Memoire Online - Enfants mendiants dans la ville de Parakou: profile et processus du talibé

FACULTE DES LETTRES, ARTS ET SCIENCES HUMAINES
(FLASH)
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DEPARTEMENT DE SOCIOLOGIE ET ANTHROPOLOGIE

Enfants mendiants dans la ville de Parakou : profil et processus social du talibé

Ce mémoire a pu être réalisé grâce au concours des personnes ressources à qui nous tenons à signifier notre grande reconnaissance et nos sincères remerciements. Leur participation à quelque niveau qu'ils soient, nous a été utile pour l'accomplissement de ce travail. Nous témoignons nos profondes gratitudes à toutes ces personnes.

Nous remercions particulièrement le Dr Fabien AFFO, notre maître de mémoire pour avoir accepté de diriger notre travail malgré son calendrier surchargé ; nous avons bénéficiés d'une grande attention pendant toute la durée de l'encadrement. Nous remercions, à travers lui, tout le corps professoral du Département de sociologie et anthropologie (D-SA).

' A notre Chef de Département Dr. TAMA-IMOROU Clarisse, vous qui aviez su inculqué en nous l'amour du travail bien fait, recevez l'expression de notre profonde gratitude ;

' Aux Membres du jury, nous sommes très honorés que ce travail soit soumis à votre appréciation. Vos remarques permettront certainement de l'améliorer. Recevez nos profonds hommages ;

' A Mr Aliou MAHAMAN, comptable au service du CHD B-A, qui nous a soutenus moralement et financièrement pendant la rédaction de notre mémoire ;

' Aux populations de Parakou, votre accueil et votre franche collaboration nous ont marqué ; ' A nos camarades étudiants de sociologie et anthropologie de l'Université de Parakou ;

' A nos parents, frères et soeurs, proches, et amis respectifs pour leur soutien ainsi que toute la famille SIME ;

' Enfin, à tous ceux qui de prêt ou de loin nous ont aidé dans la réalisation de ce travail, nous vous disons sincèrement merci.

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PNUD : Programme des Nations Unies pour le Développement UNICEF : Fonds des Nation Unies pour l'Enfance

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Liste des tableaux :	Pages
Tableau 1 : Population de Parakou par arrondissements	14
Tableau 2: Repatiton des enfants mendiants enquêtés par arrondissements	24
Tableau 3: Repatiton des enfants enquêtés par quartiers	24
Tableau 4 : L'âge des enfants par rapport au sexe	31
Tableau 5 : Situation économique des parents des enfants mendiants	.34
Listes des figures :
Figure 1 : Carte administratif de la ville de Parakou	1 3
Figure 2: Proportion selon la religion des enfants enquêtés	30

Figure 3: Classification des raisons de choix des enfants mendiants pour l'étude du Coran . 31

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RESUME

Ce mémoire analyse la situation des enfants mendiants dans la Commune de Parakou au Bénin et tente d'apporter des éclaircissements en vue de montrer le processus social des enfants mendiants dans la société béninoise. La religion est un facteur qui induit les enfants dans la mendicité. Cette analyse part des indicateurs statistiques qui montrent en particulier la proportion très importante des enfants talibés dans la ville de Parakou. De cette analyse, le processus par lequel les enfants deviennent mendiants est essentiellement culturel et religieux. Par ailleurs, les situations économiques précaires de la majorité des pays africains jouent un grand rôle dans le processus de la mendicité chez les enfants. Pour une amélioration de la situation, le Bénin doit revoir ses politiques d'éducation et de formation pour encadrer ces enfants à travers les instruments juridiques existants, mais pour cela une volonté politique est nécessaire.

ABSTRACT

This memory analyzes the situation of the begging children in the Township of Parakou to Benin and tent to bring some enlightenment in order to show the social process of the begging children in the Beninese society. The religion is a factor that leads the children in begging. This analysis leaves from the statistical indicators that show the proportion in particular very important of the children talibés in the city of Parakou. Of this analysis, the process by which the children become beggars is essentially cultural and religious. Otherwise, the precarious economic situations of the majority of the African countries play a big role in the process of begging at the children. For an improvement of the situation, Benin must review its policies of education and formation to frame these children through the existing legal instruments, but for it a political will is necessary.

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Le Bénin est un pays d'Afrique de l'Ouest, il appartient au groupe des pays en développement. En termes d'indice de développement humain(IDH), il se classe au 166^e rang sur 188 du rapport PNUD (2015). Pourtant le taux de croissance tombé à 2,5% en 2010(le plus bas de l'Afrique de l'Ouest), est depuis 2011 légèrement supérieur à 5%. Mais la croissance, la baisse de l'inflation et le développement des infrastructures ne suffissent pas pour réduire la pauvreté globale, du fait de l'absence de redistribution, de la pression démographique et de la présence du secteur informel très important. Le système éducatif du Bénin doit faire face à une pression démographique soutenue avec une augmentation probable de 25% de la population scolarisé entre 2010 et 2020. Les secteurs privé et public se sont développés conjointement, la couverture scolaire s'est accrue à tous les niveaux d'enseignement, mais en ce qui concerne l'enseignement primaire, il reste à en améliorer l'accès et à réduire les abandons en cours du cycle. En effet le travail des enfants reste un problème au Bénin car le pays se trouve être parmi les pays d'Afrique ayant le plus d'enfants de 7 à 14 ans qui travaillent.

Cependant ce problème fait remarquer dans quelques grandes villes du pays des phénomènes sociaux, qui provoquent beaucoup de jugements, de débats, d'indignations, notamment dans les écrits de quelques auteurs d'Afrique et les média. Il y ait un effet de mode concernant la vaste problématique des droits des enfants, dans de multiples sociétés de par le monde. C'est le cas des Communes comme Malanville, Karimama, Parakou , Djougou et Cotonou ; on ne peut s'empêcher ici de penser par exemple à la mendicité et aux conditions de vie des enfants de la rue.

Les reportages des média suscitent des questionnements sur la situation des enfants-mendiants notamment sur la dangerosité de leurs conditions de vie déplorables et le fait qu'ils soient abandonnés par leur famille à un maître (alfa) qui leur fait souvent subir de mauvais traitements et ou parfois les oblige à mendier quotidiennement. Ce phénomène constitue un risque pour la sécurité des enfants et celle des populations. Il constitue un frein au développement d'un pays, surtout dans un pays comme le Bénin.

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Le problème des enfants mendiants demeure préoccupant et incite à une nouvelle interrogation. Face à cette situation, comment expliquer ce phénomène dans ville de Parakou, une des plus grandes ville du Bénin où plus d'une centaine de jeune garçons passent la majeure partie de la journée à quémander de la nourriture, mais aussi de l'argent, dans les rues ? Y aurait-il des raisons inhérentes qui permettraient d'expliquer la persistance de ce phénomène, malgré les nombreuses actions d'ordre politique communautaire, social et surtout humanitaire visant à réduire cette pratique et enfin comment ces enfants se retrouvent-ils dans cette situation ?

C'est à travers des pistes concrètes que nous tenterons d'apporter notre contribution en vue de mieux appréhender le phénomène des enfants mendiants. Les talibés semblent constituer, de nos jours, un fonds de commerce pour les maîtres coraniques. Car, ils apportent leur soutien aux enfants en guise de leur contribution pour propre survie. Et dans cet exercice du donner et du recevoir, ce sont les maîtres qui se remplissent les poches sur le dos des enfants. Aujourd'hui, la mendicité de ces jeunes talibés a pris une tournure qui ne laisse personne indifférent. Et plus l'on se pose la question de la légitimité d'une telle pratique.

L'intérêt de la présente étude réside dans le fait qu'au Bénin, peu d'études spécifiques ou sociologiques sont consacrées à l'ensemble des enfants mendiants, alors même que l'ampleur du phénomène peut être constatée facilement à travers l'occupation fréquente de l'espace public.

Le travail comportera trois chapitres. Le premier portera sur la présentation du milieu d'étude notamment la situation géographique, démographique, socioéconomique et culturelle de la ville de Parakou. Le deuxième présentera la méthodologie de la recherche. Dans le troisième, il sera question d'examiner le profil et processus social des enfants mendiants et enfin une discussion sur les résultats de la recherche de terrain.

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--- Réalisé et présenté par Gilbert Batoimayot N'KOUE---


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CHAPITRE I : PRESENTATION DU LIEU D'ETUDE : VILLE DE PARAKOU

Ce chapitre traite du milieu d'étude de la recherche, qui est la ville de Parakou : sa situation géographique, démographique et socioculturelle.

1-1- Situation géographique

La ville de Parakou est la plus grande ville du nord du Bénin et la préfecture du département du Borgou. Elle est située à 369 mètre d'altitude dont ses coordonnées sont : Latitude : 9° 21' Nord ; Longitude : 2° 37'0» Est. Avec une superficie de 441km², Parakou est reliée à Cotonou par la voie goudronnée principale inter-état, la plus fréquenté d'ailleurs et également par la ligne du chemin de fer Bénin-Niger. La figure ci-dessous présente la carte administrative de la ville de Parakou.

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La Commune de Parakou compte trois arrondissements et connaît une très forte augmentation de sa population : elle a doublé en vingt ans, puisqu'elle est passée de 103 577 habitants en 1992 à 149 819 en 2002(RGPH3) et comptait 216 680 habitants en 2012. La densité de population est de 339,7 habitants par km².

Arrondissements	Populations (habitants)
Arrondissements	2002	2008	2009	2010	2011	2012
1er Arrondissement	66994	83604	86742	89999	93377	96883
2ème Arrondissement	45765	57114	59259	61486	63796	66193
3ème Arrondissement	37060	46250	47987	49791	51662	53604
Total :	149819	186968	190106	201276	208835	216680

Source : Données du RGPH 2002 actualisées au taux d'accroissement intercensitaire 3,76%

La ville de Parakou comprend environ en moitié de musulman, disséminé dans tous les recoins de la ville et dont la plupart se retrouvent dans la grande mosquée de Parakou, connue pour son aspect fortifié et ses carreaux rouges, lieu de référence religieux par excellence pour cette communauté. C'est peut-être la raison pour laquelle on remarque une forte présence de pratiques musulmanes. Par exemple l'étude du Coran des enfants. Plusieurs groupes socioculturels sont rencontrés dans la Commune de Parakou il s'agit essentiellement des Adja, Fon, Bariba, Nago, Dendi, Yom, Peulh, Otamari, Yoruba.

La Commune de Parakou est dominée par les Bariba, viennent ensuite les Dendi, les Yoruba et les Fon. Les autres groupes socioculturels tels que les Yom, les Otamari, les Peulhs et les Adja sont minoritaires.

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D'après le Plan de Développement Communal (PDC) de Parakou, l'économie de la Commune est basée sur : un tissu industriel faisant de la ville un pôle industriel ; le développement des activités de transport de gros-porteurs ; un secteur informel prépondérant ; un secteur bancaire en plein essor avec la présence des principales banques du Bénin ; un secteur commercial florissant ; un secteur artisanal développé.

Les activités qui occupent la population de la Commune sont par ordre d'importance l'industrie manufacturière, le commerce et l'hôtellerie restauration et les transports et communications. La majorité des populations de Parakou pratiquent un mélange d'activités. Une partie s'adonne aux activités industrielles, aux activités agricoles, de chasse , de pèche et au commerce.

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CHAPITRE II : METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE

Ici le chapitre éclairci sur le thème, la justification du choix du sujet, la problématique, les objectifs et hypothèses, de la revue de littérature, de la question de recherche ainsi que de la clarification conceptuelle.

2-1 : Justification du choix du sujet

D'après cette pensée de Vauban « j'ai fort bien remarqué que, dans ces derniers temps, près de la dixième partie du peuple est réduite à la mendicité et mendie effectivement », il est remarqué en général au Bénin et en particulier dans les grandes Communes comme Cotonou, Parakou, Djougou et Malanville, que la situation des enfants mendiants inquiète toute personne. Il n'est pas rare aujourd'hui, dans la ville de Parakou, de faire cent mètre sans voir des enfants d'un âge de fréquenter, des personnes du troisième âge, les handicapés, les aveugles et même les personnes bien portantes physiquement, qui se promènent à longueur de journée avec des boîtes pour demander par aumône ce qui est nécessaire à la vie.

La mendicité est devenue le phénomène social le plus remarquable dans les pays de l'Afrique de l'ouest. Cependant à Parakou il est plus remarqué dans quelques quartiers au coeur de la ville de Parakou. Il est au quotidien des citoyens de cette ville. Mais il n'est pas sans doute un problème nouveau pour la population car, la mendicité existe depuis des décennies. Ce phénomène de mendicité surtout chez les « enfants-mendiants » appelé encore talibé Chehami (2013), attire l'attention de toute personne puisqu'il est devenu un problème majeur pour tous.

Il y a des années, la mendicité était assignée aux personnes handicapés et qui ne pouvaient en aucun moyen trouver de quoi se nourrir, donc ils mendient. Mais le constat fait aujourd'hui est que, dans le réseau des mendiants de la ville de Parakou, la mendicité est majoritairement infantile surtout chez le groupe socioculturel talibé. Ce phénomène social attire notre attention en tant que sociologue en formation.

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La question majeure dans tout le pays demeure axée sur les mécanismes efficaces de réduction de la pauvreté. Cependant, force est de constater la persistance de certains phénomènes à la pauvreté, la mendicité infantile, l'insécurité ; malgré les efforts déployés tant au niveau de l'Etat qu'au niveau communal et associatif. L'étude s'accentue sur les enfants mendiants. Ces enfants qui, supposés être des étudiants, sont exposés au soleil tous les jours à quémander, courent d'énormes risques. Les risques d'enlèvement, de maladies, d'accident de circulation, de maltraitance voire les risques à mort. Cependant il est indispensable de se demander comment ces enfants deviennent-ils des mendiants et quel est leur profil social dans la société béninoise ?

L'autorité communale, les ONG et les centre sociaux ainsi que les institutions religieuses c'est-à-dire les foyers de ces enfants devraient prendre des dispositions et établir des mesures pour restreindre ce phénomène social qui, parfois constitue un danger pour ces enfants eux-mêmes et pour la population. Les enfants mendiants majoritairement innocents sont de véritables cas sociaux, et qui mènent une vie très risquée. Une politique communale en rapport sur les mendiants et surtout sur la protection et la réinsertion des enfants de la rue mise en place pourrait restreindre ce fléau. Ainsi, « les deux principales missions de protection de l'Etat à l'égard des enfants sont, assurément l'éducation et la santé »F.Dekewer-Defossez, (2010).

À travers les entrevues exploratoires de cette recherche sur le phénomène des enfants mendiants, il a été découvert que les enfants talibés sont des disciples ou élèves qui apprennent le Coran, Chehami (2013). Ils sont âgés de 3 et 14 ans et plus. Les talibés sont parfois entièrement à la charge des alfas ou un marabout, qui leur doivent l'hébergement, la nourriture, les soins et les habits. Aussi sont-ils obligés, la plupart du temps, de solliciter la charité dans le milieu où ils vivent. Les mendiants talibé sont une catégorie de mendiants vulnérables parce qu'ils sont abandonnés à l'alfa par leur famille pour étudier le Coran, sandy (2013). Et c'est pour subvenir à leur survie et celui de leur maître qu'ils sont envoyés sur le terrain pour mendier.

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Ainsi Joanne Chehami dans son mémoire de thèse doctorale : les talibés du Sénégal : une catégorie de la rue, prise entre réseaux religieux et politiques d'action humanitaire. Fait part des lieux de prédilection de ces enfants qui sont : les places de vente de la nourriture, les rues, les carrefours des marchés etc... Cette pratique relève de la religion musulmane. La religion est comme une institution qui dispense des biens du salut, élabore et réactive tout un ensemble de code et normes qui s'appliquent à la fois au fonctionnement de la communauté des croyants ainsi qu'à leur comportement dans la vie sociale ordinaire (la nourriture vêtements, des loisirs) " Etienne et Bless, (2004).

Si l'alfa est un maître du Coran qui a pour rôle d'enseigner la parole d'Allah aux enfants, s'il est un encadreur ou une divine de l'Islam, pourquoi est-il nécessaire pour ses étudiants de mendier ? Quelles sont les motivations des enfants à étudier dans les écoles coraniques et à mendier ? Enfin Quelle est le mode de vie de ces enfants mendiants et leur processus social ? Cette série de questions fera l'objet de cette recherche dans le but de décrire le profil social des enfants mendiants et le processus par lequel ils deviennent mendiants dans la Commune de Parakou.

Hypothèse 1 : Les enfants deviennent des mendiants à travers les conseils des maîtres coraniques.

Hypothèse 2 : Les enfants mendiants (talibés) proviennent des milieux défavorisés. 2-3-2 Objectifs

Objectif général : Comprendre le profil social et le processus par lequel les enfants deviennent-ils mendiants dans la ville de Parakou.

Objectif 1 : Comprendre le processus par lequel les enfants deviennent mendiants. Objectif 2 : Décrire le profil social des enfants talibés.

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Les études sociologiques sur la situation des enfants de la rue, notamment les enfants mendiants : les talibés, ne datent pas d'aujourd'hui. Mais elles sont souvent orientées vers les pays les plus dominés par la religion musulmane. Parmi ces études sociologiques, certaines font lumière sur les facteurs déterminants du phénomène de la mendicité chez les enfants, d'autres sur la catégorie de personnes ou la couche sociale la plus touché par le phénomène dans les sociétés africaines. La problématique des enfants en général et des enfants de la rue en particulier figure au coeur des objectifs de l'ONU, à savoir l'UNICEF qui lutte pour la protection et de l'éducation de l'enfant dans le monde ; le PNUD qui a pour objectif de réduire la pauvreté dans le monde. La pauvreté étant l'un des facteurs principaux qui augmentent l'ampleur de la mendicité dans plusieurs pays de l'Afrique, fut développée par plusieurs auteurs. En effet, certains de ces auteurs comme Dorson, Noutsougan, Sandy dont les études ont été réalisées à base des enquêtes de terrain, des entretiens avec des cibles potentielles : les enfants de la rue, les mendiants les autorités s'occupants du domaine ; les revues de littérature ; expliquent que la mendicité chez les enfants de la rue est provoquée essentiellement par la pauvreté économique des parents. La mendicité des enfants dans le cadre de leur éducation est fonction de richesse, de la réputation et de la position du marabout Dorson(2012). Tout ceci couronné par la pauvreté qui joue un rôle à niveau structurel Sandy(2013). Dans cette perspective de description des facteurs de la mendicité, Dorson va plus loin pour dire que la situation économique généralement mauvaise dans la plupart des pays de la région(Afrique), en particulier dans les régions rurales signifie que, peu de services publics sont disponibles pour les ruralistes et l'expérience des parents, ainsi qu'à des processus généraux, de migration et d'exclusion. Par conséquent les causes de la mendicité chez les enfants sont essentiellement économiques, mais aussi d'ordres religieux et socioculturels. Au Niger par exemple, nombreux sont les parents, les maîtres coraniques ou les tuteurs qui mettent à profit la mendicité des enfants pour faire face aux difficultés de la vie ; l'organisation de la mendicité des enfants permet d'assurer leur survie économique Noutsougan(2010). Selon le rapport de Dorson (2012), au Bénin en 2001, 73% des talibés sont placé auprès d'un marabout par leurs parents, 10% par un membre de la famille.

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Ensuite, l'influence du poids de la religion musulmane qui caractérise aussi la mendicité chez les enfants dans leur processus de socialisation : les marabouts traditionnels, l'étude du Coran, les croyances religieuses. Les marabouts traditionnels obligent les talibés à mendier pour survenir à leurs propres besoins alimentaire Chehami(2013). Ce phénomène est devenu une pathologie sociale qui trouve ses racines au sein de la structure familiale et à l'organisation de la société. La précarité des conditions de vie des enfants mendiants, qu'ils soient talibés ou non, les expose aux risques d'accidents, de maladies, aux violences et à toutes formes d'exploitation qui les empêcherait d'aller à l'école et les mettent en danger moral (exposition aux pratiques contraires aux normes et valeurs de la société), le vol, le travail forcé, la prostitution et la délinquance.

Par ailleurs, pour d'autres auteurs, le talibé-mendiant a une place particulière au sein du vaste groupe des mendiants, articulé à l'importance religieuse et symbolique de la quête monétaire qu'il pratique et en rapport avec son statut d'apprenant de la religion musulmane. Chehami(2013). Aussi Diongue et Ndiaye, un groupe de chercheur, pensent que la malnutrition est un indicateur important du développement, et ses conséquences chez les enfants et les adolescents sont un véritable fardeau socio-économique qu'il faut prendre en compte pour expliquer la mendicité chez les enfants. Les analyses de ces auteurs part de l'observation participante Chehami (2013) ; et de l'échantillonnage réalisé selon la technique de la boule de neige. Diongue , Ndiaye , Yameogo , Faye , Dia , Diousse (2014).

Enfin, les analyses des différents auteurs ci-après aboutissent à des résultats plus ou moins communs. Ces auteurs ont d'une manière ou d'une autre décris les conditions de vie des enfants de la rue : leur habillement ; leur lieux de prédilections, qui sont les lieux de vente de nourriture, les rues, les marchés, les mosquées etc. ; leur conditions d'étude précaires l'intervalle d'âge des enfants étudiés est de (04 à 18 ans) en moyenne. Mais certaines de ces analyses présentent des insuffisances remarquables. C'est le cas de Noutsougan, dont les résultats de sa recherche ne sont pas recueillis suite à une recherche de terrain, mais à une recherche documentaire. Les résultats développés dans des documents ne présent toujours pas la totalité de la réalité du terrain. Quand il s'agit d'un fait sociologique ou délicat, la réalité change en fonction de l'espace et du temps.

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Ainsi dans le rapport de ce groupe de chercheurs Diongue, Ndiaye , Yameogo, Faye , Dia , Diousse, les résultats de la recherche sont plus basés sur les sondages quantitatifs que qualitatifs, or le sujet de recherche présente des caractéristiques sociologiques qui a plus besoin de données qualitatives pour comprendre les facteurs sociaux du phénomène.

Au Bénin en générale et en particulier dans la Commune de Parakou, peu d'études sociologiques ont mis l'accent sur la situation de vie des enfants, le profil et le processus social des enfants mendiants. Cette étude s'inscrit dans cette perspective de décrire le profil social du talibé et vise à comprendre comment les enfants censés étudier le Coran deviennent-ils des mendiants et leur situation de vie sociale.

La présente étude sur les enfants mendiants dans la ville de Parakou, est basée sur une recherche appliquée. La recherche appliquée repose sur le niveau de recherche compréhension et explication. Elle consiste à comprendre les sources des problèmes sociaux, à produire les résultats afin de contribuer à des théories propices au développement et d'intervention de type de résolution de problème. En effet, le phénomène de la mendicité chez les enfants nécessite un effort scientifique pour comprendre le processus social par lequel ces enfants deviennent-ils des mendiants et décrire leur profil social afin de catégoriser les couches sociales les plus touchées par cette pratique dans la société.

Ainsi, la présente étude tend à expliquer la mendicité chez les enfants comme un système de comportement appris et transmis par l'éducation du Coran, et le conditionnement dans un milieu social donné. C'est le culturalisme inventé aux Etats-Unis à partir des années 30 par R. Benedict et M. Mead.

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La méthode la plus appropriée pour cette étude est la méthode mixte. Elle consiste à combiner les deux méthodes de recherche en sciences sociales à savoir la méthode quantitative, qui vise à recueillir des données observables et quantifiées. Elle aboutit à des données chiffrées qui permettent de faire des analyses descriptives des tableaux, des graphiques, etc.... Elle consiste dans la présente étude à déterminer l'ampleur observable du phénomène de la mendicité dans la ville, l'âge, le sexe, le groupe socioculturel et le niveau d'instruction des talibés, ainsi que l'échantillon de la population concernée afin d'aboutir à des données scientifiques observables.

Dans l'approche qualitative, on part d'une situation concrète comportant un phénomène particulier qu'il ambitionne de comprendre et non de démontrer, de prouver ou de contrôler. Elle veut donner sens au phénomène à travers ou au-delà de l'observation. Dans cette étude elle permet de comprendre le « comment» les enfants deviennent-ils mendiants et décrire leur profil social.

2-6-3 : Technique de l'échantillon

L'échantillonnage va consister à opérer dans les trois arrondissements d'une part, et les acteurs impliqués à interroger d'autre part. Cependant, faute de connaissance des chiffres sur l'effectif de la population totale des talibés, l'échantillonnage aléatoire simple est utilisé. Vu l'importance de la présente étude, et l'indisponibilité des personnes ressources, l'étude a eu à couvrir au moins tous les trois arrondissements de la ville de Parakou.. Les quartiers Thian et Albarika, Banikanni et Arafat, Guèma et Ganou, des trois arrondissements respectifs : ₁er 2ème _et 3^ème de la ville de Parakou, sont des zones choisies pour la réalisation de cette étude. Le choix de ces milieux est dû à la forte présence des enfants mendiants. La réalisation de l'enquête de terrain se base sur un échantillon de différents acteurs. Sur les trentaines des quartiers que compte la Commune de Parakou, seuls ces quartiers ci-dessus cités font remarquer le phénomène de la mendicité infantile. La taille de l'échantillon est de 90 individus repartis dans les trois arrondissements.

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L'outil de collecte de données choisi est un questionnaire semi- structuré (78 enquêtés) et un guide d'entretien (12 interviewés). Les mendiants de la ville de Parakou représentent la population générale. Ainsi, cette enquête s'accentue sur la population cible qui est les enfants mendiants : les talibé. Le tableau 2 présente l'effectif des enfants enquêtés dans chaque arrondissement et le tableau 3 l'effectif dans chaque quartiers.

^Quartier	^{Nb. cit.}	^Fréq.
^{Non réponse}	¹	^1,3%
^Ganou	¹⁰	^12,8%
^BANIKANNI	²	^2,6%
^Gah-non	²	^2,6%
^ALBARIKA	⁶	^7,7%
^ARAFAT	²	^2,6%
^GUEMA	²³	^29,5%
^THIAN	¹⁸	^23,1%
^{autre quatier}	¹⁴	^17,9%
^{TOTAL OBS.}	⁷⁸	^100%

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Talibé : pour Chehami Le talibé est un disciple ou un élève qui apprend le Coran. Ces garçons ont entre trois à quatorze ans et plus. Leur famille les envoie « chez les marabouts afin de suivre une éducation coranique accompagnée d'une initiation pratique à la vie communautaire et de l'acquisition du sens de l'humilité, de la vie ascétique et de l'endurance à toute sorte d'épreuve. » Les talibés sont souvent rassemblés dans un local qu'on appelle « daara » qui signifie « école coranique ».

Enfants mendiants : La mendicité des enfants est le fait pour ceux-ci de demander par l'aumône ou don en vue de satisfaire leurs propres besoins, ceux de leur famille, d'un tuteur ou d'un maître. Ils s'identifient par rapport à leur habillement, comportement et actes.

Alfa : Le terme alfa est utilisé pour désigner l'enseignant islamique dirigeant l'école et enseignant le Coran aux enfants avec ou sans l'aide d'assistants. C'est un maître spirituel en terme de la religion musulmane qui signifie l'homme qui se consacre à la pratique et l'enseignement de la vie religieuse.

Mendicité : Elle est la sollicitation d'un don. Selon Joppart « elle signifie au sens strict, faire appel à la générosité des passants sans prestation. »

Parakou : Parakou est la plus grande ville du nord du Bénin et la préfecture du département du Borgou

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CHAPITRE III : PROFIL ET PROCESSUS SOCIAL DES ENFANTS MENDIANTS DANS LA VILLE DE PARAKOU

Ce chapitre traite de la typologie des enfants mendiants talibés et non talibé leur processus social de mendiants.

3-1 : Profil social des enfants mendiants Typologie des enfants mendiants à Parakou

D'une manière générale dans la ville de Parakou, les enfants mendiants représentent un groupe très hétérogène et un essai de typologie s'avère indispensable. Selon Patrick Gilliard, il existe trois catégories principales catégories d'enfants mendiants : "les talibés qui sont issus du système de l'école coranique traditionnel confronté aux mutations. Ce sont tous des garçons. Les handicapés moteurs et les conducteurs d'aveugle. Les enfants mendiants pour des raisons de survie familiale (garçons et filles)" (1994).

Toutefois, il convient d'opérer une distinction entre les talibés qui pratiquent une mendicité culturellement reconnue, et les enfants mendiants qui, pour des raisons familiales ou de handicap, ne jouissent pas des mêmes prérogatives. Le phénomène de la mendicité des enfants dans la ville de Parakou est complexe . Cependant on distingue tout de même deux groupes d'enfants mendiants :

3-1-1 : Les enfants contraints à la mendicité pour des raisons de survie extrême

Dans ce groupe, on retrouve des enfants qui vivent des situations variées et n'ont aucun niveau d'étude. Il s'agit des enfants qui conduisent les aveugles pendant la journée afin de gagner de l'argent de poche, des enfants marginalisés contraints de mendier pour le compte d'un parent démuni, les enfants poussés à la mendicité par les parents qui viennent des zones rurales. Ils sont, dans la plupart situés dans les carrefours, les marchés et surtout dans les rues en plein coeur de la ville de Parakou.

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3-1-2 : Les enfants mendiants pendant l'étude coranique Dans ce groupe on y trouve le talibé

Les «talibés», sont des disciples ou des élèves qui apprennent le coran. Ce sont des garçons et rarement des filles. Ils ont entre trois et quatorze ans voire 24 ans. Ils sont laissés par leur famille ou par un membre de leur famille au prêt d'un Alfa afin de suivre une éducation accompagnée d'une initiation pratique à la vie communautaire et de l'acquisition du sens de l'humilité, de la vie ascétique et de l'endurance à toute sorte d'épreuve.

Enfants mendiants dans la ville de Parakou : profil et processus social du talibé

Les talibés sont souvent rassemblés dans un local qu'on appelle « daara », Chéhami (2013). Les daara, sont les écoles coraniques dans lesquelles les talibé apprennent le Coran. Ils s'y logent pendent tout leur processus d'apprentissage de la religion subissant tout le traitement de l'Alfa, qu'il soit mauvais ou non. Au Bénin nombreux sont ces enfants migrent des pays limitrophes en majeur partie du Niger. N'ayant jamais eu l'occasion d'aller à l'école, ils n'ont aucun d'instruction, ce qui explique leur comportement psychologique et mental vis-à-vis des populations. Habillés en vêtements sales parfois sans chaussures, ils sont, la plupart rencontré dans les marchés, les mosquées et des places publiques. Ils portent des boîtes de tomates au coup durant leur exercice de mendicité pour facteur d'identification.

3-2 Processus social des enfants mendiants

En effet, la mendicité bien que tolérée par la culture musulmane , correspondait à la voie de perception de la bourse d'étudiant ou de frais d'allocation des élèves coraniques, ce qui représente la source de leur subsistance. Cependant la mendicité avait d'abord un but éducatif, celui de former les talibés à l'humilité, la confiance absolue en Allah (Dieu), afin de devenir des disciples exemplaires de la religion musulmane et servir de modèl. La mendicité concernait aussi bien les enfants de parents riches que ceux issus de parents pauvres. Noutsougan(2010).

Ils sont issus de familles musulmanes croyantes et pratiquantes qui transmettent l'apprentissage de la religion de générations en générations. Le Coran est un Livre Saint dont tous les musulmans croyants respectent ses recommandations.

De plus il faut souligner qu'à l'origine, un autre but visé par la pratique de la mendicité des talibés était la promotion de la culture et de la solidarité existante au sein de la communauté. Cette pratique visait également à faire participer la communauté à l'éducation des enfants par l'octroi de la bourse aux talibés . S'agissant des causes religieuses, il est important de parler de la zakat en tant que l'un des cinq piliers de l'Islam. En effet la zakat est cette obligation pour tout musulman dans la mesure de ses moyens de donner aux plus démunis un dixième de son revenu annuel, Noutsougan(2010).

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Certes,l' on voit un peu les fondements religieux qui motivent la mendicité des enfants talibés ; la mendicité de manière générale et celle des enfants en particulier, a quand même une explication religieuse de grande portée.

Les résultats de cette recherche montrent que 100% des enfants enquêtés sont musulmans et 73 % étudient le Coran pour des raisons religieuses. Par contre seulement 7% étudient le Coran pour la passion. Ainsi, la majorité est des garçons âgés de dix (10) à quinze ans (15) selon l'échantillon. La figure 2 et 3 ci-dessous montre les fréquences selon la religion et les raisons de l'étude du Coran et le tableau 4 présente l'âge des enfants par rapport au sexe.

Suite à la lecture de la figure, il faut noter que la mendicité des enfants dans la ville de Parakou est essentiellement dominée par la religion musulmane. La ville étant dominée par la religion musulmane, elle représente un des facteurs expliquant le phénomène de la mendicité.

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L'analyse du tableau présente des données significatives par rapport à l'âge des enfants et le

sexe ; la différence des répartitions entre '10-15' et l'ensemble est significative.

Figure 3 : Classification des raisons de choix des enfants pour l'étude du Coran

A travers la lecture de la figure 3, il est remarqué que les raisons pour lesquelles les enfants étudient le Coran sont d'ordres religieux mais parfois par la contrainte des parents.

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Mais pour certains religieux, la mendicité des enfants pendant leur apprentissage n'est pas synonyme de la prescription de la religion.

Des préjugés font croire que le Coran encourage la mendicité. Or, cela est faux. Le Coran ne prescrit pas la mendicité. Les jeunes talibés sont souvent contraints d'aller mendier par le seul ordre de leur maître coranique. Or, même dans les familles riches, on désire soumettre les garçons à une vie humble, dure et ascétique. En fait, la mendicité vient du fait que les daaras sont gratuites. Le marabout ou l'Alfa est alors dépendant de la générosité des parents d'élèves ou de n'importe quel don. Il faut noter aussi que la mendicité est un phénomène urbain provoqué par les marabouts qui ont fui la pauvreté des campagnes : c'est ainsi qu'ils se sont mis à exploiter leur «seule richesse», c'est à dire leurs élèves. (Un musulman de la Ville).

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3-2-2 La pauvreté, un indicateur important dans le processus de la mendicité chez les talibés

Des rapports avancent que les parents pauvres envoient leurs enfants loin de chez eux, notamment pour étudier dans des daaras, afin de réduire le nombre de bouches à nourrir au sein du foyer. « Ceci est une opinion utilitaire, mais trop simpliste de la circulation des enfants et des pratiques de placement qui ont des origines lointaines », Thorsen(2012). La principale cause de la mendicité des enfants est essentiellement économique mais d'ordre religieux et culturelle. Nombreux sont les parents, les maîtres coraniques ou les tuteurs qui mettent à profit la mendicité des enfants pour faire face aux difficultés de la vie, Thorsen(2012). L'organisation de la mendicité des enfants leur permet d'assurer leur survie économique. Etant donné que les daara sont gratuites, par conséquent les enfants sont à la charge de l'Alfa, ces derniers ont une obligation envers leur maître, qui est de payer une somme à la fin de chaque semaine. Bon nombres de talibés affirment qu'ils paient cinq cent francs à leur maître tous les azouma : les vendredis, en guise de leur participation pour l'hospitalité du maître. Cela représente une sources de motivation à mendier pour couvrir les frais du maître.

J'ai 15 ans et je suis chez mon maître coranique depuis près de trois ans. Le devoir principale d'un élève (talibé) en vers son maître en dehors de l'étude du Coran, c'est le respect et la gratitude. Nous somme prêt de cinquante élèves qui vivent sous la responsabilité de notre maître. Donc chaque vendredi, nous donnons au maître 500F par élève, non seulement pour son hébergement mais aussi pour son enseignement.et sont hospitalité généreuse (Un talibé âgé de 15ans à Guèma)

Les résultats de la recherche montrent que 91% des parents des enfants qui étudient le Coran dans les arrondissements de la ville de Parakou sont pauvres et majoritairement migrés des pays limitrophes dominés par la religion musulmane. Un pourcentage énorme qui justifie que, la situation économique généralement mauvaise dans la plupart des pays d'Afrique de l'Ouest, représente un facteur très important dans le processus de la mendicité chez les enfants.

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	¹
	²
	⁴
	^{Nb. cit.} ⁷¹
	⁷⁸

Il est remarqué d'après le tableau 5, que les parents qui envoient leurs enfants pour étudier chez les Alfa sont économiquement pauvres.

Enfin cette analyse sur la situation économique des parents explique aussi pourquoi les enfants-mendiants ne bénéficient pas d'un suivi familial. Lors de l'enquête, plusieurs élèves ont affirmé n'avoir pas eu de soutien des parents dès leur entrée dans l'école coranique. Figure 4 : Suivi des parents des enfants mendiants

D'après la figure 4, peu d'enfants (7/78) étudiants le Coran bénéficient d'un suivi familial.

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La mendicité des enfants devient un problème délicat au Bénin comme dans d'autres pays de la sous-région. La rareté des enquêtes et des études consacrées à cette question fait qu'aujourd'hui l'ampleur du phénomène est mal circonscrite. En effet, ils existent plusieurs facteurs expliquant le processus de la mendicité chez les enfants. Comme il a été vu tout au long de l'exposé, il s'agit entre autres de la religion, de la pauvreté et la situation économique des parents qui expliquent le processus de la mendicité chez les enfants dans la ville de Parakou. Pour lutter contre ce phénomène, il faut entendre la mise en place des mesures de protection sociale. Cela a pour intérêt de donner aux enfants l'opportunité de jouir de leurs droits fondamentaux, à commencer par l'accès à l'éducation. Tous les enfants ont les même droits sans distinction de sexe, de l'âge, de couleur, de religion ni d'appartenance politique (UNICEF).

3-3 Discussion

Plusieurs facteurs étudiés expliquent en majeur partie la situation des enfants mendiants dans la ville de Parakou. Ainsi, les enfants mendiants sont deux catégories à savoir les enfants contraints à la mendicité pour des raisons de survie extrême et les enfants mendiants pendant l'étude coranique d'où les talibés.

En effet, cent sur cent (100% de l'effectif) des enfants mendiants sont musulmans, donc la religion musulmane contribue et influence la mendicité chez les enfants. Soixante-dix enfants sur soixante-dix-huit (89,7%) sont des garçons. Ce nombre significatif explique pourquoi il est plus rencontré les enfants mendiants garçons dans les rues que les filles. Ensuite, cinquante-sept (73,1%) des enfants étudient le Coran pour des raisons religieuses. Cela pourrait expliquer l'influence du poids de la religion musulmane dans le processus de socialisation des enfants dans la ville de Parakou. Soixante-onze sur soixante-dix-huit enfants (91% de l'effectif) sont issus des familles pauvres ce qui explique le non suivi des parents (71%) lorsqu'ils envoient leurs enfants pour étudier le Coran. Ainsi, les familles dont la situation économique est mauvaise envoient leurs enfants dans les écoles coraniques « daara » car, elles sont gratuites.

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Par ailleurs la gratuité des écoles coraniques ne laisse pas les alfas indifférents qui envoient les enfants à mendier pour leur propre subsistance économique. La quête journalière des enfants qui, estimé d'environ mille francs en moyenne par jour, ne les permettent pas de subvenir à leurs propres besoins. De plus leur contribution par semaine chez les maîtres coraniques reste une priorité absolue. Cette situation des enfants mendiants est renforcé par le faite que la population concerné n'est pas sensibilisée à ce sujet et surtout l'insuffisance de l'implication des autorités communales dans le domaine.

Enfin, les résultats obtenus suite à l'enquête sur la situation des enfants mendiants aboutissent à la satisfaction de la présente étude en deux temps. Dans un premier temps, les résultats décrivent clairement le profil social des enfants mendiants. Car, ils confirment l'idée de Noutsougan (2010) dans la réinsertion des enfants mendiants à Niamey où il décrit le

talibé comme étant un disciple de la religion musulmane. Dans un deuxième temps, ces résultats présentent de façon synthétique les facteurs déterminants du processus social des enfants mendiants. D'abord, « la décision d'envoyer un ou plusieurs enfants dans une daara est étroitement liée aux normes religieuses et morales, aux convictions pédagogiques » Chehami (2013). La théorie du poids de la religion musulmane développée par Chehami s'implique dans le processus de la mendicité chez des enfants. Ensuite l'influence des Alfa sur les enfants « la mendicité des enfants dans le cadre de leur éducation coranique est fonction de la richesse, de la réputation et de la position morale du marabout » Chehami (2013). Ainsi, vient la pauvreté des parents.

Mais, toute analyse n'est pas synonyme de perfection en matière de recherche scientifique, il faut noter que l'étude présente quelques insuffisances d'abord au niveau de l'effectif des enfants mendiants. Le manque de ressources financières qui n'a pas permis une étude préalable sur la densité de la population mendiante a été un impact considérable dans la scientificité de l'étude. Certes il a été remarqué aussi au niveau la taille de l'échantillon. Ces insuffisance sont dues à la résistance et l'indisponibilité des enquêtés pendant la recherche puisque le domaine de la mendicité des enfants surtout celui des talibés est un milieu difficile y compris le manque de moyens.

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CONCLUSION

La mendicité des enfants au Bénin et à Parakou en particulier est une réalité indéniable. Toutefois, l'ampleur du phénomène des enfants mendiants (talibés et non-talibés) circulant dans les rues, les marchés et les carrefours mais mal circonscrite en raison de l'absence de données descriptives et explicatives. Ces enfants-mendiants appelés talibés ont un profil social d'apprenant de la religion musulmane qui est le Coran. Mais c'est dans leur processus d'instruction religieuse qu'ils deviennent des mendiants par e biais de plusieurs facteurs socio-économiques et culturels qui concourent dans leur processus de mendicité.

Ils est nécessaire de savoir que, tant que les politiques ne reconnaitront pas l'environnement dans lequel vivent ces enfants, il sera difficile de sauver ces jeunes qui souffrent et trépassent dans l'ombre au vu de tout le monde. Toutefois cette reconnaissance par les politiques permettra de mettre en question le phénomène de la mendicité dans la ville de Parakou et d'en discuter avec l'ensemble des acteurs impliqués, à savoir : les ONG, la société civile, les leaders religieux, l'Etat et les partenaires du développement du pays. Car, ces enfants mendiants ont tous au tant de droit que les autres enfants ordinaires. Mais suite à leur croyance et leur vocation pour la religion, ils sont parfois marginalisés par leur famille pour mendier sous la responsabilité de leur maître coranique.

Dans cette perspective de sollicitude des autorités pour un regard sur réduction du phénomène de la mendicité infantile dans la ville de Parakou, une question s'impose. Il est primordial de connaître le mode possible de réinsertion des enfants habitués à la vie de mendiants, mais comment éradiquer un phénomène connu de tous et accepté par les pratiques religieuses ?

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ANNEXES

--- Réalisé et présenté par Gilbert Batoimayot N'KOUE---


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Enfants mendiants dans la ville de Parakou : profil et processus social du talibé

Thème : enfants mendiants dans		la ville de Parakou Heure : N°
Questionnaire
N°	Questions	Réponses	code	Saut
001	Arrondissement
		₁er ₂ème ₃ème
002	Quartier
003	Nom et Prénom de l'enquêté
004	Sexe	Masculin Féminin
005	Quel est votre âge ?
006	Quel est votre niveau d'études ?
		aucun Primaire Secondair
		Supérieur
		école coranique

007	Quel est votre groupe socioculturel d'appartenance	Peulh Djerma

		Bariba Dendi autre

008	Quelle est votre religion	Musulman Chrétien Animiste

		Catholique

		Traditionnel
		Autre chrétien ·

009	Pourquoi as-tu quitté l'école ?	manque de moyens financiers
009	Pourquoi as-tu quitté l'école ?	apprentissage de la religion suivisme autre
011	Pourquoi as-tu quitté le domicile de tes parents ?	maltraitance des parents Projet des parents Manque de suivi Raisons financières Autre ·
012	Où vivent tes parents ?	Niger Bénin Nigéria Autre ·
013	Quelle est ta situation actuelle dans l'école coranique?
014	Quelles sont les raisons pour lesquelles tu étudies le Coran ?	Contraintes des parents Passion Raison culturelle Raison religieuse Autre ·
015	Quelles sont tes autres activités en dehors de	Travaux domestiques Travaux Autres

Enfants mendiants dans la ville de Parakou : profil et processus social du talibé

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	tombes malade ?
029	Comment fais-tu pour t'habiller ?	. .
030	Est-ce que tes parents te rendent visite ?	Oui	Si non 32

		Non

031	En te rendant qu'est- ce qu'ils t'apportent ?	Vêtements
		Nourriture
		Autre :
032	Comment te traite ton maître de l'école coranique ?
033	Quelles sont les difficultés que tu rencontres dans la rue ?

Enfants mendiants dans la ville de Parakou : profil et processus social du talibé

NB : L'entretien est adressé aux personnes ressources et aux maîtres coraniques

Thème : Enfants mendiants à Parakou : profil et processus social du talibé

INTRODUCTION

La présente enquête est initiée dans le cadre de notre Licence en Sociologie et Anthropologie, option Recherche. Elle vise à étudier le processus par lequel les enfants deviennent mendiants, leur situation et leur profil social dans la ville de Parakou. Vous êtes identifié pour nous fournir les informations sur la question. Nous vous garantissons que les informations que vous fournirez seront publiées de façon anonyme et tenues strictement confidentielles conformément aux normes en vigueur. Nous vous remercions d'avance de nous accorder votre temps précieux.

Enfants mendiants dans la ville de Parakou : profil et processus social du talibé

- Selon vous quelles sont les actions appropriées pour réduire le phénomène ?

- Demander aux interviewés de se présenter (si c'est un groupe faire la liste)


--- Réalisé et présenté par Gilbert Batoimayot N'KOUE---


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Enfants mendiants dans la ville de Parakou : profil et processus social du talibé

CHAPITRE III : PROFIL ET PROCESSUS SOCIAL DES ENFANTS MENDIANTS

DANS LA VILLE DE PARAKOU		26
3.1. Profil social des enfants mendiants		26
3.1.1 Les enfants contraintes à la mendicité pour des raisons de survi extrême		26
3.1.2 Les enfants mendiants pendant l'étude coranique		27
3.2.Processus social des enfants mendiants		28
3.2.1 La religion comme facteur contribuant à la mendicité chez les enfants	28
3.2.2 La pauvreté, un indicateur important dans le processus de la mendicité chez les enfants	32
3.3 Discussion		...34
CONCLUSION		36
Annexes :		37
Annexe 1 : Questionnaire sémi-structuré		38
Annexz 2 : Guide d'entretien		41
Réfférences bibliographiques :		43
Table des matières		44