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MINISTÈRE DES ENSEIGNEMENTS BURKINA FASO
|
SECONDAIRE, SUPÉRIEUR ET DE LA
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RECHERCHE SCIENTIFIQUE Unité - Progrès -
Justice
(MESSRS)
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UNIVERSITÉ DE OUAGADOUGOU
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UNITÉ DE FORMATION ET DE
|
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RECHERCHE EN SCIENCES HUMAINES (UFR/SH)
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DÉPARTEMENT DE GÉOGRAPHIE
|
OPTION GÉOGRAPHIE RURALE
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MÉMOIRE DE MAÎTRISE
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THÈME
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LES STRATEGIES D'ADAPTATION DES
|
POPULATIONS AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
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DANS LE SAHEL BURKINABE (cas de Belgou dans
la
province du Seno)
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Présenté par sous la direction
du
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KABRE Mamadou Pr Tanga Pierre ZOUNGRANA
|
Maître de Conférences
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Année académique 2007-2008
1
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2
DEDICACE
A mon père, ma mère qui m'ont donné la vie
et appris à me
battre ;
A mes frères et soeurs ;
A CHERIF Beima ;
A la mémoire de :
ILBOUDO Hamidou et de COMPOAORE Assetou ;
A toute la famille KABRE ;
A ma fille et sa mère.
3
Avant propos
Ce mémoire s'inscrit dans le cadre des activités
du programme Sahel Sudan
Environmental REsearch
INitiative SEREIN. Il a été
réalisé grâce au soutien et aux encouragements de mes
encadreurs, parents et amis.
Qu'il me soit permis à travers cette page de les
remercier.
Je voudrais exprimer ma sincère reconnaissance aux
enseignants du Département de
Géographie pour la formation que j'ai reçue
durant mon cursus universitaire. Ma reconnaissance va en particulier au Pr
Tanga Pierre ZOUNGRANA, mon directeur de mémoire et au docteur Lassane
YAMEOGO, mon maître de stage. La compréhension et l'attention
qu'ils ont portées à mon égard en dépit de leurs
multiples tâches m'ont beaucoup aidé dans la rédaction de
ce mémoire. Leurs soutiens moraux, matériels et financiers ont
été d'une importance capitale pour la réalisation de ce
travail.
J'exprime mes remerciements à :
-Madame REENBERG pour son soutien financier et matériel
qui m'a permis de
travailler dans de bonnes conditions ;
-Mon ami Jonas NIELSEN depuis le Danemark qui m'a
également soutenu
financièrement et matériellement ;
-Tous les stagiaires du laboratoire GEO-CFID ;
-Toute la population de Belgou pour leur disponibilité
à notre égard ;
-OUATTARA Ibrahim mon aîné avec qui j'ai
travaillé dans le cadre de cette étude ;
-Tous mes frères et amis, pour le soutien permanent ;
-Monsieur KABORE Remi, mon tuteur de Koudougou ;
-Mes frères SANKARA Inoussa, NAKOULMA Ousseni, et NAKOULMA
Hamidou
avec qui j'ai pu vérifier l'adage mooré qui dit
« Souvent une bonne amitié vaut
mieux qu'une parenté... » ;
-Toute la famille NAKOULMA plus particulièrement à
NAKOULMA Souleymane ;
-La famille ZONGO à Tampouy ;
-L'association des étudiants, élèves et
anciens élèves de Kombissiri (ADEEK).
Ma reconnaissance va également à ma chérie
pour la compréhension dont elle a fait preuve
durant mes années d'absence à ses
côtés.
4
SOMMAIRE
DEDICACE 2
Avant propos 3
SOMMAIRE 4
SIGLES ET ABREVIATIONS 6
INTRODUCTION GENERALE 7
PREMIERE PARTIE LE CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN 18
CHAPITRE I: LE MILIEU PHYSIQUE ET HUMAIN
1.1 - Le cadre physique 18
1.2-Le milieu humain 24
CHAPITRE II : LES ACTIVITÉS SOCIO-ÉCONOMIQUES 29
2.1 - L'agriculture 29
2.2 - L'élevage 31
2.3 - L'orpaillage 32
2.4 - Le commerce 33
2.5 - Les autres activites 34
Conclusion partielle 36
DEUXIEME PARTIE LA PERCEPTION PAYSANNE ET LES STRATEGIES
D'ADAPTATION
AU CHANGEMENT CLIMATIQUE 37
CHAPITRE III LE CHANGEMENT ET LA VARIABILITE CLIMATIQUES
SELON LES
POPULATIONS 38
3.1 - La representation paysanne de la variabilite et du
changement climatique 38
3.2 - L'analyse de quelques parametres climatiques 42
3.3 - La perception paysanne des causes et des
conséquences 55
CHAPITRE IV : LES STRATÉGIES D'ADAPTATION AU CHANGEMENT
CLIMATIQUE 68
4.1 - Les stratégies de limitation des effets negatifs du
risque 68
4.2 - Les stratégies de lutte contre les causes de risque
76
4.3 - Les stratégies de contournement 82
Conclusion partielle 85
CONCLUSION GÉNÉRALE 86
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 87
ANNEXES 92
TABLE DES MATIERES 107
RESUME
5
Le changement climatique est un phénomène
d'envergure mondiale. Il affecte plus les pays en voie de développement
notamment du Sahel dont l'économie dépend de l'agriculture et de
l'élevage qui sont aussi tributaires des conditions climatiques. Pour
faire face aux caprices du climat, les populations développent des
stratégies d'adaptation.
La présente étude s'est donc
intéressée aux stratégies développées par
les populations du village de Belgou, situé à une quarantaine de
kilomètres de Dori. Il en ressort que les populations
appréhendent le phénomène du changement climatique
à travers la manifestation de certains paramètres climatiques.
Aussi pour assurer leur survie, pratiquent-elles des stratégies
d'adaptation endogènes et adhèrent souvent aux nouvelles
stratégies que leur proposent les structures étatiques, les ONG,
les projets et programmes.
Mots clés : Burkina Faso, Sahel, Dori,
Belgou, changement climatique, perception paysanne stratégies
d'adaptation,
6
SIGLES ET ABREVIATIONS
BNDT : Base Nationale de
Données Topographique
BDOT : Base de
Données sur l'Occupation des
Terres
CCNUCC : Convention Cadre
des Nations Unies sur le
Changement Climatique
CES /DRS : Conservation de
l'Eau et des Sols /
Défense et Restauration des
Sols
CILSS : Comité Inter-
Etats de Lutte contre la Sécheresse
dans le Sahel
CIVGT : Commission Inter-
Villageoise de Gestion des
Terroirs
CONASUR : Comité
National de Secours
d'Urgence
CVD : Conseil Villageois de
Développement
CVGT : Commission
Villageoise de Gestion des
Terroirs
ENRECA: Enhancement of
REsearch Capacities in Developping
Countries
GEO-CFID : Centre de
Formation et d'Investigations
Géographiques pour le
Développement
GIEC : Groupe
Intergouvernemental d'Experts sur
l'évolution du Climat
GPS : Global Positioning
System
IGB : Institut
Géographique du Burkina
INSD : Institut National de
la Statistique et de la Démographie
OCDE : Organisation de
Coopération et de Développement
Economique
OMM : Organisation de
Météorologie Mondiale
ONG : Organisation Non
Gouvernementale
ONU : Organisation des
Nations Unies
OSS : Observatoire du Sahara
et du Sahel
PANA : Programme d'Action
National d'Adaptation à la
variabilité et aux
changements climatiques
PGRN/SY : Projet de Gestion
des Ressources Naturelles dans le
Séno et le Yagha
PLCE : Programme de Lutte
Contre l'Ensablement dans le bassin du
fleuve
Niger
PSB/DANIDA : Programme Sahel
Burkinabé, financement danois
SEREIN : Sahel Sudan
Environmental REsearch
INitiative
SPAI : Sous-Produits
Agro-Industriels
UICN : Union Internationale pour la
Conservation de la Nature
UNSO : Bureau des Nations Unies pour la
région soudano-sahélienne
7
INTRODUCTION GENERALE
Les activités humaines (transports, industries,
agriculture) exercent des pressions de tous genres sur l'environnement, causant
ainsi l'augmentation très rapide de la concentration des gaz à
effet de serre dans l'atmosphère et autres types de nuisances. L'une des
conséquences principales est le changement climatique qui affecte la
planète entière. Il en découle des sécheresses
récurrentes, des canicules, la montée du niveau de la mer, des
inondations, les raz de marée, etc.
Face à ces multiples catastrophes naturelles qui
menacent les sociétés humaines et les écosystèmes,
de nombreux spécialistes du domaine ont attiré l'attention de la
communauté internationale. A cet effet, plusieurs rencontres
internationales ont été organisées et ont abouti à
la signature du protocole de Kyoto (Japon) en décembre 1997. Ce
protocole, entré en vigueur le 16 février 2005, engage
juridiquement les 38 pays industrialisés signataires à
réduire de 5,2% leurs émissions de gaz à effet de
serre.
L'Afrique, bien que produisant peu de gaz à effet de
serre (environ 2% des émissions globales, UICN, 2002) est l'un des
continents les plus exposés au changement climatique. En effet, dans la
plupart des pays africains, la majorité des personnes dépendent
directement des ressources naturelles. Les populations sont alors
particulièrement vulnérables aux aléas climatiques.
Les effets du changement climatique, selon les
prévisions des experts, se traduiront par l'extension des zones arides
et une variabilité accrue des précipitations. Leurs
manifestations sont déjà perceptibles en Afrique
sahélienne. En effet, les conditions climatiques de cette partie de
l'Afrique ont connu des variations chroniques et de grande ampleur surtout
depuis le début des années 1970. Ces variations ont
entraîné entre autres :
- la baisse de la pluviométrie moyenne de 15 à
30% environ selon les pays et le glissement des isohyètes d'environ 200
km vers le sud (Lebel et al, 1999) ;
- des crues dévastatrices des barrages de Kainji, de
Jebba et de Shirro au Nigeria en septembre 1999 qui ont occasionné la
destruction de 60 villages, la mort de dizaines de personnes et ont fait
près de 80 000 personnes sans abris, détruit 100 000 hectares de
champs de riz, de mil et de blé. (Lebel et al) ;
- en janvier 2002, des pluies diluviennes accompagnées
d'une vague de froid hors saison se sont abattues sur le nord du
Sénégal et le sud de la Mauritanie, causant la perte de plus
de
5 000 bovins et 500 000 petits ruminants, plus de 20 000
habitations détruites et plus de 30 morts dans l'immédiat sans
compter les cas de suicide survenus ultérieurement (ONU, 2002).
8
- des sécheresses et leur récurrence sont
devenues la norme. Celles des années 1973 et 1983 ont ému le
monde entier et ont été à l'origine de famines, de morts
de plusieurs personnes, d'animaux et ont entrainé le déplacement
des milliers de gens, etc.
Face à cette situation, de nombreuses initiatives ont
été menées au plan régional et ont abouti à
la création de nombreux organismes sous régionaux dont le plus
important est le Comité Permanent Inter-Etats de lutte contre la
Sécheresse dans le Sahel (CILSS). Créé en 1973, le CILSS
regroupe neuf pays : Cap-Vert, Gambie, Guinée-Bissau, Mauritanie, Mali,
Niger, Tchad, Sénégal, Burkina Faso (UICN, 2004) et vise
l'autosuffisance alimentaire, une meilleure gestion des ressources naturelles
et la réduction de la pauvreté. Le CILSS a son siège
à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso, pays dont la partie nord est
plus exposée aux effets du changement climatique.
9
I -LA PROBLEMATIQUE
Le Burkina Faso fait parti des pays sahéliens les plus
vulnérables au changement climatique. Les conséquences
désastreuses enregistrées ces trente dernières
années en sont des illustrations. Ainsi selon Grouziz M. (1986), il y a
eu déplacement vers le sud des isohyètes 500 et 900 mm au cours
des années 1970-1984, ce qui a entraîné en 1984 un
déficit pluviométrique dans tout le pays. Ces déficits
sont à l'origine des mauvaises performances agricoles et
entraînent souvent des sécheresses avec leur corollaire de famines
(1974, 1984, etc.). Le changement climatique au Burkina Faso est aussi à
l'origine de la dégradation des ressources naturelles et selon Ouedraogo
B. Lédéa (1998), « le Yatenga est passé d'un climat
soudano-sahélien (dominance soudanienne) à un climat
sahélien ». Au Burkina Faso, la péjoration climatique pousse
souvent certaines populations du nord du pays à emprunter le chemin de
l'émigration à destination de pays voisins notamment la
Côte d'ivoire. Ces migrations sont souvent définitives ; c'est le
cas de certains Peuhl du Djelgodji partis se réfugier en Côte
d'Ivoire suite aux sécheresses de 1974 (Gonin. P., 2002). Les
inondations sont également d'actualité au Burkina; les plus
récentes sont celles de juin 2008 qui ont occasionné la
destruction d'infrastructures routières et fait de centaine de personnes
sans abris. Au plan local, le Burkina à l'instar des autres pays
sahéliens a opté pour des mesures d'adaptation. Ainsi plusieurs
départements ministériels ont été impliqués
dans la prévention et la quête de solutions aux problèmes
engendrés par le changement climatique. Cela a amené les
autorités à engager les « trois luttes »: les feux de
brousse, la coupe abusive du bois et la divagation des animaux. Les
départements ministériels à travers les projets et
programmes soutiennent les populations à la base.
En plus de ces soutiens de l'Etat, les paysans
sahéliens élaborent des systèmes de gestion de leur
espace. Ils développent donc des stratégies d'adaptation. Selon
BOSCO.P.M. et al. (1977) on a deux grandes catégories de
stratégies : les stratégies défensives et les
stratégies offensives.
C'est pour mieux connaître les impacts du changement
climatique et les stratégies que développent les populations pour
y faire face que nous avons initié cette étude sur les
stratégies d'adaptation au changement climatique des populations
sahéliennes, en nous appuyant sur le cas du village de Belgou, dans la
province du Séno.
Des études ont été menées au Sahel
sur le phénomène du changement climatique. Afin de mieux cerner
et bien orienter notre étude, nous nous sommes intéressés
à quelques
10
documents d'intérêt. Ainsi Howar D. (1980) a
retracé l'évolution du climat mondial et a présenté
les techniques dont disposent les spécialistes pour la reconstituer. La
vulnérabilité de la société moderne aux variations
du climat et celle du climat à l'action de cette société
ont été également abordés par l'auteur.
Le CILLS (1992) présente les différentes
stratégies fondamentales de la lutte contre la sécheresse
adoptée par ses Etats membres. De même, il fait un rappel des
orientations retenues à Ségou et des différentes
recommandations en matière de politique de population, de production
céréalière et des espaces régionaux. L'exploitation
de ce document a permis de comprendre les stratégies
élaborées par les spécialistes face au changement
climatique
Pour Phil Bradley (1997) « Chaque système social,
selon les traits qui le caractérisent rencontre des problèmes qui
lui sont propres et leur trouve des solutions originales ». Les paysans de
Belgou, en dépit de nombreux problèmes liés au changement
climatique qu'ils rencontrent depuis plusieurs décennies,
développent des stratégies d'adaptation à leur milieu. Il
serait donc intéressant de chercher à comprendre ces
stratégies locales.
Grandi J. C. (1998) a fourni des informations sur les
différents changements intervenus dans les systèmes de production
agricole durant les deux dernières décennies en Afrique de
l'ouest. Il a fait cas des causes du changement climatique et a proposé
des solutions pour une meilleure gestion des ressources naturelles au Sahel.
Bolwig S. (1998) fait ressortir les dynamiques d'usage de la
terre et la productivité de la main-d'oeuvre à Belgou, notre site
d'étude. L'auteur examine comment, au niveau des ménages et du
village, les changements dans les conditions de ressources naturelles, des
pratiques agricoles et des modèles d'usage de la terre ont
affecté la terre et la productivité de la main-d'oeuvre. Il passe
en revue l'organisation sociale du village, les contraintes édaphiques
et environnementales auxquelles les populations de Belgou sont
confrontées.
Sedogo P. M., et al., (1999) dans leur étude traitent
de la contribution des femmes dans le développement économique et
social au Sahel. Ils se sont également intéressés aux
organisations féminines menant des activités non directement
liées aux ressources naturelles mais dont les retombées
concourent à une meilleure gestion des ressources naturelles.
Lompo O. (2003) a mené une étude dans trois
terroirs sahéliens du Burkina : Oursi, Mani et Katchari. L'étude
fait ressortir les stratégies et les techniques traditionnelles de
récupération des terres dégradées. L'auteur conclut
que les méthodes traditionnelles malgré leur efficacité ne
sont pas durables.
11
Niasse M., Afouda A., Amani A. (2004) avant d'aborder la
question des stratégies régionales de préparation et
d'adaptation, font un tour d'horizon des caractéristiques
environnementales de l'Afrique de l'ouest. Ils relatent les changements
climatiques intervenus dans le passé et en cours. De même, ils
évoquent les conséquences que pourrait engendrer le changement
climatique actuel. De ce constat, ils concluent que la région ouest
africaine est la plus vulnérable à la variabilité et au
changement climatique. C'est ce qui justifie d'ailleurs la
nécessité de l'élaboration de la stratégie
régionale. De ce fait, ils définissent quatre objectifs
stratégiques qui serviront de pilier à la mise en place de la
stratégie régionale. Ce sont :
-l'amélioration et le partage des bases de connaissance
et d'information scientifiques d'aide à la prise de décision ;
-la promotion des principes de la gestion
intégrée des ressources en eau (GIRE) et l'approche
écosystème dans la gestion des ressources en eau et des zones
humides continentales et côtières ;
-l'identification, la promotion et la diffusion des
technologies, techniques et mesures appropriées d'adaptation ;
- la mise en place d'un cadre de concertation au niveau
régional.
Tous ces ouvrages abordent le changement climatique sur de grands
ensembles
géographiques (continents, sous-régions ou
pays). Cependant pour ce qui est des études sur une petite entité
géographique, les études antérieures n'ont fait que
l'état des lieux, c'est le cas du village de Belgou. Notre étude,
se veut alors une contribution à la connaissance des
réalités en matière de stratégies locales
développées par les populations pour faire face au changement
climatique. Cette thématique suscite beaucoup d'interrogations :
- Comment les paysans sahéliens perçoivent-ils le
changement climatique ?
- Quelles sont, selon eux, les causes et les
conséquences du changement climatique sur leurs activités
agricoles et pastorales ?
- Quelles sont les techniques développées pour
faire face aux aléas climatiques ?
I-1 Les objectifs de l'étude
L'objectif principal de cette étude est
d'appréhender les stratégies locales développées
par les populations de Belgou pour faire face au changement climatique. De
manière spécifique, l'étude contribuera à :
- décrire la perception et les causes du changement
climatique selon les paysans ;
12
- identifier les conséquences du changement climatique sur
les activités agricoles et pastorales ;
- répertorier les techniques culturales et pastorales
développées par les habitants de Belgou pour faire face aux
contraintes du changement climatique.
De ces objectifs, les hypothèses suivantes ont
été émises :
I-2 Les hypothèses de l'étude
Face aux effets du changement climatique, les populations de
Belgou élaborent des stratégies de contournement des risques, de
limitation des effets négatifs des risques et de lutte contre les causes
de risque.
De cette hypothèse principale découlent les
hypothèses spécifiques suivantes :
- les paysans de Belgou perçoivent le changement
climatique à travers la baisse de la pluviométrie et pensent que
c'est de la fatalité ;
- le changement climatique précarise les activités
agricoles et pastorales ;
- pour faire face au changement climatique, les paysans de Belgou
pratiquent les méthodes DRS / CES, l'embouche, la transhumance et le
nomadisme.
Afin de rendre le travail compréhensible, il est important
d'expliquer certains concepts et de présenter l'approche
méthodologique utilisée.
II- LA DEFINITION DES CONCEPTS
Ce passage clarifie certains concepts clés. La maitrise
de ces notions facilitera la compréhension du travail.
-Le climat est selon Julius HANN (1882)
«l'ensemble des phénomènes météorologiques qui
caractérisent l'état moyen de l'atmosphère en un point de
la surface terrestre» et Max SORRE le redéfinit en 1943 comme
«la série des états de l'atmosphère au-dessus d'un
lieu dans leur succession habituelle»
Les définitions de la variabilité
climatique et du changement climatique sont l'oeuvre de la Convention
Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC) et du Groupe
Intergouvernemental d'experts sur l'évolution du Climat (GIEC).
- la variabilité climatique est la
variation naturelle intra et interannuelle du climat.
13
- le changement climatique selon la CCNUCC se
réfère à un changement dû à l'activité
humaine directe ou indirecte, activité altérant la composition de
l'atmosphère globale et qui vient s'ajouter à la
variabilité naturelle observée sur une échelle de temps
comparable.
Pour le GIEC Le changement climatique se réfère
à une variation statistiquement significative dans l'état moyen
du climat ou dans sa variabilité, variation persistant sur une longue
période de temps (décade ou plus). Le changement climatique peut
être dû aux processus naturels internes ou à des
forçages exogènes ou à de changements
anthropogéniques persistants dans l'atmosphère ou dans les usages
du sol.
- la variabilité et le changement
climatique: étant donné la difficulté d'isoler
les effets du changement climatique de ceux de la variabilité naturelle
du climat, le concept « variabilité et changement climatique »
doit être compris comme la modification ou variation du climat, qu'elle
soit naturelle ou due à des facteurs d'origine anthropique.
- la perception peut être
définie comme l'action de saisir, de comprendre, de se
représenter ou d'interpréter des phénomènes ou
réalités par les sens et/ou par l'esprit (Ouattara K., 1997-1998
cité par Temsembedo S., 2007). La perception paysanne du changement
climatique s'entend donc comme la vision ou l'interprétation de ce
phénomène par les populations.
- l'adaptation se réfère
à tout ajustement dans les systèmes naturels ou dans les
activités humaines, en réponse aux impacts du changement
climatique réels ou prévus ; ajustement permettant d'en
atténuer les effets néfastes ou d'en exploiter les
opportunités. L'adaptation permet de réduire la
vulnérabilité au changement climatique du système ou du
secteur considéré ; elle est anticipative quand l'ajustement se
produit avant les impacts initiaux. Par contre, elle est réactionnelle
lorsque la conception et la mise en oeuvre de l'ajustement s'inscrivent en
réponse aux impacts initiaux.
III- L'APPROCHE METHODOLOGIQUE
Pour tester les hypothèses formulées, nous avons
adopté une méthodologie qui s'articule autour des points suivants
: le choix du site, l'échantillonnage spatial et démographique,
la collecte et traitement des données.
III-1 Le choix du site d'étude
Des études au Sahel ont été menées
depuis plusieurs années par le Projet ENRECA en collaboration avec le
programme SEREIN. C'est dans le cadre de la réactualisation d'une
14
étude menée dans la zone que ce travail a
été initié. Sur trois sites proposés à
savoir Yomboli et Bidi dans l'Oudalan et Belgou dans le Seno, notre choix s'est
porté sur le dernier pour deux raisons principales.
Premièrement, Belgou a été choisi pour sa
situation géographique, car il est facilement accessible par rapport aux
deux premiers.
Deuxièmement, Belgou souffre particulièrement
des méfaits du changement climatique. Selon Bolwig S. (1998) tous les
champs du village ont été déplacés à deux
reprises. Le premier déplacement s'est effectué aux environs de
1930 et le second vers 1975. Le même auteur mentionne qu'au niveau de
l'alimentation, le sorgho qui ne faisait pas partie des habitudes alimentaires
des habitants est devenu la principale culture céréalière.
Ces changements constatés au niveau des champs de culture, des habitudes
alimentaires ont aussi guidé le choix de cette localité.
III-2 Les populations cibles et les méthodes
d'enquête
Afin de recueillir des informations utiles relatives à
l'étude, des acteurs ont été ciblés : - Les
informations relatives aux activités agricoles et pastorales ont
été recueillies auprès des chefs de ménage.
- les responsables des services techniques de l'agriculture,
de l'élevage, des projets et programmes ont été
interrogés car ce sont les premiers acteurs de l'encadrement technique
des paysans.
- les responsables coutumiers, garants des traditions ont
aussi été retenus. Ils nous ont renseignés sur certains
aspects culturels du village.
Afin de voir et d'apprécier certaines
réalités, nous avons effectué des sorties dans les champs
de certains paysans, dans le quartier tchadi où se trouvent les enclos
de parcage des animaux en saison hivernale. De même, nous nous sommes
rendu sur le site d'orpaillage situé au pied de la colline «
Sokadji ». Le lieu de traversée à pirogue
situé entre Belgou et Kargonouol a aussi été
visité.
Toutes les informations ont été recueillies
à l'aide de questionnaires et de guides d'entretien qui ont
été administrés soit individuellement, soit en groupe.
Certaines données quantitatives (levé des champs, des
jachères, positionnement des habitats, d'infrastructures sociales...)
ont été recueillies à l'aide du Global Positioning System
(GPS).
15
III-3 L'échantillonnage
L'échantillonnage s'est fait au hasard. Ainsi nous
avons recueilli l'avis de 50 chefs de ménage sur un total de 150. Ces
ménages comprennent 45 agriculteurs, 4 éleveurs et 1 forgeron.
III-4 Le traitement des données
Les données recueillies ont été
analysées à l'ordinateur. Pour cela, nous avons utilisé
les logiciels suivants :
-«WORD» pour le traitement de texte (saisie, mise en
forme),
-«EXCEL» pour le traitement statistique
élémentaire et les graphiques (courbes, histogrammes, diagrammes
et cercles proportionnels).
-«ARC VIEW» pour le transfert et la
numérisation des données GPS; celles-ci ont permis la
réalisation des documents cartographiques.
La phase de collecte des données a connu quelques
difficultés inhérentes à toute activité de
recherche en milieu rural. La principale reste liée à
l'administration du questionnaire. En effet, notre sortie sur le terrain a
coïncidé avec la période des travaux champêtres. Il a
donc été difficile de trouver les paysans pour l'administration
du questionnaire. Nous avons été quelquefois obligés de
les retrouver dans les champs. Aussi, certaines enquêtes ont
été réalisées la nuit. En dépit de ces
problèmes nous avons pu accéder à une masse suffisante de
données qui nous ont permis d'organiser notre travail autour de deux
grandes parties.
La première partie qui est composée de deux
chapitres décrit dans un premier temps le cadre physique et humain et
dans un second temps les caractéristiques des activités
socio-économiques.
La seconde partie est constituée également de
deux chapitres. Le premier traite la question de la perception paysanne du
changement et de la variabilité climatique et le second fait cas des
stratégies d'adaptation au changement climatique.
PREMIERE PARTIE
PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE D'ETUDE
|
16
Belgou est l'un des treize villages de la commune rurale de
Falangountou située à une quarantaine de kilomètres de
Dori, province du Seno. Le village est limité à l'est par
Ekoué, au sud par Ilwalel, au sud-est par kargonouol et au nord-est par
Falangountou (cf carte de situation).
Cette première partie du travail comporte deux
chapitres. Le chapitre un présente le cadre physique et humain de la
zone d'étude. Le second chapitre aborde les caractéristiques des
activités socio-économiques.
17
Carte 1 : Localisation du département de
Falagountou
Source : BNDT 2005 de l'IGB KABRE M. décembre 2008
Carte 2 : Localisation du site d'étude
Source : BNDT 2005 de l'IGB KABRE M. décembre 2008
18
CHAPITRE I :
LE CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN
L'organisation du terroir d'une société
dépend de plusieurs facteurs liés à l'influence du milieu
physique et humain. Selon S. A. Hien, pour mieux saisir les transformations et
les modifications qui s'y opèrent, il faut connaitre non seulement
l'environnement écologique, mais aussi les hommes, leurs systèmes
de vie et les contraintes naturelles auxquelles ils sont soumis. Ce chapitre
traite alors des traits spécifiques des milieux physique et humain de la
zone d'étude.
1.1 - LE CADRE PHYSIQUE
L'étude du cadre physique concerne le climat, la
pluviométrie, la température, les vents, l'hydrographie, le
couvert végétal, les sols, le relief, et la structure
géologique.
1.1.1 - Le climat
Le Burkina Faso a un climat tropical sec de type soudanien
à deux saisons contrastées. En effet on a au Burkina Faso
l'alternance d'une saison humide qui part de Juin à Septembre et d'une
saison sèche qui va de Novembre à Avril. L'alternance de ces deux
types de saison est sous l'influence de la convergence intertropicale (CIT). La
CIT conditionne donc le climat du Burkina partant celui de Belgou.
En l'absence de données climatiques sur le site de
Belgou, nous avons utilisé pour notre étude, les données
de la station synoptique de Dori située à une quarantaine de
kilomètre de Belgou. C'est la station la plus proche en latitude de
notre site.
1.1.1.1 - La pluviométrie
La pluviométrie au Sahel est marquée par une
forte irrégularité spatio-temporelle et une grande
variabilité tant annuelle qu'interannuelle (graphique 1). Cette
variabilité concerne aussi le nombre de jours de pluie (graphique 2).
Les totaux annuels pluviométriques varient entre 200 et 600 mm. Les
fortes précipitations sont enregistrées à partir du mois
de juillet et se poursuivent jusqu'en septembre avec les maxima observés
en août. Pour ces dix dernières années (1996-2006), la
pluviométrie annuelle la plus élevée à
été enregistrée en 2003 avec 753,2 mm et la plus faible en
2004 avec 310,7 mm soit un écart absolu de 442,5mm.
19
Le nombre de jours de pluie le plus élevé les
mêmes dernières dix années a été
enregistré en 2003 avec 56 jours de pluie tandis que celui le plus bas
(37 jours) a été enregistré en 2004 et 2006.
La tendance générale de la pluviométrie
et le nombre de jours de pluie est à la baise comme l'indiquent les
droites de tendance des courbes (graphique 1 et 2), donc à
l'assèchement.
Graphique 1 Variation interannuelle des
précipitations (1955-2006)
Source : Direction Générale de
Météorologie (2007)
Graphique 2 : Variation interannuelle du nombre de jours
de pluie (1955-2006)
Source : Direction Générale de
Météorologie (2007)
20
1.1.1.2 - La température
Les grandes variations thermiques donnent lieu à deux
périodes chaudes et deux périodes fraiches. La première
période fraîche va de décembre à février et
la seconde de juillet à août. Les températures les plus
bases se situent en décembre et en janvier. Les moyennes mensuelles y
atteignent 23°C.
Les périodes allant de mars à juin et d'octobre
à novembre sont les périodes les plus chaudes. Les
températures les plus élevées de l'année sont
enregistrées généralement pendant les mois d'avril et de
mai. La moyenne mensuelle à ces périodes varie entre 32°C et
35°C. Dans l'ensemble, on peut dire que les températures à
Dori sont relativement élevées en raison du minimum
élevé.
La tendance générale de la température
à Dori est à la hausse comme l'indique la figure ci -dessous. De
cette courbe, on remarque que 2004 à été l'année la
plus chaude durant cette dernière décennie.
Graphique 3 : Variation interannuelle de la
température (1955 à 2006)
Source : Direction Générale de la
Météorologie (2007)
21
1.1.1.3 - les vents
Les vents qui soufflent sur la zone d'étude sont de
deux types : Les vents continentaux et ceux océaniques.
- les vents continentaux de secteur nord-est à
est-nord-est qui sont dominés par l'harmattan, vent très
desséchant et chargé de poussière. Ces vents soufflent en
février-mars.
- les vents du sud et du sud-ouest, provenant de l'Atlantique.
Ils sont chargés d'humidité susceptibles d'apporter des pluies et
soufflent à partir de mai-juin. Ce sont des vents violents
précédant généralement les orages.
On remarque enfin des vents calmes, juste avant la saison des
pluies en avril et immédiatement après l'hivernage en octobre.
La tendance générale de la vitesse des vents
décrite par la courbe inter-annuelle de la vitesse des vents (figure 5)
montre une baisse. De même, on constate que durant ces dix
dernières années la vitesse annuelle des vents n'a pas
excédé 1,5 m/s sauf en 2001 ou on a enregistré 1,6 m/s.
Graphique 4 : Variation interannuelle de la vitesse du
vent (1961 à 2005)
Source : Direction Générale de la
Météo (2007)
22
1.1.2 - L'hydrographie
Un seul cours d'eau (affluent du Gourwol) borde
l'extrême nord du village. Il coule du sud-ouest vers le nord-est et
constitue une frontière naturelle entre Belgou et Kargonouol. Ce cours
d'eau joue un rôle important dans les activités du village. En
période hivernale, il est exploité par les piroguiers qui en
assurent la traversée moyennant le payement d'une somme de 50 à
100 F CFA par personne pour les hommes et de 250 à 1 500 F CFA par
tête de bétail et les bagages.
En saison sèche des puisards sont creusés dans
le lit du cours d'eau pour assurer l'abreuvement des animaux.
1.1.3 - Le couvert végétal
Trochain cité par Drabo O. (1998) définit le
type de végétation ou formation végétale comme "des
grands ensembles végétaux qui imposent au paysage une physionomie
particulière parce qu'ils résultent de l'accumulation
d'espèces végétales, pouvant être
spécifiquement variées, mais appartenant, en grande
majorité à une forme biologique (arbre, arbuste, herbacée)
qui est ainsi dominante." De cette définition, on constate que la steppe
est la végétation dominante du village. On y distingue :
- une steppe arbustive épineuse dominée par
Acacia radiana, Acacia seyal, Acacia senegal, Balanites aegyptiaca.
- une steppe herbacée, très abondante pendant
l'hivernage et rare pendant la saison sèche. On y rencontre
schoenefeldia gracilis, Panicum laetum, Cacia tora, Zornia
glocidiata
- une forêt galerie dégradée
constituée de Diospyros mespiliformis, Piliostigma reticulatum,
Mitragina inernis, Anogeinus leiocarpus, Acacia pennata et Acacia
nilotica.
Les abords de la rivière présentent un aspect de
forêt avec des arbres plus serrés.
1.1.4 - Les sols
Les sols sont sous la dépendance des climats actuels et
anciens, mais aussi du modelé et des matériaux sur lesquels ils
se sont formés. Ainsi, selon l'étude de diagnostic conjoint et de
planification participative du PLCE1 on rencontre à Belgou
quatre, grands types de sols :
1 Programme de Lutte contre l'Ensablement dans le
Bassin du Niger
23
- les sols gravillonnaires au sud du village : ils sont
caractéristiques des zones de glacis. Riches en nodules ferrugineuses
issues du démantèlement des cuirasses, ils présentent une
texture grossière et supportent une maigre végétation
arbustive.
- les sols argilo-limoneux dans la zone pastorale et agricole
occupent le bas glacis.
- les sols sableux dans la zone agricole et les habitations
ont une texture sableuse en surface et sablo-argileuse en profondeur et Selon
Guinko.S et Bandre E. (1991), ces sols ont un régime hydrique
particulier (blocage de l'infiltration en profondeur, et installation d'une
nappe temporaire favorisant l'alimentation du système racinaire), ce qui
explique alors le choix des agriculteurs pour ce type de sol.
- les sols argileux occupent le bas fond et Selon Guinko.S et
Bandre E. (1991) ce sont des sols développés sur matériaux
d'altération récente issus des roches du socle ; ils sont
chimiquement riches, mais difficiles à travailler. Aussi leur pouvoir
d'infiltration limité les expose à une érosion hydrique et
éolienne sévère lorsque le couvert végétal
est dégradé.
A l'exception des sols gravillonnaires, l'ensemble des sols
est exploité pour l'agriculture et le pastoralisme. Ainsi ils sont
fortement utilisés et sont par conséquent exposés au
phénomène d'érosion hydrique et éolienne.
L'agriculture exploite généralement ces sols pour la culture du
petit mil et du sorgho mais les agriculteurs préfèrent plus les
sols sableux pour la culture du petit mil.
1.1.5- La structure géologique
La structure géologique du Sahel burkinabè est
constituée de deux grands ensembles : le socle précambrien et la
couverture sédimentaire.
Selon le ministère de l'économie et du
développement, dans l'Atlas du Burkina (Juin 2006), le Burkina Faso fait
partie du craton Ouest africain et est constitué à plus de 80% de
sa superficie par des formations cristallines archéennes du
précambrien C et D. Les deux formations sont constituées de
massifs granito-gneissiques, des leptynites et migmatites leptynitiques, de
migmatites à biotite de granites indifférenciés, de
diorites, de quartz, de grés des roches plutonique. Sur notre site
d'étude, on a constaté les modelés issus des roches
métamorphiques et cristallines que sont respectivement la chaîne
de collines birimiennes (métagabro, granito-gneiss) au sud et
l'inselberg de quartzites à l'est du village. Elles sont respectivement
appelées « Sokadji » et « Têfarê
» par la population.
La couverture sédimentaire de la zone du Sahel est
faite de formations récentes qui regroupent des sédiments
continentaux du Quaternaire et des cuirasses ferrugineuses. L'induration des
concrétions ferrugineuses ou manganésifères à la
faveur de l'érosion
24
différentielle, a entraîné la mise en
place de plusieurs témoins de cuirasse disséminés sur le
terroir d'étude.
Les cordons dunaires et les placages sableux éoliens
sont les formations qui caractérisent les sédiments du
Quaternaire. Les dunes, généralement fixes, ont une orientation
est-ouest. Mais elles peuvent se raviver sous l'effet de certains facteurs
climatiques et anthropiques. De ce fait, on a remarqué à Belgou
la présence de dunes fixes localisées sur les glacis.
Le milieu physique présente une diversité au
niveau de ses composantes. Les sols sont en général pauvres et
sont recouverts d'une végétation de steppe. La
pluviométrie se caractérise par une irrégularité
spatio-temporelle et une mauvaise répartition. Les vents et les
températures même s'ils sont périodiques, connaissent
également des fluctuations. Toutes ces fluctuations ont des
conséquences sur le milieu. Dans ce milieu physique ainsi décrit
vit une société depuis prés d'un siècle. Cette
société, en fonction des problèmes qu'elle rencontre, de
son histoire, de ses expériences et de son niveau de connaissance, s'y
adapte. Il est donc important de savoir l'histoire et les
caractéristiques de cette société.
1.2-LE MILIEU HUMAIN
Cette section présente l'organisation socio-politique du
village.
1.2.1-L'historique de la création du village
Lors des entretiens avec les personnes âgées, le
profil historique du village a été abordé et il a
été mentionné que la création du village remonte
à plus de cent ans. Elle fut l'oeuvre de 3 personnes dont le chef
s'appelait Arendé Biga. Ils étaient à la recherche de
terre fertile et du gibier, choses qu'ils trouvèrent à Belgou. En
effet, selon les doyens, leurs ancêtres seraient venus de l'actuel
"Bafelé" situé à 7 kilomètres de Dori. Les terres
de Bafélé étaient devenues trop exigues et pauvres et
ainsi deux amis intimes à savoir Yara Boubou et Arendé
décidèrent d'aller à la recherche de nouvelles terres.
Quelques jours avant le départ, Arendé décéda.
Après les funérailles, Yara informa le fils ainé
d'Arendé du projet qu'il devait réaliser avec son père. Le
fils de Arendé du nom de Arendé Biga adhéra au projet mais
il exigea que son frère benjamin soit de l'aventure. Une fois à
Belgou, ils trouvèrent des terres fertiles et toutes sortes d'animaux
à l'exception du zèbre et de l'éléphant .Cela
faisait de la localité un village où il faisait bon vivre
d'où l'appellation Belgou qui veut dire « c'est bon
». Quelque temps après leur installation, Yara Boubou meurt et
Arendé fit venir le reste de sa famille qui se trouvait à
Bafalé et depuis lors il est considéré comme le fondateur
du village.
25
De ce fait, tous les chefs du village doivent être de la
descendance de ce dernier, tradition respecté jusque-là.
De nos jours, le village compte trois grands regroupements
familiaux : Le regroupement de la famille des Rimaybé au centre du
village, celui des Bella à l'extrême nord et la famille des Peuhls
Gaobé à l'ouest.
La physionomie des quartiers changent en fonction des saisons
: en saison sèche, les Bella et une partie des Gaobés descendent
s'installer près du centre du village pour profiter des forages et des
puisards creusés dans le lit du cours d'eau. En période hivernale
quelques Rimaybé abandonnent leur habitat et déménagent
dans leurs champs de culture.
Au nombre des évènements climatiques ayant
marqué la vie de la population, on peut citer la famine de 1973
appelée « djiguilé » qui signifierait la famine du son,
car au cours de cette famine les hommes consommaient le son des
céréales, puis la sécheresse de 1984.
1.2.2 - La composition de la population
Selon le recensement général de la population et
de l'habitat de 1996, le département de Falangountou compte 26 047
habitants. Pendant la même période le village de Belgou comptait
494 habitants dont 248 hommes et 246 femmes.
La répartition de la population selon les grands
groupes familiaux donne 70% de Rimaybé, 20% de Gaobé et 10% de
Bella.
Graphique 5 : Composition de la population par grands
groupes
familiaux
Source : enquête de terrain, août 2007.
26
1.2.3 - L'organisation sociale
Les Rimaybé sont organisés selon le principe de
descendance à travers le lignage agnatique. A Belgou, les segments de
lignage agnatique résident ensemble dans des concessions dont le nombre
d'habitants est compris entre 13 et 46. La production et la distribution du mil
sont organisées dans des groupes de travaux plus restreints. Un tel
ménage peut être composé de frères mariés et
de leur père ou d'une seule famille conjugale lorsqu'un jeune
frère marié devient indépendant de son frère
aîné (Simon Bolwig, 1998). On note que chez les Peuhls surtout
chez les Rimaybé de Belgou, les femmes sont exemptées de la
plupart des principales activités comme l'agriculture et
l'élevage.
1.2.3.1 - Le pouvoir politique et la gestion du
foncier
Depuis l'avènement de la révolution, le village
n'a plus de chef coutumier. C'est le délégué du village
qui assure depuis lors les deux fonctions : coutumière et
administrative. Il est aidé dans ses tâches par les conseillers
élus et l'Imam. Il ne dispose pas de droit foncier sur les terres, ni de
pouvoir religieux. Le délégué représente
l'autorité de l'Etat au niveau du village ; voila pourquoi il
répond des problèmes du terroir devant les organes
étatiques. C'est donc une société « acéphale
» sans structure traditionnelle hiérarchisée dans la gestion
politique du terroir.
A Belgou il n'existe pas de chef de terre. Le foncier est sous
le contrôle des lignages et sous la responsabilité des
patriarches. On y trouve quatre manières d'appropriation de la terre :
le don, le prêt, l'achat, et l'héritage.
1.2.3.2 - Le système de parenté
Le système de parenté aborde les patronymes et
le système de mariage des groupes ethniques qui composent le village.
1.2.3.2.1 - Le patronyme
On distingue dans le village deux groupes ethniques :
- le groupe ethnique tamashek avec les Bella qui sont des
allogènes,
- le groupe peuhl avec les Gaobé et les Rimaybe qui sont
les autochtones du village.
27
Les deux groupes ethniques n'ont généralement
pas de patronyme. Ils ont un prénom juxtaposé au prénom du
père exemple chez les peulhs Issouf Amadou signifie Issouf fils de
Amadou, chez les Bella Akili Ag Oyé signifie Akili fils de
Oyé.
1.2.3.2.2 - Le mariage
Le régime matrilinéaire était le
système privilégié chez les peuhls. Dans ce
système, le mariage entre cousins est autorisé et
l'héritage d'un homme revient à ses neveux. Mais de nos jours le
mode d'héritage de ce système a fait place au système
édicté par le coran2
1.2.4 - Les infrastructures socio-communautaires
Parmi les infrastructures du village on dénombre :
quatre forages dont deux fonctionnels, un puits défectueux, un bouli
très ensablé, un parc de vaccination opérationnel, une
banque de céréales non fonctionnelle.
Le village vient de bénéficier d'une
école à trois classes équipée d'un forage, des
latrines et des logements d'enseignants. Ce joyau qui fait la fierté de
Belgou a ouvert ses portes à la rentrée scolaire 2007-2008, mais
l'école a été fonctionnelle pour la rentrée
2006-2007. Les élèves ont suivi les cours dans le local qui
servait de banque de céréales. Il existe dans le village une
école medersa qui assure la formation islamique des enfants.
.Tableau 1 : Les différentes infrastructures
socio-communautaires et leur état.
Infrastructures
|
Date de création
|
Source de financement
|
opérationnalité
|
observation
|
Forage 1
|
1989
|
DANIDA
|
non
|
panne
|
Forage 2
|
1989
|
//
|
oui
|
bon
|
Forage 3
|
1999
|
Etat
|
non
|
panne
|
Forage 4
|
2007
|
//
|
oui
|
bon
|
Puits
|
1984
|
FDC
|
non
|
défectueux
|
Bouli
|
1993
|
DANIDA
|
oui
|
ensablé
|
Parc de vaccination
|
1993
|
DANIDA
|
oui
|
bon
|
Ecole
|
2007
|
|
oui
|
bon
|
Source : enquête de terrain août 2007
2 Dans le système édicté par
le coran, ce sont les enfants qui héritent de leur père ;
toutefois le partage des biens se fait en tenant compte du sexe.
28
1.2.5 - L'organisation de l'espace
L'observation du mode de vie montre que les populations
exploitent un espace organisé en fonction de leurs besoins. Le village
est constitué en trois quartiers qui sont Lettougal, Gorgal et Tchadi.
L'habitat est de type groupé au centre du village, semi groupé
à Tchadi. Les champs de case forment ainsi une auréole autour du
village tandis que les champs de brousse sont disséminés sur le
terroir.
L'ouest du village où se trouve le quartier Tchadi, est
réservé au pâturage du bétail surtout en saison
pluvieuse. A l'extrême sud-ouest du terroir où affleure la
chaîne de collines « Sokadji » à 4 km environ
du centre, l'orpaillage traditionnel y constitue l'activité exclusive.
Par ailleurs, plusieurs infrastructures socio-communautaires sont
implantées dans le village. Elles concernent les infrastructures
hydrauliques, éducatives et pastorales.
En somme, la structuration de l'espace, la mise en place des
infrastructures socio-communautaires tiennent compte d'une logique de
création de conditions optimales pour la réalisation des
activités socio-économiques.
29
CHAPITRE II :
LES ACTIVITÉS SOCIO-ÉCONOMIQUES
Dans le village de Belgou, on pratique diverses
activités socioéconomiques telles que l'agriculture pluviale,
l'élevage, l'orpaillage, le petit commerce et autres. Les populations
sont majoritairement des agro-pasteurs sédentaires, pratiquant une
agriculture de subsistance et un élevage extensif.
2.1 - L'AGRICULTURE
L'agriculture est l'activité la plus importante du
village. Elle est pratiquée par tous les ménages dans le but de
disposer prioritairement d'un stock alimentaire capable de nourrir toute la
famille en attente de la saison prochaine. L'agriculture est pluviale et donc
tributaire des conditions climatiques.
2.1.1 - Les champs
Les champs s'étendent des concessions jusqu'à la
limite du terroir villageois. Aucun champ du village ne se trouve à
l'extérieur du terroir. Ainsi on distingue deux grands types de champ :
les champs de versant et les champs de bas fond. Le sorgho et le petit mil sont
les principales spéculations. On retrouve quelquefois des champs de
sésame et l'association mil/niébé.
On utilise de la fumure dans presque tous les champs.
En hivernage, les femmes transforment les enclos de parcage
des animaux en jardin potager et y cultivent généralement les
légumes (gombo, oseille, piment...) et le maïs.
2.1.2 - L'outillage agricole
L'outillage agricole est toujours rudimentaire. On distingue
dans la gamme l'hilaire « djâlo » c'est un instrument
de sarclage. Il est constitué d'une lame en fer prolongée par un
manche en bois que termine une poignée triangulaire ou en forme de T. A
l'autre extrémité sur la tige en fer est rivée une lame
métallique en forme de croissant qui est bombée à partir
du point d'attache avec le manche (Photo n° 1). Cet instrument est
utilisé en posture érigée.
30
C'est un instrument typique au Sahel particulièrement le
Seno et l'Oudalan. Il est adapté au sol sablonneux ; ce qui justifie son
utilisation dans ces régions.
En plus de l'hilaire, les paysans de Belgou utilisent la daba qui
se compose de deux parties : une lame en fer dont la partie supérieure
enroulée sous forme d'anneau permet au manche en bois courbé de
s'y enfoncer. La daba est généralement utilisée pour les
semis. Les paysans utilisent aussi le coupe-coupe, qui est un outil à
lame tranchante utilisé lors des récoltes de mil et de sorgho.
Photo 1 : Deux dabas et deux hilaires
Une daba
Un hilaire
Source : Enquête de terrain, Août
2007
2.1.3 - L'organisation de la production
L'organisation de la production à Belgou comprend deux
niveaux. Le premier niveau, le ménage, est considéré comme
"une unité de production définie par une consommation globale"
(Le Petit Robert). Il regroupe dans un même champ un homme, ses enfants
non encore mariés et ses femmes. Les productions sont sous la
responsabilité du mari qui est le chef de ménage.
Le second niveau d'organisation de la production, la
concession, est une unité d'habitation composée de plusieurs
ménages. A Belgou, la concession est constituée d'un père
qui forme un ménage avec ses enfants non encore mariés, ses
femmes et ses frères mariés
formant chacun un ménage. Tous les habitants de la
concession travaillent dans un champ commun placé sous la
responsabilité du chef de concession qui est généralement
le plus âgé du groupe. La production est donc organisée en
unités d'habitation avec à la base le ménage (Some Y. S.
C., 1997).
2.1.4 -Les productions
Le petit mil (Pennicetum americanum et Pennicetum
glaucum) et le sorgho (Sorghum bicolor) sont les principales
spéculations produites à Belgou. L'importance accordée
à ces céréales s'explique par le fait qu'elles constituent
la base de l'alimentation des villageois. Les productions sont exclusivement
réservées à la consommation. Les différents mets
sont le tô3, le couscous (latchiri), la bouillie (bita), le
dêguè (gapal, tchôpal), les tartines cuites par la chaleur
au sol (n'boudou), etc. La priorité accordée à ces
cultures s'explique aussi par le fait qu'elles sont adaptées au sol et
sont plus faciles à entretenir. Une autre raison réside dans le
fait qu'il est plus facile pour les femmes de transformer le petit mil et le
sorgho au mortier que le maïs. Mais le maïs est cultivé dans
les enclos de parcage et il est consommé frais. Les
céréales sont souvent cultivées en association avec le
niébé.
A Belgou, les paysans ne pratiquent presque pas les cultures
de rente. Car c'est un petit nombre de paysans qui produisent le sésame
sur de petites surfaces. En somme, cette agriculture qui procure des nutriments
aux populations, n'est en mesure ni de couvrir les besoins alimentaires des
ménages, ni de procurer des revenus substantiels. Dès lors, les
populations se trouvent dans la contrainte de mener des activités non
agricoles.
2.2 - L'ELEVAGE
L'élevage, deuxième activité du village,
occupe une place importante dans l'économie des ménages. Selon
les enquêtes de terrain, 4 ménages en font leur activité
principale. Les autres pratiquent l'élevage de subsistance ou de
prestige. Les troupeaux sont composés de bovins, d'ovins, de caprins et
de camélidés.
L'embouche bovine et ovine est pratiquée par quelques
personnes surtout les femmes. Ces dernières organisées en
groupements féminins contractent des crédits « embouche
» auprès de la caisse populaire de Falangountou pour
l'activité. On distingue donc dans le village l'élevage extensif,
semi transhumant et mixte.
31
3 Tô de petit mil (n'gniri) ; tô de sorgho
(n'bayérè gniri)
32
On y rencontre aussi l'élevage de volailles surtout des
pintades qui rapportent des revenus substantiels pendant la période de
ponte. En effet, 3 oeufs de pintade sont vendus à 100 F CFA.
Malgré la rentabilité d'un tel élevage, il n'est
pratiqué que par 3 ménages.
L'encadrement des éleveurs et le suivi sanitaire des
animaux est assuré par le responsable de l'élevage
résidant à Falangountou. Ce dernier rencontre un certain nombre
de problèmes dans l'accomplissement de ses tâches. Etant
fonctionnaire de l'Etat, les éleveurs l'assimilent à un agent des
impôts qui pourra leur faire payer des taxes au cas où ils
présentaient tout leur cheptel. Ils refusent donc de donner le nombre
exact de leurs animaux ; aussi hésitent-ils à présenter
tout le bétail aux vaccinations. Le tableau ci-dessous donne l'effectif
approximatif du cheptel en 2006.
Tableau 2 : L'effectif approximatif du cheptel en
2006
cheptel
|
Bovins
|
Caprins
|
Ovins
|
Volailles
|
Camélidés
|
Effectif
|
300
|
600
|
200
|
400
|
5
|
Source : enquête terrain, Août 2007
Les animaux sont en vaine pâture en saison sèche,
mais quand vient la saison pluvieuse ils sont regroupés à Tchadi,
hors du centre du village. Pendant cette période les animaux se
nourrissent d'herbacées annuelles telles Panicum laetum et de
feuilles de ligneux. En début de saison sèche, le bétail
s'alimente de résidus agricoles, de fourrages de légumineuses ou
de sous-produits agro-industriels (SPAI).
Les sous produits issus de l'élevage sont
utilisés à différentes fins : le lait et le beurre sont en
grande partie consommés et une petite partie destinée à la
vente tandis que le fumier est destiné à l'amendement des champs
afin d'accroître leur productivité.
2.3 - L'ORPAILLAGE
C'est la troisième activité principale
après l'agriculture et l'élevage. Elle occupe aussi bien les
hommes que les femmes mais elle est plus pratiquée par les femmes
.Celles-ci la pratiquent presque toute l'année. Quant aux hommes, ce
n'est qu'en saison sèche qu'ils s'adonnent véritablement à
l'activité. L'orpaillage est la première source de revenus des
femmes. Il est pratiqué par la majeure partie d'entre elles. La
recherche du minerai se fait à ciel ouvert à proximité de
l'ancien site du village appelé «sokadji », situé
à environ 4 kilomètres du site actuel. Le revenu journalier des
femmes varie entre 500 et 2000 F CFA.
33
Dès le levé du jour les femmes s'acquittent des
différentes tâches familiales avant de s'ébranler aux
environs de 9 heures par petits groupes vers le site de l'orpaillage (photo 2)
d'où elles ne reviennent qu'aux environs de 18 heures.
Les hommes ne pratiquent l'activité que surtout en
saison sèche car pendant la période hivernale, ils sont plus
préoccupés par les travaux champêtres. Ils la pratiquent
sur plusieurs sites : «Sokadji », Goulngountou, Essakane et
Damguelboudil situé à l'est du village d'Ekwé.
Contrairement aux femmes, les hommes sur les différents sites s'adonnent
à plusieurs activités telles l'extraction d'or, le commerce
(étalagiste, acheteur et revendeur d'or).
Photo 2 : Femmes sur le site d'orpaillage de
«sokadji »
Source : Cliché de l'auteur, Août 2007
2.4 - LE COMMERCE
Le besoin en produits de consommation et l'absence
d'activités de contre saison ont fait naître dans le village et
sur les sites d'or (Goulngountou, Essakane, Damguelboudil) différents
types de commerce. On retrouve :
- les tabliers : spécialisés dans la vente des
produits comme les cigarettes, les feuilles sèches de tabac, le sel, les
bouillons culinaires, les bonbons, la cola et les allumettes.
- les boutiquiers : le village en compte quatre qui, en plus
des produits précités vendent aussi des céréales,
du riz, du sucre, des produits manufacturés tels que les boîtes de
sardines,
34
l'huile, le thé. Tous ces commerçants
s'approvisionnent au marché de Falangountou ou de Dori.
- les acheteurs-revendeurs d'or. On en distingue deux types :
les grands et les petits.
Les petits acheteurs-revendeurs ou intermédiaires sont
ceux qui achètent les petites quantités d'or et qui revendent sur
place. Parmi eux, il y a ceux qui disposent de leur propre capital et ceux qui
travaillent avec des patrons et perçoivent des commissions après
livraison. Ils sont les plus nombreux. Le village de Belgou en compte au moins
une quinzaine. Ces derniers achètent généralement les
pépites d'or que les femmes ont renvoyées de « Sokadji
». L'équivalent du poids d'une buchette d'allumette coûte 500
F CFA.
Les grands acheteurs-revendeurs : Ce sont les gourous des
transactions. Ils sont au centre de l'activité, sont souvent
propriétaires de `'trou» (filon) et engagent des ouvriers avec qui
ils partagent les roches. Les grands commerçants achètent l'or
directement avec les orpailleurs (es) ou rachètent avec les petits
acheteurs et partent revendre à Dori dans les entrepôts à
un coût plus élevé.
Selon les différents acteurs de la filière,
c'est une activité rentable et elle leur permet de résoudre un
grand nombre de problèmes. L'enquête réalisée sur le
terrain a permis de savoir que les retombées des activités
connexes de l'orpaillage contribuent pour beaucoup dans l'achat des
céréales pendant les périodes de soudure et elles servent
également à l'achat des réserves alimentaires. Lors des
enquêtes d'août 2007, les ménages ont affirmé avoir
acheté en 2006, 245 sacs de 100 kg de céréales pour 40
ménages soit environ 7 sacs par ménage. L'argent issu des
différentes activités permet aussi l'achat du petit bétail
qui est gardé comme un investissement car en cas de problème il
est vendu.
2.5 - LES AUTRES ACTIVITES
Plusieurs autres activités animent la vie
socioéconomique de Belgou. Ce sont le métier de passeur, la
vannerie, la bijouterie et le transport informel de marchandises.
2.5.1 - le métier de passeur
Il est pratiqué par huit personnes (2 employeurs
propriétaires de pirogue et 6 employés). Ils assurent la
traversée des personnes et des biens en saison pluvieuse. La
traversée a lieu en deux endroits : le premier lieu se situe sur les
émissaires du Gourwol Il permet de relier le village de Belgou à
le celui de Goulgountou, le second lieu est la rivière de Sambonaye qui
permet de relier Dori et le département de Falangountou.
35
Le prix de la traversée est fonction du niveau de l'eau
et de la nature du produit à transporter (voir tableau ci-dessous). Les
enquêtes réalisées auprès des différents
acteurs de l'activité nous ont appris que c'est une activité qui
procure des revenus conséquents. En effet les gains journaliers varient
entre 5 000 et 10 000 F CFA à Goulgountou et de 10 000 à 50 000 F
CFA à Sambonaye. Les recettes journalières sont partagées
de façon équitable entre les employés et les
propriétaires de pirogue. A Sambonaye compte tenu du nombre
élevé de pirogues, les propriétaires ont convenu de mettre
ensemble les recettes journalières avant de procéder au partage
les soirs. Les montants perçus par propriétaire seront alors
fonction du nombre de pirogues ayant travaillé ce jour.
Tableau 3: Le prix des différents services en
fonction du niveau des eaux
Les différentes traversées
|
Prix des différents services en FCFA
|
Niveau de l'eau bas
|
Niveau de l'eau élevé
|
Homme originaire de Belgou
|
50
|
50
|
Homme non originaire de Belgou
|
100 à 150
|
250
|
malade
|
0
|
0
|
bovin
|
1500
|
2000
|
Caprin et ovin
|
100
|
150
|
Charrette
|
1500
|
2000
|
Sac de céréale
|
200
|
200
|
vélo
|
250
|
500
|
Moto de petite cylindrée
|
250
|
500
|
Moto de grosse cylindrée
|
500 à 1000
|
1500 à 2000
|
Source : enquête de terrain, Août 2007
2.5.2 - La bijouterie
Elle est pratiquée par les forgerons qui sont au nombre
de cinq. Ces derniers fabriquent en plus des outils agricoles. Ces outils sont
généralement fabriqués à l'approche de la saison
pluvieuse, le prix d'un hilaire varie entre 500 F CFA et 1 500 F CFA. Quant aux
bijoux (bracelet, collier, boucle d'oreille, chaîne), ils sont
confectionnés en argent ou en or pendant la saison sèche et
à l'approche des différentes fêtes (ramadan, tabaski,
nouvel an). Les prix sont fonction de la matière utilisée et du
modèle demandé. Les prix peuvent souvent
36
atteindre 75 000 F CFA. Les clients potentiels de ces parures
sont les femmes de Belgou et des villages environnants.
Selon les forgerons, c'est en année de bonne
pluviométrie que l'activité est plus rentable. En effet, lorsque
les précipitations sont suffisantes, on a de bonnes récoltes. De
ce fait les revenus tirés de l'orpaillage par les femmes au lieu
d'être utilisés pour l'achat de céréales servent
à l'achat de parures. Cependant l'activité rencontre un certain
nombre de problèmes liés au manque et à la cherté
des matières premières (fer, argent, or).
2.5.3 - La vannerie
Ils confectionnent des cordes pour le bétail. Il s'agit de
deux vieillards qui n'ont plus la force de participer aux activités
champêtres. Ils restent alors dans les concessions et fabriquent des
cordes pour le bétail. Les cordes fabriquées sont ensuite
échangées contre du grain, du tabac, de la cola et souvent contre
de l'argent.
2.5.4 - Le transport informel de marchandises
Il est assuré par des charretiers. Les jours de
marché, ils font la navette entre le village et les marchés en
transportant les bagages des villageois.
Conclusion partielle
La présentation du milieu physique a permis de
comprendre le milieu dans lequel vit la population de Belgou. Le terroir
présente un paysage varié, avec des sols en général
pauvres et recouverts d'une végétation essentiellement herbeuse.
Les éléments du climat présentent dans leur ensemble une
variation spatio-temporelle. En plus de l'agriculture et de l'élevage,
les populations pratiquent plusieurs autres activités
génératrices de revenus. Parmi ces activités, la plus
importante est l'orpaillage qui mobilise aussi bien les hommes que les femmes.
La pratique de ces différentes activités permet aux populations
d'avoir des revenus pour faire face à l'incertitude climatique. Quelle
est alors la perception de la variabilité et du changement climatique
par les populations ? Que font-elles pour s'adapter à ce
phénomène ?
LA PERCEPTION PAYSANNE ET LES STRATEGIES D'ADAPTATION
AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
DEUXIEME PARTIE
37
Il s'agit dans cette partie de présenter la perception
paysanne du changement et de la variabilité climatique et de passer en
revue toutes les stratégies mises en place pour y faire face.
38
CHAPITRE III :
LE CHANGEMENT ET LA VARIABILITÉ CLIMATIQUES
SELON LES POPULATIONS
Dans ce chapitre nous essayerons de faire ressortir la
perception des populations sur l'évolution du climat durant ces trente
dernières années. A partir des données
météorologiques recueillies à la station synoptique de
Dori, nous analyserons certains paramètres climatiques que nous mettrons
en rapport avec les déclarations des populations.
3.1 - LA REPRESENTATION DE LA VARIABILITE ET DU
CHANGEMENT
CLIMATIQUE PAR LES PAYSANS
Les enquêtes réalisées ont montré
que toute la population reconnaît l'évolution du climat surtout
après les sècheresses des années 1970. Elle
appréhende le changement et la variabilité climatique à
travers le déroulement des saisons et l'observation d'un certain nombre
de phénomènes au fil des ans.
3.1.1 - Les saisons
Les populations peulh de Belgou se basent sur les
éléments climatiques des deux grandes saisons de l'année
(la saison des pluies et la saison sèche) pour caractériser la
variabilité et le changement climatique.
3.1.1.1 - La saison pluvieuse
La saison pluvieuse est la période où on
enregistre les quantités importantes de précipitations. C'est le
moment le plus important de l'année pour les paysans car, la suite de la
saison en dépend. Le début de la saison, sa variation dans le
temps et dans l'espace, les signes annonciateurs de pluie, les quantités
d'eau tombées et les types de pluie sont autant d'indicateurs de
changement et la variabilité climatique pour les populations de
Belgou.
3.1.1.1.1 - Le début de la saison des pluies et
les premiers semis
La majeure partie des populations enquêtées (62%)
estiment que de nos jours, les premières pluies tardent à
s'installer, donc il y a un retard dans l'installation de la saison
39
hivernale. Du coup, on constate un recul de la date des
premiers semis. Il y a une trentaine d'années, on enregistrait
suffisamment de pluies en mi-mai pour commencer les travaux champêtres.
Mais de nos jours, il faut attendre le mois de juin avant d'enregistrer les
précipitations suffisantes pour les premiers semis. Cependant d'aucuns
(21%) estiment n'avoir pas observé de changement dans l'installation de
la période hivernale. Les 17% n'ont pas d'opinion sur la question.
Contrairement au début de la saison pluvieuse, les populations pensent
que la saison sèche s'installe plus tôt qu'auparavant. En effet,
la fin des pluies qui se situait au début du mois d'octobre a connu un
recul vers le début du mois de septembre. Cet arrêt précoce
des averses annonce alors le prolongement de la saison sèche qui atteint
souvent 8 mois. Toutes les personnes enquêtées ont souligné
cela.
3.1.1.1.2 - Les signes annonciateurs de pluie
Lors de nos échanges avec certaines personnes
âgées du village, il a été fait cas de changement
observé sur les signes précurseurs de pluie ; c'est le cas de
l'assombrissement du ciel, les forts grondements de tonnerre accompagnés
d'éclairs. Les populations trouvent que ces signes sont aujourd'hui en
voie de s'amenuiser. Selon les interlocuteurs, le changement ou la disparition
progressive de ces signes a fait apparaître un nouveau type de pluie
:"les pluies surprises?. Ce sont des pluies qui tombent de
façon brusque et qui surprennent souvent les agriculteurs dans les
champs. Ils soulignent aussi le fait que généralement ce sont des
pluies de courte durée.
3.1.1.1.3 - La pluviométrie
De façon générale, les populations
perçoivent le changement et la variabilité à travers la
baisse de la pluviométrie. Elles déclarent qu'"il ne pleut plus
comme avant". Le changement est perçu à travers le nombre
d'évènements pluvieux et les quantités d'eau
tombées. La majorité de la population (90%) a observé une
baisse du nombre de jours de pluie. Cependant cette tranche de la population
n'est pas unanime sur l'évolution des quantités d'eau
tombées. En effet des 90%, certains (60%) estiment que malgré le
nombre réduit d'évènements pluvieux les quantités
d'eau reçues aujourd'hui sont supérieures à celles
d'autrefois ; d'autres (30%) par contre soutiennent que la baisse des
évènements pluvieux est synonyme de la baisse de la
quantité d'eau tombée. 2% estiment que le nombre de jours des
pluies et les quantités d'eau sont en hausse. Les 8% restants n'ont
constaté aucun changement
40
du nombre de jours de pluie. Cependant leur remarque sur
l'évolution des proportions d'eau diffère car 5% estiment qu'il
ya une augmentation des quantités d'eau tombées et 3% soutiennent
le contraire.
Tous s'accordent sur le fait que quelle que-soit les
quantités d'eau reçues cela ne leur profite pas en saison
sèche car la rivière qui passe à côté du
village draine toute l'eau qui tombe en hivernage. Aussi, le bouli avec sa
faible capacité de rétention due à son ensablement est
soumis à la pression humaine, animale et à l'évaporation.
Il n'arrive donc pas à conserver l'eau pendant longtemps. Cette baisse
généralisée de la pluviométrie a donc un impact sur
la durée de la disponibilité en eau de surface.
3.1.1.1.4 - les pluies de mousson et la période
de crue du cours d'eau
La mousson s'installait au mois d'août. Mais
aujourd'hui, on constate que ce phénomène même s'il
continue d'apparaître, connais des variations dans leurs manifestations
et dans leur durée : installation précoce ou tardive,
irrégularité de l'intensité, etc. Ceci a un impact sur les
périodes de crue du cours d'eau qui borde le village dans sa partie
méridionale. De ce fait, les crues qui s'étalaient sur tout le
mois d'août connaissent également des variations. On observe
souvent des crues en juillet et même souvent en septembre, en fonction de
l'installation de la mousson.
3.1.1.1.5 - Les pauses pluviométriques
Ce sont des poches de sécheresse au cours de la saison
des pluies. Ces trêves pluviométriques n'excédaient pas
généralement dix jours. Aujourd'hui, elles peuvent durer vingt
jours et sont devenues la principale cause des mauvaises récoltes. Les
cultivateurs estiment que lorsque les pauses excèdent deux semaines,
elles jouent sur l'évolution des plantes et peuvent même
entraîner la mort de celles-ci. Elles sont plus dangereuses lorsque les
céréales sont au stade de l'épiaison.
3.1.1.1.6 - La répartition des pluies dans le
temps et dans l'espace
Les paysans ont remarqué une diminution de la
durée de la saison des pluies ainsi que la réduction de la
durée d'une pluie. Selon eux, la saison des pluies pouvait atteindre
auparavant 4 à 5 mois ; mais aujourd'hui elle n'excède pas 3
à 4 mois.
41
Quant aux durées des précipitations, les
villageois soulignent la raréfaction des pluies de longue durée.
Avant, il pouvait pleuvoir du matin au soir. Mais actuellement ce sont des
évènements rares.
La répartition des pluies dans l'espace a
été relevée par les paysans comme élément de
changement. Ils constatent que les pluies ne couvrent plus de grandes surfaces.
La preuve on pouvait avoir des pluies qui arrosent tous le département
de Falangountou. Mais aujourd'hui, il peut pleuvoir dans un champ sans que le
voisin ne reçoive aucune goutte d'eau.
3.1.1.2 - La saison sèche
C'est la période d'arrêt de toutes les
activités agricoles dans le village. Au cours de cette période,
les villageois se consacrent à des activités telles l'orpaillage,
le commerce et l'élevage. La variation de la température pendant
cette période est l'élément qui a attiré
l'attention des populations. En effet les populations apprécient
différemment la variation de température 54% des ménages
enquêtés affirment avoir constaté une augmentation de la
durée de la période chaude tandis que 42% pensent que c'est la
période froide qui est devenue plus longue. Cependant tous reconnaissent
qu'il fait maintenant plus chaud qu'auparavant.
3.1.2 - Les vents et les tempêtes de sable
Pour les populations, même si ces évènements
se manifestaient auparavant dans le terroir, ils ont changé en
intensité et en périodicité. Ils sont devenus maintenant
plus fréquents, soufflent plus fort et soulèvent plus de
sable.
3.1.3 - La disponibilité en eau de surface
Les eaux de surface à Belgou sont constituées
d'un bouli et d'un affluent du gourwol. La disponibilité en eau
en ces différents points a connu un changement. Les populations croient
que les points d'eau tarissent vite. La cause serait l'insuffisance
pluviométrique, la croissance démographique, l'augmentation du
cheptel et l'ensablement progressif de ces points d'eau.
42
3.1.4 - Les prévisions saisonnières
empiriques
Toutes les sociétés traditionnelles disposent de
pratiques ou d'éléments sur lesquels elles se basent pour
réaliser des prévisions sur les saisons. C'est-à-dire
à partir de rites ou d'observation directe, les populations arrivent
à deviner si la saison sera bonne ou mauvaise. A Belgou, les anciens ont
fait cas de l'observation de deux phénomènes : le comportement
des bovins, le fleurissement des arbres.
En début de saison pluvieuse, si l'on remarque que les
animaux après s'être abreuvés vont uriner hors de l'eau,
cela est signe annonciateur de mauvaise saison ; dans le cas contraire, cela
annonce une saison abondante.
Lorsque les arbres commencent à fleurir sur les
côtés cela est signe de bonne saison. Mais si les fleurs
débutent par le sommet des arbres, cela signifie qu'on aura une
mauvaise.
Ces connaissances bien que empiriques ont toujours
guidé les populations dans la conduite à tenir au début
des différentes saisons, surtout pluvieuses.
Les perceptions paysannes du changement et de la
variabilité climatique se saisissent à travers la manifestation
de certains éléments du climat et de certaines
considérations empiriques. Pour appréhender les limites et les
forces des perceptions, il serait important d'analyser certains
paramètres du climat de la zone. Ces analyses permettront alors de faire
un rapprochement entre les dires des paysans et les données ainsi
analysées.
3.2 - L'ANALYSE DE QUELQUES PARAMETRES CLIMATIQUES
Notre analyse s'appuiera sur les données de
température, de pluviométrie, de vent et
d'évapotranspiration recueillies à la Direction
Générale de la Météorologie (DGM). Les analyses
portent sur les trente dernières années (1977-2006).
3.2.1 - L'analyse des données de
précipitations et de nombre de jours de pluie
L'examen portera d'abord sur les variations interannuelles des
précipitations et du nombre de jour de pluie et concernera
respectivement la période 1977 à 2006 et les décennies
1977-1986, 1987- 1996 et 1997- 2006. Ensuite il portera sur les variations
inter- mensuelles et décadaires des précipitations durant les
trois décennies mentionnées plus haut. Tout cela permettra
d'avoir une idée claire sur l'évolution de ces deux
paramètres durant les trente dernières années. Aussi
permettront-elles d'apprécier la perception paysanne liée
à ces éléments climatiques.
43
3.2.1.1 - Les variations interannuelles des
précipitations et du nombre de jours de pluie durant la période
1977-2006
L'observation du graphique 6 indique une tendance à la
hausse des précipitations et du nombre de jours de pluie pendant ces
trente dernières années. Ce qui donne raison à une
certaine tranche de la population qui soutient que le nombre de jours de pluie
est en hausse, entrainant ainsi une augmentation des précipitations. La
pluviométrie au Sahel est marquée par une grande
variabilité interannuelle. Ainsi l'évolution en dents de scie des
deux graphiques traduit bien cette variation interannuelle des
précipitations et du nombre de jours de pluie. Pendant les trente
années, on a enregistré des pluviométries
exceptionnellement hautes en 2003 (753,2 mm) et en 2005 (722,1 mm).
Le découpage de la série en périodes
décennales permet de mieux saisir la perception des populations, car
leur avis a été recueilli sur cette base.
Graphique 6 : Variations interannuelles des
précipitations et du nombre de jours de pluie (NJP) entre 1977 et
2006
Source : D'après les données de la Direction
Générale de la Météorologie (2007)
44
3.2.1.2 - Les précipitations décennales
de 1977 à 2006
La décennie 1977-1986 est caractérisée
par une baisse générale de la pluviométrie comme l'indique
la courbe de tendance du graphique 7. La moyenne interannuelle durant cette
période est de 412,64 mm. La plus forte pluviométrie a
été enregistrée en 1978 avec 539,2 mm tandis que
l'année 1984 a été la moins pluvieuse avec 323,6 mm. Quant
au nombre de jours de pluie, il est très légèrement en
baisse avec une moyenne annuelle de 38,6 jours de pluie. L'année 1982 a
enregistré le plus grand nombre de jours de pluie (47 jours). Cependant
les années ayant enregistré le moins de jours de pluie sont 1977
et 1984 avec respectivement 29 et 30 jours de pluie.
Graphique 7 : Variation des précipitations et
du nombre de jours de pluie durant la décennie 1977-1986
400
600
500
300
200
100
0
1977 1978 1979 1980 1981 1982 1983 1984 1985 1986
Précipitations nombre de jours de pluie
Tendance des précipitations Tendance du nbr de jr de
pluie
45
40
50
35
30
25
20
5
0
15
10
)
Source : D'après les données de la Direction
Générale de la Météorologie (2007)
r
e
N
jrs Nore lp e
Durant la période 1987-1996, on constate une
légère tendance à la stabilisation de la
pluviométrie (Graphique 8) avec une moyenne interannuelle de 450,85 mm.
On a enregistré 599 mm de pluie en 1988 correspondant à
l'année la plus pluvieuse, contre 259,1 mm pour 1987 la moins pluvieuse.
Cette décennie est marquée par une tendance à la hausse
pour le nombre de jours de pluie. La moyenne interannuelle du nombre de jours
de pluie est de 45,1. L'année 1994 avec 58 jours de pluie, enregistre le
plus grand nombre de jours de pluie, contre 33 jours de pluie pour
l'année 1987 qui est l'année ayant enregistré le plus
faible nombre de
45
jour de pluie. Comparativement à la
précédente, cette décennie a connu une hausse des
précipitations et du nombre de jours pluvieux comme l'attestent les
moyennes interannuelles.
Graphique 8: Variation des précipitations et du
nombre de jour de pluie durant la décennie 1987-1996
400
700
600
500
300
200
100
0
1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996
40
70
60
50
30
20
0
10
Source : D'après les données de la Direction
Générale de la Météorologie (2007)
V
d
itations nom
Précipitations Nombre de jours de pluie
(NJP)
Tendance des précipitations Tendance du NJP
5392 45
D'après l'observation du graphique 9 qui correspond
à la période 1997-2006, on constate une légère
tendance à l'augmentation de la pluviométrie avec cependant une
baisse sensible du nombre de jours de pluie. En effet, pour cette
décennie, la moyenne interannuelle des
précipitations est de 496,51 mm avec une pluviométrie maximale de
722,1 mm en 2005 et une pluviométrie minimale de 310,7 mm en 2004. Le
nombre de jours de pluie indique une moyenne interannuelle de 47,7 jours, et
respectivement 55 et 56 jours de maxima correspondant aux années 2005 et
2006. Les minima (37 jours) de la décennie ont été
relevés en 2004 et 2006.
46
Graphique 9 : Variation des précipitations et du
nombre de jours de pluie durant la décennie 1997-2006
400
200
700
600
500
300
800
100
0
Précipitations nombre de jours de pluie
Tendance des précipitations Tendance du nombre de
jours de pluie
60 50 40 30
20 10 0
2004 2005 2006
Source : D'après les données de la Direction
Générale de la Météorologie (2007)
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
La comparaison des précipitations interannuelles des
deux dernières décennies (19871996 et 1997-2006) laisse
apparaître que la décennie 1997-2006 a été la plus
pluvieuse. Aussi,
iu
l'observation des courbes de tendance indique une augmentation
de la pluviométrie et une baisse du nombre de jours de pluie pour la
décennie 1997-2006. Pour 1987-1996, on a une tendance à la
stabilisation pour les précipitations et une baisse du nombre de jours
de pluie. Ces observations viennent alors confirmer les dires de la
majorité (60%) des enquêtés qui estiment que le nombre de
jours de pluie a diminué avec une augmentation des quantités
d'eau tombées.
N
N
3.2.1.3 -L'analyse des variations inter-mensuelles des
précipitations durant les trois décennies
L'observation de la courbe de variation inter-mensuelle
(graphique 10) des précipitations durant les trois décennies
permet d'affirmer que le mois d'août reste le plus pluvieux. Le mois
d'avril connaît une baisse considérable de la pluviométrie,
alors que les mois d'août et de juillet connaissent des fluctuations. En
outre, si l'on considère les deux dernières décennies, on
observe une baisse des précipitations pour le mois d'août et une
hausse pour le mois de juillet. Les mois de mai, de juin, de septembre et
d'octobre connaissent quant à eux une augmentation des
précipitations durant les trois décennies.
47
Graphique 10: Variations inter-mensuelles des
précipitations durant les trois décennies
(1977-1986) (1987- 1996) (1997-2006)
Source : D'après les données de la Direction
Générale de la Météorologie (2007)
La baisse de la pluviométrie au mois d'avril au profit
du mois de mai conforte la position des paysans qui ont constaté un
début tardif dans l'installation de la saison des pluies. Cependant, les
remarques portées sur la diminution de la durée de la
période hivernale ne sont pas vérifiées. En effet, au
moment où l'on constate une baisse considérable de la
pluviométrie au mois d'avril, on note que le mois d'octobre est en train
de devenir pluvieux. Il ya donc une compensation en ce qui concerne le nombre
de mois pluvieux. On peut donc dire qu'il y a un basculement de la
période hivernale.
vie
rie
ar
iu
ille
o
Pendant la décennie 1997-2006, les
précipitations de juillet ont tendance à égaler celles
d'août. On observe une forte augmentation des précipitations en
septembre. Ces deux constats appuient la déclaration des personnes
interrogées selon lesquelles les périodes de
v
Av M crue varient entre juillet,
août et septembre. Av
Md juillet,
Sep
e
Sep
Noes
No
Dé c
Dé
3.2.1.4 - L'analyse des données
décadaires de précipitation durant les trois décennies
Les courbes des précipitations décadaires
(graphique 11) présentent presque les mêmes évolutions avec
cependant quelques petites disparités. Durant les trois
décennies, on enregistre des précipitations pendant le mois de
mars. D'une manière générale, la saison des
48
pluies commence en mai, mais son installation
définitive diffère d'une décennie à une autre. Pour
la période 1997-2006, la saison s'est véritablement
installée dans la première décade de juin. Quant aux deux
dernières décennies, la saison s'est annoncée dans la
première décade de mai avant de s'installer définitivement
dans la dernière décade de ce mois. Les populations ayant
constaté un recul dans le début des dates de semis semble avoir
raison car la dernière décennie connait des débuts
d'hivernage vacillants. En plus, les chutes brusques et longues de la courbe
viennent conforter la position selon laquelle il y a maintenant des pauses
pluviométriques plus longue à l'intérieur de la saison des
pluies.
L'analyse des paramètres pluviométriques laisse
apparaître que la pluviométrie de la zone connaît une
variation tant mensuelle qu'annuelle. Cela pourrait donc expliquer les
mouvements des isohyètes de la région (carte n° 3).
Carte 3 : Migration des isohyètes 600 et 900 de
1970 a 2000
· Bobo Dioulasso
· Dedougou
· Gaoua
600 mm
· Boromo
· Ouahigouya
50 0 50 Km
· Ouagadougou
· Pô
· Bogandé
· Dori
· Fada N'gourma
· Localités
Isoyètes 1991-2000
Isoyètes 1981-1990
Isoyètés 1971-1980
Limite d'Etat
N
Source : Direction Générale de la
Météorologie
Source: Dection générale de la
météorologie Mai 2008
49
Graphique 11: Variations décadaires des
précipitations durant les trois décennies
Source : D'après les données de la Direction
Générale de la Météorologie (2007)
3.2.2 - L'analyse des données de
température
Elle concernera les variations interannuelles et les variations
inter mensuelles.
3.2.2.1 - Les variations interannuelles de
température
L'observation des trente dernières années laisse
apparaître une forte hausse des températures (graphique 12). Cette
hausse s'est beaucoup accentuée surtout durant la dernière
décennie où on n'a jamais enregistré des moyennes
annuelles de températures en dessous de 29,8°C. La comparaison des
moyennes décennales fait de la période 1997-2006 la plus chaude
avec 30,1°C contre 29,8°C et 29,6°C respectivement pour les
décennies 1987-1996 et 1977-1986. On peut donc soutenir la perception
selon laquelle les températures sont en nette hausse par rapport
à la décennie précédente.
50
Graphique 12: Variation interannuelle de la
température
30,6
30,4
30,2
30,0
29,8
29,6
29,4
29,2
29,0
28,8
28,6
28,4
Temperature (°C) Tendance
Source : D'après les données de la Direction
Générale de la Météorologie (2007)
3.2.2.2 - Les variations inter-mensuelles des
températures
87
78
97 80 81 82
83 84 85 86 87
88 89
L'évolution mensuelle des températures durant
les trois décennies présente presque les mêmes phases
d'évolution (graphique 13). Les années démarrent avec de
faibles températures durant les mois de janvier, de févier et de
mars. Après ces trois premiers mois, les températures croissent
et atteignent leur maximum en avril, mai et amorcent une chute progressive
jusqu'en août. A partir de ce mois, les températures recommencent
à augmenter jusqu'en octobre. De là, on assiste de nouveau
à une autre phase de baisse des températures jusqu'en fin
d'année. Ainsi, les mois d'avril, mai, juin, et octobre restent plus
chauds et ceux de janvier, février, mars et décembre restent plus
froids avec cependant quelques petites évolutions. En effet, les mois
les plus froids connaissent une hausse de températures de l'ordre de
1°C durant la dernière décennie. Il en est de même
pour certains mois chauds. La perception des populations selon laquelle il y a
un changement dans la durée des périodes chaudes et froides n'est
pas trop perceptible. En revanche l'augmentation générale de la
température semble une réalité.
51
Graphique 13: Variation inter-mensuelle des
températures
38
36
34
32
30
28
26
24
22
20
1977-1986 1987-1996 1997-2006
Source : D'après les données de la Direction
Générale de la Météorologie (2007)
3.2.3 - L'analyse de la vitesse du vent
Les variations interannuelles et les variations
inter-mensuelles de ce paramètre seront analysées.
3.2.3.1 - La variation interannuelle de la vitesse du
vent
L'indisponibilité de données pour l'année
2006 nous a amené à considérer l'année 1976 comme
période de départ pour être dans la fourchette des trente
années. L'observation sur ces trente années indique une tendance
générale à la hausse de la vitesse du vent (graphique 14).
Cependant, on remarque une variation interannuelle de la vitesse du vent. Les
vitesses moyennes annuelles oscillent entre 1,2 m/s et 1,6 m/s sauf en 1980
où la moyenne annuelle est de 1,08 m/s. La vitesse moyenne annuelle de
toute la période est de 1,34 m/s. Les moyennes décennales donnent
1,32 m/s, 1,31m/s et 1,39 m/s respectivement pour 1976-1985, 1986-1995 et
1996-2005, avec une tendance légère à la baisse pour cette
dernière et une hausse pour les précédentes. De ce
constat, la perception paysanne selon laquelle les intensités des vents
ont connu une évolution progressive n'est pas perceptible.
52
Graphique 14 : Variation interannuelle de la vitesse du
vent
1,8
1,6
1,4
1,2
1
vitesse (m/s
0,8
0,6
0,4
0,2
0
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
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|
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|
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|
)
|
|
|
|
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|
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|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
1976
|
1978
|
1980
|
1982
|
1984
|
1986 1988 1990
Vitesse (m/s)
|
1992
|
1994 1996
Tendance
|
1998
|
2000
|
2002
|
2004
|
Source : D'après les données de la Direction
Générale de la Météorologie (2007)
3.2.3.2 - La variation inter-mensuelle de la vitesse du
vent durant les trois décennies
Les variations inter-mensuelles de la vitesse du vent pendant
les trois décennies présentent des similitudes (graphique 15). En
effet, pour toutes les décennies, on constate trois périodes dans
l'année où les vitesses des vents croissent et deux
périodes au cours desquelles les vitesses connaissent une
régression. Les vitesses croissent du mois de janvier au mois de mars,
du mois d'avril au mois de juin et d'octobre à décembre. Durant
toutes ces périodes, on remarque que c'est la dernière
décennie qui a enregistré les vitesses de vent les plus
élevées sauf pendant la période allant de novembre
à décembre. Sur toute la durée d'observations, c'est la
décennie 1986-1995 qui a enregistré les vitesses les plus
élevées.
On observe la première phase de chute des vitesses de
mars à avril et la seconde phase de juin à octobre. Au cours de
cette seconde période (juin-octobre), les vents deviennent rares et
cette rareté se fait sentir surtout de septembre à octobre
où on a des vitesses inférieures à 1m/s.
53
Graphique 15 : Variation inter-mensuelle des vitesses de
vent durant les
décennies 1976-1985, 1986-1995 et
1996-2005
2,5
0,5
1,5
2
0
1
1976-1985 1986-1995 1996-2005
Source : D'après les données de la Direction
Générale de la Météorologie (2007)
3.2.4- l'humidité relative
L'analyse de l'humidité relative concernera les
variations interannuelles de 1977 à 2005 et les variations inter
mensuelles des trois décennies de la même période.
3.2.4.1 - La variation interannuelle de
l'humidité relative
La courbe du graphique 16 présente une forme
sinusoïdale qui traduit une variation interannuelle de l'humidité
relative. La tendance générale qui se dégage de la
série chronologique des trente années est la baisse de
l'humidité relative. Les moyennes annuelles sont toutes
supérieures à 40 sauf la moyenne de l'année 1984 qui est
de 39,08. Elle est donc l'année la moins humide et cela serait relatif
à la sècheresse des années 1983-1984. La moyenne la plus
élevée (48) a été enregistrée au cours de
l'année 1991.
54
Graphique 16: Variation interannuelle de
l'humidité relative
49
48
47
46
45
44
43
42
41
40
39
38
37
36
35
Source : D'après les données de la Direction
Générale de la Météorologie (2007)
3.2.4.2 - La variation inter-mensuelle de
l'humidité relative durant les trois décennies
Durant les trois décennies, les plus faibles valeurs
d'humidité sont observées de novembre à avril tandis que
les plus fortes valeurs se rencontrent entre mai et octobre. Le pic de
l'humidité s'observe en août (graphique 17). L'humidité a
connu une légère augmentation durant les mois de juillet,
août, septembre et octobre. Cette augmentation pourrait être
liée à l'évolution des quantités d'eau
reçues pendant ces périodes.
Les différentes analyses ont permis de savoir que
durant les trente dernières années, les paramètres
climatiques ont subi des fluctuations tant mensuelles qu'annuelles. Les
populations arrivent à cerner certaines de ces variations.
Le tableau 4 résume les différentes variations
constatées lors des analyses. De ces constats, on peut dire que le
changement et la variabilité climatique sont une réalité
bien perçue par les populations de Belgou. Qu'en est-il des causes et
des conséquences ?
55
Graphique 17 : Variation inter mensuelle de
l'humidité relative durant les trois décennies
40
80
60
50
30
20
70
10
0
1977-1986 1987-1996 1997-2006
Source : D'après les données de la Direction
Générale de la Météorologie (2007) Tableau
4 : La variation des différents paramètres climatiques au cours
de la
ériode 1977-2006
Paramètre
période
|
Pluviométrie
|
Nombre
de jours de pluie
|
Température
|
Humidité relative
|
Vent
|
1977-1986
|
-
|
-
|
+
|
-
|
+
|
1987-1996
|
#177;
|
+
|
-
|
#177;
|
+
|
1997-2006
|
+
|
+
|
+
|
-
|
-
|
1977-2006
|
+
|
+
|
+
|
-
|
+
|
Source : D'après les données de la Direction
Générale de la Météorologie (2007)
+ hausse - baisse #177;
stabilité
3.3 - LA PERCEPTION PAYSANNE DES CAUSES ET DES
CONSÉQUENCES DE LA VARIABILITÉ ET DU CHANGEMENT CLIMATIQUE
De façon générale, les causes du
changement et de la variabilité climatique sont d'ordre naturel et
anthropique. Cependant la perception des causes et des conséquences
diffère selon les individus.
56
3.3.1 - les causes d'ordre général
Les causes d'ordre général se résument en
causes naturelles et anthropiques.
3.3.1.1 - les causes naturelles
Dans son étude sur la caractérisation du climat
du sahel, Ouédraogo K. D (1999) souligne qu'une des causes naturelles du
changement climatique est le phénomène el
nino4. Selon lui, le climat sahélien, intimement
lié à la circulation générale de
l'atmosphère, en est corrélé. La circulation
générale est vectrice de la distribution de l'énergie
autour du globe ; tout changement de la direction de cette circulation
s'accompagne nécessairement d'une nouvelle donne dans la distribution
globale de l'énergie avec des répercussions sur les
températures. Or la série chronologique de la composante zonale
du vent fait ressortir une rotation du secteur EST(-) au secteur OUEST(+)
à partir des années 1970. Ce passage du vent d'une circulation
cyclonique à une circulation anticyclonique pourrait être alors
à l'origine du réchauffement et/ou de la baisse de la
pluviométrie dans la zone.
3.3.1.2 - Les causes d'origine anthropique
L'augmentation des gaz à effet de serre dans
l'atmosphère est la principale cause du changement climatique. La
production de ce gaz est liée intimement aux activités humaines
à la surface de la terre. Un consensus d'environ 98 % des chercheurs
s'est établi pour considérer que l'homme joue un rôle
déterminant dans le réchauffement climatique (Durand F., 2007).
Le rapport préliminaire du comité national sur le changement
climatique a relevé que les activités humaines
génératrices des gaz à effet de serre au Burkina Faso sont
: l'industrie qui constitue la principale source (86%) des émissions,
suivie de l'agriculture (9%) et de l'énergie combustible (5%). Le
même rapport mentionne que le Sahel burkinabé contribue à
l'émission des gaz au niveau de l'agriculture et de l'élevage.
3.3.2 - Les causes selon la population de Belgou
Les paysans situent la responsabilité du changement
climatique à deux niveaux : divin et humain.
4 C'est le déplacement de l'ouest vers l'est
au niveau de l'équateur d'une énorme masse d'eau chaude (grand
comme les USA) qui réchauffe une partie des eaux de l'océan
pacifique et modifie notamment le régime des pluies tropicales (www
google)
57
3.3.2.1 - La responsabilité divine
Pour la population cible de l'enquête, le changement ou
la variabilité climatique n'est que du fatalisme. En clair, le seul
responsable des modifications ou variations ne peut être que Dieu. Cette
thèse est soutenue par près de 80% des personnes
interrogées à Belgou. Elles avancent les arguments selon lesquels
l'eau, le sol, la pluie, les vents, le soleil, etc. procèdent de la
Providence. Ainsi, toute modification ou variabilité observée
dans leur cours habituel est le fait de Dieu.
Dans le même ordre d'idées, certains anciens du
village pensent que la rareté pluviométrique et l'apparition des
phénomènes climatiques exceptionnels sont des châtiments
divins dus à ?l'évolution négative du
monde?. En effet, ils pensent que la dépravation des moeurs,
le non respect des coutumes, des traditions et la cupidité conduisent
les hommes à poser des actes inhumains, provoquant la colère de
Dieu. Ainsi, Dieu à travers ces phénomènes naturels punit
les fautifs.
Contrairement à ces visions de l'évolution
climatique, d'autres attribuent les causes à des actions
anthropiques.
3.3.2.2 - Les causes anthropiques
spécifiques
Il est des paysans qui, sans avoir nié la
responsabilité divine du phénomène, ajoutent qu'il existe
d'autres causes liées aux actions humaines.
3.3.2.2.1 - La déforestation
Pour certaines personnes, le changement et les
variabilités climatiques sont dus à la disparition des arbres et
du couvert végétal. Elles affirment ne pas connaître le
rôle que jouent les arbres dans le processus de la formation des pluies
mais elles reconnaissent avoir appris qu'ils participent au système de
formation des nuages. Par conséquent, s'il y a aujourd'hui un grand
nombre d'arbres qui a disparu, il est logique que l'on constate des
perturbations pluviométriques. La disparition des arbres est due au
besoin en bois pour un certain nombre d'usages (bois énergie, bois
d'oeuvre). Aussi ces personnes attribuent-elles la disparition des arbres aux
sécheresses de 1973-74 et 1983-84 car ces deux événements
ont été très catastrophiques pour la flore. Ils ont
décimé la plupart des arbres qui existaient dans le terroir.
58
- La construction des maisons
La construction des maisons du village nécessite
l'utilisation de beaucoup de bois. Les toitures sont faites de plusieurs troncs
et de branches (cf photo 3). On estime qu'il faut, pour la construction d'une
maison, les branches et les troncs d'au moins deux arbres. Cette pratique
contribue donc à l'accélération de la déforestation
qui a des répercussions sur la pluviométrie.
Photo 3 : Toit d'une maison vue de
l'intérieur
Source : cliché de l'auteur, Août 2007
-Le bois de chauffe
Le besoin en énergie pour le ménage amène
les villageois à couper le bois. Mais selon ces derniers, les
quantités prélevées ne devraient pas avoir grande
influence sur la végétation. Cependant, ils pensent que les
véritables responsables de la surexploitation sont les
charretiers5 qui viennent des villages voisins. Pour ne pas
être en manque de bois pour l'approvisionnement de leurs clients,
certains usent d'astuces pour dessécher les arbres. Le responsable de
l'environnement du département de Falangountou parle à ce
sujet
5 Ce sont des exploitants traditionnels des
forêts. Avec leur permis d'exploitation ils sont autorisés
à ramasser le bois mort qu'ils transportent à l'aide des
charrettes pour le commercialiser à Dori.
59
?d'étranglement d'arbres?. Ce
procédé consiste à enlever l'écorce tout autour de
l'arbre dans l'espoir qu'il s'assèche rapidement.
Le responsable de l'environnement, seul agent de son
ministère en poste dans le département, affirme ne pas disposer
d'assez de moyens pour surveiller tous les treize villages relevant de son
ressort. Outre la disparition des arbres, on note la réduction du
couvert herbacé due au surpâturage. La capacité de charge
de la zone est dépassée face au nombre de plus en plus
élevé de troupeau. En effet, selon les études de l'INERA
(1995) cité par le ministère de l'économie et des
finances, la capacité de charge de la région du Sahel devrait
être de l'ordre de 395 000 UBT ; or elle est de 565 520 UBT soit un
écart de charge de plus de 170 520 (+43%).
3.3.3 - Les conséquences selon la perception des
villageois
Les conséquences du changement climatique et de la
variabilité climatiques sont multiples et très
diversifiées. Ces phénomènes affectent les hommes, les
animaux et les ressources naturelles.
3.3.3.1 - Les conséquences sur les ressources
naturelles
Les populations estiment que les sols, la
végétation et la faune sont les principaux éléments
naturels affectés par le phénomène.
3.3.3.1.1 - La végétation
Toutes les personnes interrogées ont souligné
que la végétation à Belgou a connu une régression
notable surtout depuis les grandes sècheresses des années
1973-1974 (djiguilé) et 1983-1984. Lors de ces
sècheresses, les arbres ont payé un lourd tribut. Plusieurs
d'entre eux se sont desséchés à cause du manque d'eau et
de l'attaque de certains insectes nuisibles. De ce fait, le parc arboré
est devenu clairsemé et plusieurs arbres parmi les plus grands ont
disparu. Avant, « la végétation était si dense que
les gens avaient des difficultés pour la traversée » dit-on
; aujourd'hui elle est très clairsemée. La dégradation
actuelle de la végétation est un phénomène qui,
d'après la population locale, n'a jamais été connue par
leurs ancêtres. Tout le monde s'accorde pour attribuer la principale
cause de la dégradation à la rareté des pluies au cours
des 20 à 30 dernières années (Bolwig S., 1998). Ainsi 20%
des populations interrogées
60
estiment que la végétation est moyennement
dégradée tandis que 75% pensent qu'elle est très
dégradée.
La dégradation de la végétation a des
répercussions sur les populations ainsi que le bétail. La
disparition ou la raréfaction de certaines espèces oblige les
populations à se déplacer sur de longues distances pour
satisfaire certains besoins. C'est le cas de la recherche de bois de chauffe,
de plantes pour la pharmacopée, de plantes pour l'alimentation.
A Belgou la végétation est la principale source
de fourrage pour les animaux. La détérioration de cette ressource
rend très précaire l'activité pastorale à cause de
la pénurie de fourrage qui en résulterait.
Les populations n'ont pas oublié de mentionner que la
forte croissance démographique et l'augmentation du cheptel participent
à la dégradation de la végétation. Pour elles, la
demande en bois énergie est corrélée à l'effectif
de la population ; la croissance démographique augmente donc la pression
sur les arbres et arbustes, les exposant à la coupe. Le rythme souvent
très élevé des coupes ne facilite pas la reconstitution
des réserves. Pour le responsable de l'environnement, si la
détérioration de l'environnement continue, on assistera à
une modification profonde des formations végétales ainsi
qu'à l'avancée du désert.
3.3.3.1.2 - Les sols
Selon la population, le niveau de fertilité globale des
sols est moyen. Elle pense qu'il existe un lien entre la dégradation du
couvert végétal et la baisse de la fertilité des sols. Car
la dégradation du couvert végétal entraîne de facto
une accélération de la dynamique érosive. Les sols
étant moins bien protégés par le couvert
végétal, les formes d'érosion éolienne et hydrique
deviennent de plus en plus actives (Ministère de l'économie et du
développement, 2006). Les enquêtes réalisées ont
relevé l'existence de ces deux types d'érosion dans le terroir.
Mais selon les paysans, l'érosion hydrique sévit plus dans la
zone que l'érosion éolienne. La baisse de la fertilité du
sol est aussi liée à l'extension des champs de cultures. En effet
les superficies emblavées sont passées de 178,5 ha en 1996
à 314 ha en 2006, soit une augmentation de 135,5 ha en dix ans. Les sols
auparavant mis en jachère pour retrouver leur potentiel agronomique sont
aujourd'hui cultivés chaque année. Cette surexploitation entraine
l'appauvrissement des sols. Selon l'analyse diachronique de l'occupation des
terres de la zone d'étude, de 1992 à 2000 on observe :
61
? une augmentation des superficies des sols limono-argileux,
limono-sableux, sablo-limoneux à tendance sableuse et
sablo-gravillonnaires ;
? une régression des superficies des sols hydromorphes
argilo-limoneux et des sols minéraux bruts, gravillonnaires sur
lithosols (Tableau 5).
Tableau 5 : La dynamique des états de surface du
sol entre 1992 et 2000
États de surface du sol
|
Superficie 1992 (ha)
|
Superficie 2000 (ha)
|
Évolution (ha)
|
Sols hydromorphes argilo-limoneux
|
1880,11
|
406,12
|
-1474
|
Sols limono-argileux
|
1338,26
|
1465,05
|
127
|
Sols limono-sableux
|
1422,00
|
1851,30
|
429
|
Sols sablo-limoneux à tendance sableuse
|
1346,38
|
3146,33
|
1800
|
Sols sablo-gravillonnaires
|
1471,14
|
2185,30
|
714
|
Sols minéraux bruts, gravillonnaires sur lithosols
|
1875,81
|
279,90
|
-1596
|
Source : Images composées fausse couleur RGB 453 de
Landsat4 (1992) et Landsat7 (2000)
Figure 1 : Évolution des types d'états de
surface du sol de la zone du site : octobre 1992 et août 2000
Belgou
Belgou
Sols hydromorphes argilo-limoneux
Sols limono-argileux
Sols limono-sableux
Sols sablo-limoneux à tendance sableuse
Sols sablo-gravillonnaires
Sols minéraux bruts, gravillonnaires sur lithosols
Limite approximative du terroir de Belgou
Système de projection : WGS 1984 UTM Zone 31
Source : Images composées fausse couleur RGB 453 -TM
de Landsat4 (1992, OUATTARA I., 2008
62
63
3.3.3.1.3-La faune
D'après l'historique du village, Belgou était
une zone très giboyeuse où on rencontrait les gros et petits
gibiers. Aujourd'hui, la faune à Belgou se résume par la
présence de quelques varans, de perdrix, de tourterelles, de rats, de
francolins et d'oiseaux migrateurs. La disparition de la faune est l'une des
conséquences de la dégradation des formations
végétales. En effet, l'absence d'une couverture dense
empêche les animaux d'avoir des logis. Cela entraîne le
départ des animaux du terroir vers des zones plus boisées. Aussi,
avec la croissance de la population, on assiste à l'arrivé d'un
nombre de plus en plus élevé de braconniers. Ces derniers
abattent les animaux et cela participe à la disparition de la faune.
3.3.3.2 - Les conséquences sur les
activités humaines
La péjoration des conditions climatiques affecte les
activités humaines. A Belgou, ses impacts se perçoivent dans
l'agriculture et l'élevage, principales activités de la
région.
3.3.3.2.1 - Les conséquences sur
l'agriculture
L'agriculture à Belgou est pluviale. Elle est donc
tributaire des précipitations. La tendance à la baisse
généralisée et les variations pluviométriques
constatées ces dernières années ont des
répercussions sur l'agriculture. On assiste alors à une
modification du calendrier agricole, à l'introduction de nouvelles
cultures, à une baisse des productions.
- une adaptation du calendrier agricole
Les populations enquêtées affirment avoir
constaté un recul du début de la saison pluvieuse ; ce qui
entraîne une modification du calendrier agricole. Les semis qui marquent
le début de l'activité agricole dans le village
commençaient auparavant dans le mois de mai, correspondant à la
tombée des premières précipitations. Mais de nos jours,
les semis débutent en juin avec des reprises de semis jusqu'en
juillet.
Cette modification du début des activités
n'engendre pas un grand bouleversement du cycle de travail. Les paysans se sont
adaptés en remplaçant les anciennes variétés
à cycle long (4-5 mois) par des variétés hâtives
(3-4 mois).
64
- L'abandon et l'introduction de nouvelles cultures
De nos jours, les principales spéculations
cultivées à Belgou sont : le petit mil, le sorgho, le maïs,
le niébé, et le sésame. D'après les anciens du
village, le pois de terre était cultivé dans le terroir. Mais
depuis vingt cinq ans environ, cette culture a été
abandonnée. Les vieux n'attribuent pas cet abandon au seul facteur
climatique. Ils pensent que la jeunesse est devenue paresseuse. Selon eux,
lorsqu'on invite les jeunes à la culture de cette plante, ils renoncent
pour cause de fatigue aux travaux des champs de sorgho et de mil.
Des spéculations citées plus haut (le sorgho et
le maïs) peuvent être considérées comme de nouvelles
cultures dans le village. L'introduction de la culture du sorgho date des
années 1970, car selon Bolwig S. (1998), le sorgho n'était pas
mangé au village avant 1970. Mais il est maintenant devenu le produit de
récolte le plus important. Cela voudrait dire que c'est après les
sècheresses de 1973-1974 que les populations se sont
intéressées à la culture du sorgho.
Le maïs est cultivé sur de petites portions et
consommé frais. Les difficultés alimentaires rencontrées
en 2004 ont poussé les Rimaybé à la consommation de la
farine de maïs qu'ils achetaient au marché de Falangountou.
Certains estiment que le maïs procure plus de farine que le mil et le
sorgho. Sa culture pourrait alors gagner du terrain.
- La fluctuation des productions
Les quantités de céréales produites au
cours des saisons dépendent des conditions climatiques, de la
qualité des sols et du paquet technologique appliqué. A Belgou,
selon la population locale, la production céréalière varie
d'une saison à une autre et elle lie cela aux variations et au
changement climatiques. En effet, durant ces dernières décennies,
l'on a constaté des déficits pluviométriques qui
interviennent pour la plupart en milieu de campagne agricole. Cela expose les
plantes au stress hydrique qui occasionne souvent le jaunissement et même
l'assèchement.
A cela s'ajoute les pauses pluviométriques qui sont
devenues plus longues et s'annoncent généralement au stade de
l'épiaison. Ce sont les phénomènes les plus
redoutés par les agriculteurs car une longue pause pluviométrique
peut compromettre toute la récolte.
-L'envahissement rapide des champs par les adventices
L'un des problèmes rencontrés par les
agriculteurs est la pousse rapide des herbes dans les champs, plus
particulièrement ceux situés sur les sols argileux. Les
propriétaires des champs expliquent cette prolifération rapide
des herbes par le fait qu'il y a des périodes où les
65
pluies se succèdent jour après jour et cela ne
leur permet pas de sarcler les champs à temps. Les herbes profitent donc
de ce contretemps pour envahir les champs. Les champs situés sur les
sols argileux sont pratiquement dans la zone de bas-fond. L'infiltration lente
de l'eau dans ces types de sol fait qu'ils sont en permanence humides ; ce qui
fait pousser rapidement les herbes. A cela, il faut ajouter le fait que
l'hilaire, instrument de sarclage des villageois, n'est pas adapté au
travail de ce type de sol.
- La difficile germination des semences
Souvent les très grandes quantités d'eau et les
faibles précipitations enregistrées en début de saison ne
facilitent pas la germination des semences respectivement dans les zones de
bas-fond et de haut de pente. Cette situation s'explique par le fait que les
trop grandes quantités d'eau pourrissent les graines mises en terre.
Toutes ces difficultés amenuisent l'activité
agricole et mettent les producteurs dans l'incertitude totale jusqu'en fin de
saison.
3.3.3.2.2 - Sur l'élevage
Les problèmes rencontrés au niveau de
l'élevage sont d'ordre alimentaire, sanitaire, commercial, ainsi que la
baisse quantitative et qualitative du cheptel.
-Le problème d'abreuvement
Belgou ne dispose pas d'un point d'eau permanent. Cela met les
animaux et les éleveurs dans une situation difficile, surtout lorsqu'on
enregistre des déficits pluviométriques au cours de
l'année. En année de mauvaise pluviométrie, les deux
points d'eau du village constitués de bouli (photo 4) et du cours d'eau
s'assèchent rapidement. Leur dessèchement rapide s'explique aussi
par leur faible capacité de rétention car ils sont très
ensablés. A cela s'ajoute le nombre élevé de demandeurs
surtout en saison sèche pour l'abreuvement de leurs animaux.
-La persistance des maladies
Les variabilités climatiques ont aussi des
répercussions sur la santé des animaux. Lors de nos entretiens,
les populations ont fait remarquer un certain nombre de problèmes
sanitaires. La période de transition entre la saison sèche et la
saison des pluies est la période des maladies diarrhéiques. Cela
s'explique par le changement brusque du régime alimentaire des
animaux
66
qui passe de la consommation du fourrage sec à celle du
fourrage frais. Pendant la période de l'harmattan, les animaux sont
très affectés par les maladies respiratoires.
Photo 4 : Vue partielle du bouli de Belgou
Source : cliché de l'auteur, Août 2007
-L'insuffisance de fourrage
Les défaillances pluviométriques et la
dégradation des sols empêchent le fourrage de pousser
convenablement. La réduction de la zone pastorale et le nombre
élevé du cheptel sont aussi des facteurs qui rendent le fourrage
insuffisant. Le village de Belgou et son voisin Ekewe disposent d'une zone
pastorale. Cependant le manque de terrains agricoles pour les voisins de Ekewe
a poussé ces derniers à empiéter sur la zone pastorale.
L'exploitation collective des résidus de
récolte, notamment les tiges de mil a connu une mutation. Durant ces
dernières décennies, on a constaté que les tiges sont
devenues commercialisables. Ainsi, après chaque récolte, les
tiges sont ramassées et stockées dans le but premier de nourrir
les animaux. Au cas où la saison prochaine s'annonce rapidement avec
disponibilité de fourrage, le reste est vendu.
Selon le responsable de l'élevage, en 2005 la vente de
tiges a causé des problèmes aux éleveurs. Pensant à
l'installation définitive de la saison pluvieuse certains
éleveurs ont vendu
67
le reste de leurs stocks et se sont retrouvés en
difficulté suite à un arrêt brusque des
précipitations.
Le manque de fourrage oblige souvent les Peuhls à la
transhumance. Ces longs déplacements épuisent les animaux et les
expose au vol.
-La perte de forme et la mort des animaux
Le manque de fourrage, l'insuffisance d'eau et la persistance
de certaines maladies ont un impact sur la conformation des animaux. Cela
s'observe surtout en saison sèche où on assiste à
l'amaigrissement du cheptel. En année de sècheresse
prolongée, on assiste parfois à la mort des animaux comme au
cours des décennies 1970 et 1980. Certains témoins affirment que
presque tout le cheptel du village a été décimé
lors de la sècheresse de 1973-74.
-La chute du prix des animaux
En année de mauvaise pluviométrie, les paysans
ne comptent que sur leur cheptel pour faire face au déficit alimentaire.
Cependant, ils rencontrent beaucoup de difficultés liées au prix
des animaux sur le marché. Ainsi, lorsqu'il y a une famine ou un
déficit de production céréalière, les
commerçants baissent les prix des animaux. N'ayant pas le choix, les
paysans bradent leurs animaux afin de subvenir aux besoins à la famille.
Selon un commerçant, il n'y aurait pas braderie mais plutôt des
prix justifiés par la mauvaise conformation des animaux.
Les problèmes qui découlent du changement
climatique sont multiples. Ils se rencontrent dans presque tous les secteurs
d'activités du village. Mais les secteurs les plus touchés sont
l'agriculture et l'élevage. Face à toutes ces difficultés,
les populations tentent tant bien que mal de trouver des solutions. Ils
développent donc des stratégies pour s'adapter au changement et
à la variabilité climatiques.
68
CHAPITRE IV : LES STRATÉGIES D'ADAPTATION
AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
D'après les études de Mauss (Cité par
BOSCO.P.M. & al, 1997), on entend par stratégie "l'art
d'acteurs pour lesquels le processus agricole et pastoral de production occupe
une place centrale dans le mode de vie et qui font concourir des moyens
agricoles, mais non exclusivement tels, pour atteindre des objectifs de
maintien, croissance et reproduction de leur unité de production
familiale (UPF) dans un contexte plus ou moins fortement marqué par
l'incertitude". C'est donc l'ensemble des moyens, des techniques ou des
procédés par lesquels les hommes parviennent à
atténuer ou à donner des réponses aux effets du changement
ou de la variabilité climatique.
BOSCO.P.M. & al. ont identifié de ce fait
plusieurs types de stratégies : les stratégies de limitation des
effets négatifs des risques les stratégies de lutte contre les
causes des risques et les stratégies de contournement. Cette typologie
servira de cadre de repérage pour le traitement des données
à Belgou.
4.1 - LES STRATÉGIES DE LIMITATION DES EFFETS
NEGATIFS DU RISQUE
Face aux incertitudes (sur la durée du cycle
pluviométrique, la durée des sécheresses, l'apparition de
poches de sècheresse, le risque d'envahissement des champs par les
adventices, le déficit alimentaire, l'apparition des maladies), les
paysans développent des pratiques préventives des risques :
associations de culture, cession de céréales à coût
social, vaccination des animaux, entraide villageoise, etc.
4.1.1 - La pratique de l'association de cultures
«Soumis aux contraintes pluviométriques, le paysan
a pour souci primordial de se protéger des méfaits d'un
phénomène contre lequel il demeure impuissant et sur lequel il
doit compter pour assurer sa subsistance. Les associations culturales
consistent en l'ensemencement de plusieurs espèces de cultures dans le
même champ. Ce sont des pratiques devenues banales mais qui
écartent le hasard ; elle représente une formule contre la
fatalité de la pluviométrie. Selon la répartition des
pluies dans la saison et les quantités d'eau tombées, les
différents types de sol répondront aux attentes du
producteur» (Zoungrana T.P., 1998).
C'est donc une pratique culturale qui consiste à semer
différentes cultures sur une même parcelle. A Belgou,
généralement, on associe le petit mil ou le sorgho au
niébé (cf
69
photo 5). L'objectif premier de l'association de culture est
de pouvoir compenser les déficits céréaliers
constatés au milieu de la saison hivernale. En effet, le
niébé qui a un cycle plus court arrive rapidement à
maturité. Bien avant la maturité des grains, les feuilles sont
d'abord utilisées pour la préparation de sauce et d'autres mets.
En plus de la compensation alimentaire, l'association de cultures permet
l'exploitation maximale de l'espace à cultiver. C'est pourquoi le
niébé est semé dans les intervalles laissés entre
les pieds de mil ou de sorgho. Aussi cette pratique permet-elle de diversifier
la production.
Photo 5 : Champ de petits mil associés au
niébé
Niébé
Petit mil
Source : cliché de l'auteur, Août 2007
4.1.2 - Les dons et les achats de céréales
à des prix sociaux
Belgou, à l'instar de nombreux villages du Sahel,
bénéficie de la part du Ministère de l'Action Sociale de
la vente à des prix sociaux ou de don de céréales. Les
ventes ou les dons se font par l'entremise du Comité National de Secours
d'Urgence (CONASUR). Ainsi, il ressort de nos entretiens avec le préfet
du département de Falangountou que le village de Belgou a
bénéficié en 2001 et en 2003 respectivement de 34 et 15
sacs de vivres.
Outre ces soutiens étatiques, certaines structures
offrent des vivres aux populations pour atténuer un tant soit peu leur
déficit céréalier. A cet effet, selon la préfecture
de Falangountou, l'OCDE a octroyé aux ménages du village la somme
de 10 000 F CFA, de
l'huile, du haricot, des semences et de la farine de
maïs. En 2007, le partenariat PLCE/PAM a permis la distribution de
céréales et de l'huile aux habitants ayant participé
à leurs travaux d'aménagement et de reboisement.
4.1.3 - La vaccination des animaux contre les
épizooties
Face au risque des maladies qui pourraient subvenir suite aux
variations climatiques, les éleveurs procèdent à la
vaccination de leurs animaux. Cette opération s'effectue
généralement en début de saison pluvieuse et pendant la
période de transition entre la saison pluvieuse et la saison
sèche. La vaccination et le suivi médical du bétail sont
assurés par le vétérinaire qui réside à
Falangountou.
Le village à bénéficié en 1993,
grâce au projet PSB/DANIDA, de la construction d'un parc de vaccination
qui facilite le déroulement des opérations de vaccination.
4.1.4 - L'entraide villageoise
Face à certaines difficultés, les populations
s'organisent et s'entraident. L'entraide s'exprime généralement
dans les activités agricoles, dans les périodes difficiles
(soudure, famine, décès) et lors de certaines
cérémonies. L'entraide agricole s'organise
généralement pour venir en aide à un agriculteur dont le
champ est menacé par les adventices (mauvaises herbes).
L'activité se prépare quelques jours à
l'avance (au moins une semaine). La sollicitation de l'aide doit être
portée à la connaissance du village et cette tâche revient
au propriétaire du champ qui peut faire du porte à porte ou
passer par le canal de la mosquée. Ensuite il doit s'atteler à
chercher de quoi nourrir et motiver les travailleurs du jour.
Généralement, l'alimentation peut être du tô de mil,
du riz, accompagné du gapal6. Le propriétaire du champ
sert aux travailleurs du tabac, de la cola, du thé accompagnés du
sucre. Le plus souvent certaines personnes soutiennent le propriétaire
avec des dons de vivres, de thé, de tabac, de cola.
70
6 Boisson locale à base de petit mil et le plus
souvent accompagné de lait
71
Photo 6 : Séance d'entraide dans un
champ
Source Cliché de l'auteur, Août 2007
4.1.5 - L'espacement des dates de semis et l'extension des
surfaces cultivées (plusieurs champs)
Face à l'instabilité dans l'installation de la
saison des pluies, les agriculteurs ensemencent les champs à plusieurs
reprises, en espaçant les dates, dans l'espoir de se situer dans la
bonne période de culture. Souvent l'ensemencement se fait dans des
champs différents, ce qui entraîne de facto une extension des
surfaces cultivées. On a ainsi constaté une augmentation des
champs de culture durant ces dix dernières années. La plupart des
nouveaux champs se situent dans la zone récupérée à
l'aide des techniques DRS/CES mises en place par le projet PGRN/SY (1997-2005)
(cf carte n°4)
Les agriculteurs expliquent aussi l'extension des champs par
le fait que la production est proportionnelle à la surface
cultivée. Par conséquent, même en cas de mauvaise
pluviométrie, la production d'un grand nombre de champ sera
supérieure à celle d'un petit champ.
72
Carte 4 : Terres récupérées et
extension des champs
|
|
|
pres e xtsin e cap
|
N
|
|
|
|
|
|
|
|
|
A AAAAA
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Village centre
A
A A
AA A
#
A
AAA A A
AA
A AA
A A
Vers Dori
0 1Km
Jachère
Zaï
Sources : Enquêtes de terrain et levés GPS, mai
2008
4.1.6 - Les pratiques religieuses : les doua
A
Habitats
Route départementale
Anciens champs (+ 10 ans).
Terres recuperées par le projet:
PGRN/SY
PLCE
Nouveaux champs (-10 ans)
La pratique religieuse dominante dans le village est l'islam. On
pourrait même dire que
c'est la seule religion pratiquée dans le village.
Lorsqu'un événement survient, comme le
manque de pluie ou une sècheresse, les villageois
organisent une séance de prière sur la place
réservée à la prière de ramadan et
de tabaski. Au cours de la cérémonie, des invocations sont
faites pour demander la clémence et la miséricorde
de Dieu afin que la pluie tombe. Les anciens
ont souligné que les prières ne se font pas de
façon systématique en cas de manque de pluie. Il
faut attendre que le besoin d'eau se fasse véritablement
sentir afin d'implorer la grâce de Dieu. A
la question de savoir si ces prières étaient
à chaque fois exaucées, les intéressés mentionnent
que
l'exaucement n'est pas à 100%. Cependant, ils
enregistrent plus de réponses positives que
négatives.
73
4.1.7 - la constitution des réserves alimentaires
humaines et animales
Pour se prévenir d'éventuelles pénuries
alimentaires, les populations constituent des réserves alimentaires
aussi bien humaines qu'animales.
Les stocks alimentaires humains sont
généralement constitués de mil et/ou de sorgho. Les
populations achètent les céréales autant que faire se peut
pour assurer la consommation courante, en vue de préserver les
récoltes de la saison. Celles-ci ne sont prélevées qu'en
en cas de nécessité. Pour les habitants, cette façon de
procéder les met à l'abri des pénuries qui pourraient
subvenir au cours de l'année.
Le manque de fourrage en saison sèche contraint les
éleveurs à réaliser des stocks alimentaires pour les
animaux. Ces réserves sont généralement constituées
de tiges de céréales, de vannes de niébé et de
fourrage conditionné.
Le fourrage conditionné est obtenu grâce à
une nouvelle technique de conservation. Cette nouvelle méthode consiste
à couper le fourrage pendant la période hivernale et à le
faire sécher à l'ombre. Après séchage, le fourrage
est conditionné en bottes grâce aux botteleuses. Les bottes
obtenues sont alors conservées pour la complémentation
alimentaire du bétail lors des pénuries de fourrages.
4.1.8 - La capitalisation en bétail
Les populations capitalisent en bétail ce qui
correspond à une forme d'épargne qui comporte moins de risque
qu'un stock de céréales. Cette capitalisation concerne plus les
petits ruminants comme en témoigne leur nombre élevé
(environ 72% de l'effectif du cheptel du village). Cependant dans les familles
Le cheptel se compose de différentes espèces et races. En outre,
l'accent est mis sur les espèces les plus résistantes afin de
mettre le patrimoine à l'abri des épizooties. Cette
diversité du cheptel s'explique aussi par le fait qu'à Belgou les
populations vendent généralement les animaux pour résoudre
les problèmes circonstanciels. Les animaux sont alors vendus en tenant
compte de la taille du problème à résoudre. Par exemple,
pour la scolarisation des enfants, l'accent sera mis sur la vente des petits
ruminants; pour l'achat d'une moto ou la célébration d'un mariage
la vente concernera les gros ruminants tels les bovins.
4.1.9 - Le refus d'utiliser les engrais chimiques
Les enquêtes réalisées ont
révélé que les agriculteurs de Belgou connaissent
l'importance et l'utilité du recours aux engrais chimiques. Cependant,
ils refusent de les utiliser dans leur
74
champ. Pour eux, la pluviométrie étant variable
et très souvent déficitaire, l'utilisation des engrais chimiques
pourrait brûler les plantes en cas d'insuffisance pluviométrique.
Ils refusent l'utilisation de tout engrais chimique pour se mettre à
l'abri d'éventuels désagréments. Ils utilisent
plutôt la fumure organique.
4.1.10 - L'utilisation de la fumure organique
Pour accroître leur production, les agriculteurs de
Belgou fertilisent leur champ à base de fumure organique produite sur
place. Les paysans ont bénéficié grâce à
l'appui du PSB/DANIDA en 1997 et du PLCE en 2007 de formations pour la
construction des fosses fumières (cf photo7). Dans ces fosses sont
déversés les résidus agricoles, les déjections des
animaux et les déchets ménagers biodégradables. Les fosses
sont régulièrement arrosées et l'ensemble des
déchets se transforme en fumure organique. Le fertilisant ainsi obtenu
est répandu dans les champs quelques jours avant le début de
l'hivernage.
Photo 7 : Une fosse fumière
Source : cliché de l'auteur, Août 2007
En plus de la fumure obtenue à partir des fosses
fumières, les paysans fertilisent les champs grâce à la
vaine pâture. En effet, après les récoltes, les animaux qui
paissent librement les résidus des cultures dans les champs y
déposent leurs déjections (Photo 8) ; ce qui contribue
à
75
la fertilisation du sol. A ces deux possibilités
d'obtention de fumière s'ajoute le fait que les paysans transportent
souvent les déjections d'animaux des parcs vers les champs.
Photo 8 : Epandage de bouses dans un champ
Source : cliché de l'auteur, Août 2007 4.1.11
- L'utilisation de certains ligneux
Souvent, face aux pénuries alimentaires, les
Rimaybé exploitent certains ligneux. Ils utilisent les grains,
l'écorce ou les feuilles. Des ligneux exploités, Panicum
laetum (fonio sauvage) est la plante la plus recherchée car ses
grains sont utilisés au même titre que les céréales.
Il permet la préparation de tô « gniri », de la bouillie
« bita » et du couscous « latchiri ».
Pour ce qui concerne les grands ligneux, ce sont les fruits et
les feuilles qui sont importants. Cependant, un doyen du village a
signifié l'existence autrefois d'une pratique très importante
liée à l'utilisation des grands ligneux. Cette pratique
consistait à utiliser la décoction fermentée d'une plante
comme conservateur. La décoction s'obtient à partir de la
préparation de quelques branches d'un arbre nommé « sinsin
n'wonyi ». Elle était utilisée pour la préparation de
beignets de mil qui étaient conservés pendant une longue
période (plus de trois mois). Les beignets étaient
généralement faits juste après les récoltes et
étaient consommés en milieu de saison sèche. La
consommation des beignets nécessitait leur hydratation. A la question de
savoir pourquoi cette stratégie qui permettait d'atténuer la faim
en saison sèche a été abandonnée, le doyen a fait
savoir que c'est un travail très compliqué qui demandait beaucoup
de temps et d'effort physique.
76
4.1.12 - Le regroupement des populations autour des points
d'eau
Pour faire face aux difficultés d'approvisionnement en eau
pendant la saison sèche, les populations bellas et gaobés du
quartier tchadi viennent s'installer autour du village centre, dans le but de
profiter des forages qui s'y trouvent et des puisards qu'ils creusent dans le
lit du cours d'eau. En saison sèche, les pénuries d'eau sont
souvent source de querelles. Les mésententes sont le plus souvent le
fait des femmes. Elles sont liées au non-respect de l'ordre
d'arrivée sur les points d'eau, chaque femme voulant se servir la
première
4.2 - LES STRATEGIES DE LUTTE CONTRE LES CAUSES DE
RISQUE
Elles concernent l'utilisation de semences à cycle
court et des techniques de restauration des sols, des techniques de
conservation de l'eau et des sols (DRS/CES).
4.2.1.- La diversification des variétés
cultivées
Pour répondre au contexte climatique actuel, les
populations préfèrent diversifier les variétés de
culture. De nos jours, elles utilisent de plus en plus les
variétés hâtives. Et selon les doyens du village, c'est
après les sècheresses des années 1983-1984 qu'ils ont
véritablement fait la connaissance des nouvelles variétés.
Par conséquent, certaines variétés héritées,
qui pour l'essentiel ont un cycle long sont en train d'être
abandonnées. C'est le cas du mil dont l'ancienne variété
avait un cycle de près de 4 mois ; elle est remplacée aujourd'hui
par une variété hâtive qui dure environ 3 mois. Quant au
niébé, son cycle est passé de 3 mois à 2 mois
environ. Cela fait que les paysans font souvent une double culture donc une
double récolte durant la saison. Ces dernières décennies,
on cultive à Belgou deux types de niébé : le
niébé fourrager pour les animaux et le niébé grain
pour l'alimentation humaine.
Selon la cellule « production végétale
» de l'INERA, la durée maximale du cycle des semences
améliorées cultivées au Sahel, du semis à la
maturité, n'excède pas trois mois. Ainsi, pour le sorgho, la
variété IRAT 204 a une durée de maturité de 75
à 80 jours ; pour le petit mil, les variétés IKMV 8201 et
la SOSAT ont un cycle de 90 jours, contre moins de trois mois pour la
variété GD. A cela s'ajoutent les variétés de
niébé KVx 61-1 dont le cycle dure également moins de 90
jours.
77
4.2.2 - La pratique des nouvelles techniques agricoles
Les agriculteurs pratiquent certaines techniques agricoles
pour accroître les productions. Parmi les techniques existantes, les
semis en ligne, le respect de l'espacement entre les sillons et le
démariage des plants sont, selon le responsable de l'agriculture de
Belgou, des pratiques qui contribuent de façon significative à
l'accroissement des productions. En effet, si tout ce paquet est
appliqué, on a une bonne aération des champs; ce qui favorise un
développement harmonieux des céréales.
Depuis quelques années, le conseiller agricole tente de
convaincre les paysans d'adopter ces techniques. On a constaté dans
certains champs la mise en oeuvre de ces pratiques.
4.2.3 - Les techniques DRS / CES traditionnelles
Les techniques traditionnelles se composent de
dépôts de branches et de troncs d'arbres, du paillage, du
comblement et de déviation des ravines, et de la jachère.
4.2.3.1 - Les dépôts de branches et de
troncs d'arbres
Les paysans prélèvent ces objets sur des arbres
morts et les déposent perpendiculairement au sens de l'écoulement
des eaux dans les champs. Cette pratique vise à ralentir le
ruissellement des eaux, donc à atténuer l'érosion. De
même, elle participe à l'augmentation de l'infiltration ; elle est
pratiquée par environ 75% des agriculteurs. Mais cette technique
rencontre de nos jours des difficultés liées à la
raréfaction du bois mort.
4.2.3.2 - La pratique du paillage
Le paillage à Belgou consiste à recouvrir les
sols épuisés de tiges de mil ainsi que de brindilles
d'épineux. Sous l'effet conjugué de la chaleur, de
l'humidité et des termites, les branches et les tiges se transforment en
humus qui contribuent à l'enrichissement des sols. En plus de ce
rôle, les dépôts permettent de lutter contre la
déflation éolienne et participent au ralentissement de la vitesse
de ruissellement des eaux. Cette pratique est sur le point d'être
abandonnée à cause de l'insuffisance des pailles qui servent dans
un premier temps à l'alimentation du bétail. Quant aux branches
mortes, elles sont devenues très rares. Ainsi elle n'a été
constatée que dans cinq parcelles de culture.
78
4.2.3.3 - Le détournement et le comblement des
ravines
Tous les paysans luttent contre les ravines soit en les
comblant soit en modifiant l'itinéraire de leur écoulement. En
effet, pour permettre le comblement des ravines, les populations y
déposent du bois qui bloque le sable décapé depuis
l'amont. Le sable remplit de façon progressive le lit de la ravine
grâce à l'effet de l'érosion hydrique. Le complément
permet donc d'éviter l'agrandissement de la ravine. D'autres paysans
modifient le cours des ravines en les transformant en vue d'amener l'eau dans
les champs. Pour pallier le manque de bois, les paysans déposent
quelquefois des sacs remplis de terre au fond des ravines.
4.2.3.4 - La pratique de la jachère
Même si elle est en train de disparaître dans le
village en raison du manque de terre, c'est une des vieilles pratiques de
récupération de terres dégradées. Pour les paysans,
elle consiste à laisser reposer pendant un certain nombre
d'années une terre appauvrie par une longue exploitation. Selon un doyen
du village, la jachère était l'une des techniques phares de
récupération de terre. Mais aujourd'hui, avec l'augmentation de
la pression démographique, le manque de terres ne permet plus la
pratique efficace de la jachère. De ce fait, pour tout le village, on a
identifié deux jachères qui représentent moins de 1% du
terroir.
4.2.4 -Les techniques DRS / CES modernes
Grâce aux projets et programmes, les paysans ont
bénéficié des formations pour la réalisation de
certains ouvrages anti-érosifs permettant aux paysans de
récupérer les terres dégradées ou d'atténuer
les effets de l'érosion hydrique ou éolienne. Parmi les pratiques
DRS/CES modernes, on a identifié : le zaï, les cordons pierreux et
le reboisement.
4.2.4.1 - Le zaï
A Belgou c'est une nouvelle technique en
expérimentation (photo 9). Il a été introduit dans la zone
par le PLCE en 2007. Cette technique vise à réduire les espaces
dénudés et accroître les productions
céréalières. C'est une technique destinée à
améliorer la survie des semis. Elle consiste à creuser des trous
de 25 à 30 cm de diamètre et 10 cm environ de profondeur et d'y
mettre du fumier. Ce dernier est légèrement recouvert par la
terre tirée du trou. Les semis se font après la première
« bonne pluie »
79
4.2.4.2 - Les cordons pierreux
Les cordons pierreux sont constitués d'alignement de
blocs de pierres suivant les courbes de niveau (photo 10). Cette technique vise
à ralentir le ruissellement des eaux de pluie. Ils servent à
piéger les éléments solides transportés par les
eaux de ruissellement (LOMPO.O, 2002)
Cette technique a été introduite dans le terroir
en 1997 par le PGRN/SY qui a réalisé l'aménagement
d'environ 30 ha de terre. Lors de nos travaux de terrain en août 2007,
nous avons trouvé sur place un nouveau projet (PLCE) qui intervient
également dans la lutte contre la dégradation des sols et la
récupération des terres. Le PLCE en deux années de
fonctionnement a réussi à récupérer environ 120 ha
de terre (cf carte 5). En plus des cordons pierreux, les projets interviennent
dans le reboisement.
Carte 5 : Terres récupérées et
anciens champs
Sources : Enquêtes de terrain et levés GPS, mai
2008
80
Photo 9 : Zaï en expérimentation
Pied de mil dans un zaï
Source : cliché de l'auteur, Août
2007
Photo 10: Terre en récupération grâce
au cordon pierreux
Cordon Pierreux
Source: cliché de l'auteur, Août 2007
81
4.2.4.3 - Les reboisements
Depuis les années 1980, le village de Belgou
procède à des reboisements, grâce à l'appui de
certains partenaires. Mais ces reboisements n'ont pas donné les
résultats escomptés. Ainsi, les deux derniers projets (PGRN/SY,
PLCE) ont tiré des leçons des précédents
échecs qui se situent à trois niveaux : la non-implication des
bénéficiaires (populations), l'inadéquation des techniques
de reboisement et la l'absence de protection des sites reboisés. De ces
constats, les nouveaux projets impliquent d'avantage les populations. En effet
pour un reboisement, les projets forment des villageois à la
réalisation des pépinières dans le village d'intervention.
Ensuite, les sites sont choisis de commun accord avec les villageois. La
difficulté technique était liée à la manière
dont les plantes étaient portées en terre. En effet, les trous
étaient faits à la daba. De ce fait, l'infiltration et les
retentions d'eau étaient faibles autour de la plante. Pour pallier ces
problèmes, les projets utilisent maintenant des bulldozers pour
réaliser des scarifiages ou des sous-solages en saison sèche. Les
billons ou les crevasses obtenus piègent l'eau, facilitent
l'infiltration et c'est à l'intérieur de ceux-ci que sont
plantés les jeunes Acacia nilotica, Acacia tortilis, Acacia laeta,
Acacia raddiana Prosopis juliflora, et Euphorbia balsamiflora.
Photo 11: Séance de reboisement
Source: cliché de l'auteur, Août 2007
Le PLCE en deux campagnes (2006, 2007) a porté en terre
respectivement 49 000 et 9 018 plants à Belgou. Pour motiver les
populations aux activités de reboisement, le PLCE octroie des primes en
nature ou en espèces aux participants aux activités. Ainsi, le
partenariat
82
PLCE/PAM a permis en juin 2007 la distribution de 5,4 tonnes
de mil, 1,1 tonnes de soja et 486 litres d'huile aux personnes ayant pris part
aux activités. Le projet a recruté des volontaires dans le
village pour assurer la sécurité des jeunes plants contre la
divagation des animaux.
En plus de ces ouvrages modernes, les paysans disposent de
techniques ou de pratiques traditionnelles pour lutter contre la
dégradation des terres.
4.3 - LES STRATEGIES DE CONTOURNEMENT
C'est l'ensemble des pratiques qui visent à faire face
aux risques de baisse des revenus monétaires agricoles, pastorales, aux
risques de baisse des réserves vivrières et aux
difficultés pour en acheter. A Belgou elles consistent en la
diversification des activités agricoles et pastorales, à la
pratique d'activités extra-agricoles et pastorales et à
l'émigration.
4.3.1 - La pratique de l'orpaillage
« Si on n'avait pas l'or ici, je ne sais pas ce qu'on
serait devenu » tels sont les propos de la présidente du
Groupement Villageois Féminin (GVF). Ceci montre l'importance
accordée à l'orpaillage dans le village. C'est la
véritable activité génératrice de revenus
après l'agriculture et l'élevage. Cette activité concerne
toutes les couches sociales du village, mais elle est plus l'affaire des femmes
qui s'y adonnent en toutes saisons. Quant aux hommes, c'est après les
récoltes qu'ils la pratiquent. L'exploitation du minerai se fait
généralement à ciel ouvert. Les orpailleuses creusent le
sol et retirent la terre qui est plusieurs fois lavée dans un ustensile.
Le lavage se termine souvent par l'apparition des pépites d'or au fond
de l'ustensile.
Les enquêtes ont permis de savoir que la majeure partie
de la population traverse les périodes de soudure en achetant les
céréales avec les revenus tirés de l'orpaillage. Lorsque
le ménage dispose de quoi se nourrir, ces revenus sont réinvestis
dans le bétail. Le ménage entretient les animaux et les vend le
jour où le besoin financier se fait sentir. C'est pourquoi on trouve
dans presque chaque famille ce qu'on appelle « mouton de l'or »,
« chèvre de l'or » et même « boeuf de l'or ».
En plus de l'orpaillage, l'embouche est un monopole des femmes du village.
4.3.2 - La pratique de l'embouche bovine et ovine
La pratique de l'activité dans le village remonte
à une dizaine d'années. C'est dans les années 1990 qu'elle
fut vulgarisée par le Projet de Gestion des Ressources Naturelles dans
le
83
Seno et le Yagha (PGRN/SY). De nos jours, c'est la caisse
populaire de Falangountou qui soutient les femmes qui mènent
l'activité en leur octroyant des crédits d'embouche.
La caisse octroie chaque année des prêts à
dix femmes du groupement féminin. Chaque femme reçoit la somme de
50 000 FCFA qu'elle rembourse avec un intérêt de 10%. Les montants
contractés permettent l'achat des animaux à engraisser ainsi que
l'achat de leur alimentation (photo 12). Le suivi médical des animaux
est assuré par un agent du ministère des ressources animales
résidant à Falangountou. L'embouche consiste à maintenir
les animaux au piquet en leur apportant l'alimentation nécessaire
à leur croissance rapide. L'alimentation est généralement
composée de son de céréale, de SPAT, de fourrage sec, de
restes de repas. Les bénéfices tirés de l'activité
permettent aux femmes de subvenir à certains de leurs besoins comme
l'achat de pagnes, de parures (colliers, bracelets, boucles d'oreille...)
Photo 12 : Deux béliers en embouche
Source cliché de l'auteur, Août2007
4.3.3 - Le gardiennage des troupeaux
La garde des troupeaux du village est confiée à
deux Peulhs spécialisés dans la conduite des animaux. Ils
s'occupent de l'alimentation et de l'abreuvement des animaux pendant
l'hivernage afin que les propriétaires puissent se consacrer aux travaux
champêtres, et éviter que les animaux ne détruisent les
cultures. La conduite des animaux se fait dans la zone de pâturage
84
délimitée à cet effet et vers d'autres
terroirs. Afin d'éviter que les animaux ne broutent dans les champs, les
trois villages voisins (Ekew, Kargounoual Belgou) se sont accordés en
délimitant une surface de prés de 30 ha prélevés
sur les réserves foncières appartenant à chacun des
villages concernés. Selon les clauses7 de l'accord de
création de la zone de pâturage, aucune personne ne devrait y
cultiver pour quelque motif que ce soit. Cependant, de nos jours plus
précisément pendant la campagne agricole 2007-2008, on a
assisté à la violation de cette règle par certaines
populations de Kargounoual (Gourmantché), ce qui n'a pas
été du tout apprécié par les populations voisines
signataires des accords. Cet incident risque de mettre en péril la
stratégie qui mettait les cultures à l'abri de la divagation des
animaux. Aux dernières nouvelles, le maire de Falangountou s'est
personnellement impliqué dans la recherche de solutions à ce
problème qui risque de fragiliser les relations entre populations Peuhl
et Gourmantché.
4.1.4 - La pratique du commerce
L'absence de marché dans le village y a fait
naître plusieurs petites boutiques. On comptait une seule boutique en
1996, 4 aujourd'hui et autant d'étalagistes. Selon la population, cette
augmentation s'explique par l'accroissement de la population dû à
l'arrivée des migrants (orpailleurs) saisonniers. Ce petit commerce
permet aux habitants d'avoir sur place les produits de première
nécessité. En plus de cela, c'est une activité secondaire
pour certaines personnes qui parcourent les marchés voisins. Ce sont les
marchés de Kargounol (chaque lundi), de Dori (chaque vendredi), de
Falangountou (chaque samedi), d'Essakane (chaque dimanche), d'autres partent
jusqu'à la frontière du Niger. Les revenus tirés du
commerce permettent de payer des céréales, des animaux et de
satisfaire certains besoins sociaux.
4.1.5 - La pratique de l'émigration
définitive ou partielle
Pour aussi faire face aux effets de la péjoration des
conditions climatiques, les habitants partent souvent à l'aventure. Dans
le village de Belgou, c'est généralement le groupe Bella qui
migre temporairement à destination de Essakane, Dori et certains pays
côtiers d'Afrique de l'Ouest. Avant la crise ivoirienne, ce pays
était la destination privilégiée, mais aujourd'hui on
enregistre de moins en moins de départs dans cette direction.
7 Selon le président de la CVGT de Belgou il a
fallu deux ans de négociation pour trouver un consensus pour la
création de la zone de pâturage avec la mise en place d'un
comité inter villageois de gestion des terroirs (CIVGT)
85
Dans les zones d'arrivée, les migrants pratiquent le
commerce, l'agriculture, le gardiennage et sont souvent des dockers, etc. Les
migrants jouent un grand rôle dans la vie du village car leurs apports
financiers permettent l'achat de céréales et les produits de
base. En plus de cela, ils participent à l'achat d'équipements
agricoles et d'animaux. Ils participent également à la
construction de maisons et apportent leur contribution à l'organisation
de certaines cérémonies d'importance sociale (mariage,
baptême, doua).
Conclusion partielle
Les populations à partir de leurs connaissances sont
parvenues à relever quelques causes et conséquences du changement
et de la variabilité climatiques. Les causes vont de la
responsabilité divine à certaines actions anthropiques. Les
principaux éléments affectés par le
phénomène sont les sols, les activités agricoles et
pastorales, l'eau, le couvert végétal et d'autres
activités génératrices de revenus. En somme, le changement
climatique affecte la vie des populations de Belgou. Malgré les
nombreuses difficultés rencontrées, les populations ne s'avouent
pas vaincues. Grâce à leur ingéniosité et aux
différents soutiens qu'elles reçoivent de la part de l'Etat et
des ONG, elles développent des initiatives qui leur permettent de
s'adapter au changement et à la variabilité climatique.
86
CONCLUSION GÉNÉRALE
Au terme de la collecte et du traitement des données,
il ressort que le phénomène du changement et de la
variabilité climatique est une réalité à Belgou. En
effet l'analyse des données climatiques de la zone a relevé une
variation tant mensuelle qu'annuelle des paramètres climatiques. Ces
variations se traduisent par une fluctuation des isohyètes.
Cette étude a permis également de savoir que les
populations de Belgou sont conscientes du phénomène du changement
et de la variabilité climatique. Cette prise de conscience se mesure
à travers leur capacité à reconnaître : les
variations de certains paramètres climatiques, les causes et les
conséquences de ces variations. Pour y faire face, elles
développent des stratégies d'adaptation. Ces stratégies
sont soit héritées soit introduites dans le terroir par le biais
des structures étatiques, les ONG ou les projets.
De ce qui précède, les trois hypothèses
de travail sont confirmées par les résultats de la recherche.
- La première qui prétend que les paysans de
Belgou perçoivent le changement et la variabilité climatique
à travers la baisse de la pluviométrie et pensent que c'est du
fatalisme est partiellement vérifiée. Car en plus de cela, les
populations perçoivent le phénomène à travers la
manifestation d'autres éléments du climat et des
considérations empiriques. Aussi, en plus de la responsabilité
divine, ils attribuent les causes à l'action anthropique. Cette
première hypothèse a permis de savoir que les populations sont
conscientes du phénomène.
- La deuxième hypothèse qui stipule que le
changement climatique rend précaires les activités agricoles et
pastorales s'est confirmée. En effet, l'étude a
révélé que les populations constatent la manifestation de
certaines maladies animales, des déficits fourragers et une fluctuation
des productions d'année en année, ce qui serait dû au
changement et à la variabilité climatiques. Ainsi les secteurs
les plus vulnérables à la manifestation du changement climatique
sont l'agriculture et l'élevage, principales activités du
village.
- Enfin, la troisième hypothèse qui soutient
l'idée que, pour faire face au changement climatique, les paysans de
Belgou pratiquent les méthodes DRS / CES, l'embouche, la transhumance et
le nomadisme est aussi partiellement vérifiée. La recherche a
montré qu'à Belgou les populations adoptent des stratégies
endogènes et exogènes pour s'adapter au changement climatique.
Parmi ces pratiques, celles citées dans l'hypothèse s'y trouvent
sauf la transhumance.
87
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WWW.eier
etsher.org
WWW.mediaterre. Org/ afrique ouest /php3
WWW.africatime.com
90
Liste des photos
Photo 1 : Deux dabas et deux hilaires 30
Photo 2 : Femmes sur le site d'orpaillage de «sokadji »
33
Photo 3 : Toit d'une maison vue de l'intérieur 58
Photo 4 : Vue partielle du bouli de Belgou 66
Photo 5 : Champ de petits mil associés au
niébé 69
Photo 6 : Séance d'entraide dans un champ 71
Photo 7 : Une fosse fumière 74
Photo 8 : Epandage de bouses dans un champ 75
Photo 9 : Zaï en expérimentation 80
Photo 10: Terre en récupération grâce au
cordon pierreux 80
Photo 11: Séance de reboisement 81
Photo 12 : Deux béliers en embouche 83
Liste des graphiques
Graphique 1 Variation interannuelle des précipitations
(1955-2006) 19
Graphique 2 : Variation interannuelle du nombre de jours de pluie
(1955-2006) 19
Graphique 3 : Variation interannuelle de la température
(1955 à 2006) 20
Graphique 4 : Variation interannuelle de la vitesse du vent (1961
à 2005) 21
Graphique 5 : Composition de la population par grands groupes
familiaux 25
Graphique 6 : Variations interannuelles des précipitations
et du nombre de jours de pluie
(NJP) entre 1977 et 2006 43
Graphique 7 : Variation des précipitations et du nombre de
jours de pluie durant la décennie
1977-1986 44
Graphique 8: Variation des précipitations et du nombre de
jour de pluie durant la décennie
1987-1996 45
91
Graphique 9 : Variation des précipitations et du nombre de
jours de pluie durant la décennie
1997-2006 46
Graphique 10: Variations inter-mensuelles des
précipitations durant les trois décennies 47
Graphique 11: Variations décadaires des
précipitations durant les trois décennies 49
Graphique 12: Variation interannuelle de la température
50
Graphique 13: Variation inter-mensuelle des températures
51
Graphique 14 : Variation interannuelle de la vitesse du vent
52
Graphique 15 : Variation inter-mensuelle des vitesses de vent
durant les décennies 1976-
1985, 1986-1995 et 1996-2005 53
Graphique 16: Variation interannuelle de l'humidité
relative 54
Graphique 17 : Variation inter mensuelle de l'humidité
relative durant les trois décennies 55
Liste des tableaux
.Tableau 1 : Les différentes infrastructures
socio-communautaires et leur état.. 27
Tableau 2 : L'effectif approximatif du cheptel en 2006 32
Tableau 3: Le prix des différents services en fonction du
niveau des eaux 35
Tableau 4 : La variation des différents paramètres
climatiques au cours de la
|
période 1977-2006
|
55
|
Tableau 5 : La dynamique des états de surface du sol entre
1992 et 2000
|
61
|
Liste des cartes
|
|
Carte 1 : Localisation du département de Falagountou
|
17
|
Carte 2 : Localisation du site d'étude
|
17
|
Carte 3 : Migration des isohyètes 600 et 900 de 1970 a
2000
|
48
|
Carte 4 : Terres récupérées et extension des
champs
|
72
|
Carte 5 : Terres récupérées et anciens
champs
|
79
|
Liste des figures
Figure 1 : Évolution des types d'états de surface
du sol de la zone du site ; octobre 1992 et
août 2000 62
92
ANNEXES
93
ANNEXE 1 :
QUESTIONNAIRES A L'ADRESSE DES CHEFS DE
MÉNAGES
IDENTITE
Date Nom du quartier...
Nom et prénom de l'enquêté...
Situation matrimoniale : Marié n Célibataire n
Divorcé n Veuf n
Nombre d'épouse :...
Ethnie : Autochtone n Allochtone n
Nombre de personnes du ménage : H :... F :... E :...
Actifs : ... Inactifs : ...
Nombre de scolarisé : H :... F :...
Alphabétisé : H :... F :...
Membre résident : toute l'année : ... durant la
saison pluvieuse :
Apports matériels n Apports financiers n
ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES Quelle est votre
activité principale ?
Agriculture n Elevage n Autres (préciser)...
Activité secondaire du ménage :
A- Agriculture
1- Que cultivez-vous et pourquoi ?
2- Y a-t-il toujours de l'espace pour ouvrir de nouveaux champs
? Oui n Non n Cet espace est-il : grand n moyenne n petit n inexistant n
Quelles sont les modalités d'acquisition d'une terre pour cultiver ?
3- Le calendrier agricole a-t-il changé en dix ans ?
Quelles sont les causes de ce changement du calendrier ?
Quelles en sont les conséquences ? Quelles solutions
proposez-vous ?
4- Quelles techniques utilisez-vous ?
Semis en ligne n semis selon les courbes de niveau n
semis en quinconce n labour avant semis n
labour après semis n rotation de culture n
association de culture n
5- Connaissez vous la jachère ? Oui n Non n
Si oui la pratiquez vous ? Oui n Non n
Combien de champ avez-vous en jachère 1 n 2 n 3 n plus
(préciser) ...
Quelle est la durée de vos jachères ? 1an n 2 ans n
3 ans n plus (préciser)...
6- 94
Utilisez-vous des fertilisants dans vos champs ? Oui n Non n Si
oui quels types de fertilisant ?
Fumure organique n NPK n urée n autre
(préciser)... Pourquoi utilisez vous ces fertilisants ?
7- Quel est l'état général des sols
réservés à l'agriculture ?
Non dégradé n peu dégradé n
moyennement dégradé n très dégradé n
8- Existe t-il toujours des terres riches sur votre terroir ?
Oui n Non n
Si oui où sont-elles situées ? Si non pourquoi
?
9- Existe-t-il une forme de partenariat (contrat) entre vous
et un éleveur ? oui n non n Si oui quel forme ?
10- Selon vous, l'impact de l'agriculture sur l'environnement
(eau, sol, végétation) est :
Positif n Négatif n Pourquoi ?
11- Quels sont les problèmes majeurs de l'activité
agricole?
12- Que faite vous pour résoudre ces problèmes
?
13- Les récoltes parviennent-elles à couvrir vos
besoins alimentaires annuels ?
Oui n Non n Si oui pourquoi ? Si non pourquoi ?
14- A quelle période les stocks de céréales
s'épuisent-ils ? Alors que faites-vous pour nourrir votre famille ?
Achat de céréales à partir de la vente de
bétail n
Achat de céréales à partir de la vente d'or
n
Achat de céréales à partir des
activités rémunératrices n Autres (préciser)
:
15- En 2006, quelle quantité de céréales
avez-vous : vendue : .... achetée : ...
16- Comment pensez-vous réduire la
vulnérabilité de votre exploitation agricole ?
17- Que ferez-vous en cas d'une année de
sécheresse ?
Chercher une autre activité (extraction minière,
commerce, etc.) n
Baisse du nombre de repas quotidiens n
Baisse de la ration alimentaire familiale n
Autre (préciser) :...
18- Que ferez-vous si plusieurs années de
sécheresse s'enchaînent, quelles seraient les options les plus
efficaces pour s'adapter ? (Classez dans l'ordre les trois premières)
Options
|
Classement
|
Octroi de crédit agricole
|
|
Offre de travail salarié (manoeuvre routes, ...)
|
|
Faciliter la migration vers pays voisins
|
|
95
Utilisation de semences résistantes
Diversification des activités
L'irrigation
Réduction des prix des intrants
Aide alimentaire
B- Elevage
1-Quel type d'élevage pratiquez-vous ?
Sédentaire n transhumant n nomade n Pourquoi ?
2- Pour la transhumance, à quelle période,
où et vers quoi vous vous dirigez ?
3- Quels types d'animaux élevez-vous ?
Bovins n Caprins n Ovins n Camélidés n Asins n
Volaille n
4- Effectif approximatif du cheptel en 1996 et 2006
Espèces
|
Bovins
|
Caprins
|
Ovins
|
Camélidés
|
Asins
|
Volaille
|
Effectif
|
1996
|
|
|
|
|
|
|
2006
|
|
|
|
|
|
|
5- Le calendrier pastoral a-t-il changé ? Pourquoi ?
Quelles en sont les conséquences ?
6- Pratiquez-vous l'embouche ? Oui n Non n Quels animaux
? Pourquoi ?
7- Où parquez-vous vos animaux ? Pourquoi ?
8- Que faites-vous du fumier du parc ?
9- Quelles sont les espèces fourragères
préférées par les animaux ? Où les trouve-t-on
(position topographique) ?
Existent-elles sur votre terroir ? Oui n Non n
10- Utilisez-vous les SPAT comme complément alimentaire ?
Oui n Non n A quelle période de l'année les utilisez-vous le plus
? Pourquoi ?
11- Abreuvement pendant les différentes saisons de
l'année
Lieux d'abreuvement
|
Saison
|
Pluvieuse
|
Sèche
|
|
|
|
12- Selon vous, l'impact des animaux sur l'environnement (eau,
sol, végétation) est : Positif n Négatif n
Pourquoi ?
13- Quelles sont les maladies courantes des animaux ?
96
A quelle période de l'année les animaux sont le
plus malade ?
14- Les prix ont-ils changés cette dernière
décennie ? Oui n Non n
Quelle est la tendance ? hausse n baisse n
15- Quels problèmes rencontrez-vous dans le cadre de
votre activité ?
16- Que faites-vous pour les résoudre ?
C- Orpaillage traditionnel
1- Quel type d'orpaillage pratiquez-vous ? Où ?
2- Quels techniques et outils utilisez-vous ?
3- L'activité est-elle rentable ? Oui n Non n Pourquoi
?
4- A quelles fins utilisez-vous l'or obtenu ?
Epargne par prestige n
Confection de parures n Vente pour achat de
céréales n Vente pour achat de bétail n
5- Quels problèmes rencontrez-vous ?
6- Les conséquences de votre activité sur
l'environnement sont-elles ?
Positives n Négatives n
Pourquoi ?
ENVIRONNEMENT A- Végétation
1- Quel est l'état général du couvert
végétal ?
Peu dégradé n Moyennement dégradé n
Très dégradé n
2- Principales essences existantes ?
Ligneux : Herbacées :
3- Depuis 10 ans avez-vous constaté un changement au
niveau de la végétation ? Oui n Non n
A quel niveau ? Pourquoi ?
4-A quoi tout cela est dû ?
5- Quelles sont les conséquences de ces changements sur
vos conditions de vie ?
6- Mesures prises pour la protection et la sauvegarde de la
végétation ? Mesures traditionnelles :
Mesures modernes :
B- Faune
7- Quel est l'état général de la faune ?
Abondante n Peu abondante n Rare n
8- Principales espèces existantes ?
97
9- Depuis 10 ans avez-vous constaté un changement au
niveau de la faune ? Oui n Non n
Si oui à quel niveau ?
10- Y a-t-il des espèces animales qui ont disparu de
votre terroir dans ces 10 ans ? Oui n Non n Si oui lesquelles :
11- Qu'est ce qui est à la base de cette disparition et
des autres changements ?
12- Mesures prises pour la protection et la sauvegarde de la
faune.
Mesures traditionnelles : Mesures modernes :
C- Sols
13- Etat général du sol : Peu dégradé
n Moyennement dégradé n Très dégradé n
14- Quelles sont les causes de la dégradation du sol ?
15- Quelles sont les formes d'érosion les plus importantes
constatées sur votre terroir ?
érosion hydrique n érosion éolienne n les
deux n
16- A quel niveau (localisation topo) ces formes d'érosion
sont-elles plus marquées ?
Bas-fond n Bas de pente n Haut de pente n
17- Comment luttez-vous contre ces différentes formes de
d'érosion ?
Erosion hydrique : Erosion éolienne :
18- Quelles les sont les conséquences de la
dégradation du sol sur le milieu ?
19- Mesures (DRS/CES) prises pour la protection et la
restauration du sol. Mesures traditionnelles :
Mesures modernes :
D- Eau
20- Quelle utilisation faites-vous de l'eau ?
21- L'eau vous suffit-il pour vos différentes
activités ? Oui n Non n Pourquoi ?
22- Existe-t-il dans le village une rivière ou une retenue
d'eau (mare) permanente ? Oui n Non n
Si oui à quelle période
- elles sont en crue : les rivières : les mares
:
- elles tarissent : les rivières : les mares :
Ainsi, quels constats faites-vous au cours des dix
dernières années ? Quelles sont les conséquences de ce
changement ?
23- Avez-vous constaté un changement au niveau des pluies
? Oui n Non n
Durée d'une pluie : plus courte n plus longue n pas de
changement n Quantité d'eau tombée : en baisse n en hausse n pas
de changement n
24- Y a-t-il un changement dans la durée des saisons :
Saison pluvieuse : plus courte n plus longue n
98
Saison sèche : plus courte n plus longue n
25- Observe-t-on des traces de l'action de l'eau dans les
champs, sur le sol ? Oui n Non n
26- Les conséquences sur - l'agriculture : -
l'élevage : - l'environnement :
- la population :
27- Quels sont les principaux problèmes concernant l'eau
dans le village ? Comment pensez-vous réduire la
vulnérabilité liée à l'eau ?
PERCEPTION PAYSANNE DU CHANGEMENT CLIMATIQUE
A- Pluies
1- Avez-vous constaté un changement au niveau des pluies
? Oui n Non n Durée d'une pluie : plus courte n plus longue n pas de
changement n Quantité d'eau tombée : en baisse n en hausse n pas
de changement n
2- Y a-t-il un changement dans la durée des saisons :
Saison pluvieuse : plus courte n plus longue n
Saison sèche : plus courte n plus longue n
3- Quels changements au niveau du début de la saison des
pluies durant ces dix années ?
Début précoce n Début tardif n Ne sais n
4- Les quantités de pluie ont-elles été
suffisantes durant les dix dernières années ? Oui nNonn
Si non quelles ont été les années
déficitaires ?
Les causes ?
Les conséquences sur
-l'agriculture
- l'élevage
- l'environnement :
- la population :
- autres :
Comment avez-vous résolu ces problèmes ?
B- Températures
5- Avez-vous constaté des changements au niveau des
températures ces dix dernières années ? Oui n Non n
Si oui, à quel niveau ?
6- Y a-t-il une hausse durant la saison sèche ? Oui n Non
n
Une baisse durant la saison sèche ? Oui n Non
n Pourquoi ces changements ?
7- La période chaude est-elle devenue plus longue ? Oui n
Non n Ne sais pas n Pourquoi ?
C- Vents
8-
99
Avez-vous constaté des changements au niveau de la
vitesse des vents ces dix dernières années ? Oui Non
Si oui à pourquoi ?
9- Les vents sont-ils devenus plus forts en saison sèche
? Oui Non Pas de changement
Si oui pourquoi ?
Plus forts durant la saison des pluies ? Oui Non Pas de
changement
Si oui pourquoi ?
100
ANNEXE 2
GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES RESPONSABLES
COUTUMIERS
CHEFS COUTUMIERS
1- Quel est le nom de votre village ? Sa signification :
2 - Quelle est sa date de création ?
Quel est l'historique du village (nom du fondateur, son origine
et raisons de son installation) ?
3- Quel est le nombre de quartiers/hameaux ?
4- Quelles sont les ethnies qui composent le village ? Les plus
nombreux ?
5- Quelles sont les religions présentes ? La religion
dominante ?
8- Quels sont les différents groupes socioprofessionnels
du village ? (chef de village, chef de terre, délégué,
CVGT, groupements, associations, ...)
9 - Qui résout les problèmes qui surviennent dans
le village ?
10 - Qui gère la terre dans votre village ? Comment se
présente l'accès à la terre ?
11- Existe-t-il dans le village des arbres, des bois et des
animaux sacrés ?
12- Quels sont les interdits et les totems du village ?
13- Existe-t-il des feux de brousse sur votre terroir ? Quelle
est la fréquence ?
14- Que pensez vous de la pression foncière ?
15- Y a-t-il des réglementations (lois) traditionnels de
pâturage, de coupe, de friche ou de chasse ? Sont-elles respectées
?
16- Existe-t-il des conflits liés à la terre,
à l'eau ?
17- Ces conflits opposent généralement quels
groupes socioprofessionnels ? Comment ces conflits sont-ils résolus ?
18- Des éleveurs transhumants traversent-ils ou
séjournent-ils sur votre terroir ? Quels types de problèmes
causent-ils ? Comment les résolvez-vous ?
19- Y a-t-il il des gens qui quittent le village ? Pourquoi ?
Où vont-ils et que vont-ils chercher ?
20- Depuis votre arrivée dans le village comment
perceviez-vous le sol, la végétation, l'eau, la faune sauvage
?
Y a-t-il eu un changement ? Pourquoi ?
21- Depuis dix ans quels changements avez-vous observés
?
Quelles sont les causes de ces changements ?
Quelles conséquences sur vos conditions de vie ?
22- Qu'est-ce que vos parents et grands parents vous ont appris
pour lutter contre les effets du vent et de l'eau de pluie sur vos champs ?
Est-ce que vous et vos enfants appliquez toujours ces techniques
? Pourquoi ? Est-ce que par ces méthodes vous arrivez à conserver
la fertilité de vos sols ?
23- Y a-t-il des méthodes modernes que vous connaissez et
utilisez sur vos champs ?
24- Combinez-vous ces deux méthodes ou utilisez-vous une
seule ? Laquelle et pourquoi ?
25- Existe-t-il d'autres méthodes que vous aimeriez
utiliser ? Lesquelles et pourquoi ?
26- Existe-t-il des travaux collectifs dans le village ? Quels
types de travaux ?
101
A quelle période ceux-ci se réalisent-ils ? Et
quelle forme de compensation est offerte aux travailleurs aujourd'hui ?
27- La période et la compensation ont-elles
changées dans le temps ? Quelle était la situation
(période et compensation) il y a dix ans ?
28- Selon vous, quelles sont les causes et les
conséquences de ces changements ? Quelles solutions
préconisez-vous ?
102
ANNEXE 3
GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES GROUPEMENTS DU
VILLAGE
GROUPEMENTS VILLAGEOIS (CVGT, GV)
1- Identification du groupement ou de l'association
2- Avez-vous déjà contracté un
crédit ? Où et comment ?
3- Combien de prêts (argent ou matériel) vous
avez contracté depuis 1996 ? Qu'en avez-vous fait ? Réalisations
et dates ?
4- Combien de prêts ont été
entièrement remboursées ? Tous, une partie, aucun. Pourquoi ?
5- Quelle a été la situation alimentaire depuis
1996 ? Y a-t-il eu une crise alimentaire ? Pourquoi ? Quels sont les
problèmes que vous avez rencontrés ? Comment les avez-vous
résolus ?
6- Avez-vous bénéficiez d'aide alimentaire de la
part de l'Etat ou d'ONG ?
Quels types d'aide ? Quantité ? Comment s'est faite la
gestion ?
7- Selon vous, quels sont les personnes / groupes les plus
pauvres ?
103
ANNEXES 4
GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES RESPONSABLES ADMINISTRATIFS
ET LES STRUCTURES INTERVENANTS DANS LE VILLAGE
LE PREFET
1- Caractéristiques du département
Nom de la province/Chef lieu de province
Nom du département / Nbre de villages
Pop totale : Hoes / Fem/actifs
Distance entre le chef lieu de province et département
2- Caractéristiques du village
Nom du village :Nbre de quartiers/hameaux
Pop totale /Hoes:/Fem : /actifs
Distance entre le chef lieu de département et le village
:
Activité prédominante
3- Quelles sont les ethnies en présence : leur proportion
?
4- Quelles sont les rapports qui existent entre ces
différentes ethnies ?
5- Quelles sont les contraintes que connaît ce village
?
6- Quels sont les problèmes fréquents qui vous
sont soumis ? Trouvent-ils tous des solutions ?
7- Quelles sont les causes et le mode de règlement ?
8- Quels sont les ONG, Projets ou Associations (groupements)
intervenant dans le village ? Dates d'implantation et missions ?
Les actions déjà menées et les dates
d'exécution ?
Dynamique migratoire
9- Différents types de courant migratoire dans le
département : exode rural ; émigration ; immigration ?
10- Conséquences de chaque type de migration sur le
département ?
11- Quel est le plus important courant migratoire ?
12- Couches sociaux concernés : tranche d'âge ;
sexe : homme % ; femme %.
13- Destinations préférentielles et durée
approximative ? Capacités organisationnelles dans le
département
14- Principaux secteurs d'activités dans le
département et le village ?
15- Mode d'organisation des acteurs et les difficultés
rencontrées ?
16- Cas spécifique des activités en rapport avec
l'eau : organisations locales et structures d'appui ? Crise
alimentaire
17- Quelle a été la situation alimentaire depuis
1996 ? Y a-t-il eu une crise alimentaire ? Pourquoi ? Quels sont les
problèmes que vous avez rencontrés ? Comment les avez-vous
résolus ?
18- Avez-vous bénéficiez d'aide alimentaire de la
part de l'Etat ou d'ONG ? Quels types d'aide ? Quantité ?
104
Comment s'est faite la gestion ?
LE RESPONSABLE DE L'AGRICULTURE
1- Les agriculteurs utilisent-ils des semences
améliorées ? Lesquelles, leur cycle et coût ? Origine de
ces semences ?
2- Quel est la fréquence de vos visites dans ce village ?
A quelle période les fréquences sont-elles élevées
? Pourquoi ?
3- Quelles sont les principales difficultés de
l'agriculture ?
Quelles initiatives les paysans développent-ils pour
faire face à ces difficultés ? Lesquelles ? Parmi ces
initiatives, quelles sont celles qui sont propres à ce terroir ?
Sont-elles efficaces
4- Parmi les techniques modernes de CES/DRS, lesquelles sont
appliquées dans le village ? Sont-elles efficaces ? Quelles
difficultés rencontrez-vous pour leur mise en place ? Les solutions ?
5- Y a-t-il un appui technique des ONG ou projets pour la
vulgarisation de ces techniques ? 6 - Tableau des campagnes agricoles du
village/département
Campagne
|
Superf ha
|
Rendement t/ha
|
Production attendue
|
Production obtenue
|
Déficit / excédent
|
1996-1997
|
|
|
|
|
|
1997-1998
|
|
|
|
|
|
1998-1999
|
|
|
|
|
|
1999-2000
|
|
|
|
|
|
2000-2001
|
|
|
|
|
|
2001-2002
|
|
|
|
|
|
2002-2003
|
|
|
|
|
|
2003-2004
|
|
|
|
|
|
2004-2005
|
|
|
|
|
|
2005-2006
|
|
|
|
|
|
A quoi sont dues ces variations de la production ?
7- Que pensez-vous des techniques de lutte contre la
dégradation des terres et la désertification dans le village ?
Quelles sont vos suggestions ?
8- Selon vous, quelles sont les causes du changement climatique
dans le Sahel ? Les conséquences sur l'agriculture ? Les solutions
105
LE RESPONSABLE DE L'ELEVAGE
1- Quel est la fréquence de vos visites dans ce village
? A quelle période les fréquences sont-elles
élevées ?
Pourquoi ?
2 - Quel est le système d'élevage le plus
dominant ?
3- Tableau des effectifs du cheptel
Espèces Années
|
Bovins
|
Ovins
|
Caprins
|
Camélidés
|
Asins
|
Effectif du cheptel
|
Volaille
|
1996
|
|
|
|
|
|
|
|
1997
|
|
|
|
|
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|
|
1998
|
|
|
|
|
|
|
|
1999
|
|
|
|
|
|
|
|
2000
|
|
|
|
|
|
|
|
2001
|
|
|
|
|
|
|
|
2002
|
|
|
|
|
|
|
|
2003
|
|
|
|
|
|
|
|
2004
|
|
|
|
|
|
|
|
2005
|
|
|
|
|
|
|
|
2006
|
|
|
|
|
|
|
|
4- Quelles sont les principales difficultés de
l'élevage de ce village ? Les solutions ?
5- Maladies liées au cheptel
Désignation du cheptel
|
Maladies fréquentes
|
Bovins
|
|
Ovins
|
|
Caprins
|
|
Asins
|
|
Camélidés
|
|
Volaille
|
|
|
6- Existe-t-il des cas de mort de bétail due à
l'ingestion des sachets plastiques ?
Quels sont la récurrence et le pourcentage des animaux
morts ?
7 - Quelles suggestions avez-vous à faire pour lutter
contre la dégradation des terres, la déforestation et l'effet
du
piétinement ?
8- Selon vous, quelles sont les causes du changement climatique
dans le Sahel ?
Les conséquences sur l'élevage ? Les solutions
LES ONG, PROGRAMMES ET PROJETS
1- Quelle est la dénomination de votre structure ?
2- Date d'implantation et domaines d'intervention dans le
village ?
3- Quels sont les objectifs recherchés ?
4-
106
Dates et types de réalisations dans le village ?
5- Quels types d'activités avez-vous vulgarisé
?
6-Y a-t-il des techniques traditionnelles propres au village en
relation avec vos domaines d'intervention ?
Lesquelles ?
Ces techniques sont-elles efficaces ? Pourquoi ?
Quelles sont les contraintes liées à l'adoption de
ces techniques ?
7- Y a-t-il des méthodes modernes qui sont
préférées par les paysans ? Lesquelles et pourquoi?
8- Quelles suggestions avez-vous a faire pour la lutte contre la
dégradation des terres, la déforestation et la
désertification ?
9- Selon vous, quelles sont les causes du changement climatique
dans le Sahel ? Les conséquences et leurs solutions ?
107
TABLE DES MATIERES
DEDICACE 2
Avant propos 3
SOMMAIRE 4
SIGLES ET ABREVIATIONS 6
INTRODUCTION GENERALE 7
I -LA PROBLEMATIQUE 9
I-1 Les objectifs de l'étude 11
I-2 Les hypothèses de l'étude 12
II- LA DEFINITION DES CONCEPTS 12
III- L'APPROCHE METHODOLOGIQUE 13
III-1 Le choix du site d'étude 13
III-2 Les populations cibles et les méthodes
d'enquête 14
III-3 L'échantillonnage 15
III-4 Le traitement des données 15
PREMIERE PARTIE: PRESENTATION GENERALE DE LA ZONE D'ETUDE 16
CHAPITRE I : LE CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN 18
1.1 - LE CADRE PHYSIQUE 18
1.1.1 - Le climat 18
1.1.1.1 - La pluviométrie 18
1.1.1.2 - La température 20
1.1.1.3 - les vents 21
1.1.2 - L'hydrographie 22
1.1.3 - Le couvert végétal 22
1.1.4 - Les sols 22
1.1.5- La structure géologique 23
1.2-LE MILIEU HUMAIN 24
1.2.1-L'historique de la création du village 24
1.2.2 - La composition de la population 25
1.2.3 - L'organisation sociale 26
1.2.3.1 - Le pouvoir politique et la gestion du foncier 26
1.2.3.2 - Le système de parenté 26
1.2.3.2.1 - Le patronyme 26
1.2.3.2.2 - Le mariage 27
1.2.4 - Les infrastructures socio-communautaires 27
1.2.5 - L'organisation de l'espace 28
CHAPITRE II : LES ACTIVITÉS SOCIO-ÉCONOMIQUES 29
2.1 - L'AGRICULTURE 29
2.1.1 - Les champs 29
108
2.1.2 - L'outillage agricole 29
2.1.3 - L'organisation de la production 30
2.1.4 -Les productions 31
2.2 - L'ELEVAGE 31
2.3 - L'ORPAILLAGE 32
2.4 - LE COMMERCE 33
2.5 - LES AUTRES ACTIVITES 34
2.5.1 - le métier de passeur 34
2.5.2 - La bijouterie 35
2.5.3 - La vannerie 36
2.5.4 - Le transport informel de marchandises 36
Conclusion partielle 36
DEUXIEME PARTIE:LA PERCEPTION PAYSANNE ET LES STRATEGIES
D'ADAPTATION
AU CHANGEMENT CLIMATIQUE 37
CHAPITRE III : LE CHANGEMENT ET LA VARIABILITÉ
CLIMATIQUES SELON LES
POPULATIONS 38
3.1 - LA REPRESENTATION DE LA VARIABILITE ET DU CHANGEMENT
CLIMATIQUE PAR
LES PAYSANS 38
3.1.1 - Les saisons 38
3.1.1.1 - La saison pluvieuse 38
3.1.1.1.1 - Le début de la saison des pluies et les
premiers semis 38
3.1.1.1.2 - Les signes annonciateurs de pluie 39
3.1.1.1.3 - La pluviométrie 39
3.1.1.1.4 - les pluies de mousson et la période de crue du
cours d'eau 40
3.1.1.1.5 - Les pauses pluviométriques 40
3.1.1.1.6 - La répartition des pluies dans le temps et
dans l'espace 40
3.1.1.2 - La saison sèche 41
3.1.2 - Les vents et les tempêtes de sable 41
3.1.3 - La disponibilité en eau de surface 41
3.1.4 - Les prévisions saisonnières empiriques
42
3.2 - L'ANALYSE DE QUELQUES PARAMETRES CLIMATIQUES 42
3.2.1 - L'analyse des données de précipitations et
de nombre de jours de pluie 42
3.2.1.1 - Les variations interannuelles des précipitations
et du nombre de jours de pluie
durant la période 1977-2006 43
3.2.1.2 - Les précipitations décennales de 1977
à 2006 44
3.2.1.3 -L'analyse des variations inter-mensuelles des
précipitations durant les trois
décennies 46 3.2.1.4 - L'analyse des données
décadaires de précipitation durant les trois décennies
47
3.2.2 - L'analyse des données de température 49
3.2.2.1 - Les variations interannuelles de température
49
3.2.2.2 - Les variations inter-mensuelles des températures
50
3.2.3 - L'analyse de la vitesse du vent 51
3.2.3.1 - La variation interannuelle de la vitesse du vent 51
3.2.3.2 - La variation inter-mensuelle de la vitesse du vent
durant les trois décennies 52
3.2.4- l'humidité relative 53
109
3.2.4.1 - La variation interannuelle de l'humidité
relative 53
3.2.4.2 - La variation inter-mensuelle de l'humidité
relative durant les trois décennies
54
3.3 - LA PERCEPTION PAYSANNE DES CAUSES ET DES
CONSÉQUENCES DE LA
VARIABILITÉ ET DU CHANGEMENT CLIMATIQUE 55
3.3.1 - les causes d'ordre général 56
3.3.1.1 - les causes naturelles 56
3.3.1.2 - Les causes d'origine anthropique 56
3.3.2 - Les causes selon la population de Belgou 56
3.3.2.1 - La responsabilité divine 57
3.3.2.2 - Les causes anthropiques spécifiques 57
3.3.2.2.1 - La déforestation 57
3.3.3 - Les conséquences selon la perception des
villageois 59
3.3.3.1 - Les conséquences sur les ressources naturelles
59
3.3.3.1.1 - La végétation 59
3.3.3.1.2 - Les sols 60
3.3.3.1.3-La faune 63
3.3.3.2 - Les conséquences sur les activités
humaines 63
3.3.3.2.1 - Les conséquences sur l'agriculture 63
3.3.3.2.2 - Sur l'élevage 65
CHAPITRE IV : LES STRATÉGIES D'ADAPTATION AU CHANGEMENT
CLIMATIQUE 68
4.1 - LES STRATÉGIES DE LIMITATION DES EFFETS NEGATIFS DU
RISQUE 68
4.1.1 - La pratique de l'association de cultures 68
4.1.2 - Les dons et les achats de céréales à
des prix sociaux 69
4.1.3 - La vaccination des animaux contre les épizooties
70
4.1.4 - L'entraide villageoise 70
4.1.5 - L'espacement des dates de semis et l'extension des
surfaces cultivées 71
4.1.6 - Les pratiques religieuses : les doua 72
4.1.7 - la constitution des réserves alimentaires humaines
et animales 73
4.1.8 - La capitalisation en bétail 73
4.1.9 - Le refus d'utiliser les engrais chimiques 73
4.1.10 - L'utilisation de la fumure organique 74
4.1.11 - L'utilisation de certains ligneux 75
4.1.12 - Le regroupement des populations autour des points d'eau
76
4.2 - LES STRATEGIES DE LUTTE CONTRE LES CAUSES DE RISQUE 76
4.2.1.- La diversification des variétés
cultivées 76
4.2.2 - La pratique des nouvelles techniques agricoles 77
4.2.3 - Les techniques DRS / CES traditionnelles 77
4.2.3.1 - Les dépôts de branches et de troncs
d'arbres 77
4.2.3.2 - La pratique du paillage 77
4.2.3.3 - Le détournement et le comblement des ravines
78
4.2.3.4 - La pratique de la jachère 78
4.2.4 -Les techniques DRS / CES modernes 78
4.2.4.1 - Le zaï 78
4.2.4.2 - Les cordons pierreux 79
4.2.4.3 - Les reboisements 81
110
4.3 - LES STRATEGIES DE CONTOURNEMENT 82
4.3.1 - La pratique de l'orpaillage 82
4.3.2 - La pratique de l'embouche bovine et ovine 82
4.3.3 - Le gardiennage des troupeaux 83
4.1.4 - La pratique du commerce 84
4.1.5 - La pratique de l'émigration définitive
ou partielle 84
Conclusion partielle 85
CONCLUSION GÉNÉRALE 86
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES 87
ANNEXES 92
TABLE DES MATIERES 107
|