2.3. Les caractéristiques
générales de l'habitat
L'habitat rural est le mode de répartition et de
résidence des habitants d'une campagne ou d'un village. Les
caractères généraux souvent liés à ce mode
de répartition concernent le regroupement, la dispersion et la forme du
village sans oublier la typologie des habitations
2.3.1.
Les formes de l'habitat
Le paysage habitationnel du village d'Assomé est
caractérisé par trois types de maisons que sont : la maison
traditionnelle, la maison semi-traditionnelle et la maison moderne
2.3.1.1. La maison traditionnelle
Elle se présente sous la forme rectangulaire. L'argile
constitue l'élément essentiel utilisé pour la construction
des murs et le revêtement du sol. L'élévation des murs se
fait de façon graduelle par la construction à chaque étape
d'une strate d'environ 75 cm de haut avec de l'argile pétrie. Les
strates sous jacentes devant être bien séchées avant la
pose d'une nouvelle et il faut 4 à 5 strates pour achever les murs d'une
maison. La charpente du toit est constituée d'une armature de petites
nervures de bambou et de nervures de palmier consolidée par des cordes
végétales (lianes). Le toit est coiffé de chaume.
De la construction du mur jusqu' à la toiture, le
travail se fait de façon communautaire ; celui qui construit la
maison devant prendre la précaution d'informer les membres du clan et
les amis quelques jours à l'avance.
De nos jours ce type d'habitat connaît une certaine
évolution qui s'illustre par les murs qui sont construits en parpaing
d'argile séché au soleil et recouverts de tôles.
2.3.1.2. La maison semi moderne
C'est le type d'habitation le plus répandu dans la
région. Il s'agit des maisons construites en parpaings de ciment sans
crépissage et recouvertes de tôles ondulées avec souvent
des terrasses. Au sein de cette catégorie de maisons, on distingue les
maisons à deux chambres plus un salon et des « soldier line
» qui sont des maisons à une pièce s'alignant sous un toit
unique.
Dans la majorité, ces maisons disposent à
l'écart d'équipements sanitaires composés d'une toilette
traditionnelle et de douches sans puisard (fosse septique). Ainsi les eaux
usées sont rejetées dans la rue ou dans les champs.
L'expansion de ce type d'habitation dans le milieu s'explique
par l'investissement des gains tirés principalement de l'activité
d'extraction de gravier et la production du riz dans l'amélioration de
la structure des logements. En effet, l'activité d'extraction
traditionnelle de gravier fut pendant les trois dernières
décennies, la première activité économique de la
localité. Même les agriculteurs en ont fait une activité
secondaire. Elle a généré des bénéfices tant
pour les propriétaires terriens, pour les exploitants que pour les
ouvriers et contribua donc à l'augmentation des revenus de la
population.
Ainsi, selon une personne ressource du village, dans les
années 1970 et 1980 où le prix de la tonne de ciment était
à 18 000 F contre 77 000 F aujourd'hui et le paquet de tôles
à 15 000 F CFA, il s'est produit une mutation de l'habitat dans le
village. Les anciennes cases en banco ont été détruites et
remplacées par des maisons en parpaing de ciment et recouvertes de
tôles. De nos jours, ce type d'habitat est devenu la mode que la
population a complètement assimilée, en témoignent les
nombreuses maisons de ce type en chantier dans le village.
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