1.1.2.2. .Paléocène
Il est marqué au nord par des dépôts
argileux à sablo-argileux gris condensés relevant du domaine
infra littoral proximal. Plus au sud c'est le faciès marneux à
marno-sableux. Une série marno-argileuse grise succède aux
calcaires. Ces dépôts appartiennent à une plateforme
extrême avec confinement du fond marin.
1.1.2.3. Eocène
Il existe trois types dépôts de
l'éocène :
§ éocène inférieur : il s'agit de
dépôts marno-argileux qui se perpétuent avec des
dépôts quartzo détritiques.
§ éocène inférieur terminal moyen :
elle débute par une épisode d'argile à attapulgite
précédent les calcaires argileux souvent phosphatés
tendant à devenir argilo marneux.
§ éocène moyen: la sédimentation y
combine marnes et argiles gris foncé à ocre et des calcaires
organiques parfois dolomitiques.
1.1.2.4. Le continental terminal
Il s'agit en réalité d'une structure monoclinale
élaborée dans les formations sablo argileux que Johnson (1987)
appelle la série détritique supérieure reposant en
discordance sur le socle avec une base érosive sur la série
marine. Il est constitué de dépôts détritiques,
(sables, argiles, graviers) à granulométrie variée souvent
bariolés et rubéfiés. Le continental terminal
présente ses fortes épaisseurs au Nord à l'aplomb du
plateau de Tsévié et au Sud, il plonge en direction de la
côte actuelle. Selon Slansky (1962) le continental terminal est
très peu développé au niveau du bassin versant du Zio. Il
est disséqué d'Ouest en Est par les vallées du Zio, du
Lili et du Haho et ensuite du Nord au Sud par la dépression de la Lama.
Cet émiettement donne ainsi un ensemble de petits plateaux. Il y a ceux
du Nord : les plateaux de Fongbé de Kouvé et de
Tsévié dans lequel se loge la terrasse qui constitue le site
d'Assomé, et ceux du Sud : les plateaux de Noépé -
Agoènyivé, Kpogamé et celui de Vogan - Attitogon.
1.1.2.5. Les Terrasses
Les terrasses sont des constructions alluviales ou des
accumulations « en forme de gradins au dessus du nouveau lit par
l'intermédiaire d'un talus plus ou moins raide » R. Coque
(1977). Celles de la basse vallée du Zio forment selon Gnongbo (1989 et
1996), un système de paliers déposés le long des versants
du cours d'eau (figure 2).
Source : Gnongbo, 1996
Figure 2: Coupe
schématique des terrasses alluviales de la basse vallée du
Zio.
Ces paliers se différencient les uns des autres par
l'altitude, la nature du matériel piégé, le degré
de ferrugination ainsi que l'induration. De ce fait, on distingue trois
terrasses dans la basse vallée du Zio.
La première, qui est la plus ancienne, se situe au
dessus des autres avec une couche de matériel grossier fortement
indurée. C'est sur cette terrasse que se situe le terroir
d'Assomé qui fait l'objet de cette étude.
La deuxième de ces terrasses occupe une position
intermédiaire entre la plus ancienne et la plus récente et est
dénommée la terrasse moyenne. La taille de son matériel
est plus réduite que celle des galets de la haute terrasse.
La troisième terrasse est la plus récente et se
différencie des autres par la finesse du matériel
déposé et sa couleur grise qui tranche avec celle des anciennes
terrasses plus ou moins rouge. De même, elle s'oppose de par sa texture
aux alluvions grossières constituées de gravillons, de galets et
de graviers que renferment les anciennes terrasses. Ce matériel n'est
autre que des sables, des argiles et des limons. Sa surface relativement
plane est parsemée de quelques zones exondées. Elle coïncide
avec la vallée d'inondation actuelle du Zio et surplombe le lit du cours
d'eau par des berges relevées.
La haute terrasse de la basse vallée du Zio a sa plus
grande représentation sur la rive gauche. Elle y est présente en
discontinuité sous forme de lambeaux qui s'accrochent aux plateaux du
Continental Terminal. On retrouve ces discontinuités du Nord au Sud
à Assomé et à Adétikopé (carte 2). Elles se
trouvent à une position topographique de plus de 40 mètres
(Gnongbo, 1989) et renferment des galets de quartz de grande taille (4
à 10 cm) qui sont soudés les uns aux autres par une matrice
fortement indurée, essentiellement sablo-argileuse rouge. Un transects
suivant le tracé AB (carte 2) a révélé le profil
transversal de la figure 3.
Campagne de terrain, avril 2008.
Carte 2 : Disposition des
terrasses de la Basse Vallée du Zio
Figure 3: Coupe
transversale de la basse vallée du Zio suivant le tracé
AB
Les galets sont des matériaux de transport alluvial qui
proviendraient « sans l'ombre d'un doute d'une province du socle
granito-gneissique immédiatement en amont et qui comporte certainement
des filons de quartz ou tout au plus d'une région du haut bassin
atakorien de formation quartzitique » (Gnongbo, 1996). Leur
accumulation sur place s'explique par leur abandon par le Zio à la suite
d'un changement hydrodynamique qui n'était plus favorable à leur
transport.Ils sont ensuite recouverts par un important manteau colluvial de
nature argilo-sableuse venant du continental terminal, et dont
l'épaisseur varie de 1 à 3 m dans les carrières à
Assomé. Le profil vertical du sol fait découvrir sa
stratification (photo 1) qui diffère d'une carrière à
l'autre (figures 4, 5 et 6).
Figure 3 : Coupe dans une carrière d'extraction
de gravier sur le versant au Sud d'Assomé
Photo 0 :
Vue du profil vertical du sol dans une carrière à
Assomé
22
Source : Campagne de
terrain, Avril 2008.
0
1
2
3
4
H0
H1
H2
H3
H5
H4
5
LEGENDE
H0 : horizon humique avec enracinement de
couleur grise (30 cm)
H1 : horizon sablo-argileux rouge avec
enracinement et débris végétaux (80 cm)
H2 : horizon argileux avec présence de
granule et gravillon (40 cm)
H3 : horizon à galets et gravillons
avec une matrice faiblement indurée de couleur rouge tachetée de
rouille (120 cm)
H4 : horizon à galet
piégé dans une matrice fortement endurée. Tâches
rouille d'oxyde de fer et jaune de manganèse avec présence de
blocs de poudingue (2m)
H5 : horizon argileux sous-jacent
Figure 5 : Coupe dans une carrière à
Kpota au
Sud-Est d'Assomé
0
1
2
3
H1
H2
H3
LEGENDE
H1: horizon sablo-argileux à argileux de
couleur rouge (150cm)
H2: horizon à galet et gravier fortement
induré de couleur rouge (2cm)
H3 : horizon argileux sous-jacent
Figure 6 : Coupe dans
une carrière à Kpota au Sud-Est d'Assomé
Figure 5 : Coupe dans
une carrière d'extraction de gravier au milieu des habitations à
Assomé
23
Source : Campagne de terrain, Avril
20080
1
2
3
4
H0
H1
H2
H3
H5
H4
5
La disposition des galets n'indiquant aucune orientation
préférentielle (photo 2), on pourrait conclure alors que le
dépôt a été fait en vrac. Ce qui est confirmé
par la présence, sur certains galets, de traces de percussions issues
des chocs lors de la chute (Gnongbo, 1989). Il s'y est donc constitué
des couches ou horizons de matériaux grossiers où les galets et
les graviers sont pris dans une patine ferrugineuse dont l'induration se
renforce au fur et à mesure que l'on évolue en profondeur. On
note aussi par endroit et à profondeur variant entre 1 et 2 m, un
horizon ferrugineux avec une faible présence de graviers et de galets
qui surmonte les couches de graviers. Ce qui suppose que la terrasse a
probablement été dégradée et remaniée sur
place ; en témoigne les gros blocs de poudingue exhumés dans
les carrières de Kpota au Sud-Est du village (Photo 3).
Photo2
Photo3
Source : Campagne de terrain, Avril
2008
Photo 1 : Vue partielle
d'une couche de gravier fortement indurée.
Photo 2 : Bloc de
poudingue exhumé dans une zone d'extraction.
A certains endroits de la vallée sèche notamment
au Sud d'Assomé, se retrouvent des couches de graviers surmontées
par des horizons de matériels détritiques constitués de
sables fins de couleur blanchâtre. C'est en fait un manteau de sables
blancs fortement lessivés comportant des strates subhorizontales de
couleur brune roux. Elles indiquent un dépôt d'oxyde de fer
effectué probablement lors des phénomènes de battement de
la nappe sous jacente (Gnongbo, 1996). Le matériel extrait à ce
niveau est dénommé " gravier blanc" à cause de sa teinte
blanche.
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