des comptes de dépôts
(Batlensperger, 1982).
Comme instrument de contrôle de la liquidité
bancaire ; les réserves obligatoires jouent un rôle important dans
l'analyse de la surliquidité bancaire. Par rapport à cette
approche, la surliquidité bancaire est donc une situation de resserves
excédentaires qui est l'écart entre les réserves libres et
les réserves obligatoires.
De même, Agenor, Hoffmaister et Aizenman (2004), en
s'inspirant des travaux de Batlensperger (1980) sur le modèle de gestion
des réserves bancaires montrent que l'excès de liquidité
est l'écart entre les réserves non
rémunérées des banques et les réserves
obligatoires, c'est une fonction décroissante de la volatilité du
PIB. Ce modèle propose un modèle
3 La commission bancaire établie
généralement une norme de liquidité qui est le ratio
éléments d'actifs liquides sur éléments de passifs
exigibles (Valla et al, 2006).
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
5
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
stochastique par le caractère aléatoire du
montant de réserves de la banque à la Banque Centrale et des
dépôts bancaires.
Face à cette situation de surliquidité, une
banque sur liquide a trois options que l'on mentionne selon un ordre de
rentabilité décroissant :
-Prêter à la clientèle qui est
diversifiée à savoir les grandes entreprises et les PME, l'Etat
et aussi les particuliers4 ;
-Conserver auprès de la Banque Centrale sous forme de
réserves libres ;
-Conserver auprès d'elle-même. Mais une banque
peut combiner ces trois options au même moment.
Le constat fait est que les banques préfèrent
les deux dernières options à savoir conserver l'excédent
de liquidité auprès de la Banque Centrale ou conserver
auprès d'elle-même. Nous nous questionnons sur les causes de ce
comportement par les banques. Mais la réponse à cette question a
été proposée par plusieurs auteurs qui ne sont pas
unanimes dans leurs réponses.
Pour Wanda (2007), les banques n'octroient pas de
crédits parce qu'elles se méfient de leurs clients. Cela veut
dire que les banques réduisent le risque de crédit, car il existe
une asymétrie d'information entre les banques et leurs clients. Selon
Wanda (2007), la principale fonction d'une banque commerciale est de collecter
l'épargne et de la distribuer à ses clients sous forme de
crédits. Ce qui montre que lorsqu'une banque est sur liquide, elle ne
joue pas son rôle et cela a des effets néfastes sur
l'économie en générale et sur la rentabilité de la
banque elle-même en particulier (Brahim Mansouri et Saïd Afroukh,
2009).
Le renforcement de la politique de crédit
élève les profits bancaires. Autrement dit, plus une banque
octroie des crédits, plus les réserves augmentent et donc les
profits (Bashir, 2000 ; Ben Naceur, 2003). Mais la politique de crédit
peut parfois entraver la profitabilité bancaire, en particulier
lorsqu'une politique expansionniste de crédit est incompatible avec la
stratégie poursuivie en matière de recherche de ressources
financières. Dès lors le renforcement de la politique de
crédit devrait être conduit en symbiose avec une stratégie
efficiente de drainage de ressources additionnelles. En conséquence, la
maitrise de la politique de dépôts devrait normalement aider la
banque à augmenter ses profits (Moulneux et Thornton, 1992 ; Bourke,
1989 ; Ben Naceur, 2003). Abreu et Mendes (2002), ont estimé par exemple
que la profitabilité
4 Dans cette option, les banques
préfèrent octroyer des crédits à l'Etat, car c'est
un prêt sans risque .C'est ce qu'on qualifie de dette souveraine .Donc
à ce niveau la banque a encore des préférences.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
6
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
et le ratio des emplois mesurés par le rapport
crédits /dépôts entretiennent une relation positive
confirmant ainsi la complémentarité entre les politiques de
crédits et de dépôts bancaires.
Une politique de crédits bien maitrisée favorise
l'augmentation des marges d'intérêts. La nature de l'effet positif
de cette variable est analysée en profondeur par Ben Naceur (2003). La
maitrise de la politique de crédits nécessite cependant le
maintien de l'équilibre entre la collecte des dépôts et la
distribution des crédits.
Dans le cas des pays de la zone franc en général
et au Cameroun en particulier, la crise des années 1980 a secoué
l'ensemble du système économique et financier. Elle a pour
causes, les défauts de paiement, les créances douteuses, la
suspension des découverts, les pertes financières des agents
économiques du fait de la non liquidité des banques et les
faillites (Mathurin Tchakounte Njoda et Charles Alain Bita, 2009). Cette
situation a conduit à la liquidation de huit banques camerounaises et
d'autres restructurées. L'objectif de cette restructuration était
d'inverser la tendance et de retrouver des banques saines et liquides.
Cette opération de restructuration5 a pour
but non seulement de résoudre les difficultés présentes du
système bancaire, mais aussi de prévenir des risques de
fragilisation ultérieurs (Tomba et Tchamambé, 1995 ; Adam Madji,
1997 ; Bekolo- Ebé, 1998). Elle se traduit par la liquidation des
banques insolvables et par la restauration durable de la solvabilité ;
la liquidité et la rentabilité des banques restant en
activité, seul gage d'un système bancaire sain et solide (Servant
1993).
Après la réforme, les déposants ont
encore eu de la confiance vis-à-vis du système bancaire. Mais
malheureusement après cette situation, les banques sont devenues
frileuses et s'engagent peu dans le refinancement de l'économie (Joseph,
1998). Ce sont les crédits à court terme qui sont beaucoup plus
octroyés. Dans un premier sens, les banques hésitent de financer
les projets à long terme. Dans un deuxième sens, les agents
à besoin de liquidité, plus précisément les PME
sollicitent les crédits à long terme. D'où l'existence du
paradoxe de surliquidité et d'insuffisance de financement dans
l'économie camerounaise.
Quoi qu'il en soit, il apparait que le principal objectif des
débats théoriques engagés a trait à
l'efficacité et l'importance de l'octroi de crédits à
l'économie, que se soient pour les banques elles mêmes ou alors
pour le tissu économique en général. Très peu
d'auteurs se sont
5 Cette restructuration a été
menée au début des années 1990(Lenoir, 1989) et le
système bancaire a retrouvé son évolution normale au
Cameroun à partir de 1997.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
7
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
arrêtés pour démontrer l'importance d'un
système bancaire sur liquide pour une économie en
développement comme celle du Cameroun. Il importe donc pour nous
de se demander quelle est la portée de la surliquidité bancaire
au Cameroun ? Autrement dit, En quoi la surliquidité
bancaire peut-elle être un catalyseur ou un frein pour l'économie
camerounaise?
Nous constatons en effet que depuis la sortie de la crise des
années 1980, l'économie camerounaise tarde à
décoller. Mais ce constat est aussi valable pour le marché
financier6 camerounais crée en 2001 par les autorités
camerounaises car il tarde à décoller effectivement parce que
très peu d'entreprises y sont cotées. Mais aussi nous remarquons
depuis cette sortie de crise, que le système bancaire camerounais est
solide, solvable et le risque d'une nouvelle crise bancaire est faible car les
normes prudentielles édictées par la COBAC aux banques sont
respectées. Ce qui garanti une bonne croissance de l'économie.
L'objectif principal de cette étude est donc de
mettre en évidence les effets positifs et négatifs de la
surliquidité bancaire sur l'économie camerounaise. Deux
objectifs spécifiques en découlent, tout d'abord,
élucider la relation entre le niveau de surliquidité
d'une banque et sa capacité à bien gérer ses risques.
Ensuite, montrer l'impact de la surliquidité bancaire
sur l'exclusion bancaire des particuliers par les banques.
Ainsi, pour atteindre nos objectifs, deux hypothèses
orienteront notre analyse :
H1 : Plus une banque est sur liquide, plus elle a une
bonne gestion des risques. En effet, la crise des années 1980 a
permis au système bancaire de la CEMAC en générale et
celui du Cameroun en particulier de se préoccuper de la bonne gestion
des risques auxquels les banques sont exposées, seul gage d'un
système bancaire sain et solide (Servant 1993). C'est à cet effet
que la Commission Bancaire de l'Afrique Centrale (COBAC)7 a
été crée en 1990 pour assurer la régulation et la
réglementation du système bancaire de la CEMAC.
H2 : Plus une banque est sur liquide, plus elle a
tendance à exclure les particuliers de ses services. La
surliquidité ou excès de liquidité que certains auteurs
qualifient d'excès de réserves est définie comme la
détention d'actifs liquides au-delà
6 Le marché financier camerounais
appelé DSX ou bourse de Douala ne compte actuellement que trois
entreprises cotées depuis le lancement de ses activités en 2006
à savoir : la Société des eaux minérales du
Cameroun (SEMC), la SOCAPALM et la SAFCAM.
7 La commission Bancaire de l'Afrique Centrale(COBAC)
a été crée le 16 octobre 1990, ayant pour mission la
supervision bancaire de la CEMAC
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
8
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
du niveau réglementaire (Saxegaad, 2006). Ce qui
amène une banque sur liquide à refouler les épargnants de
petites sommes qui veulent faire des dépôts ou à ne pas
faire bénéficier à ceux-ci tous les services qu'elle
offre. Mais ce comportement a des effets négatifs car il diminue la
liquidité nécessaire pour le bon fonctionnement de
l'économie et modifie l'activité bancaire.
Depuis 1997, le système bancaire camerounais se trouve
dans une situation de surliquidité bancaire. Celle-ci peut se
déterminer par un ratio Q qui est le rapport des dépôts
(dépôts à vue et dépôts à
terme)/crédits net de provisions octroyés. Lorsque Q est
supérieur à 1, alors cette banque est en situation de
surliquidité (Wanda, 2007). Vu la difficulté d'obtention des
données sur l'activité des banques, nous allons baser notre
étude sur une période allant de 2006 à 2010, une vingtaine
d'années après la sortie de crise des années 1980.
Le Cameroun compte actuellement en 2014, 13 banques
commerciales8. Mais il est alors favorable pour nous de baser notre
étude sur 6 banques des 12 banques dont comptait le Cameroun en fin
2010.
Vu la difficulté d'obtention des données sur les
banques, nous baserons notre étude sur les périodes 2006, 2007,
2008, 2009 et 2010.
Les différentes variables de notre étude seront
catégorisées en variables endogènes (dépendantes)
et en variables exogènes (indépendantes).
En ce qui concerne les variables exogènes, deux seront
retenues à savoir :
La bonne gestion des risques par une banque.
Cette variable est obtenue dans les rapports annuels de chaque banque de 2006
à 2010 concernant les banques commerciales du Cameroun. Les
données obtenues nous montrent le niveau de minimisation par chaque
banque commerciale au Cameroun du risque de crédit, car c'est le risque
le plus important pour une banque. L'étude concerne la période
allant de 2006 à 2010.
Le degré d'exclusion des particuliers par une
banque. Sachant que la sélection des épargnants
dépend de la politique de chaque banque, cette
8 Il s'agit de l'Afriland First Bank(AFB), de la
Banque Atlantique(BA), de la Banque Internationale du Cameroun pour l'Epargne
et le Crédit(BICEC), de la Citibank NA Cameroun(CB), de la Commercial
Bank of Cameroon(CBC), du Crédit Agricole SCB Cameroun (CA SCB), de
l'Ecobank Cameroun SA(EBC) de la National Financial Crédit(NFC), de la
Standard Chartered Bank Cameroun(SCBC), de la Société
Générale des Banques du Cameroun(SGBC), de l' Union Bank of
Cameroon(UBC), de l' United Bank For Africa(UBA), de la BGFI Bank Cameroun.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
9
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
variable sera obtenue dans les rapports annuels de chaque
banque commerciale de 2006 à 2010 concernant les banques commerciales du
Cameroun, ainsi que dans les rapports de la COBAC qui vont nous
présenter le nombre d'agences que chaque banque possédait chaque
année correspondante à la période de l'étude.
Pour ce qui est de la variable endogène, une seule
variable sera retenue comme variable endogène en fonction de nos
hypothèses. Il s'agira de la surliquidité bancaire. Comme nous
l'avons dit plus haut, d'après Wanda (2007), cette variable se
détermine par un ratio permettant de déterminer la
surliquidité de chaque banque. Il se détermine par le rapport :
Q=dépôts9/crédits net de provisions. Selon cet
auteur, il y a surliquidité lorsque Q>1. Les données de cette
variable seront obtenues toujours grâce aux données obtenues dans
les rapports annuels de chaque banque commerciale au Cameroun de 2006 à
2010.
La méthode statistique utilisée est
l'observation la régression des données de panel par le
modèle dynamique. Les tests multidimensionnels étant moins
pertinents, vu la taille réduite de notre population qui est de 6
banques. Le nombre d'observations est obtenu en multipliant le nombre de
banques, que nous prenons en compte dans notre étude au Cameroun dans la
période de 2006 à 2010 par le nombre d'années
d'observations. C'est-à-dire 6 banques multipliées par les 5
années d'observations et ces observations sont introduites dans le
logiciel STATA 12. L'analyse des résultats obtenus, nous permet d'une
part de vérifier le lien pouvant exister entre la surliquidité
d'une banque commerciale au Cameroun et son niveau de gestion des risques,
auxquels elle est exposée, mais aussi d'observer la relation entre la
surliquidité d'une banque et le degré d'exclusion des
particuliers par cette banque. Alors nous élaborons deux modèles
statistiques mais qui sont identiques :
Le premier modèle, élucide la relation entre la
surliquidité d'une banque et son niveau de gestion des risques auxquels
elle est exposée. Ainsi, le niveau de surliquidité de cette
banque est indicé par Yi et les données
temporelles pour cette banque par t, tel que le modèle
d'analyse est :
Yi,t = constante +Yit-1+ aX1i,t+
bX2i,t+cX3i,t+dX4i,t+eX5i,t+fX6i,t + €it t=1,2,3,4,5
(2006, 2007, 2008, 2009 et 2010) et i=1,2,....,6.
9 Ces dépôts sont constitués
des dépôts à vue (DAY) qui sont des dépôts
à court terme et des dépôts à terme (DAT) qui sont
des dépôts à moyen et à long terme.
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10
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Avec Yi,t la variable de surliquidité ; Yi,t-1, la
variable de surliquidité retardée d'une période et X1 ; X2
; X3 ; X4 ; X5 ; et X6, les variables exogènes qui sont susceptibles
d'expliquer la surliquidité bancaire.
Le second modèle, présente la relation entre la
surliquidité d'une banque commerciale camerounaise et son degré
d'exclusion des particuliers de ses services. Le niveau de surliquidité
pour cette banque est indicé par Yi et pour chaque
période par t. Le modèle correspondant est le
suivant :
Yi,t = constante +Yit-1+ aX1i,t+
bX2i,t+cX3i,t+dX4i,t+eX5i,t+fX6i,t + €it t=1,2,3,4,5
(2006, 2007, 2008, 2009 et 2010) et i=1,2,....,6.
Avec Yi,t la variable de surliquidité ; Yi,t-1, la
variable de surliquidité retardée d'une période et X1 ; X2
; X3 ; X4 ; X5 ; et X6 les variables exogènes sont aussi susceptibles
expliquer la surliquidité.
Ainsi, notre étude est segmentée en deux
parties. La première partie : Surliquidité bancaire et
gestion des risques par les banques, a pour objectif de
déterminer la relation théorique existante entre la
surliquidité bancaire et la politique de gestion des risques, par les
banques concernées. Mais aussi de faire l'étude empirique sur la
relation pouvant exister entre la surliquidité bancaire et la gestion
des risques par les banques commerciales au Cameroun. La deuxième partie
quant à elle : Surliquidité bancaire et exclusion
bancaire des particuliers par les banques, a pour objectif de faire
une étude théorique, pour déterminer s'il existe une
corrélation entre le niveau de surliquidité d'une banque et son
degré d'exclusion des particuliers. Mais aussi, de faire l'étude
empirique concernant cette relation pour ce qui est des banques commerciales
camerounaises.
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
PREMIERE PARTIE : SURLIQUIDITE BANCAIRE ET GESTION DES
RISQUES PAR LES BANQUES.
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11
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
La surliquidité bancaire peut être définie
comme étant la quantité de réserves détenues par
les Banques Commerciales à la Banque Centrale en plus du niveau
statutaire ou requis de réserves (Saxegaard, 2006). Khemraj (2008)
aborde le sujet dans le même sens en définissant la
surliquidité comme étant l'ensemble des actifs liquides des
banques auquel on soustrait les réserves obligatoires. Certains auteurs
apportent des définitions prenant plutôt en compte les
agrégats macroéconomiques tels que le ratio de crédit ou
de masse monétaire sur le PIB. Pour Gouteron et Szpiro (2006),
l'excès de liquidité est généralement entendu comme
le surplus de monnaie - ou de crédit - incompatible avec la
stabilité des prix à long terme et que cette définition
prend généralement appui sur la théorie quantitative de la
monnaie. C'est aussi la définition retenue par Wyplosz (2005) qui
indique que l'abondance de liquidité n'est pas un
phénomène propre à la zone Euro, mais qu'il concerne le
monde entier. Dans le même sens Bruggeman (2007) identifie la
surliquidité soutenue comme étant une déviation vers le
haut du ratio masse monétaire sur PIB, par rapport à son niveau
cible pendant trois trimestres consécutifs.
Plusieurs définitions en découlent pour
définir la surliquidité bancaire. Mais le problème se pose
au niveau du facteur déterminant de cette surliquidité. Plusieurs
auteurs se sont penchés sur le phénomène de la
surliquidité en cherchant à déterminer les principaux
facteurs qui l'engendrent. Dollar et Hallward-Driemeier (2000) affirment que la
surliquidité, en Asie de l'Est, résulte de la baisse de la
demande de crédit qui est due à la contraction de la demande
agrégée engendrée par la crise. Par contre, pour
Agénor, Aizenman, et Hoffmaister (2004), le phénomène
dérive plutôt de la contraction de l'offre de crédit par
les banques commerciales. Le débat se situe finalement sur la
volonté des banques commerciales à accorder du crédit ou
à détenir des réserves peu ou pas
rémunérées.
Si nous pouvons dire que la surliquidité est
déterminée par la gestion des risques par les banques, cela
permet de considérer cette surliquidité comme importante pour un
système bancaire et pour une économie en général
car cela permet de rendre celle-ci solide et diminue le risque de crise
bancaire et facilite une évolution de l'économie.
L'objectif de cette partie est de transposer la théorie
traditionnelle de la surliquidité bancaire comme dérivant d'une
bonne gestion des risques par les banques commerciales. C'est pourquoi, dans le
premier chapitre il sera exposé la surliquidité bancaire
comme un phénomène
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
déterminé par le niveau de gestion des
risques par les banques commerciales. Puis, dans le deuxième
chapitre il sera exposé l'Analyse méthodologique et la
présentation des résultats sur la relation entre la
surliquidité bancaire et la gestion des risques par les banques
commerciales au Cameroun.
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Chapitre 1 : Surliquidité bancaire : Un phénomène
déterminé par le niveau de
|
gestion de risques par les banques.
|
La surliquidité bancaire est un phénomène
qui se retrouve dans les banques commerciales, lorsque celles-ci
détiennent des liquidités au-delà du niveau
réglementaire. Ce qui nous permet de déterminer si cette
surliquidité ne provient pas de la gestion des risques bancaires
auxquels les banques sont exposées.
Le risque désigne un danger bien identifié,
associé à l'occurrence à un événement ou une
série d'événements, parfaitement descriptibles, dont on ne
sait pas s'ils se produiront mais dont on sait qu'ils sont susceptibles de se
produire dans une situation exposante. Il est aisé de comprendre
pourquoi la notion de risque, ainsi définie, ne permet pas de
décrire les situations d'incertitude et de rendre compte des
modalités de la prise de décision dans de tels contextes. On sait
ce qu'on ne sait pas mais c'est à peu près tout ce que l'on sait
: il n'y a pas de meilleure définition de l'incertitude. Savoir
anticiper, traquer les débordements potentiels, mettre en place un
système de surveillance et de collecte systématique des
données pour déclencher les alertes dès que des
événements inhabituelles se produisent : la liste des mesures
à prendre est longue, qui suggère que l'ignorance n'est pas une
fatalité et que raisonner en terme d'incertitude, c'est
déjà se donner les moyens d'en prendre la mesure.
La notion de risque ainsi définit nous conduit à
déterminer dans la littérature si la gestion de celle-ci n'est
pas la cause fondamentale de la surliquidité bancaire.
Nous allons présenter en premier lieu les
différents risques auxquels les banques sont exposées (section
I), avant d'en présenter par la suite les fondements théoriques
sur la relation entre surliquidité bancaire et la gestion des risques
(section II).
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Section 1 : Présentation des différents
risques auxquels les banques sont exposées.
Les risques bancaires sont nombreux et divers, ils sont de
deux types : il y a les risques financiers et les risques non financiers.
Les risques financiers sont les risques liés aux
variations de prix des actifs financiers (actions, obligations, taux de
change). Ils sont les suivants : Risque de liquidité ; risque de
crédit ; risque de taux d'intérêt ; risque de change ;
risque de marché.
Les risques non financiers, étant l'inverse des risques
financiers comprennent entre autres : Risque de marges (ou de volume) ; risques
réglementaires et légaux ; risque opérationnel.
Dans cette section, nous allons nous intéresser
à un risque par type de risque à savoir : le risque de
crédit pour les risques financiers et le risque opérationnel pour
les risques non financiers dont on va présenter les définitions
et les mesures.
1.1.Le risque de crédit.
L'un des risques auxquels les banques sont exposées,
est le risque de crédit. Celui-ci est l'un des risques les plus
importants, car il détermine la relation entre la banque et ses clients.
Nous allons présenter la définition de ce risque, avant d'en
présenter ses différentes mesures.
1.1.1. Définition
Le risque de crédit est défini comme
étant le risque de perte auquel la banque est exposée en cas de
détérioration ou de défaillance de la contrepartie. Il
résulte de la combinaison de 3 facteurs : le risque de contrepartie, le
risque d'exposition et le risque de récupération (modèle
dit CER).
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
> Risque de contrepartie.
Le risque de contrepartie est caractérisé par la
probabilité de défaillance du client et qui concerne
principalement 2 facteurs qui sont : la qualité du débiteur
(classe de risque ou notation) et la maturité du crédit.
> Risque d'exposition.
Le risque d'exposition est l'évaluation du montant des
engagements au jour de la défaillance.
Ce montant dépend du type d'engagement accordé
(facilité de caisse, prêt moyen à terme, caution,
opérations de marché, ...), du niveau confirmé ou non, de
la durée de l'engagement et de sa forme d'amortissement
(linéaire, dégressif,...).
> Risque de récupération
Le risque de récupération est, après
coût de récupération et de partage, la valeur attendue de
la réalisation des garanties (sûretés réelles et
personnelles) et de la liquidation des actifs non gagée de la
contrepartie.
La valorisation des garanties détenues vient en
déduction de l'exposition. Elle est fonction de la valeur initiale du
bien, du caractère nécessaire ou non pour la poursuite de
l'activité, de sa durée de vie, du marché d'occasion et de
la décote10 en cas de vente forcée.
1.1.2. Les méthodes de mesures.
Dans le nouvel accord Bâle II, chaque établissement
aura le choix entre trois méthodes :
La méthode Standard (notation externe) ;
La méthode IRB Fondation (notation interne simple) ;
La méthode IRB Avancée (notation interne
complexe).
L'idée sous jacente à la multiplicité des
modèles d'évaluation du risque de crédit est d'inciter
davantage les meilleures pratiques en matière de mesure et de
contrôle de risque de crédit pour calculer au mieux les charges en
fonds propres.
10 La décote est l'abattement sur le montant
d'un impôt.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
17
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Les approches de mesure de crédit doivent être
envisagées en tenant compte d'une dimension évolutive, en effet
le comité de Bâle espère voir de nombreuses banques passer
de l'approche standard à l'approche IRB simplifiée puis
avancée.
En effet, les établissements de crédit auront
donc globalement deux grandes options : soit laisser la responsabilité
de la notation de leurs portefeuilles à des organismes de notations
externes, soit chercher à élaborer en interne des systèmes
de gestion des risques des contreparties pleinement adaptées à
leurs natures d'activités.
? Approche Standard
Cette approche, entrant en vigueur à partir du 1er
janvier 2007, est fondée sur une classification des risques obtenus
à partir de notations externes (agences de notation, assureurs de
crédit...).
La pondération des expositions est fonction des
notations externes. Il existe différentes grilles de pondération
selon les catégories d'emprunteurs. Les encours pondérés
sont des encours nets de provisions spécifiques.
Sept catégories d'emprunteurs sont définies pour
les grilles de pondération : souverains, entités du secteur
public non gouvernemental, banques, entreprises, détail
(retail), crédits hypothécaires garantis par de
l'immobilier, crédits garantis par une hypothèque commerciale.
L'approche standardisée mènera à un niveau de couverture
en capital similaire à Bâle I (8%), mais avec des changements
importants : allocation de 2,8% (pondération de 35%) sur les prêts
immobiliers au lieu de 4%. La distinction entre pays de L'OCDE11 et
non OCDE ne s'applique pas aux engagements souverains ou bancaires. Les
engagements à moins d'un an ont un facteur de conversion de 20% (au lieu
de 0%).
Pour la détermination des pondérations par
catégories d'emprunteurs, les banques doivent recourir à des
"notateurs externes". Six critères d'éligibilité sont
recensés pour la reconnaissance de ces agences de notation externes par
le régulateur national : objectivité, indépendance,
accès international et transparence, publication, ressources et
crédibilité.
Le tableau suivant résume les différentes notations
en fonction des catégories de contreparties.
11 L'O.C.D.E est l'Organisation de Coopération
et de Développement Economiques.
Organisme international regroupant notamment les Etats d'Europe
occidentale ainsi que les Etats-Unis, le Japon et le Canada, constitué
en vue de favoriser l'expansion économique de ces Etats ainsi que celle
des pays en voie de développement.
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Tableau 1 : Notations externes
Catégorie de
contrepartie
|
Notation
|
|
|
AAA à AA-
|
A+ à A-
|
BBB+ à
BBB-
|
BB+ à B-
|
Moins de B-
|
Non noté
|
États et
banques
multilatérales de
développement
|
0%
|
20%
|
50%
|
100%
|
150%
|
100%
|
Banques
|
20%
|
50%
|
100%
|
100%
|
150%
|
100%
|
Sociétés
|
|
20%
|
50%
|
100%
|
100%
|
150%
|
100%
|
Détail
|
Immobilier
|
|
40%
|
Autres
|
75%
|
Source : Quantitative Impact Study n°3 :
Octobre 2005, (Roy, V. P. (2005).
La Banque des Règlements Internationaux (2001) a
suggéré que la fiabilité des agences de notations est un
élément crucial et fondamental pour l'efficacité de
l'approche standardisée de mesure du risque de crédit. Aussi, les
régulateurs du marché financier doivent certifier
l'évaluation externe du risque de crédit.
Roy, V. P. (2005) simule le capital réglementaire des
banques de l'Union Européenne selon l'approche standardisée de
mesure de risque de crédit pour les combinaisons possibles de notations
externes (ECAI), Moody's, S&P et Fitch rating, et ce en reposant
sur la simulation Monte-Carlo. Il trouve des différences significatives
du capital réglementaire pour ces trois agences de notations, mais ces
divergences n'excédent pas 6% du minimum du capital
réglementaire.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
? Approche Notations Internes (Internal
Ratings Based)
Selon cette approche, qui est entrée en vigueur depuis
le 1er janvier 2007, la banque utilise ses ratings internes et
estime la probabilité de défaut correspondant à chaque
emprunteur. Les régulateurs fournissent toutes les autres informations
permettant de calculer le niveau de capital réglementaire requis (taux
de recouvrement standard, maturité standard...).
A cet effet, pour générer le niveau du capital
réglementaire sous IRB, les banques appliquent une formule
mathématique à leurs estimations des risques :
Fonds propres réglementaires= (f (PD, LGD, M)
EAD)> 8%
V' La Probabilité de Défaut
(Probability of Default : PD) : la PD est une notion orientée
"emprunteur". Exprimée en pourcentage, elle correspond à la
probabilité qu'une contrepartie soit défaillante sur un horizon
de douze mois.
V' La Perte en Cas de Défaut (Loss Given
Default : LGD) : la LGD est une notion orientée
"transaction ", les pertes étant généralement
dépendantes des caractéristiques de financement
(caractéristiques de l'emprunteur, caractère subordonné du
crédit, garanties reçues, etc...). Exprimée en
pourcentage, elle correspond au taux de perte constaté en cas de
défaillance.
V' Exposition Au Défaut (Exposure At
Default : EAD) : l'EAD correspond à l'exposition en cas de
défaillance, c'est la perte maximale que peut faire la banque sur ce
prêt en cas de défaut immédiat. La notion d'exposition
englobe les encours bilanciels ainsi qu'une quote-part des engagements hors
bilan.
Le défaut se manifeste par un impayé
supérieur à 90 jours ou une incapacité de l'emprunteur
à honorer les échéances prévues en nominal,
intérêts, frais annexes (un rééchelonnement des
prêts, un provisionnement constaté sur l'encours, une cessation de
paiement, une liquidation judiciaire).
Selon cette approche, la banque doit évaluer
elle-même la probabilité de défaut (PD)
associée à une catégorie d'emprunteur et se fonder sur les
éléments fournis par les autorités de contrôle pour
l'estimation des autres éléments de risques.
L'approche basée sur la notation interne ou IRB
proposée par le comité de Bâle constitue un
élément important dans le sens où les banques auront une
approche statistique de leurs risques afin d'établir une segmentation de
l'ensemble des risques de crédits en portefeuilles homogènes.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
20
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Cette approche a pour fin de faire passer la mesure du capital
réglementaire d'un calcul arithmétique (ratio Cooke)
à un calcul probabiliste (ratio McDonough).
Selon une étude d'impact menée par la commission
bancaire, les exigences en fonds propres relatives seraient inférieures
de 2,5% pour les banques adoptant l'approche Notation Interne Simple et de 5%
pour celles optant pour l'approche Notation Interne Complexe par rapport
à l'utilisation de la méthode standard révisée.
? Méthode IRB avancée
Le comité a également défini une approche
avancée, entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2008,
déclinaison de la précédente, dans laquelle les banques
fournissent leurs propres estimations pour tous les paramètres de risque
: la probabilité de défaut ; la perte en cas de
défaillance ("Loss Given Default" LGD), l'exposition
en cas de défaillance ("Exposure At Default" EAD) sous
réserve de respecter les exigences des autorités de
surveillance.
Cette méthode est destinée aux grandes banques
ayant des systèmes de gestion des risques bien élaborés et
des données historiques.
Alors, les banques ont la possibilité de choisir leur
méthode d'estimation. Le choix de la méthode de notation interne
constitue une opportunité pour les banques. En effet, le nouvel accord
de Bâle incite les établissements à mener une
réflexion dynamique sur l'emploi de leur capital afin de piloter de
façon globale leurs activités en intégrant le coût
de risque. Mais, il faut remarquer que le comité a laissé le
choix aux banques et à l'autorité de contrôle et ceci en
fonction des choix stratégiques de chaque entité. La
complexité des méthodes varie en fonction des processus de
détermination des paramètres. En effet, la méthode
standard basée sur des notations externes est très simple, par
contre, la marge de liberté par rapport à l'allocation de capital
est faible : il s'agit d'une relation inverse entre simplicité de la
méthode et marge de latitude par rapport à l'allocation des
ressources.
1.2.Le risque opérationnel.
Le risque opérationnel qui est l'un des risques non
financiers est celle que nous avions choisis de présenter. Nous allons
commencer par donner sa définition, avant de présenter les
méthodes de mesures de ce risque.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
21
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
1.2.1. Définition.
Le risque opérationnel est défini comme le
risque de perte résultant de carences ou de défaillances
attribuables à des procédures, personnels et systèmes
internes ou à des événements extérieurs. La
définition inclut le risque juridique mais exclut les risques
stratégiques et d'atteinte à la réputation.
Dans la pratique, on peut considérer comme
réalisation d'un risque opérationnel tout événement
qui perturbe le déroulement des processus et qui génère
des pertes financières ou une dégradation de l'image de la
banque. Donc les risques opérationnels sont réalisés
essentiellement par : Les employés (fraudes, dommages, sabotages,...) ;
le processus interne de gestion (risque sur opérations, de
liquidité,...) ; le système (risques liés à
l'investissement technologique, violation,...) et par des
événements externes (aspects juridiques, catastrophes
naturelles,...).
Le risque opérationnel a été
officiellement défini et pris en compte dans le document soumis à
consultation par le comité de Bâle (2001) comme le risque de
pertes pouvant résulter de procédures internes inadéquates
ou non appliquées, des personnes, des systèmes ou
d'évènements externes. Ces évènements de risque
sont les fraudes internes ou externes, les risques qui touchent aux relations
clients, les problèmes liés à la gestion du personnel, les
dommages qui pourraient toucher les actifs physiques, l'interruption totale ou
partielle des systèmes ou des processus, et la mauvaise exécution
de certains processus qu'ils soient internes ou externes à la banque.
Après cette définition claire du risque de crédit, nous
allons passer aux différentes mesures de ce risque.
1.2.2. Méthodes de mesures.
On distingue trois méthodes pour mesurer le risque
opérationnel. En effet, il s'agit de trois options avec des exigences en
fonds propres décroissantes en fonction de la sophistication de
l'approche. Les banques peuvent passer de l'approche la plus simple à
l'approche la plus complexe à mesure qu'elles développent des
systèmes et des pratiques de mesure plus élaborés du
risque opérationnel. Ces méthodes sont les suivantes :
? Approche indicateur de base (BIA : Basic Indicator
Approach)
C'est la méthode de mesure du risque
opérationnel la plus simple. Le capital économique requis pour
couvrir la perte en risque opérationnel est égal au Produit Net
Bancaire (PNB) multiplié par
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
un ratio forfaitaire « £ » fixé par le
régulateur, qui varie entre 15% et 20%, généralement
£ prend la valeur de 15%. Elle représente la relation entre
l'exigence en fonds propres pour l'ensemble du secteur et l'indicateur pour
l'ensemble du secteur.
FP RO = PNB total
Avec : FPRO = exigence en fonds propres pour le
risque opérationnel PNB total est le produit annuel
brut moyen sur les trois dernières années. ? Approche
standard (SA : « Standardised Approach »)
L'exigence est liée aux produits nets bancaires des
métiers (8 lignes métiers) multipliée par des facteurs de
pondérations (donnés par le régulateur) qui varient selon
le métier.
Pour chaque ligne de métier (i) un indicateur
d'exposition unique (PNBi) est multiplié par un facteur de
pondération (ßi) reflétant le risque lié à
l'activité. Ainsi, la charge de capital est fixée d'une
façon arbitraire sur le « Gross Income » de chaque
ligne de métier pondéré par un coefficient bêta
fixé dans le cadre de l'accord de Bâle. Le comité de
Bâle a divisé les activités des banques en huit
catégories à savoir : banque de financement des entreprises,
banque de détail, banque commerciale, négociation et vente,
gestion d'actifs, services d'agence, paiements et règlements et courtage
de détail.
? Approches de mesures avancées (AMA : Advanced
Measurement Approaches)
C'est une approche plus complexe, réservée aux
établissements bancaires les plus avancés et les plus
exposés aux risques, permettant une optimisation des exigences en fonds
propres. Le comité ne précise ni l'approche ni les
hypothèses concernant le type de distribution utilisée pour
modéliser la mesure du risque opérationnel.
Dans le cadre de l'approche des mesures avancées, la
notion de risque prend toute son importance car il s'agira d'évaluer la
perte potentielle dans 99,9 % des cas. Cette méthode, permettant moins
d'exigences en fonds propres, doit respecter les critères suivants :
y' Un critère général : l'approbation
préalable de l'autorité de supervision.
y' Des critères qualitatifs : une fonction «
risque opérationnel » indépendante, une implication des
dirigeants, un reporting régulier des expositions et des pertes, une
documentation sur les contrôles et les procédures, des audits
internes/externes.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
23
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
? Des critères quantitatifs : processus de gestion et
bases de données cohérents avec la définition du risque
opérationnel, système d'information approprié,
procédures en cas de changement de taille, revue périodique des
méthodologies et paramètres.
La mesure du risque opérationnel est basée sur
des modèles internes de l'établissement. On distingue 3
possibilités à savoir :
L'approche de mesure interne (IMA : Internal
Measurement Approach) ; les approches basées sur la
modélisation des pertes (ou LDA : Loss Distribution
Approach) ; les approches basées sur un scoring des lignes de
métier (Scorecard Approach).
Pour l'approche IMA, on distingue entre 8 lignes de
métier i et 7 types d'évènements j
L'approche par distribution des pertes ou LDA : il
s'agit d'estimer la distribution des pertes pour chaque ligne de métier
et type d'évènement (hypothèses sur la forme de la
distribution ou simulation de type Monte-Carlo
La valeur en risque de l'institution correspond ensuite aux
fonds propres à allouer (horizon d'un an et intervalle de confiance de
99,9%).
Les approches par « scoring » : ce sont des
approches qualitatives consistant à produire, pour chaque type de
risque, une grille d'appréciation regroupant des indicateurs
quantitatifs comme le taux de turn-over, le nombre d'opération,... et
qualitatifs comme l'appréciation de la vitesse de changement d'une
activité. Un score est donné par un groupe d'experts
spécialistes pour chaque ligne de métier. Donc le capital
réglementaire est égal à la somme des produits des pertes
(EL), des pondérations (W) et du score de risque (RS).
Ainsi nous avions vu que les banques commerciales sont
exposées à plusieurs risques qui sont de deux types, à
savoir : les risques financiers et les risques non financiers. Nous avions
décidé de présenter un seul risque par type de risque.
Ainsi pour les risques financiers, nous avions présenté le risque
de crédit et pour les risque non financiers, le risque
opérationnel, en donnant à chaque risque présenté,
sa définition et aussi ses méthodes de mesures. Il s'avère
intéressant pour nous d'étudier « les fondements
théoriques sur la relation entre la surliquidité bancaire et la
gestion des risques par les banques commerciales.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Section 2 : Fondements théoriques sur la
relation entre la surliquidité bancaire et la gestion des risques par
les banques.
Il est connu que l'échange d'information entre
établissement financiers a quatre effets. Il participe à
l'amélioration de la connaissance des caractéristiques des
emprunteurs, à la réduction des rentes informationnelles (en
renforçant la concurrence entre les banques). D'autres parts, la
diffusion de l'information discipline les emprunteurs et réduit leur
propension au surendettement. Ce rôle déterminant joué par
l'information dans les marchés de crédit a suscité un
intérêt depuis les travaux théoriques de Jaffee et Russell
(1976), Stiglitz et Weiss (1981). En effet, une bonne partie de la
littérature a montré que ces problèmes d'asymétrie
d'information entre prêteurs et emprunteurs aboutissent à une
allocation inefficace du crédit [rationnement du crédit et/ou des
taux d'intérêt élevés]. En réalité,
ces types de problèmes apparaissent à deux niveaux
différents dans la relation entre prêteurs et emprunteurs.
D'abord, la première forme d'asymétrie arrive lorsque le
prêteur ignore certaines informations importantes sur l'emprunteur ; face
à une telle situation, l'allocation des crédits devient
inefficace et conduit surtout à des problèmes de rationnement du
crédit ou à des taux d'intérêt élevés.
En réalité, lorsque le prêteur veut charger un taux
d'intérêt élevé, seuls les mauvais payeurs se font
sélectionner. Sami et Delorme (2004) ont fait un survol des
problèmes d'asymétrie d'information dans les pays
émergents et affirment que les banques en présence de
sélection adverse rationnent le crédit ou demandent aux
emprunteurs des contreparties que peu d'entreprises sont capables de fournir si
l'on considère que la plupart des entreprises dans un pays sont, soit de
l'informel, soit de taille petite.
Le second problème apparaît après l'octroi
du prêt. Plusieurs situations d'asymétrie d'information peuvent se
présenter ; elles peuvent être résumées comme suit
:
- soit l'emprunteur dissimule ses efforts au prêteur ou
décide de déployer les fonds vers d'autres projets non
identifiés lors du montage financier ;
- soit l'emprunteur cache ses résultats à la
banque. Dans tous ces cas, on parle d'aléa moral.
Ce comportement adopté par les banques leur permet de
réduire les risques auxquels elles sont exposées.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
De l'autre coté, nous constatons que les banques de
part le monde entier se trouvent dans une situation de surliquidité. Le
fait de gérer les risques auxquels elles sont exposées est-elle
la cause de cette surliquidité ? Ou existent-ils d'autres
déterminants selon la littérature ?
La réponse à ces questions nous permettra de
voir dans la littérature la relation entre surliquidité et
gestion des risques par les banques commerciales, avant d'en présenter
par la suie les limites à cette relation.
2.1. La relation entre surliquidité bancaire et
bonne gestion des risques.
Selon Wanda (2007), le risque de crédit et la
surliquidité évoluent dans le même sens ; autrement dit,
une augmentation de ce risque entraîne une hausse de la
surliquidité. Cet auteur affirme aussi que l'insécurité
contractuelle entre le banquier et son client (....), sont des indices
supplémentaires du risque de défaut de remboursement qui
n'encouragent pas les banques à octroyer facilement les crédits
mais qui augmentent davantage leurs liquidités.
Ce qui démontre selon la littérature qu'il ya
une relation étroite entre la surliquidité bancaire et la bonne
gestion des risques par les banques.
Pour démontrer selon la littérature comment
existe-il cette relation entre surliquidité bancaire et bonne gestion
des risques, nous allons d'abord présenter le risque de crédit et
le rationnement de crédit, avant d'en présenter la
surliquidité comme résultat d'une bonne gestion de risques.
2.1.1. Risque de crédit et rationnement de
crédit.
Les banques, comme beaucoup d'entreprises, sont soumises aux
risques. Toutefois, elles sont soumises à plus de formes de risques que
la plupart des autres institutions et la maîtrise des risques bancaires
est un enjeu important : il s'agit du thème central des nouveaux accords
de Bâle12 qui sont entrés en vigueur en fin 2006.
12 Bâle II remplace le ratio de
solvabilité actuel, le ratio Cooke, par le ratio McDonough.
Désormais, les exigences en fonds propres seront calculées en
fonction des risques. Les risques peuvent être évalués
selon trois méthodes : l'approche standard révisée qui
repose sur les notations externes, les notations internes (IRB) «
fondation » et avancée. Afin de privilégier les bonnes
pratiques, le taux de fonds propres requis est moins important pour les
systèmes les plus développés. Ainsi, la plupart des
banques devraient être amenées à mettre en place des
systèmes de notation interne afin de bénéficier
d'économies en fonds propres. La notation devrait donc se
généraliser dans le
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
La liste des risques pouvant affecter une banque est longue :
risque de marché, d'option, de crédit, de liquidité, de
paiement anticipé, de gestion et d'exploitation, risque sur
l'étranger, risque administratif, réglementaire,
événementiel, risque spécifique... (FONG et VASICEK,
1997).
Le risque qui nous intéressera ici est le risque de
crédit aussi appelé risque de contrepartie ; s'il existe
plusieurs types de risques de crédit, celui de non-remboursement est un
risque majeur (MANCHON, 2001).
HEEM (2000,) définit le risque de contrepartie pour le
banquier comme : « le risque de voir son client ne pas respecter son
engagement financier, à savoir, dans la plupart des cas, un
remboursement de prêt. »
Dans un sens plus large, ce risque de contrepartie
désigne aussi le risque de dégradation de la santé
financière de l'emprunteur qui réduit les probabilités de
remboursement.
Depuis 1984, la théorie de l'intermédiation
financière considère que les intermédiaires financiers et
notamment les banques sont des surveillants spécialisés auxquels
les prêteurs délèguent la surveillance des crédits
(DIAMOND, 1984) et quelques indices comme l'augmentation du prix de l'action
d'une entreprise suite à l'obtention d'un crédit bancaire (JAMES,
1987) ou le fait que les entreprises obtiennent plus facilement des capitaux
après le recours au financement bancaire (DIAMOND, 1991), semblent
indiquer que les banques sont tout particulièrement compétentes
dans l'octroi et la surveillance des crédits. FAMA (1985) ajoute que le
signal envoyé par le crédit bancaire est d'autant plus
crédible que le coût des ressources bancaires est
élevé. Il remarque également que les banques
bénéficient d'informations particulières.
Cette compétence bancaire en matière de
crédit peut s'expliquer par le pouvoir de négociation des
banques, leur expérience du crédit ou l'acquisition
d'informations spécifiques du fait de leurs activités (NAKAMURA,
1993). Cela conduit à l'idée que l'étude des instruments
bancaires de gestion du risque de crédit serait bénéfique
à toute organisation qui peut être amenée à
prêter.
En analysant le risque de défaillance, nous constatons
que le risque de défaillance du client est essentiellement lié
à sa cessation de paiement et à son insolvabilité. C'est
en effet à ces deux types d'événements que LA BRUSLERIE
(1999) résume les défaillances d'entreprises. Pour BARDOS (2001),
sont considérées comme défaillantes les entreprises ayant
subi l'ouverture d'une procédure collective : redressement ou
liquidation judiciaire. Dans un contexte anglo-saxon, PASTENA et RULAND (1986)
parlent de défaillance financière dans les trois cas
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
27
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
suivants : lorsque les capitaux propres sont négatifs,
lorsque l'entreprise ne peut faire face à ces obligations
financières au moment où elles deviennent exigibles et lorsque
l'entreprise poursuit son activité ou est liquidée sous la
protection d'un tribunal. Plus proches de la problématique bancaire,
WARD et FOSTER (1997) proposent plutôt les difficultés de
remboursement d'un prêt ou sa renégociation comme critères
de défaillance.
Dans tous les cas, la défaillance du client implique
que le banquier recouvre difficilement ses ressources voire ne les
récupère pas. L'analyse du risque de défaillance vise donc
à déterminer le risque d'occurrence de tels
événements : la décision d'octroyer ou non le
crédit sera prise sur la base de cette analyse, au regard de la
politique générale de la banque concernant le risque et mais
aussi des aspects commerciaux comme la volonté de conserver un bon
client ou de s'introduire dans un secteur particulier.
L'analyse du risque utilise diverses informations
regroupées dans le dossier de crédit. Elle peut être
menée par des banquiers ou reposer sur des modèles.
MANCHON (2001), dans un manuel destiné à la
profession bancaire, propose une liste quasi exhaustive des sources
d'informations à la disposition du banquier. Il distingue les
informations provenant du client, les informations disponibles chez le banquier
et les informations professionnelles.
Parmi les informations provenant du client, il y a bien
sûr les documents comptables et financiers obligatoires, certains
éléments de communication (plaquettes, sites internet,
publicité...) mais aussi les renseignements collectés lors de
rencontres entre le banquier et le client.
Certaines informations ne sont disponibles que pour les
banques. Lorsque le demandeur de crédit est déjà un
client, le banquier peut analyser ses opérations bancaires.
Le banquier peut également avoir recours à
l'information « de place » (le coup de téléphone aux
confrères), à des études privées ou publiques, aux
informations issues des greffes des tribunaux de commerce, aux rapports du
commissaire aux comptes... Toute information permettant d'affiner le jugement
est la bienvenue.
Enfin, le suivi de l'actualité est nécessaire
pour tenir compte de la conjoncture économique, identifier les secteurs
en pointe, les secteurs risqués, les produits à la mode... Toutes
ces informations, recoupées entre elles, doivent permettre aux banquiers
de se faire une opinion sur le risque de défaillance du client.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
28
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
L'analyse par le banquier du risque de défaillance des
entreprises a été étudiée sous différents
points de vue.
Dans une première optique, cette analyse a
été utilisée afin de vérifier que certaines
informations comptables fournies à des banquiers leurs suffisaient pour
prédire la défaillance des entreprises (ABDEL-KHALIK, 1973 ;
LIBBY, 1975 ; CASEY Jr., 1980a ; ZIMMER, 1980). WALKER, WILKINS et ZIMMER
(1982) s'intéressent eux, plus précisément, à
l'usage des comptes consolidés. Globalement, il ressort de ces
études que la capacité de prédiction des banquiers
à partir de quelques ratios comptables est relativement bonne. De plus,
si l'on agrège les prédictions individuelles en une
prédiction commune (opinion majoritaire), cette dernière semble
encore meilleure que les prévisions individuelles. Cela explique sans
doute le fait que la majorité des banques confient leurs
décisions d'octroi de crédit à des « comités
».
DANOS, HOLT et IMHOFF Jr. (1989) semblent être les
premiers (et les seuls) qui aient tenté de distinguer les
différentes étapes de l'analyse du crédit et leur impact
sur la formation du jugement des banquiers. Les grandes phases de la
décision d'octroi observées sont l'examen des informations
publiques (états financiers, cours boursiers, communications
institutionnelles...), la rencontre avec le client et l'examen de documents
prévisionnels.
L'opinion du banquier semble se former dès la
première étape et les phases suivantes paraissent servir à
asseoir cette opinion. L'étude portant sur des cas créés
de toute pièce, elle ne permet pas d'évaluer l'efficacité
de l'analyse bancaire.
Enfin, l'analyse du risque de défaillance des
entreprises par le banquier a été étudiée dans une
optique cognitive. Certaines études tentent de mettre en évidence
la relation postulée par SCHRODER, DRIVER et STREUFERT (1967) : lorsque
la complexité de l'environnement informationnel augmente, l'information
traitée augmente dans un premier temps puis diminue. C'est le cas de
CASEY Jr. (1980b) qui soumet des banquiers à trois niveaux d'information
: la relation n'est pas parfaitement vérifiée, peut-être
parce que les niveaux d'information ne sont pas correctement choisis mais
peut-être aussi parce qu'il a été fait abstraction de la
complexité variable des cas donnés à juger aux banquiers.
Il semblerait qu'on ne puisse pas identifier un niveau optimal d'information
mais que celui-ci varie suivant la complexité du cas. Plus
récemment STOCKS et HARRELL (1995) se sont intéressés au
postulat de SCHRODER, DRIVER et STREUFERT (1967) pour les groupes d'individus :
ils montrent que les groupes de trois personnes sont moins
pénalisés que les individus isolés par l'augmentation de
la quantité d'information à traiter. Ce résultat qui
semble encourager l'analyse en groupe oublie toutefois les
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
29
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
difficultés à gérer son fonctionnement :
le nombre optimal de personnes dans un groupe comparativement à
l'analyse à effectuer n'est pas évoqué. Cependant, cette
étude va dans le sens de la décision d'octroi de crédit en
comités.
Compte tenu de la richesse des sources d'information
accessibles aux banques, ces études semblent incomplètes : elles
démontrent que les banquiers sont aptes à utiliser des
données comptables mais ne s'intéressent pas vraiment aux
informations réellement examinées et à la façon
dont elles sont traitées.
En information parfaite et en l'absence d'opportunisme, la
simple analyse du risque devrait permettre à un banquier de savoir,
aussi bien que son client, si celui-ci va rembourser.
Cependant, ces hypothèses ne sont pas
vérifiées dans la réalité et la rédaction de
contrats incitatifs permet au banquier de se couvrir contre des risques qu'il
ne peut évaluer et contrôler, a priori.
Face à des problèmes incitatifs
rencontrés en cours de crédit, les banques ont
développé des solutions contractuelles qui affectent les
conditions du crédit.
Selon CHARLIER (1995), en cas d'asymétrie
d'information, accroître le coût du crédit pour
rémunérer le risque est une solution inefficace car cela
créerait de la sélection adverse (AKERLOFF, 1970), des
incitations adverses (STIGLITZ et WEISS, 1981) et de l'aléa moral
(WILLIAMSON, 1987). De plus, le coût du crédit est plafonné
par le taux d'usure et même en l'absence des problèmes incitatifs
précédemment évoqués, la banque ne pourrait
rémunérer son risque au-delà de ce taux maximum
légal.
La sélection adverse se traduit par le fait qu'en cas
de taux d'intérêt élevés, seuls les projets les plus
risqués mais (en principe) les plus rémunérateurs sont
compatibles avec le financement par emprunt. De ce fait, les taux
élevés n'attireraient que les emprunteurs les plus
risqués. Dans le contexte bancaire, l'incitation adverse implique que,
après avoir contracté un crédit à un coût
élevé, les emprunteurs sont incités à mettre en
oeuvre les projets les plus risqués afin d'améliorer leurs
gains.
L'aléa moral désigne, quant à lui, la faible
motivation de l'emprunteur à rembourser le prêteur.
Pour éviter, autant que faire se peut, ces
problèmes, les banques ont développé des stratégies
spécifiques reposant, pour la plupart, sur des incitations qui doivent
limiter les risques pris par l'emprunteur.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Une solution rationnelle et simple est le rationnement partiel
ou total du crédit : il vaut mieux ne pas prêter dès lors
qu'on anticipe un risque élevé plutôt que de prêter
à taux élevé et accroître ainsi les effets
désincitatifs au remboursement. Si l'imperfection de l'information n'est
pas nécessaire pour conduire au rationnement du
crédit13, elle est de règle dans la
réalité.
Le terme rationnement est fréquemment utilisé
dans la littérature économique. Il signifie qu'une banque refuse
de prêter à un emprunteur potentiel aux conditions
demandées (quantités et taux d'intérêt) (Anne
JOSEPH, 1998). Il désigne en fait les quatre différents cas de
figure suivants14 :
Dans une situation de rationnement, que nous appellerons de
type 1, la banque accorde le prêt pour un montant inférieur
à celui qui a été demandé. Cette définition
repose sur l'hypothèse qu'il existe une relation positive entre montant
emprunté et difficultés de remboursement.
Dans une situation de rationnement de type 2, les banques
refusent de s'engager envers certains emprunteurs alors qu'ils
présentent les mêmes caractéristiques que ceux qui
obtiennent le crédit. De plus, ces emprunteurs sont prêts à
payer un taux d'intérêt plus élevé et à
apporter des collatéraux (c'est-à-dire des garanties) plus
importants. La plupart des modèles analytiques s'attachent à
expliquer ce phénomène. C'est notamment le cas des modèles
de Stiglitz et Weiss (1981) et de Williamson (1987). Le rationnement de type 2
est qualifié de pur rationnement. Dans ce cas, la demande est
supérieure à l'offre et, contrairement aux modèles
néoclassiques, l'ajustement se fait par les quantités et non par
les prix car le taux d'intérêt influence la probabilité de
défaut de l'emprunteur. Le rationnement n'est plus simplement
considéré comme une situation de déséquilibre ou
comme un retard d'ajustement, c'est une situation d'équilibre durable,
qui se produit même en situation de concurrence pure et parfaite.
Le troisième type de rationnement correspond à
un refus de prêter au taux d'intérêt désiré
par l'emprunteur. Ce troisième type de rationnement découle de la
différence d'anticipations des probabilités de réussite du
projet entre l'emprunteur et la banque, celle-ci étant plus pessimiste,
et désirant appliquer une prime de risque plus élevée que
celle souhaitée par l'emprunteur.
Le quatrième type de rationnement est appelé
« red-lining » dans la littérature anglo-saxonne. Dans ce cas,
les emprunteurs écartés se distinguent de ceux qui ont obtenu le
crédit car ils ont été identifiés comme trop
risqués par la banque : quel que soit le taux en vigueur, ils sont
exclus du marché du crédit. Dans ce cas, le rationnement ne
s'explique pas en termes d'apurement du
13 JAFFEE et MODIGLIANI (1969) ont
démontré l'existence d'un rationnement du crédit en
information parfaite.
14 La présentation de ces quatre
définitions du rationnement est inspirée des travaux de Jaffee et
Stiglitz (1990).
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
31
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
marché et d'adéquation de l'offre et de la
demande par les quantités, c'est un refus de prêter. Le «
red-lining » correspond au rationnement le plus communément
observé dans la réalité.
C'est ainsi que les banques se retrouvent dans une situation
de surliquidité parce qu'elles veulent avoir une bonne gestion de leurs
risques en réduisant au maximum les risques auxquels elles sont
exposées. Ce qui permet de considérer la surliquidité
bancaire comme le résultat d'une bonne gestion des risques par les
banques.
2.1.2. Surliquidité bancaire comme
résultat d'une bonne gestion de risques.
Ici prend place le rôle des banques au niveau
microéconomique. Elles sont le lieu du mécanisme de
régulation du crédit offert et de vérification que les
conditions du bien être et de la croissance existent. Elles sont un
maillon central. Car elles doivent jouer un rôle essentiel
d'évaluateur et de contrôleur des emprunteurs puisque le montant
correct d'émission de monnaie ne peut être fixé que par le
marché du crédit car ce dernier, sous la forme d'escompte de
traites ou d'accords de découverts est à l'origine de la
création de monnaie et que la monnaie n'a pas de marché. En
effet, dès que la monnaie est émise en contrepartie de
crédit, se pose la question des asymétries d'information sur le
marché du crédit qui peuvent amener les banques à faire
des erreurs (Diatkine sylvie, 2001). Vont-elles pouvoir sélectionner les
demandes émanant seulement des marchands « prudents » ?
Il existe, selon Smith dans son ouvrage « La richesse des
nations », deux types d'emprunteurs. Il y a, d'une part, les « hommes
prudents » ou « marchands prudents » qui n'empruntent que pour
financer leur encaisse de transaction (et participer uniquement à la
substitution d'une encaisse en monnaie bancaire à une encaisse
métallique) , pour des échéances de court terme, et qui
peuvent, en principe, rembourser (on pourra les appeler en termes contemporains
les « bons risques ») ; cependant, Smith ne voit pas que le
prêt à court terme encourt aussi un risque de solvabilité
et peut ne pas être toujours un « bon risque ». Il y a, d'autre
part, les « faiseurs de projets » ou spéculateurs ayant des
projets téméraires. Ces derniers pourront être
appelés les « mauvais risques » car ils se
caractérisent par le fait à la fois qu'ils empruntent pour
financer tout leur capital (ils vont donc au-delà des besoins de leur
encaisse) et que l'issue de leurs entreprises «téméraires
» est incertaine et les amènera vraisemblablement à ne pas
pouvoir rembourser la banque (il s'agit de lettres de change « fictives
»). Ils sont donc insolvables.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Les conséquences sont microéconomiques et
macroéconomiques. Au niveau microéconomique, il en résulte
la faillite de la banque si elle prête aux « faiseurs de projets
». Ceci est la conséquence, bien sûr, de
l'insolvabilité de l'emprunteur mais aussi, selon Smith, du fait, que
dans ce cas une quantité supplémentaire aux besoins pour encaisse
de transaction circule dans l'économie et va nécessiter un
mécanisme de régulation de la quantité de monnaie par
demande de conversion accrue aux banques qui vont perdre des réserves en
métal. Elles sont donc en risque de liquidité. Elles vont puiser
dans leur capital pour les renouveler, ce qui détruit du capital et met
en danger la convertibilité de la monnaie bancaire. Ce risque de
liquidité est ici lié au risque de défaut. Au niveau
macroéconomique, il en résulte que l'augmentation de capital ne
s'est pas accompagnée d'une épargne et ceci est dû à
l'existence des banques qui introduisent une « opacité » dans
la liaison entre épargne et investissement au niveau de leur bilan du
fait de leur activité de prêt, une asymétrie d'information
ou une mauvaise information sur la qualité de leurs actifs. De plus, il
peut en résulter des mouvements de l'activité économique
(overtrading) et pire, une destruction de capital car les emprunteurs «
téméraires », en faisant faillite vont détruire le
capital emprunté et le capital déjà existant. Ainsi le
système financier n'est pas neutre.
Alors, il existe une asymétrie d'information à
laquelle les banques sont exposées lorsqu'elles veulent octroyer du
crédit à leurs clients. En raison de cette asymétrie, les
banques sont parfois incapables d'évaluer la probabilité de
défaut des projets pour lesquels elles sont sollicitées et
préfèrent rejeter les demandes au lieu de prendre le risque de
s'engager sur des projets trop risqués [Caprio et Honohan (1991)]. Le
fait qu'une entreprise puisse fournir des éléments comptables
n'est pas suffisant pour réduire l'asymétrie d'information car
ces documents ne sont pas fiables. En effet, les entreprises établissent
souvent trois déclarations statistiques et fiscales (DSF) : la
première a un usage interne, la deuxième est destinée aux
impôts et à la Direction de la Statistique et de la
Comptabilité Nationale, et la troisième à la banque.
L'audit de ces documents par des commissaires aux comptes assermentés
n'est pas un critère de fiabilité en raison des problèmes
de corruption. Bien que les banques aient des logiciels pour retraiter les
bilans et déceler les incohérences, elles ont du mal à
évaluer le risque des entreprises. Comme les banques s'engagent
très peu envers les nouveaux clients, le montant des crédits
alloués diminue et le rationnement au sein de l'économie augmente
[Gertler (1988)]. Ces dernières sont amenées à mettre au
point de nouveaux critères de sélection et allouent moins de
ressources, ce qui entraîne une surliquidité des banques [Caprio
et Honohan (1993)].
Lorsqu'un entrepreneur vient demander du crédit, les
banques évaluent la solidité de l'entrepreneur avant
d'étudier le risque spécifique du projet. Ainsi, les banques
cherchent à
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
déterminer si l'entrepreneur fera les efforts
nécessaires pour mener à bien son projet (aléa moral
ex-ante), et s'il ne dévoilera pas à la banque des revenus
inférieurs à ceux effectivement dégagés par le
projet pour ne pas avoir à rembourser son crédit (aléa
moral ex-post). De plus, les banques ne savent pas quel degré de
confiance accorder au nouveau client et sa demande sera presque toujours
refusée [Guille (1992)].
Afin de réduire la probabilité de défaut
de l'emprunteur, les banques exigent un autofinancement minimum et des
garanties. Le fait qu'un entrepreneur soit prêt à financer une
partie de son projet montre qu'il estime que le risque spécifique est
faible et qu'il fournira tous les efforts nécessaires pour le mener
à bien. Si les entreprises ne peuvent fournir d'autofinancement minimum,
les banques refusent de s'engager (Anne Joseph), ce qui explique le
caractère volontaire de la surliquidité des banques
commerciales.
On évoque le caractère volontaire de la
surliquidité des banques, le plus souvent, pour expliquer un
mécanisme de protection contre le risque de liquidité. Il s'agit
donc d'une réponse planifiée des Banques Commerciales pour faire
face à un risque potentiel. Pour gérer ce type de risque, et
prendre une décision concernant la quantité d'actifs liquides
qu'elles doivent détenir, les Banques Commerciales internalisent le fait
qu'elles peuvent emprunter des fonds sur le marché interbancaire ou
à la Banque Centrale en cas d'éventualités non
anticipées (Agénor, Aizenman, et Hoffmaister, 2004). Les
modèles de la gestion des risques de liquidité, en rapport avec
les réserves, ont été largement exposés dans la
littérature par Baltensperger (1974), Santomero (1984) et Swank
(1996).
Agénor, Aizenman, et Hoffmaister (2004) en s'inspirant
du modèle de Baltensperger (1974) postulent théoriquement qu'un
accroissement du taux de pénalité, ou de la volatilité de
la production (si le niveau initial du taux de pénalité est
suffisamment élevé), augmente le niveau de réserves
détenus par les Banques Commerciales ; tandis qu'un accroissement des
réserves obligatoires produit un effet inverse
En Afrique centrale, les mesures de protection contre le
risque de liquidité, pour éviter la crise
précédente, ont entrainé une aisance de trésorerie
qui a redonné confiance aux déposants. A la place d'une
ruée pour le retrait de la liquidité en cas de panique bancaire,
on assisterait plutôt à une affluence pour le dépôt
de la liquidité. Et étant donné le caractère
volatil de ces dépôts, les Banques prennent leur précaution
en les conservant sous forme de réserves libres.
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Ce qui montre que la surliquidité bancaire est la
conséquence d'une bonne gestion de risques bancaires par les banques,
car les banques ne sont sur liquides que lorsque celles-ci gèrent bien
les risques auxquels elles sont exposées vu l'asymétrie de
l'information qui existe entre leurs clients et elles. Ce qui permet de
conclure que la bonne gestion de risques est le déterminant d'une
surliquidité bancaire. Mais la question que l'on peut se poser est celle
de savoir si cette bonne gestion des risques est-elle le seul
déterminant de la surliquidité des banques ?
2.2. Les facteurs limitatifs relevés dans la
littérature sur cette relation.
La surliquidité bancaire peut être
observée sous deux angles : excès de liquidité
systémique ou excès de réserves. Elle est
généralement perçue dans la littérature bancaire
comme l'écart entre le total des actifs liquides et le total des actifs
liquides réglementaires. Cette surliquidité est difficile
à tirer conclusion sur la détermination des facteurs qui
l'engendrent.
Plusieurs auteurs se sont penchés sur le
phénomène de la surliquidité en cherchant à
déterminer les principaux facteurs qui l'engendrent. Pour Agénor,
Aizenman, et Hoffmaister (2004), le phénomène dérive de la
contraction de l'offre de crédit par les banques commerciales. Dollar et
Hallward-Driemeier (2000) affirment par contre que la surliquidité, en
Asie de l'Est, résulte de la baisse de la demande de crédit qui
est due à la contraction de la demande agrégée
engendrée par la crise. Ce qui démontre que la
surliquidité bancaire peut être engendrée par plusieurs
facteurs autres que la bonne gestion des risques auxquels les banques
commerciales sont exposées. Ces facteurs peuvent être soit
externes ou internes aux banques.
2.2.1 Les facteurs externes aux banques.
Plusieurs facteurs externes aux banques peuvent engendrer la
surliquidité des banques. C'est ainsi que nous pouvons dire que :
La politique d'open market (marché ouvert) contribue
à la création de la surliquidité bancaire. Il s'agit de
l'intervention de la banque centrale sur le marché monétaire.
Elle se porte acheteuse ou vendeuse ferme15 de titres privés
ou publics. Lorsque la banque centrale vend des titres, la conséquence
est une diminution de la liquidité sur le marché monétaire
; par contre dans le cas de l'achat, cette dernière va augmenter sur le
marché c'est-à-dire une augmentation de l'offre de
15 « Ferme » veut dire transfert définitif de la
propriété de titres soit au profit de l'acheteur ou au profit du
vendeur.
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
liquidité, qui peut engendrer un excès de
liquidité bancaire c'est-à-dire la surliquidité bancaire.
Mais le respect du ratio de solvabilité peut aussi engendrer la
surliquidité bancaire.
Le ratio de solvabilité édicté par le
comité de Bâle que les banques sont assujetties à
respecter, les oblige à couvrir une partie de leurs engagements par
leurs fonds propres. Ce ratio doit être égal ou supérieur
à huit pour cent (8%). Cette réglementation pénalise
certaines banques qui ne disposent pas de fonds propres importants,
malgré un niveau élevé des ressources
(dépôts). Ce qui va réduire leurs engagements et engendrer
une surliquidité bancaire.
Nous pouvons remarquer que les conjonctures
socio-économiques nationales ou internationales, sont aussi favorables
à l'augmentation des ressources des banques, à l'instar de la
faiblesse de la demande de crédit auprès des ménages en
général et des grands investisseurs en particulier pour des
raisons spécifiques non propres aux banques.
L'augmentation des investissements directs étrangers
(IDE) et privatisation des entreprises publiques qui vont engendrer une
entrée importante des devises.
Une croissance économique due à l'importance des
capacités d'autofinancement des entreprises n'incite plus celles-ci
à contracter des emprunts bancaires. Ce qui pousse ces banques à
devenir sur liquides.
En Asie de l'Est, Dollar et Hallward-Driemeir (2000) montrent
que la surliquidité dans ces pays pendant la crise, résulte d'une
baisse de la demande de crédit, engendrée par la contraction de
la demande agrégée qui a accompagnée la crise. Ce qui a
poussé les banques commerciales à devenir sur liquides.
Dans la zone franc en générale, la
dévaluation du franc CFA de 1994, en entrainant un accroissement des
recettes d'exportations (ce qui induit l'entrée des devises) et le
rapatriement des capitaux, a contribué, à la surliquidité
structurelle du système bancaire de la zone (FMI, 2006). La
dévaluation mène ainsi directement sur la piste du système
de change pratiqué dans la zone. En effet l'ancrage et la
convertibilité illimitée avec l'Euro, sont de nature à
favoriser une détention de la liquidité en franc CFA par les
agents au détriment de l'investissement.
En Afrique centrale, l'envolée du cours du
pétrole est aussi retenue par la BEAC, comme facteur
prépondérant dans l'explication de la surliquidité de la
zone. Autant l'effondrement du cours des matières premières a
engendré une crise dans le système bancaire dans les
années 1980, autant
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
son envolée serait à l'origine de cette aisance
de trésorerie qui inquiète toujours les autorités
monétaires.
Ce qui montre que plusieurs facteurs externes peuvent
engendrer la surliquidité des banques. Ainsi, la gestion des risques
n'est pas le seul déterminant de la surliquidité des banques. Les
facteurs internes à la banque autres que la gestion des risques peuvent
aussi engendrer la surliquidité des banques.
2.2.2. Les facteurs internes aux banques.
La surliquidité bancaire peut provenir des facteurs
externes à la banque, mais la banque peut aussi avoir une situation
d'excès de liquidité due à sa propre gestion.
En dehors du rationnement de crédit et de la gestion
des risques évoqués plus haut, d'autres facteurs internes
à la banque peuvent engendrer la surliquidité bancaire. Nous
pouvons avoir :
Le manque de concurrence interbancaire qui peut être un
facteur important de la détermination de la surliquidité
bancaire. En fait la concurrence pousse les banques à réaliser
plus de profits et cela ne peut se réaliser que dans le cas de la non
mobilisation de leurs ressources, mais quand cette compétition de
recherche de profits perd place, les banques se contentent d'un niveau stable
de rentabilité qui va donner naissance à un excès de
liquidité.
En ce qui concerne les taux créditeurs, les banques
dégagent un profit des intérêts qu'elles perçoivent
sur les titres qu'elles détiennent et sur les prêts qu'elles
accordent qui doivent être supérieurs aux intérêts
versés sur les dettes (dépôts) et leurs autres
dépenses. La différence entre les intérêts
perçus et les intérêts payés forme la marge
d'intérêt. Une hausse des taux créditeurs va inciter les
ménages et les entreprises à déposer leurs avoirs
auprès de la banque, ce qui va apprécier le nombre de
dépôts, mais une politique d'augmentation des taux
créditeurs va obliger les banques à recevoir à la hausse
les taux débiteurs dans l'objectif de réaliser une marge
d'intérêts positive. Dans ce cas, le coût du crédit
revient cher et la demande va se détériorer et les flux sortants
ce qui entraine la surliquidité de ces banques.
L'inefficience du système bancaire se présente
comme le facteur fondamental causant de la surliquidité bancaire et qui
résume les différents autres facteurs bancaires cités
auparavant. Ces éléments peuvent freiner la transmission des
fonts des banques très liquides aux banques dans lesquelles la demande
de crédit est relativement forte. Une mauvaise gestion interne des
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
liquidités bancaires engendre d'une manière
systémique une surliquidité bancaire dans le cas de la non
mobilisation rationnelle des ressources.
Nous pouvons enfin voir que les pays en développement
sont caractérisés par un faible niveau d'infrastructure
financière (Hugon, 2006) pouvant occasionner des goulots
d'étranglement rendant impossible le désengorgement des Banques,
ayant accumulé une forte liquidité. L'absence d'un marché
de titres et l'existence des avances aux trésors nationaux, n'offrent
pas beaucoup de possibilités aux Banques Commerciales de détenir
des actifs rémunérateurs, et ainsi elles se contentent
d'accumuler plutôt des liquidités excédentaires, qui
constituent la surliquidité bancaire. La surliquidité des banques
provient de la sur tarification des services offerts par les banques aux
grandes entreprises (Wanda, 2007).
Aux termes de ce chapitre, nous pouvons relever que les
banques commerciales dans leurs activités au quotidien sont
exposées à plusieurs risques. Ces risques sont de deux types
à savoir les risques financiers qui sont les risques liés aux
variations de prix des actifs financiers (actions, obligations, taux de
change). Nous avions vu que ces risques pouvaient être entre autres le
risque de liquidité, de taux d'intérêt de change et de
marché. Nous avions présenté le risque de crédit
car c'est ce risque qui est considéré comme le risque le plus
important pour les risques financiers des banques. Ensuite, nous avions vu les
risques non financiers qui étaient entre autres le risque
opérationnel, le risque de marge les risques légaux ou
réglementaires où nous avions présenté le risque
opérationnel en détail. Ensuite nous avions
démontré que la surliquidité bancaire provenait de la
gestion de ces risques par les banques selon la littérature. Mais nous
avions aussi vu les limites à cette relation car cette
surliquidité pouvait aussi provenir soit des facteurs internes ou
externes aux banques. Il restera alors pour nous de voir si la
surliquidité des banques camerounaises provient d'une bonne gestion des
risques par celles-ci ?
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Chapitre 2 : Analyse méthodologique et
présentation des résultats sur la relation entre la
surliquidité bancaire et la gestion des risques par les banques
au Cameroun.
Comme tout travail de recherche, la mise en oeuvre et la
validation empirique des propositions et hypothèses émises,
impose l'étude du terrain permettant d'apporter des
éléments de réponse aux questions soulevées dans la
problématique, la théorie n'aurait de sens que si elle est suivie
d'un cas pratique. C'est ainsi que nous aurions comme objectif dans ce chapitre
de faire une étude empirique sur les banques commerciales du Cameroun
pour pouvoir vérifier l'hypothèse selon laquelle plus une banque
est sur liquide, plus elle a une bonne gestion des risques auxquels elle est
exposée. Pour atteinte notre objectif de ce chapitre, nous allons
segmenter notre chapitre en deux sections. La première section, nous
permettra de faire la présentation de la méthodologie de
l'étude. La deuxième section de ce chapitre quant à elle,
nous permettra de faire la présentation des résultats obtenus de
notre étude, ainsi que l'interprétation de ces
résultats.
Section 1 : Présentation de la
méthodologie de l'étude.
Au milieu des années 1980, le Cameroun a connu une
grave crise financière. C'était une véritable crise de
confiance car les épargnants avaient réalisé que les
banques étaient devenues insolvables. Pour sortir de cette situation 8
banques camerounaises ont été liquidées et une bonne
partie était restructurée. La restructuration16 au
Cameroun concernait une reconfiguration de la géographie du capital, et
particulièrement la privatisation des banques à présence
publique ; l'objectif recherché étant d'inverser la tendance et
de retrouver des banques saines et liquides. A partir de 1994, le
système bancaire camerounais redevient sain et sur liquide. La question
est de savoir ce qui est véritablement à l'origine de cette
surliquidité, vu la panoplie des facteurs susceptibles d'expliquer la
surliquidité. La méthodologie que nous adoptons dans ce
chapitre
16 Les banques liquidées sont les suivantes : 1- la
Banque camerounaise de développement en 1989 ; 2- la Cameroon Bank en
1989 ; 3- la Société camerounaise de banque en 1989 ; 4- la
banque de Paris et des Pays Bas en 1989 ; 5-;la Banque internationale pour
l'Afrique Occidentale en 1991 ; 6- la Bank of Credit and Commerce en 1992 ; 7-
la FirstInvestment Bank en 1993 ; 8- la International Bank of Africa Cameroon
en 1994.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
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MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
nous permet de pouvoir répondre à cette question
et de pouvoir se prononcer sur la portée de la surliquidité
bancaire au Cameroun. Cela nous permet de pouvoir juger si la
surliquidité bancaire au Cameroun est un catalyseur pour
l'économie camerounaise ou un frein. Si nous nous prononçons par
un oui, alors nous aurions montré les effets positifs de la
surliquidité bancaire sur l'économie camerounaise. Pour y arriver
à nos fins, il sera nécessaire pour nous de présenter la
période et la population de l'étude, avant de présenter
par la suite les variables de l'étude et le modèle
statistique.
. 1.1. Présentation de la période et de la
population de l'étude.
Lorsque nous faisons une étude empirique pour affirmer
ou infirmer la théorie, il est recommandé de délimiter
l'étude dans le temps. Mais également, nous devrons
préciser la population qui sera l'objet de l'étude.
1.1.1. La période de l'étude.
La période de l'étude concerne le cadre temporel
que nous allons utiliser pour délimiter notre étude dans le
temps. C'est ainsi que nous avions choisi notre période d'étude
qui concerne les années 2006 ; 2007 ; 2008 ; 2009 et 2010, à
cause de la difficulté d'obtention des données quantitatives sur
une longue période, concernant les banques commerciales au Cameroun.
1.1.2. La population de l'étude.
Le Cameroun compte actuellement en 2014, 13 banques
commerciales. Il s'agit de l'Afriland First Bank (First Bank), de la Banque
Atlantique (BA), de la Banque Internationale du Cameroun pour l'Epargne et le
Crédit (BICEC), de la Citibank NA Cameroun (CB), de la Commercial Bank
of Cameroon (CBC), du Crédit Agricole SCB Cameroun (CA SCB), de
l'Ecobank Cameroun SA (EBC) de la National Financial Crédit (NFC), de la
Standard Chartered Bank Cameroun (SCBC), de la Société
Générale des Banques du Cameroun (SGBC), de l' Union Bank of
Cameroon (UBC), de l' United Bank For Africa ( UBA) et de la BGFI Bank
Cameroun. Au regard de notre période d'étude qui concerne les
exercices 2006, 2007, 2008, 2009 et 2010, il est nécessaire pour nous de
baser notre étude sur les 12 banques commerciales dont comptait le
Cameroun en fin 2010. Ces banques ont une expansion géographique
différente et de capital social différent comme l'indique le
tableau ci-dessous.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
40
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Tableau 2 : Les différentes
banques en activité au Cameroun au 31 Décembre 2010.
Banques
|
Sigle
|
Capital Social (en millions de FCFA)
|
Nombre de guichets
|
Afriland First Bank
|
First Bank
|
12 500
|
22
|
Banque Atlantique du Cameroun
|
BAC
|
5 500
|
12
|
Banque Internationale du Cameroun pour l'Epargne et le
Crédit
|
BICEC
|
6 000
|
30
|
Commercial Bank of Cameroon
|
CBC
|
7 000
|
8
|
Citibank CameroonSA
|
Citibank
|
5 684
|
2
|
Ecobank Cameroun
|
Ecobank
|
5 684
|
20
|
Société Commerciale de
Banque-Cameroun
|
CA SCB
|
6 000
|
17
|
Société Générale de Banques
au Cameroun
|
SGBC
|
6 250
|
21
|
Standard Chartered Bank Cameroon
|
SCBC
|
6 250
|
2
|
Union Bank of Cameroon PLC
|
UBC Plc
|
2 000
|
5
|
National Financial Credit Bank
|
NFC Bank
|
3 317
|
13
|
United Bank for Africa Cameroun
|
UBA
|
3 317
|
12
|
Total: 12 banques
|
|
102 214
|
164
|
Source: Rapport COBAC 2010.
A cause des difficultés d'obtention de l'accès
aux banques et de la difficulté d'obtenir des données,
individuelles quantitatives sur une longue période sur les banques
commerciales au Cameroun, nous avions été obligé de
travailler sur 6 banques parmi les 12 banques dont comptait le Cameroun en
2010. Ces 6 banques, sont les seules auxquelles nous avions eu la
possibilité d'obtenir des informations utiles et nécessaires
à notre étude. Le système bancaire étant opaque
à cause de la délicatesse de l'activité bancaire et aussi
à cause du secret professionnel dont il bénéficie, les
banques commerciales du Cameroun ne fournissent pas facilement les
données de leurs activités. Ces 6 banques, qui feront l'objet de
notre étude sont les suivantes : L'Afriland First Bank (First
Bank); la Banque Internationale du Cameroun pour l'Epargne et le
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Crédit (BICEC); la Commercial Bank of Cameroon
(CBC) ; l'Ecobank Cameroun (Ecobank) ; la Société
Générale de Banques au Cameroun (SGBC) et la National Financial
Credit Bank (NFC Bank). Ces 6 banques vont nous permettre de faire
l'étude et de tirer des conclusions sur la portée de la
surliquidité bancaire au Cameroun. Pour y parvenir, il est
nécessaire pour nous de présenter les différentes
variables de l'étude ainsi que le modèle statistique.
1.2. Présentation des variables de l'étude et
du modèle statistique.
Pour y faire une étude statistique, il est
nécessaire de spécifier les variables qui feront l'objet de
l'étude, avant de présenter par la suite le modèle
statistique qui sera utilisé pour cette étude empirique.
1.2.1. Les variables de l'étude.
L'hypothèse que nous avions émise nous a permis
de déterminer deux catégories de variables. Cette
hypothèse qui nous permettra de vérifier la portée de la
surliquidité bancaire sur l'économie du Cameroun nous
amène à dire que :
Il existe une variable endogène (dépendante) ou
variable de surliquidité. C'est un ratio qui mesure la
surliquidité de chacune des 6 banques de l'étude pour chacune des
années de l'étude. Son expression est Y= Dépôts /
Crédits net de provisions. Selon Wanda (2007), comme nous l'avions
indiqué plus haut, il ya surliquidité bancaire lorsque Y > 1,
c'est-à-dire qu'il existe un excédent de couverture des
crédits qui ne sont pas provisionnés par les dépôts
(longs et courts). Les dépôts ici sont constitués des
dépôts à vue (DAV) ou à court terme et des
dépôts à terme (DAT) ou dépôts à moyen
et à long terme. La variable Y est obtenue à partir des rapports
annuels des 6 banques de notre étude, ceci de 2006 à 2010 comme
l'indique le tableau suivant :
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Tableau3 : Récapitulatif de la
surliquidité des 6 banques de l'étude de 2006 à 2010
(données en millions de FCFA sauf la surliquidité qui est un
ratio)
|
AFB
|
BICEC
|
Ecobank
|
SGBC
|
CBC BANK
|
NFC BANK
|
2006
|
Dépôts
|
224 987
|
348 764
|
86 978
|
315 081
|
156 745
|
10 700
|
Crédits nets
|
103 587
|
138 452
|
60 421
|
237 429
|
59 075
|
8 586
|
Surliquidité
|
2,17
|
2,51
|
1,43
|
1,32
|
2,65
|
1,24
|
2007
|
Dépôts
|
261 251
|
352 937
|
101 055
|
345 168
|
181 746
|
19 388
|
Crédits nets
|
113 136
|
186 127
|
67 978
|
250 735
|
99 715
|
5 181
|
Surliquidité
|
2,30
|
1,89
|
1,48
|
1,35
|
1,82
|
3,74
|
2008
|
Dépôts
|
308 692
|
354 181
|
142 324
|
341 874
|
180 265
|
25 427
|
Crédits nets
|
156 795
|
240 543
|
95 485
|
263 282
|
139 984
|
6 602
|
Surliquidité
|
1,96
|
1,47
|
1,49
|
1,49
|
1,28
|
3,85
|
2009
|
Dépôts
|
371 701
|
407 397
|
187 163
|
354 362
|
135 648
|
40 151
|
Crédits nets
|
205 866
|
271 617
|
99 138
|
280 263
|
122 911
|
32 998
|
Surliquidité
|
1,80
|
1,50
|
1,88
|
1,26
|
1,10
|
1,21
|
2010
|
Dépôts
|
443 765
|
472 266
|
207 580
|
380 075
|
126 042
|
52 209
|
Crédits nets
|
302 489
|
272 926
|
110 021
|
288 815
|
115 614
|
39 058
|
Surliquidité
|
1,46
|
1,73
|
1,88
|
1,31
|
1,09
|
1,33
|
Source : Auteur à partir des
rapports annuels des 6 banques.
Cette variable, qui permet de faire le jugement sur la
portée de la surliquidité bancaire, sur l'économie
camerounaise, c'est-à-dire savoir si cette surliquidité a des
effets positifs ou négatifs sur l'économie du Cameroun. Ce qui
veut dire que si cette surliquidité bancaire est déterminé
par un déterminant qui permet de garder la banque en bonne santé
et le système bancaire en général, alors cette
surliquidité sera positive pour l'économie du Cameroun. Si nous
savons que le financement bancaire est encore la seule source de financement
accessible à toute l'économie, ainsi si ce système
bancaire est en bonne santé, alors l'économie peut se financer
sans difficultés.
Par conséquent, cette variable de surliquidité
peut être représentée pour ce qui est de l'année
2010 et pour les banques qui sont concernées par l'étude par le
graphique suivant :
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
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MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Graphique 1 : Représentation de
la surliquidité pour les 6 banques de l'étude en 2010
(données en milliers de FCFA).
500 000 450 000 400 000 350 000 300 000 250 000 200 000 150 000
100 000
50 000
0
|
|
|
|
|
Dépôts Crédits nets Surliquidité
|
AFB BICEC ECOBANK SGBC CBC BANK NFC BANK
Source : Auteur à partir des
rapports annuels des 6 banques.
Pour ce qui est des variables exogènes ou variables
indépendantes, elles sont au nombre de 6 (X1 ; X2 ; X3 ; X4 ; X5 et X6.)
et sont issues des données secondaires.
X1 : Mesure le risque de crédit
(créances compromise, douteuses et impayées! total des
crédits). Il s'agit d'une variable continue donc la hausse traduit celle
du risque de crédit. Et c'est à partir de cette variable que nous
pourrions nous prononcer sur la portée de la surliquidité
bancaire sur l'économie du Cameroun.
X2 : apprécie la volatilité des
ressources bancaires (DAV/total dépôts). Il s'agit d'une variable
continue donc la hausse traduit la forte fragilité des ressources pour
les crédits à long terme.
X3 : Mesure la structure des crédits
octroyés par les banques. Quel est le type de crédit (court terme
ou long terme) qui favorise la surliquidité bancaire au Cameroun ? Cette
variable est mesurée par le rapport crédits à CT! total
crédits.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
44
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
X4 : Représente la proportion de
prêts concentrée aux particuliers pour une année. Cela
détermine le degré d'exclusion des particuliers par les banques.
C'est le rapport entre le prêt aux particuliers sur le total de
dépôts.
X5 : Représente le nombre d'agences
bancaires pour 100 000Km2. Sa diminution représente
l'exclusion bancaire des particuliers par les banques. Il représente la
pénétration démographique des
agences.au Cameroun.
X6 : représente le nombre d'agences
bancaires sur 1000Km2. Cela détermine la
pénétration géographique des agences au Cameroun.
Ces variables sont celles qui sont susceptibles d'expliquer le
phénomène de surliquidité. Nous avions choisi celles-ci vu
la disponibilité des données, car plusieurs variables sont
susceptibles d'expliquer la surliquidité bancaire. Ces variables sont
toutes des variables quantitatives. Nous n'aurions pas à faire avec des
variables qualitatives tous simplement parce que nous n'avions pas eu la
possibilité et le temps de déposer des questionnaires et d'avoir
des réponses à nos questions auprès des banques
commerciales qui font l'objet de notre étude.
Ayant déjà présenté toutes les
variables de l'étude, il est nécessaire pour nous de faire
actuellement une présentation de notre modèle statistique.
1.2.2. Présentation du modèle
statistique.
Nous avions précisé plus haut que nous
travaillons sur 6 banques des 12 banques dont le Cameroun comptait en fin 2010.
Les 6 banques sont : L'Afriland First Bank (First Bank); la Banque
Internationale du Cameroun pour l'Epargne et le Crédit (BICEC); la
Commercial Bank of Cameroon (CBC) ; l'Ecobank Cameroun (Ecobank) ; la
Société Générale de Banques au Cameroun (SGBC) et
la National Financial Credit Bank (NFC Bank). Ainsi les données obtenues
nous permettent de déterminer notre modèle statistique.
Les données utilisées en
économétrie sont le plus souvent des séries
chronologiques, telles que le nombre d'entrées de touristes par mois, la
croissance annuelle du PIB, etc. Par ailleurs, on peut disposer de
données en coupe instantanée concernant une période
donnée, telle que la valeur ajoutée des entreprises du secteur
manufacturier pour l'exercice 2009. Les données de panel, ou
données longitudinales possèdent les deux dimensions
(individuelle et temporelle) et rapportent les valeurs des variables
considérées relevées pour un ensemble, ou panel,
d'individus sur une période donnée. C'est ainsi que nous pouvons
avoir pour ce qui est des données de panel les modèles à
effets fixes.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
45
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Le modèle à effets fixes suppose que les
relations entre la variable dépendante et les variables explicatives
sont identiques pour tous les individus. Vu nos données, le
modèle à effets fixes est impossible, alors nous avions
été obligé d'utiliser le modèle dynamique.
Un modèle dynamique est un modèle dans lequel un
ou plusieurs retards de la variable dépendante figurent comme variables
explicatives. A l'inverse des GMM (méthode des moments
généralisés) en panel dynamique, les techniques
économétriques standards comme les MCO ne permettent pas
d'obtenir des estimations sans biais d'un tel modèle, à cause de
la présence de la variable dépendante retardée à
droite de l'équation. Il s'en suit des estimations biaisées. La
méthode GMM repose sur les conditions d'orthogonalité entre les
variables retardées et le terme d'erreur, aussi bien en
différences premières qu'en niveau. Lorsque le modèle
dynamique est exprimé en différences premières, les
instruments sont en niveau, et vice versa. Dans le modèle à
estimer, l'utilisation des variables retardées comme instruments
diffère selon la nature des variables explicatives:
(a) Pour les variables exogènes, leurs valeurs courantes
sont utilisées comme instruments.
(b) Pour les variables prédéterminées ou
faiblement exogènes (des variables qui peuvent être
influencées par les valeurs passées de la variable
dépendante, mais qui restent non corrélées aux
réalisations futures du terme d'erreur), leurs valeurs retardées
d'au moins une période peuvent être utilisées comme
instruments.
(c) Pour les variables endogènes, leurs valeurs
retardées de deux périodes et plus peuvent être des
instruments valides.
La validité des instruments retenus peut être
confirmée ou infirmée, à partir des tests de Hansen et de
Sargan. Il existe deux variantes d'estimateur des GMM en panel dynamique:
L'estimateur GMM en différences premières et l'estimateur GMM en
système.
L'estimateur GMM en différences premières
d'Arellano et Bond (1991) consiste à prendre pour chaque période
la première différence de l'équation à estimer pour
éliminer les effets spécifiques individuels. On obtient :
Ayi,t = âA yi,t-1 +p AXi,t + A å
i,t
Il s'agit ensuite d'instrumenter la variable endogène
retardée par ses valeurs passés de 2 périodes et plus.
Cependant, cette méthode ne permet pas d'identifier l'effet des facteurs
invariants dans le temps. De plus, Blundel et Bond (1998) ont montré
à l'aide des simulations de Monte Carlo que l'estimateur GMM en
système est plus performant que celui en différences
premières, ce dernier donne des résultats biaisés dans des
échantillons finis lorsque les instruments sont faibles.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
46
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
L'estimateur GMM en système de Blundel et Bond (1998),
combine les équations en différences premières avec les
équations en niveau. Les instruments dans l'équation en
différences premières sont exprimés en niveau, et vice
versa.
Au regard de la petite taille de notre population qui est de 6
banques, les tests multidimensionnels sont moins pertinents. Ainsi, nous avons
trouvé favorable d'utiliser la régression des données de
panel en s'appliquant au modèle dynamique parce que le nombre
d'observations est le produit de la taille et du nombre d'années
d'étude, soit 6 x 5 = 30 observations . Ici, en fonction des
données qui étaient à notre disposition, nous avions
considéré que la surliquidité bancaire est
expliquée par des comportements liés au temps ou temporels et par
la surliquidité retardée. Cela veut dire que ces comportements
varient en fonction des dates d'observation. Alors les données sont
organisées en panneaux (panel) comme suit : les données
temporelles sont indicées par i,t, tel que le
modèle d'analyse s'écrit :
Yi,t = constante
+Yit-1+aX1i,t+bX2i,t+cX3i,t+dX4i,t+eX5i,t+fX6i,t + €it
t=1,2,3,4,5
(2006, 2007, 2008, 2009 et 2010) et i=1,2,....,6.
Avec Yi,t , la variable de surliquidité ; Yi,t-1, la
variable de surliquidité retardée d'une période et X1 ; X2
; X3 ; X4 ; X5 ; et X6 les variables exogènes.
Après avoir présenté la
méthodologie à utiliser pour notre étude empirique, il est
opportun pour nous de passer à la présentation des
résultats ainsi qu'à l'interprétation de ces
résultats pour pouvoir répondre à notre question qui nous
préoccupe.
Section 2 : Surliquidité bancaire : une
conséquence d'évitement du risque par les banques
au Cameroun.
Afin de tirer une conclusion à notre
préoccupation, il était nécessaire pour nous de mener une
étude empirique auprès de 6 banques commerciales du Cameroun qui
ont été listées plus haut. Nous avions aimé
travailler sur toutes les 12 banques commerciales dont comptait le Cameroun en
fin 2010, mais l'accès aux données bancaires nous a contraint
à travailler sur 6 banques seulement. Car nous avions eu la chance
d'avoir les rapports annuels de ces 6 banques et c'est ce qu'on a
exploité. Après exploitation et traitement de ces données
obtenues, nous avions obtenu des résultats. Il sera opportun de
présenter ces résultats avant de faire par la suite
l'interprétation de ces résultats.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
47
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
2.1. Présentation des résultats de
l'étude.
Pour arriver à ces résultats que nous allons
vous présenter, On a introduit la variable endogène
retardée d'une période dans les variables explicatives notamment
la surliquidité bancaire à t-1, de manière à tester
l'effet de Comportements dynamiques. Cette variable endogène
retardée est susceptible d'expliquer la surliquidité à la
période t. Etant donné qu'il ya une multitude de variables
capable d'expliquer le phénomène de surliquidité, nous
avions choisi 6 qu'on additionne avec la variable retardée. Ce qui nous
donne un total de 7 variables indépendantes ou exogène et une
variable endogène ou variable de surliquidité. Toute ces
données sont traitées avec le logiciel STATA 12 et pour les
années 2006 ; 2007 ; 2008 ; 2009 et 2010. D'où donc les
résultats obtenus que nous présentons dans un tableau, avant de
présenter les variables significatives.
2.1.1. Présentation du tableau des
résultats.
Le tableau qui suit nous permet de bien visualiser les
différents résultats obtenus de notre étude. Nous pouvons
présenter ce tableau comme suit :
Tableau 4 : Les résultats de
l'analyse.
Arellano-Bond dynamic panel-data estimation Number of obs = 30
Group variable: id Number of groups = 6 Time variable:
année
Obs per group: min = 5
avg = 5.0
max = 5
Number of instruments = 17 Wald chi2 (10) = 21.161
Prob > chi2 = 0.0197
One-step results
ratio_surliquidite
|
|
|
Coef.
|
Std. Err.
|
z
|
P>|z|
|
[95% Conf.
|
Interval]
|
+
|
|
|
|
|
|
|
|
Ratio surliquidité
|
|
|
|
|
|
|
|
|
L1.
|
|
|
1.156981
|
.44979
|
2.57
|
0.010
|
.2754085
|
2.038553
|
Struct_credit
|
|
|
.463707
|
1.338472
|
0.35
|
0.029
|
-2.159649
|
3.087063
|
Pret_part
|
|
|
-10.42271
|
3.495742
|
-2.98
|
0.003
|
-17.27424
|
-3.571184
|
Nbre_agenc
|
|
|
15.87287
|
23.53909
|
0.67
|
0.500
|
-30.2629
|
62.00865
|
nbre_agen_1000
|
|
|
-40.12117
|
48.71012
|
-0.82
|
0.010
|
-135.5912
|
55.34891
|
Risque crédit
|
|
|
1.440718
|
1.784414
|
0.81
|
0.019
|
2.938105
|
4.056669
|
vol_rb
|
|
|
2.477717
|
2.310517
|
1.07
|
0.284
|
-2.050813
|
7.006246
|
_cons
|
|
|
.2715293
|
2.055274
|
0.13
|
0.895
|
-3.756734
|
4.299792
|
Instruments for differenced equation
GMM-type: L (2/.).ratio_surliquidite
Standard: D.struct_credit D.pret_part D.nbre_agenc
D.nbre_agen_1000
D.risque_credit D.vol_rb
Instruments for level equation
Standard: _cons
SOURCE: Auteur à partir des investigations
menées.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
48
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
A partir de ces résultats que nous avions
présentés dans ce tableau, nous pouvons déjà
présenter les différentes variables exogènes qui sont
significatives, c'est-à-dire qui expliquent le phénomène
de surliquidité dans notre étude.
2.1.2. Présentation des variables
exogènes significatives.
A partir de ces résultats, nous constatons que le test
global est significatif, car 0,05> 0,0197. Ainsi, nous pouvons
déjà écrire l'équation suivante :
Yit=0,2715293+1,156981Yt-1+1,440718X1i,t+0,463707X3i,t-10,42271X4i,t-40,12117X6i,t+€it
Avec i = 1, 2, 3, 4, 5, 6 et t = 1à 6
Ainsi, les variables exogènes significatives sont les
suivantes : Yt-1 : représente la variable de
surliquidité retardée ;
X1 : Mesure le risque de crédit
(créances compromise, douteuses et impayées! total des
crédits). Il s'agit d'une variable continue donc la hausse traduit celle
du risque de crédit.
X3 : Mesure la structure des crédits
octroyés par les banques. Quel est le type de crédit (court terme
ou long terme) qui favorise la surliquidité bancaire au Cameroun ? Cette
variable est mesurée par le rapport crédits à CT! total
crédits
X4 : Représente la proportion de
prêts concentrée aux particuliers pour une année. Cela
détermine le degré d'exclusion des particuliers par les banques.
C'est le rapport entre le prêt aux particuliers sur le total de
dépôts.
X6 : représente le nombre d'agences
bancaires sur 1000Km2. Cela détermine la
pénétration géographique des
agences.au Cameroun.
Ces cinq variables, sont celles qui sont significatives et par
conséquent sont susceptibles d'expliquer le phénomène de
surliquidité pour ce qui concerne notre étude. C'est à
partir de ces variables significatives, que nous pourrions affirmer ou infirmer
notre hypothèse selon laquelle, plus une banque est sur liquide, plus
elle a une bonne gestion de ses risques. En d'autres termes, voir si la
surliquidité des banques camerounaises concernant notre période
d'étude qui va de 2006 à 2010 est majoritairement
déterminée par la bonne gestion des risques par celle-ci. Et
c'est à partir de la réponse obtenue, que nous pourrions nous
prononcer sur la portée de la surliquidité
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
49
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
bancaire sur l'économie du Cameroun.
C'est-à-dire, savoir si cette surliquidité à des effets
positifs ou bien négatifs sur cette économie camerounaise.
Etant donné que nous avions déjà
présenté les résultats obtenus, il nous reste maintenant
de les interpréter, pour en tirer une conclusion.
2.2. Interprétation des résultats.
Après l'analyse de nos résultats, nous avions
obtenu l'équation de régression. Il est nécessaire pour
nous, de préciser cette équation, avant d'expliques les
différentes données qui s'y trouvent dans cette équation
de régression.
2.2.1. Présentation del'équation de
régression à expliquer. L'équation obtenue qui nous
permettra de vérifier notre hypothèse est la suivante :
Yit=0,2715293+1,156981Yt-1+1,440718X1i,t+0,463707X3i,t-10,42271X4i,t-40,12117X6i,t+€it
Avec i = 1, 2, 3, 4, 5, 6 et t = 1à 6
Nous avions précisé plus haut que les variables
explicatives qui se retrouvent dans l'équation, sont celles qui sont
significatives. Le modèle étant à constante commune ou
unique, il n'y a donc pas d'effet individuel propre à chaque banque. Ce
qui traduit une certaine homogénéité du comportement des
différentes banques face au phénomène de
surliquidité.
Après cette équation, nous passons maintenant
à l'explication de celle-ci pour enfin tirer une conclusion, si plus une
banque est sur liquide, plus elle a une bonne gestion de ses risques.
2.2.2. L'explication de l'équation de
régression.
Etant donné que l'objectif de ce chapitre est de
vérifier par l'étude empirique, si plus une banque est sur
liquide, plus elle a une bonne gestion de ses risques. D'après les
résultats que nous avions obtenus, nous constatons que la variable de
surliquidité est significativement expliquée par : Yt-1 ; X1 ; X3
; X4 et X6. En d'autres termes, les principales variables explicatives de la
surliquidité bancaire pour notre étude sont : la variable
retardée de la
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
50
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
surliquidité d'une période ; le risque de
crédit ; la structure de crédits octroyés par la banque et
la proportion de prêts concentrée aux particuliers pour une
année.
Nous constatons que l'importance de risque de crédit
est un facteur explicatif de la surliquidité bancaire. Nous l'avions
représenté par X1 et c'est le ratio créances compromise,
douteuses et impayées/ total des crédits. Lorsque ce ratio
s'accroit, le risque de crédit augmente aussi, car ce ratio
représente la proportion des prêts octroyés aux clients,
qui risque ne pas être récupéré. Pour notre
étude, il ya 98,1% de chances que la surliquidité bancaire soit
expliquée par le risque de crédit. Nous pouvons aussi remarquer
que le coefficient de X1, est le plus élevé, soit 1,440718. Son
signe positif nous démontre que le risque de crédit et la
surliquidité évoluent dans le même sens. C'est ainsi que
Wamba et Tchamambé-Djiné, (2002) cités par Wanda (2007),
ont affirmé que dans un contexte camerounais marqué par une
asymétrie de l'information forte due à une faible
lisibilité des emprunteurs, la relation banque-client semble
privilégier l'exigence des garanties au détriment des
mécanismes incitatifs classiques édifiés par la
littérature17 et relatifs à la
régularité des remboursements antérieurs, à la
fiabilité de la structure financière et à la
lisibilité des projets à valeur actuelle positive. Selon Wanda
(2007), l'insécurité contractuelle entre le banquier et son
client, l'absence d'un marché financier disciplinaire des dirigeants et
le caractère familial de bon nombre d'entreprises sont des indices
supplémentaires du risque de défaut de remboursement qui
n'encouragent pas les banques à octroyer facilement les crédits,
mais qui augmentent davantage leurs liquidités.
Nous pouvons alors conclure que la surliquidité des
banques camerounaises, d'après notre population et notre période
d'étude est majoritairement déterminée par le risque de
crédit, parce que qu'elles veulent bien gérer les risques
auxquelles elles sont exposées. Et l'un de ces risques le plus important
est le risque de crédit. Ce qui permet de dire que la
surliquidité bancaire est un catalyseur pour l'économie
camerounaise, car cette économie est financée par le
système bancaire, le marché financier camerounais ne fonctionnant
pas comme il se doit. Ainsi avoir un système bancaire saint et solide et
liquide où le risque de crise que nous avions connu dans les
années 1980 est faible, est chose très importante pour
l'économie camerounaise. C'est à partir d'un système
bancaire saint, solide et liquide que le Cameroun pourra connaitre une
croissance élevée et pouvoir espérer être
émergent à l'horizon 2035. Ce qui nous montre les effets positifs
de la surliquidité bancaire qui est souvent vue que du coté
négatif dans la littérature. Le
17 1Pour l'essentiel, la relation banque- entreprise
s'analyse dans le cadre édicté par la théorie positive de
l'agence (Jensen et Meckling, 1976), la théorie des coûts de
transaction (Williamson, 1975), la théorie du signal (Jacquillat et
Levasseur 1982) ainsi que la confiance (Morgan et Hunt, 1994). Cet arsenal
théorique justifie la nature des relations entre l'entreprise et son
créancier à travers les problèmes d'asymétrie de
l'information, du degré d'intangibilité des transactions et de la
récurrence de ces transactions.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
51
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
graphique ci-dessous nous permet de visualiser
l'évolution de cette surliquidité par banque de 2006 à
2010.
Graphique 2 : Présentation de
l'évolution du ratio de surliquidité par banque de 2006 à
2010.
Graphs by Id
2006 2007 2008 2009 20102006 2007 2008 2009 20102006 2007
2008 2009 2010
4
1
Année
2
5
3
6
SOURCE: Auteur à partir des investigations
menées.
Le chiffre 1 représente l'Afriland First Bank ; le 2
c'est la BICEC ; le 3 c'est l'Ecobank ; le 4 c'est la SGBC ; le 5 c'est la CBC
Bank ; et le 6 c'est la NFC Bank.
D'après notre équation, nous constatons que la
variable qui a le paramètre le plus élevé derrière
celui du risque de crédit, c'est celui de la variable de
surliquidité retardée, qui est de 1,156981. Son signe
étant positif, cela signifie que cette variable Yt-1
évolue dans le même sens que la surliquidité de la
période t. Cela veut dire que le fait qu'une banque soit sur liquide
à la période t-1 la pousse aussi à
devenir sur liquide à la période t.
Dans ce chapitre 2 qui fini, nous avions eu pour objectif de
faire une étude empirique sur 6 banques camerounaises, pour la
période de 2006 à 2010. Ainsi nous avions présenté
la méthodologie qu'on devait utiliser. Cette présentation de la
méthodologie nous a amené à
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
présenter la période de l'étude, la
population cible, les variables de l'étude et le modèle
statistique. Ensuite nous avions présenté les résultats
obtenus et nous les avions interprétés. Ce qui nous a permis de
constater que la surliquidité bancaire du Cameroun pour les banques qui
ont été étudiées et pour la période de
l'étude est majoritairement déterminé par la gestion du
risque de crédit. Ce qui nous a permet de conclure que cette
surliquidité est un catalyseur pour l'économie camerounaise car,
elle permet de rendre le système bancaire saint et solide. Et, comme ce
système bancaire est le carburant de l'économie camerounaise, du
fait du marché financier camerounais embryonnaire. Ainsi, rendre le
système bancaire camerounais saint et solide, permet de dire que cette
surliquidité a des effets positifs pour cette économie et non ce
que la littérature a toujours considéré cette
surliquidité, comme négative pour l'économie. Alors nous
pouvons dire que plus une banque est sur liquide, plus elle a une bonne gestion
de ses risques, car nous avions constaté que plus le risque de
crédit augmente pour une banque, plus la surliquidité de cette
banque augmente.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
52
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
53
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Dans cette partie qui s'achève, il a été
question pour nous de vérifier l'hypothèse que nous avions
émise selon laquelle, plus une banque est sur liquide, plus elle a une
bonne gestion de ses risque. Ceci était émise comme
hypothèse, parce qu'on avait pour objectif d'étudier la
portée de la surliquidité bancaire sur l'économie
camerounaise. En d'autres termes, savoir si cette surliquidité bancaire
est un catalyseur ou un frein pour l'économie camerounaise. Ainsi, nous
avions présenté une théorie qui n'était pas unanime
car certains auteurs affirmaient que la surliquidité des banques est
déterminée par la bonne gestion des risques auxquels, les banques
sont exposées. Mais d'autres auteurs par contre, affirmaient que
d'autres déterminants autres que la gestion des risques sont à
l'origine de la surliquidité des banques, qui peuvent être soient
internes ou externes aux banques. Pour pouvoir tirer une conclusion à
cette controverse, il a été utile pour nous de mener une
étude empirique sur 6 banques camerounaises sur la période allant
de 2006 à 2007. Après, les résultats obtenus nous ont
montrés que la surliquidité des banques camerounaises
était majoritairement déterminée par la gestion du risque
de crédit et dont des risques en général. A ce niveau,
nous avions pu conclure que la surliquidité bancaire est un catalyseur
pour l'économie camerounaise, parce qu'elle permet de garder le
système saint et solide, ce qui permet à l'économie
camerounaise de bien se financer sans risque de crise financière et
bancaire. Ce qui amène à dire que cette surliquidité a des
effets positifs sur l'économie et conclure par là que, plus une
banque est sur liquide, plus elle a une bonne gestion de ses risques.
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
DEUXIEME PARTIE : SURLIQUIDITE BANCAIRE ET EXCLUSION
BANCAIRE DES PARTICULIERS PAR LES
BANQUES.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
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MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
L'exclusion bancaire et financière des particuliers
reste un phénomène méconnu. Souvent comprise comme la
seule absence de compte bancaire, elle inclut certes les difficultés
d'accès aux services bancaires et financiers, mais également les
difficultés d'usage que rencontrent les personnes qui possèdent
ces services, difficultés qui conduisent très fréquemment
au surendettement. Des centaines de milliers de particuliers seraient
aujourd'hui, partout dans le monde, exclus de tout ou partie des services et
produits bancaires de base (compte et moyens de paiement scripturaux]. Si le
dénombrement des personnes concernées peut être sujet
à débat, cette question mérite d'être posée
pour une étude de ce qu'est l'exclusion bancaire et financière,
de ce qui la provoque et de ce qui peut permettre de l'éviter. Pour
certains auteurs, les banques utilisent certaines pratiques pour exclure les
particuliers, surtout lorsqu'elles se sentent sur liquides. Pour Beck,
Demirguc-Kunt et Peria (2006), les banques exigent un montant initial minimum
lors de l'ouverture d'un compte en banque pour éliminer les particuliers
à faible revenu. Pour Jean-Michel Servet par contre cela peut provenir
d'un problème volontaire aux particuliers.
De toutes les façons, le problème d'exclusion
bancaire des particuliers est un problème grave, car il entraine celui
d'exclusion sociale des particuliers. Ce qui ne permet plus à ces
particuliers de vivre à l'aise dans la société qui est la
leur car ils sont bloqués par certaines pratiques dont ils n'ont pas
accès dans leur société.
L'objectif de cette partie est de transposer la théorie
traditionnelle de l'exclusion bancaire des particuliers comme dérivant
de la surliquidité des banques commerciales. C'est pourquoi, dans le
troisième chapitre, il sera exposé la relation existante
entre l'exclusion bancaire des particuliers et la surliquidité bancaire
des banques. Puis, dans le quatrième chapitre il sera
exposé l'analyse méthodologique et présentation
des résultats sur la relation entre la surliquidité bancaire et
l'exclusion bancaire des particuliers par les banques au Cameroun.
Chapitre 3 : L'exclusion bancaire des particuliers :
Quelle relation entretient-elle avec le niveau de surliquidité des
banques.
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Pour parler d'exclusion bancaire des particuliers par les
banques commerciales, il faut que ces particuliers soient sans compte bancaire
ou ayant un compte bancaire mais ne bénéficiant pas de tous les
services offerts par les banques. Alors lorsqu'un particulier veut
intégrer le système bancaire, il faut que celui-ci puisse remplir
les conditions exigées par la banque cible. C'est à
l'intérieur que ce particulier pourra faire connaissance des
différents dépôts auxquels il pourra faire.
La question qui se pose est celle de savoir si les banques
commerciales durcissent ces conditions afin de pouvoir éliminer certains
particuliers pauvres ? En d'autres termes il est question pour nous de
déterminer si la surliquidité bancaire des banques commerciales
amène celles-ci à exclure les particuliers du système
bancaire.
Nous allons présenter les modalités
d'ouverture d'un compte et types de dépôts bancaires
(section I), avant d'en présenter par la suite les
fondements théoriques sur la relation entre la surliquidité
bancaire et l'exclusion bancaire des particuliers par les banques
(section II).
Section 1 : Les modalités d'ouverture d'un
compte et types de dépôts bancaires.
Dans les sociétés du monde, les Hommes ont la
possibilité de régler leurs différentes factures avec de
la monnaie fiduciaire, mais de nos jours, c'est le paiement avec la monnaie
scripturale qui est de plus en plus sollicité. Ce qui oblige alors tous
les individus à se procurer d'un compte bancaire pour
bénéficier de tous les avantages que cela apporte. Or pour en
arriver à ce niveau, il faut nécessairement ouvrir un compte en
banque. Mais cela nécessite d'abord pour l'individu concerné de
remplir les différentes conditions exigées par la banque
considérée. Et c'est lorsqu'une personne a déjà un
compte en banque qu'il pourra choisir le type de dépôts qu'il
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
pourra faire auprès de la banque
considérée afin de pouvoir jouir des différents avantages
que cela pourra procurer.
Nous présenterons les différentes
modalités que les banques peuvent exiger aux personnes en
général pour qu'elles puissent ouvrir un compte en banque, avant
d'en présenter dans la suite les différents types de
dépôts bancaires que ces personnes auront la possibilité de
faire lorsqu'elles auront ouvert un compte en banque.
1.1. Les différentes modalités à
remplir pour ouvrir un compte en banque.
Le compte en banque est un document comptable sur lequel est
inscrit l'ensemble des opérations effectuées entre la banque et
son client. C'est également un contrat générateur de
droits et obligations. En ouvrant un compte à un client, le banquier
s'oblige à mettre à sa disposition tout ou partie de services
formant ce qu'on appelle « service de caisse », à savoir :
réception de fonds en dépôts,
encaissements, virements Etant une opération contractuelle, elle ne
nécessite pas de versement immédiat, ni de dépôts
minimale pour certaines banques, mais cela est indispensable pour d'autres
banques. Cependant, elle est soumise à certaines règles.
Toute personne physique ou morale est libre de choisir un
établissement de crédit. Il n'existe aucune obligation d'ouvrir
un compte bancaire, mais ce principe doit être nuancé. En effet le
compte bancaire est un élément indispensable car de nombreux
paiements doivent obligatoirement être effectués par virement
bancaire. Ainsi :
? Tout commerçant est devenu de se faire ouvrir un
compte dans une banque ou établissement de crédit ;
? Les paiements des salariés doivent être
effectués par cheque barré, virement bancaire, carte de
paiement.
Toute personne peut librement choisir sa banque en fonction de
divers critères tels
que :
y' La proximité de l'agence bancaire du lieu de son
domicile ou de son lieu de travail ;
y' Les jours et les horaires d'ouverture ; y' Les services
proposés par la banque ;
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
? Le coût de ces services (frais d'opposition, agios pour
découverts bancaires....)
Nous pouvons constater par conséquent que la banque est
libre d'accepter ou de refuser l'ouverture d'un compte sans avoir à se
justifier. Cette liberté est toutefois atténuée par le
droit au compte pour ce qui est de la France par exemple. Lorsqu'elle accepte,
elle doit effectuer des vérifications et contrôles pour le client
qu'elle désir accepter, mais aussi lui fournir des informations
nécessaires pour le fonctionnement du compte qu'il désir
ouvrir.
1.1.1. Les vérifications et contrôles
opérés par le banquier
L'usage abusif d'un compte pouvant nuire à la banque,
au client lui même et aux tiers, le banquier doit préalablement
à l'ouverture d'un compte vérifier divers éléments
sous peine d'engager sa responsabilité. Ainsi :
? Le banquier doit s'assurer de la capacité juridique
du client, c'est-à-dire de son pouvoir de faire par lui-même des
actes tels que l'ouverture et l'utilisation d'un compte bancaire. Dans certains
cas particuliers, il existe des restrictions au libre fonctionnement du compte
(incapable majeur, mineur....).
Indépendamment des cas d'incapacité, le banquier
écarte parfois les personnes qui ne peuvent pas effectuer un
dépôt suffisamment consistant ou un volume d'opérations
assez important pour rendre le compte rémunérateur. La
décision dépend de la politique commerciale de la banque.
? Le banquier doit vérifier l'identité du client
(nom et prénoms, date et lieu de naissance, profession,
nationalité, résidence principale) à l'aide d'un document
officiel en cours de validité comportant photo et signature, comme la
carte nationale d'identité, le passeport, la carte de résident.
Les caractéristiques et les références de ce document sont
enregistrées par le banquier. Cette vérification se justifie par
la nécessité d'éviter que le titulaire du compte effectue
des opérations illicites nuisibles aux tiers sous un nom d'emprunt
(émission de chèques sans provisions.....). La
responsabilité de la banque est engagée si l'absence de
contrôle suffisant a rendu possible ou facilité des actes
préjudiciables à un tiers. En cas de contestation, il appartient
au banquier de prouver qu'il a satisfait à son obligation de
contrôle. Une photocopie facilite la preuve du respect de l'obligation de
contrôle.
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Par ailleurs, il est fréquent que le banquier demande
des renseignements complémentaires sur la situation professionnelle ou
personnelle de son client. Ainsi, lorsque le client est un commerçant,
les banques demandent la communication d'un extrait de l'immatriculation au
registre de commerce.
? La banque doit vérifier le domicile du client. Pour
cela, elle demande la communication d'un plan de localisation. Cependant, pour
s'assurer précisément de l'exactitude de l'adresse fournie, elle
envoie généralement une lettre d'accueil au domicile du client.
Le non retour du courrier permet de présumer que la lettre a bien
été remise au destinataire, et que l'adresse indiquée est
exacte.
? En cas de délivrance de formules de chèques,
la banque doit également se renseigner auprès de la banque de
France pour ce qui est de la France pour s'assurer que le titulaire du compte
n'est frappé d'une interdiction bancaire d'émettre des
chèques. « Tout banquier doit interroger la banque de France
avant de procéder à la première délivrance de
formules de chèques à un nouveau titulaire de compte. Les
réponses doivent être conservées pendant deux ans
», selon l'article 30, D 22 mai 1992 du code monétaire et
financier de France.
? Le banquier est tenu de déclarer à
l'administration fiscale pour consignation sur le fichier des comptes bancaires
(Ficoba), et dans le mois, toutes les ouvertures et clôtures de comptes
auxquelles il procède. Ces déclarations indiquent les noms,
prénoms et adresses des titulaires ainsi que leur date et lieu de
naissance. Le Ficoba permet à l'administration fiscale de
connaître l'ensemble des comptes en banque ouverts par toute personne
physique ou morale.
Cette obligation n'est pas applicable au compte de
passage18. Cette dispense n'est valable que si le compte de passage
n'enregistre pas d'opérations multiples. La banque est cependant tenue
de vérifier l'identité du client de passage.
? Le banquier va relever l'ensemble des renseignements et
recueillir un spécimen de la signature du client et des mandataires
qu'il a éventuellement désigné. Ce spécimen
permettra de vérifier l'authenticité des ordres émanant du
client, notamment les chèques émis.
18 Un compte de passage est un compte qui est ouvert
pour une opération isolée accomplie par une personne non cliente
du guichet d'une banque.
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
? S'agissant des personnes morales, le banquier doit examiner
les statuts qui permettent de déterminer l'objet du groupe,
d'apprécier le fonctionnement du dit groupe. Dans le cas des
sociétés ou groupements d'intérêts
économiques, il s'assure de leur réalité juridique en
exigeant un extrait de leur immatriculation au registre du commerce et des
sociétés. Il vérifie également les pouvoirs et
l'identité des personnes qui prétendent être
habilitées à engager la personne morale.
Pour les associations, il demande un exemplaire du journal
dans lequel est inscrite la déclaration de l'association et
éventuellement la reconnaissance d'utilité publique ; ainsi que
la justification des pouvoirs des représentants de l'association.
Après que la banque ait reçue des informations
concernant le client, celle-ci est dans le devoir à son tour de fournir
des informations au client pour qu'il puisse mieux comprendre ce qu'elle attend
de lui.
1.1.2. Des informations à fournir aux
clients.
L'ouverture d'un compte est une opération contractuelle
qui résulte d'un accord préalable entre le banquier et son
client. Cet accord peut être tacite ; il est souvent express et
constaté par un contrat imprimé dit « convention de compte
» signé par le client.
Avant la conclusion du contrat, le professionnel est tenu de
mettre le consommateur en mesure de connaître les caractéristiques
essentielles du bien ou du service. Lorsque la banque ouvre un compte, elle est
tenue d'informer le client sur les conditions d'utilisation du compte à
savoir : les engagements réciproques de la banque et du client, les
dispositions qui régissent ce compte ainsi que le prix des
différents services auxquels elle donne accès.
Le choix des moyens de communication est laissé aux
banques. En principe, les conditions tarifaires sont affichées dans les
agences. Les conditions d'utilisation du compte et les engagements
réciproques de la banque et du client sont inclus dans une convention
écrite d'ouverture de compte ou énoncé dans un document
que le banquier remet au client au moment de l'ouverture. En cas de litige
ultérieur, la banque devra apporter la preuve de l'acceptation du
client.
L'obligation d'information des banques ne se limite pas
à l'ouverture du compte, elle reste présente pendant toute la
durée de vie du compte. Ainsi, toute modification apportée
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
ultérieurement aux conditions d'ouverture du compte
devra pour être opposable au client lui avoir été
préalablement signalée. Hormis cette information
générale, les banques doivent une information particulière
à l'occasion de certaines opérations (crédit à la
consommation.....).
La banque doit obligatoirement informer le client sur le type
de compte qu'il a la possibilité d'ouvrir selon ses besoins. C'est ainsi
que la banque peut proposer au client :
> Le compte unique où seul le titulaire de ce compte
peu le faire fonctionner pour les paiements et les retraits en espèce.
Pour les versements, n'importe quelle personne peut, si elle connait les
références bancaires du compte, y déposer des
espèces ou libeller un chèque à l'intention du titulaire
du compte et le remettre au guichet de la banque.
> Le compte unique avec procuration. Il est fréquent
que le titulaire d'un compte (le mandant) autorise une ou plusieurs autres
personnes (le mandataire) à le faire fonctionner. Ce mandat
appelé procuration comporte les noms, prénoms et domicile du
mandant, l'étendu du mandat (limite à certains actes ou total),
sa durée, la signature du mandant et celle du mandataire. Il peut
être donné sur papier libre ou sur un formulaire
délivré par la banque. La procuration peut être faite
à l'ouverture du compte ou à tout moment. Elle peut être
annulée également à tout moment.
> Le compte joint. Un même compte peut être
ouvert au nom de plusieurs personnes. Il en est ainsi du compte joint
adopté généralement entre les époux mais qui peut
l'être aussi par des personnes sans lien de parenté. Ce compte
permet à chacun de l'utiliser indépendamment de l'autre sous sa
seule signature, comme s'il en était le seul titulaire. Le
fonctionnement du compte joint dépend de l'intitulé du compte. Il
existe trois possibilités d'intitulé du compte :
V' En pratique pour permettre une plus grande souplesse de
fonctionnement, l'intitulé du compte, pour un couple est souvent «
Monsieur OU Madame X ». Dans ce cas, le compte présente deux
cotitulaires et fonctionne avec une seule signature.
V' Si le compte a été ouvert sous
l'intitulé « Monsieur ET Madame X », la signature des deux
cotitulaires du compte est nécessaire pour toutes les
opérations.
V' Enfin si l'intitulé du compte est « Monsieur
ET/OU Madame X », la signature conjointe des deux cotitulaires est requise
pour certains actes préétablis au moment
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
de l'ouverture du compte (chèques d'un certain
montant....). Dans les autres cas, une seule signature suffit
? Le compte individis. Il ne peut fonctionner qu'avec la
signature de tous les cotitulaires, sauf si une procuration a été
donnée à un représentant pour gérer le compte.
Cette procuration peut être limitée à certaines
opérations. Ce type de compte est surtout ouvert lorsqu'il y a ouverture
d'une succession de gestion des biens individuels comme une maison.... Les
cotitulaires sont indivisaires des fonds19. Aucune opération
ne peut se réaliser sans l'accord de tous. Si le compte est
débiteur, la banque peut réclamer à chacun sa part du
passif.
Alors nous pouvons constater que pour ouvrir un compte en
banque, cela n'est pas chose facile car plusieurs modalités doivent
être remplies. Pour le client, il doit fournir des informations
nécessaires pour que la banque puisse mieux le connaitre et
connaître aussi ses besoins vis-à-vis de la banque. Quant à
la banque, elle doit fournir à son tour des informations au client pour
que celui-ci puisse mieux comprendre de quoi il s'agit et des exigences qu'il a
envers la banque. Après avoir ouvert son compte, le client a la
possibilité d'effectuer des dépôts auprès de la
banque et ces dépôts sont de différentes
catégories.
1.2. Les différents types de dépôts
bancaires.
Lorsque le client a ouvert un compte en banque, celui-ci a
déjà la possibilité d'effectuer des versements qui sont
qualifiés de dépôts bancaires. Les avis des
spécialistes du droit et les arrêts mêmes pris par les
autorités de la justice sont profondément discordants quant
à la nature juridique du dépôt bancaire. Pour les uns, il
s'agit d'un prêt, pour les autres un dépôt disposant de
règles spécifiques, pour certains d'un contrat implicite entre le
client et la banque. D'une manière générale, les
spécialistes s'accordent sur les points suivants: le déposant
perd la propriété physique des sommes déposées. Il
le fait en "l'échange" de la promesse de la banque de les rendre
dès qu'il le demandera (mais dans des conditions
spécifiées par la banque), voire dès qu'il se
présentera au guichet.
Le dépôt bancaire est donc une opération
de "prêt", qui génère une créance dans le patrimoine
du déposant (matérialisée par le relevé de compte)
et une dette pour la banque (les
19 Etre indivisaire des fonds veut dire que les
cotitulaires sont propriétaires ensemble de ces fonds qui sont en
indivision ou en commun.
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
comptes bancaires figurent au passif de la banque). Il peut
être effectué sous la forme de dépôt à vue,
mais aussi sous la forme de dépôt à terme.
1.2.1. Les dépôts à vue.
Un dépôt « à vue » est un
dépôt, rémunéré ou non, dont les fonds
peuvent être retirés partiellement ou totalement à tout
instant. Il est comptabilisé dans l'agrégat M120 par
les Banques Centrales. Le client de la banque a la possibilité
d'effectuer son dépôt à vue dans plusieurs types de
comptes. Il peut le faire dans un compte courant, mais aussi dans un compte
d'épargne.
? L e compte courant traditionnellement
appelé « compte chèque », est un compte dont non
seulement l'argent peut être retiré à tout moment mais qui
est également destiné à servir de pivot aux paiements, aux
encaissements et aussi aux mouvements de fonds avec les autres comptes. Ce
compte est généralement non rémunéré, ou
très faiblement rémunéré et seulement dans les pays
où le paiement d'un intérêt est permis. Ce compte est
parfois assorti d'une autorisation de découvert permettant que son solde
soit temporairement négatif à concurrence d'un plafond de
débit autorisé.
? Le compte d'épargne, qui
était parfois aussi appelé « compte sur livret », du
fait que les opérations étaient à l'origine
reportées sur un livret d'épargne que le titulaire conservait
par-devers lui (c'est encore le cas dans certains pays). Il est
comptabilisé en agrégat M221 par les Banques
Centrales: il n'est donc pas au sens strict « à vue ». Il doit
obligatoirement être créditeur. C'est un compte où les
fonds sont là-aussi disponibles à vue, mais seulement sous forme
de retrait d'espèces, donc en général sans moyens de
paiement. Ces comptes sont rémunérés par un
intérêt et :
? Fiscalisés (compte d'épargne bancaire
ordinaire),
? ou défiscalisés mais fortement
réglementés (Par exemple, en France, livret A,
Livret de développement durable LDD, compte
d'épargne logement CEL, Livret d'épargne
populaire LEP).
20 L'agrégat M1 correspond aux billets,
pièces et dépôts à vue.
21 L'agrégat M2 correspond à M1 plus les
dépôts à termes inférieurs ou égaux à
deux ans et les dépôts assortis d'un préavis de
remboursement inférieur ou égal à trois mois.
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Alors, le client de la banque a le choix d'effectuer n'importe
quel type de dépôt à vue qui lui intéresse suivant
ses besoins et ses envies, mais aussi il a la possibilité de faire des
dépôts à terme.
1.2.2. Les dépôts à terme et plans
d'épargne.
Également comptabilisés en M2 par les banques
centrales qui incluent dans cet agrégat les dépôts à
préavis de moins de trois mois et les dépôts à terme
de moins de deux ans (aucune épargne à plus de deux ans n'est
considérée comme « monnaie »). Ces différents
comptes peuvent être entre autre :
? Le compte à terme ou
dépôt à terme a une durée
fixée à l'avance et rapporte un intérêt à
condition que le client titulaire du compte ne retire pas l'argent avant
l'échéance (fixée entre un mois et dix ans selon les
établissements bancaires). Plus la durée d'immobilisation du
dépôt est longue et plus le taux de rémunération est
élevé. Il existe deux types de comptes à terme : les
comptes à taux fixes et ceux à taux progressif.
? Le compte à préavis est une
variante selon laquelle l'argent ne peut être
récupéré par le client titulaire du compte sans perte
d'intérêts, si celui-ci n'annonce pas son retrait suffisamment
à l'avance.
? Le plan d'épargne, qui est souvent
affecté à la constitution d'épargne pour un objectif
spécifique. Pour prendre l'exemple français on trouve des plans
pour le logement (PEL), permettant d'épargner dans le but de
réaliser l'achat d'un bien immobilier. Au terme d'une période
définie, cette formule permet d'obtenir un crédit dans des
conditions favorables. Les caractérisques du Plan épargne
logement (PEL) sont les suivantes pour le cas de la France :
o épargne minimum de 4 ans,
o crédit à taux privilégié au terme
de l'épargne,
o dépôt limité à 61 200 €,
minimum de 225 €,
o versements périodiques avec un minimum de 540 €
par an,
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
o argent indisponible, retraits impossibles ; si argent
retiré avant 4 ans : clôture du PEL et perte des avantages, plus
ou moins selon la durée de garde,
o taux d'intérêt : 2,5 % hors prime
d'État,
o montant maximal de la prime : 1 525 €,
o prime versée même si un prêt n'est pas
signé,
o intérêts et prime exonérés
d'impôts sauf pour les PEL de plus de 12 ans ; mais tous les revenus des
PEL sont soumis aux prélèvements sociaux,
o un seul PEL par personne, cumulable avec un CEL, accessible
aux mineurs.
Nous pouvons toujours avoir pour l'exemple de la France, des
plans d'épargne en actions (PEA), pour la retraite (PERP). Aux
États-Unis, on trouve le plan 401(k) destiné à la
retraite. Un plan d'épargne est souvent alimenté par des
virements périodiques depuis le compte courant. La durée et les
modalités de sortie de ces plans sont réglementées en
contrepartie d'avantages fiscaux particuliers.
Ainsi, ouvrir un compte en banque nécessite plusieurs
modalités à remplir par le client, mais aussi par le banquier,
pour que les règles puissent être fixées. Cela permet
à la banque de mieux connaître son client, ainsi que ses besoins
lorsque celui-ci vient ouvrir un compte en banque. Mais aussi la banque a pour
devoir de faire connaitre au client les caractéristiques de son produit.
C'est ainsi que la banque est obligée de présenter au client les
types de compte qu'il est à mesure d'ouvrir, avec les
caractéristiques de chaque type de compte. Elle a aussi le devoir
d'expliquer au client, le type de dépôt que celui-ci est à
mesure de faire dans son compte, sachant déjà les
modalités de chaque type de dépôt. Mais lorsque la banque
est déjà sur liquide, comment celle-ci va se comporter à
l'égard de nouveaux clients qui veulent venir ouvrir de nouveaux comptes
? La relation théorique entre la surliquidité d'une banque et son
exclusion des clients s'avère importante d'être
étudiée.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Section 2 : Fondements théoriques sur la
relation entre la surliquidité bancaire et
l'exclusion bancaire des particuliers par les
banques.
L'exclusion bancaire et financière ne possède
pas encore de définition qui soit unanimement partagée. Cela
tient à ses contours relativement nébuleux ainsi qu'au
degré de méconnaissance qui entoure encore ses mécanismes
et son lien avec l'exclusion sociale. Des recherches récentes
consacrées à l'élaboration de ce concept, il est
néanmoins possible de dégager quelques éléments de
consensus. Le premier élément est que le phénomène
de l'exclusion bancaire et financière est relatif. Comme pour celui de
l'exclusion sociale auquel il est étroitement lié, les individus
sont exclus d'une société et d'une période donnée.
Ils sont exclus par rapport à des normes, à des pratiques en
vigueur dans les pays. Pour Paugam (1996) en effet: « Une personne se
trouve en situation d'exclusion bancaire et financière lorsqu'elle subit
un degré d'entrave dans ses pratiques bancaires et financières
qui ne lui permet plus de mener une vie sociale normale dans la
société qui est la sienne. » La première
conséquence de cette relativité est que l'exclusion bancaire et
financière n'a donc pas la même signification ni les mêmes
répercussions, tant objectives que subjectives, selon les pays, en
particulier selon leur degré de bancarisation et leurs pratiques
bancaires et financières.
Cette définition implique également que
l'exclusion bancaire se présente sous des aspects différents et
à des degrés divers. Sur un plan au moins conceptuel en pratique,
c'est moins évident, on distingue les difficultés d'accès,
qui vont du non-accès pur et simple à l'accès
différencié, et les difficultés d'usage liées,
quant à elles, aux conséquences sociales négatives
qu'entraîne une mauvaise utilisation des produits bancaires. Cette
distinction permet de différencier au sein même d'une population
dite « exclue bancaire » celle qui est non bancarisée,
couramment désignée dans les pays anglo-saxons sous le terme
« unbanked » et de celle dite sous bancarisée («
underbanked ») par le caractère limité du choix ou de
l'utilisation des produits bancaires ou encore de celle qui est mal
bancarisée par une utilisation inadéquate de ceux-ci à des
besoins spécifiques.
Vue les conséquences négatives que cette
exclusion bancaire engendre selon sa définition, nous nous posons la
question de savoir quelles sont les causes de cette exclusion bancaire des
particuliers ?
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
67
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Nous pouvons voir que la surliquidité bancaire est une
barrière à l'accès aux services bancaires avec les
conditions à remplir pour ouvrir un compte qui sont difficiles pour le
particulier ainsi que celles à remplir pour avoir accès à
tous les services et produits bancaires et qui engendre l'exclusion bancaire de
ces particuliers.
Dans la suite de notre étude, nous allons
présenter la surliquidité bancaire comme la cause de l'exclusion
bancaire des particuliers par les banques. Il nous restera alors de
présenter les limites relevées dans la littérature sur
cette relation.
2.1. La surliquidité bancaire comme la cause de
l'exclusion bancaire des particuliers par les
banques.
D'après la définition du Centre
Walras22 repris par Gloukoviezoff (2004b), « une personne se
trouve en situation d'exclusion bancaire et financière lorsqu'elle subit
d'entraves23 dans ses pratiques bancaires et financières qui
ne lui permet plus de mener une vie sociale normale dans la
société qui est la sienne ». Il ressort de cette
définition que l'exclusion bancaire se mesure par rapport aux
difficultés sociales qu'elle engendre. Bien que cela soit globalement
vrai pour tous les pays développés où le rôle de la
monnaie scripturale est prédominant, il n'en demeure pas moins que
l'impact social dépend du pays concerné. Les banques sur liquides
ont tendance à négliger les particuliers pauvres, car elles sont
en excès de liquidité et ne veulent plus les petites sommes de
ces particuliers. Elles vont utiliser plusieurs moyens permettant d'exclurent
ces particuliers pauvres et cela a des conséquences
socio-économiques négatives sur ces particuliers et sur
l'économie du pays concerné. Nous verrons d'abord les
différentes pratiques utilisées par ces banques avant de voir les
conséquences socio-économiques que cela pourra avoir sur ces
particuliers et sur l'économie toute entière.
22 Le Centre Walras est spécialisé
dans l'étude de l'exclusion bancaire en France et édite des
rapports périodiques sur le sujet.
23 Une entrave est « ce qui retient, contient,
empêche ». Émile Littré, 1970, Dictionnaire de la
langue française, tome 3, Gallimard-Hachette, p. 846.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
68
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
2.1.1. Les pratiques bancaires comme cause d'exclusion
bancaire des particuliers
La théorie des barrières à l'accès
a été développée par plusieurs auteurs qui ont
procédé à des études comparatives sur le niveau de
pénétration des services bancaires et financiers dans
différents pays. Certaines de ces études ((Caskey et al. (2004);
Chamberlain et Walker (2005); Honohan (2004); Ketley, Davis et Truen (2005);
Peachey et Roe (2004)) se sont limitées à une analyse statistique
simple tandis que d'autres (Beck, Demirguc-Kunt et Peria (2005 et 2006); Beck
et al. (2004)) ont procédé à une analyse
économétrique des phénomènes observés et en
ont déduit les facteurs explicatifs provenant des banques.
Ainsi, les banques mettent des barrières
financières à l'accès aux particuliers lorsque celles-ci
sont sur liquides. C'est ainsi que les barrières financières
peuvent se traduire par les conditions d'ouverture et de maintien d'un compte
de dépôt. Elles sont évaluées sur la base du montant
minimal d'ouverture et des frais de tenue d'un compte chèque. Beck,
Demirguc-Kunt et Peria (2006) mesurent cette barrière par un indicateur
qui représente la part du PIB/habitant nécessaire à
l'ouverture d'un compte et à son entretien. Chamberlain et Walker (2005)
estiment à 2%, la part maximale de revenu qu'une personne peut consacrer
aux frais bancaires. Au delà, se crée un obstacle. Ketley, Davis
et Truen (2005) insistent particulièrement sur la barrière
financière en détaillant davantage son contenu. Ils y incluent
notamment les charges liées au retrait à un distributeur
automatique (DAB) ou dans une agence, et les charges liées aux
opérations de transfert électronique, aux paiements par carte,
etc. Alors, lorsqu'une banque est sur liquide elle a tendance à
augmenter le montant initial auquel un particulier devrait ouvrir un compte et
même des frais que celui-ci devrait débourser pour la tenue de son
compte.
. D'autres barrières financières
utilisées par les banques pour exclure les particuliers surtout lorsque
celles-ci sont sur liquide, concerne l'accès aux crédits,
à l'épargne et aux assurances. Les refus de crédits
bancaires sont fréquents, avec des variations selon les banques.
L'ancienneté dans la banque est un élément
déterminant, avec l'emploi occupé et les revenus, si bien que
beaucoup de ménages s'en trouvent exclus (.Sophie Ebermeyer, 2004). Les
ménages confrontés au refus, se tournent vers des organismes de
crédit à la consommation, qui ne servent parfois qu'à
combler des découverts, à rembourser d'autres crédits ou
des membres de la famille. Pouvant souscrire à plusieurs de ces
prêts, certains ménages les multiplient et parviennent à
des situations inextricables24 de surendettement, qui les excluent
des moyens de paiement momentanément. L'incitation à
l'épargne, notamment auprès des ménages modestes,
semble
24 Les situations inextricables sont celles que l'on
ne peut pas dé mêler.
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
être la stratégie partout suivie dans une
perspective de sécurisation du client, plus ou moins adaptée en
fonction de la clientèle lorsque la banque est sur liquide.
Certaines barrières physiques permettent l'exclusion
des particuliers par les banques. Elle mesure la distance parcourue par le
client pour accéder au guichet d'un établissement teneur de
compte (ETC). Beck, Demirguc-Kunt et Peria (2005)25 ont construit un
indicateur composite constitué de quatre informations à savoir la
pénétration géographique des agences (nombre d'agences
bancaires sur 1.000 km2), la pénétration
démographique des agences (nombre d'agences bancaires pour 100.000
habitants), la pénétration géographique des distributeurs
automatiques de billets ou DAB (nombre de DAB sur 1.000 km2) et la
pénétration démographique des DAB (nombre de DAB pour
100.000 habitants). Beck, Demirguc-Kunt et Peria (2006)26 ont
construit un indicateur qui mesure cette barrière. Il vaut 1 si le
compte ne peut être ouvert qu'au siège de l'établissement,
2 si le compte peut être ouvert au siège ou dans une agence et 3
si le compte peut être ouvert au siège, dans une agence ou
à un point de service. Chamberlain et Walker (2005) mesurent cette
barrière par le coût du transport nécessaire pour joindre
l'agence bancaire la plus proche. Ainsi une banque qui est sur liquide n'a plus
de pression à se faire pour augmenter le nombre d'agences, ni le nombre
de distributeurs automatiques de billets (DAB) car elle n'est pas dans le
besoin de liquidité et par conséquent ne veut pas fournir plus
d'efforts pour en chercher ces liquidités.
Nous avons exposé dans la première section de ce
chapitre, les conditions nécessaires pour ouvrir un compte en banque.
Ainsi les banques commerciales utilisent ces conditions pour exclurent les
particuliers, ceci lorsqu'elles se sentent sur liquides. Cette catégorie
d'exclus est constituée d'individus capables d'utiliser les services
mais qui en sont écartés par des pratiques de sélection de
la clientèle organisées par les établissements de
crédit (Eber, 2000).
Alors, la barrière d'éligibilité indique
les conditions particulières d'ouverture imposées par les
établissements de crédit. Pour Beck, Demirguc-Kunt et Peria
(2006), il s'agit de déterminer le nombre de documents
nécessaires à l'ouverture d'un compte de dépôt.
Parmi ces documents, on peut citer la carte d'identité nationale, la
fiche de paie et la lettre de recommandation (dans certains cas). Plus le
nombre de documents demandé est important, plus
25 Beck T., Demirguc-Kunt A. et Peria M., (2005)
ont travaillé sur les informations bancaires de 99 pays entre 2003 et
2004.
26 Beck T., Demirguc-Kunt A. et Peria M.(2006) ont
travaillé sur les informations de 193 banques réparties dans 58
pays dans le monde.
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
la barrière est élevée. Chamberlain et
Walker (2005) mesurent cette barrière par le pourcentage d'agences
bancaires n'imposant aucune de ces conditions.
En conséquence, la sélection bancaire se fait
avec pour objectif de garantir la rentabilité de la relation
nouée. Il faut pour cela minorer les risques de défaillance du
client, mais également les coûts qu'il engendre. Ainsi, les
clients aux revenus modestes présentent un niveau de risque moyen plus
élevé de par le niveau et la nature de leurs ressources. Ils sont
également plus coûteux que les autres car ils
«consomment» davantage de services gratuits, principalement les
services de guichet, notamment ceux liés à l'utilisation du
livret A comme compte courant. Parce que les banques veulent des relations sans
risques, elles préfèrent exclurent les particuliers et
détenir des liquidités en excès qu'elles
préfèreront garder en réserves auprès de la banque
centrale sous forme de réserves excédentaires. Comme ces banques
sont sur liquides, elles ne veulent plus prendre de risques d'intégrer
du système des particuliers à revenus faibles. L'exclusion
bancaire adoptée par les banques a des conséquences
socio-économiques négatives pour ces particuliers et pour
l'économie du pays en général.
2.1.2. Les conséquences socio-économiques
de l'exclusion bancaire des particuliers.
La définition du Centre Walras donnée ci-dessus
montre bien que le phénomène de l'exclusion bancaire
s'apprécie alors par des dégâts engendrés sur la
qualité de la vie sociale. Ainsi une personne exclue bancaire est
forcément confrontée à des problèmes sociaux. Cette
causalité se justifie dans le cas de la France où la
législation impose l'utilisation de la monnaie scripturale dans toutes
les transactions27. Ne pas détenir de compte courant ou
être limité à l'usage de tous les services bancaires est
lourd de conséquences non seulement au quotidien mais également
à plus long terme. Ne pas détenir de compte courant signifie en
effet ne pas pouvoir percevoir des revenus sous forme électronique
(salaire, pensions de retraite, allocations sociales), ne pas pouvoir
déposer son argent dans un lieu sûr, ne pas pouvoir
bénéficier des moyens de paiement scripturaux qui lui sont
associés pour effectuer des paiements et réaliser des versements
(Gloukoviezoff, 2005). Ne pas détenir de compte bancaire signifie aussi
ne pas pouvoir bénéficier des autres produits pour lesquels il
constitue le point d'entrée comme le crédit à court terme
(facilités de découverts, crédit à la consommation)
et les produits d'épargne, des produits
27 Les accords de Matignon de 1968 ont
consacré l'usage prioritaire du compte bancaire dans les transactions
avec l'obligation de verser les salaires dans des comptes bancaires (Alain
Plessis dans « Histoire des banques de
France ». Ces dispositions seront par la suite
étendues aux revenus sociaux.
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71
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
bancaires pourtant essentiels pour faire face à des
situations d'urgence et se projeter dans l'avenir.
Cela n'est pas exactement le cas des pays anglo-saxons
notamment des Etats-Unis et de la Grande-Bretagne. Ici, le salaire est parfois
perçu sous forme de chèque non barré ou en
liquidité. L'absence de relation bancaire n'a donc pas
nécessairement un impact direct sur la vie sociale. Contrairement
à la France qui a décrété le droit au compte, la
bancarisation aux Etats-Unis s'est faite par la démocratisation du
crédit (Gloukoviezoff, 2005).
Mais quelque soit le pays développé
considéré, l'absence de relation bancaire est un facteur de
dégradation de la qualité de vie. Le niveau de vie et la
consommation de masse obligent les ménages à recourir à
des crédits et donc à entretenir nécessairement une
relation bancaire. A défaut, ils sont socialement marginalisés.
« L'exclusion bancaire étant elle-même une composante de
désaffiliation sociale » selon Servet (2000). Pour Peachey et Roe
(2004), la question de l'exclusion bancaire est partie intégrante d'une
problématique plus vaste de lutte contre l'exclusion sociale.
Sur le plan économique par son coût, l'exclusion
bancaire a pour conséquence de restreindre la consommation, dont le
rôle social n'est plus à démontrer. Mais elle peut
également la restreindre en décourageant le vendeur, ou
plutôt, un loueur potentiel. Ainsi, l'accès au logement, qui est
un maillon essentiel dans la chaîne de l'exclusion sociale pour les pays
développés, peut être compromis par la privation de moyens
de paiement scripturaux. En effet, l'absence de chéquier pourra rendre
impossible la location d'un logement car le propriétaire en
déduira un risque important d'impayés. L'achat des produits dans
des super marchés qui n'exigent que des cartes bancaires ne pourra plus
être possible pour ces particuliers exclus. Le paiement des factures par
virement bancaire ne pourra pas être possible pour ces particuliers, ce
qui freine l'économie.
Enfin, l'exclusion bancaire peut inciter certaines personnes
à sortir du cadre de l'économie légale. Un exemple permet
d'illustrer ce phénomène. Il concerne les personnes
confrontées à un plan de surendettement insoutenable, qui se
tournent vers l'économie parallèle pour atténuer la
pression budgétaire. Des travailleurs sociaux relatent d'ailleurs les
cas, rares mais particulièrement dramatiques, de femmes ayant
pensé ne plus avoir d'autres alternatives pour échapper au
surendettement que de se prostituer.
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Ce qui montre que la surliquidité bancaire qui pousse
les banques à exclure du système bancaire les particuliers a un
rôle très négatif, vue les conséquences que cela
cause aux exclus dans la société. Mais nous nous demandons si
d'autres facteurs autres que la surliquidité bancaire ne peuvent pas
aussi être à l'origine de cette exclusion bancaire des
particuliers ? Ce qui nous permet de voir les limites de la relation entre
surliquidité et exclusion bancaire.
2.2. Les limites relevées dans la littérature
sur la relation entre surliquidité bancaire
et l'exclusion bancaire des particuliers par les
banques.
Les pratiques bancaires et financières décrivent
l'ensemble de la relation bancaire qu'une personne entretient avec sa banque
dans le cadre de la consommation des services qui lui sont proposés. Une
entrave à ces pratiques traduit une limitation dans l'accès aux
dits services. Le terme « accès » revêt une notion de
droit qui peut être répartie en droits formels et droits
réels (Gloukoviezoff, 2001). Les droits formels décrivent
l'autorisation et la liberté que l'on a d'accéder aux services.
Les droits réels décrivent plutôt la capacité de
comprendre et d'utiliser ces services et le vrai problème de l'exclusion
bancaire se situe au niveau des droits réels. Il ne suffit pas
d'être autorisé, il faut pouvoir exercer son droit. Les personnes
confrontées à des difficultés d'ordre cognitif
(connaissance) ou émotionnel (vécu) s'auto-excluent (Beck et De
la Torre, 2006). L'auto-exclusion constitue d'ailleurs selon Kempson (2001) et
Kempson & Whyley (1999) cités par Gloukoviezoff (2004a) la
principale source de non-accès aux services bancaires. Nous verrons dans
la suite comment un particulier peut s'auto exclure du système bancaire,
sans que cela ne soit la cause de la surliquidité des banques, il nous
restera aussi à voir la différence entre exclusion bancaire et
faible bancarisation.
2.2.1. L'auto exclusion ou exclusion volontaire des
particuliers.
L'auto-exclusion y correspond à un processus par lequel
une personne réduit progressivement les services dont elle dispose
à mesure que sa situation professionnelle ou familiale se
dégrade. Ce processus peut aller jusqu'à une absence totale de
services bancaires, y compris de compte, ce qui n'est pas le cas en France
(Gloukoviezoff G, 2004a). En effet, la possession d'un compte bancaire y
étant quasiment indispensable, l'auto-exclusion ne sera que partielle,
se limitant à un renoncement aux moyens de paiement scripturaux et aux
services de découvert ou de crédit pour le cas de la France.
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Cependant, si le compte est conservé, l'usage qui en
est fait peut également traduire une forme d'auto-exclusion. En effet,
en retirant l'intégralité des ressources perçues
dès leur versement, des personnes gèrent leur budget en dehors du
système bancaire tout en conservant un compte pour sa fonction
indispensable. Cette pratique, parfois conseillée par des agents de la
Banque, permet aux personnes de préserver leurs ressources des
facturations des banques, mais aussi de leurs pratiques parfois abusives,
notamment la saisie de prestations pourtant insaisissables (Gloukoviezoff G,
2004a). Il y a ainsi plusieurs motifs expliquant ces pratiques d'exclusion
volontaire :
Les raisons morales ou religieuses.
Il s'agit principalement de personnes qui refusent les
services de crédit ou les produits d'épargne
rémunérés. Ce motif d'exclusion reste très
minoritaire et c'est également le cas au Royaume-Uni.
L'intégration du discours des banques et leurs
critères de sélection.
Les personnes renoncent à solliciter les
établissements bancaires sachant, ou supposant, qu'elles seront
éconduites28. Cela permet notamment d'éviter
l'humiliation du refus. Le rapport de Fors souligne d'ailleurs qu'en
dépit de leur regret de ne pas posséder ces services, les
personnes ne les revendiquent pas (Gloukoviezoff G, 2004a).
La complexité et l'incompréhension
liées à l'usage des services bancaires.
Peur des dérapages et représentations des
services bancaires comme source de dangers potentiels sont ici à
l'origine du renoncement. En effet, la complexité liée à
l'utilisation des services bancaires (vocabulaire technique,
dématérialisation29, etc.) peut entraîner des
difficultés et mettre en péril un équilibre
budgétaire déjà fragile. Ainsi, à propos du
chéquier, « les bénéficiaires de minima sociaux
expliquent plus souvent que s'ils n'en ont pas besoin c'est parce que «ce
mode de paiement n'est pas sécurisant» et même
«difficile à gérer»30 ». Ce motif
concerne également les personnes âgées et celles vivant en
milieu rural qui ont toujours géré leur argent en liquide et qui
souhaitent conserver ce mode de gestion pour lequel elles disposent de
savoir-faire (Gloukoviezoff G, 2004a) ;
28 Econduites veut dire être
éliminé d'office vue les conditions exigées par les
banques.
29 Il s'agit du passage d'une gestion physique de ses
avoirs (en pièces et billets) à une gestion où il n'y a
plus ce contact direct avec l'argent (le compte bancaire, la carte bleue). Par
exemple, les livrets A ont récemment été
dématérialisés
: le livret papier, physique, sur lequel étaient inscrites
toutes les opérations, a été remplacé par une carte
magnétique
30 Daniel A., Simon M.-O., 2001, p. 66.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Les expériences passées
négatives.
Suite à des difficultés économiques et/ou
sociales et à une réponse bancaire inadaptée, certaines
personnes ne désirent pas posséder à nouveau des services
qui ont participé à l'aggravation de leur situation.
Ainsi, l'auto-exclusion dépend d'un certain nombre de
« barrières » qui entravent les pratiques bancaires de
certaines catégories de clients. Elle est donc un élément
déterminant de la compréhension du processus d'exclusion
bancaire. Elle met d'ailleurs en lumière que :
- l'exclusion en termes d'accès ne se limite pas
à la sélection explicite faite par les établissements
bancaires mais inclut le renoncement de clients potentiels.
Renoncement qui semble concerner un nombre de personnes plus
important que celui des personnes se heurtant à une sélection
explicite ;
- le renoncement aux services bancaires est le fruit de
difficultés d'usage. Il y a donc un lien direct entre exclusion en
termes d'accès et celle en termes d'usage.
Ce qui montre que l'auto exclusion est aussi très
importante pour la compréhension des causes d'exclusion bancaire des
particuliers par les banques.
2.2.2. La différence entre exclusion bancaire
et faible bancarisation.
La bancarisation se définit comme la proportion de la
population titulaire d'un compte en banque. Elle est mesurée par un
indice appelé taux de bancarisation. Cet indice traduit le niveau de
pénétration des services bancaires et financiers dans le pays ou
la région concernée. La définition intrinsèque de
la bancarisation fait référence à la proportion de la
population ayant un compte de dépôt (bancaire ou non). Mais tous
les comptes, même en banque, ne donnent pas droit à l'utilisation
des moyens scripturaux de paiement. Le compte livret de la Poste et le compte
d'épargne permettent juste de faire des mouvements de dépôt
et de retrait directement au guichet des institutions concernées. Il
n'est pas possible de délivrer sur ces types de comptes des
chéquiers, des cartes bancaires etc. Et pourtant leurs titulaires seront
considérés comme bancarisés bien qu'ils ne puissent
utiliser des instruments scripturaux.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Il existe donc une différence entre la promotion de la
bancarisation et la promotion de l'utilisation des moyens scripturaux de
paiement. La première est une condition nécessaire mais pas
suffisante pour la seconde.
A l'opposé de l'exclusion bancaire, la faible
bancarisation traduit le faible niveau d'accès aux services bancaires au
même titre que l'accès à l'eau courante, à la
santé, à l'éducation etc. Peachey et Roe (2004) font
remarquer à cet effet que le taux de bancarisation dans les pays du Sud
et le taux d'exclusion bancaire et financière dans les pays du Nord sont
similaires. Ils tournent au tour de 10%. Environ 10% des populations des pays
riches sont exclues alors que dans les pays pauvres, seules 10% y ont
accès.
Mais cette catégorisation systématique du
problème de l'exclusion bancaire dans les pays du Nord et de la faible
bancarisation dans les pays du Sud souffre de quelques imprécisions
qu'il convient d'indiquer ici. En effet, d'après les propos du directeur
financier d'un réseau mutualiste repris par Gloukoviezoff (2004b), un
exclu bancaire « ce n'est pas forcément quelqu'un qui est hors de
la banque, c'est également quelqu'un qui est dans la banque mais n'y
comprend rien ». Il est évident que dans les pays
sous-développés, parmi la frange de la population
bancarisée, il y a des personnes qui bien que disposant d'un compte en
banque ne comprennent rien aux services proposés; se contentant de
gérer leur compte comme une caisse où ils déposent et
retirent de la monnaie fiduciaire, ou même sont bloquées par la
banque pour utiliser tous les services proposés.
Ce qui nous permet de dire que toutes les personnes non
bancarisées sont incluses dans le pourcentage de celles qui sont exclues
bancaires, auquel on ajoute ceux qui sont bancarisées mais qui ne
comprennent rien des services offerts ou qui n'ont pas accès à
ces services bancaires.
Dans ce chapitre qui prend fin, il a été
question pour de développer la théorie sur la relation pouvant
exister entre la surliquidité bancaire et l'exclusion bancaire des
particuliers. Alors nous avions vu en premier temps les différentes
modalités qu'un particulier devait remplir pour ouvrir un compte en
banque. En suite, nous avions présenté la surliquidité
bancaire comme la cause de l'exclusion bancaire des particuliers par les
banques et présenter les différentes conséquences
négatives, que cela pouvait causer aux particuliers dans la
société et pour l'économie toute entière.
Après, nous avions présenté quelques limites sur la
relation pouvant
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
exister entre la surliquidité bancaire et l'exclusion
bancaire des particuliers par les banques. Nous avions par exemple vu que les
particuliers pouvaient s'auto-exclure pour différentes raisons.
Ce qui nous préoccupe actuellement, c'est de savoir
pour ce qui en est du Cameroun, où nous remarquons que très peu
de particuliers sont clients des banques et ceux qui sont clients de ces
banques, très peu utilisent tous les services offerts par ces banques.
La surliquidité bancaire est-elle la cause de ce phénomène
? Etant donné que l'économie du Cameroun est financée en
majorité par le système bancaire. Exclure des particuliers
devient alors négatif pour cette économie car cela réduit
les liquidités dont cette économie a besoin. D'où donc il
est nécessaire pour nous de savoir si effectivement la
surliquidité est à l'origine de ce phénomène au
Cameroun dans le chapitre suivant.
Chapitre 4 : Relation entre surliquidité
bancaire et exclusion bancaire des particuliers par les banques au
Cameroun.
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Le Cameroun est un pays en voie de développement, qui
fournit des efforts depuis quelques années, pour devenir pays
émergent à l'horizon 2035. Pour y parvenir, il faut que son
économie connaisse une croissance élevée et cela n'est
possible, que si les sources de financement de cette économie jouent
effectivement leur rôle. Or, nous savons que la source de financement
accessible à toutes les entreprises, ainsi qu'à l'Etat est le
financement bancaire ou par intermédiation, le marché financier
camerounais tardant à bien décoller et à financer
réellement l'économie. Alors, si ce système bancaire ne
collecte pas de façon efficace les dépôts des
ménages pour pouvoir les prêter aux entreprises à besoin de
financement, cela va réduire la croissance économique du
Cameroun. C'est ainsi que nous remarquons, que plusieurs particuliers qui
doivent faire des dépôts auprès des banques, ne sont pas
des clients de ces banques. Plusieurs de ceux qui sont déjà
clients de ces banques, ne bénéficient pas de tous les services
offerts par ces banques. Nous nous posons donc la question de savoir, ce qui
pouvait être à l'origine de ce phénomène. Dans le
chapitre précédent, nous avions présenté une
théorie démontrant que la surliquidité bancaire
était la cause de ce phénomène. Mais par la suite, nous
avions présenté des limites à cette relation entre
surliquidité bancaire et exclusion bancaire des particuliers par les
banques. L'objectif de ce chapitre sera de faire une étude empirique
pour ce qui est des banques camerounaises. Cela nous permettra de tirer une
conclusion à savoir, si la surliquidité bancaire est
déterminée par l'exclusion bancaire des particuliers ou pas au
Cameroun, c'est-à-dire confirmer ou infirmer que, plus une banque est
sur liquide, plus elle a tendance à exclure les particuliers de ses
services. Si nous nous prononçons par un oui, nous aurions
démontré que la surliquidité bancaire a des effets
négatifs sur l'économie camerounaise, car elle sera
déterminée par l'exclusion bancaire des particuliers par les
banques. Pour y arriver, nous allons segmenter notre chapitre en deux sections.
La première section sera consacrée à la
présentation de la méthodologie que nous allons utiliser, pour y
parvenir à tirer une conclusion. La deuxième section quant
à elle, nous permettra de faire une présentation des
résultats ainsi que l'interprétation de ces résultats.
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Section 1 : Présentation de la
méthodologie de l'étude.
Le Cameroun, comme nous l'avions souligné dans le
chapitre deux, est un pays qui avait été frappé par une
crise financière vers les années 1980. Celle-ci a conduit
à la liquidation de 8 banques et d'autres à capital public ont
été restructurées. A la sortie de crise en 1994, les
banques camerounaises ont reçu de plus en plus de dépôts
provenant des épargnants. Mais, le constat que nous faisons est que ce
système se trouve depuis cette sortie de crise en situation de
surliquidité. De l'autre coté, nous constatons que plusieurs
camerounais ne participent pas aux activités de ces banques
camerounaises. Et ceux qui sont clients des banques ne
bénéficient pas de tous les
services qu'offrent les banques comme les crédits
à la consommation, les découverts etc Nous nous posons alors
la question de savoir ce qui cause l'exclusion bancaire des particuliers ?
Est-ce que c'est le fait que les banques camerounaises soient sur liquides, qui
les poussent à exclure les particuliers à faibles revenus de
leurs services ? Ou alors ce phénomène de surliquidité est
déterminé par d'autres choses, autres que l'exclusion bancaire
des particuliers des banques camerounaises ? La méthodologie que nous
allons adopter dans ce chapitre, nous permettra de pouvoir enfin savoir, si la
surliquidité bancaire est déterminée véritablement
par l'exclusion bancaire des particuliers au Cameroun. En d'autres termes,
savoir si plus une banque est sur liquide, plus elle a tendance à
exclure les particuliers. Si les banques sont sur liquides du fait de
l'exclusion bancaire des particuliers, alors nous aurions montré les
effets négatifs de la surliquidité bancaire sur l'économie
du Cameroun, car ce comportement a des effets négatifs sur
l'économie. Pour arriver à nos fins, il sera utile pour nous de
présenter la période et la population de l'étude, avant de
présenter par la suite les variables de l'étude et le
modèle statistique.
1.1.La période et la population de
l'étude
Faire une étude empirique, nécessite de
préciser la période de l'étude qui sera prise en compte
d'une part, mais surtout préciser la population sur laquelle sera
basée l'étude empirique. Ainsi, lorsque la période et la
population de l'étude sont déterminées, l'étude
empirique est déjà possible et c'est à partir de celle-ci
que nous pourrions répondre avec aisance aux questions posées
à la problématique.
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
1.1.1. La période de l'étude.
La période de l'étude concerne le cadre
temporel, que nous allons utiliser pour délimiter notre étude
dans le temps. C'est ainsi que nous avions choisi notre période
d'étude, qui concerne les années 2006 ; 2007 ; 2008 ; 2009 et
2010, à cause de la difficulté d'obtention des données
quantitatives sur une longue période, concernant les banques
commerciales au Cameroun. Etant donné que l'accès à ces
banques n'est pas facile, ce qui nous a amené à choisir une
période où on espérait avoir des données sans
difficultés.
1.1.2. La population de l'étude.
Comme nous l'avions précisé dans le
deuxième chapitre, le Cameroun compte actuellement 13 banques
commerciales en 2014. Ces banques sont les suivantes : l'Afriland First Bank
(First Bank), de la Banque Atlantique (BA), de la Banque Internationale du
Cameroun pour l'Epargne et le Crédit (BICEC), de la Citibank NA Cameroun
(CB), de la Commercial Bank of Cameroon (CBC), du Crédit Agricole SCB
Cameroun (CA SCB), de l'Ecobank Cameroun SA (EBC) de la National Financial
Crédit (NFC), de la Standard Chartered Bank Cameroun (SCBC), de la
Société Générale des Banques du Cameroun (SGBC), de
l' Union Bank of Cameroon (UBC), de l'United Bank For Africa ( UBA) et de la
BGFI Bank Cameroun. Mais au regard de notre période de l'étude,
qui concerne les années 2006 ; 2007 ; 2008 ; 2009 et 2010, nous avions
été obligé de baser notre étude sur les 12 banques
commerciales dont comptait le Cameroun en Décembre 2010. Mais
jusqu'à ce niveau, nous avions été confronté aux
difficultés d'obtention des données sur toutes ces 12 banques.
Les banques ne donnant pas facilement accès à leurs
données au public, nous avions été obligé de
travailler avec les rapports annuels de 6 banques seulement que nous avions
obtenus et ce n'est que sur ces banques commerciales que nous avions eu la
possibilité d'obtenir des données quantitatives. Ces 6 banques
sont les suivantes : L'Afriland First Bank (First Bank); la Banque
Internationale du Cameroun pour l'Epargne et le Crédit (BICEC); la
Commercial Bank of Cameroon (CBC) ; l'Ecobank Cameroun (Ecobank) ; la
Société Générale de Banques au Cameroun (SGBC) et
la National Financial Credit Bank (NFC Bank). Et c'est sur celles-ci,
que nous allons baser notre étude pour pouvoir répondre à
la question posée à la problématique.
Il est opportun pour nous de présenter par la suite les
variables de l'étude, ainsi que le modèle statistique que nous
allons utiliser.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
80
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
1.2. Présentation des variables de
l'étude et du modèle statistique.
Une étude empirique sans variables n'est pas possible.
C'est ainsi que nous trouvons nécessaire ici de présenter les
différentes variables, qui vont intervenir dans cette étude
empirique, avant de présenter par la suite le modèle statistique,
qui sera utiliser pour pouvoir étudier ces variables et répondre
à la question posée à la problématique.
1.2.1. Présentation des variables de
l'étude.
Les variables de l'étude que nous présentons
ici, sont celles qui vont nous permettre de pouvoir tester notre
hypothèse selon laquelle, plus une banque est sur liquide, plus elle a
tendance à exclure les particuliers. Ces variables sont
subdivisées en variables endogènes et variables exogène
comme suit :
? Une variable endogène (dépendante) ou variable
de surliquidité. Comme nous l'avions souligné au chapitre deux,
c'est un ratio qui mesure la surliquidité de chacune des 6 banques de
l'étude, pour chacune des années de l'étude. Son
expression est Y=Dépôts /Crédits net de provisions. Selon
Wanda (2007), il ya surliquidité bancaire lorsque Y >1,
c'est-à-dire qu'il existe un excédent de couverture des
crédits qui ne sont pas provisionnés par les dépôts
(longs et courts). Les dépôts ici sont constitués des
dépôts à vue (DAV) ou à court terme et des
dépôts à terme (DAT) ou dépôts à moyen
et à long terme. La variable Y est obtenue à partir des rapports
annuels des 6 banques de notre étude. C'est à partir de cette
variable, que nous pourrions faire un jugement sur la relation pouvant exister
entre la surliquidité d'une banque et son degré d'exclusion des
particuliers. Et c'est à partir de là, que nous pourrions tirer
une conclusion, sur la portée de la surliquidité bancaire sur
l'économie camerounaise. C'est-à-dire, savoir si cette
surliquidité bancaire a des effets positifs ou non sur l'économie
du Cameroun. Mais pour y parvenir, il est utile pour nous de présenter
aussi les variables exogènes.
? En ce qui concerne les variables exogènes, nous en
dénombrons six variables (X1 ; X2 ;
X3 ; X4 ; X5 et X6) comme suit :
X1 : Mesure le risque de crédit
(créances compromise, douteuses et impayées/ total des
crédits). Il s'agit d'une variable continue donc la hausse traduit celle
du risque de crédit.
X2 : apprécie la volatilité des
ressources bancaires (DAV/total dépôts). Il s'agit d'une variable
continue donc la hausse traduit la forte fragilité des ressources pour
les crédits à long terme.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
81
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
X3 : Mesure la structure des crédits
octroyés par les banques. Quel est le type de crédit (court terme
ou long terme) qui favorise la surliquidité bancaire au Cameroun ? Cette
variable est mesurée par le rapport crédits à CT/
total crédits
X4 : Représente la proportion de
prêts concentrée aux particuliers pour une année par une
banque. Cela détermine le degré d'exclusion des particuliers par
les banques. C'est le rapport entre le prêt aux particuliers sur le total
de dépôts. Plus cette variable est faible, plus le niveau
d'exclusion est élevé.
X5 : Représente le nombre d'agences
bancaires pour 100 000Km2. Sa diminution représente
l'exclusion bancaire des particuliers par les banques. Il représente la
pénétration démographique des
agences.au Cameroun.
X6 : représente le nombre d'agences
bancaires sur 1000Km2. Cela détermine la
pénétration géographique des
agences.au Cameroun. Plus cette
pénétration géographique est faible, plus il ya exclusion
bancaire des particuliers par les banques.
Le tableau ci-dessous nous présente l'évolution
des prêts octroyés par les banques aux particuliers durant les
cinq années de l'étude.
Tableau 5: Présentation des
prêts octroyés aux particuliers par les 6 banques camerounaises
(données en millions de FCFA)
|
AFB
|
BICEC
|
ECOBANK
|
SGBC
|
CBC BANK
|
NFC BANK
|
2006
|
Prêts aux particuliers
|
63
|
454
|
32
|
849
|
12
|
145
|
40
|
316
|
10
|
453
|
4,009
|
2007
|
Prêts aux particuliers
|
57
|
684
|
35
|
741
|
21
|
404
|
45
|
102
|
12
|
551
|
3,087
|
2008
|
Prêts aux particuliers
|
68
|
416
|
44
|
009
|
19
|
404
|
38
|
386
|
22
|
939
|
12,600
|
2009
|
Prêts aux particuliers
|
74
|
074
|
82
|
521
|
20
|
055
|
39
|
230
|
13
|
230
|
23,978
|
2010
|
Prêts aux particuliers
|
75
|
517
|
44
|
902
|
19
|
852
|
49
|
422
|
11
|
829
|
21 457
|
Source : Auteur à partir des
rapports annuels des 6 banques.
Le graphique ci-dessous nous permet de visualiser le niveau de
prêts octroyés aux particuliers par chaque banque pour
l'année 2010.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
82
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Graphique 3 : Niveau de prêts
aux particuliers par chacune des 6 banques en 2010 (données en millions
de FCFA).
80 000 70 000 60 000 50 000 40 000 30 000 20 000 10 000
0
|
|
|
|
|
prêts aux particuliers
|
Source : Auteur à partir des
rapports annuels.
Ces variables sont celles qui sont susceptibles d'expliquer le
phénomène de surliquidité. Nous avions choisi celles-ci,
vu la disponibilité des données, car plusieurs variables sont
susceptibles d'expliquer la surliquidité bancaire. Ces variables sont
toutes des variables quantitatives. Nous n'aurions pas à faire avec des
variables qualitatives, tous simplement parce que nous n'avions pas eu la
possibilité de déposer des questionnaires et d'avoir des
réponses à nos questions auprès des banques commerciales,
qui font l'objet de notre étude.
Ayant déjà présenté toutes les
variables de l'étude, il est nécessaire pour nous de faire
actuellement une présentation de notre modèle statistique.
1.2.2. Présentation du modèle
statistique.
Nous avions précisé plus haut, que nous
travaillons avec 6 banques des 12 banques dont le Cameroun comptait en fin
2010. Les 6 banques sont : L'Afriland First Bank (First Bank); la Banque
Internationale du Cameroun pour l'Epargne et le Crédit (BICEC); la
Commercial Bank of Cameroon (CBC) ; l'Ecobank Cameroun (Ecobank) ; la
Société Générale de Banques au Cameroun (SGBC) et
la National Financial Credit Bank (NFC Bank).
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
83
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Les données utilisées en
économétrie sont le plus souvent des séries
chronologiques, telles que le nombre d'entrées de marchandises par mois,
la croissance annuelle du chiffre d'affaire, d'une entreprise etc. Par
ailleurs, on peut disposer de données en coupe instantanée
concernant une période donnée, telle que la valeur ajoutée
des entreprises du secteur agricole pour l'exercice 2007. Les données de
panel, ou données longitudinales possèdent deux dimensions
(individuelle et temporelle) et rapportent les valeurs des variables
considérées relevées pour un ensemble, ou panel,
d'individus sur une période donnée. C'est ainsi que nous pouvons
avoir pour ce qui est des données de panel les modèles à
effets fixes.
Le modèle à effets fixes suppose que les
relations entre la variable dépendante et les variables explicatives
sont identiques pour tous les individus. Vu nos données, le
modèle à effets fixes est impossible, alors nous avions
été obligé d'utiliser le modèle dynamique.
Un modèle dynamique est un modèle dans lequel un
ou plusieurs retards de la variable dépendante figurent comme variables
explicatives. A l'inverse des GMM (méthode des moments
généralisés) en panel dynamique, les techniques
économétriques standards comme les MCO ne permettent pas
d'obtenir des estimations sans biais d'un tel modèle, à cause de
la présence de la variable dépendante retardée à
droite de l'équation. Il s'en suit des estimations biaisées. La
méthode GMM repose sur les conditions d'orthogonalité entre les
variables retardées et le terme d'erreur, aussi bien en
différences premières qu'en niveau. Lorsque le modèle
dynamique est exprimé en différences premières, les
instruments sont en niveau, et vice versa. Dans le modèle à
estimer, l'utilisation des variables retardées comme instruments
diffère selon la nature des variables explicatives:
(a) Pour les variables exogènes, leurs valeurs courantes
sont utilisées comme instruments.
(b) Pour les variables prédéterminées ou
faiblement exogènes (des variables qui peuvent être
influencées par les valeurs passées de la variable
dépendante, mais qui restent non corrélées aux
réalisations futures du terme d'erreur), leurs valeurs retardées
d'au moins une période peuvent être utilisées comme
instruments.
(c) Pour les variables endogènes, leurs valeurs
retardées de deux périodes et plus peuvent être des
instruments valides.
La validité des instruments retenus peut être
confirmée ou infirmée, à partir des tests de Hansen et de
Sargan. Il existe deux variantes d'estimateur des GMM en panel dynamique:
L'estimateur GMM en différences premières et l'estimateur GMM en
système.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
84
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
L'estimateur GMM en différences premières
d'Arellano et Bond (1991) consiste à prendre pour chaque période
la première différence de l'équation à estimer pour
éliminer les effets spécifiques individuels. On obtient :
Ayi,t = âA yi,t-1 +ö AXi,t + A
åi,t
Il s'agit ensuite d'instrumenter la variable endogène
retardée par ses valeurs passés de 2 périodes et plus.
Cependant, cette méthode ne permet pas d'identifier l'effet des facteurs
invariants dans le temps. De plus, Blundel et Bond (1998) ont montré
à l'aide des simulations de Monte Carlo que l'estimateur GMM en
système est plus performant que celui en différences
premières, ce dernier donne des résultats biaisés dans des
échantillons finis lorsque les instruments sont faibles.
L'estimateur GMM en système de Blundel et Bond (1998),
combine les équations en différences premières avec les
équations en niveau. Les instruments dans l'équation en
différences premières sont exprimés en niveau, et vice
versa.
Au regard de la petite taille de notre population qui est de 6
banques, les tests multidimensionnels sont moins pertinents. Ainsi, nous avons
trouvé favorable d'utiliser la régression des données de
panel par le modèle dynamique parce que le nombre d'observations est le
produit de la taille et du nombre d'années d'étude, soit 6 x 5 =
30 observations. Ici en fonction des données qui étaient à
notre disposition, nous avions considéré que la
surliquidité est expliquée par des comportements liés au
temps ou temporels et de la surliquidité retardée. Cela veut dire
que ces comportements varient en fonction des dates d'observation. Alors les
données sont organisées en panneaux (panel) comme suit : les
données temporelles sont indicées par i,t,
telles que le modèle d'analyse s'écrit :
Yi,t = constante +Yit-1+ aX1i,t+
bX2i,t+cX3i,t+dX4i,t+eX5i,t+fX6i,t + €it t=1,2,3,4,5
(2006, 2007, 2008, 2009 et 2010) et i=1,2,....,6.
Avec Yi,t, la variable de surliquidité ; Yi,t-1, la
variable de surliquidité retardée d'une période et X1 ; X2
; X3 ; X4 ; X5 ; et X6 les variables exogènes telles que :
X1 : Mesure le risque de crédit
(créances compromise, douteuses et impayées/ total des
crédits). Il s'agit d'une variable continue donc la hausse traduit celle
du risque de crédit.
X2 : apprécie la volatilité des
ressources bancaires (DAV/total dépôts). Il s'agit d'une variable
continue donc la hausse traduit la forte fragilité des ressources pour
les crédits à long terme.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
85
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
X3 : Mesure la structure des crédits
octroyés par les banques. Quel est le type de crédit (court terme
ou long terme) qui favorise la surliquidité bancaire au Cameroun ? Cette
variable est mesurée par le rapport crédits à CT/
total crédits
X4 : Représente la proportion de
prêts concentrée aux particuliers pour une année. Cela
détermine le degré d'exclusion des particuliers par les banques.
C'est le rapport entre le prêt aux particuliers sur le total de
dépôts.
X5 : Représente le nombre d'agences
bancaires pour 100 000Km2. Sa diminution représente
l'exclusion bancaire des particuliers par les banques. Il représente la
pénétration démographique des
agences.au Cameroun.
X6 : représente le nombre d'agences
bancaires sur 1000Km2. Cela détermine la
pénétration géographique des
agences.au Cameroun.
Après avoir présenté la
méthodologie à utiliser pour notre étude empirique, il est
opportun pour nous de passer à la présentation des
résultats ainsi qu'à leur interprétation pour pouvoir la
répondre à notre question qui nous préoccupe.
Section 2 : L'exclusion bancaire des particuliers : une
cause indéniable de la surliquidité des banques au
Cameroun.
Savoir si les banques commerciales du Cameroun sont sur
liquides parce qu'elles excluent les particuliers ou non, nécessite pour
nous de faire une présentation des résultats que nous avions
obtenus sur l'étude empirique. Cette étude empirique,
menée sur les 6 banques qui concernent notre étude dans la
période allant de 2006 à 2010. Et c'est à partir de ces
résultats obtenus, que nous pourrions faire une interprétation et
pouvoir répondre à la question qui est celle de savoir, si cette
surliquidité bancaire est un frein ou un catalyseur pour
l'économie du Cameroun. Nous commençons par présenter ces
résultats, avant de passer à leur interprétation.
2.1. Présentation des résultats de
l'étude.
Pour avoir les résultats que nous allons vous
présenter, il nous a fallu introduire la variable endogène
retardée d'une période dans les variables explicatives notamment
la surliquidité bancaire à t-1, de manière à tester
l'effet de Comportements dynamiques. Cette variable endogène
retardée est susceptible d'expliquer la surliquidité à la
période t. Compte tenu de la multitude de variables capables d'expliquer
le phénomène de surliquidité, nous avions choisi 6 qu'on a
additionnées avec la variable retardée. Ce qui nous a
donné un total de 7 variables
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
86
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
indépendantes ou exogène et une variable
endogène ou variable de surliquidité. Toute ces données
sont traitées avec le logiciel STATA 12 et pour les années 2006 ;
2007 ; 2008 ; 2009 et 2010. A partir des résultats obtenus, nous allons
seulement nous baser à voir le comportement des variables qui sont
capables d'expliquer le phénomène de surliquidité à
partir de l'exclusion bancaire des particuliers. C'est-à-dire voir si
parmi les déterminants de la surliquidité, les variables qui
expliquent l'exclusion bancaire des particuliers sont parmi celles qui sont
significatives. Nous allons commencer par présenter les résultats
obtenus à l'aide d'un tableau avant de présenter par la suite les
différentes variables exogènes qui sont significatives.
2.1.1. Présentation du tableau des
résultats.
Ces différents résultats sont les suivants comme le
présente le tableau ci-dessous :
Tableau 6: Les principaux
résultats de l'analyse.
Arellano-Bond dynamic panel-data estimation Number of obs = 30
Group variable: id Number of groups = 6 Time variable:
année
Obs per group: min = 5
avg = 5.0
max = 5
Number of instruments = 17 Wald chi2 (10) = 21.161
Prob > chi2 = 0.0197
One-step results
ratio_surliquidite
|
|
|
Coef.
|
Std. Err.
|
z
|
P>|z|
|
[95% Conf.
|
Interval]
|
+
|
|
|
|
|
|
|
|
Ratio surliquidité
|
|
|
|
|
|
|
|
|
L1.
|
|
|
1.156981
|
.44979
|
2.57
|
0.010
|
.2754085
|
2.038553
|
Struct_credit
|
|
|
.463707
|
1.338472
|
0.35
|
0.029
|
-2.159649
|
3.087063
|
Pret_part
|
|
|
-10.42271
|
3.495742
|
-2.98
|
0.003
|
-17.27424
|
-3.571184
|
Nbre_agenc
|
|
|
15.87287
|
23.53909
|
0.67
|
0.500
|
-30.2629
|
62.00865
|
nbre_agen_1000
|
|
|
-40.12117
|
48.71012
|
-0.82
|
0.010
|
-135.5912
|
55.34891
|
Risque crédit
|
|
|
1.440718
|
1.784414
|
0.81
|
0.019
|
2.938105
|
4.056669
|
vol_rb
|
|
|
2.477717
|
2.310517
|
1.07
|
0.284
|
-2.050813
|
7.006246
|
_cons
|
|
|
.2715293
|
2.055274
|
0.13
|
0.895
|
-3.756734
|
4.299792
|
Instruments for differenced equation
GMM-type: L (2/.).ratio_surliquidite
Standard: D.struct_credit D.pret_part D.nbre_agenc
D.nbre_agen_1000
D.risque_credit D.vol_rb
Instruments for level equation
Standard: _cons
SOURCE: Auteur à partir des investigations
menées.
A partir de ces résultats, nous constatons que le test
global est significatif, car 0,05> 0,0197. Ainsi nous pouvons
déjà écrire l'équation suivante :
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
87
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Yit=0,2715293+1,156981Yt-1+1,440718X1i,t+0,463707X3i,t-10,42271X4i,t-40,12117X6i,t+€it
Avec i = 1, 2, 3, 4, 5, 6 et t = 1à 6. Ces résultats sont les
mêmes que ceux que nous avions eu au chapitre deux mais
l'interprétation étant différente car les
hypothèses à tester sont aussi différentes. Ainsi il est
utile pour nous de présenter à présent les
différentes variables exogènes significatives.
2.1.2. Présentation des différentes
variables exogènes significatives.
Ces différentes variables exogènes
significatives qui peuvent nous permettre de pouvoir vérifier notre
hypothèse en ce qui concerne les banques commerciales camerounaises
selon laquelle, plus une banque est sur liquide, plus elle a tendance à
exclure les particuliers sont les suivantes :
Yt-1 : représente la variable de
surliquidité retardée ;
X1 : Mesure le risque de crédit
(créances compromise, douteuses et impayées! total des
crédits). Il s'agit d'une variable continue donc la hausse traduit celle
du risque de crédit.
X3 : Mesure la structure des crédits
octroyés par les banques. Quel est le type de crédit (court terme
ou long terme) qui favorise la surliquidité bancaire au Cameroun ? Cette
variable est mesurée par le rapport crédits à CT! total
crédits
X4 : Représente la proportion de
prêts concentrée aux particuliers pour une année. Cela
détermine le degré d'exclusion des particuliers par les banques.
C'est le rapport entre le prêt aux particuliers sur le total de
dépôts.
X6 : représente le nombre d'agences
bancaires sur 1000Km2. Cela détermine la
pénétration géographique des
agences.au Cameroun.
Ces cinq variables sont celles qui sont significatives et par
conséquent sont susceptibles d'expliquer le phénomène de
surliquidité pour ce qui concerne notre étude. C'est à
partir de ces variables significatives que nous pourrions affirmer ou infirmer
notre hypothèse selon laquelle, plus une banque est sur liquide, plus
elle a tendance à exclure les particuliers. En d'autres termes voir si
la surliquidité des banques camerounaises, concernant notre
période d'étude qui va de 2006 à 2010, est majoritairement
déterminée par l'exclusion bancaire des particuliers. Et c'est
à
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
88
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
partir de la réponse obtenue que nous pourrions nous
prononcer sur la portée de la surliquidité bancaire sur
l'économie du Cameroun. C'est-à-dire savoir, si cette
surliquidité à des effets positifs ou bien négatifs sur
cette économie camerounaise.
Nous rappelons ici que nous allons se baser sur l'exclusion
bancaire des particuliers déjà clients des banques car c'est
à partir de là que nous pourrions bien déterminer si c'est
cette exclusion qui cause la surliquidité des banques au Cameroun.
Travailler sur les particuliers qui sont totalement hors du système, va
s'assimiler à l'étude de la faible bancarisation. Mais nous
précisons quand même que les particuliers non bancarisés,
sont aussi considérés comme exclus bancaires.
Etant donné que nous avions déjà
présenté les résultats obtenus, il nous reste maintenant
à les interpréter pour tirer une conclusion.
2.2. Interprétation des résultats de
l'étude.
Après l'analyse de nos résultats, nous avions
obtenu l'équation de régression. Il est question pour nous de
présenter cette équation de régression avant de pouvoir
expliquer les données de cette équation, afin de vérifier
notre hypothèse.
2.2.1. Présentation de l'équation de
régression.
Cette équation qui est la même que celle que nous
avions eu au deuxième chapitre est la suivante :
Yit=0,2715293+1,156981Yt-1+1,440718X1i,t+0,463707X3i,t-10,42271X4i,t-40,12117X6i,t+€it
Avec i = 1, 2, 3, 4, 5, 6 et t = 1à 6
Les variables explicatives qui se retrouvent dans
l'équation sont celles qui sont significatives. Le modèle
étant à constante commune ou unique, il n'y a donc pas d'effet
individuel propre à chaque banque. Ce qui traduit une certaine
homogénéité du comportement des différentes banques
face au phénomène de surliquidité. Il est question pour
nous de faire une explication des données obtenues de cette
équation.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
89
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
2.2.2. Explication des variables exogènes
significatives.
Etant donné que l'objectif de ce chapitre est de
vérifier par l'étude empirique si plus une banque est sur
liquide, plus elle a tendance à exclure les particuliers de ses
services. D'après les résultats que nous avions obtenus, nous
constatons que la variable de surliquidité est significativement
expliquée par Yt-1 ; X1 ; X3 ; X4 et X6. En d'autres termes les
principales variables explicatives de la surliquidité pour notre
étude sont : la variable retardée de la surliquidité d'une
période ; le risque de crédit ; la structure de crédits
octroyés par la banque; la proportion de prêts concentrée
aux particuliers pour une année et la pénétration
géographique des agences des banques.
Nous constatons donc que la variable X4 qui représente
les prêts octroyés aux particuliers est significative. La valeur
de son paramètre est de -10,42271. Son signe négatif signifie que
lorsque la surliquidité d'une banque augmente de 1%, les prêts aux
particuliers diminuent de 10,42%. Or plus les prêts aux particuliers
diminuent, plus il ya exclusion bancaire de ces particuliers Alors cette
variable explique la surliquidité derrière la variable de risque
de crédit et celle de la surliquidité retardée. Ainsi, les
banques camerounaises sont aussi sur liquides, parce qu'elles n'octroient pas
des crédits de façon suffisante aux particuliers. Ce qui permet
de dire que la surliquidité des banques au Cameroun est aussi
déterminée par l'exclusion bancaire des particuliers.
Nous pouvons aussi constater que la variable X6 est aussi
significative. Elle détermine le nombre d'agences bancaires sur
1000Km2. Cela détermine la pénétration
géographique des agences au Cameroun. Plus cette
pénétration géographique est faible, plus il ya exclusion
bancaire des particuliers par les banques. Ainsi, nous constatons que la valeur
de son paramètre est - 40,12117. Ce qui signifie que la
surliquidité bancaire et la pénétration
géographique des banques au Cameroun évoluent dans le sens
inverse. Lorsque les banques sont sur liquides, elles ne veulent plus augmenter
leur pénétration géographique. Ce qui augmente les
coûts supportés par les particuliers pour pouvoir se rendre dans
une agence bancaire. Et par conséquent se découragent et
désertent le système bancaire. Or l'économie camerounaise
a besoin d'assez de liquidités pour pouvoir fonctionner, ainsi limiter
ces liquidités est négatif pour l'économie du Cameroun. Ce
qui nous permet de conclure ici, que la surliquidité bancaire est un
frein pour l'économie camerounaise, car elle est aussi
déterminée par l'exclusion bancaire des particuliers. Ces
particuliers qui n'ont pas accès aux crédits bancaires ou ont
faiblement accès aux crédits, devaient consommer de plus en plus
de produits de l'économie, s'ils auraient plus de crédits
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
90
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
bancaires. Alors en limitant les crédits aux
particuliers, conduit aussi à freiner l'économie camerounaise. Ne
pas étendre les agences bancaires dans tout le territoire camerounais,
diminue les dépôts que ces particuliers devaient faire
auprès des banques et par conséquent diminue les
liquidités dont a besoin l'économie camerounaise, pour pouvoir se
développer. Ainsi vue, la surliquidité bancaire a des effets
négatifs sur l'économie camerounaise. Le graphique ci-dessous,
nous montre l'évolution des prêts aux particuliers par banque de
2006 à 2010.
Graphique 4 : représentation des prêts aux
particuliers par banque de 2006 à 2010.
Graphs by Id
2006 2007 2008 2009 20102006 2007 2008 2009 20102006 2007
2008 2009 2010
4
1
Année
2
5
3
6
SOURCE: Auteur à partir des investigations
menées.
Ce graphique, nous permet de visualiser l'évolution des
prêts accordés par chacune des banques de notre étude pour
la période de l'étude qui va de 2006 à 2010. Nous
constatons que ces prêts diminuent chaque année pour ce qui est
d'Afriland First Bank, représentée par le chiffre 1 ; la BICEC,
représentée par le chiffre 2 garde une tendance presque stable ;
la NFC Bank, représentée par le chiffre 6 a connue une chute de
2006 à 2007, une grande hausse en 2008 puis une hausse
légère en 2009 pour rechuter en 2010. Les autres banques gardent
une tendance presque stable.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
91
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Le graphique ci-dessous par conséquent, montre
l'évolution de la pénétration géographique et
démographique des banques camerounaises représentées dans
notre étude.
Graphique 5 : représentions de
la pénétration géographique et démographique des
banques de 2006 à 2010.
.15
1
.1
2
3
.05
0
6
4
5
.15
.1
.05
0
Année
Graphs by Id
2006 2007 2008 2009 2010 2006 2007 2008 2009 2010 2006 2007 2008
2009 2010
Nbre d'agences sur 1000 km2
Nbre d'agences sur 100 000 habits
SOURCE: Auteur à partir des investigations
menées.
La courbe de couleur rouge, permet de représenter la
pénétration géographique de chaque banque pour
1000km2.
Au terme de ce chapitre quatre de notre travail, il a
été question pour nous de faire une étude empirique pour
pouvoir vérifier l'hypothèse selon laquelle, plus une banque est
sur liquide, plus elle exclut les particuliers de ses service. Cette
étude, avait pour objectif de déterminer la portée de la
surliquidité bancaire dans une économie. C'est-à-dire,
savoir si la surliquidité à des effets positif ou négatifs
dans une économie. Alors pour y arriver à répondre
à cette question, nous avions choisi de travailler sur 6 banques
commerciales du Cameroun, pour la période allant de 2006 à 2010
et pouvoir vérifier la portée de cette surliquidité sur
l'économie du Cameroun.
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Après l'analyse et l'interprétation des
résultats que nous avions obtenus, nous avions tiré une
conclusion que la surliquidité bancaire du Cameroun était aussi
déterminée par l'exclusion bancaire des particuliers.
C'est-à-dire, que ces banques camerounaises étaient aussi sur
liquides parce qu'elles refusaient d'octroyer les crédits aux
particuliers, cette surliquidité les poussaient aussi à refuser
d'étendre leurs agences dans tout le territoire camerounais. Ce qui nous
a permis de dire que cette surliquidité est un frein pour
l'économie camerounaise, car elle a des effet négatifs sur cette
économie.
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93
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Dans cette partie qui se conclut, il a été
question pour nous de vérifier l'hypothèse selon laquelle, plus
une banque est sur liquide, plus elle a tendance à exclure les
particuliers. Ceci pour étudier la portée de la
surliquidité bancaire sur l'économie. C'est-à-dire savoir,
si la surliquidité bancaire, est un catalyseur ou un frein pour
l'économie. Alors nous avions présenté une théorie
divergente, où certains auteurs affirmaient que les particuliers sont
exclus du système bancaire du fait des banques, lorsque celles-ci sont
sur liquides. D'autres auteurs par contre, voyaient les choses de
manière différentes. Pour eux, les particuliers s'auto excluent
pour diverses raisons. Ainsi, pour pouvoir tirer une conclusion à ce
débat, il a été question pour nous de mener une
étude empirique, pour ce qui concerne les banques commerciales de
Cameroun pour la période allant de 2006 à 2010. Faute
d'accès aux banques, nous avions été obligés de
travailler seulement sur 6 des 12 banques que comptait le Cameroun en fin 2010.
Après analyse et interprétation des résultats, nous avions
conclus que la surliquidité de ces banque étaient aussi
déterminée par l'exclusion bancaire des particuliers, parce
qu'elles n'octroyaient pas suffisamment de crédits aux particuliers.
Nous constatons aussi que lorsque ces banques étaient de plus en plus
sur liquides, elles refusaient d étendre leur
pénétration géographique dans tout le territoire du
Cameroun. Ce qui représentait l'exclusion bancaire des particuliers par
ces banques. A partir de ces résultats nous avions conclus que cette sur
liquidité bancaire est un frein pour l'économie du Cameroun, car
les effets que celle-ci cause sont négatifs pour cette économie
qui a besoin de tous les liquidités nécessaires, pour pouvoir se
développer et devenir émergent à l'horizon 2035.
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
CONCLUSION GENERALE.
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Les banques sont des intermédiaires financiers, dont le
rôle est de financer les agents à besoin de financement, au
travers des capitaux issus des agents à capacité de financement.
Cette intermédiation se traduit par le caractère exceptionnel et
exclusif qu'ont les établissements de crédit dans la triple
transformation des échéances, des taux et des risques. Ceci
justifie, dès lors l'importance du système bancaire au sein de
l'économie et de la nécessité de toujours contrôler
son rôle et son activité pour une bonne croissance de
l'économie.
Au Cameroun, pays en voie de développement,
prédomine une économie d'endettement matérialisée
par la prédominance de la finance bancaire ; le financement bancaire
constitue donc la principale sinon la seule source de financement de
l'économie, étant donné que le marché boursier
camerounais tarde à décoller véritablement.
Ayant fait suite à la crise dans les années
1980, le système bancaire camerounais a connu de nombreuses
difficultés liées principalement à trois facteurs à
savoir : la baisse des cours des produits de base exportés sur lesquels
reposait l'économie, le rôle prépondérant
joué par l'Etat en tant qu'actionnaire majoritaire dans la plupart des
banques et l'inefficacité du dispositif de surveillance existant
couplé à la mauvaise gestion des établissements bancaires.
Par ailleurs pour y remédier, des reformes ont été
entreprises par les autorités monétaires dans les années
1990 et ces dernières portaient essentiellement sur deux aspects : la
restructuration du système bancaire et le changement de politique
monétaire.
S'inscrivant dans un contexte de libéralisation
financière ; ces réformes avaient pour objectif de restaurer la
liquidité des banques sinistrées par la crise et de permettre un
meilleur financement de l'économie. Si le premier objectif a
été atteint, le deuxième à l'évidence reste
loin des ambitions des réformateurs dans la mesure où les banques
sont devenues sur liquides.
Cette surliquidité que connait le système
bancaire camerounais est fortement critiquée par les Economistes, les
Financiers et même les Adémiciens qui attribuent à cette
surliquidité une négativité totale pour l'économie
et parfois pour le système bancaire lui-même sans essayer de
savoir, si cette surliquidité peut aussi être importante pour une
économie comme celle du Cameroun.
C'est dans cette optique que notre thème a pris corps
et à la lumière des fondements théoriques et empiriques,
nous nous sommes interrogés sur les enjeux de la surliquidité
bancaire au Cameroun. En d'autres termes déterminer la portée de
la surliquidité bancaire sur l'économie du Cameroun.
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
C'est-à-dire savoir si cette surliquidité
bancaire peut-elle être un catalyseur ou un frein pour l'économie
du Cameroun.
L'objectif de notre travail était de mettre en
évidence les effets positifs et négatifs de la
surliquidité bancaire sur l'économie camerounaise.
En guise d'une bonne harmonisation des idées, notre
travail a été abordé en deux parties. En effet, nous avons
procédé dans chacune des parties à une analyse
théorique et à une analyse empirique.
Pour ce qui est de la première partie, il a
été question pour nous de vérifier si plus une banque est
sur liquide, plus est a une bonne gestion de ses risques. En d'autres termes,
cette partie avait pour objectif de voir si la surliquidité des banques
camerounaises est déterminée par la bonne gestion des risques par
ces banques.
C'est ainsi, que nous avions commencé par
présenter une théorie sur la relation entre surliquidité
et gestion des risques par les banques. Les résultats obtenus
étaient controversant car certains auteurs affirmaient que la
surliquidité des banques était due à une bonne gestion des
risques par celles-ci et d'autres auteurs par contre, affirmaient que cette
surliquidité provient d'autres déterminants autres que la gestion
des risques par les banques et ces déterminants pouvaient être
externes ou internes à la banque et parfois les deux au même
moment.
Pour tirer une conclusion à cette controverse, il a
été question pour nous de faire une étude empirique sur 6
banques commerciales du Cameroun, pour la période allant de 2006
à 2010. Il a fallu pour nous de faire une régression des
données de panel en utilisant le modèle de panel dynamique
où la variable de surliquidité retardée d'une
période est variable explicative. Les résultats obtenus, nous ont
montré que cette surliquidité était expliquée
majoritairement par le risque de crédit où son paramètre
était de 1,440718, positif et plus important que tous les autres
paramètres. Ce qui nous a permis de conclure que cette
surliquidité était déterminée majoritairement par
la gestion des risques car plus le risque de crédit était grand,
plus les banques étaient sur liquides.
D'après ces résultats nous avions conclus que la
surliquidité bancaire est un catalyseur pour l'économie du
Cameroun, car elle permet de réduire le risque d'une nouvelle crise
bancaire qui a souvent des conséquences négatives pour
l'économie camerounaise. A partir de cette conclusion, nous avions vu
que la surliquidité bancaire a des effets positifs sur l'économie
camerounaise.
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Concernant la deuxième partie, il a été
question pour nous de déterminer si plus une banque est sur liquide,
plus elle a tendance à exclure les particuliers. Cela avait pour
objectif de voir si cette surliquidité n'avait pas aussi des effets
négatifs sur l'économie du Cameroun.
Pour y arriver, nous avions toujours présenté la
théorie pouvant exister entre surliquidité bancaire et exclusion
bancaire des particuliers. La littérature nous a montré que
l'exclusion bancaire des particuliers était causée volontairement
par les banques sur liquides. En d'autres termes, cette exclusion bancaire est
un déterminant de la surliquidité bancaire. Mais d'autres auteurs
par contre ont infirmé cela, en montrant plus tôt que cette
exclusion bancaire est le fait de l'auto exclusion des particuliers, pour des
raisons diverses et non la cause des banques par l'intermédiation de la
surliquidité.
Il a donc été nécessaire pour nous, de
mener une étude empirique sur 6 banques commerciales du Cameroun pour
pouvoir vérifier la littérature. Pour y arrivé, nous
avions utilisés la régression des données de panel par le
modèle de panel dynamique, où la variable retardée d'une
période de la surliquidité était susceptible d'expliquer
la surliquidité à la période t. Les résultats
obtenus nous permis de conclure que la surliquidité bancaire du
Cameroun, était aussi déterminée par la faible octroie de
crédits aux particuliers. Son paramètre est de -10,42271. Son
signe négatif signifie que la surliquidité et la proportion de
prêts octroyés aux particuliers évoluent dans le sens
contraire. Lorsque la surliquidité augmente, les prêts aux
particuliers diminuent.
En ce qui concerne la pénétration
géographique des agences de ces banques, nous avions constatés
que la variable qui permet de déterminer cette pénétration
a un paramètre de - 40,12117. Son signe négatif montre que la
surliquidité bancaire et la pénétration
géographique de ces banques évoluent dans le sens contraire.
Ce qui nous a donc permis de dire que la surliquidité
bancaire est aussi un frein pour l'économie du Cameroun car est permet
l'exclusion bancaire des particuliers.
Avec ces deux hypothèses et les résultats
obtenus de l'étude empirique concernant ces hypothèses, il est
facile pour nous de dire que la surliquidité bancaire est un catalyseur
pour l'économie camerounaise parce qu'elle permet de d'éliminer
le risque de crise bancaire et permet au système bancaire de devenir
solide et saint car l'économie camerounaise a besoin de système
bancaire sans crise, pour pouvoir se financer et pouvoir s'accroitre. Ceci
montre les effets positifs de la surliquidité bancaire sur
l'économie camerounaise.
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LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
De l'autre côté, nous pouvons aussi voir que
cette surliquidité est un frein pour cette même économie du
Cameroun car les banques sont aussi sur liquides parce qu'elles n'octroient pas
suffisamment de crédits aux particuliers, mais aussi le fait que ces
banques soient sur liquides les amène à ne pas étendre
leur pénétration géographique. Ce qui montre les effets
négatifs de la surliquidité bancaire sur l'économie
camerounaise.
Une surliquidité bancaire au Cameroun qui a des effets
positifs étant un catalyseur pour l'économie camerounaise car
déterminée en majorité par une gestion de risque, mais
aussi une partie déterminée par l'exclusion bancaire des
particuliers. Alors pour que cette surliquidité ne soit qu'un
catalyseur, il faut trouver un niveau de surliquidité qui permet
à l'économie de bien fonctionner car l'économie a besoin
d'un système bancaire sans crise, mais elle a aussi besoin de ces
liquidités pour pouvoir s'accroitre et permettre au Cameroun d'atteindre
son objectif de pays émergent à l'horizon 2035.
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Business Finance & Accounting, vol. 24, n° 6, juillet 1997, p.
869-879.
Williamson S.D. (1987), « Costly
Monitoring, Loan Contracts, and Equilibrium Credit Rationing »,
Quarterly Journal of Economics, vol. 102, n° 1, février 1987,
p. 135-146.
Zimmer I. (1980), « A Lens Study of the
Prediction of Corporate Failure by Bank Loan Officers », Journal of
Accounting Research, vol. 18, n° 2, automne 1980, p. 629-636.
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
ANNEXES
ANNEXES N°1 : Présentation de la
surliquidité des 6 banques en valeur (en millions de FCFA).
|
AFB
|
BICEC
|
Ecobank
|
SGBC
|
CBC BANK
|
NFC BANK
|
2006
|
Dépôts
|
224 987
|
348 764
|
86 978
|
315 081
|
156 745
|
10 700
|
Crédits nets
|
103 587
|
138 452
|
60 421
|
237 429
|
59 075
|
8 586
|
Surliquidité
|
121 400
|
210 312
|
26 557
|
77 662
|
97 670
|
2 114
|
2007
|
Dépôts
|
261 251
|
352 937
|
101 055
|
345 168
|
181 746
|
19 388
|
Crédits nets
|
113 136
|
186 127
|
67 978
|
250 735
|
99 715
|
5 181
|
Surliquidité
|
148115
|
166 810
|
33 077
|
94 433
|
82 031
|
14 207
|
2008
|
Dépôts
|
308 692
|
354 181
|
142 324
|
341 874
|
180 265
|
25 427
|
Crédits nets
|
156 795
|
240 543
|
95 485
|
263 282
|
139 984
|
6 602
|
Surliquidité
|
151 897
|
113 638
|
46 839
|
78 592
|
40 281
|
18 825
|
2009
|
Dépôts
|
371 701
|
407 397
|
187 163
|
354 362
|
135 648
|
40 151
|
Crédits nets
|
205 866
|
271 617
|
99 138
|
280 263
|
122 911
|
32 998
|
Surliquidité
|
577 567
|
135 780
|
88 025
|
74 099
|
12 737
|
7 153
|
2010
|
Dépôts
|
443 765
|
472 266
|
207 580
|
380 075
|
126 042
|
52 209
|
Crédits nets
|
302 489
|
272 926
|
110 021
|
288 815
|
115 614
|
39 058
|
Surliquidité
|
141 276
|
199 340
|
97 559
|
91 260
|
10 428
|
13 151
|
Source : Auteur à partir des rapports
annuels des 6 banques.
ANNEXE N°2 : Quelques chiffres pour
illustrer la crise des années 1980.
Principaux indicateurs
|
1986-1989
|
Taux de croissance
|
-1,3%
|
Solde budgétaire
|
-11,4% du PIB
|
Balance de paiements
|
-14,1% du PIB
|
Endettement
|
+75% du PIB
|
Avoirs extérieurs nets
|
-95 milliards de FCFA
|
Taux de couverture de la monnaie
|
+22,3%
|
Compte d'opérations
|
-72,8 milliards de FCFA
|
Source : BEAC
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
106
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
107
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
ANNEXE N°3 : Situation des banques au cours
des années 1980-1990.
Banques
|
Situation à la fin des années
1980
|
Situation dans les années
1990
|
SCB
|
En faillite en 1988 et liquidée en 1989
|
Est devenue la SCB-Crédit Lyonnais
|
BICIC
|
En restructuration
|
Est devenue la BICEC en 1997 avec la banque populaire
|
SGBC
|
En restructuration
|
En restructuration
|
BIAOC
|
En faillite et reprise en 1991. Encore en faillite en
1995
|
Reprise par la Méridien Bank Cameroon en 1991
|
Cameroun Bank
|
|
-
|
Chase Bank
|
Fermée en 1985
|
-
|
Boston Bank
|
Fermée en 1985
|
-
|
Paribas Cameroun
|
En faillite en 1989
|
-
|
BCCC
|
Fermée en 1991
|
Reprise par la Standard Characted Bank en 1991
|
Bank of America
|
Fermée en 1989
|
Est devenue la BAC avec des intérêts
camerounais
|
BCD
|
En faillite et liquidée en 1989
|
|
Source : Rapport annuel du Conseil National du
Crédit du Cameroun.
ANNEXE N°4 : Population du Cameroun
2006 2007 2008 2009 2010
17 917 896 18 383 761 18 861 739 19 352 144 19 406 100
Source : Institut National de la Statistique.
ANNEXE N° 5 : Taux de croissance du PIB en
termes réels au Cameroun (en pourcentage).
2006
|
2007
|
2008
|
2009
|
2010
|
3,2%
|
3,9%
|
3,8%
|
2,6%
|
2,4%
|
Source : BEAC
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
ANNEXE N°6 : Différents ratios
prudentiels par banque de 2006 à 2010.
Nb : Division des risques au plus 45% ; couverture des risques au
moins 08% et liquidité au moins 100%.
|
AFB
|
BICEC
|
ECOBANK
|
SGBC
|
CBC BANK
|
NFC BANK
|
2006
|
Couverture des risques
|
8%
|
9%
|
8%
|
7%
|
8%
|
8%
|
Liquidité
|
110%
|
210%
|
115%
|
140%
|
106%
|
123%
|
Division des risques
|
40%
|
43%
|
40%
|
37%
|
60%
|
42%
|
2007
|
Couverture des risques
|
8%
|
1O%
|
9%
|
8%
|
7%
|
9%
|
Liquidité
|
120%
|
199%
|
145%
|
109%
|
120%
|
115%
|
Division des risques
|
54%
|
53%
|
58%
|
45%
|
58%
|
57%
|
2008
|
Couverture des risques
|
8%
|
11%
|
8%
|
8%
|
8%
|
11%
|
Liquidité
|
120%
|
192%
|
159%
|
138%
|
130%
|
119%
|
Division des risques
|
40%
|
42%
|
36%
|
43%
|
45%
|
49%
|
2009
|
Couverture des risques
|
7%
|
12%
|
8%
|
7%
|
10%
|
9%
|
Liquidité
|
115%
|
175%
|
150%
|
160%
|
125%
|
129%
|
Division des risques
|
65%
|
45%
|
45%
|
59%
|
50%
|
45%
|
2010
|
Couverture des risques
|
7%
|
14%
|
8%
|
8%
|
8%
|
7%
|
Liquidité
|
125%
|
163%
|
110%
|
134%
|
140%
|
139%
|
Division des risques
|
69%
|
45%
|
70%
|
61%
|
60%
|
58%
|
Source : Auteur à partir des rapports
annuels.
ANNEXE N°7 : Nombre d'agences par banque de
2006 à 2010.
|
|
AFB
|
BICEC
|
ECOBANK
|
SGBC
|
CBC BANK
|
NFC BANK
|
2006
|
Nbre d'agences
|
14
|
26
|
10
|
21
|
9
|
8
|
2007
|
Nbre d'agences
|
14
|
27
|
16
|
21
|
9
|
8
|
2008
|
Nbre d'agences
|
14
|
27
|
15
|
21
|
9
|
8
|
2009
|
Nbre d'agences
|
16
|
28
|
25
|
21
|
8
|
10
|
2010
|
Nbre d'agences
|
22
|
30
|
20
|
21
|
8
|
13
|
Source : Auteur à partir des rapports
annuels.
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
108
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
109
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
TABLE DES MATIERES.
PAGES
AVERTISSEMENT .I
SOMMAIRE II
DEDICACE IV
REMERCIEMENTS V
RESUME VI
ABSTRACT VII
ABREVIATIONS ET SIGLES VIII
LISTE DES TABLEAUX X
LISTE DES GRAPHIQUES XI
INTRODUCTION GENERALE 1
PREMIERE PARTIE : SURLIQUIDITE BANCAIRE ET GESTION DES
RISQUES
PAR LES BANQUES . 11
Chapitre 1 : Surliquidité bancaire : Un
phénomène déterminé par le niveau de gestion de
risques par une banque 14
Section 1 - Présentation des différents risques
auxquels les banques sont exposées 15
1.1. Le risque de crédit 15
1.1.1. Définition 15
1.1.2. Les méthodes de mesures 16
1.2. Le risque opérationnel 20
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
110
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
1.2.1. Définition 21
1.2.2. Les méthodes de mesures 21
Section 2 - Fondements théoriques sur la relation entre la
surliquidité bancaire et la gestion des
|
risques par une banque
|
24
|
2.1. La relation entre surliquidité bancaire et bonne
gestion des risques
|
25
|
2.1.1. Risque de crédit et rationnement de crédit
|
25
|
2.1.2. Surliquidité bancaire comme résultat d'une
bonne gestion de risques
|
.31
|
2.2. Les facteurs limitatifs relevés dans la
littérature sur cette relation
|
34
|
2.2.1. Les facteurs externes aux banques
|
34
|
2.2.2. Les facteurs internes aux banques
|
.36
|
Chapitre 2 : Analyse méthodologique et
présentation des résultats sur la relation entre la
surliquidité bancaire et la gestion des risques
par les banques au Cameroun 38
Section 1 - Présentation de la méthodologie de
l'étude 38
1.1. Présentation de la population et de la
période de l'étude 39
1.1.1. La période de l'étude 39
1.1.2. La population de l'étude 39
1.2. Présentation des variables de l'étude et du
modèle statistique 41
1.2.1. Les variables de l'étude 41
1.2.2. Présentation du modèle statistique 44
Section 2 - Surliquidité bancaire : une
conséquence d'évitement du risque par les banques au
Cameroun 46
2.1. Présentation des résultats de
l'étude .47
2.1.1. Présentation du tableau de résultats
47
2.1.2. Présentation des variables significatives de
l'étude 48
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
111
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
2.2. Interprétation des résultats
|
.49
|
2.2.1. Présentation de l'équation à
expliquer
|
49
|
2.2.2. L'explication de l'équation de régression
|
49
|
DEUXIEME PARTIE : SURLIQUIDITE BANCAIRE ET EXCLUSION
BANCAIRE DES
PARTICULIERS PAR LES BANQUES .54
Chapitre 3 : L'exclusion bancaire des particuliers :
Quelle relation entretient-elle avec le
niveau de surliquidité d'une banque ?
|
56
|
Section 1 - Les modalités d'ouverture d'un compte et
types de dépôts bancaires
|
56
|
1.1. Les différentes modalités à remplir
pour ouvrir un compte en banque
|
57
|
1.1.1. Les vérifications et contrôles
opérés par le banquier
|
.58
|
1.1.2. Des informations à fournir aux clients
|
60
|
1.2. Les différents types de dépôts
bancaires 62
1.2.1. Les dépôts à vue .63
1.2.2. Les dépôts à terme et plans
d'épargne 64
Section 2 - Fondements théoriques sur la relation entre
la surliquidité bancaire et l'exclusion
bancaire des particuliers par les banques .66
2.1. La surliquidité bancaire comme la cause de
l'exclusion bancaire des particuliers par les
banques 67
2.1.1. Les pratiques bancaires comme cause d'exclusion
bancaire des particuliers 68
2.1.2. Les conséquences socio-économiques de
l'exclusion bancaire des particuliers 70
2.2. Les limites relevées dans la littérature
sur la relation entre surliquidité bancaire et
l'exclusion bancaire des particuliers par les banques 72
2.2.1. L'auto-exclusion ou exclusion volontaire des
particuliers .72
2.2.2. La différance entre exclusion bancaire et faible
bancarisation .74
Chapitre 4 : Surliquidité bancaire et exclusion
bancaire des particuliers par les banques au
Cameroun 77
MASTER II RECHERCHE EN COMPTABILITE ET FINANCE 2012-2013 Page
112
LES ENJEUX DE LA SURLIQUIDITE BANCAIRE AU CAMEROUN.
Section 1 - Présentation de la méthodologie de
l'étude
|
78
|
1.1. La période et la population de l'étude
|
78
|
1.1.1. La période de l'étude.
|
79
|
1.1.2. La population de l'étude.
|
79
|
1.2. Présentation des variables de l'étude et du
modèle statistique
|
.80
|
1.2.1. Présentation des variables de l'étude
|
.80
|
1.2.2. Présentation du modèle statistique.
|
82
|
Section 2 : L'exclusion bancaire des particuliers : une cause
indéniable de la surliquidité des
banques au Cameroun
|
85
|
2.1. Présentation des résultats de l'étude
|
85
|
2.1.1. Présentation du tableau des résultats
|
86
|
2.1.2. Présentation des différentes variables
exogènes significatives
|
.87
|
2.2. Interprétation des résultats de
l'étude
|
88
|
2.2.1. Présentation de l'équation de
régression
|
88
|
2.2.2. Explication des variables exogènes significatives
|
.89
|
CONCLUSION GENERALE
|
94
|
BIBLIOGRAPHIE
|
99
|
ANNEXES
|
106
|
TABLE DES MATIERES
|
109
|
|