Chapitre 4. Discussion des résultats
Quel que soit les conditions de culture, il résulte que
les espèces présentent des comportements similaires sur la
biomasse fraîche, l'élongation racinaire et les indices de
tolérances au cuivre.
Les résultats obtenus sur la biomasse fraîche des
espèces présentent trois niveaux d'évolution de la
biomasse fraîche. La première tendance est observée sur les
deux espèces Microchloa altera et Digitaria diagolanis
qui ont augmenté leurs biomasses, mais leurs valeurs moyennes
restent inférieures dans la solution cuivre. La diminution des biomasses
fraiches de ces espèces seraient dus aux concentrations de cuivre
utilisées par rapport à celles retrouvées dans la solution
aqueuse sur la colline du cuivre (Kaya et al., 2015). Pour ce qui
concerne Microchloa altera, la biomasse fraîche
élevée obtenue pourrait être expliqué par le fait
que cette espèce est généralement colonisatrice des
substrats cuprifères les plus toxiques constitués par les
remblais miniers et les friches industrielles à proximités des
usines métallurgiques (Ngoy, 2010). Microchloa altera alloue
beaucoup de ressources en reduisant les prélèvements des
métaux par les racines ou une réduction de leur translocation
vers les parties aériennes pour s'adapter aux stress
édaphiques.
La deuxième tendance observée chez Loudetia
simplex a montré une même de tolérance. Toutefois, la
biomasse élevée a été obtenue dans la solution
témoin. L'hypothèse émise pour ce résultat obtenu
est que cette espèce s'adapterait dans un milieu enrichi au cuivre et
sans cuivre. Ces résultats obtenus permettraient de qualifier cette
espèce comme espèce de large amplitude écologique. Enfin,
quatre espèces Eragrostis racemosa ; Ascolepis metallorum,
Bulbostylis filamentosa et Andropogon shirensis ont
présenté une diminution de leurs biomasses fraîches dans
les deux solutions. Cette diminution serait dû à la concentration
du cuivre utilisée dans cette recherche qui pourrait être en
faible concentration.
Cependant, les résultats obtenus sur
l'élongation racinaire des espèces indiquent deux situations
d'évolution de racines. Premièrement, une augmentation de
longueur des racines chez trois espèces Microchloa altera,
Bulbostylis racemosa et Digitaria diagolanis dans le substrat
cuivre. Cette situation serait due aux mécanismes adaptation des plantes
dans un milieu. Deuxièmement, une diminution d'élongation
racinaire de Eragrostis racemosa, Loudetia simplex et
Andropogon shirensis dans tous les milieux de culture. Eragrostis
racemosa présente une élongation supérieure dans la
solution Cuivre. Contrairement à Eragrostis racemosa,
Andropogon shirensis donne la
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longueur des racines élevée dans la solution
témoin. Par ailleurs, Loudetia simplex présente la
même allure de diminution d'élongation racinaire dans tous les
substrats utilisés. Ceci pourrait être expliquée par les
réponses des plantes à un stress abiotique qui sont
différentes. L'hypothèse de la diminution d'élongation
racinaire de ces espèces seraient les racines sont des organes sensibles
au cuivre par le contact direct (Stiborva et al., 1986 ; Jarvis et
Whitehead, 1993, Kopittke et al., 2007). Cette sensibilité au
cuivre serait une réponse de la forte accumulation dans ces organes
ainsi que la faible translocation du cuivre vers les parties aériennes.
Cependant, certaines littératures mettent en évidence que la
réduction de longueur des racines est une des réponses les plus
fréquentes et la première observable lorsque des plantes sont
soumises à un stress édaphiques (Baker et Walker, 1989 ; Adriano,
2001 ; Sandalio et al., 2001 ; Jiang et al., 2005 ; Yrueia,
2005). Le comportement d'Andropogon shirensis résulte du
gradient de cuivre rencontrée sur les affleurements
métallifères. Ces résultats obtenus sont en corroboration
parfaite avec ceux de Mench et al. (1988) chez la culture de maïs
dans les mêmes conditions de culture. L'élongation racinaire de
maïs dépendait de la nature des métaux et de leur
concentration dans la solution. En présence de Pb, Zn ou Cd,
l'élongation racinaire des plantules ne diffère pas de celui du
témoin
Le test d'indices de tolérance des espèces
graminoïdes indique trois niveaux de tolérance. Le premier niveau
concerne les espèces de la savane qui ont présenté un
indice de tolérance supérieur sur les tests de biomasse
fraîche et élongation racinaire. Ces résultats obtenus
expliqueraient le principe d'allocation des ressources des plantes pour leur
tolérance dans le milieu. Ngoy (2010), Baker & Walker (1990) ont
rapporté trois stratégies de tolérance que les plantes
font recours dans le milieu à forte concentration élevée
des métaux lourds : (i) les plantes réduisent les
prélèvements des métaux au niveau des racines ainsi
qu'à leurs translocations dans les parties aériennes pour une
large gamme de concentration des métaux dans le sol.; (ii) les plantes
font une translocation des métaux dans les parties aériennes dont
la concentration est corrélée aux concentrations des
métaux dans le sol, (iii) les plantes accumulent les métaux dans
leurs parties aériennes en concentrations plus élevées que
celles observées dans les racines.
Le second niveau porte les espèces de la steppe qui ont
montrées des indices de tolérance faible sur les tests
radiculaire et biomasse. Ces résultats obtenus résulteraient des
mécanismes de tolerance au cuivre que ces espèces utilisent pour
s'adapter dans le milieu empoissoneux au cuivre en investissant leurs
ressources sur au niveau de l'enracinement.
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Le troisième niveau de tolérance concerne les
espèces de large amplitude écologique Loudetia simplex
et Andropogon shirensis qui ont présentées des indices
de tolérance faibles sur les deux test biomasse et élongation
racinaire. Ce résultat obtenu impliquerait que ces espèces
peuvent s'adapter dans le milieu en présence ou en absence du cuivre.
Ilunga wa Ilunga (2010) a démontré les différents groupes
écologiques aux affinités contrastées pour le cuivre,
parmi lesquels nous avons (1) Cuprophytes, les plantes colonisant presque
uniquement sur gisement de cuivre. (2) Cuprophiles ; qui se distribuent
localement dans les zones à concentration relativement faible en cuivre
mais supérieure à la normale. (3) Cuprorésistantes : les
plantes qui existent dans la même région sur sol cuprifères
que sur sols normaux. En rapport de nos résultats obtenus, le
résultat a permis de classer les espèces dans la classe de
Cuprorésistantes.
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