II-1. DELIMITATION DU CHAMP D'ETUDE
Nous avons délimité le champ de notre
étude en deux niveaux: le champ géographique et le champ
social.
II-1-1. Champ géographique de l'étude
Notre étude a porté sur la Gendarmerie Nationale
de Côte d'Ivoire. L'action de cette institution de sécurité
s'exerce sur l'ensemble du territoire ivoirien. La Gendarmerie Nationale assure
un maillage territorial dans le cadre d'une structure
déconcentrée et hiérarchisée, comprenant un
Commandement Supérieur et des Commandements territoriaux.
II-1-1-1. Le Commandement Supérieur de la
Gendarmerie Nationale (CSGN)
Placé sous l'autorité d'un Commandant
Supérieur, le CSGN est situé dans le quartier du Plateau, centre
des affaires d'Abidjan, capitale économique de la Côte
d'Ivoire.
II-1-1-2. Les Commandements territoriaux de la
Gendarmerie
Nationale
Les Commandements territoriaux sont répartis sur
l'ensemble du territoire en quatre (4) Régions territoriales à
l'identique des autres forces armées (Cf. Figure 1).
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Figure 1 : Organisation territoriale des forces armées
Source : MINDEF, 2016
Les Commandements territoriaux se regroupent en Légions
Territoriales et en Légions Mobiles.
En effet, la Gendarmerie Nationale compte six (6)
Légions départementales réparties chacune dans une ville
donnée. Ainsi, le Commandement de la 1ère légion se fait
à partir d'Abidjan, la 2ième Légion à Daloa, la
3ième Légion à Bouaké, la 4ième
Légion à Korhogo, la 5ième Légion à
San-Pedro et la 6ième Légion à Yamoussoukro.
Les Légions de la Gendarmerie Territoriale se
déclinent en compagnies (24), elles-mêmes constituées de
brigades, réparties sur le territoire.
Aussi, la Gendarmerie compte-t-elle cinq (5) Légions
mobiles. Les commandements de ces Légions s'effectuent de la
première (1ère) à la cinquième (5ième)
Légions, respectivement à partir d'Abidjan pour la 1ère,
de Daloa pour la 2ième, de Bouaké pour la 3ième, de
Korhogo pour la 4ième, et de Yamoussoukro pour la 5ième
Légion.
Les démembrements de ces Légions sont
appelés « escadrons» et existent en nombre de quarante-neuf
(49) sur l'ensemble du territoire.
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II-1-2. Champ social de l'étude
Notre étude cible principalement l'ensemble des acteurs
(structures ou personnes) intervenant dans le suivi et la mise en oeuvre de la
réforme de l'institution de la Gendarmerie. Elle cible également
les mécanismes mis en place pour assurer une intégration
effective de la dimension Genre dans ladite institution. Il s'agit
principalement des acteurs suivants:
- le Secrétariat du CNS, qui est l'acteur de suivi et
de coordination de la mise en oeuvre de la RSS ;
- le MINDEF, qui est le Ministère de tutelle de la
Gendarmerie Nationale et qui a la responsabilité de la mise en oeuvre de
la LPM y compris la réforme de la Gendarmerie incluant le Genre;
- le CSGN, qui a la responsabilité de la mise en oeuvre
de de la réforme de la Gendarmerie prenant en compte la dimension
Genre;
- les Ecoles de Gendarmerie qui assurent la formation des
élèves officiers et sous-officiers gendarmes;
- du Ministère en charge des questions de la femme;
- des organisations de la société civile qui
militent pour la prise en compte du Genre et des droits de la femme.
Les mécanismes concernés par l'étude ont
été éprouvés conformément aux obligations de
représentation, de responsabilité et de transparence entre
autres, à travers des critères et des principes de prise en
compte du Genre préalablement identifiés.
Il s'est agi de mesurer comment la perspective du Genre va
dans le sens des objectifs et des priorités de la réforme de la
Gendarmerie Nationale, à travers notamment un cadre juridique et
institutionnel favorable, une politique de ressources humaines
sexospécifique et un mécanisme efficace de contrôle des
actes d'abus et de harcèlements sexuels.
Par ailleurs, cette étude aborde des enjeux actuels
touchant divers champs de la sociologie. D'abord la sociologie du travail, qui
a pour but de questionner les rapports que tissent les hommes et les femmes
dans le milieu du travail, en partant du postulat que ces rapports sont
multiples, complexes, et concernent à la fois le « dedans » et
le « dehors ».
Le « dedans» se réfère à
l'ambiance de travail, des subjectivités au travail, des modes de
gouvernance, des styles de management ou des types de commandement, etc.
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Quant au « dehors », il se rapporte aux incidences
du travail sur la vie familiale, les loisirs ou les identités sociales
conçues comme coextensives des identités professionnelles
(Wikipedia, 2017).
Ensuite, la sociologie du Genre qui a pour objet les processus
sociaux de différenciation et de hiérarchisation des femmes et
des hommes, du féminin et du masculin, qui sont transversaux à
l'ensemble des espaces sociaux (Université Lavale, 2015).
Selon le portail documentaire Sport Education Mixité
Citoyenneté (SEMC), la sociologie du Genre est la science qui
étudie des rapports sociaux de sexe. Elle envisage le masculin et le
féminin comme le résultat d'une construction sociale et non comme
une notion propre à la physiologie (Sport Education Mixité
Citoyenneté [SEMC], 2011).
Ainsi, mettant en rapport ces deux champs de la sociologie,
les auteurs Kergoat et Molinier (2003) cités par l'Université
Lavale (2015) affirment que:
« l'enjeu principal des rapports sociaux de sexe dans
les sociétés occidentales contemporaines demeure le travail, ou
plus précisément, le partage du travail entre les sexes qui se
caractérise par l'assignation prioritaire des hommes à la
sphère publique et des femmes à la sphère privée
ainsi que par l'attribution aux hommes des fonctions les mieux pourvues en
capital symbolique ».
Notre étude interroge spécifiquement, la
sociologie du Genre dans le secteur de la sécurité du point de
vue du travail et des principales notions et concepts qui y sont
associés notamment, la division sexuelle du travail.
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