RESUME
En juillet 2000 à Lomé (Togo), l'Union Africaine
a approuvé la création d'une campagne panafricaine
d'éradication de la mouche tsé-tsé et de la trypanosomose
(PATTEC). Cette campagne a pour objectif d'améliorer la santé
humaine et animale par la création de zones indemnes de glossines. Le
lancement officiel de sa première phase a eu lieu en octobre 2001
à Ouagadougou au Burkina Faso. Ce programme s'appuie sur une
intégration des méthodes dont celle du lâcher de
mâles stériles qui requiert une production de masse de glossines
au laboratoire. C'est dans ce cadre que des études sont menées au
CIRDES afin d'aider à la résolution progressive des contraintes
de production industrielle des glossines. Au total 9903 femelles de glossines
dont 6302 G. palpalis gambiensis, 2212 G. morsitans submorsistans
et 1389 G. tachinoides ont été utilisées
dans la période de septembre 2005 à mai 2006 pour des
investigations sur divers aspects très importants de la chaîne de
production de masse des glossines. Ces trois espèces ont
été soumises à différents régimes
alimentaires variant entre 3 et 5 jours par semaine afin de réduire la
fréquence d'alimentation des colonies de production qui est actuellement
de 6/7 jours. Du sang congelé pendant 5 mois a été
utilisé avec rajout ou pas de glucose ou d'ATP pour réduire
à terme la dépendance de l'élevage vis-à-vis de la
source d'approvisionnement de sang frais. L'effet de l'ATP et de son mode
d'administration avant ou après irradiation du sang a été
évalué à travers les quantités de sang
absorbées ainsi que les productivités de femelles individuelles.
Des essais en vue de déterminer la densité optimale des mouches
dans les nouvelles cages TPU-3 (Tsetse Production Unit) ont également
été réalises. L'analyse statistique des résultats a
été faite par la régression binomiale après une
transformation en racine carrée. Il n'y a pas de différence
significative entre les productions des femelles de G. m. submorsitans
alimentées trois, quatre et six fois par semaine (p > 0,05).
Cette espèce est donc apte à supporter une diète de 24
à 48 heures sans effets sur les performances de production. Il est
cependant préférable d'alimenter G. p. gambiensis et
G. tachinoides 4 fois par semaine, bien qu'aucune différence
significative n'ait été révélée entre les
productions de pupes des femelles alimentées trois, quatre, cinq et six
fois par semaine. Aucune différence significative n'a été
décelée entre les productions de pupes de femelles nourries aux
sangs congelé et frais (p > 0,05). Le sang congelé offre des
performances meilleures de production, même sans rajout d'ATP et de
glucose et est propice à une production de masse des glossines. L'ATP
joue un rôle stimulateur de l'appétit des mouches
tsé-tsé, mais n'est pas en revanche, le seul facteur
déterminant pour une bonne productivité des femelles. Les
réserves nutritives à l'éclosion y sont pour beaucoup. Les
essais de stockage dans les cages TPU-3 indiquent une densité optimale
de 80 glossines dont 64 femelles et 16 mâles pour chacune des
espèces. L'ensemble des résultats obtenus autorise
déjà des suggestions en vue d'une amélioration de la
production de masse de glossines de qualité, composante importante du
succès de la PATTEC.
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