PARAGRAPHE 2 : REVUE DE LITERATURE
Cette rubrique sera consacrée à la
définition de quelques concepts et aux travaux empiriques sur le
thème objet de la présente analyse.
A - GENERALITE SUR LES CONCEPTES
Un concept peut revêtir plusieurs sens selon les
contextes. C'est pourquoi pour éviter toute compréhension qui ne
situerait pas dans notre champ d'étude, nous nous proposons de
définir certains concepts clés. Ceci permettra aux lecteurs de
s'approprier le sens que nous attribuons à chaque terme.
1- LE COMMERCE EXTERIEUR
Le commerce extérieur selon le lexique
d'économie 6ème édition 1999 est la jonction du commerce
international et des échanges internationales.
· On entend par commerce international l'ensemble des
échanges internationaux des biens et de services
· Les échanges commerciaux sont des actes
économiques de cession avec contrepartie entre deux unités
économiques. Echange peut être non monétaire ou
monétaire. Dans le premier cas il s'agit du troc simple : une
marchandise peut se changée contre une autre marchandise.
L'échange par intermédiaire de la monnaie est un double
toc : la marchandise est échangée contre la monnaie
(1èr troc) puis la monnaie est échangée contre
une autre marchandise (2ème troc). Dans le cas de notre
analyse il est question des échanges monétaire encore
appelé double troc.
Parlant du commerce international, nous avons le commerce
international annuel qui est mesuré par la somme des exportations
mondiales de biens et de
Services et qui est naturellement égale à la
somme des importations.
2- EXPORTATION
Les exportations sont des ventes de marchandises à
l'étranger.
Selon KEYNES les exportations représentent une
injection dans le circuit économique et leur variation positive entraine
une augmentation du revenu nationale et de l'emploi selon le mécanisme
du multiplicateur. Elle représente également les biens dont un
pays doit se privé, donc un coût, pour obtenir les importations
dont certains sont indispensables à l'activité économique
(matières premières, biens d'équipements).
3- LES IMPORTATIONS
Les importations sont des achats de marchandises à
l'extérieur du pays. Elles sont des biens de consommation (qui vont
être consommé) ou des biens de capital (qui vont servir à
l'investissement). Pour financer ces importations qui vont contribuer à
accroitre son niveau de vie (consommation) et faciliter son
développement (investissement), le pays doit exporter des biens en
contrepartie (selon le lexique d'économie 6ème
édition 1999).
Selon KEYNES les importations représentent une fuite
hors du circuit économique dont l'augmentation va entrainer une baisse
du revenir nationale et de l'emploi. Les exportations ont l'effet inverse.
Les exportions et les importations permettent de
définir la balance commerciale dans un pays.
4- BALANCE COMMERCIALE
La balance commerciale selon le lexique d'économie
6ème édition 1999, est un compte récapitulant
les exportations et les importations d'un pays autour d'une période
donné, pour en faire apparaitre le solde. Elle peut être
établir de différentes façons. Selon KEYNES, elle est la
différence entre les exportations (X) et les importations (M) :
BC=X- M (avec BC la balance commerciale). La construction de la balance
commerciale repose sur les statistiques douanières. Elle est introduite
dans la comptabilité nationale. Selon le modèle keynésien
préannonce la balance commerciale peut être déficitaire ou
excédentaire. Dans le premier cas elle signifie que le niveau des
importations est supérieur au niveau des exportations. Dans le second
cas elle se traduit par le fait que les exportations ont un niveau plus
élevé que les importations. Notre analyse se portant sur le cas
du BENIN note qu'il est caractérisé par une balance commerciale
déficitaire.
5- CROISSANCE ECONOMIQUE
Pour l'économie nationale, la croissance
économique est l'augmentation sur une longue période du produit
nationale brut réel (PNB réel) par tète (selon le lexique
d'économie 6ème édition 1999). La croissance
est une notion quantitative qui se distingue du développement de nature
qualitative mais les deux phénomènes sont liés. Apposition
de la croissance exige des structures, mentales, économiques et sociales
apte à la soutenir. La transformation de ses structures
nécessaires à la croissance constitue le développement,
mais la croissance à son tour produit des transformations de structure.
L'inter dépendance entre croissance et développement est qu'on
utilise indifféremment l'une ou l'autre notion avec tendance à
réservé développement pour les jeunes nations et
croissance pour les pays industriels.
La croissance économique peut être exponentielle,
linéaire, amortie, ou logistique.
· La croissance exponentielle est explosive. Elle due une
période de temps limités.
· La croissance amortie est une croissance ayant l'allure
d'une fonction logarithmique (inverse de l'exponentielle).
· La croissance logistique est une combinaison des deux
formes précédentes. Au début elle est exponentielle puis
en un point d'inflexion elle change d'allure. On parle dans ce cas de
croissance freiné ou croissance en "S". Les facteurs de la croissance
sont : la quantité de capitale, le volume de main d'oeuvre, la
qualité de main d'oeuvre (l'éducation), le progrès
technique et l'innovation. La modalité de la croissance peut être
équilibrée, déséquilibrée,
harmonisée, proportionnée etc....
La croissance peut être extensive ou soit intensive.
· Croissance extensive est une augmentation du PIB
réel due à l'augmentation du volume des facteurs de
production.
· La croissance intensive est une augmentation du PIB
réel sans l'augmentation du volume des facteurs. Elle correspond
à des gains de productivité obtenus par des changements
structurels, l'amélioration de la quantité, la rationalisation
etc.....
Selon François PERROUX, la croissance économique
correspond à « l'augmentation soutenue pendant une ou
plusieurs périodes longue d'un indicateur de dimension, pour une
nation, le produit globale net en terme réel ». A court terme,
les économistes utilisent plutôt le terme
« expansion » qui s'oppose à
« récession » et qui indique une phase de croissance
dans un cycle économique. La croissance potentielle estime
l'écart entre la croissance mesurée et celle qui sera obtenue
avec une pleine utilisation de tous les facteurs de production.
La croissance correspond, pour une nation à une
augmentation soutenue et durable pendant une période suffisamment
longue de la production de biens et services appréhender par des
indicateurs comme le PIB ou le PNB (produit national brut).
En économie, la croissance désigne
l'évolution annuelle exprimée en pourcentage du PIB ou du PNB.
6- PRODUIT INTERIEUR BRUT (PIB)
Selon le lexique d'économie 6ème
édition 1999 l'économie est l'agrégat principal du SEC
(système européen des comptes intégrés)
correspondant à l'ensemble des biens et services produisent sur le
territoire national quelque soit la nationalité des producteurs.
Le PIB mesure à la fois le revenu agrégé
de tous les membres d'une économie et la dépense qu'ils affectent
à l'acquisition de production des biens et services de cette
économie. Il est également la somme des valeurs des quatre
catégories de dépenses à savoir (consommation,
investissement, dépense publique et exportation nette) selon
l'introduction à l'économie
Parlant du PIB nous avons le PIB nominal et le PIB
réel.
· Le PIB nominal évalue les biens et services
produits au prix courant. C'est-à-dire le PIB réel au prix
courant.
· Le PIB réel ne croit que si les quantités
produites de biens et de services augmentent alors que le PIB nominal peut
augmenter également si ce sont les prix et non les quantités qui
s'élèvent (Macroéconomie, Gregory Mankiw)
Une croissance du PIB n'implique pas nécessairement
une élévation du niveau de vie. En effet si la croissance
démographique est plus rapide que la croissance du PIB, le PIB par
habitant diminue.
7- PRODUIT NATIONAL BRUT(PNB)
Le PNB (produit national brut) est un agrégat
regroupant l'ensemble des produits des unités résidents de
l'économie national, pendant une durée déterminée,
les consommations intermédiaires étant déduites. Il ne
doit être confondu avec le produit social global des comptabilités
du produit matériel des pays socialistes.
8- CLARIFICATION DE QUELQUE CONCEPTTES
Corrélation : c'est un rapport
existant entre deux phénomènes qui varient l'un en fonction de
l'autre. Autrement dit, lorsque les données de deux
phénomènes augmentent ou diminuent de manière
proportionnelle et simultanée en fonction de facteurs externes
identiques, on dit que ces phénomènes sont positivement
corrélés. À l'opposé, si l'un des deux augmente
pendant que l'autre diminue dans les mêmes proportions, on dit alors que
les deux phénomènes sont négativement
corrélés.
Causalité : une variable cause
une variable au sens de Granger si le passé ne peut aider à
prévoir étant donné le passé de. Selon Aristote, un
événement en cause un autre s'il en constitue une «condition
nécessaire et suffisante» : l'événement A produit
l'événement B si l'occurrence A conduit, céleris
paribus1(*), à l'occurrence de B.
Fondé sur l'intuition de l'action volontaire, les conséquences de
certaines de nos actions sont prévisibles et le lien entre nos actions
et leurs conséquences constitue une relation causale.
En somme, si on veut faire une analyse au moyen de
modèles quantitatifs, il est important de faire la distinction entre
corrélation et causalité. La présence de
corrélations et de relations de prévisibilité constitue
une implication de la présence d'un lien causal : condition
nécessaire mais suffisante. Du point de vue statistique, la distinction
entre corrélation et causalité constitue plus une affaire de
degré que de nature.
Moteur : C'est un facteur d'animation
et d'entraînement, ce qui fait agir. Ainsi, on désigne par moteur
de l'économie, tout ce qui peut tirer l'économie vers la
croissance.
Ø QUELQUE THEORIE DE CROISSANCE
Les théories explicatives de la croissance sont
relativement récentes dans l'histoire de la pensée
économique. Ces théories ont conduit à mettre en avant le
rôle primordial du progrès technique dans la croissance. Sur le
long terme, seul le progrès technique est capable de rendre plus
productive une économie (et donc de lui permettre de produire plus,
c'est-à-dire d'avoir de la croissance). Toutefois, ces théories
expliquent encore mal d'où provient ce progrès, et en particulier
en quoi il est lié au fonctionnement de l'économie
· L'école classique
La plupart des économistes de l'école
classique, au début de la révolution industrielle, pensaient
qu'aucune croissance ne pouvait être durable, car toute production
devait, selon eux, inexorablement converger vers un état stationnaire.
C'est ainsi le cas de David Ricardo pour qui l'état stationnaire
était le produit des rendements décroissants des terres
cultivables, ou encore pour Thomas Malthus qui le liait à son «
principe de population ».
Toutefois, Adam Smith, à travers son étude des
effets de productivité induits par le développement de la
division du travail, laissait entrevoir la possibilité d'une croissance
ininterrompue. Et Jean-Baptiste Say écrivait « Remarquez en outre
qu'il est impossible d'assigner une limite à la puissance qui
résulte pour l'homme de la faculté de former des capitaux ; car
les capitaux qu'il peut amasser avec le temps, l'épargne et son
industrie, n'ont point de bornes. » (Traité d'économie
politique, Livre I, chapitre XII).
· Le progrès technique comme
résidu : modèle de Solow
Robert Solow a été le premier à proposer
un modèle formel de la croissance. D'inspiration néoclassique, ce
modèle se fonde sur une fonction de production à deux facteurs :
le travail et le capital. La production résulte donc exclusivement de la
mise en combinaison d'une certaine quantité de capital (moyens de
production) et de travail (main d'oeuvre).
Le modèle de Solow se fonde sur l'hypothèse que
les facteurs de production connaissent des rendements décroissants,
c'est-à-dire qu'une augmentation de ceux-ci dans une certaine proportion
engendre une augmentation dans une proportion plus faible de la production. Il
pose également comme hypothèse que les facteurs de production
sont utilisés de manière efficace par tous les pays. En posant
que la population connaît un taux de croissance que Solow qualifie de
« naturel » (non influencé par l'économie), le
modèle déduit trois prédictions :
Augmenter la quantité de capital (c'est-à-dire
investir) augmente la croissance, avec un capital plus important, la
main-d'oeuvre augmente sa productivité (dite apparente).
Les pays pauvres auront un taux de croissance plus
élevé que les pays riches. Ils ont en effet accumulé moins
de capital, et connaissent donc des rendements décroissants plus
faibles, c'est-à-dire que toute augmentation de capital y engendre une
augmentation de la production proportionnellement plus forte que dans les pays
riches.
En raison des rendements décroissants des facteurs de
production, les économies vont atteindre un point où toute
augmentation des facteurs de production n'engendrera plus d'augmentation de la
production. Ce point correspond à l'état stationnaire. Solow note
toutefois que cette troisième prédiction est irréaliste :
en fait, les économies n'atteignent jamais ce stade, en raison du
progrès technique qui accroît la productivité des
facteurs.
Les théories récentes cherchent
précisément à rendre ce facteur endogène
c'est-à-dire à construire des modèles qui expliquent son
apparition. Ces modèles ont été développés
à partir de la fin des années 1970 notamment par Paul Römer,
Robert E. Lucas et Robert Baro. Ils se fondent sur l'hypothèse que la
croissance génère par elle-même le progrès
technique. Ainsi, il n'y a plus de fatalité des rendements
décroissants : la croissance engendre un progrès technique qui
permet que ces rendements demeurent constants. La croissance, si elle
génère du progrès technique, n'a donc plus de limite.
À travers le progrès technique, la croissance constitue un
processus qui s'auto-entretient.
Ces modèles expliquent que la croissance engendre du
progrès technique par trois grands mécanismes.
Premièrement, le Learning by d'oing : plus on produit, plus on apprend
à produire de manière efficace. En produisant, on acquiert en
particulier de l'expérience, qui accroît la productivité.
Deuxièmement, la croissance favorise l'accumulation du capital humain,
c'est à dire les compétences possédées par la main
d'oeuvre et dont dépend sa productivité. En effet, plus la
croissance est forte, plus il est possible d'accroître le niveau
d'instruction de la main-d'oeuvre, en investissant notamment dans le
système éducatif. D'une manière générale, la
hausse du niveau d'éducation de la population - par des moyens publics
ou privés - est bénéfique. Troisièmement, la
croissance permet de financer des infrastructures (publiques ou privées)
qui la stimulent. La création de réseaux de communication
efficaces favorise par exemple, l'activité productive.
Ces modèles sont toutefois très frustes en ce
qu'ils n'expliquent pas les mécanismes précis qui font que la
croissance économique stimule le progrès technique. En
particulier, chacun des modèles de ces théories ne s'attache
qu'à un seul mécanisme liant progrès technique et
croissance. Comme le notent Dominique Guelle et Pierre Ralle, « Le
modèle général recouvrant l'ensemble des formes du
progrès technique est sans doute trop complexe pour être
élaboré, ce qui limite la portée des résultats
obtenus puisque les interactions entre plusieurs formes existantes sont
ignorées »
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