2.2.2 Utilisation du sang congelé pour
l'alimentation des glossines.
Les glossines sont des insectes strictement
hématophages. Leur élevage artificiel est tributaire de
l'approvisionnement d'un sang de bonne qualité indemne de tout agent
pathogène. Cependant l'utilisation du sang frais pour l'alimentation des
glossines pose des contraintes suivantes à cet élevage :
- une très grande dépendance à l'abattoir
pour son acquisition ;
- des contaminations bactériennes importantes causent de
grandes mortalités ; - un nombre élevé de sorties cause
d'un coût élevé de production.
Des recourt à d'autres modes de conservations plus
efficient du sang dont la congélation s'est avéré
nécessaire. La mise en place d'un tel système d'alimentation
requiert au préalable des recherches.
Pour ce faire mille huit cent femelles de Glossina
palpalis gambiensis sont utilisées. Ces femelles, reparties en deux
lots de six répétitions de 150 femelles/ répétition
sont affectées au hasard à deux types de sang :
- du sang sans ATP et glucose (sang 1 ou ATP-Glu-)
- du sang congelé additionné d'ATP et de glucose
(sang 2 ou ATP+Glu+).
Afin d'obtenir des mâles adultes de six jours à
accoupler avec des femelles de trois jours, deux lots de six cages Roubaud de
cinquante cinq (55) mâles par cage sont préalablement
réalisés quatre jours avant celle des femelles. Chaque lot de
cages mâle et femelle est tiré au hasard et affecté
à chacun de ces deux types donnés de sang.
Parallèlement, un lot témoin de 150 glossines
femelles et cinquante et cinq mâles est alimenté au sang frais
témoin.
Au troisième jour de vie des femelles, c'est à
dire au sixième jour d'âge des mâles, nous réalisons
leur accouplement à la norme de 1/3 c'est à dire un mâle
pour trois femelles. Les cages sont ensuite placées sur un chariot et
chaque jour la mortalité est notée. Après la larviposition
les pupes sont récoltées, les avortons triés, le poids
moyen des pupes est déterminé. Le taux d'éclosion ainsi
que le pourcentage de mâles et de femelles écloses sont enfin
déterminés.
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2.2.3. Evaluation de l'importance de l'ATP dans
l'alimentation sanguine des glossines.
Plusieurs facteurs mettent en évidence l'importance de
l'ATP dans l'élevage des glossines. Ce
sont :
- la quantité de sang absorbé ;
- le gain moyen journalier de poids ;
- les différents paramètres de
productivité.
2.2.3.1. Quantité de sang absorbée par
mouche lors d'un repas sanguin et gain moyen de poids des femelles.
Une détermination de la quantité absorbée de
sang présente une importance capitale à
un moment où l'on désire optimiser la production de
glossines. En effet, elle permet la
détermination:
- du seuil de rentabilité de la production ;
- le coût de production par mouche ;
- une prévision d'une quantité donnée de
sang pour l'alimentation d'un nombre
déterminé de glossines.
Pour cela des études préalables sont
indispensables.
Cinq types de sang congelé sont utilisés à
savoir :
- sang de bovin préparé différemment
:
Sang (Sg1) sang dans lequel l'ATP et le Glucose sont
additionnés avant irradiation,
Sang (Sg2) dans lequel le glucose et l'ATP ont été
ajoutés respectivement avant et après
irradiation ;
Sang (Sg3): sang sans ATP mais contenant du glucose;
Sang (Sg4) ne contenant ni glucose, ni ATP,
- Sang de porc (Sg5),
20 cages individuelles contenant chacune trois femelles sont
reparties en cinq traitements de
quatre répétions chacun. Les femelles de chaque
cage seront accouplées par trois mâles le
troisième jour. Ces derniers sont ensuite retirés
après accouplement. Ces différents traitements
sont ensuite tirés et assignés aux
différents types de sang ci-dessus définis. Au début,
afin
d'obtenir le poids des femelles à l'éclosion,
déterminons le poids de l'ensemble cage plus
tulle sans mouche. Ensuite, pesons l'ensemble en présence
des femelles. La différence de ces
deux poids constitue le poids des jeunes femelles mouches
à l'éclosion. A chaque jour
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d'alimentation, la quantité de sang absorbé par
repas sanguin est déterminée par la différence de poids de
l'ensemble « cage plus glossines », avant et après
l'alimentation. Cette expérience est poursuivie jusqu'à la fin de
la première larviposition.
Au cours de l'expérience, l'évolution du poids
est relevée par type différent de sang et le gain moyen de poids
par mouche est déterminé à la fin. Les pupes issues des
différentes femelles seront récoltées et pesées.
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