1.1.5. Ecologie.
1.1.5.1. Facteurs déterminants la
répartition des glossines.
En général, deux facteurs conditionnent la
répartition des glossines, Il s'agit des facteurs abiotiques et des
facteurs biotiques :
a. Facteurs abiotiques.
- La température.
La température est le facteur le plus important qui
conditionne l'expansion des glossines. En effet, les glossines vivent bien
entre 25° et 26°c et c'est à cette température que sont
maintenues les différentes colonies au laboratoire (Pollock, 2000). Si
elle s'écarte plus de ce chiffre, en plus ou en moins, la mouche peut
souffrir. Au delà de 36°c l`adulte soufre et meurt aux
températures supérieures à 38 - 40°c. La mort
survient rapidement (en 5 mn) si Glossina morsistans adulte est
maintenue à 46°c ; G. tachinoides à 44°c
pendant une heure (Pollock, 2000). En deçà de 16°c il ne
peut plus se développer normalement. Elle a également un impact
sur les pupes : 32°c représente la limite maximale pour leur
développement normal et 16°c la limite minimale (Pollock ;
2000).
- La pluviosité et
l'humidité,
La pluviosité a une influence indirecte sur la
glossine. En effet, elle favorise le maintien de la température,
l'humidité et la végétation indispensable à leur
vie. L'optimum hygrométrique varie entre 50 à 60%
d'humidité pour les espèces savanicoles, 65 à 80% pour les
espèces de galeries forestières (Laveissière, 2003). Quant
aux pupes, celles de Glossina pallidipes et G. tachinoides
peuvent se développer dans des sols assez secs (humidité
d'environ 3-40%) tandis que celles de G. palpalis gambiensis exige une
humidité d'environ 70%,
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- La végétation.
Un des facteurs déterminant la répartition des
glossines est l'ombrage, La végétation joue un rôle triple,
Elle offre non seulement un écran aux radiations favorisant le maintien
d'une température optimale mais en plus un ombrage pour le repos des
glossines, En outre, elle permet le maintien d'une bonne humidité, C'est
ainsi que les différentes espèces se trouvent être
confinées dans des végétations caractéristiques.
b. Facteurs biotiques.
- Les animaux hôtes.
Chez les glossines, mâles et femelles sont tous
hématophages et dépendent des animaux hôtes pour leur
nourriture. L'aire de répartition correspond donc à des zones de
présence de mammifères. Ce facteur a été mis en
évidence lors de l'effet de la flambée de peste bovine qui a
frappé en Afrique, entre 1889 et 1896 les animaux nourriciers des
glossines (buffle, girafe, élan, potamochère, phacochère)
(POLLOCK, 2000). On a assisté à une disparition importante des
glossines et leur reconstitution après le fléau.
Les populations de Glossina morsistans submorsistans
diminuent quand les densités humaines sont supérieures
à 40 habitants/km2, et disparaissent au-delà de 100
habitant/km2 (Cuisance et de la Rocque, 2003).
- L'activité de l'homme.
Il s'agit de l'impact des activités de l'homme sur le
milieu biogéographique des glossines entraînant leur
redistribution. La croissance démographique et l'augmentation des
surfaces cultivées conduisent à une modification de l'habitat
naturel des glossines. Les vallées sont de plus en plus occupées
par l'homme, dont l'impact sur l'environnement est direct (déboisement,
destruction des mammifères sauvages) ou indirect (amplification de
l'érosion, surpâturage, occupation des points d'eau), Ces
différentes activités entraînent un cantonnement des
glossines aux formations végétales compatibles avec leurs
exigences.
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