2.1.2.3. Facteurs
déterminants les MCA
Malassis et Ghersi (1996) regroupent les facteurs qui
déterminent les MCA en quatre composantes ou variables principales : la
capacité d'approvisionnement alimentaire, le pouvoir de consommation,
les conditions objectives de la consommation et les modèles
socioculturels.
1. La capacité d'approvisionnement alimentaire
dépend de la capacité de produire des aliments, mais aussi de
l'achat des produits alimentaires sur les marchés nationaux ou
internationaux. Ces dernières déterminent, pour une population
donnée, les disponibilités moyennes par habitant (MAN).
2. Le pouvoir de consommation dépend des rapports de
production dont la distribution sociale détermine la capacité
d'accès des différentes catégories sociales aux
disponibilités alimentaires.
3. Les conditions objectives de la consommation sont
déterminées par l'infrastructure productive.
4. Les modèles socioculturels sont liés aux
comportements alimentaires.
2.1.2.4. Typologie des MCA
A partir des bilans alimentaires, de très nombreuses
typologies ont été mises au point ; certaines sont à
visée plus sociologique, économique ou agronomique. D'autres sont
à visée alimentaire. Il y a les :
Ø MCA exprimés à partir du volume et de
la structure calorique du régime alimentaire ;
Ø MCA caractérisés par leur aptitude
à couvrir les besoins énergétiques et protéiques
des populations ;
Ø MCA fondés sur l'identification du groupe
d'aliments qui forme la majorité de l'apport énergétique
;
Ø MCA exprimés en fonction du groupe d'aliments
qui forme la majorité de l'apport énergétique ;
Ø MCA définis en termes de nutriments
basé sur le volume calorique de l'alimentation et sur la part des
différents nutriments dans la composition de la ration ;
Ø MCA établis en fonction du revenu.
De l'ensemble de ces expressions, nous ne présenterons
que les deux premières qui nous paraissent les plus usitées.
2.1.2.4.1. MCA exprimés à partir du volume de la
structure calorique du régime alimentaire
Plusieurs travaux sont réalisés sur les MCA en
fonction du volume de la structure calorique du régime alimentaire. En
1980, Malassis et Padilla ont proposé de classer les régimes
alimentaires en fonction de l'apport énergétique fourni par les
grandes catégories d'aliments. Cependant, cette classification a
été actualisée à plusieurs reprises (Padilla et
al., 2005). L'analyse des habitudes de consommation dans 130 pays leur a permis
de distinguer trois (3) grands modèles fondamentaux, eux-mêmes
subdivisés en groupes :
1. Le modèle occidental, très
énergétique (plus de 3 000 kilocalories disponibles par habitant
et par jour), est riche en lipides et en protéines. Il est
lui-même subdivisé en trois groupes :
Ø le modèle diversifié regroupe les pays
anglo-saxons, ceux de l'Europe occidentale et la plupart des pays de l'Europe
centrale. L'adjectif « diversifié » n'est pas
usurpé, car on y retrouve toutes les catégories d'aliments, en
grandes quantités, à l'exception des poissons et
légumineuses, dont la consommation varie très fortement. Ce
régime alimentaire contient une forte proportion de viandes et de
graisses ;
Ø le modèle méditerranéen plus
végétarien, contient par tradition une proportion beaucoup plus
importante de céréales, de fruits et de légumes,
complétés par des légumineuses et du poisson. Cette
diète est également riche en huile végétale ;
Ø le modèle scandinave, enfin, est
particulièrement riche en poissons et en produits laitiers.
2. Les modèles traditionnels agricoles, pauvres, qui
caractérisent la quasi-totalité des pays du tiers-monde africain
et asiatique, ainsi qu'une partie de l'Amérique latine, contiennent une
forte proportion de céréales et/ou de racines et tubercules. S'y
ajoutent parfois des produits riches en protéines, essentiellement des
légumineuses. Ces régimes alimentaires sont les plus pauvres en
énergie et contiennent une trop forte proportion de glucides, selon les
normes nutritionnelles généralement admises.
Parmi eux, le modèle sucrier est implanté dans
les régions où subsiste une grande culture locale du sucre. C'est
un régime traditionnel à base de céréales,
combiné avec des légumineuses, mais auquel s'ajoute du sucre en
abondance. On le trouve essentiellement en Amérique latine et au
Swaziland (Afrique).
3. Les modèles traditionnels mixtes,
intermédiaires, comportent à la fois une grande proportion de
céréales et/ou de racines et tubercules, et certains produits
animaux comme :
Ø le lait dans les zones traditionnellement pastorales
(modèle pastoral) ;
Ø la viande dans les grandes zones d'élevage
extensif d'Amérique latine ou d'Asie (Mongolie), où il y a
abondance de viande et de céréales (modèle uruguayen) ;
Ø le poisson en Asie du Sud-Est (Japon, Philippines,
Corée) et dans certains pays d'Afrique équatoriale et
tropicale.
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