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Analyse de la contribution du commerce extérieur à  la croissance économique au Bénin.

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par Jean-Baptiste ABENI
UAC / FASEG - LICENCE PROFESSIONNELLE EN STATISTIQUE ECONOMETRIE 2013
  

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PARAGRAPHE 2 : REVUE DE LITERATURE

Cette rubrique sera consacrée à la définition de quelques concepts et aux travaux empiriques sur le thème objet de la présente analyse.

A - GENERALITE SUR LES CONCEPTES

Un concept peut revêtir plusieurs sens selon les contextes. C'est pourquoi pour éviter toute compréhension qui ne situerait pas dans notre champ d'étude, nous nous proposons de définir certains concepts clés. Ceci permettra aux lecteurs de s'approprier le sens que nous attribuons à chaque terme.

1- LE COMMERCE EXTERIEUR

Le commerce extérieur selon le lexique d'économie 6ème édition 1999 est la jonction du commerce international et des échanges internationales.

· On entend par commerce international l'ensemble des échanges internationaux des biens et de services

· Les échanges commerciaux sont des actes économiques de cession avec contrepartie entre deux unités économiques. Echange peut être non monétaire ou monétaire. Dans le premier cas il s'agit du troc simple : une marchandise peut se changée contre une autre marchandise. L'échange par intermédiaire de la monnaie est un double toc : la marchandise est échangée contre la monnaie (1èr troc) puis la monnaie est échangée contre une autre marchandise (2ème troc). Dans le cas de notre analyse il est question des échanges monétaire encore appelé double troc.

Parlant du commerce international, nous avons le commerce international annuel qui est mesuré par la somme des exportations mondiales de biens et de

Services et qui est naturellement égale à la somme des importations.

2- EXPORTATION

Les exportations sont des ventes de marchandises à l'étranger.

Selon KEYNES les exportations représentent une injection dans le circuit économique et leur variation positive entraine une augmentation du revenu nationale et de l'emploi selon le mécanisme du multiplicateur. Elle représente également les biens dont un pays doit se privé, donc un coût, pour obtenir les importations dont certains sont indispensables à l'activité économique (matières premières, biens d'équipements).

3- LES IMPORTATIONS

Les importations sont des achats de marchandises à l'extérieur du pays. Elles sont des biens de consommation (qui vont être consommé) ou des biens de capital (qui vont servir à l'investissement). Pour financer ces importations qui vont contribuer à accroitre son niveau de vie (consommation) et faciliter son développement (investissement), le pays doit exporter des biens en contrepartie (selon le lexique d'économie 6ème édition 1999).

Selon KEYNES les importations représentent une fuite hors du circuit économique dont l'augmentation va entrainer une baisse du revenir nationale et de l'emploi. Les exportations ont l'effet inverse.

Les exportions et les importations permettent de définir la balance commerciale dans un pays.

4- BALANCE COMMERCIALE

La balance commerciale selon le lexique d'économie 6ème édition 1999, est un compte récapitulant les exportations et les importations d'un pays autour d'une période donné, pour en faire apparaitre le solde. Elle peut être établir de différentes façons. Selon KEYNES, elle est la différence entre les exportations (X) et les importations (M) : BC=X- M (avec BC la balance commerciale). La construction de la balance commerciale repose sur les statistiques douanières. Elle est introduite dans la comptabilité nationale. Selon le modèle keynésien préannonce la balance commerciale peut être déficitaire ou excédentaire. Dans le premier cas elle signifie que le niveau des importations est supérieur au niveau des exportations. Dans le second cas elle se traduit par le fait que les exportations ont un niveau plus élevé que les importations. Notre analyse se portant sur le cas du BENIN note qu'il est caractérisé par une balance commerciale déficitaire.

5- CROISSANCE ECONOMIQUE

Pour l'économie nationale, la croissance économique est l'augmentation sur une longue période du produit nationale brut réel (PNB réel) par tète (selon le lexique d'économie 6ème édition 1999). La croissance est une notion quantitative qui se distingue du développement de nature qualitative mais les deux phénomènes sont liés. Apposition de la croissance exige des structures, mentales, économiques et sociales apte à la soutenir. La transformation de ses structures nécessaires à la croissance constitue le développement, mais la croissance à son tour produit des transformations de structure. L'inter dépendance entre croissance et développement est qu'on utilise indifféremment l'une ou l'autre notion avec tendance à réservé développement pour les jeunes nations et croissance pour les pays industriels.

La croissance économique peut être exponentielle, linéaire, amortie, ou logistique.

· La croissance exponentielle est explosive. Elle due une période de temps limités.

· La croissance amortie est une croissance ayant l'allure d'une fonction logarithmique (inverse de l'exponentielle).

· La croissance logistique est une combinaison des deux formes précédentes. Au début elle est exponentielle puis en un point d'inflexion elle change d'allure. On parle dans ce cas de croissance freiné ou croissance en "S". Les facteurs de la croissance sont : la quantité de capitale, le volume de main d'oeuvre, la qualité de main d'oeuvre (l'éducation), le progrès technique et l'innovation. La modalité de la croissance peut être équilibrée, déséquilibrée, harmonisée, proportionnée etc....

La croissance peut être extensive ou soit intensive.

· Croissance extensive est une augmentation du PIB réel due à l'augmentation du volume des facteurs de production.

· La croissance intensive est une augmentation du PIB réel sans l'augmentation du volume des facteurs. Elle correspond à des gains de productivité obtenus par des changements structurels, l'amélioration de la quantité, la rationalisation etc.....

Selon François PERROUX, la croissance économique correspond à « l'augmentation soutenue pendant une ou plusieurs périodes longue d'un indicateur de dimension, pour une nation, le produit globale net en terme réel ». A court terme, les économistes utilisent plutôt le terme « expansion » qui s'oppose à « récession » et qui indique une phase de croissance dans un cycle économique. La croissance potentielle estime l'écart entre la croissance mesurée et celle qui sera obtenue avec une pleine utilisation de tous les facteurs de production.

La croissance correspond, pour une nation à une augmentation soutenue et durable pendant une période suffisamment longue de la production de biens et services appréhender par des indicateurs comme le PIB ou le PNB (produit national brut).

En économie, la croissance désigne l'évolution annuelle exprimée en pourcentage du PIB ou du PNB.

6- PRODUIT INTERIEUR BRUT (PIB)

Selon le lexique d'économie 6ème édition 1999 l'économie est l'agrégat principal du SEC (système européen des comptes intégrés) correspondant à l'ensemble des biens et services produisent sur le territoire national quelque soit la nationalité des producteurs.

Le PIB mesure à la fois le revenu agrégé de tous les membres d'une économie et la dépense qu'ils affectent à l'acquisition de production des biens et services de cette économie. Il est également la somme des valeurs des quatre catégories de dépenses à savoir (consommation, investissement, dépense publique et exportation nette) selon l'introduction à l'économie

Parlant du PIB nous avons le PIB nominal et le PIB réel.

· Le PIB nominal évalue les biens et services produits au prix courant. C'est-à-dire le PIB réel au prix courant.

· Le PIB réel ne croit que si les quantités produites de biens et de services augmentent alors que le PIB nominal peut augmenter également si ce sont les prix et non les quantités qui s'élèvent (Macroéconomie, Gregory Mankiw)

Une croissance du PIB n'implique pas nécessairement une élévation du niveau de vie. En effet si la croissance démographique est plus rapide que la croissance du PIB, le PIB par habitant diminue.

7- PRODUIT NATIONAL BRUT(PNB)

Le PNB (produit national brut) est un agrégat regroupant l'ensemble des produits des unités résidents de l'économie national, pendant une durée déterminée, les consommations intermédiaires étant déduites. Il ne doit être confondu avec le produit social global des comptabilités du produit matériel des pays socialistes.

8- CLARIFICATION DE QUELQUE CONCEPTTES

Corrélation : c'est un rapport existant entre deux phénomènes qui varient l'un en fonction de l'autre. Autrement dit, lorsque les données de deux phénomènes augmentent ou diminuent de manière proportionnelle et simultanée en fonction de facteurs externes identiques, on dit que ces phénomènes sont positivement corrélés. À l'opposé, si l'un des deux augmente pendant que l'autre diminue dans les mêmes proportions, on dit alors que les deux phénomènes sont négativement corrélés.

Causalité : une variable cause une variable au sens de Granger si le passé ne peut aider à prévoir étant donné le passé de. Selon Aristote, un événement en cause un autre s'il en constitue une «condition nécessaire et suffisante» : l'événement A produit l'événement B si l'occurrence A conduit, céleris paribus1(*), à l'occurrence de B. Fondé sur l'intuition de l'action volontaire, les conséquences de certaines de nos actions sont prévisibles et le lien entre nos actions et leurs conséquences constitue une relation causale.

En somme, si on veut faire une analyse au moyen de modèles quantitatifs, il est important de faire la distinction entre corrélation et causalité. La présence de corrélations et de relations de prévisibilité constitue une implication de la présence d'un lien causal : condition nécessaire mais suffisante. Du point de vue statistique, la distinction entre corrélation et causalité constitue plus une affaire de degré que de nature.

Moteur : C'est un facteur d'animation et d'entraînement, ce qui fait agir. Ainsi, on désigne par moteur de l'économie, tout ce qui peut tirer l'économie vers la croissance.

Ø QUELQUE THEORIE DE CROISSANCE

Les théories explicatives de la croissance sont relativement récentes dans l'histoire de la pensée économique. Ces théories ont conduit à mettre en avant le rôle primordial du progrès technique dans la croissance. Sur le long terme, seul le progrès technique est capable de rendre plus productive une économie (et donc de lui permettre de produire plus, c'est-à-dire d'avoir de la croissance). Toutefois, ces théories expliquent encore mal d'où provient ce progrès, et en particulier en quoi il est lié au fonctionnement de l'économie

· L'école classique

La plupart des économistes de l'école classique, au début de la révolution industrielle, pensaient qu'aucune croissance ne pouvait être durable, car toute production devait, selon eux, inexorablement converger vers un état stationnaire. C'est ainsi le cas de David Ricardo pour qui l'état stationnaire était le produit des rendements décroissants des terres cultivables, ou encore pour Thomas Malthus qui le liait à son « principe de population ».

Toutefois, Adam Smith, à travers son étude des effets de productivité induits par le développement de la division du travail, laissait entrevoir la possibilité d'une croissance ininterrompue. Et Jean-Baptiste Say écrivait « Remarquez en outre qu'il est impossible d'assigner une limite à la puissance qui résulte pour l'homme de la faculté de former des capitaux ; car les capitaux qu'il peut amasser avec le temps, l'épargne et son industrie, n'ont point de bornes. » (Traité d'économie politique, Livre I, chapitre XII).

· Le progrès technique comme résidu : modèle de Solow

Robert Solow a été le premier à proposer un modèle formel de la croissance. D'inspiration néoclassique, ce modèle se fonde sur une fonction de production à deux facteurs : le travail et le capital. La production résulte donc exclusivement de la mise en combinaison d'une certaine quantité de capital (moyens de production) et de travail (main d'oeuvre).

Le modèle de Solow se fonde sur l'hypothèse que les facteurs de production connaissent des rendements décroissants, c'est-à-dire qu'une augmentation de ceux-ci dans une certaine proportion engendre une augmentation dans une proportion plus faible de la production. Il pose également comme hypothèse que les facteurs de production sont utilisés de manière efficace par tous les pays. En posant que la population connaît un taux de croissance que Solow qualifie de « naturel » (non influencé par l'économie), le modèle déduit trois prédictions :

Augmenter la quantité de capital (c'est-à-dire investir) augmente la croissance, avec un capital plus important, la main-d'oeuvre augmente sa productivité (dite apparente).

Les pays pauvres auront un taux de croissance plus élevé que les pays riches. Ils ont en effet accumulé moins de capital, et connaissent donc des rendements décroissants plus faibles, c'est-à-dire que toute augmentation de capital y engendre une augmentation de la production proportionnellement plus forte que dans les pays riches.

En raison des rendements décroissants des facteurs de production, les économies vont atteindre un point où toute augmentation des facteurs de production n'engendrera plus d'augmentation de la production. Ce point correspond à l'état stationnaire. Solow note toutefois que cette troisième prédiction est irréaliste : en fait, les économies n'atteignent jamais ce stade, en raison du progrès technique qui accroît la productivité des facteurs.

Les théories récentes cherchent précisément à rendre ce facteur endogène c'est-à-dire à construire des modèles qui expliquent son apparition. Ces modèles ont été développés à partir de la fin des années 1970 notamment par Paul Römer, Robert E. Lucas et Robert Baro. Ils se fondent sur l'hypothèse que la croissance génère par elle-même le progrès technique. Ainsi, il n'y a plus de fatalité des rendements décroissants : la croissance engendre un progrès technique qui permet que ces rendements demeurent constants. La croissance, si elle génère du progrès technique, n'a donc plus de limite. À travers le progrès technique, la croissance constitue un processus qui s'auto-entretient.

Ces modèles expliquent que la croissance engendre du progrès technique par trois grands mécanismes. Premièrement, le Learning by d'oing : plus on produit, plus on apprend à produire de manière efficace. En produisant, on acquiert en particulier de l'expérience, qui accroît la productivité. Deuxièmement, la croissance favorise l'accumulation du capital humain, c'est à dire les compétences possédées par la main d'oeuvre et dont dépend sa productivité. En effet, plus la croissance est forte, plus il est possible d'accroître le niveau d'instruction de la main-d'oeuvre, en investissant notamment dans le système éducatif. D'une manière générale, la hausse du niveau d'éducation de la population - par des moyens publics ou privés - est bénéfique. Troisièmement, la croissance permet de financer des infrastructures (publiques ou privées) qui la stimulent. La création de réseaux de communication efficaces favorise par exemple, l'activité productive.

Ces modèles sont toutefois très frustes en ce qu'ils n'expliquent pas les mécanismes précis qui font que la croissance économique stimule le progrès technique. En particulier, chacun des modèles de ces théories ne s'attache qu'à un seul mécanisme liant progrès technique et croissance. Comme le notent Dominique Guelle et Pierre Ralle, « Le modèle général recouvrant l'ensemble des formes du progrès technique est sans doute trop complexe pour être élaboré, ce qui limite la portée des résultats obtenus puisque les interactions entre plusieurs formes existantes sont ignorées »

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"Un démenti, si pauvre qu'il soit, rassure les sots et déroute les incrédules"   Talleyrand