République d'Haïti
|
UNIVERSITÉ D'ÉTAT
D'HAÏTI
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(UEH)
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FACULTÉ D'AGRONOMIE ET DE MÉDECINE
VÉTÉRINAIRE
|
(FAMV)
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Département du Génie Rural
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(DGNR)
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ANALYSE DE LA GESTION DU PÉRIMÈTRE
IRRIGUÉ DE MAURY
|
PAR LES USAGERS
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Mémoire de Fin d'Études
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Présenté par HÉRARD
Elove
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Pour l'obtention du diplôme
d'Ingénieur-Agronome
|
Option : Génie Rural
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Juin 2013
|
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DÉDICACE
Ce travail est dédié à :
- Dieu, le Tout puissant, pour m'avoir
aimé et m'a donné la force, le courage et l'intelligence pour
réaliser ce travail ;
- Tous les membres de ma famille pour leur
support de toute sorte ;
- Ma petite nièce Iselène
Facile SAINT-JULES que j'aime tant ;
- Tous mes camarades de la promotion Ad Lucem
(2007 - 2012) de la FAMV/UEH spécialement ceux du Génie Rural
à savoir Patrick BURY, Marc-Evens
CADET, Clermont CÉLESTIN, Garry
DORLÉON, Fodane EDMOND, Carl Vély
GUILLAUME, Sony JULES, Emmanuel
LÉONARD, Richemond LOUIS,
Andrélique NELSON, Renodo PIERRE,
Gilbert THÉLUSMA et Euguens TOUSSAINT
pour leur collaboration fraternelle tout au long du cycle
d'études.
Il est aussi dédié à mes très
chers regrettés de mémoire ma mère Cléritane
MARC HÉRARD, mon grand frère Ermolice
HÉRARD et ma belle-soeur Paula
MÉDÉUS HÉRARD que je n'oublierai jamais.
II
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier :
- Dieu pour m'avoir permis de mener à
termes ce travail ;
- L'État haïtien pour avoir investi
dans ma formation à travers la FAMV/UEH ;
- Tous les professeurs de la FAMV/UEH qui ont
contribué à ma formation ;
- Mon conseiller scientifique et mon
frère Eno HÉRARD, Ing.-Agr./MSc, pour m'avoir
encadré dans le travail et avoir toujours cru en ma capacité ;
- Mon père Ernest HÉRARD
pour avoir fait de moi ce que je suis aujourd'hui ;
- Mon frère Josaphat
HÉRARD ; mes cousins Efrène
JOSEPH, Plaisance ALCIDE et Wismond
MONÉUS et mon ami Christian OLIVE pour
avoir toujours cru en ma capacité et pour leur encouragement ;
- Mes soeurs Analia, Dazemène JEAN,
Théramène LOUICIUS, Maxiana VILMÉUS, Ephamène
SAINT-CYR et Marie-Claire HÉRARD pour avoir
été toujours là pour moi ;
- Les membres du comité de gestion,
des comités de secteur et les usagers de l'AIM pour m'avoir fourni les
informations nécessaires, en particulier Féquy
ALTIDOR, Widmaër CHÉRY et
Jean-Robert VILCÉ ;
- L'ancien syndic du système de 1978
à 2007, M. Kénold ALTIDOR pour m'avoir fourni
les informations concernant l'historicité du système ;
- Tous les membres de GADERI pour leur sens
fraternel et leurs conseils tant utiles ;
- Mes amis Guilner et Hygens ARICE
et Jolner JOSEPH pour leur aide dans la collecte des
données sur le terrain.
Enfin, je remercie tous ceux qui, d'une façon ou d'une
autre, ont contribué à la réalisation de ce travail.
III
RÉSUMÉ
Le système d'irrigation de Maury d'une superficie de
plus de 350 ha est situé au nord-ouest de Désarmes, dans la
3e section communale Guillaume Mogé, commune des Verrettes.
Il date du temps de la colonie et est géré par l'Association des
Irrigants de Maury (AIM) depuis plus de 5 ans. Plusieurs interventions sont
faites sur le système, mais il y a encore pas mal de problèmes
à résoudre tant au niveau physique qu'organisationnel. En ce
sens, cette étude a été menée en vue d'analyser
l'autogestion du système suivant les pôles de gestion,
d'identifier les points de dysfonctionnement et de faire des recommandations
pour une meilleure gestion du périmètre.
Cette étude a été conduite à
travers les étapes méthodologiques suivantes : une recherche
bibliographique, des visites de terrain, l'élaboration des grilles
d'entrevue, la collecte des données primaires suivant les
différents axes de gestion, le traitement, l'analyse et
l'interprétation des données et la préparation du document
final de travail.
Les résultats de cette étude ont montré
que les interventions n'ont pas conféré à l'AIM la
capacité technique adéquate en matière de gestion de
périmètre irrigué. Par exemple, l'AIM ne parvient pas
à établir et appliquer un horaire d'irrigation au niveau des
parcelles, collecter les redevances convenablement, faire des interventions
régulières au niveau de la gestion, l'entretien et la maintenance
des ouvrages, etc. Toutefois, certains efforts ont été faits sur
le plan associatif en vue d'une autogestion du périmètre. Par
exemple, les assemblées générales, les élections et
les réunions du comité de gestion sont réalisées
régulièrement. En vue de consolider les acquis et
améliorer la gestion du périmètre, l'étude
recommande de :
- Réparer ou remplacer les portes
dérivant l'eau dans les canaux secondaires, continuer le
revêtement en maçonnerie des canaux secondaires
et mieux planifier les services d'entretien ; - Actualiser et
bien faire fonctionner l'horaire de distribution, redéfinir les tours
d'eau,
renforcer la discipline au niveau de sa distribution et former
et accompagner les usagers ;
- Appliquer et faire respecter les statuts et
les règlements internes de l'association, mettre en place de bonnes
structures pouvant stimuler les usagers à payer les redevances,
élaborer un budget de fonctionnement, améliorer la gestion
administrative et financière de l'AIM et faire des démarches
auprès du MARNDR pour obtenir le transfert de gestion.
TABLE DES MATIÈRES
DÉDICACE I
REMERCIEMENTS II
RÉSUMÉ III
TABLE DES MATIÈRES IV
LISTE DES TABLEAUX VIII
LISTE DES FIGURES IX
LISTE DES ABRÉVIATIONS ET SIGLES X
LISTE DES ANNEXES XI
CHAPITRE I : INTRODUCTION 1
1.1. GENERALITES 1
1.2. PROBLEMATIQUE 2
1.2.1. Problématique générale 2
1.2.2. Problématique spécifique 4
1.3. OBJECTIFS 4
1.3.1. Objectif général 5
1.3.2. Objectifs spécifiques 5
1.4. L'HYPOTHESE DU TRAVAIL 5
1.5. INTERET DE L'ETUDE 5
1.6. LIMITES DE L'ETUDE 5
CHAPITRE II : CADRE THÉORIQUE 6
2.1. IRRIGATION 6
2.2. PERIMETRE D'IRRIGATION 7
2.3. RESEAU D'IRRIGATION 7
2.4. ENTRETIEN ET MAINTENANCE D'UN PERIMETRE IRRIGUE
8
V
5.1. PRESENTATION DU PERIMETRE 24
2.5. GESTION D'UNE ORGANISATION ET FONCTIONS DE GESTION
9
2.6. GESTION SOCIALE DE L'IRRIGATION OU DE L'EAU
9
2.7. L'AUTOGESTION D'UN SYSTEME D'IRRIGATION
10
2.8. ASSOCIATION D'IRRIGANTS (AI) ET SON MODE DE
FONCTIONNEMENT 11
2.9. LA REDEVANCE 12
CHAPITRE III : PRÉSENTATION DE LA ZONE
13
3.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE 13
3.2. SUBDIVISION ADMINISTRATIVE 13
3.3. CLIMAT 15
3.4. RESSOURCES EN EAU 16
3.5. SOLS ET TOPOGRAPHIE 16
3.6. BASSINS VERSANTS ET VEGETATION 16
3.7. INSTITUTIONS D'APPUI ET D'ENCADREMENT
17
3.8. LES INFRASTRUCTURES ROUTIERES 17
3.9. MARCHES ET TRANSPORT DES PRODUITS/COMMERCIALISATION
18
CHAPITRE IV : MÉTHODOLOGIE 19
4.1. MATERIELS 19
4.2. METHODES DE TRAVAIL 19
4.2.1. Choix du sujet 19
4.2.2. Recherche bibliographique 19
4.2.3. Visite de terrain 20
4.2.4. Élaboration des grilles d'entrevue 20
4.2.5. Collecte des données primaires 20
4.2.5.1. Observations directes et mesures 21
4.2.5.2. Les entrevues 21
4.2.5.3. Échantillonnage 22
4.2.6. Traitement et analyse des données 23
CHAPITRE V : RÉSULTATS ET DISCUTIONS
24
vi
5.1.1. Composantes du réseau d'irrigation 24
5.1.2. Le réseau de drainage 26
5.1.3. Le réseau de circulation 27
5.1.4. Les systèmes de production 27
5.1.4.1. Systèmes de culture 27
5.1.4.2. Systèmes d'élevage 29
5.2. GESTION TECHNIQUE DU SYSTEME 29
5.2.1. Historique du réseau d'irrigation 29
5.2.2. Service technique 31
5.2.3. Fonctionnalité des infrastructures 31
5.2.4. Distribution et tour d'eau 33
5.2.5. Entretien et maintenance 34
5.2.6. Conflits et modalités de résolution 35
5.3. GESTION ORGANISATIONNELLE DU PERIMETRE
35
5.3.1. Historique de la gestion 36
5.3.2. La structure actuelle de gestion 37
5.3.2.1. L'Assemblée Générale (AG)
37
5.3.2.2. Le Comité de Gestion (CG) 38
5.3.2.3. Les Comités de Secteur (CS) 39
5.3.3. Légalité, fonctionnalité et
légitimité de l'AIM 41
5.4. GESTION ADMINISTRATIVE 42
5.4.1. Personnel 42
5.4.2. Les biens de l'association 43
5.5. GESTION FINANCIERE 43
5.5.1. Sources de financement 44
5.5.2. Budget 44
5.5.3. Redevance 44
5.5.4. Gestion de compte bancaire 46
5.5.5. Rapports financiers 46
5.6. GESTION ECONOMIQUE 46
VII
5.6.1. Les services conseils 47
5.6.2. Crédit agricole et boutiques d'intrants 47
5.6.3. Le labourage 47
5.6.4. Revenus des agriculteurs 48
5.7. SYNTHESE DES RESULTATS 49
5.8. LES POINTS DE DYSFONCTIONNEMENT DE L'ASSOCIATION
50
CHAPITRE VI : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
53
6.1. CONCLUSION 53
6.2. RECOMMANDATIONS 54
BIBLIOGRAPHIE 57
VIII
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Pluviométrie mensuelle en
mm 15
Tableau 2 : Les différents secteurs
sur le périmètre et leurs canaux secondaires 25
Tableau 3 : Calendrier culturel des
principales cultures pratiquées sur le périmètre 28
Tableau 4 : Historique du réseau
d'irrigation de Maury 30
Tableau 5 : Les différents blocs et
leur horaire d'irrigation 34
Tableau 6 : Historique de la structure de
gestion 36
Tableau 7 : La structure de gestion du
périmètre 40
Tableau 8 : Les différentes
commissions de l'association 41
Tableau 9 : Évolution de la collecte
des redevances de 2007 à nos jours 45
Tableau 10 : Pourcentage des redevances des
dépenses consenties pour les cultures 45
Tableau 11 : Les rentrées d'argent
à partir des motoculteurs 48
Tableau 12 : Marges brutes des principales
cultures pratiquées sur le périmètre 48
Tableau 13 : Variables et indicateurs
caractérisant le fonctionnement de l'AIM 49
ix
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Niveau d'organisation d'une
association d'irrigants 11
Figure 2 : Localisation de Maury dans la
commune des Verrettes 14
Figure 3 : Pluviométrie mensuelle en
mm 15
Figure 4 : Les 2 vannes de chasse du
réseau et la vanne d'entrée accompagnée de sa grille 31
Figure 5 : Seuil-déversoir au travers
de la rivière dérivant l'eau dans le canal tête morte 31
Figure 6 : Canal primaire au flanc d'un
versant sans protection pour empêcher la sédimentation
32
Figure 7 : Partie d'un canal secondaire en
terre battue faisant suite à la partie en maçonnerie 32
Figure 8 : Tronçon d'un canal
tertiaire très enherbé 32
Figure 9 : Porte d'un canal secondaire
dysfonctionnel sans cadenas ni appareil contrôlant le
débit 33
Figure 10 : Niveau d'organisation de l'AIM
37
X
LISTE DES ABRÉVIATIONS ET SIGLES
AG : Assemblée
Générale
AI : Association d'Irrigants
AIM : Association des Irrigants de Maury
APDBA : Association des Planteurs pour le
Développement du Bas-Artibonite
BAC : Bureau Agricole Communal
CECI : Centre d'Étude et de
Coopération Internationale
CG : Comité de Gestion
CS : Comité de Secteur
CICDA : Centre International de
Coopération pour le Développement Agricole
FAMV : Faculté d'Agronomie et de
Médecine Vétérinaire
FAO : Organisation des Nations Unies pour
l'Alimentation et l'Agriculture
GADERI : Groupe d'Acteurs pour le
Développement Rural Intégré
GNR : Génie Rural
GPS : Global Position System
KPD : Kès Popilè Dezam
MARNDR : Ministère de l'Agriculture,
des Ressources Naturelles et du Développement Rural
MAST : Ministère des Affaires Sociales
et du Travail
MCC : Mennonite Comittee Central
MEF : Ministère de l'Économie
et des Finances
ODD : Organisation pour le
Développement de Désarmes
ODVA : Organisme pour le Développement
de la Vallée de l'Artibonite
PI : Périmètre
Irrigué
SI : Système Irrigué
UEH : Université d'État
d'Haïti
xi
LISTE DES ANNEXES
Annexe A : Grille de collecte des informations
auprès du comité directeur
Annexe B : Grille de collecte des informations
auprès des comités de secteur
Annexe C : Grille de collecte des informations
auprès des usagers
Annexe D : Grille de collecte des informations
auprès du BAC et des autres institutions
Annexe E : Compte d'exploitation
Annexe F : Catégories de personnes
rencontrées
Annexe G : Méthodologie du MARNDR pour le
transfert de gestion des PI et Modèle de transfert de la gestion des SI
en Haïti
1
CHAPITRE I : INTRODUCTION
La gestion des systèmes irrigués par les usagers
réunis en structures organisées couramment appelées
associations d'irrigants est un concept qui a toujours préoccupé
les acteurs du secteur d'irrigation compte tenu du grand problème de
gestion que faisaient face ces systèmes. Pour y remédier,
l'État haïtien a élaboré une nouvelle politique
d'irrigation à travers le MARNDR, une politique où l'État
décide de garder la propriété et transférer la
gestion de l'eau aux détenteurs naturels du droit d'usure.
Le périmètre irrigué de Maury a
été choisi dans le cadre de ce travail de fin d'études. Ce
dernier se porte principalement sur l'analyse de l'autogestion de ce
périmètre, ce qui permettra d'identifier ses forces et ses
faiblesses afin de proposer des éléments de solution.
Les grands thèmes abordés dans ce travail sont
présentés de manière successive selon les aspects
suivants. Le travail commence par la problématique de l'étude qui
donne une idée des principaux problèmes à analyser ; les
objectifs, l'hypothèse et les limites du travail sont ensuite
définis. Dans le cadre théorique, nous avons parcouru les
différents écrits sur le sujet. Le cadre physique de
l'étude présente brièvement les informations
géographiques, hydro-climatiques, pédologiques et
socio-économiques pertinentes de la zone sous étude. La
méthodologie aborde la démarche qui a été
empruntée pour aboutir aux résultats du travail. Les
résultats obtenus sont présentés dans une section incluant
également les discussions. En dernier lieu, nous présentons les
conclusions de la recherche accompagnées des recommandations
spécifiques pour une meilleure gestion du périmètre.
1.1.
Généralités
L'eau est un élément vital pour la production
agricole. Généralement, les précipitations naturelles
efficaces n'arrivent pas à satisfaire les besoins en eau des cultures,
il faut dès lors l'irrigation pour suppléer à ces besoins.
Compte tenu qu'elle est une ressource limitée, il faut une organisation
capable de la gérer via une bonne gestion des ouvrages et une
distribution équitable pour pouvoir assurer sa pérennité.
Car, une mauvaise gestion de cette ressource peut avoir de grands impacts
négatifs sur le développement socio-économique d'un pays
(Prédin, 2006).
2
De plus, la masse totale de l'eau utilisée dans
l'agriculture représente 65% de la consommation mondiale (Magny,
1995).
La gestion de l'eau devient dès lors un sujet de
première importance compte tenu du poids de cette ressource dans
l'économie mondiale et sa valeur dans l'évolution des
agro-systèmes dont dépend l'élaboration de la production
agricole (Perrier, 1998 cité par Hérard, 2005).
A cause de la situation de déficit hydrique qui est
présente pratiquement durant tout le cycle des cultures, due à
une distribution aléatoire des précipitations aussi bien dans
l'espace que dans le temps, l'État haïtien s'est engagé
depuis les deux dernières décennies dans un programme dynamique
de mobilisation de l'eau. Beaucoup d'efforts sont consentis pour la mise en
place des systèmes d'irrigation de ce pays. Malgré ces nombreux
efforts, la majorité de ces systèmes d'irrigation n'arrivent pas
à combler les attentes des bénéficiaires et atteindre les
objectifs visés, notamment la satisfaction des besoins alimentaires de
la population (Prédin, 2006).
1.2. Problématique
L'aspect social se trouve à l'avant-garde de la
politique de l'irrigation en Haïti ces jours-ci. Des études
approfondies se révèlent très importantes pour pallier aux
différents problèmes que confrontent les périmètres
irrigués qui sont liés à leur gestion.
1.2.1. Problématique
générale
Haïti est un pays où sa principale activité
économique est représentée par l'agriculture. En effet,
l'agriculture haïtienne représente plus de 27% du PIB national,
elle occupe plus de 50% de la main d'oeuvre rurale et près de 80% des
ruraux vivent totalement ou partiellement des activités agricoles (MEF,
2002 cité par Hérard, 2005). Pour une production agricole
satisfaisante, l'eau se révèle être une ressource
indispensable. Lorsque la pluie ne l'apporte pas en quantité suffisante
et au moment opportun, on doit pouvoir combler ce vide à l'aide de
l'irrigation (Pizarro, 1987).
Parler de l'irrigation, on voit tout de suite les
périmètres irrigués. Ces derniers, pris en tant que
système, font voir le réseau en général,
l'organisation sociale, le bassin versant et le système de production
(Hérard, 2011).
3
Couramment en Haïti, les réseaux secondaires et
tertiaires des périmètres irrigués sont laissés
sous la responsabilité des usagers qui ne possèdent souvent ni la
connaissance, ni la technique, ni les moyens pour les entretenir. Cela entraine
sans nul doute des conséquences qui risquent, dans la plupart des cas,
de compromettre la production agricole. Comme conséquence principale,
cette eau arrive difficilement sur la plupart des systèmes d'irrigation
du pays.
Les agriculteurs connaissent dès lors de graves
problèmes lors des campagnes agricoles. Pour faire face aux
différents problèmes majeurs et apporter des solutions
appropriées, une bonne gestion de cette eau s'impose. En outre, pour que
cette gestion soit réellement efficace, il faut que tous les aspects
(technique, administratif, financier, économique et social) soient pris
en compte (Amilcar, 1998).
D'un autre coté, il y a la population qui ne cesse
d'augmenter de jour en jour, situation très préoccupante à
travers le monde. Elle se fait sentir de plus en plus forte sur les
périmètres, rendant ainsi l'accès à l'eau beaucoup
plus difficile. Dans de nombreux cas, la mauvaise gestion de cette ressource
est génératrice de conflits entre les différents usagers
du réseau. Cette mauvaise gestion est également la cause de
graves problèmes économiques à travers une distribution
inadéquate de l'eau dans le temps et dans l'espace. Cela peut être
expliqué par de graves pertes de récoltes entraînant du
même coup la perte de grandes sommes d'argent par les usagers du
système (Montès, 2001).
Pour faire face à ce problème majeur,
l'État haïtien a élaboré une nouvelle politique
d'irrigation à travers le MARNDR (MARNDR, 2000), une politique où
l'État décide de garder la propriété des
infrastructures et transférer la gestion de l'eau aux détenteurs
naturels du droit d'usure.
Cette nouvelle politique renforce les relations
État/Associations paysannes et s'accompagne des mesures telles que la
formation des bénéficiaires, la réhabilitation des
systèmes irrigués et autres. Ce transfert de gestion devra
conduire à une réduction des dépenses publiques et une
meilleure efficience de fonctionnement des systèmes d'irrigation.
4
1.2.2. Problématique spécifique
Le périmètre irrigué de Maury, construit
depuis le temps de la colonie a connu plusieurs interventions sur son
réseau et au niveau organisationnel. En dépit de tout, plusieurs
problèmes y sont rencontrés qui pourraient être
abordés à plusieurs niveaux : infrastructure, gestion, agricole,
etc. Dans le cadre de cette étude, les problèmes au niveau de la
gestion du périmètre ont été
développés puis discutés.
Il est difficile de placer le périmètre
irrigué de Maury comme une référence en matière
d'autogestion. Les interventions au niveau du réseau sont partielles et
laissent les canaux secondaires et tertiaires en grande partie en terre battue,
ce qui entraine des pertes d'eau énormes lors des distributions et une
distribution non équitable. Le taux de recouvrement des redevances,
quand elles sont collectées, est très faible. Il y a absence
d'accompagnement technique et une faible implication des autorités
étatiques dans la gestion. Le système est géré par
une association ne possédant pas les moyens technique, organisationnel,
administratif, financier et économique de gestion pour qu'ils puissent
donner de bons résultats à savoir, établir un horaire
d'irrigation fonctionnel tout au long de l'année, distribuer l'eau de
manière équitable et au bon moment sans génération
de conflits, planifier et réaliser l'entretien du réseau de
façon plus fréquente, mettre en place de bonnes stratégies
pour collecter les redevances, etc. ; d'où assurer la
pérennité du système.
Vu l'importance du bon fonctionnement d'un
périmètre irrigué pour les usagers et les
conséquences néfastes que peut engendrer la mauvaise gestion de
l'eau, il est important de déterminer les principales causes qui sont
à l'origine du mauvais fonctionnement du périmètre. Pour
identifier les points de dysfonctionnement du système, bien comprendre
les causes de ces problèmes et faire des recommandations
appropriées, on se propose à travers ce travail d'analyser
l'autogestion du système en profondeur.
1.3. Objectifs
Pour réaliser cette étude, des objectifs ont
été fixés au préalable.
5
1.3.1. Objectif général
L'objectif général de cette étude est de
contribuer à une meilleure utilisation de l'eau sur le
périmètre irrigué de Maury par une analyse de la structure
de gestion du système.
1.3.2. Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques suivants sont poursuivis :
- Analyser la gestion du périmètre
suivant les pôles associatif, technique, financier, économique et
administratif ;
- Identifier les points de dysfonctionnement du
système ;
- Faire des recommandations pour une meilleure
gestion du périmètre.
1.4. L'hypothèse du travail
L'hypothèse du travail stipule que les accompagnements
fournis à AIM ne l'ont pas conféré la capacité
technique adéquate pour gérer durablement le système.
1.5. Intérêt de
l'étude
Cette étude va permettre de présenter à
la fois les aspects positifs et négatifs de l'autogestion du
périmètre et de faire des recommandations y relatives pour sa
meilleure gestion. Elle pourra aussi aider à l'avenir dans les
éventuelles interventions sur le système.
1.6. Limites de l'étude
La gestion est un domaine très complexe incluant de
nombreux paramètres à prendre en considération. Seuls les
paramètres relevant de la compétence d'un futur
Ingénieur-Agronome du Génie Rural vont être pris en compte.
De plus, faute de moyens technique et financier, certains aspects concernant
les problèmes liés à la conception même du
système n'ont pas pu être approfondis.
6
CHAPITRE II : CADRE THÉORIQUE
Le cadre théorique présente les principaux
concepts relatifs à l'étude, c'est-à-dire ceux qui sont
développés dans ce travail.
2.1. Irrigation
Par définition, l'irrigation est
considérée comme une domestication de la ressource « eau
» à des fins de production agricole pour la sécurité
alimentaire et l'exploitation (Jean Noël, 2005).
Selon Gilot et Ruf (1998), l'objectif de l'irrigation est
d'apporter l'eau aux cultures en quantité voulue et au moment propice,
tout en respectant les règles de la distribution de l'eau qui
constituent une sorte de compromis entre différents impératifs.
Pour chaque parcelle, il faut dès lors établir le meilleur
calendrier des arrosages, tout en respectant le cadre technique et hydraulique
du réseau et les besoins sociaux multiples du moment.
La notion de système d'irrigation est mieux rendue par
l'interaction entre le technique et le social, notion qui prend en compte trois
éléments centraux : les acteurs, les infrastructures et les
règles de la distribution de l'eau. On voit alors que la pratique de
l'irrigation fait intervenir un construit, à la fois technique et social
(ibid).
Selon Albert A. (1994), cité par Pierre S. (2002),
l'irrigation se présente comme le régulateur le plus sûr
pour pallier l'inconstance de la production agricole provoquée par
l'irrégularité des pluies.
La pratique de l'irrigation suppose une mobilisation de l'eau.
Dans le cas de loin le plus général, cette mobilisation implique
le regroupement de plusieurs usagers par l'investissement en ouvrages
hydrauliques communs et par la gestion collective de la ressource en eau
correspondante. Les parcelles concernées sont alimentées par un
réseau d'irrigation sur une aire aménagée appelée
le périmètre irrigué. Celui ci se définit aussi
comme la zone de culture effectivement irriguée par les canaux
(ibid).
7
2.2. Périmètre
d'irrigation
C'est l'ensemble des superficies susceptibles de recevoir
l'eau d'irrigation (CICDA, 2004). On retrouve :
- Le périmètre dominé
En irrigation c'est toute la surface, quelle que soit sa
nature (terre, route, foret, village) dominé par le canal principal et
pouvant recevoir de l'eau du réseau par gravité. Le
périmètre dominé n'est pas entièrement
cultivé et irrigué, il comprend, en plus des terres
exploitées, des zones d'emprises du réseau.
- Le périmètre irrigable
C'est la partie du périmètre dominé
susceptible d'être irriguée et cultivée avec profit.
- Le périmètre
équipé
C'est la partie du périmètre irrigable desservie
par le réseau d'irrigation.
- Le périmètre irrigué
C'est la zone de culture effectivement irriguée par
l'eau d'irrigation. C'est la fraction arrosée. Elle découle de la
superficie irrigable diminuée des morts terrains, soient les emprises,
les voies de communication etc., ces morts terrains représentent le plus
souvent 8 à 12 % de la superficie irrigable.
2.3. Réseau d'irrigation
Selon le CICDA (2004), le réseau d'irrigation est
considéré comme l'ensemble des ouvrages et des équipements
qui permettent la mobilisation de l'eau, son transport, sa régulation et
sa distribution dans une zone de culture appelée périmètre
depuis la zone de captage jusqu'après son usage à la parcelle.
Les ouvrages d'évacuation des eaux excédentaires provenant des
pluies, des irrigations, des ruissellements et des nappes font également
partir du réseau.
8
2.4. Entretien et maintenance d'un
périmètre irrigué
Selon Amilcar (1998), on définit la maintenance d'un
périmètre irrigué comme une action consistant à
entretenir le système établi et l'ensemble des mécanismes
mis en place afin d'en assurer sa survie pendant les années futures, en
misant sur les moyens matériels, humains, structurels et financiers
susceptibles d'être utilisés.
Si on veut maintenir le potentiel d'économie d'eau et
d'éviter le gaspillage, il faut bien entretenir le système
d'irrigation.
Toutefois, il existe des problèmes majeurs relatifs
à l'entretien du système d'irrigation. Les
principaux pouvant être retenus sont les suivants :
- L'état défectueux des
régulateurs de pression ou les limitateurs de débits ;
- Les fuites dans les tuyauteries d'adduction
d'eau ;
- L'état défectueux des canaux et
des raies.
Selon Laere (2003), ces éléments auront sans doute
des impacts négatifs sur le système. On peut
retenir :
- Une réduction de la durée de vie
du matériel ;
- Une dérégulation de
l'uniformité spatiale de la répartition d'eau ;
- Une surconsommation d'eau ;
- Des problèmes de distribution d'eau et
des conflits d'usagers.
On peut toutefois éviter ces problèmes en
entreprenant les actions suivantes :
- Entretenir le réseau d'irrigation :
remplacement joints et bétons endommagés et/ou
colmatage des fissures ; remplacement et/ou nettoyage filtres et
grille ; nettoyage,
débouchage et/ou curage ;
- Entretenir les berges ;
- Entretenir des ouvrages de stockage par
nettoyage et/ou curage ;
- Surveiller de la qualité des eaux ;
- Observer de façon continue
l'état des infrastructures et du matériel ;
- Planifier les opérations ;
- Budgétiser le coût des
opérations (ibid).
9
2.5. Gestion d'une organisation et fonctions de
gestion
La gestion en tant que discipline se définit comme
l'intégration efficace de la planification, de l'organisation, de la
direction ou du leadership et du contrôle des ressources humaines,
matérielles et financières au sein d'une organisation (Bergeron,
2001).
Au niveau de la planification, le
gestionnaire établit des objectifs et prépare les plans de
travail devant mener à leur réalisation; au niveau de la
fonction organisation, il détermine la composition des groupes
de travail et la manière de coordonner leurs activités ; en ce
qui a trait au leadership, il oriente l'action des membres
d'exécution et à fait progresser les choses en exerçant
sur eux une influence positive ; au niveau du contrôle,
il évalue les résultats obtenus par rapport aux
attentes, pour ensuite apporter au besoin, les modifications requises afin de
remettre les activités sur la bonne voie.
Ces fonctions s'appliquent à toutes les organisations
peu importe son but, c'est-à-dire que celui soit lucratif on non
lucratif. Car toutes les organisations utilisent des ressources, elles doivent
les intégrer de façon efficace pour produire des
résultats.
Par exemple, les AI utilisent les infrastructures d'irrigation
pour mobiliser l'eau et la distribuer aux usagers. Cette ressource est souvent
très limitant, il faut :
- une planification pour établir les
règles, les normes et les principes ;
- une organisation permettant aux dirigeants
de l'AI d'avoir des taches bien définies ; - un
leadership éclairé capable de conduire l'équipe vers des
résultats acceptables que ce
soit au niveau de la gestion des infrastructures, de la
collecte des redevances, de la
distribution, etc. ;
- un contrôle adéquat du service
fourni par l'AI.
2.6. Gestion sociale de l'irrigation ou de
l'eau
Selon Orstrom (1997), la gestion sociale de l'eau
considère qu'un système d'irrigation est une construction
technique et sociale pour laquelle les irrigants définissent
collectivement :
10
- Les normes d'accès et de
distribution de l'eau, ainsi que les droits et obligations que tous doivent
respecter pour conserver l'accès à la ressource en eau, comme les
travaux collectifs d'entretien, la participation aux réunions, le
paiement d'une redevance etc. ;
- Une infrastructure physique qui
réponde aux normes établies et à la gestion de l'eau
définie de manière collective ;
- Un type d'organisation capable de veiller
au respect des normes établies, à savoir l'autorité
hydraulique.
Mais l'existence d'un cadre n'exclut pas les situations
conflictuelles, ni les modifications des règles ou des infrastructures
par les gestionnaires ou des usagers si le service est jugé insuffisant
(Gilot et Ruf, 1998). Les usagers définissent entre eux un accord qui a
pour objectif la résolution des problèmes liés à
l'utilisation de ressources à caractère commun.
Cet accord précise les mécanismes de
décision et ces derniers se portent sur :
- l'accès à l'eau ;
- la quantité utilisée ;
- le temps d'utilisation ;
- les travaux de maintenance du système
hydrique.
Il s'agit donc d'une organisation régie par des
règles conventionnelles établies par les adhérents,
c'est-à-dire que cet accord peut prendre le caractère formel ou
informel et il peut aboutir à un état d'équilibre. Ces
règles portent sur la gestion de l'eau dans le périmètre
et ont pour rôle d'assurer les mécanismes de coordination et de
coopération entre les usagers de l'eau. Elle veille donc à la
viabilité de l'arrangement institutionnel.
2.7. L'autogestion d'un système
d'irrigation
Ensemble d'activités réalisées par les
exploitants du système visant à fournir aux usagers un ensemble
de services leur permettant de rentabiliser les moyens et les facteurs de
production engagés dans le processus de production. Ces actions doivent
favoriser l'équité entre les usagers et la
pérennité du système. Elles seront effectives par le
processus de prise en charge du système (Hérard, 2011).
Selon Hérard (2005)
11
2.8. Association d'irrigants (AI) et son mode de
fonctionnement
C'est un groupe d'irrigants organisé, structuré
et reconnu exploitant à des fins agricoles et à leur profit des
canaux d'irrigation, provenant d'une source, d'une rivière, d'un canal
ou d'une station de pompage (Hérard, 2011).
L'AI est une organisation démocratique et fonctionnant
selon certains principes ou règles qui reposent sur les valeurs
d'égalité, d'équité et de solidarité. En
d'autres termes, elle fonctionne selon les principes démocratiques :
égalité dans la répartition du pouvoir (un membre un
vote), adhésion volontaire et accessible, durée du mandat
déterminée, etc. En générale, elle adopte une
structure de gestion et d'administration composée d'une Assemblée
Générale, d'un comité exécutif ou de gestion, d'un
personnel administratif et/ou technique, d'un comité de surveillance et
des commissions qui s'occupent des activités spécifiques telles
boutiques d'intrants agricoles, fourniture de services d'aspersion, labourage
à traction animale, etc.
Assemblée générale
|
Comité de surveillance ou de contrôle
|
|
|
|
|
Comité de gestion
|
|
|
|
|
|
Personnel administratif et technique (vannier, police
des eaux, comptable, etc.)
|
|
|
Comité canal
|
Groupements d'usagers
Figure 1 : Niveau d'organisation d'une association
d'irrigants
12
2.9. La redevance
La redevance est le tarif d'irrigation que l'usager doit payer
pour bénéficier des services de l'eau, soit en tête d'un
quartier d'irrigation pour une AI ou en tête de sa parcelle pour un
usager individuel ou à la pompe pour les deux cas (Article 28, Avant
projet de loi relatif à l'irrigation).
Dans son article 15, l'avant projet de loi sur les AI et le
transfert de gestion précise que les redevances doivent couvrir :
- L'ensemble des coûts de
fonctionnement et de gestion du périmètre soit, en particulier,
les frais de gestion, d'entretien, de maintenance et de réparation des
équipements et des infrastructures et les salaires du personnel ;
- La constitution d'une provision pour le
renouvellement des équipements ;
- Les taxes d'irrigation prévues par la
loi.
Le montant des redevances est voté chaque année par
l'assemblée générale de l'association et s'applique
à tous les adhérents.
13
CHAPITRE III : PRÉSENTATION DE LA ZONE
La zone d'étude est représentée par les
caractéristiques suivantes : situation géographique, subdivision
administrative, climat, ressources en eau, sols et topographie, bassin versant
et végétation, données socio-économiques et
système de production.
3.1. Situation géographique
Le périmètre irrigué de Maury se trouve
au nord-ouest de Désarmes, dans la 3e section communale
Guillaume Mogé, commune des Verrettes, arrondissement de Saint-Marc,
département de l'Artibonite. La section communale Guillaume Mogé
est située au centre de la Vallée de l'Artibonite entre la
Chaîne des Matheux et les Montagnes Noires. Elle est bornée au
nord par le fleuve Artibonite, au Sud par la Chaîne des Matheux, à
l'est par la commune de la Chapelle et à l'ouest par Verrettes. Les
coordonnées géographiques de la commune sont les suivantes :
Latitude en degrés décimaux : 19.05
Longitude en degrés décimaux : -72.466667
Latitude en degrés, minutes et secondes : 19° 03' 00"
N
Longitude en degrés, minutes et secondes : 72° 28'
00" W
3.2. Subdivision administrative
Verrettes fut élevée au rang de commune en 1804.
Actuellement, elle est subdivisée en six sections communales (Cf. figure
2). Elle a au moins cent vingt-quatre localités et onze habitations.
Elle a également deux quartiers, Liancourt qui relève de la
1ère section et Désarmes
e
qui dépend de la 4 section. Le morne est le relief
dominant de la zone dépendamment de l'endroit où l'on se trouve
(IHSI, 2010).
14
Figure 2 : Localisation de Maury dans la commune des
Verrettes
15
3.3. Climat
Dans son ensemble, toute la commune des Verrettes
connaît un climat tropical avec une humidité relative de 70%. La
température moyenne annuelle varie entre le minimum nocturne de
18oC en janvier et le maximum de 35oC en juillet. Les
précipitations moyennes annuelles s'échelonnent entre 1400 et
1600 mm avec les fortes variations saisonnières.
La zone connaît deux grandes saisons très distinctes
:
- Une saison pluvieuse qui va de mai à
novembre et est marquée par des pluies de types orageux de courte
durée et de forte intensité ;
- Une saison sèche qui va de
décembre à avril. Tableau 1 : Pluviométrie
mensuelle en mm
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Total
|
29.3
|
55.9
|
58.9
|
127.0
|
128.3
|
242.6
|
264.1
|
231.1
|
221.6
|
199.3
|
55.4
|
14.8
|
1628.3
|
Source (MCC, 1996, dans Volny, 2003)
Figure 3 : Pluviométrie mensuelle en
mm
16
3.4. Ressources en eau
Il y a plusieurs cours d'eau dans la section dont le principal
est la Rivière Maury qui prend naissance dans la Chaîne des
Matheux à partir des sources émergeant du massif. Cette
rivière est à débit permanent et se jette dans le fleuve
Artibonite, limitrophe de la plaine alluvionnaire très fertile de
Désarmes communément appelée « Basse Strate »
(Hérard, 2004).
Le périmètre de Maury est alimenté par la
rivière qui porte son nom. Tout au long de son parcours, la
rivière est alimentée par d'autres sources et effluents dont
quelques uns sont à débit permanent et d'autres à
débit temporaire.
3.5. Sols et topographie
Le type de sols dans la zone varie suivant la pente, car la
zone est formée d'une alternance de zones plates et de mornes
très abruptes. On peut ainsi les représenter :
- Au fond de la Vallée : Les sols sont
des alluvions très fertiles qui se déposent en couches
successives par les crues des principaux cours d'eau de la zone ;
- Dans les zones à pente faible : Il y
a une prédominance d'argile en sous-sol qui diminue fortement le
drainage vertical et provoque même quelques poches marécageuses
;
- Au niveau du versant de la Chaîne des
Matheux : A une plus haute altitude de la roche mère, on retrouve un
calcaire formant des champs exclusivement de roches. Ces sols sont
caractérisés par une rétention d'eau extrêmement
faible (Hérard, 2004).
3.6. Bassins versants et
végétation
Le bassin versant surplombant la rivière est
très dégradé. Il y a un déséquilibre
écologique accéléré qui est
représenté par l'érosion des sols et le ravinement des
versants. Ceci découle d'une coupe anarchique du couvert
végétal de la Chaîne des Matheux et la pression
démographique sur les terres exploitées sans grande protection.
De ce fait, le processus de réalimentation de la nappe phréatique
de la région devient de plus en plus lent et les débits des
rivières et sources diminuent avec le temps (Hérard, 2004).
17
La couverture forestière des mornes fait place à
des bouquets épars ou à des micro-peuplements clairsemés.
La flore est alors réduite à quelques essences fruitières
telles le manguier, l'avocat, les citrus et à un éventail
d'essences forestières exotiques ou locales : le leucaena, le
frêne, le chêne, l'acajou Venezuela etc. ; distribuées par
des organisations locales oeuvrant dans la zone et qui essaient
d'atténuer la dégradation de l'environnement (ibid).
3.7. Institutions d'appui et
d'encadrement
On retrouve dans la commune des Verrettes plusieurs
institutions oeuvrant dans le développement. Les plus importantes sont
:
- L'hôpital Albert Schweitzer qui, en
plus des soins de santé, fait des activités de
développement dont l'artisanat, la sécurité alimentaire,
l'appui aux jeunes et aux organisations locales ;
- Des Organisations internationales, telles que
:
o Helvetas, MCC qui interviennent au moyen de structures
locales comme le Projet de Développement Intégré de
Désarmes (PDID).
o La principale institution étatique est l'Organisme
pour le Développement de la Vallée de l'Artibonite (ODVA) qui
intervient dans le bas Artibonite y compris le périmètre de Maury
(Hérard, 2004).
3.8. Les infrastructures
routières
La ville des Verrettes est traversée par la route
reliant Pont-Sondé à Mirebalais. Le tronçon de cette route
qui traverse la 4e section est revêtu en asphalte, mais
certains endroits sont endommagés. Les routes reliant les diverses
sections communales sont dans un état passable ou mauvais.
Partant de Désarmes vers Maury sur un parcours
d'environ 3 km, on peut avoir accès au périmètre par une
piste au moyen de véhicule tout terrain. Il y a une autre piste qui va
de Désarmes à une zone appelée Nan Passe accessible aussi
en véhicule tout terrain. Il y a deux autres sentiers dont l'un se
débouche sur la route reliant Pont Sondé-Mirebalais au niveau de
la
18
ravine Mouton. L'autre vient de la section communale Martineau
en traversant une localité dénommée Bourgeois
située à environ 2 km de Maury. Ce dernier sentier sillonne le
fleuve Artibonite, empruntant souvent des pentes escarpées et parfois
difficilement accessibles même aux piétons (Hérard, 2004).
A l'intérieur même du périmètre, l'accès aux
parcelles se fait sur les berges des canaux ou à travers des parcelles
d'autres paysans.
3.9. Marchés et transport des
produits/Commercialisation
Les habitants de la zone écoulent leurs produits sur
plusieurs marchés tels que Désarmes, Verrettes,
Pont-Sondé, Saint-Marc, La Chapelle, Nan Dalles, Léger, Couyo,
etc. En ce qui à trait à l'écoulement des produits, ces
gens n'ont quasiment pas de problèmes en termes de distance. Le
marché le plus proche (local, celui de Désarmes) fonctionne le
mardi et le vendredi. Le transport est généralement assuré
par les animaux. On utilise les camions lorsqu'il y a de grandes productions et
lorsque l'exploitant veut se rendre sur les marchés autres que
Désarmes.
19
CHAPITRE IV : MÉTHODOLOGIE
Pour réaliser cette étude, on a utilisé des
matériels et on a défini une méthode de travail.
4.1. Matériels
Les matériels suivants ont été
utilisés dans le cadre du travail :
- Carte topographique pour avoir une idée
sur le terrain ;
- Des grilles de collecte d'informations pour la
collecte des données sur le périmètre ;
- Ruban métrique pour la mesure de
certaines longueurs ; - Camera numérique pour les
prises de vue.
4.2. Méthodes de travail
Le travail a tout d'abord commencé par le choix du
sujet, et les étapes suivantes se succédaient. Il s'agit de la
recherche bibliographique, d'une visite exploratoire de terrain, de
l'élaboration des grilles d'entrevue, de la collecte des données
primaires sur le terrain, du traitement, l'analyse et l'interprétation
des données et la préparation du document final de travail.
4.2.1. Choix du sujet
Le choix du sujet a été fait par
l'étudiant chercheur en fonction de ses préoccupations, à
savoir le bon fonctionnement du périmètre, l'accessibilité
au périmètre et aux données sur son autogestion compte
tenu des contraintes. Le choix étant fait, le conseiller scientifique
l'a approuvé.
4.2.2. Recherche bibliographique
Cette étape avait pour objectif de fournir des
données secondaires pour la réalisation de l'étude,
qu'elles soient internes ou externes. Elle a été consacrée
à la consultation de la documentation disponible relative à
l'étude et a permis d'avoir des données socio-économiques
de la zone d'étude, des études et publications sur le secteur,
des documents officiels, etc. Ces données ont été
trouvées en divers endroits notamment : à la bibliothèque
de la FAMV où l'on a des ouvrages relatifs au sujet, à la base de
données nationale IHSI et à la bibliothèque privée
de quelques personnes évoluant dans le secteur irrigué.
20
4.2.3. Visite de terrain
On a réalisé une visite exploratoire du
périmètre. Cette étape a été très
importante dans l'élaboration des grilles d'entrevue. La visite avait
pour objet :
- D'avoir une connaissance globale de la zone
sous étude et du périmètre en question ; -
De planifier la collecte des données primaires ;
- De contacter les personnes ressources et
des institutions dont les représentants des canaux secondaires, des
usagers, le comité de gestion et les représentants d'organismes
intervenant sur le périmètre qui sont susceptibles de nous
fournir des informations relatives au travail.
4.2.4. Élaboration des grilles
d'entrevue
Les grilles d'entrevue regroupent l'ensemble des thèmes
qui ont été traités. Pour les construire, on s'est
inspiré d'autres déjà utilisées par les
différents acteurs opérant dans le secteur. Dans le cas de la
gestion d'un PI, les aspects les plus courants sont : le réseau
d'irrigation, la redevance, la distribution, l'organisation d'une AI, etc. Les
grilles devaient s'accommoder très bien au besoin de la
rédaction, de style clair et précis. Les questions ont
été semi-ouvertes et des adaptations ont été
apportées au cours de l'utilisation des grilles.
Dans le but de parvenir à une triangulation des points
de vue, plusieurs grilles ont été élaborées dont
une pour le comité directeur de l'AI, une pour les comités de
secteur, une pour les usagers ne faisant partie d'aucun comité, une pour
le BAC et les autres institutions intervenant sur le périmètre et
une pour le système de culture en vue d'établir le compte
d'exploitation. Les grilles se trouvent en annexe.
4.2.5. Collecte des données primaires
La collecte des données primaires a suivi plusieurs
stratégies dont les observations directes, des mesures et des
entrevues.
21
4.2.5.1. Observations directes et mesures
Les observations et les mesures ont été faites
sur le réseau à travers deux visites guidées au niveau du
périmètre. Ces visites nous ont permis :
- De mieux connaitre les réalités
locales afin de pouvoir comprendre certains phénomènes ;
- D'apprécier l'état des infrastructures
d'irrigation existantes ainsi que la mise en valeur du système
d'irrigation ;
- D'analyser la fonctionnalité des
ouvrages, identifier les points de dysfonctionnement, ... ;
- D'effectuer les mesures concernant certains
facteurs de fonctionnement du réseau
notamment le débit dans le canal tête morte, le
dimensionnement de certains ouvrages, ...; - De faire des
prises de vue de certains ouvrages du réseau ;
- D'apprécier à distances le
niveau de dégradation du bassin versant surplombant le système et
les actions de protection qui y sont menées ;
- D'observer l'organisation du système
;
- Etc.
4.2.5.2. Les entrevues
Les entrevues ont visé les aspects organisationnels et
les usagers. Des enquêtes ont été réalisées
pendant environ une semaine pour la collecte des données primaires. A
travers ces enquêtes, on a appréhendé la perception des
usagers sur le mode de gestion en vigueur sur le périmètre. Pour
cette étape, on a interviewé les usagers à travers une
grille d'entrevue et rencontré les usagers impliquant de façon
directe dans la gestion du périmètre. Le comité de gestion
et des comités de secteur ont été rencontrés en
focus groupe et des représentants d'organismes en relation avec le
périmètre ont été interviewés. Les
informations recueillies ont servi de complément à celles
trouvées dans la documentation relative à l'étude.
Les entrevues ont été semi-structurées.
Au cours de leur exécution, d'autres questions importantes, soulevant
l'intérêt de quelques aspects du travail ont été
ajoutées aux grilles, car en entrevue semi-structurée, les
questions sont susceptibles d'évoluer au fur et à mesure de son
déroulement.
22
4.2.5.3. Échantillonnage
Cette étude est de nature qualitative, on a
utilisé un échantillonnage non probabiliste qui ne possède
pas de validité statistique, un échantillonnage de convenance. Ce
dernier désigne les techniques d'échantillonnage selon lesquels
les éléments d'une population donnée n'ont pas une
probabilité connue d'être sélectionnés dans
l'échantillonnage (D'Ambroise, 1996).
On a rencontré le comité directeur de gestion,
les comités de secteurs, des usagers, le représentant du BAC sur
le périmètre et d'autres institutions dans la zone travaillant
dans le secteur et ayant l'habitude d'intervenir sur le
périmètre.
Le comité directeur et les comités de secteurs
ont été rencontrés en focus groupes. Les
représentants du BAC et des autres institutions ont été
rencontrés au bureau pour certains, à la maison ou au
téléphone pour d'autres, dépendamment de leur
disponibilité. C'est une méthode de choix résonné,
c'est-à-dire les personnes choisies sont celles qui ont
été placées dans des positions stratégiques pouvant
fournir les informations recherchées.
Sur les onze comités de secteur sur le
périmètre, on a rencontré six d'entre eux pris de
façon alternative en partant de l'amont.
Pour les usagers enquêtés ne faisant partie
d'aucun comité, on a utilisé la méthode de saturation
théorique. C'est une méthode où les répondants sont
choisis au hasard tout en tenant compte de l'amont, du milieu et de l'aval du
périmètre et l'enquête s'est arrêtée lorsque
les données ont commencé à se répéter. On a
enquêté trente deux usagers au total.
On a effectué des calculs pour établir le compte
d'exploitation des cultures les plus courantes pratiquées sur le
périmètre, à savoir le haricot, le riz, le maïs, la
banane et la canne-à-sucre. Pour avoir les données, trente
exploitants dont dix en amont, dix au milieu et dix en aval du
périmètre ont été pris au hasard pour être
enquêtés.
23
4.2.6. Traitement et analyse des
données
Les données recueillies ont été ensuite
traitées de manière rigoureuse. Ce traitement a été
accompagné de l'utilisation de certains logiciels tels que le Word,
l'Excel, etc. Un va et vient se faisait entre les phases de collecte, de
traitement et d'analyse des données.
Les résultats sont présentés sous forme
de schéma ou composantes d'un système d'irrigation telles que les
infrastructures physiques, la structure de gestion, le système de
production et le bassin versant. Les points de dysfonctionnements du
système ont été identifiés, ce qui nous a permis de
faire des recommandations y relatives et spécifiques.
24
CHAPITRE V : RÉSULTATS ET DISCUTIONS
Après avoir collecté puis traité les
données, les résultats sont présentés puis
discutés. Ils se déroulent autour de la situation du
système sur le plan technique, organisationnel, administratif, financier
et économique.
5.1. Présentation du
périmètre
Le périmètre irrigué de Maury est
situé au nord-ouest de Désarmes, dans la 3e section
communale Guillaume Mogé de la commune des Verrettes. Sa superficie
irriguée mesurée à l'aide du GPS en 2004 est de l'ordre
335.60 ha. Les données actualisées par le MARNDR en 1998 donnent
600 ha potentiellement irrigables. Avec les extensions, cette superficie
irriguée se situerait aujourd'hui autour de 400 ha. Les usagers
n'habitent pas vraiment le périmètre. Ils viennent des zones
avoisinantes d'environ 1 à 3 km. Le périmètre est
présenté par ses réseaux d'irrigation, de circulation et
de drainage et ses systèmes de production.
5.1.1. Composantes du réseau
d'irrigation
Pour irriguer, il faut mobiliser l'eau. Cette mobilisation se
fait à travers des ouvrages. Les principaux ouvrages constituant le
réseau d'irrigation de Maury sont les suivants :
- Un barrage situé au point de
coordonnées géographiques 18o58'25.0»N et
072o22'32.2»W et constitué d'un seuil-déversoir
en béton au niveau de la rivière Maury, muni de deux vannes de
chasse et une vanne d'entrée dotée d'une grille ;
- Un canal tête morte d'une longueur de
160 m dérivant un débit de 495 l/s ;
- Un canal principal maçonné d'une
longueur d'environ 7.5 km ;
- Trente et un (31) canaux secondaires
partant du canal principal, maçonnés dans leur partie amont
jusqu'à une certaine longueur à partir desquels partent les
canaux tertiaires. Les vingt-six (26) premiers canaux secondaires accusent plus
de 17 km de long au total tenant compte des extensions ;
- Cinq (5) aqueducs, neuf (9) dalots et neuf (9)
chutes ;
- Dix-sept (17) bassins de distribution et
quatre (4) bassins de dissipation d'énergie ;
- Cinq (5) lavoirs et deux (2) abreuvoirs dont
les gens utilisent aussi pour laver ;
1 Cette prise est
abandonnée en raison de son niveau élevé
d'endommagement.
25
- Quatre (4) prises Tout Ou Rien, une sorte de
déversoir où l'on aménage à un niveau plus
bas par rapport au bord du canal pour arroser quelques
parcelles difficilement irrigables par les portes.
Le périmètre est divisé en onze secteurs
dont chacun comprenant un à sept canaux secondaires
présentés dans le tableau 2.
Tableau 2 : Les différents secteurs sur le
périmètre et leurs canaux secondaires
Secteur
|
No
|
Canal secondaire (nom complet)
|
Nom couramment utilisé
|
Linéaire
|
Canaux secondaires (m)
|
Canal primaire (m)
|
1
|
1
|
Jean Louis Bocage
|
Bocage
|
93.00
|
36.92
|
2
|
Gustave Elmilus
|
Baptiste
|
160.00
|
0
|
3
|
Léraus Saint-Jules
|
Léraus
|
168.00
|
66.70
|
2
|
4
|
Barrière Maury
|
Barrière Maury
|
604.00
|
239.81
|
3
|
5
|
1er Alphonse Lahens
|
Lahens 1
|
660.00
|
262.04
|
|
2e Alphonse Lahens
|
Lahens 2
|
Non connu
|
535.2
|
6
|
Rosimène
|
Rosimène
|
273.00
|
108.39
|
4
|
7
|
Lamour Altidor
|
Lamour
|
353.00
|
140.15
|
8
|
Ironce Joseph
|
Madame Irons
|
375.00
|
148.89
|
5
|
9
|
Estrale Touloute
|
Estral
|
297.00
|
117.92
|
10
|
Zo (Joseph)
|
Zo (Joseph)
|
690.00
|
273.95
|
6
|
11
|
Gros-Morne
|
Gros-Morne
|
300.00
|
119.11
|
7
|
12
|
Madame Sonson
|
Madame Sonson
|
1,648.00
|
119.11
|
13
|
Dominique Occéus
|
Dominique
|
361.00
|
143.33
|
14
|
Yvon Servius
|
Yvon
|
882.00
|
350.18
|
8
|
15
|
Alcide Alcius
|
Alcide
|
515.00
|
204.47
|
16
|
Caridad Bruni
|
Caridad
|
648.00
|
257.28
|
17
|
Joam Milfleur
|
Joram
|
359.00
|
142.53
|
9
|
18
|
Mémé Jean-Baptiste
|
Mémé 1
|
1,637.00
|
649.94
|
19
|
Désilia Dossous (1prise abandonnée)
|
Dossous
|
Non connu
|
Non connu
|
20
|
Zèpèlin
|
Zèpèlen
|
900.00
|
357.33
|
10
|
21
|
Corel
|
Corel
|
1,993.00
|
791.289
|
22
|
Ilot
|
Ilot
|
721.00
|
286.26
|
26
|
23
|
5 portes
|
5 portes
|
969.00
|
384.72
|
24
|
Pistolé
|
Pistolé
|
675.00
|
268.00
|
11
|
25
|
Pierre Sainrilus (A. Jean Pierre)
|
Sainrilus
|
200.00
|
79.41
|
26
|
Lébaillard
|
Madame Lébayard
|
849
|
337.08
|
27
|
Philemond Simon
|
Philemond
|
Non connu
|
Non connu
|
28
|
2e Mémé
|
Mémé 2
|
Non connu
|
Non connu
|
29
|
Clébert Sainté
|
Clébert 1
|
Non connu
|
Non connu
|
30
|
St-Louijeune Jeune
|
Louijeune
|
Non connu
|
Non connu
|
31
|
2e Clébert Sainté
|
Clébert 2
|
Non connu
|
Non connu
|
Total
|
16,330.00
|
6,420.00
|
Source : Archives AIM. Travaux de
Réhabilitation des Systèmes d'Irrigation de Liancourt et de
Maury, 2009.
Les noms de ces canaux secondaires sont des noms d'usagers qui
ont une influence d'une façon ou d'une autre sur le secteur en question.
Il y a vingt six canaux secondaires qui sont irriguées normalement. Les
derniers se trouvant en aval du canal primaire ne le sont pas en
périodes d'étiage à cause d'un manque d'eau. Les derniers
canaux secondaires, de 27 à 31, ont été ajoutés
après ces mesures. Leur longueur n'est pas connue. Toutefois, on a pu
estimer la longueur ajoutée au canal principal et elle passe de 6,420.00
m à 7,500.00 m environ. Il y a plusieurs prises clandestines au niveau
du canal primaire arrosant des parcelles ne faisant partie d'aucun secteur
précité à cause de leur position. De 2009 à nos
jours, il y a des petites extensions qui se font de manière informelle
de temps à autre sur les canaux secondaires.
5.1.2. Le réseau de drainage
Il n'y a pas un système de drainage artificiel au
niveau du réseau. Par rapport à la disposition du
périmètre, le drainage se fait de façon naturelle dans les
parties amont et aval sans aucun problème. Cependant, dans la partie
intermédiaire appelée Mogé, il y a un problème de
drainage causant en quelques endroits des zones marécageuses en
périodes pluvieuses. On utilise le plus souvent ces zones pour faire le
riz lagon au cours de ces périodes. En périodes sèches,
ces endroits ne sont généralement plus marécageux et sont
utilisés comme les autres.
- La première campagne débute en
novembre et prend fin en mars. Au cours de cette période, on rencontre
le haricot généralement en culture pure et parfois en association
avec
27
5.1.3. Le réseau de circulation
Sur le périmètre, on rencontre deux pistes
principales favorisant la circulation dans la zone. La première part de
carrefour Résigné sillonnant le canal principal dans la partie
sud du périmètre et conduit à barrière Maury. Les
principaux produits transportés à travers des véhicules
dans la partie amont et intermédiaire du périmètre sont
transités à travers cette voie. L'autre piste part
également de carrefour Résigné et aboutit à la
localité appelée Nan Passe. Cette voie est empruntée par
des producteurs et marchands venant de l'autre rive du fleuve appartenant
à la commune de Petite-Rivière de l'Artibonite issue de la
localité de Savane-à-Roche. Ces pistes sont utilisées par
des camions et des voitures. Cependant, en saisons pluvieuses, leur utilisation
parait très compliquée voire parfois impossible à ces
véhicules où seuls les tout terrains peuvent y accéder. A
l'intérieur même du périmètre, la circulation se
fait à pieds et par les animaux pour le transport des produits de
récolte jusqu'à barrière Maury, à carrefour
Résigné ou à Désarmes.
5.1.4. Les systèmes de production
Il s'agit de présenter les systèmes de culture et
d'élevage existant au niveau du périmètre.
5.1.4.1. Systèmes de culture
Sur le périmètre, les systèmes de culture
sont repartis en fonction de la topographie des zones qui détermine la
circulation de l'eau. En amont, l'eau est en abondance, mais la zone est
drainée de façon naturelle, les associations culturales sont
beaucoup plus fréquentes. On y cultive le haricot, le maïs, la
banane, la canne-à-sucre, la patate douce et le riz. Dans la zone
intermédiaire, très marécageuse en saisons pluvieuses
surtout, le riz est dominant avec quelques parcelles de mazombelle. La partie
aval est drainée mais l'accès à l'eau reste pourtant
très difficile à cause de la mauvaise gestion/gaspillage de l'eau
entraînant sa mauvaise distribution en amont. Les cultures comme la
canne-à-sucre, le maïs et la banane y sont pratiquées. Sur
le périmètre, trois campagnes agricoles sont pratiquées
par an :
28
la canne-à-sucre, la banane et le calalou. Certains
agriculteurs cultivent des légumes sur leurs parcelles ;
- La deuxième campagne s'étend
de mars à juin. On cultive surtout le maïs et la patate. On
rencontre quelques parcelles emblavées parfois du manioc et de la
canne-à-sucre dans cette période ;
- La troisième campagne va de juin
à novembre. Cette campagne est dominée par le riz dans les zones
où l'accès à l'eau est très facile. Dans les autres
parties, on rencontre le maïs et parfois des légumes.
Le calendrier culturel des principales cultures
pratiquées sur le périmètre se présente dans le
tableau suivant.
Tableau 3 : Calendrier culturel des principales cultures
pratiquées sur le périmètre
Mois
Cultures
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
Riz
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Haricot
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Canne-à-sucre
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Banane
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Maïs
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Patate
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Manioc
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Légumes
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Préparation de sol
|
|
Semis ou Plantation
|
|
|
Récolte
|
|
Chevauchement
plantation/récolte
|
NB. Les sarclages se sont compris entre le semis et
la récolte
Certaines cultures sont plantées et/ou
récoltées tout au long de l'année avec des périodes
de plus forte plantation et de plus forte récolte. C'est le cas pour la
banane qui est préférablement plantée de mars à
juin pour être récoltée à partir de 12 mois
après. Le manioc et la canne-à-sucre sont plantés à
priori entre mars et avril pour être récoltés entre
décembre et janvier.
29
5.1.4.2. Systèmes d'élevage
L'élevage est très peu pratiqué au niveau
du périmètre irrigué de Maury à cause de la
présence presqu'en permanence des cultures. Il faut aussi remarquer que
cela est du en partie au fait que les usagers n'habitent pas vraiment le
périmètre. Toutefois, ils possèdent des animaux comme les
porcins, caprins, équins, bovins et volailles, mais ils les gardent en
dehors du périmètre irrigué. Certains usagers entrainent
leurs animaux sur les parcelles pendant quelques jours après les
campagnes. Les déjections de ces animaux servent de fertilisants pour
ces parcelles.
5.2. Gestion technique du
système
La gestion technique concerne l'état du réseau
et l'ensemble des activités qu'offre l'association en vue de permettre
aux usagers d'avoir l'eau au moment opportun. Il s'agit entre autres du service
technique, de la fonctionnalité des infrastructures, de la distribution
et des tours d'eau, de l'entretien et de la maintenance du réseau, des
conflits et modalités de résolution. Cependant, pour mieux
comprendre la gestion du périmètre, la connaissance de son
histoire est un outil important.
5.2.1. Historique du réseau
d'irrigation
Le système de Maury a été fondé
depuis le temps de la colonie. Par exemple, le réseau comprend plusieurs
aqueducs fabriqués en chaux qui ont été mis en place par
les colons. A l'origine, le système a été construit pour
faire fonctionner les moulins qui devenaient dysfonctionnels après le
départ des colons.
En 1941, certains ouvrages ont été construits en
maçonnerie avec utilisation de pompes à cause d'un faible
débit au niveau du réseau. A cette époque, il y avait
Standard Food, une compagnie cultivant la figue banane sur le système
qui l'avait utilisé pour irriguer leurs parcelles emblavées de
figue banane. En 1946, pour cause politique, Standard Food s'en allait et le
système devenait dysfonctionnel. En 1950, sous l'intervention de
l'État et à travers le MARNDR, le système devenait
fonctionnel. En 1978, l'État avait mis un syndic sur le
périmètre. Les travaux de curage ont été faits
surtout sous forme de combite durant presque tout son mandat. En 1994, la
FAO
30
avait commencé des travaux de réhabilitation,
mais ils étaient inachevés. Sous le financement d'une
organisation internationale appelée Nouvelle Planète, ODD avait
continué ces travaux.
De 2007 jusqu'en mars 2009, CECI avait réalisé
des travaux de réhabilitation sur le système. Le barrage a
été consolidé par le MARNDR en 2010 dans le cadre du
projet dénommé « PWOJÈ LAKANSYÈL/PWOJÈ
IJANS POU KORE DEPLASE 12 JANVYE 2010 ». Ce travail a été
exécuté par CECI et financé par USAID/OFDA. Le tableau
suivant présente l'évolution des interventions sur le
réseau de sa création du temps de la colonie à nos
jours.
Tableau 4 : Historique du réseau d'irrigation de
Maury
Date
|
Événement et organismes
d'interventions
|
Au temps de la colonie
|
Création du système ;
Des aqueducs faits en chaux ont été mis en place
par les colons ; Dysfonctionnement du système après le
départ des colons.
|
1941
|
Remise en fonction du système par Standard Food et
construction en maçonnerie de certains ouvrages avec utilisation de
pompes à cause du faible débit au niveau du réseau ;
Utilisation du système par Standard Food pour irriguer les
figues bananes.
|
1946
|
Dysfonctionnement du système et départ de Standard
Food.
|
1950
|
Remise en fonction du système par l'État à
travers le MARNDR.
|
1978
|
Mise en place d'un syndic sur le périmètre par
l'État.
|
1994
|
Début des travaux de réhabilitation du
système par FAO et continuation par ODD sous le financement de Nouvelle
Planète.
|
Janvier 2007 à mars 2009
|
Réhabilitation du système par CECI.
|
Octobre 2010
|
Consolidation du barrage par le MARNDR.
|
Après la construction du périmètre au
temps de la colonie, deux interventions d'envergure ont été
faites sur le réseau notamment celles de 1994 et 2007. Ces interventions
concernaient la construction du canal principal et en partie des canaux
secondaires. Les autres interventions sont légères et concernent
la construction de quelques ouvrages ou quelques tronçons de canaux en
maçonnerie. Jusqu'à date, le réseau secondaire est en
grande partie en terre avec des pertes énormes d'eau au niveau des zones
de répartition de l'eau dans les différents canaux. Hormis la
consolidation du barrage en octobre 2010, aucune réhabilitation n'a eu
lieu sur le système depuis 2009, date de la fin de l'intervention de
CECI.
31
5.2.2. Service technique
L'association ne dispose pas de service technique. Le minimum
de service est fourni par 3 vanniers qui assurent la distribution de l'eau. Le
CG nouvellement élu met en place une commission pour la gestion des
infrastructures en vue d'une meilleure gestion de ces dernières. Cette
commission est composée d'agriculteurs membres des CS. Cependant, vu
leur faible niveau de formation, de connaissance et de technicité, cette
commission risque de ne pas produire les résultats escomptés.
Dans une logique de renforcement, l'association a signé des contrats de
partenariat avec APDBA et GEDER de façon formelle et
développé un lien avec ODD de façon informelle. Ces
actions restent encore très limitées dans le sens qu'il y a une
application très faible des protocoles d'accord.
5.2.3. Fonctionnalité des
infrastructures
Sur le périmètre, certains canaux, en
particulier les canaux tertiaires et les parties intermédiaires et aval
des canaux secondaires sont obstrués par des sédiments et des
débris, causant une perte d'eau et une diminution de la quantité
d'eau devant arriver en aval des ramifications plus petites.
La prise et les vannes sont plus ou moins fonctionnelles.
Elles sont entretenues de façon régulière en vue de
faciliter la rentrée de l'eau dans le canal tête morte et
l'évacuer quand il le faut, généralement en période
de crues.
Figure 4 : Les 2 vannes de chasse du
réseau et la vanne d'entrée accompagnée de sa grille
Figure 5 : Seuil-déversoir au travers
de la rivière dérivant l'eau dans le canal tête morte
32
|
Par rapport à la position du canal primaire au flanc
d'un versant dans la plus grande partie de sa longueur, surtout en amont, il
est très exposé à la sédimentation par des
sédiments légers, de grosses pierres et d'autres matériaux
lors des averses et souvent se sédimente graduellement, ayant ainsi pour
conséquence une diminution du débit qu'il transporte
effectivement.
|
Figure 4 : Canal primaire au flanc d'un
versant sans protection pour empêcher la sédimentation
|
Figure 5 : Tronçon d'un canal
tertiaire très enherbé
Figure 6 : Partie d'un canal secondaire en
terre battue faisant suite à la partie en maçonnerie
Le canal principal est en maçonnerie sur toute sa
longueur. Quant aux canaux secondaires, la partie amont est en
maçonnerie jusqu'à une certaine longueur et le reste, en grande
majorité, est en terre battue. La quasi-totalité des canaux
tertiaires est en terre battue. A cause de la forte infiltration dans les
parties en terre battue des canaux, il y a une diminution assez
élevée de la quantité d'eau devant arriver aux
parcelles.
33
Les portes dérivant l'eau du canal primaire aux canaux
secondaires sont endommagées, donc en mauvais état. Il y en a qui
n'ont même pas de cadenas, ce qui rend beaucoup plus difficile le
contrôle dans la distribution de l'eau. De plus, il n'y a aucun appareil
sur le réseau pouvant contrôler le débit.
|
|
|
Figure 7 : Porte d'un canal secondaire
dysfonctionnel sans cadenas ni appareil contrôlant le débit
|
5.2.4. Distribution et tour d'eau
Il y a un horaire au niveau du canal primaire jusqu'aux
secondaires, mais pas de tour d'eau jusqu'aux parcelles. Cet horaire n'est
défini pour être applicable qu'en période d'étiage,
de novembre à mai. Il faut noter qu'en saison pluvieuse, le débit
est très important au niveau du canal primaire. Ce qui laisse croire que
le problème de disponibilité en eau ne se pose pas, mais celui de
gestion ou de distribution.
La distribution de l'eau sur le périmètre et
assurée par les vanniers. Les membres du CG épaulent les vanniers
dans l'accomplissement de leurs tâches quand ils sont
dépassés. Cependant, des usagers affirment que le service de
distribution de l'eau n'est pas satisfaisant. Pour distribuer l'eau, on divise
le périmètre en trois blocs avec un jour libre pour tous les
blocs. Les différents blocs et leur horaire d'irrigation sont
présentés dans le tableau suivant.
34
Tableau 5 : Les différents blocs et leur horaire
d'irrigation
Blocs
|
Secteurs et portes
|
Portes
|
Jours et Heures
|
1
|
Secteurs 10 et 11 + porte 20 dans le secteur 9 (portes 20
à 26)
|
Portes 23 à 26
|
Du Lundi (6 : 00 AM) au Mardi (6 : 00 AM)
|
Portes 20 à 22
|
Du Mardi (6 : 00 AM) au Mercredi (6 : 00 AM)
|
2
|
Secteurs 7 et 8 + portes 18 et 19 dans le secteur 9
(portes 12 à 19)
|
Portes 15 à 19
|
Du Mercredi (6 : 00 AM) au Jeudi (6 : 00 AM)
|
Portes 12 à 14
|
Du Jeudi (6 : 00 AM) au Vendredi (6 : 00 AM)
|
3
|
Secteurs 1 à 6 (portes 1 à 11)
|
Portes 1 à 11
|
Du Vendredi (6 : 00 AM) au Dimanche (6 : 00 AM)
|
1, 2 et 3
|
Tous les secteurs
|
Portes 1 à 26
|
Du Dimanche (6 : 00 AM) au Lundi (6 : 00 AM)
|
Chaque bloc a des jours fixes dans la semaine pour recevoir
l'eau et à l'intérieur de chaque bloc, on divise par porte en
fonction de leur quantité. On priorise le plus souvent les cultures qui
sont beaucoup plus sensibles à la sécheresse, ce qui cause
généralement une sorte de réticence quant à la
collecte des redevances, quand elle est réalisée, de la part des
usagers possédant les cultures les moins sensibles à la
sécheresse. Le dimanche reste libre pour les usagers qui ont
manqué leur jour.
5.2.5. Entretien et maintenance
Le curage est le principal travail d'entretien
réalisé habituellement sur le périmètre. Bien que
rarement, l'association a l'habitude de réhabiliter des petits
tronçons de canal endommagés. On réalise
généralement deux curages par année sur le
périmètre : en novembre, avant la campagne du haricot et en mai,
au début de la saison pluvieuse. Ces curages pourraient être plus
fréquents si l'association disposait assez de fonds à ces fins.
Pour effectuer ces curages, sous forme de combite entre les usagers, on utilise
les redevances, quand elles sont payées, et l'argent venant des services
des motoculteurs après avoir enlevé le salaire des vanniers et
l'argent pour la location du local de l'association. Ces curages se
réalisent le plus souvent sur le canal principal. Parfois on touche
à peine un petit tronçon des parties amont des canaux
secondaires. Étant donné
35
que les canaux secondaires et tertiaires traversent des
parcelles, les usagers font parfois un curage léger du tronçon
traversant leurs parcelles pour pouvoir mieux utiliser l'eau.
Des fois, les travaux de curage se font en dehors des dates
précitées quand l'État haïtien, à travers
l'ODVA, octroie une assistance financière à l'association
à ces fins. Beaucoup d'usagers sont généralement
impliqués dans ces travaux et parfois, des habitants de la zone qui ne
sont même pas usagers donnent leur aide.
5.2.6. Conflits et modalités de
résolution
Plusieurs cas de conflits sont rencontrés sur le
périmètre dont les causes sont de trois types :
l'irrégularité dans la distribution, le détournement d'eau
et le choix des vanniers.
- L'irrégularité dans la
distribution de l'eau est une source de conflits entre les usagers. Ces cas
sont souvent réglés à l'amiable.
- Dans le cas de détournement d'eau,
on donne généralement un blâme psychologique,
c'est-à-dire des dures observations aux gens qui y sont
impliqués. On prévoit dans les cas les plus extrêmes
où ces derniers n'acceptent pas de se soumettre, de saisir le tribunal
compétent. Dans le dernier cas, on prévoit un versement d'une
amende monétaire par les concernés, cas qui n'arrive pas encore.
Le plus souvent, le tribunal de paix de Désarmes reçoit les
usagers en cas de conflits terriens, voie de fer, cas qui ne concernent pas le
CG.
- Le choix des vanniers est parfois une
source de conflits. Des usagers ont pensé souvent qu'il y a de la
partisannerie qui, d'après le comité de gestion, sera toujours
ainsi. Généralement, ils sont obligés de les accepter et
les laisser accomplir les tâches qui leur sont attribuées.
5.3. Gestion organisationnelle du
périmètre
Le périmètre irrigué de Maury est
géré par l'Association des Irrigants de Maury (AIM). Cette
association est la dernière structure en date, mais dès le temps
de la colonie on rencontrait déjà une forme de gestion que
l'historique de la gestion du périmètre nous renseignera.
36
5.3.1. Historique de la gestion
La gestion du système connait beaucoup de changements
depuis sa création. Au temps de la colonie, le système
était géré par les colons. Le départ de ces
derniers a entrainé le dysfonctionnement du système. Il fallait
attendre l'arrivée de Standard Food en 1941 pour la remise en
état et la gestion du système. Du départ de Standard Food
en 1946 jusqu'en 1950, le système n'a été
géré par aucun organisme. A partir de 1950, l'État a pris
en charge le système et la gestion a été assurée
par le MARNDR. En 1957, le MARNDR a laissé la tâche à
l'ODVA, une de ses structures qui, vingt-et-un ans plus tard soit en 1978, a
mis un syndic sur le système qui avait l'autorité d'appliquer des
sanctions en cas d'infraction. Après les évènements
sociopolitiques de 1986, l'autorité du syndic diminuait graduellement
d'année en année jusqu'en 2007, où l'Association des
Irrigants de Maury a vu le jour et gère le système à la
place du syndic.
L'AIM est une structure qui a été mise en place
dans le cadre de la réhabilitation des périmètres
irrigués de Maury et de Liancourt, projet qui contenait un volet
organisationnel. La création des associations d'irrigants tant à
Maury qu'à Liancourt constitue une étape historique dans la
structuration des petits périmètres irrigués de la
Vallée de l'Artibonite pour leur gestion. A la longue, cette situation
devrait permettre de clarifier le statut de ces derniers au sein de l'ODVA et
pousser les responsables à définir le mode de gestion à
adopter : serait-ce l'autogestion ou la co-gestion ? Toute intervention
additionnelle sur ces réseaux devrait se donner comme objectif de
répondre à cette question. Pour le périmètre
irrigué de Maury, l'autogestion a été adoptée. Le
tableau suivant présente l'évolution que connait la gestion du
système du temps de la colonie à nos jours.
Tableau 6 : Historique de la structure de
gestion
Date
|
Organisme de gestion
|
Au temps de la colonie
|
Les colons
|
1941
|
Standard Food
|
1950
|
MARNDR
|
1957
|
MARNDR via ODVA
|
1978
|
ODVA via un Syndic
|
8 Juin 2007
|
Création de l'AIM par CECI
|
8 Juin 2007 à nos jours
|
AIM
|
37
5.3.2. La structure actuelle de gestion
Le périmètre est géré par l'AIM. Il
s'agit donc d'une autogestion. L'organigramme suivant donne une
représentation schématique de la structure de gestion de
l'AIM.
Figure 8 : Niveau d'organisation de l'AIM
Le périmètre est structuré autour de
trois organes. Il s'agit de l'Assemblée Générale (AG), du
Comité de Gestion (CG) et des Comités de Secteur (CS).
5.3.2.1. L'Assemblée Générale
(AG)
Elle est l'instance suprême de l'association. Elle
réunit tous les usagers travaillant sur le périmètre qui
sont au nombre de neuf cents (900) environ. Le CG ne dispose pas une liste
complète, actualisée et définitive des usagers, ce qui
constitue un handicap dans l'autogestion. Un usager est membre de
l'assemblée générale de l'association dès qu'il ait
une parcelle irriguée sur le périmètre. Il n'y a pas de
droit de membres, c'est-à-dire les usagers ne versent aucune
Chaque secteur envoie son représentant et l'ensemble de
ces représentants forment le CG. Entre eux, ils réalisent les
élections pour attribuer un poste à chaque membre envoyé
par son secteur.
38
participation pour être membre de l'association. Selon
les statuts, l'AG se réunit de façon ordinaire tous les mois de
décembre pour prendre les grandes décisions telles :
- Examiner et sanctionner les rapports
d'activités et financiers de l'année écoulée ;
- Planifier la distribution de l'eau et fixer les redevances
;
- Discuter des points d'intérêt
général.
Selon le CG, sur six AG, trois sont organisées
respectivement pour les années 2009, 2011 et 2012, soit 50% de
réalisation, avec de faible taux de participation. Pour 2011 et 2012,
respectivement 60 et 58 usagers ont participé, soit 6.67% et 6.44% du
nombre total des usagers, ce qui montre que leur participation dans les AG est
très faible et loin d'être effective. Le procès verbal de
l'AG de 2009 a été introuvable. Les procès verbaux, quand
ils sont présents, sont très pauvres, c'est-à-dire ne
disposent pas vraiment d'explications claires en ce qui à trait aux
décisions prises. Tout ceci fait voir que l'association a un grand
handicap en ce qui à trait à l'organisation des AG.
5.3.2.2. Le Comité de Gestion (CG)
Le CG est composé de onze membres dont 1
président, 1 vice-président, 1 secrétaire
général, 1 secrétaire adjoint, 1 trésorier, 2
délégués, 2 conseillers et 2 membres. Il coiffe tout le
périmètre et contient un membre par secteur.
Conformément aux statuts, pour être membre du CG,
il faut passer un minimum de deux ans en comité de secteur mais lors des
premières élections, tous les membres ont été
élus pour une durée de trois ans. Pour les comités qui
allaient suivre, les statuts ont prévu de procéder par tiers
(1/3) et les postes sont bien définis avec leur durée dont 1/3
des membres pour 1 an, 1/3 pour 2 ans et 1/3 pou 3 ans. Ceci n'a jamais
été appliqué puisque toutes les élections ont
élu des membres pour une durée de 2 ans. Le CG vient d'être
élu. Pour ce nouveau comité, on prend la résolution
d'appliquer ce principe en attribuant une durée à chaque
poste.
39
Pendant deux fois, le CG contenait une femme, mais on n'a pas
encore de femmes présidentes de ce comité.
Conformément aux statuts, le CG se réunit
régulièrement chaque dimanche pour réfléchir sur le
fonctionnement de l'association et prendre les décisions
nécessaires. Selon les procès verbaux disponibles, les rencontres
sont réalisées à plus de 90% au cours des 12 derniers
mois. En moyenne, il y a entre 85 et 90% de présence au cours de ces
rencontres. Sur le plan de réunion, le CG est fonctionnel. Toutefois,
certains efforts doivent être consentis en vue d'élaborer des
procès verbaux corrects et également sur la conduite des
réunions.
5.3.2.3. Les Comités de Secteur (CS)
Les usagers exploitant un espace de terres bien
délimité sur le périmètre forment un secteur. Le
nombre de canaux secondaires qui dessert ces espaces dépend de leur
taille et varie de un à sept. Le CS est calqué sur le
découpage hydraulique du périmètre. En effet, on a au
total onze secteurs sur le périmètre. Chaque secteur a un
comité communément appelé Comité de Secteur. Ce
dernier est le premier responsable de l'entretien et la maintenance des canaux
du secteur où il se trouve. Il sert aussi d'interface entre le CG et les
usagers du secteur en question. Conformément aux statuts, tous les
comités de secteur doivent contenir sept membres avec une
particularité pour le comité du secteur 1 considéré
comme le secteur le plus petit du périmètre qui est
composé de cinq membres; ce qui donne soixante quinze (75) membres au
total pour l'ensemble des comités de secteur réunis. Il y a onze
femmes sur ces 75 membres soit 14.67% de femmes. Parmi ces dernières, on
trouve une vice-présidente pour le secteur 6. Chaque secteur est
représenté par un membre dans le CG et ce membre ne peut pas
être le président du secteur en question.
On est éligible à être candidat pour
participer aux élections en vue de faire partir du CS dès qu'on
ait une parcelle irriguée se trouvant dans le secteur et soit membre du
secteur en question. Les élections pour élire un CS se font tous
les deux ans et les électeurs sont les usagers faisant partie du secteur
en question. Selon les règlements internes de l'association, le CG
rencontre les présidents des différents CS tous les 2e
et 4e dimanches des mois et tous les membres des CS en
assemblée générale de comités de secteur tous les
derniers samedis des mois. Ces rencontres
40
n'ont jamais eu lieu, car les membres de ces comités ne
sont pas intéressés sans pouvoir donner une raison valable, ce
qui fait voir que ces comités ne sont pas fonctionnels en
réalité.
Le tableau suivant donne un résumé de la structure
de gestion du périmètre jusqu'à date et son mode de
fonctionnement.
Tableau 7 : La structure de gestion du
périmètre
Organe
|
Nombre de membres
|
Conditions d'admission
|
Élections
|
Rencontre
|
AG
|
Tous les usagers du système
|
Dès qu'on ait une parcelle irriguée sur le
périmètre
|
Pas d'organisation d'élections
|
Tous les mois de décembre
|
CG
|
11 dont un représentant de chaque secteur
|
Représentant sélectionné par les usagers du
secteur en question dans le comité de secteur
|
Tous les 2 ans pour les postes après avoir
été élu en comité de secteur et
délégué comme représentant
|
Tous les dimanches
|
CS
|
5 à 7
|
Dès qu'on fasse partir du secteur en question et
participer aux élections
|
Tous les 2 ans
|
Tous les 2e et 4e dimanches
|
Les AG régulières sont réalisées
avec de très faible taux de participation et les procès verbaux
ont de faible contenu. Le CG se réunit régulièrement mais
les procès verbaux ont de faible contenu et les prises de
décisions sont également très faibles. Les rencontres non
tenues des CS peuvent être expliquées par la surcharge de
réunions pour les membres.
Le comité de gestion nouvellement élu en avril
2013 décide de modifier les dates des rencontres
et ces dernières sont ainsi reparties ordinairement :
- AG : Tous les mois de décembre ;
- CG : tous les 2e et 4e
dimanches des mois à partir de 3 heures ;
- Commissions nouvellement mises en place : une
fois par semaine et le jour n'est pas fixé.
Les commissions se réunissent de façon
indépendante les unes des autres ;
- Conférence des présidents des
secteurs : tous les derniers dimanches des mois ;
- Assemblée des comités de
secteurs : tous les 3 mois et la date précise n'est pas fixée.
41
Toutefois, il peut y avoir des rencontres à
l'extraordinaire quand il y a besoin. A part de l'AG, les statuts ne disent
rien concernant les différentes rencontres et le CG peut modifier ces
dates sans aucun problème.
Les commissions nouvellement mises en place par le CG sont au
nombre de quatre dont trois mixtes : une pour l'administration, une pour les
infrastructures d'irrigation et une pour les matériels et une commission
de femmes. Cette décision a été soumise à l'AG et
acceptée par cette dernière, mais ne se figurant pas dans les
statuts de l'association. Ce comité prévoit l'amendement de la
charte à la fin de son mandat dans l'objectif d'intégrer
l'existence et le mode de fonctionnement de ces commissions. Le tableau suivant
présente les différentes commissions de l'association.
Tableau 8 : Les différentes commissions de
l'association
Commission
|
Membre
|
Objectifs/Raisons de mise en place
|
Fonction
|
Administration
|
5 membres dont 1 femme
|
Distribution des tâches pour le bon fonctionnement et une
meilleure gestion de l'association
|
Penser pour l'association et gérer les fonds
|
Infrastructures d'irrigation
|
5 membres dont 1 femme
|
Contrôler l'état physique du réseau, recruter
les vanniers, collecter les redevances et planifier la distribution de l'eau
|
Matériels
|
5 membres dont 1 femme
|
Gérer les matériels agricoles et de bureau
|
Femmes
|
5 femmes
|
Les partenaires de l'association exigent l'intégration des
femmes dans la gestion du système
|
Travailler de concert avec le CG dans la gestion du
système
|
5.3.3. Légalité, fonctionnalité et
légitimité de l'AIM
L'association possède tous les textes légaux
à savoir les statuts, les règlements internes, l'autorisation de
la mairie de la commune et la reconnaissance du MAST. Selon le CG, l'accord de
transfert de gestion avec le MARNDR ne se fait pas uniquement à cause du
faible taux de
42
recouvrement des redevances. L'association est donc
légale compte tenu de ces textes légaux qu'elle
possède.
Les procès verbaux des rencontres sont souvent
élaborés ; la majorité des usagers connaissent l'AIM
uniquement de nom ; les comités sont élus et les élections
se font généralement à temps et dans la transparence mais
beaucoup d'usagers ne votent pas ; l'AG n'a pas toujours eu lieu et très
peu d'usagers y participent ; il n'y a pas une liste d'usagers complète
et actualisée ; la majorité des usagers ne connaissent même
pas les membres des comités ; à part des rencontres du CG, les
autres réunions prévues n'ont jamais eu lieu. Tout ceci laisse
croire que l'association est peu fonctionnelle et légitime.
5.4. Gestion administrative
L'administration de l'association est assurée par le
CG. Le CG nouvellement élu met en place une commission spécifique
à l'administration au niveau de l'association. Ce point présente
le personnel et les biens de l'association.
5.4.1. Personnel
Le CG recrute trois vanniers sur le périmètre
par année servant aussi de policiers d'eau pour la distribution de l'eau
en fonction de leurs aptitudes à faire le travail. Ces vanniers
contrôlent aussi le désordre, empêchent ceux qui ne paient
pas les redevances de recevoir l'eau, etc. Quand ils sont
dépassés, ils sont épaulés par le CG qui supervise
leur travail. Des usagers enquêtés prétendent que la
distribution de l'eau n'est pas toujours équitable. D'après eux,
les vanniers prennent de l'argent de quelques usagers et ces derniers sont
prioritaires lors des distributions. D'autres affirment que les tâches
restent sur le papier, car les vanniers sont inefficients et/ou affichent un
comportement de découragement dans l'accomplissement de leurs
tâches. Cela est dû à la façon de les choisir et/ou
à l'irrégularité dans le paiement.
Le comité de gestion prépare un contrat dans
lequel il définit les tâches des vanniers. Le contrat est
préparé pour un an renouvelable. On utilise le service des
vanniers pendant cinq mois de l'année et chaque vannier reçoit
une somme de deux mille cinq cents (2,500.00) gourdes par mois, somme venant
des redevances et/ou des services des motoculteurs.
43
5.4.2. Les biens de l'association
L'organisation ne dispose pas de son propre local. Elle est
hébergée dans la localité de Désarmes dans une
maison qu'elle a louée. C'est dans ce local que les réunions du
comité de gestion se réalisent. C'est aussi dans ce local que se
trouve les archives de l'association et ses biens, sauf les motoculteurs. Les
biens que dispose l'association sont les suivants :
- Deux motoculteurs ;
- Une motocyclette ;
- Une génératrice de marque MAXIMA
et de capacité 3,000 watts ;
- Des outils agricoles comme piquoi,
pèle, râteau, brouette, houe et machette ;
- Des matériels de bureau :
· Un ordinateur ;
· Une vingtaine de chaise en bon état ;
· Une table de réunion ;
· Un classeur métallique ;
· Une photocopieuse ;
· Une imprimante ;
Pour les assemblées générales de
l'association et des comités de secteur, on emprunte
généralement des locaux de l'église au niveau de la
communauté.
Les archives sont gérées par le CG. Un personnel
formé dans ce domaine et qualifié se révèle
nécessaire pour une meilleure gestion des archives de l'association.
5.5. Gestion financière
Les éléments de gestion financière que
nous allons analyser sont les sources de financement, le budget, les
redevances, la gestion de compte bancaire et les rapports financiers.
44
5.5.1. Sources de financement
Les fonds de l'AIM proviennent des redevances, des services
offerts par les motoculteurs tant qu'ils sont en service et des dons d'autres
organismes. Des organismes comme FAO, ODD, CECI et MCC ont l'habitude
d'apporter leur soutien à l'association.
Dans le temps, les usagers payaient une taxe d'irrigation qui
n'était plus payée après 1986. En 2009, les redevances ont
été instaurées. Bien que faible, l'AIM a perçue des
recouvrements de 22.5, 33.75 et 15% respectivement durant les trois
premières années. Le montant est nul pour l'année
dernière. Cette absence est due à un manque de rigueur de l'AIM
à forcer les usagers à payer. Si cette tendance persiste, le
périmètre ne pourra plus compter sur cette source de financement
plus stable et plus sûre.
Avant 2010, FAO avait l'habitude de distribuer des semences
comme le haricot, le petit-mil, le pois congo et le chou de qualité
à moitié prix et des outils agricoles comme le piquoi, la
serpette, la machette, la houe, la pelle, etc. Selon les usagers, pour des
raisons politiques, ceci n'a pas eu lieu depuis cette année. Les seuls
bénéficiaires étaient toujours les membres des
comités de secteur en raison de la faible quantité. Ces semences
n'excèdent jamais une demi-tonne. Parfois, lors des curages, des
organismes comme CECI, MCC et ODD assistent l'association à travers leur
aide en argent, soit pour s'approvisionner en nourriture pour les gens
participant dans les travaux, soit pour leur donner un petit sou.
5.5.2. Budget
Le comité de gestion ne calcule pas de budget de
fonctionnement pour l'association. Il n'y a aucune prévision en ce qui
à trait aux dépenses et rentrées d'argent.
5.5.3. Redevance
Les redevances ont été fixées à
300 gourdes par carreau, soit 3 gourdes par centième et par an depuis
janvier 2009 sans être modifiées jusqu'à date. La
période retenue pour la collecte des redevances va de décembre
à mars, car cette période est considérée comme
période critique pour les usagers. Ces derniers paient cash et on leur
donne un simple reçu de paiement. On ne dispose pas de bordereau lors de
la collecte. On utilise généralement un mégaphone pour
annoncer le
45
moment de paiement et les dates limites. On décide le
plus souvent de ne plus distribuer l'eau aux usagers qui refusent de payer, ce
qui entraine le plus souvent des cas de vols d'eau, d'où conflits entre
usagers et CG et entre usagers eux-mêmes. En général, cette
action n'est que passagère et la majorité des usagers ne paient
pas les redevances. L'évolution de la collecte des redevances de 2007,
date de fondation de l'AIM, à nos jours se présente dans le
tableau suivant.
Tableau 9 : Évolution de la collecte des
redevances de 2007 à nos jours
Périodes
|
Montant collecté (gourdes)
|
Remarques
|
2007-2008
|
0
|
Le CECI travaillait sur le système pendant 2 ans.
Durant ce temps, aucune redevance n'a été prévue et
coolectée.
|
2008-2009
|
0
|
2009-2010
|
27,000
|
Bien que l'AIM n'ait pas un budget de fonctionnement, on
n'atteint jamais un taux de recouvrement de 40% en regard à la
superficie du périmètre et au nombre approximatif d'usagers, ce
qui s'explique par une faiblesse dans la gestion par les usagers.
|
2010-2011
|
40,500
|
2011-2012
|
18,000
|
2012-2013
|
0
|
- Le débit était tellement
faible au niveau du système au point qu'on ait décidé
d'annuler la collecte des redevances par manque de contrôle dans la
distribution ;
- Manque de planification et d'implication
des autorités (les usagers affichent souvent un comportement de
retissence en ce qui à trait à la collecte des redevances).
|
Pour la dernière période, les membres du CG
prend beaucoup de prétexte pour expliquer pourquoi les redevances n'ont
pas été collectées, comme le débit faible au niveau
du réseau et le manque d'implication des autorités. Il s'agit de
préférence d'un manque de suivi dans les décisions de la
part des membres du comité, les sanctions sont faiblement
appliquées. Le tableau suivant présente le pourcentage des
redevances des dépenses consenties pour les différentes
cultures.
Tableau 10 : Pourcentage des redevances des
dépenses consenties pour les cultures
Description
|
Cultures
|
Haricot
|
Riz
|
Maïs
|
Banane
|
Canne-à-Sucre
|
Dépenses totales (HTG)
|
24,950
|
44,100
|
19,357
|
32,666
|
24,300
|
Redevances annuelles (HTG)
|
300
|
300
|
300
|
300
|
300
|
Redevances pour la campagne (HTG)
|
100
|
100
|
100
|
300
|
300
|
Pourcentage redevances des dépenses pour la campagne
(%)
|
0.40
|
0.23
|
0.52
|
0.92
|
1.23
|
46
Le pourcentage des redevances des dépenses consenties
pour la campagne pour les principales cultures pratiquées sur le
périmètre montre que les usagers pourraient payer les frais de
redevances sans grande difficulté, car la redevance d'irrigation ne
représente que 0.40%, 0.23%, 0.52%, 0.92% et 1.23% des dépenses
réalisées respectivement pour le haricot, le riz, le maïs,
la banane et la canne-à-sucre. Donc, le problème de refus de
payer doit se trouver ailleurs, comme dans l'incapacité des responsables
de l'AIM à bien organiser et contrôler la collecte des redevances.
Il faut noter que les membres du CG décident de cotiser cette
année pour couvrir une partie du montant des redevances qu'ils devaient
collecter dans l'objectif de payer le local de l'association, ce qui est
vraiment absurde, car les redevances sont perçues pour ces genres de
dépenses. Ceci fait voir un certain niveau d'handicap en ce a trait
à la collecte des redevances.
5.5.4. Gestion de compte bancaire
L'association dispose d'un compte à la Caisse Populaire
de Désarmes (Kès Popilè Dezam : KPD) et les
démarches sont en cours pour ouvrir un compte à la Banque
Nationale de Crédit (BNC).
5.5.5. Rapports financiers
Le comité de gestion prépare
généralement un rapport annuel dans lequel est inclut les
rapports de toutes les activités réalisées au cours de
l'année en question pour pouvoir le présenter aux usagers lors de
l'AG. C'est un rapport dans lequel on présente de façon globale
les rubriques avec leurs rentrées et sorties qui ont été
faites au cours de l'année en question et il se trouve dans le
même cahier que le CG prépare les ordres du jour et les
procès verbaux de leurs rencontres hebdomadaires. Les documents
administratifs et comptables comme facture, proformat, bordereau, etc. sont
inexistants au niveau de l'association.
5.6. Gestion économique
Cette partie présente l'ensemble des services que l'AIM
devrait offrir aux usagers ou leur faciliter à retrouver en vue de leur
permettre d'améliorer leur situation socio-économique par une
augmentation de leur production à travers des matériels, intrants
et techniques appropriés. Les
47
plus importants sont les services conseils, le crédit
agricole et les boutiques d'intrants, le labourage et les revenus des
agriculteurs.
5.6.1. Les services conseils
Les services conseils sont quasi-inexistants sur le
périmètre, à part de CECI qui organisait parfois des
séances de formation pour les membres du CG en général et
quelques membres des comités de secteur ayant la capacité de
transmettre les informations reçues. Parfois, on invitait des usagers
considérés comme grands planteurs, ceux qui disposent d'une
grande quantité de terre et les exploitent. La plus récente
remonte en 2010.
5.6.2. Crédit agricole et boutiques
d'intrants
Il y a l'Association des Planteurs pour le
Développement du Bas Artibonite (APDBA) qui donne du crédit
à un taux d'intérêt mensuel de 2% et la KPD avec un taux
d'intérêt mensuel de 3%. La différence qui existe, c'est
qu'APDBA donne le crédit en groupe de trois personnes et ne
dépasse pas 100,000 HTG tandis que KPD donne son crédit de
façon individuel avec le montant voulu, sauf qu'il doit y avoir un
témoin appelé avaliseur qui doit disposer à payer la dette
dans le cas de non solvabilité du débiteur. Une personne ne peut
pas être témoin de deux personnes à la fois.
Il n'y a pas de services de production de semences dans la
zone, les usagers utilisent les grains sur les marchés locaux, ce qui
compromet souvent la réussite des productions à cause de la
qualité. Pour les autres intrants, il y a des structures dans la zone au
niveau desquelles les usagers peuvent s'en approvisionner.
5.6.3. Le labourage
L'AIM possède deux motoculteurs. L'un est un don de
CECI en 2011 qui est fonctionnel pour le moment et l'autre provient d'un achat
à crédit et à moitié prix de l'ODVA à la fin
2011. Pour ce dernier, non seulement l'association n'a pas encore abouti avec
le paiement, il est aussi en panne et non fonctionnel pour le moment. Les
usagers utilisent le service des motoculteurs en versant environ 75% du prix de
labourage qu'ils en devaient s'ils utiliseraient le service d'un autre.
2 Le salaire des opérateurs est de 20% des
rentrées totales
48
L'argent obtenu des services de ces motoculteurs, les
rentrées nettes dans le tableau ci-après, aident dans la
rémunération des vanniers, la réalisation des curages, la
collation lors des rencontres importantes, la location de bureau et parfois le
dépannage de la motocyclette de l'association.
On utilise les services des motoculteurs de juin à
octobre et les rentrées se présentent dans le tableau suivant.
Tableau 11 : Les rentrées d'argent à partir
des motoculteurs
Date
|
Rentrées totales (HTG)
|
Entretien et achat pièces
pour motoculteurs (HTG)
|
2Salaire opérateurs (HTG)
|
Rentrées nettes (HTG)
|
Juin à octobre 2011
|
91,000
|
50,800
|
18,200
|
22,000
|
Juin à octobre 2012
|
72,000
|
39,600
|
14,400
|
18,000
|
5.6.4. Revenus des agriculteurs
Les cultures les plus pratiquées sur le
périmètre sont le haricot, le riz, le maïs, la banane et la
canne-à-sucre. Leurs marges brutes se trouvent dans le tableau
suivant.
Tableau 12 : Marges brutes des principales cultures
pratiquées sur le périmètre
Description
|
Cultures
|
Haricot
|
Riz
|
Maïs
|
Banane
|
Canne-à-Sucre
|
Production (HTG)
|
51,056
|
14,4125
|
42,500
|
202,456
|
100,000
|
Dépenses totales (HTG)
|
24,950
|
44,100
|
19,357
|
32,666
|
24,300
|
Marge Brute (HTG)
|
26,106
|
100,025
|
23,143
|
169,790
|
75,700
|
En regard aux marges brutes réalisées à
partir des cultures, on voit que le produit brut de ces parcelles est en mesure
de couvrir largement les montants investis pour les opérations
culturales, les intrants agricoles et autres. Les productions des usagers
seraient de quantités beaucoup plus satisfaisantes si l'accompagnement
technique existait et était fonctionnel sur le périmètre,
car sans accompagnement, les agriculteurs arrivent à obtenir des marges
brutes assez satisfaisantes.
49
5.7. Synthèse des
résultats
L'étude a été axée sur les
différents pôles de gestion. Le tableau suivant présente un
résumé des résultats de l'étude.
Tableau 13 : Variables et indicateurs
caractérisant le fonctionnement de l'AIM
Variables
|
Indicateurs
|
Situation actuelle
|
Pôle
technique
|
Horaire,
distribution et tour d'eau
|
- Existence d'horaire applicable uniquement en
période
d'étiage ;
- Distribution par des vanniers par secteur
suivant un horaire bien défini sur papier par le CG.
|
Entretien et maintenance
|
Curages du canal principal aux mois de novembre et mai
généralement sous forme de combite entre les usagers.
|
Assistance technique
|
Très peu
|
Résultat
|
La gestion technique est moyennement
assurée
|
Pôle
associatif
|
Légalité
|
L'association possède tous les textes légaux
à savoir statuts, règlements internes, autorisation mairie,
reconnaissance MAST.
|
Légitimité
|
- Procès verbaux parfois présents
;
- La majorité des usagers connaissent
l'AIM uniquement de
nom ;
- Comités élus mais beaucoup
d'usagers ne votent pas ;
- Les élections se font
généralement à temps et dans la
transparence mais très peu d'usagers y participent ;
- L'AG n'a pas toujours eu lieu et très
peu d'usagers y
participent ;
- A part des rencontres du CG, les autres
réunions prévues n'ont
jamais eu lieu ;
- Mise en place de 4 commissions par le CG
nouvellement élu.
|
Fonctionnalité
|
- Il n'y a pas une liste d'usagers
complète et actualisée ;
- Très peu de services sont offerts aux
membres ;
- La majorité des usagers ne connaissent
même pas les membres des comités
|
Genre
(représentativité)
|
Présence de femmes au niveau de l'AG et des CS. Il y en
avait 2 dans le CG. N'importe quel usager peut accéder à
n'importe quel poste dès qu'il remplisse les conditions.
|
Information
|
Informations disponibles mais circulent peu.
|
Gestion des conflits
|
Conflits réglés généralement à
l'amiable, mais parfois on prévoit de recourir à la justice en
cas de dépassement. Il y a de la partisannerie d'après quelques
usagers enquêtés.
|
Résultat
|
La gestion associative est moyennement
assurée
|
50
Pôle
administratif
|
Policiers
d'eau/vannier
|
Existence de 3 vanniers servant aussi de policiers d'eau pour les
distributions.
|
Espace de bureau
|
Location
|
Gestion des archives
|
Les archives sont gérées par le CG et se trouvent
dans le local loué par l'association.
|
Résultat
|
L'association a une faible capacité de gestion
administrative
|
Pôle financier
|
Rapports financiers
|
Non élaborés suivant les normes/présentation
parfois dans des feuilles détachées les unes des autres.
|
Budget
|
Pas de budget élaboré.
|
Financement et don
|
Pas de financement formel/sûr. Des organismes comme CECI,
MCC et FAO font des dons à l'association mais à des moments non
définis.
|
Redevances
|
Taux de recouvrement très faible, voire nul parfois.
|
Résultat
|
L'association a une très faible
capacité de gestion financière
|
Pôle
économique
|
Services conseils
|
Pas de services conseils.
|
Crédit agricole
|
Disponible au niveau de quelques structures privées de la
zone.
|
Boutiques d'intrants
|
Les usagers s'approvisionnent en intrants sur les marchés
locaux
|
Labourage
|
L'association dispose de 2 motoculteurs où elle offre ce
service à meilleurs prix aux usagers.
|
Revenus
|
Acceptables par rapport à la situation des usagers
|
Résultat
|
L'association a une faible capacité de gestion
économique
|
Un simple regard sur les indicateurs de bonne gestion du tableau
précédent suivant les axes technique, organisationnel,
administratif, financier et économique peut nous conduire à dire
que la pérennité du système n'est pas garantie compte tenu
de cette autogestion.
5.8. Les points de dysfonctionnement de
l'association
Les points de dysfonctionnement enregistrés au niveau de
l'autogestion du périmètre sont énormes et sont
liés aux différents axes de gestion.
Sur le plan technique
L'association a une certaine limite dans les actions qu'ils
devraient entreprendre, cela est dû à la faible assistance de la
part des organismes capables de le faire. L'aide apportée par ODD, CECI
et MCC est loin d'être suffisante pour entretenir le réseau de
façon régulière. L'AIM ne dispose pas de service technique
pour accompagner les usagers. De plus, l'État, à travers le BAC
ne se fait pas sentir. Les usagers utilisent presque toujours les mêmes
pratiques culturales. Des usagers
51
enquêtés prétendent que la distribution de
l'eau n'est pas toujours équitable. D'après eux, les vanniers
prennent de l'argent de quelques usagers et ces derniers sont prioritaires lors
des distributions. D'autres affirment que parfois, les vanniers affichent un
comportement de découragement dans l'accomplissement de leurs
tâches quand le CG ne peut pas honorer le contrat signé.
Sur le plan organisationnel
Bien que l'association soit légale et de bonne
représentativité, elle est peu légitime et fonctionnelle ;
les informations sont disponibles mais circulent peu. Certains usagers
affirment qu'il y a une sorte de partisannerie en ce qui à trait
à la gestion des conflits. Parfois, des gens qui devraient être
jugés et payer une amende ne le sont pas. D'autres affirment que la
majorité des gens faisant partie des comités, surtout le CG,
disposent d'une trop faible quantité de terres au niveau du
périmètre pour prendre en charges sa gestion, car il y aura un
manque d'intérêt. Et pourtant, ceux qui en disposent de grandes
quantités ne se présentent pas lors des élections.
Sur le plan administratif
L'association ne dispose pas de son propre local, elle est
hébergée dans une maison de location, ce qui représente un
risque pour les archives compte tenu des fréquents déplacements
d'une maison à l'autre.
Sur le plan financier
Les rapports financiers ne sont pas présentés
suivant les normes (présentation dans des feuilles
détachées les unes des autres) ; il n'y a aucun budget
élaboré ; l'association n'a aucune source de financement
sûre et les dons se font très rarement ; le taux de recouvrement
des redevances est très souvent nul, ce qui limite grandement
l'association dans ses actions ; etc. Les enquêtes montrent que
l'association compte pour beaucoup dans le faible taux de recouvrement des
redevances habituellement collecté : les usagers ne trouvent pas assez
de services les stimulant à payer ; l'horaire existe presque de nom, car
souvent, des gens arrosent leurs parcelles en dehors de leurs jours sans
être punis et des usagers définissent parfois leurs
stratégies pour pouvoir
52
arroser quand l'eau n'est pas disponible durant leurs jours ;
il n'y a pas une stratégie bien définie du coté des
membres du CG pour forcer les usagers à payer ; etc.
Sur le plan économique
Il n'y a pas de services conseils au niveau l'association.
Cette dernière dispose uniquement de deux motoculteurs où elle
offre ce service à meilleurs prix aux usagers. L'ensemble des services
que l'AIM devrait offrir aux usagers en vue de leur permettre
d'améliorer leur situation socio-économique par une augmentation
de leur production à travers des matériels, intrants et
techniques appropriés font gravement défaut.
53
CHAPITRE VI : CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Ce chapitre est consacré à la conclusion du travail
et aux recommandations y relatives.
6.1. Conclusion
L'étude de la gestion du périmètre
irrigué de Maury a permis d'aboutir aux conclusions suivantes.
Daté du temps de la colonie, ce périmètre
est relativement ancien. Historiquement, il n'a jamais été
complètement détruit par les grands cyclones. La
détérioration des ouvrages est surtout due à leur
utilisation et leur mode de gestion. Le périmètre a connu
plusieurs interventions au niveau de son réseau, mais ces interventions
n'ont jamais été complètes. Par exemple, le réseau
secondaire faisant plus de 17 km est quasiment en terre battue avec peu
d'ouvrages d'art et la totalité du réseau tertiaire est en terre
battue. Cette situation rend difficile l'application de tout horaire
d'irrigation qui pourrait favoriser une distribution équitable de l'eau.
Certains endroits sont mal drainés rendant difficile leur mise en valeur
et d'autres ne sont arrosés qu'en saison de pluie.
Gérer par les colons lors de sa création,
l'État haïtien allait prendre la gestion du périmètre
après le départ de ces colons. Avec la gestion étatique,
on notait à partir de 1978 la présence d'un syndic d'irrigation
avec le paiement de taxe et l'application d'un horaire de distribution
établi au niveau du canal principal. Cependant, il n'y avait pas
d'horaire jusqu'aux parcelles des paysans. L'État s'affaiblit
graduellement après les évènements de 1986. Depuis 2007,
l'AIM est née en vue d'une gestion autonome dans une logique de
l'application de la politique de l'État en matière d'irrigation.
Actuellement, l'AIM fait des efforts pour renouveler ses membres, tenir
régulièrement les réunions et réaliser des
élections, maintenir l'horaire de distribution au niveau du canal
primaire. En dépit de la bonne volonté de l'AIM et de ses
efforts, la gestion du périmètre reste encore faible. Cette
faiblesse est surtout due à l'insuffisance de l'accompagnement
octroyée à cette association après sa création.
C'est une association mise en place dans un processus inachevé puisque
le CECI n'a passé que deux ans sur le périmètre et a
laissé le comité sans la capacité de gérer
réellement le système. Ne disposant pas de service technique,
l'AIM ne parvient pas à appliquer un horaire de distribution jusqu'aux
parcelles et à
54
continuer la collecte des redevances qu'elle a
effectuée pendant les trois ans allant de 2009 à 2012. La plupart
des outils de gestion comme le budget, les rapports financiers, les bordereaux
sont absents ou non appliqués. L'absence d'un programme d'entretien, de
formation continue et d'information pour les usagers nuit à une bonne
gestion du système.
Ces constats nous amènent à conclure que la
mauvaise gestion du système d'irrigation de Maury est responsable de son
mauvais fonctionnement. Pour une meilleure gestion, les recommandations
suivantes ont été faites.
6.2. Recommandations
Après avoir analysé les résultats et
identifié les points de dysfonctionnement au niveau du système,
pour une meilleure gestion de ce dernier pouvant garantir sa survie, les
recommandations suivantes ont été formulées. Ces
recommandations sont faites suivant les différents pôles de
gestion analysés.
Sur le plan technique, il faut mener les actions
suivantes :
- Actualiser et bien faire fonctionner
l'horaire de distribution et redéfinir les tours d'eau ; -
Renforcer la discipline au niveau de la distribution de l'eau en
mettant en place des polices
d'eau et des vanniers fonctionnels et efficaces et en
appliquant des sanctions aux usagers
qui ne respectent pas leur horaire ;
- Former les usagers sur la technique
d'utilisation de l'eau à la parcelle ;
- Impliquer le BAC dans la préparation
des programmes annuels, dans l'organisation des élections et des
assemblées générales ;
- Réparer ou remplacer les portes
dérivant l'eau dans les canaux secondaires et doter le réseau des
instruments pouvant contrôler le débit pour un meilleur
contrôle dans la distribution ;
- Continuer le revêtement en
maçonnerie des canaux secondaires pour éviter les pertes par
infiltration et ainsi, augmenter la quantité de terres irriguées
par le système ;
- Mieux planifier les travaux d'entretien et
penser à des travaux autres que le curage ;
- Penser à mettre des structures de
protection au niveau de quelques tronçons du canal primaire se trouvant
aux flancs de versant pour prévenir la sédimentation ;
55
- Réaliser un relevé
parcellaire présentant les superficies de chaque parcelle se trouvant
sur le périmètre et la liste d'usagers complète leur
exploitant. Il faut veiller à leur actualisation de temps à autre
;
- Mettre en place un service technique au
niveau de l'association dans l'objectif d'accompagner les agriculteurs dans
l'amélioration de l'entretien des cultures, la promotion de
l'utilisation des semences améliorées adaptées aux
conditions agro-écologiques du système et réfléchir
sur les problèmes spécifiques de l'association pour une
exploitation rationnelle et optimale de l'eau d'irrigation et la bonne marche
de l'association.
Sur le plan administratif, on recommande :
- D'aider l'association à disposer un
local définitif, ce qui empêchera le déplacement
fréquent des archives et matériels ;
- De mettre en place un personnel
formé dans le domaine de l'administration, compétent et
disponible pour la gestion administrative de l'association ;
- De créer et protéger la
documentation (procès verbaux des rencontres, rapports des
activités présentés suivant les normes, budget annuel bien
élaboré, des pièces justificatives pour toute sorte de
transactions réalisées, etc.).
Sur le plan associatif, on doit :
- Mener des actions de sensibilisation par la
formation des membres du comité en les informant de leurs droits et
leurs devoirs, de leur vrai rôle dans le système d'irrigation.
Dès lors, les membres des comités auront assez de connaissances
pour assurer leurs tâches. Cette sensibilisation contribuera à
donner aux membres des différents comités plus d'autorité
pour gérer le périmètre, car les usagers connaitront
l'existence de l'association, sa mission et l'importance des membres des
comités pour la bonne marche et la survie du système. Cette
sensibilisation doit cerner aussi des usagers capables de faire partie des
comités et qui le sont pas pour une raison ou une autre ;
- Faire des démarches auprès du
MARNDR pour obtenir le transfert de gestion prôné par ce dernier
il y a déjà une vingtaine d'années. Ce transfert de
gestion devra se faire suivant la
56
méthodologie du MARNDR dans toute sa logique, compte
tenu de la faible capacité de gestion de l'équipe dirigeante
actuelle, méthodologie qui a été élaborée
dans une perspective de prise en charge par les usagers et
développée en quatre (4) phases, quatorze (14) étapes et
trois (3) niveaux de contractualisation (Cf. annexe G) ;
- Mettre en place un dispositif pouvant
assurer la bonne circulation des informations au niveau de toute l'association
;
- Appliquer et faire respecter les statuts et
les règlements internes de l'association et faire des amendements
nécessaires quand le besoin se fait sentir ;
- Fédérer l'AIM avec les autres AI
de la région.
Sur le plan financier, il faut :
- Définir une meilleure
stratégie pouvant stimuler les usagers à payer les redevances, ou
du moins structurer le système de collecte (établir une bonne
politique de perception) des redevances et mettre en place les
mécanismes d'une bonne gestion financière se déroulant
dans la transparence. Il faut aussi prévoir à définir des
sanctions pour ceux qui ne paient pas les redevances et veiller à leurs
applications ;
- Doter l'association d'un budget de
fonctionnement ;
- Améliorer l'élaboration des
rapports annuels et par activités dans un style clair et précis
avec le maximum de détails possibles.
Sur le plan économique, il faut :
- Faciliter aux agriculteurs l'accès aux
intrants agricoles ;
- Mettre en place un système formel de
subvention et de crédit agricole permettant aux
usagers de faire face aux exigences de l'agriculture ;
- Trouver des circuits de commercialisation des
produits de récolte pour les usagers ;
- Mettre sur pied des services de stockage et de
transformation au niveau du périmètre ;
- Augmenter la capacité de l'association
dans les services de labourage.
57
BIBLIOGRAPHIE
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le régime d'irrigation des cultures. FAO. 58p.
Amilcar M. R. (1998). Proposition d'une
stratégie pour une meilleure gestion de l'eau en amont du barrage de
Torcelle. Mémoire de fin d'études. Génie Rural,
Faculté d'Agronomie et de Médecine Vétérinaire,
Damien, 62p.
Bergeron P. G. (2001). La gestion dynamique
concepts, méthodes et application, 3e édition,
Gaétan Morin éditeur, 1034p.
CICDA, DFPEA (2004). Gestion d'un réseau
d'irrigation. CICDA, DFPEA (2004). Gestion de l'eau à
la parcelle.
D'Amboise G. (1996). Le projet de recherche
en administration, un guide général à sa
présentation. Université de Laval, 122p.
Gilot L. et Ruf T. (1998).
Principes et pratiques de la distribution de l'eau dans les systèmes
gravitaires, 863 à 882p, In J. R. Tiercelin (dir) (1998). Traité
d'irrigation, édition Technique et Documentation-Lavoisier.
Hérard E. (Juin 2004). Rapport de
service civique soumis à la Direction de Formation et de
Perfectionnement des Entrepreneurs Agricoles (DFPEA) pour l'obtention du
diplôme d'Ingénieur-Agronome. Collecte de données sur le
périmètre irrigué de Maury en vue de les rendre
disponibles en cas de besoins.
Hérard E. (2005). La gestion sociale
de l'irrigation en Haïti. Mémoire présenté à
la Faculté d'Administration, Université de Sherbrooke,
Québec, Canada, 179p.
Hérard E. (2011). Notes de cours de
Gestion de Petits Périmètres Irrigués (5e
Année GNR, FAMV/UEH).
Institut Haïtien de Statistique et d'Informatique,
IHSI (2010). Inventaire de ressources et des
potentialités des communes d'Haïti.
Jean-Noël J. R. (2005). Le cadre
général du transfert de gestion : Irrigation en Haïti et
gestion des périmètres irrigués par les associations
d'irrigants, situation actuelle et perspectives. 26 à 30p, In Nader H.
(rap). Les Actes du Colloque, P-au-P, Haïti, 7p.
Laere P. E. (2003). Mémento de
l'irrigation. Bruxelles, Ingénieurs sans Frontières.
Magny E. (1995). Environnement - Développement : crises
et réponses, 284p. MARNDR (2000). Politique du MARNDR
pour l'irrigation, 20p.
58
Montès C. (2001). Pour une loi cadre
sur l'eau en Haïti. Mémoire de fin d'études. Faculté
de Droit et des Sciences Économiques.
OSTROM E. (1997). Pour des
systèmes irrigués autogérés et durables :
façonner les institutions, 1992.
Pierre S. (2002). Diagnostic et programmation
technique de la distribution de l'eau au niveau du périmètre
irrigué de Matheux (Plaine de l'Arcahaie). Mémoire de fin
d'études. Génie Rural, FAMV, Damien, 68p.
Pizarro H. (1987). Jaugeage du débit
dans l'écoulement à surface libre. IICA, 50p.
Prédin J. (2006). Analyse du
fonctionnement du périmètre irrigué de La Tombe (Commune
de Saut - d'Eau/Mirebalais) et proposition d'un plan d'aménagement
hydro-agricole du système. Mémoire de Fin d'Études.
Génie Rural, FAMV, Damien, 55p.
Volny G. (2003). Etude des
possibilités d'approvisionnement en eau potable des localités de
Janvier, Laflotte, Béké, Morissseau, Lambert, Place Maury et Gros
Morne par le captage des sources Absolue et/ou Mahotière, 102p.
Avant projet loi sur les associations d'irrigants et le
transfert de gestion du système irrigué.
ANNEXES
II
Annexe A : Grille de collecte des informations
auprès du comité directeur
Enquêteur : Date : .
Liste des participants (focus groupe)
:
Nom et prénom : Téléphone :
Sexe : Age : Fonction :
1. Quelques informations sur le
réseau
Canaux, barrage, alimentation, superficie, fonctionnement,
ouvrages
2. La gestion du système
2.1. Historique de la structure de gestion
Date ou période
Évènements
Décision
Remarques
2.2. La structure de gestion
- Organigramme
- Rôle de chaque organe, relation entre
les organes et conditions d'accès à chaque organe -
Légalité de la structure : existence de statuts,
règlements internes, accord de transfert de
gestion avec le MARNDR, autorisation de fonctionnement de la
mairie, reconnaissance
par le ministère des Affaires sociales
- Légitimité de la structure :
modalités de mise en place, date de mise en place, durée des
mandats, dates des 3 dernières élections, date des 3
dernières assemblées générales, période
prévue pour les réunions, combien de réunion au cours des
12 derniers mois, existence de procès-verbaux de réunion
- Fonctionnalité de la structure :
services offerts aux membres, existence de liste d'usagers, date
d'élaboration, perception des membres des comités par les
usagers
- Le genre : nombre de membre de
comité, nombre de femmes, nombre de femmes présidentes
III
2.3. La redevance
- Evolution au cours des 5 dernières
années
Année
|
Montant prévu
|
Montant collecté
|
- Montant actuel prévu (par carreau ou
par ha)
- Période prévue pour la
collecte de redevance
- Montant total prévu pour l'exercice
actuel
- Montant déjà
collecté
- Modalité de recouvrement (cash,
dépôt sur compte bancaire, ...)
- Existence de bordereau
- Existence de facture
2.4. La gestion financière
- Source de financement
- Existence de budget et modalité de
calcul
- Évolution du budget durant les 5
dernières années
Année
|
Montant du budget
|
Montant recouvré
|
Source de financement (montant/source)
|
- Existence de rapport financier : annuel ou par
activité (vérifier si possible)
- Le budget, le rapport financier, les
redevances sont-ils approuvés par l'AG ?
iv
2.5. La gestion administrative
- Police des eaux (nombre, modalité de
recrutement, modalité de paiement, salaire,
existence de contrat d'engagement, définition des
taches)
- Autre personnel (fonction, modalité
de recrutement, modalité de paiement, salaire,
existence de contrat, définition des taches)
- L'organisation dispose-t-elle de son propre
local ?
- Si oui : description du local, si non
où héberge l'organisation
- Comment se fait la gestion des archives
?
- Autres services offerts par l'organisation
(description, fonctionnement, pertinence)
? Crédit agricole ? Conseils techniques
? Boutique d'Intrants Agricoles (BIA) ? Stockage et
transformation
? Labourage
2.6. Entretien et maintenance du
réseau
- Type d'entretien
- Période de réalisation et
fréquence 2.7. Distribution et tour d'eau
|
- Modalité de mise en oeuvre -
Source de financement
|
- Nombre de bloc ou quartiers ou canaux
secondaires
- Description des modalités de
distribution (horaire entre les blocs ou entre les parcelles
ou absence d'horaire)
- Existence de cadastre ou de roll
d'irrigation
- Difficultés rencontrées dans la
distribution
2.8. La gestion des conflits
- Existence de conflits -
Causes des conflits - Fréquence des conflits
- Modalités de résolution
V
2.9. Assistance technique
- Existe-t-il un service technique au niveau de
l'association ?
- Existe-t-il des organismes (État ou
privé) qui apportent un appui technique ou financier aux usagers?
Nom de l'organisme
|
Type d'appui
|
Modalité de mise en oeuvre
|
Nombre de bénéficiaire
|
Montant
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3. Le système de culture et la gestion de l'eau
Espèces cultivées
No
|
Association
|
Classement
|
Calendrier cultural
Cultures
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
J
|
A
|
S
|
O
|
N
|
D
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
- Difficultés relatives au système
de culture - Propositions d'amélioration
- Difficultés liées à
l'irrigation des terres
Les problèmes globaux/défis
- Le réseau
- La gestion du système -
Le système de culture
Recommandations/propositions
vi
Annexe B : Grille de collecte des informations
auprès des comités de secteur
Enquêteur : Date : .
Secteur : . Liste des participants (focus groupe)
:
Nom et Prénom : Téléphone :
Sexe : Age : Fonction :
Est-ce que vous préparez et vérifiez la liste des
usagers et la quantité de terre qu'ils exploitent ? Y'a-t-il un
calendrier de curage et d'entretien sur votre secteur ?
Organisez-vous des réunions régulièrement
pour former et informer les usagers de votre secteur ?
Est-ce que vous veuillez à ce que les usagers de votre
secteur respectent les règlements de l'utilisation de l'eau d'irrigation
?
Inventoriez-vous les problèmes et désordres sur
votre secteur de façon régulière et recherchez les moyens
de résolution ?
Soumettez-vous régulièrement des rapports au
comité directeur sur le fonctionnement de votre secteur ?
Encouragez-vous les usagers de votre secteur en ce qui à
trait à leurs devoirs et veuillez à ce que leurs droits soient
respectés ?
Défendez-vous votre secteur auprès du comité
directeur et toute autre autorité quand le besoin se fait sentir ?
Réconciliez-vous les membres de votre secteur en cas de
conflits ?
VII
Annexe C : Grille de collecte des informations
auprès des usagers
Enquêteur : Date :
Nom et Prénom enquêté :
Téléphone :
Age : . Sexe : Secteur :
Mode de tenure : Surface :
Connaissez-vous AIM ?
Êtes-vous membre ?
Connaissez-vous le comité de votre secteur ?
Connaissez-vous les noms des membres du comité de votre
secteur ?
Êtes-vous membre du comité de votre secteur ?
Participez-vous aux assemblées générales
de l'AIM ?
Participez-vous aux assemblées de votre secteur ?
Vous cotisez ? Combien ?
Connaissez-vous le montant par carreau ?
Participez-vous aux élections du comité ?
Qu'est-ce que vous pensez du système de gestion par les
usagers ?
Existe-t-il de police des eaux ? Est-elle efficace ?
Y a-t-il assez d'eau ?
Quand il n'y en a pas assez, comment est sa répartition
(amont, milieu et aval) ?
VIII
Les tours d'eau, sont-ils bien organisés et bien
respectés ?
Existe-t-il des prises pirates ?
Quelles sont les mesures prises par l'AIM contre les vols d'eau
?
Comment est la cotisation des usagers ?
Quelles sont les mesures prises par l'AIM contre ceux qui ne
cotisent pas ?
Êtes-vous d'accord avec la gestion par les usagers ?
Désirez-vous que l'État prenne tout en charge comme
avant ?
Pensez-vous que le montant fixé par carreau suffisant ?
Disposeriez-vous à payer plus si les dépenses
étaient plus élevées (réparation des canaux par
exemple) ?
ix
Annexe D : Grille de collecte des informations
auprès du BAC et des autres institutions
Enquêteur : Date :
Nom et Prénom enquêté :
Age : . Sexe : Téléphone :
Institution : Fonction :
Pouvez-vous nous parler du périmètre irrigué
de Maury (structure, fonctionnement, organisation) ?
Existe-t-il un partenariat entre votre institution et l'AIM ?
Faites une petite historique de votre relation !
Disposez-vous des informations en rapport avec le
périmètre ?
Appuyez-vous l'AIM dans un domaine quelconque ? Si oui,
spécifiez !
Comment intervenez-vous sur le périmètre
(méthodologie) ?
Avez-vous un intérêt particulier sur le
périmètre ?
Comment voyez-vous la gestion par les usagers versus la gestion
étatique ?
Quels défis à relever ?
Quelles sont vos recommandations en ce qui à trait
à la gestion du système par les usagers ?
x
Annexe E : Compte d'exploitation
Enquêteur : Date :
Nom et Prénom enquêté :
Téléphone :
Age : Sexe : . Secteur :
Superficie : Culture(s) :
Superficie de chaque enquêté
ramenée à l'hectare et moyenne pour les différentes
cultures
Superficie : 1 ha Cultures : Haricot, Riz, Maïs,
Banane, Canne-à-Sucre
POSTE
|
Haricot
|
Riz
|
Maïs
|
Banane
|
Canne-à-Sucre
|
Qté / Unité
|
Prix unitaire (HTG)
|
Prix total (HTG)
|
Qté / Unité
|
Prix unitaire (HTG)
|
Prix total (HTG)
|
Qté / Unité
|
Prix unitaire (HTG)
|
Prix total (HTG)
|
Qté / Unité
|
Prix unitaire (HTG)
|
Prix total (HTG)
|
Qté / Unité
|
Prix unitaire (HTG)
|
Prix total (HTG)
|
DEPENSES
|
Semence
|
40 marm.
|
150
|
6,000
|
38 marm.
|
50
|
1,900
|
13 marm.
|
75
|
975
|
1,600 drageons
|
823.5
|
8,235
|
10 sak pay
|
1,000
|
1,000
|
Engrais
|
1.8 sac
|
1,000
|
1800
|
12.3 sacs
|
1,000
|
12,300
|
1.5 sac
|
1,000
|
1,500
|
12 sacs
|
1,000
|
1,200
|
-
|
-
|
-
|
Préparation / travail du sol
|
1
|
7,025
|
7,025
|
1
|
9,000
|
9,000
|
1
|
4,333
|
4,333
|
1
|
6,125
|
6,125
|
1
|
10,000
|
10,000
|
Semis/Plantation
|
1
|
2,925
|
2,925
|
1
|
8,600
|
8,600
|
1
|
3,183
|
3,183
|
1
|
3,731
|
3,731
|
Grattage / désherbage
|
1
|
3,033
|
3033
|
1
|
3,250
|
3,250
|
1
|
4,500
|
4,500
|
1
|
8,625
|
8,625
|
1
|
4,000
|
4,000
|
Aspersion
|
2
|
700
|
1,400
|
1
|
750
|
750
|
1
|
1,533
|
1,533
|
1
|
3,900
|
3,900
|
-
|
-
|
-
|
Récolte
|
1
|
2,467
|
2,467
|
1
|
8,000
|
8,000
|
1
|
3,033
|
3,033
|
1
|
550
|
550
|
1
|
-
|
-
|
Redevance
|
1
|
300
|
300
|
1
|
300
|
300
|
1
|
300
|
300
|
1
|
300
|
300
|
1
|
300
|
300
|
TOTAL DÉPENSES
|
24,950
|
44,100
|
19,357
|
32,666
|
24,300
|
PRODUCTION
|
51,056
|
14,4125
|
42,500
|
202,456
|
100,000
|
MARGE BRUTE
|
26,106
|
100,025
|
23,143
|
169,790
|
75,700
|
xi
Annexe F : Catégories de personnes
rencontrées et les dirigeants de l'AIM
1. Association Irrigants de Maury :
- Le Comité de Gestion (CG)
Identification/Ancien comité
|
Poste
|
Comité nouvellement élu
|
Jean-Robert VILCÉ
|
Président
|
Iclaire JULIENVIL
|
Médras RÉVEIL (Abandon)
|
Vice - Président
|
Mathial CÉSAR
|
Féquy ALTIDOR
|
Secrétaire Général
|
Féquy ALTIDOR
|
Widmaër CHÉRY
|
Secrétaire Adjoint
|
Jean-Robert VILCÉ
|
Jacques PHILISTIN
|
Trésorier
|
Jacques PHILISTIN
|
Mathial CÉSAR
|
Conseiller
|
Wilson CIRILUS
|
Iclaire JULIENVIL
|
Conseiller
|
Anès VILCÉ
|
Chenet JOSEPH
|
Délégué
|
Widmaër CHÉRY
|
Wilson CIRILUS
|
Délégué
|
Eliabe JULIENVIL
|
Anès VILCÉ
|
Membre
|
Chenet JOSEPH
|
Eliabe JULIENVIL
|
Membre
|
Gérard ALTIDOR
|
XII
Secteur 1
|
Identification
|
Poste
|
Edner CÉSAR
|
Président
|
Widmaër CHÉRY
|
Délégué
|
Lucina BEAUCAGE
|
Trésorière
|
Fanord SAINT-JULES
|
Secrétaire
|
Elias SAINT-LOUIS
|
Membre
|
Secteur 3
|
Identification
|
Poste
|
Jocelyn FLORVIL
|
Président
|
Jodest AUGUSTIN
|
Secrétaire Général
|
Philéron MARC
|
Trésorier
|
Anès VILCÉ
|
Délégué
|
Choisirat LOUISSAINT
|
Conseiller
|
Cantave STERLING
|
Membre
|
Marthias BOISROND
|
Membre
|
Secteur 2
|
Identification
|
Poste
|
Jean Saintanot CLERJEUNE
|
Président
|
Yves Harold SAUVEUR
|
Vice - Président
|
Mercidieu AUGUSTIN
|
Secrétaire Général
|
Orane ORASSAINT
|
Secrétaire Adjoint
|
Louissaint FRÉDERICK
|
Trésorier
|
Jean - Robert VILCÉ
|
Délégué
|
Gérard ELMILUS
|
Conseiller
|
Secteur 4
|
Identification
|
Poste
|
Mirassaint JOSEPH
|
Président
|
Fanie SAINT-FLEUR
|
Membre
|
Smith MILCENT
|
Secrétaire Général
|
Eglais TOULOUTE
|
Secrétaire Adjoint
|
Atès ELMILUS
|
Trésorier
|
Féquy ALTIDOR
|
Délégué
|
Olvert JOSEPH
|
Conseiller
|
Secteur 5
|
Identification
|
Poste
|
Never CHARLES
|
Président
|
Jean Raymond BAZILE
|
Vice - Président
|
Marc - Gérard PETITON
|
Secrétaire Général
|
Yolande TOULOUTE
|
Membre
|
Wilfort MILFLEUR
|
Trésorier
|
Chenet JOSEPH
|
Délégué
|
Rose - Marie TOULOUTE
|
Conseillère
|
Secteur 6
|
Identification
|
Poste
|
Félius CHÉRY
|
Président
|
Rosalva ESTIMÉ
|
Vice - Présidente
|
Souterlande ALCIUS
|
Secrétaire Générale
|
Cressant ANTOINE
|
Secrétaire Adjoint
|
Clairose BAZIL
|
Trésorière
|
Wilson CIRILUS
|
Délégué
|
Bertha PHILISTIN
|
Conseillère
|
- Les comités de secteur
XIII
Secteur 7
|
Identification
|
Poste
|
Belamin SERVIUS
|
Président
|
Francklyn LAURENT
|
Vice - Président
|
Gérard ALTIDORT
|
Délégué
|
Anatha DOMINIQUE
|
Trésorière
|
Molès PETITON
|
Membre
|
Remice AUGUSTIN
|
Conseiller
|
Nelson CIRIUS
|
Secrétaire
|
Secteur 8
|
Identification
|
Poste
|
Frantz VILSAINT
|
Président
|
Luc PETITON
|
Vice - Président
|
André ELIASSAINT
|
Secrétaire
|
Monique JEAN
|
Trésorière
|
Eliabe JULIENVIL
|
Délégué
|
Sylverné OVILMAR
|
Conseiller
|
Présius LECCEUS
|
Membre
|
Secteur 10
|
Identification
|
Poste
|
Kénold CHARLOUIS
|
Président
|
Petit - Homme LERANTEL
|
Secrétaire Général
|
Wesner CLÉOPHAT
|
Secrétaire Adjoint
|
Maritane VERMILUS
|
Trésorière
|
Iclaire JULIENVIL
|
Délégué
|
Petrice MILCENT
|
Conseiller
|
Thomas ELUSDORT
|
Membre
|
Secteur 9
|
Identification
|
Poste
|
Belony JULIENVIL
|
Président
|
Clescar ALTIDOR
|
Secrétaire
|
Louis LEVAINQUEUR
|
Trésorier
|
Jacques PHILISTIN
|
Délégué
|
Levoyant CLÉOPHAT
|
Conseiller
|
Jean - Robert CÉSAR
|
Conseiller
|
Alila FORMONVIL
|
Membre
|
Secteur 11
|
Identification
|
Poste
|
Sergo ANTOINE
|
Président
|
Chesnel PREVILLON
|
Vice - Président
|
Elvéus DIEUTEL
|
Secrétaire
|
Altagrace DÉRILUS
|
Trésorière
|
Marthial CÉSAR
|
Délégué
|
Jean - Robert ALBERT
|
Conseiller
|
Jalince DONATIEN
|
Membre
|
xiv
- Des usagers (au nombre de 32)
Identification
|
Wilner Dorgilles
|
Dosthène Jean - Claude
|
Oniel Monéus
|
Jacques Mathieu
|
Philistin Brunet
|
André Cléonard
|
Chavannes Josaphat
|
Anneson Gédéon
|
Beauvoir Petiton
|
Gustave Elmilus
|
Alcide Alcéus
|
Noé Hyppolite
|
Alphonse Lahens
|
Dosthène Smith
|
Formonvil Fleurène
|
Saintel Petit - Frère
|
Célestin Dénold
|
Louinord Elancieu
|
Augustin André
|
Donatien Jacob
|
Daniel Vilciné
|
Saincrisse Dort
|
Enock Vercé
|
Lionel Petidel
|
Nicolas Elsaint
|
Denis Génard
|
Philistin Sergho
|
Touyoute Almand
|
Gustave Alcidé
|
Florvil Verné
|
Jean Jules
|
Wilfranc Alcius
|
|
2. Représentants d'institutions
publiques
Noms et prénoms
|
Institution
|
Fonction
|
Denis LOUIGÈNE GENAD
|
BAC/MARNDR
|
Représentant du BAC sur le périmètre
irrigué de Maury (Technicien Agricole)
|
Prospère ANTOINE
|
Pouvoir judiciaire (Tribunal de Paix)
|
Juge de paix/Magistrat
|
Lormé GUIVENET
|
Mairie
|
Directeur
|
Jean - Rémy AZOR
|
MCC
|
Coordonnateur régional (animateur)
|
Sama SYLVAIN
|
CECI
|
Coordonnateur Départemental (Ing-Agr.)
|
Ricot AZOR
|
ODD
|
Coordonnateur général (Comptable)
|
xv
Annexe G : Méthodologie du MARNDR pour le
transfert de gestion des PI et Modèle de transfert de la gestion des SI
en Haïti
Méthodologie du MARNDR pour le transfert de
gestion des PI
xvi
Source : Hérard (2005)
xvii
Modèle de transfert de la gestion des SI en
Haïti
Source : Hérard (2005)
|