INSTITUT SUPERIEUR DES TECHNIQUES MEDICALES DE
GOMA
« ISTM/GOMA »
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B. P. 176 Goma
E-mail :
istmgoma1@gmail.com
ETUDE EPIDEMIOLOGIQUE, CLINIQUE ET THERAPEUTIQUE DE LA
FIEVRE TYPHOIDE DANS LA VILLE DE GOMA
« Cas observés au Centre hospitalier
MUUNGANO LA RESURRECTION du 1er Janvier au 31 décembre
2018 »
Par : KAMBALE KANDEKE Justin
Travail de fin de cycle présenté et
défendu en vue de l'obtention du diplôme de gradué en
Techniques médicales
Option : Sciences Infirmières
Orientation : hospitalière
Directeur : Ass. NKURIKIYE FRANCK
Année académique : 2018-
2019
DEDICACE
ØA nos parents PALUKU SIKULI et KAVIRA MUTUMWA
REMERCIEMENTS
La reconnaissance est l'une des grandes choses qu'il faut
apprendre et sauvegarder dans la vie. Cette page est une occasion de cultiver
cette vertu en remerciant les personnes qui nous ont marqué durant notre
formation universitaire.
Premièrement, nos remerciements s'adressent à
l'assistant NKURIKIYE FRANCK pour avoir dirigé le présent travail
malgré ses multiples occupations qu'il a à accomplir
Nous remercions ensuite les autorités
académiques ISTM/ GOMA, qui, en dépit de circonstances
conjoncturelles défavorables, ont tout fait pour nous assurer une
formation de qualité.
A nos amis et compagnons de lutte pour le moment de joie et de
peine passés ensemble tout au long de notre formation.
Enfin, que tous ceux qui ont contribué à la
réalisation de ce travail et qui n'ont pas été
cités nommément ici retrouvent, eux aussi, l'expression de nos
sentiments de reconnaissance.
KAMBALE KANDEKE Justin
SIGLES ET ABREVIATIONS
AMS : Association Muungano Solidarité
Ass. : Assistant
BCZS : Bureau central de la zone de santé
BP : Boite Postale
CHMR : Centre hospitalier MUUNGANO LA RESURRECTION
CMI : Concentration minimale inhibitrice
ESU : Enseignement supérieur et Universitaire
FID : Fosse iliaque droite
FT : Fièvre typhoïde
GE : Goutte Epaisse
ISTM : Institut Supérieur des Techniques
Médicales
J : jour
Kg : Kilogramme mg mg : milligramme
N° : Numéro
PED : Pays en développement
RDC : République démocratique du Congo
SNEL : Société Nationale
d'électricité
TA : Tension artérielle
TFC : Travail de fin de cycle
VIH : Virus d'immuno-déficience humaine
% : Pourcentage
RESUME DU TRAVAIL
Notre travail a porté sur les aspects
épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques de la
fièvre typhoïde dans la ville de Goma, « cas observés
au centre hospitalier MUUNGANO LA RESURECTION du 1er Janvier au 31
Décembre 2018.
Ce travail a eu comme objectifs spécifiques
de déterminer la fréquence de la fièvre typhoïde
au centre hospitalier MUUNGANO LA RESURRECTION, décrire les
manifestations cliniques en cas de fièvre typhoïde,
déterminer la prise en charge en cas de fièvre typhoïde et
déterminer l'évolution des enfants avec de fièvre
typhoïde.
Pour y arriver, nous avons effectué une étude
est descriptive,rétrospectiveettransversale basée sur
l'analyse documentaire et la méthode quantitative basée sur
l'approche statistique portant sur 65 cas.
Après récolte et analyse de données, nous
avons trouvé que la fréquence de la FT au CHMR était de
17,52% dans les services de Pédiatrie et Médecine interne par
rapport aux autres pathologies ; elle touchait plus le sexe féminin que
celui masculin (64,62% contre 35,38%), affecte plus le sujet jeune d'âge
entre 16-25 ans à 29,23%, les patients proviennent plus de NGANGI III
(24,62% des cas) ; les patients venaient avec manifestations cliniques
fièvre associée à d'autres symptômes comme les
céphalées à 32,31%, diarrhée à 20%, ..., la
FT est souvent associée au paludisme (73,85% des cas), comme examen, on
faisait surtout Widal-GE-Coproculture à 66,15% ; les patients
reçevaient soit Ciprofloxacine, Metronidazole, Paracétamol
(66,15%), soit Ceftriaxone, Paracétamol, Vitamine B6, artésunate
(26,15%) et les patients faisaient généralement entre 0- 3 jours
d'hospitalisation (76,92%) et sortaient guéris de l'hôpital
(95,38%).
En conclusion, la FT est une pathologie fréquente,
cependant elle peut être prévenu par un respect des règles
d'hygiènes et un assainissement du milieu.
Mots clés :
Epidémiologie, Clinique, Thérapeutique, Fièvre,
Fièvre typhoïde
ABSTRACT
Our work focused on the epidemiological, clinical and
therapeutic aspects of typhoid fever in the city of Goma, "cases observed at
MUUNGANO LA RESURECTION hospital from January 1 to December 31, 2018.
This work has had as specific objectives to study the
frequency of typhoid fever; the reasons for consultations; management in case
of typhoid fever and the evolution of patients with typhoid fever.
To achieve this, we conducted a descriptive, retrospective and
cross-sectional study based on the literature review and statistic method of 65
cases.
We have found thatthe frequency of the FT at the CHMR was
17.52% in the services of Pediatrics and Internal Medicine compared to other
pathologies; it affected more the female than the masculine one (64,62%
against 35,38%), affects more the young subject of age between 16-25 years with
29,23%, the patients come more from NGANGI III (24, 62% of cases); patients
came with complaints fever associated with other symptoms such as headache
32.31%, diarrhea 20%, ..., FT is often associated with malaria (73,85% of
cases), as a review, it was mostly Widal-GE-Coproculture 66.15%; patients
receiving either Ciprofloxacin, Metronidazole, Paracetamol (66.15%), or
Ceftriaxone, Paracetamol, Vitamin B6, Artesunate (26.15%) ; patients were
generally between 0- 3 days of hospitalization (76.92%) and were healed from
the hospital (95.38%).
In conclusion, the FT is a common pathology, however it can be
prevented by a respect of the rules of hygiene and a sanitation of the
environment.
Keywords: Epidemiology,
Clinical, Therapeutics, Fever, Typhoid fever
TABLE DES MATIERES
DEDICACES
i
REMERCIEMENTS
ii
SIGLES ET ABREVIATIONS
iii
RESUME DU TRAVAIL
iv
ABSTRACT
v
TABLE DES MATIERES
vi
CHAPITRE I : INTRODUCTION
1
1.1. EPIDEMIOLOGIE
1
1.2. QUESTIONS DE RECHERCHE
4
1.3. OBJECTIFS DU TRAVAIL
4
1.4. CHOIX ET INTERET DU SUJET
5
CHAPITRE II : GENERALITES SUR LA FIEVRE TYPHOIDE
7
2.1. DEFINITION DE QUELQUES CONCEPTS
7
2.2. ETIOLOGIE ET FACTEURS FAVORISANTS
7
2.3. MODE DE CONTAMINATION
8
2.4. PHYSIOPATHOLOGIE
9
2.5. MANIFESTATIONS CLINIQUES
10
2.6. DIAGNOSTIC
12
2.7. TRAITEMENT
13
2.8. COMPLICATIONS
15
CHAPITRE III : MATERIEL ET METHODES
17
3.1. CADRE D'ETUDE
17
3.2. TYPE ET PERIODE D'ETUDE
23
3.3. POPULATION D'ETUDE
23
3.4. ECHANTILLONNAGE ET TAILLE DE
L'ECHANTILLON
23
3.5. CRITERES DE SELECTION
23
3.6. TECHNIQUES ET METHODES DE COLLECTE DES
DONNEES
24
3.7. VARIABLES D'ETUDE
24
3.8. ANALYSE ET TRAIMENT DES DONNEES
24
CHAPITRE IV : RESULTATS
25
4.1. FREQUENCE DE LA FT
25
4.2. ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES
25
4.3. ASPECTS DIAGNOSCTICS
27
4.4. ASPECTS THERAPEUTIQUES
28
4.5. ASPECTS EVOLUTIFS
29
CHAPITRE V : DISCUSSION
30
5.1. FREQUENCE DE LA FT
30
5.2. ASPECTS EPIDEMIOLOGIQUES
30
5.3. ASPECTS DIAGNOSCTICS
31
5.4. ASPECTS THERAPEUTIQUES
31
5.5. ASPECTS EVOLUTIFS
32
CHAPITRE SIXIEME : CONCLUSIONS ET
RECOMMANDATIONS
33
6.1. CONCLUSIONS
33
6.2. RECOMMANDATIONS
34
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
35
CHAPITRE I : INTRODUCTION
1.1. EPIDEMIOLOGIE
La fièvre typhoïde est une infection
potentiellement mortelle due à la bactérie Salmonella
typhi. Elle se propage en général par l'eau ou les aliments
contaminés. Une fois la bactérie ingérée, elle se
multiplie et passe dans la circulation sanguine. [1]
C'est une maladie à répartition ubiquitaire ;
elle est présente dans tous les pays en développement (PED) a
faible niveau d'hygiène avec, en 2016, dans le monde, un nombre de cas
estime à 26,9 millions de cas avec une incidence supérieure
à 100 cas
/100,000 dans les PED versus inférieur à 1 cas
/100,000 dans les pays développés. [2]
Le réservoir est humain ; rôle des porteurs
sains. C'est une maladie du péril fécal. La transmission peut
être directe interhumaine, mais le plus souvent indirecte à partir
d'aliments (ou d'eau) contaminés : coquillages, fruits de mer,
légumes crus contamines ; aliments manipules par un porteur de
bactéries. [2]
La seule espèce (99.5 % des cas) de salmonelle
pathogène pour l'homme est Salmonella enterica causant la
fièvre typhoïde est due aux stéréotypes Typhi (S.
Typhi), et Paratyphi. [3]
La mortalité est de l'ordre de 1 % si bien
traitée ; 10 à 25 % en l'absence de traitement antibiotique
approprie. [2]
Dans de nombreux pays en voie de développement, il
s'agit d'une infection endémique liée à la
précarité des conditions sanitaires ; elle pose alors un
véritable problème de santé publique.Le diagnostic de la
fièvre typhoïde n'est pas toujours aisé car les signes
cliniques ne sont pas spécifiques et les diagnostics alternatifs sont
nombreux. [4]
Dans les pays industrialisés, la plupart des
fièvres typhoïdes sont contractées lors d'un voyage à
l'étranger. 100 à 200 souches de Salmonella typhi sont
isolées en France chaque année, provenant presque exclusivement
de cas importés. [5]
L'OMS, selon son rapport annuel de 2018 estime que, chaque
année, de 11 à 20 millions de personnes contractent cette maladie
et que de 128 000 à 161 000 en meurent dans le monde. [1]
Les fièvres typhoïde et paratyphoïde sont des
maladies infectieuses potentiellement mortelles en l'absence de traitement. Ces
fièvres surviennent le plus souvent dans des zones où
l'hygiène est précaire et frappent principalement les pays en
voie de développement. Dans le monde, il y a 20 millions de cas et plus
de 200 000 morts par an. En France, de 100 à 150 cas sont
répertoriés chaque année chez des voyageurs ou des
personnes originaires de zones d'endémie (Afrique, Asie, Amérique
latine). Toujours en France, 8000 à 10 000 souches expertisées
chaque année par le centre national de référence
[6]
Si la quasi-disparition de la fièvre typhoïde a
été observé en Europe de l'Ouest et en Amérique du
Nord, cette maladie reste très prévalue dans le reste du monde et
en particulier en Asie et en Afrique. [7]
A Mayotte, En 2016, 13 cas ont été
signalés dans le village de Longoni, au nord de l'île. Les
investigations, réalisées par les enquêteurs de la Cellule
de veille, d'alerte et de gestion sanitaire (CVAGS) de l'Agence de santé
Océan Indien (ARS OI), avaient permis d'identifier la rivière de
Longoni, fréquentée par 9 des cas au cours du mois
précédant le début de leurs symptômes, comme source
de contamination probable. En 2017, de nouveaux cas ont été
signalés dans la même région, regroupés dans les
villages de Koungou et Longoni. [8]
Au Maroc, la fièvre typhoïde demeure une maladie
infectieuse d'actualité, fréquente chez l'enfant, et
sévissant sur un mode endémique. Des cliniciens ont mené
une étude rétrospective qui a intéressé aux
dossiers des malades hospitalisés dans le service des maladies
infectieuses pédiatriques de l'hôpital d'enfants de Casablanca
entre janvier 2010 et décembre 2017. Au cours de cette période,
918 enfants ont été hospitalisés pour fièvre
typhoïde. Le seul critère d'inclusion retenu a été
une hémoculture positive à Salmonella typhi,
parathyphi A, B ou C. Ainsi, parmi 918 dossiers consultés, 291
cas de fivère typhoïde ont été confirmés
à l'hémoculture. Au total, 31 enfants avec un seul type de
complication, 5 enfants avec 2 types de complication, 1 enfant avec 3 types de
complication. Ces complications se répartissent ainsi : complications
neuropsychiatriques (17 cas), complications digestives (13 cas), complications
hématologiques (6 cas), complications pleuropulmonaires (5 cas),
complications cardiovasculaires (2 cas), complications rénales (2 cas).
[9]
En Algérie en 2016, la FT était la
deuxième maladie la plus rencontrée au niveau du service des
maladies infectieuses au CHU de Tlemcen après la brucellose. En 2012, la
FT était classée la première maladie rencontrée au
niveau service des maladies infectieuses au CHU de Tlemcen parmi toutes les
maladies avec un pourcentage de 12.8%. En 2013, l'hépatite était
la maladie majoritaire du service des maladies infectieuses après
laquelle se classe la FT avec un pourcentage de 12,62%.
[10]
Au Cameroun en 2017, 171 cas suspects de fièvre
typhoïde (taux d'attaque : 684/ 10.000 habitants) dont 4 cas de
décès (taux de létalité : 2,23%) ont
été notifiés dans le village de Gassa.
L'épidémie a duré 40 jours, avec une phase aiguë de 9
jours où 153 cas ont été enregistrés, et une phase
d'accalmie de 20 jours et des cas sporadiques dans les 2 dernières
semaines.
Le cas index a eu lieu à la semaine
épidémiologique 23 (12 juin 2011 plus précisément),
avec un pic à la semaine 24 (103 cas avec 2 décès), dont
le taux d'attaque de 412/10.000 habitants, avec un taux de
létalité de 1,94%. Durant toute l'épidémie, on a
enregistré 4 décès, dont un à la semaine 23 et un
à l semaine 24, deux à la semaine 25. [11]
La République Démocratique du Congo, notre
pays, est également victime de cette maladie. Elle est un des pays
à conditions hygiéniques très précaires. Pas de
progrès de l'hygiène et d'amélioration des conditions
d'approvisionnement en eau potable. Les principaux véhicules de
transmission sont l'eau et les aliments. [12]
Entre le 1er et le 10 décembre 2014, on a
dénombré 615 cas souffrant d'une péritonite avec ou sans
perforation, dont 134 mortels (taux de létalité de 21,8%). S.
typhi a été retrouvée dans 5 échantillons sur
32. [13]
En 2016, MSF a notifié 13 000 consultations et
soigné près de 4 000 cas suspects de FT, près de 500
patients hospitalisés et assurés 36 interventions chirurgicale
dans la région centre de la RDC. [15]
Le Nord-Kivu n'échappe pas à la fièvre
typhoïde. En 2017, on y a enregistré 4913 cas de FT avec 4
décès. [16]
Dans la ville de Goma, les cas de FT en 2016 étaient
de 17 744 cas avec 0 cas de décès et en 2017 étaient de 18
042 cas avec un cas de décès. Dans la zone de Karisimbi, la
fièvre typhoïde a représenté 13 146 cas avec 0 cas de
décès en 2016 et 9556 cas avec 0 cas de décès en
2017. [17]
1.2. QUESTIONS DE RECHERCHE
1.1.1.Question générale
Quel est le profil épidémiologique, clinique et
thérapeutique de la fièvre typhoïde au centre hospitalier
MUUNGANO LA RESURRECTION en ville Goma ?
1.1.2.Questions spécifiques
- Quelle est la fréquence de la fièvre
typhoïde au centre hospitalier MUUNGANO LA RESURRECTION en 2018 ?
- Quelles en sont les manifestations cliniques des malades
consultant pour FT ?
- Quelle est la prise en charge en cas de fièvre
typhoïde.
- Quelle est l'évolution des patients avec de
fièvre typhoïde.
1.3. OBJECTIFS DU TRAVAIL
Nous nous sommes assigné les objectifs suivants pour
bien mener ce travail.
0.3.1. Objectif général
Déterminer le profil épidémiologique ;
clinique et thérapeutique de la fièvre typhoïde au centre
hospitalier MUUNGANO LA RESURRECTION en ville Goma.
0.3.2. Objectifs spécifiques
Spécifiquement, nous visons à :
- Déterminer la fréquence de la fièvre
typhoïde au centre hospitalier MUUNGANO LA RESURRECTION
- Déterminer les manifestations cliniques en cas de
fièvre typhoïde.
- Déterminer la prise en charge en cas de fièvre
typhoïde.
- Déterminer l'évolution des enfants avec de
fièvre typhoïde.
1.4. CHOIX ET INTERET DU
SUJET
1.1.3.Choix du sujet
Par nos observations sur terrain, nous avons fortement
été touché par la recrudescence des cas de la
fièvre typhoïde au cours de notre stage, c'est ainsi que nous nous
sommes décidé de mener une étude scientifique dans le
souci d'avoir une connaissance sur l'aspect épidémiologique.
1.1.4.Intérêt du sujet
a)Intérêt personnel
Renforcer et approfondir nos connaissances de base sur la
fièvre typhoïde qui constituent un problème fréquent
de santé publique dans les pays en développement.
b)Intérêt social :
Bien que, la FT est l'une des maladies hydriques ou des mains
sales, la présente étude mettra à la portée de la
population de la ville de Goma et ses environs, des mesures de sa
prévention afin d'en diminuer sa prévalence et toutes ses
conséquences.
c)Intérêt scientifique
Sur le plan scientifique, ce travail permettra aux chercheurs
d'avoir une référence de plus en ce qui concerne ce sujet
très important. Ceci pourra leur permettre de mesurer l'enjeu du
problème.
d)Intérêt académique
Les instructions de l'ESU demandent à chaque
étudiant de rédiger un travail de fin de cycle, c'est pourquoi
nous avons voulu répondre à cet impératif que nous jugeons
noble.
1.2. DELIMITATION DU TRAVAIL
1.2.1.Délimitation spatiale
Notre travail porte sur l'étude
épidémiologique ; cliniques et thérapeutique de la
fièvre typhoïde au centre hospitalier MUUNGANO LA RESURRECTION en
ville Goma.
1.2.2.Délimitation temporaire
Elle s'étend sur une période d'une année
allant du 1er Janvier au 31 Décembre 2018.
1.3. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Ce travail est articulé autour de 6 chapitres qui sont
:
Ø Chapitre I : Introduction
Ø Chapitre II : Généralités sur la
fièvre typhoïde.
Ø Chapitre III : Matériel et les méthodes
Ø Chapitre IV : Résultats
Ø Chapitre V : Discussion des résultats
Ø Chapitre VI : Conclusion et recommandations
CHAPITRE II : GENERALITES
SUR LA FIEVRE TYPHOIDE
2.1. DEFINITION DE QUELQUES
CONCEPTS
1. Epidémiologie
Étude de différents facteurs intervenant dans
l'apparition et l'évolution des maladies et des moyens à mettre
en oeuvre pour les prévenir. [18].
2. La Fièvre :
Elévation pathologique de la température
corporelle supérieure à la normale (37°C le matin et
37,5°C le soir, mais il existe des variations physiologiques)due au
dérèglement du centre hypothalamique régulateur de la
température sous l'action des pyrogènes endogènes
leucocytaire assimilables à l'interleukine-1 stimulant la
synthèse des prostaglandines. [16]
3. Fièvre typhoïde
La fièvre typhoïde est une toxi infection
contagieuse, fréquente à déclaration obligatoire due
à Salmonella entericasérotypesTyphi (bacille d'Eberth)
et Paratyphi A, B ou C. C'est une bactériémie à
point de départ lymphatique mésentérique.
[5]
4. Clinique :
Ensemble des données obtenues par l'observation directe
des malades ou enseignement médical donné au chevet des malades.
[19]
5. Thérapeutique :
Ensemble des moyens utilisés dans le traitement des
malades. [18]
2.2. ETIOLOGIE ET FACTEURS
FAVORISANTS
2.2.1.Etiologie
La seule espèce (99.5 % des cas) de salmonelle
pathogène pour l'homme est Salmonella enterica : la
fièvre typhoïde est due aux sérotypes Typhi (S.
Typhi), et Paratyphi A, B, C. La transmission peut être directe
interhumaine, mais le plus souvent indirecte à partir d'aliments (ou
d'eau) contaminés : coquillages, fruits de mer, légumes crus
contaminés ; aliments manipulés par un porteur de
bactéries.[6]
![](Etude-epidemiologique-clinique-et-therapeutique-de-la-fievre-typhode-en-ville-de-Goma2.png)
Figure n°1 : Les
Salmonella vues au microscope électronique [3]
2.2.2. Facteurs favorisants :
ü L'insuffisance de l'eau en quantité et en
qualité.
ü L'insuffisance et la défectuosité du
système d'évacuation des eaux usées trop proche des
conduits d'eau potable.
ü Une mauvaise conservation des aliments (rupture de la
chaîne du froid) ...
ü Certains états pathologiques
(hémolyse, déficit immunitaire, drépanocytose...)
ü Le non-respect des règles
d'hygiène ; le non assainissement du milieu.[5]
2.3. MODES DE
CONTAMINATION
2.3.1.Contamination Indirecte :
C'est la plus fréquente. L'eau joue un rôle
capital de véhicule (transmission hydrique),
En milieu urbaine, il peut s'agir d'une contamination
accidentelle lors d'une canalisation défectueuse.
En milieu rural, les puits peuvent être contaminés
par les infiltrats de voisinage, l'eau reste le facteur déterminant de
l'endémie hydrique des pays en voie de développement.
Les aliments qui peuvent être à l'origine de la
fièvre typhoïde : lait et produits laitiers, les Légumes,
les fruits et les oeufs lavés par des eaux souillées et enfin les
coquillages sont également responsables de fièvre typhoïde.
2.3.2.Contamination Directe : (manu portée)
:
Moins fréquente, peut se faire dans l'entourage de
malade par l'intermédiaire d'objets ou de linges souillés ou par
contact manuel, les mauvaises conditions d'hygiènes ou d'habitats
favorisent la transmission des germes. [5]
2.4. PHYSIOPATHOLOGIE
La fièvre typhoïde est une septicémie
à point de départ lymphatique au cours de laquelle, les
manifestations toxiniques ont une place importante.
Les bacilles pénètrent par voie digestives. Ils
traversent la paroi intestinale (les lésions les plus nettes se
localisent au niveau des plaques de Peyers de l'Iléon
terminal).[3]
Les bactéries pénètrent par le pole
apical des cellules lors d'une phagocytose assurée par les macrophages.
L'échappement aux mécanismes de destruction produit par le
phagocyte va donc être un phénomène clé de la
virulence de cette espèce, elle est due soit à la
résistance des salmonelles aux enzymes, soit que les salmonelles
préviennent efficacement la fusion phagolysosomiale. Ainsi les
bactéries sont retrouvées au sein des vacuoles
entérocytaires.[3]
Cependant certaines bactéries semblent utiliser la voie
per cellulaire ou vivent transitoirement dans les jonctions saines.
Dans les 2cas, les bactéries véhiculées
serait situées au pôle basal, ces germes gagnent par les
chylifères intestinaux les ganglions lymphatiques ou ils se multiplient
et donnent une adénolymphite mésentérique.
De là, les bacilles sont déversés dans le
sang, en passant par la lymphe
En outre, la lyse bactérienne à
l'intérieur des ganglions mésentériques libère une
endotoxine. C'est surtout la diffusion de cette toxine qui est responsable de
la plupart des manifestations cliniques des maladies. Elle est aussi à
l'origine des complications par son action sur le système
neuro-végétatif.
A la fin de cycle, les salmonelles retournent dans l'intestin
par la bile et seront éliminés dans les selles
La constitution d'un foyer biliaire (lithiase
vésiculaire) ou urinaire (bilharziose - distomatose) autonome au
décours de la phase aigüe, rend compte du portage chronique du
germe
Les bacilles sont détruits localement et
libèrent leurs toxines.
Par contre, les rechutes sont expliquées par un
traitement incorrect ou de durée courte. [3]
2.5. MANIFESTATIONS
CLINIQUES
La symptomatologie clinique de la fièvre typhoïde
est riche et polymorphe et l'utilisation des ATB, données a titre
externe, ainsi que les consultations précoces, fait que la
symptomatologie clinique est modifiée et que les formes atypiques
semblent même être de plus en plus fréquentes.[5]
2.5.1.La forme commune de l'adulte jeune non
vacciné, sans traitement :
![](Etude-epidemiologique-clinique-et-therapeutique-de-la-fievre-typhode-en-ville-de-Goma3.png)
C'est une maladie cyclique qui évolue en 3
septénaires Incubation :
En fonction de l'importance de l'inoculation et la virulence
du germe ; elle peut durer de 3 à 60 jours mais en moyenne, elle est de
10 - 15jours.
Habituellement silencieuse mais parfois réalise un
tableau de gastro-entérite fébrile donnant à cette maladie
un aspect bi phasique.
A cette période d'incubation fait suite la ;
![](Etude-epidemiologique-clinique-et-therapeutique-de-la-fievre-typhode-en-ville-de-Goma4.png)
La phase d'invasion ou 1er septénaire :
Marquée par un début insidieux, associant de
façon progressive :
- Céphalées intenses avec insomnie.
- Vertiges.
- Asthénie physique et psychique croissante.
- Troubles digestifs à type de nausées,
vomissements, douleurs abdominales.
- Constipation.
- Epistaxis répétées ayant une grande
valeur diagnostic.
L'examen clinique révèle :
- Une langue saburrale.
- Un léger météorisme abdominal.
- Une FID tegargouillante et sensible chez un malade
constipé - Quelques râles bronchiques aux bases pulmonaires.
- Splénomégalie discrète et inconstante
trouvée à la fin du 1er septénaire.
![](Etude-epidemiologique-clinique-et-therapeutique-de-la-fievre-typhode-en-ville-de-Goma5.png)
La phase d'état ou 2eme septénaire :
Le diagnostic de fièvre typhoïde devient
évident, en effet ; - La fièvre est en plateau à 40°C
avec surtout des sueurs.
- Le pouls est nettement dissocié avec TA
légèrement diminuée.
- Oligurie.
- Apparition d'un tuphos d'intensité variable, allant
de la simple obnubilation, somnolence à la prostration avec
indifférence.
Le malade présente un état de torpeur
entrecoupé d'un délire onirique, doux et tranquille, voire des
mouvements stéréotypés des extrémités.
Les troubles digestifs sont intenses dominés par une
anorexie absolue avec soif vive et surtout une diarrhée succédant
à la constipation, abondante, de couleur jaune ocre « jus de melon
», fétide et contagieuse. [5]
- A l'inspection :
L'aspect de malade est très évocateur ;
l'asthénie intense, la prostration, l'indifférence a l'entourage,
la lenteur et la difficulté aux questions réalisant le tuphos qui
s'accompagne d'une inversion du rythme du sommeil et parfois d'un délire
confuso - onirique, doux et tranquille, vespéral et nocturne,
entrecoupé de plaintes avec rarement des mouvements carphologiques.
De plus, on note une pâleur toxique ainsi que des
lèvres sèches et fuligineuses et un météorisme
abdominal.
- A l'examen physique :
Un abdomen météorisé avec FID
gargouillante et sensible sans signe pariétaux en regard.
Une splénomégalie de volume
modérée de type septicémique associé parfois
à une légère hépatomégalie.
Taches rosés lenticulaires se présentent sous
forme de petits macules rose pale, arrondies ou ovalaires de 2 à 4 mm de
diamètre, s'effaçant à la vitro pression, siégeant
à la partie inférieure de l'abdomen, la base du thorax, au niveau
des flancs, la région lombaire, la racine des cuisses.
Elles apparaissent en 2 à 3 poussées
successives.
- L'examen de la cavité buccale retrouve :
Langue sèche, rôtie, chargée ou saburrale.
Exceptionnellement, l'angine de Duguet qui réalise une
ulcération superficielle, indolore, ovalaire, à grand axe
vertical, à bord nets, uni ou bilatéral et symétrique,
siègent sur le pilier antérieur du voile du palais.
2.5.2.Les autres formes cliniques :
Ø Formes symptomatiques
Ø Formes selon la gravité
Ø Formes selon le terrain
Ø Formes selon l'évolution
Ø Formes bactériologiques
[5]
2.6. DIAGNOSTIC
1.7.1. Phase d'invasion
Le diagnostic repose sur :
--la notion éventuelle d'un contage 7 à 21 jours
avant le début de la fièvre ; parfois le patient signale un court
épisode de diarrhée dans les 24 à 48 heures suivant le
contage ;[2]
--les hémocultures.
1.7.2. Phase d'état et des complications
Le diagnostic est clinique :
--les hémocultures sont inconstamment positives ;
--la sérologie de Widal-Felix est positive dans 70
à 90 % des cas : seuls les anticorps anti-O ont une valeur diagnostique
(> 100) et non les anti-H. Cette sérologie doit être
abandonnée car pourvoyeuse de faux positifs... de résultats
négatifs lors de la phase septicémique. D'autres tests
sérologiques et des nouvelles techniques de biologie moléculaire
(génomique, proteomique) doivent être évaluées dans
des conditions rigoureuses dans les PED ;
--la coproculture est positive dans 40 % des cas après
le dixième jour.
1.7.3. Problèmes diagnostiques
Les principales affections pouvant simuler une fièvre
typhoïde a la phase d'invasion (tableau de fièvre isolée)
sont les suivantes :
--paludisme ++, éventuellement associe ;
--typhus ;
--« hépatites virales », primo-infection
à VIH, plus rarement tuberculose (classique typho-bacillose).
La typhoïde est une cause de fièvre
prolongée [2]
2.7. TRAITEMENT
2.8.1. Traitement préventif
- Déclaration obligatoire, éviction scolaire,
enquête sur la contamination, stérilisation des selles et des
urines du malade par sulfate de cuivre à 5%, au chlorure de chaux
à 2% ;
- Dépistage et traitement des porteurs des germes par
Ampicilline pendant 6 semaines
- Mesures générales d'hygiène surtout
mesures pour éviter la contamination de l'eau potable et des aliments
notamment le lait ;
- Lavage des mains après avoir quitté aux
toilettes
- Vaccination contre la FT et surtout dans les zones
d'épidémies. [2]
2.8.2. Traitement curatif
a) Traitement spécifique (tableau 1)
L'antibiothérapie fait appel à des
molécules actives in vitro sur les salmonelles ayant une bonne
diffusion lymphatique et intracellulaire. La voie orale est utilisée
chaque fois que possible.[2]
Tableau N°I. Traitement des fièvres
typhoïdes selon la sévérité et la sensibilité
ciprofloxacin [2]
![](Etude-epidemiologique-clinique-et-therapeutique-de-la-fievre-typhode-en-ville-de-Goma6.png)
Les traitements classiques
Phénicolés, cotrimoxazole restent utiles dans
les pays en développement, car moins onéreux, quand la
bactérie reste sensible. La durée de ces traitements est de 2
semaines.
Les fluoroquinolones
Quand la souche est de sensibilité normale aux
quinolones, les fluoroquinolones représentent l'antibiothérapie
de choix chez l'adulte : ofloxacine ou ciprofloxacine. Chez l'enfant, de
nombreuses études réalisées en zone d'endémie
montrent que les fluoroquinolones en traitement de courte durée peuvent
être utilisées sans risque majeur.
La durée moyenne de traitement est de 5 à 7
jours dans les formes non compliquées, 10 à 14 jours dans les
formes compliquées.
Une diminution de sensibilité aux fluoroquinolones (CMI
ciprofloxacine = 0,125 mg/l), le plus souvent révélée par
une résistance à l'acide nalidixique, est associée
à un retard d'apyrexie et surtout a un risque important d'échec
de traitement par fluoroquinolone.
La ceftriaxone
La ceftriaxone représente un traitement de
première intention de la fièvre typhoïde, dans l'attente de
connaitre la sensibilité aux quinolones. Sur des souches sensibles aux
quinolones, la ceftriaxone a une efficacité inférieure à
celle des fluoroquinolones. Sur des souches de sensibilité
diminuée aux quinolones, la ceftriaxone peut être poursuivie pour
une durée de 5 à 7 jours.[2]
1.9.1.4. L'azithromycine
L'azithromycine s'est révélée aussi
efficace que les fluoroquinolones dans le traitement de la fièvre
typhoïde non compliquée. L'azithromycine est utile dans le
traitement de la fièvre typhoïde non compliquée dues
à des souches de sensibilité diminuée a la ciprofloxacine.
b) Traitements associes
En cas de signes toxiniques majeurs (neurologiques,
cardiaques) : une corticotherapie (prednisone : 1 mg/kg/j) est indiquée.
Les hémorragies relèvent de transfusions.
Les perforations relèvent de la chirurgie : dans ce
cas, le traitement antibiotique doit être élargi pour être
actif sur des bactéries d'origine fécale, streptocoques (s
lactamines à large spectre) et anaérobies (metronidazole).
c) Surveillance clinique
Suivi de la température, du pouls - toute
accélération du pouls doit faire craindre une complication - et
de la pression artérielle.
Auscultation cardiaque, observation des selles, examen de
l'abdomen.
Surveillance biologique
ï Suivi de l'hémogramme ;
ï a la fin du traitement : coproculture pour s'assurer de
l'absence de portage. d)Evolution
Sous traitement antibiotique efficace, la défervescence
thermique se produit en 2 à 7 jours, et l'évolution est favorable
dans près de 95 % des cas. La létalité est exceptionnelle
sauf chez des sujets fragiles (très âges, dénutris...).
Après guérison, un portage intestinal de
salmonelles peut persister pendant plusieurs mois, favorise par la
présence d'une vésicule biliaire lithiasique (ou d'une
schistosomose en zone d'endémie). Dans plus de 95 % des cas, le portage
disparait en moins de 6 mois. [2]
2.8. COMPLICATIONS
Elles relèvent de deux mécanismes :
l'imprégnation toxinique et la dissémination bactérienne
[20].
1. Imprégnation toxinique elle
est responsable de la majorité des atteintes viscérales.
- Digestives : Hémorragies
basses rarement massives, Perforations entraînant des signes de
péritonites franches si le typhos est léger ou péritonite
asthénique en cas de typhos profond ;
- Myocardiques : l'atteinte peut
être cliniquement latente, manifeste à
l'électrocardiogramme systématique, ou patente avec insuffisance
cardiaque, voir choc cardiogénique.
- Cérébrales : rares, le
tableau est celui d'une encéphalite où le typhos confine au coma,
le pronostic en est réservé.
2. Dissémination
bactérienne. Elle est peut-être responsable de
cholécystites, souvent sur vésicules lithiasique,
d'ostéites ou d'ostéo-arthrites surtout chez les
drépanocytaires homozygotes, d'abcès splénique.
La fièvre typhoïde est abortive.
Elle est également responsable d'accouchements prématurés
[21].
CHAPITRE III : MATERIEL ET
METHODES
3.1. CADRE D'ETUDE
3.1.1.DENOMINATION ET SITUATION GEOGRAPHIQUE
Le centre dans lequel nous avons effectué nos
recherches est dénommé centre hospitalier MUUNGANO LA
RESURECTION, CMHR en sigle.
Le centre hospitalier MUUNGANO LA RESURECTION se situe en RDC
dans la province du Nord - Kivu, ville de Goma, commune de Karisimbi, Quartier
KATOYI, Avenue de Techniciens N°187.
Il est limité par :
- Au Nord par l'aire de santé KIZIBA
- Au sud par la route Goma SAKE
- A l'Est par l'aire de santé Albert Bertel
- A l'Ouest par l'aire de santé NDOSHO.
Le centre hospitalier MUUNGANO LA RESURECTION regorge une aire
qui dessert une population de plus de 41 391 habitants et compte 15 avenues
ci-après :
BUKOLWA, TECHNICIENS, BIBUKWE, BUKOLWA, KILIMANJARO,
MAENDELEO, MAKENGELE, NDOWA, MUHAVURA, RWISOMA, VITSHUMBI I
& II, VISOKE, ZIZI.
3.1.2.HISTORIQUE
Le centre hospitalier MUUNGANO LA RESURECTION est une
sous-branche de la grande dénomination (Association Muungano
Solidarité) AMS en sigle qui est l'oeuvre de l'église catholique
du diocèse de Goma dont les origines lointaines sont agencées de
la manière suivante :
- En 1979 le XAVERIENS initient des rencontres afin de
réfléchir sur les problèmes prioritaires de la ville de
Goma et ils y créent l'AMS.
- En 1980, une première assemblée de Caritas est
tenue pour une mise en place de l'orientation d'un programme d'activités
pour chaque quartier ;
- De 1980 à 1983 c'est une période triomphale
qui était caractérisée par plusieurs réalisations
notamment :
ï L'aménagement des activités
ï L'évacuation des immondices et la lutte contre
le choléra ?La construction des bornes fontaines.
Ces réalisations ont été suivi par un
programme de quartier de développement socio-sanitaire et il y eu une
sensibilisation de la population de Goma pour une éventuelle
participation aux travaux communautaires.
- En 1984, la maison Caritas Paroisse a été
ouverte ; elle proposait un travail aux personnes en situation
particulièrement vulnérable, elle a ouvert un dépôt
des produits BRALIMA, une cantine et un centre de formation pour les femmes.
- En 1985, le centre nutritionnel appelé « NYUMBA
YA WATOTO » fut créé pour mettre fin à ce
fléau et des centres de santé périphérique, y
compris MUDJA et
KANYARUCHINYA.
- L'année 1991 marque une année décisive
dans la vie de l'AMS tel que publié en date du 19/12/1991
- Deux ans plus tard, c'est-à-dire en 1993, la
structure procéda à la conscientisation de la population de Goma
pour la paix entre différentes ethnies en diocèse de Goma suite
à la guerre de MASISI et NTOTO ; ils ont également fait un
secours en faveur des réfugiés rwandais et déplacés
de MASISI.
- L'année 1995, il y a une création de MUUNGANO
VICOMERE en Italie qui est parmi les bailleurs des fonds du centre nutritionnel
MUUNGANO.
- De l'année 1997, agreement du dispensaire MUUNGANO
Solidarité et le centre nutritionnel à côté du
centre pour les handicapés physiques ;
- L'année 2002, le 17/01 le centre MUUNGANO connait une
chute suite à l'éruption volcanique de Nyiragongo qui englouti
fortement une partie de la ville de Goma, le centre MUUNGANO LA RESURRECTION
n'a pas été épargné, il était
complètement détruit par les laves.
A partir de cette destruction, il eut assez des personnes
déplacées et leurs familles et la malnutrition s'accentua de plus
en plus, les responsables jugèrent mieux de déplacer ce centre
nutritionnel et d'aller l'implanter à Nyabushongo dans le Quartier
Katoyi, Av des Techniciens où il servira la majorité de la
population victime da malnutrition.
Dès ce moment-là, le centre nutritionnel continua
son évolution, voyant cet
accroissement rapide du centre et qui dans l'avenir, il
constata le risque à l'avenir qu'il sera difficile de gérer cette
catastrophe, alors les idées surgissaient par-ci par-là, suivies
des multiples conseils pour changer le centre nutritionnel en centre
médical.
- En novembre 2007 le centre nutritionnel devient un centre
médical
fonctionnant avec tous les services possibles d'un centre
médical tel que : la pharmacie, le laboratoire, la pédiatrie, la
médecine interne, la pédiatrie, la
gynéco-obstétrique et depuis cette date ce centre de nutrition
change d'appellation et devient centre MUUNGANO LA RESURRECTION (CMMR) qui fut
confié à la responsabilité des soeurs missionnaires de la
résurrection.
Vu que son fonctionnement et évolution prenaient la
vitesse de croisière, les soeurs ne tolèrent pas de songer
à une salle d'opération pour intervention en cas d'urgence. En
novembre 2009, le centre MUUNGANO LA RESURRECTION suite au bon fonctionnement
de la salle d'opération, devient CHMR, actuellement il compte 36 agents
dont 3 médecins et le centre nutritionnel est toujours fonctionnel et
intégré parmi les services.
3.1.3.OBJECTIFS
L'objectif général est que CHMR vise le
développement intégral de l'homme en lui administrant les soins
de santé primaire de qualité.
Les objectifs spécifiques sont :
- Administrer les soins curatifs aux malades
déclarés ;
- Eduquer et sensibiliser la population en matière
sanitaire ;
- Administrer les soins préventifs en octroyant des
vaccins aux enfants et aux femmes enceintes ;
- Apporter un soutien aux plus démunis et relever leur
niveau de vie ; - Prendre en charge les cas d'enfants mal nourris.
3.1.4.RESSOURCES HUMAINES
Tableau N°II : les ressources humaines du CHMR
PERSONNEL
|
NIVEAU
|
EFFECTIF
|
Gestionnaire
|
A0
|
1
|
Médecin généraliste
|
A0
|
3
|
Directrice de Nursing
|
A1
|
1
|
Comptable
|
A1
|
1
|
Infirmer
|
A1, A1 et A3
|
15
|
Laborantin
|
A1
|
2
|
Chauffeur
|
-
|
1
|
Réceptionniste
|
D6
|
1
|
Cuisinier
|
-
|
2
|
Aide accoucheuses
|
-
|
3
|
Sentinelle
|
-
|
3
|
Filles de salle et garçon
|
-
|
2
|
Caissière
|
D6
|
1
|
Nutritionniste diététicien
|
A1
|
1
|
Total
|
37
|
3.1.5.DIFFICULTES DE L'INSTITUTION
Dans la réalisation de ses activités, et
malgré les efforts fournis de part et d'autres, le centre se heurte
à des énormes difficultés. Nous ne pourrons pas citer les
toutes, mais nous allons citer quelques :
1. Manque d'eau potable ;
2. Manque de courant électrique produit par la SNEL
3. La fréquentation accrue des indigents, enfants
malnutris et enfants particulièrement en situation difficile ;
4. Insuffisance des moyens pour répondre aux besoins
nécessaires de la structure.
3.1.6.ORGANIGRAMME
BCZS
CARITAS
BDOM
GESTION CHMR
CAISSE
PHARMACIE
SERVICE MEDICAL
COMPT
PERCEPTION
FEMME
IMAGERIE
PEDIATRIE
KINE
MI
UNTA
BLOC OP
GYNECO
-
OBST
HOMME
PED GEN
PED NUTR
UNS
UNTI
PMI
MATERN
I
TE
CHIRURGIE
![](Etude-epidemiologique-clinique-et-therapeutique-de-la-fievre-typhode-en-ville-de-Goma7.png)
3.2. TYPE ET PERIODE D'ETUDE
Notre étude est
descriptive,rétrospectiveettransversale basée sur
l'analyse documentaire portant sur les aspects épidémiologiques,
cliniques et thérapeutiques de la FT au sein du centre hospitalier
MUUNGANO LA RESURRECTION du 1er janvier au 31 décembre 2018
en ville de Goma.
3.3. POPULATION D'ETUDE
Notre population d'étude comprend tous les patients
hospitalisés au centre hospitalier MUUNGANO LA RESURRECTION durant la
période allant du 1er janvier au 31 décembre 2018 avec
FT dans les services de pédiatrie et médecine interne. Nous avons
trouvé 65 patients. C'est ça qui constitue notre population
d'étude.
3.4. ECHANTILLONNAGE ET TAILLE
DE L'ECHANTILLON
Notre échantillon concerne les patients avec
fièvre typhoïde hospitalisé dans les services de
médecine interne et de pédiatrie durant notre période
d'étude.
Nous avons trouvé 65 patients concernés par la
FT, c'est donc ça ce qui constitue notre échantillon. Notre
technique d'échantillonnage est exhaustif.
3.5. CRITERES DE SELECTION
§Critères d'inclusion
Tous les cas de FT diagnostiqués, hospitalisés en
médecine interne et pédiatrie pendant notre période
d'étude avec dossiers et fiches en ordre ont fait partie de notre
étude.
§Critères d'exclusion
Nous avons exclu de notre étude :
a) Tout cas hospitalisé pour autres pathologies ;
b) Tout cas hospitalisé pour fièvre
typhoïde ; possédant un dossier incomplet (par exemples des
dossiers sans date et modalité de sortie qui pouvaient rendre notre
très laborieux) de FT ;
c) Tout cas hospitalisé de FT en dehors de notre
période d'étude.
3.6. TECHNIQUES ET METHODES DE
COLLECTE DES DONNEES
Pour arriver à nos résultats, nous nous sommes
servis de plusieurs techniques et méthodes, qui sont
détaillées ci-dessous.
üTechnique
La technique documentaire : elle a
consisté en une consultation des registres d'hospitalisation au service
des archives du centre hospitalier MUUNGANO LA RESURRECTION.
üMéthode quantitative
Approche statistique : elle a permis de
calculer de façon mathématique les données brutes
reçues afin de calculer le pourcentage (%).
Il est calculé de la manière suivante :
où N= taille de l'échantillon
n=nombre de cas trouvés (effectif)
Nous avons en outre calculé la moyenne
arithmétique par la formule :
X
![](Etude-epidemiologique-clinique-et-therapeutique-de-la-fievre-typhode-en-ville-de-Goma9.png)
=somme
n=effectif
N=taille de l'échantillon
3.7. VARIABLES D'ETUDE
Nous avons étudié les variables suivantes :
1) Sexe
2) Age
3) Provenance
4) Manifestations cliniques
5) Pathologies associées
6) Traitement reçu
7) Durée d'hospitalisation
8) Modalité de sortie
3.8. ANALYSE ET TRAIMENT DES
DONNEES
Nous avons analysé et traité nos données
grâce à Microsoft Word 2016 pour la saisie et Microsoft Excel 2016
pour certains calculs.
CHAPITRE IV : RESULTATS
4.1. FREQUENCE DE LA FT
Tableau N°III : Fréquence de la fièvre
typhoïde au CHMR par rapport à d'autres pathologies
Pathologie
|
Effectif
|
Pourcentage
|
FT
|
65
|
17,5
|
Autres pathologies
|
306
|
82,5
|
Total
|
371
|
100,00
|
Il ressort de ce tableau que la FT a représenté
17,5% des pathologies dans les services de médecine interne et de
pédiatrie.
4.2. ASPECTS
EPIDEMIOLOGIQUES
4.2.1. Sexe des patients
Tableau N°IV : Répartition des cas de FT selon
le Sexe des patients
Sexe
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Masculin
|
23
|
35,4
|
Féminin
|
42
|
64,6
|
Total
|
65
|
100,00
|
Il ressort de ce tableau que la plupart de nos patients sont
de sexe féminin avec 42 cas sur les 65 soit 64,6%. Ceux du sexe masculin
représentent 35,4% des cas.
4.2.2.Age des patients
Tableau N°V : Présentation des cas de FT selon
les tranches d'âges des patients
Age
|
Effectif
|
Pourcentage
|
0 à 28Jours
|
1
|
1,6
|
29 j à 2 ans
|
2
|
3,1
|
2 à 5 ans
|
6
|
9,2
|
6 à 15 ans
|
12
|
18,4
|
16 à 25 ans
|
19
|
29,2
|
26 à 45 ans
|
15
|
23,1
|
46 à 65 ans
|
9
|
13,8
|
plus de 65 ans
|
1
|
1,6
|
Total
|
65
|
100,0
|
Ce tableau nous montre que les cas de FT concernent plus la
tranche d'âge entre 16 à 25 ans avec 29,2%. Les tranches
d'âges les moins concernées sont celles entre 0 et 28 jours (les
nouveau-nés) et les plus de 65 ans avec chacun 1, 5% des cas.
4.2.3. Provenance des patients
Tableau N°VI : Distribution des cas de FT selon la
provenance des patients
Provenance
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Ngangi III
|
16
|
24,6
|
Technicien
|
13
|
20,0
|
ZIZI
|
6
|
9,2
|
Katoyi
|
5
|
7,7
|
Katindo I
|
4
|
6,2
|
Majengo, Virunga,
Ndosho, Kiziba I et II,
Katindo II, Kilijiwé,
Turunga
|
21
|
32,3
|
Total
|
65
|
100,00
|
Ce tableau nous montre que la plupart des patients provenaient de
Ngangi III avec 24,6% des cas.
4.3. ASPECTS DIAGNOSCTICS
4.3.1. Manifestations cliniques
Tableau N°VII : Répartition des cas de FT
suivant les manifestations cliniques
Manifestations cliniques
Effectif
Pourcentage
![](Etude-epidemiologique-clinique-et-therapeutique-de-la-fievre-typhode-en-ville-de-Goma11.png)
Fièvre- céphalée - Douleurs abdominales
|
21
|
32,3
|
Fièvre- diarrhée - Vomissements
|
13
|
20,0
|
Fièvre - Douleur abdominale
|
9
|
13,8
|
Fièvre - Vomissement
|
7
|
10,8
|
Fièvre-Constipation
|
3
|
4,6
|
Céphalée - Fièvre
|
4
|
6,1
|
Vomissement -céphalées 2 3,1
Insomnie-Fièvre-céphalées 2 3,1
![](Etude-epidemiologique-clinique-et-therapeutique-de-la-fievre-typhode-en-ville-de-Goma12.png)
Il ressort de ce tableau que le maitre symptôme fut
l'association fièvre-céphalée-Douleurs abdominales avec
32,3% des cas. Les signes les moins fréquents furent l'association
l'insomnie-fièvre-céphalées avec 3,08%.
4.3.2. Pathologies associées
Tableau N°VIII : Distribution des cas de FT suivant
les pathologies associées
Pathologie associée
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Paludisme
|
48
|
73,9
|
Parasitoses
|
8
|
12,3
|
syndrome infectieux
|
6
|
9,2
|
De ce tableau nous trouvons que la plupart des cas ont
été associés au paludisme dans 73,9%, les parasitoses dans
12,3% et le syndrome infectieux dans 9,2%.
4.3.3. Examens paracliniques
Tableau N°IX : Répartition des cas de FT
suivant les examens paracliniques effectués
Examens paracliniques
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Widal-GE-Coproculture
|
43
|
66,2
|
GE-Widal
|
17
|
26,1
|
Hb-GE-Widal
|
5
|
7,7
|
Total
|
65
|
100,00
|
Les examens les plus effectués ont été
Widal-GE-coproculture, GE-WIDAL et Hb-GE-Widal avec respectivement 66,15%,
26,15% et 7,69%.
4.4. ASPECTS THERAPEUTIQUES
Tableau N°X : Présentation des cas de FT
suivant le traitement reçu
Traitement reçu
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Ceftriaxone, Paracétamol, Vitamine B6, artésunate
|
22
|
33,9
|
Ciprofloxacine, Metronidazole, Paracétamol
|
43
|
66,1
|
Total
|
65
|
100,00
|
Il ressort de ce tableau que la plupart de nos patients ont eu
l'association Ciprofloxacine-Metronidazole-Paracétamol avec 66,2% des
cas contre 33,85 pour l'association Ceftriaxone-Paracétamol-Vitamine B6
et artésunate.
4.5. ASPECTS EVOLUTIFS
4.5.1. Durée d'hospitalisation
Tableau N°XI : Distribution des cas de FT suivant la
durée d'hospitalisation
Durée (jours)
|
Effectif
|
Pourcentage
|
0--3
|
50
|
76,9
|
4--6
|
12
|
18,5
|
7--10
|
3
|
4,6
|
Total
|
65
|
100,00
|
Il ressort de ce tableau que 76,9% des patients ont fait entre 0
- 3 jours, 18,5
ont fait entre 3- 6 jours et 4,6% ont fait plus de 6 jours
d'hospitalisation.
4.5.2. Modalité de sortie
Tableau N°XII : Fréquence des cas de FT
suivant les modalités de sortie
Modalité de sortie
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Guérison
|
62
|
95,4
|
Evasion
|
3
|
4,6
|
Total
|
65
|
100,00
|
Ce tableau nous montre que les patients sont
généralement sortis guéris de l'hôpital, 95,38% des
cas. L'évasion a concerné 4,62% des cas.
CHAPITRE V : DISCUSSION
5.1. FREQUENCE DE LA FT
Le tableau N°III de notre étude montre que la FT a
représenté 17,52% des pathologies dans le service de
médecine interne et pédiatrie du CHMR.
Pour KAHEMULWA K. [22] à
l'Hôpital général de Virunga à Goma RDC 2012, cette
fréquence était de 6,8%.
Drame A [3] au Mali en 2017 a enregistré une
fréquence de 7,5 % des cas de FT à Bamako.
Notre fréquence est nettement supérieure par
rapport à celle des études ci-haut évoquées. Les
différences entre nos résultats et ceux de ces derniers seraient
dues au fait que les cas moins compliqués de FT, les centres de
santé s'en chargent. Les hôpitaux de grande renommée ne
reçoivent d'habitude que des cas compliqués.
5.2. ASPECTS
EPIDEMIOLOGIQUES
Dans notre série, la plupart de nos patients
étaient de sexe féminin avec 42 cas sur les 65 soit 64,62%. Ceux
du sexe masculin représentaient 35,38% des cas. Les cas de FT
concernaient plus la tranche d'âge entre 16 à 25 ans avec 23, 29%.
Les tranches d'âges les moins concernées sont celles entre 0 et 28
jours (les nouveau-nés) et les plus de 65 ans avec chacun 1, 54% des
cas. La plupart des patients provenaient de Ngangi III avec 24,62% des cas. Les
autres provenances furent Technicien, ZIZI, Katoyi et Katindo avec
respectivement 20%, 9,3% ; 7,69% et 6,15%.
Quant à la répartition selon le sexe, Osuntokun
[23] au Mali a observé 482 patientes et 477patients
soit plus de femmes que d'hommes cela concorde avec nos résultats,
contrairement aux résultats de Badiane [24] à
Bamako trouve une prédominance masculine 51,02% contre 48,98%.
La FT élevée chez les femmes s'expliquerait par
le fait qu'elles sont exposées à ladite maladie aux cours de
travaux ménagers faits majoritairement par elles.
Pour la tranche d'âge, Nos résultats sur la
répartition de la fièvre typhoïde en fonction de l'âge
concordent à ceux de M. Okome-Nkoumou et coll. au Gabon
qui trouvaient que l'adulte jeune était le plus touché
[25], contrairement à COULIBALY [23]
à Bamako trouve 73% pour la tranche d'âge de 11-30 ans.
Quant à la provenance, elle était
influencée par la proximité de tel ou tel autre quartier par
rapport à la structure où nous avons effectué cette
recherche, ceci expliquerait le fait que la plupart des patients venaient de
NGANGI III
5.3. ASPECTS DIAGNOSCTICS
Le maitre symptôme pour notre étude fut
l'association fièvre-céphalée avec 32,31% des cas. Ensuite
viennent la Fièvre-diarrhée avec 20%, Fièvre-Douleur
abdominale avec 13,85%, Fièvre-Vomissement avec 10,77%,
Fièvre-constipation avec 4,62%, Céphalée-fièvre
avec 6,15%, en fin vomissement-céphalées et
l'insomnie-fièvre-céphalées avec chacun 3,08%.
La plupart des cas ont été associés au
paludisme dans 73,85%, les parasitoses dans 9,23% et le syndrome infectieux
dans 6,15%.
Les examens les plus effectués ont été
Widal-GE-coproculture, GE-WIDAL et Hb-GE-Widal avec respectivement 66,15%,
26,15% et 7,69%.
Pour la série de Crump JA au [7], La
fièvre a été le motif de consultation le plus
évoqué, soit 80,85%. Son étude est superposable à
la nôtre, sauf que pour notre étude, on associait les signes.
Cela peut s'expliquer par le fait que nous sommes dans une
région d'endémicité pour le paludisme. En plus, lorsqu'il
y a des eaux stagnantes, il y a présence des moustiques qui causent le
paludisme et les mouches qui transmettent la salmonellose.
Selon les statistiques de 2005 de l'Hôpital de district
(au Cameroun), sur 2 688 patients atteints de la FT, 16 maladies (affections)
ont pu être répertoriées dont la plus récurrente
étant le paludisme avec 902 cas. Cette pathologie représente
33,55% de cas
; interviennent très loin en deuxième position
les parasitoses intestinales. [27]
5.4. ASPECTS THERAPEUTIQUES
Dans notre étude, nous avons trouvé que la
plupart de nos patients ont eu l'association
Ciprofloxacine-Metronidazole-Paracétamol avec 66,15% des cas contre
33,85 pour l'association Ceftriaxone-Paracétamol-Vitamine B6 et
artésunate.
En Algérie [5], le
thiamphénicol était l'antibiotique le plus utilisé dans le
traitement de la fièvre typhoïde, l'amoxicilline vient en
deuxième position.
Anil PANDIT et ses collègues estiment que la
gatifloxacine (un nouvel antibiotique) pourrait être une arme
précieuse contre la montée en puissance de souches de salmonelle
typhi et paratyphi resistant aux antibiotiques utilisés actuellement qui
préoccupe l'OMS. [28]
Un traitement antipyrétique est parfois
nécessaire en complément. [28]
5.5. ASPECTS EVOLUTIFS
Pour notre étude, 76,92% des patients ont fait entre 0
- 3 jours, 18,46 ont fait entre 3- 6 jours et 4,62% ont fait plus de 6 jours
d'hospitalisation.
Les patients généralement sortaient
guéris de l'hôpital, 95,38% des cas.
Nôtre étude est comparable à celle
trouvé en Algérie [5] où
l'évolution de la maladie était en général
favorable sous traitement.
A l'HGR Virunga en 2012 [26], la plupart des
patients sortaient de l'HGR avec un état de santé
amélioré soit 84,21%. Ceci justifie une bonne prise en charge des
patients par le personnel qualifié en ce domaine.
CHAPITRE VI : CONCLUSIONS ET
RECOMMANDATIONS
6.1. CONCLUSIONS
Notre travail a porté sur les aspects
épidémiologiques, cliniques et thérapeutiques de la
fièvre typhoïde dans la ville de Goma, « cas observés
au centre hospitalier MUUNGANO LA RESURECTION du 1er Janvier au 31
Décembre 2018.
Ce travail a eu comme objectifs principal d'étudier les
profils épidémiologiques clinique et thérapeutique de la
fièvre typhoïde et spécifiques d'étudier :
- La fréquence de la fièvre typhoïde ;
- Les manifestations cliniques ;
- La prise en charge en cas de fièvre typhoïde et
- L'évolution des patients avec de fièvre
typhoïde.
Pour arriver à nos résultats, nous nous sommes
servis de la technique documentaire qui a consisté en
une consultation des registres d'hospitalisation au service des archives du
centre hospitalier MUUNGANO LA RESURRECTION et l'approche statistique
qui a permis de calculer de façon mathématique les
données brutes reçues afin de calculer le pourcentage.
Après récolte et analyse des résultats,
nous pouvons conclure que :
- La FT est une pathologie fréquente avec17,52% ;
- Elle touche plus le sexe féminin que celui masculin
(64,62% contre 35,38%), affecte plus le sujet jeune d'âge entre 16-25 ans
à 29,23%, les patients proviennent plus de NGANGI III (24,62% des cas) ;
- Les patients viennent avec motif de consultation
fièvre associée à d'autres symptômes comme les
céphalées à 32,31%, diarrhée à 20%, ..., la
FT est souvent associée au paludisme (73,85% des cas), comme examen, on
faisait surtout Widal-GE-Coproculture à 66,15% ;
- Les patients reçoivent soit Ciprofloxacine,
Metronidazole, Paracétamol (66,15%), soit Ceftriaxone,
Paracétamol, Vitamine B6, artésunate (26,15%)
- Les patients font généralement entre 0- 3
jours d'hospitalisation (76,92%) et sortaient guéris de l'hôpital
(95,38%).
6.2. RECOMMANDATIONS
Au terme de notre travail, nous recommandons ce qui suit :
Aux agents de la santé publique
ü L'assainissement et l'hygiène de
l'environnement.
ü D'organiser des campagnes d'éducation sanitaire
pour apprendre aux population les modes de transmission de cette maladie et
comment le prévenir
Aux populations
ü L'application des règles d'hygiènes et
diététiques alimentaires.
ü Bien conserver l'eau et de ne pas utiliser n'importe
quelle eau pour la consommation
Aux agents de la REGIDESO
ü De bien traiter régulièrement l'eau
à la chloramine et de nettoyer souvent les tuyaux qui distribuent l'eau
à la population après une période
déterminée.
Aux autorités hospitalières
ü D'équiper les hôpitaux des appareils
d'hémocultures et de coprocultures pour les
hôpitaux qui n'en disposent pas.
Aux chercheurs
ü De continuer avec cette recherche afin de pouvoir
étudier les autres paramètres que nous n'avons pas
exploité.
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