b. Les centres de documentation.
Nous relevons, dans ce point, l'enquête et la
consultation des archives relatives au CCRM de Bruxelles dans les centres de
documentation. Parmi ceux-ci, figure le Centre d'Études et de
Documentation Guerre et Sociétés contemporaines (CEGES). Ce
centre de documentation inclut le Fonds Pierre Le Grève*. Ce Fonds
d'archives a été capital pour ce travail. En effet, la plupart
des archives relatives à la gestion interne du CCRM de Bruxelles est
contenue dans le Fonds Pierre Le Grève*. Le versement de l'ensemble des
archives de Pierre Le Grève* a été effectué par
Louise Lacharon* en 20043. Les archives ont été
inventoriées au CEGES l'année suivante par M. Mombeek.
Les archives relatives au CCRM de Bruxelles et au Maroc sont
réparties en dix boîtes, chacune comportant en moyenne 15 à
50 liasses. Ces liasses reprennent une documentation aussi riche que
variée dont :
- Une importante correspondance entre Pierre Le Grève*
et des ressortissants, étudiants et opposants marocains.
- Une importante correspondance entre Pierre Le Grève*
et les partis politiques, les mouvements citoyens et les mouvements associatifs
marocains.
- Une importante correspondance relative à des
échanges entre les CLCRM de Belgique et d'Europe. - La presque
totalité des numéros de « Maroc Répression »,
bulletin d'information du CCRM de Bruxelles, et quelques numéros de
« Maroc Répression » édités par le CLCRM de
Paris.
- Une documentation relative à la CGSP secteur
Enseignement portant sur l'exercice du culte islamique en Belgique.
Après le CEGES, mon investigation m'a conduit au Centre
des Archives communistes en Belgique (CARCOB). Dans ce centre de documentation
se trouve le Fonds Jacques Moins*. Jacques Moins* a fait partie du
comité que nous étudierons. Ces archives, partiellement
inventoriées, contiennent essentiellement de la documentation relative
à la Fondation Joseph Jacquemotte, de la correspondance avec l'Union des
Avocats Belges et des éléments du PCB. Le Centre Bruxellois
d'Action Interculturelle (CBAI) contient de la documentation
intéressante sur l'histoire de l'immigration marocaine. L'enquête
nous a permis de recouper certaines sources avec celles de particuliers comme
nous le verrons plus loin. Parmi ces sources, nous relevons des études
sur l'implantation des Marocains en Belgique et quelques contributions sur
les
2 La plupart de ces journaux sont classés par
collection à l'Université Libre de Bruxelles.
3 Interview de Louise Lacharon le 7 février
2013.
5
vétérans marocains de la Seconde Guerre
Mondiale. Cependant, une contribution publiée par les Amicales de
Belgique doit retenir notre attention. Le phénomène des Amicales
de Travailleurs et Commerçants Marocains a été un
élément déclencheur à la création du CCRM de
Bruxelles. Ce point sera davantage examiné dans le troisième
chapitre.
Revenons à notre heuristique ; une prise de contact
avec le Centre d'Animation et de Recherche en Histoire Ouvrière et
Populaire (CARHOP) a été réalisée. Ce centre
contient de la documentation relative au Mouvement Ouvrier Chrétien
(MOC). Nous avons pris connaissance du Fonds Robert D'Hondt et des archives du
MOC, section La Louvière. Ces Fonds sont situés au
dépôt du CARHOP à Braine-le-Comte. Cependant, si ces Fonds
contiennent des archives fondamentales sur la gestion interne du MOC et de la
CSC en général (PV de réunions, assemblées
générales, activités avec les jeunesses sportives,
etc...), ils présentent un faible intérêt quant à
l'étude du CCRM de Belgique.
La découverte des relations que le CCRM de Bruxelles
entretenait avec le MRAX et la FGTB m'a poussé à enquêter
sur la possibilité de consulter des archives à ce sujet. Les
archives du MRAX sont aussi au CEGES mais ne seront seulement accessibles que
cette année. Quant à la documentation de la FGTB, aucune archive
qui pourrait nous intéresser n'est à signaler. Notons aussi que
les activités passées entre le CCRM et les JSB offriraient une
perspective de compréhension supplémentaire quant aux
activités des CCRM de Bruxelles. Les archives des JSB sont
détenues par l'Institut liégeois d'Histoire sociale (ILHS).
Pourtant, bien qu'un contact ait été établi avec l'ILHS,
aucune suite ne nous a été donnée quant l'existence d'une
documentation commune entre les deux associations.
Enfin, nous découvrirons aussi, par cette étude,
que le CCRM de Belgique a participé à des missions juridiques et
médicales. Ces missions ont été accomplies avec l'aide
d'ONG parmi lesquelles : l'Association des Juristes Belges Démocrates,
la Ligue Belge des Droits de l'Homme et Amnesty International.
Au final, nous serions tentés d'envisager une
enquête plus large sur la documentation relative au CCRM de Bruxelles
à partir des archives des partis politiques belges et des ONG. Ce serait
une entreprise louable, mais un délai doit être respecté.
L'approfondissement de l'heuristique pourrait faire l'objet d'une prolongation
ultérieure à cette présente étude4.
Accessoirement, nous pouvons signaler les Fonds
inventoriés par Génériques.
Génériques est une association française qui a
pour objectif de préserver, sauvegarder et valoriser l'histoire de
l'immigration en France et en Europe. L'association possède des Fonds
d'archives consacrés à certains mouvements associatifs marocains,
dont l'AMF et l'ATMF. Qui plus est, Génériques conserve
de la documentation relative aux activités des CLCRM de France. La
consultation de ces documents permettrait de mieux cerner le vaste «
puzzle » des CLCRM d'Europe.
4 Des indications sur cette documentation sont
signalées dans : P.VAN DEN EECKHOUT et G. VANTHEMSCHE (dir.),
Bronnen voor de studie van het hedendaagse België 19e-21e Eeuw,
Bruxelles, Commission Royale d'Histoire, 2009.
6
Au regard des archives et de la documentation relatives au
CCRM de Bruxelles accessibles dans les centres de documentation, une
enquête auprès de certains particuliers nous a permis de mieux
dégager les enjeux du CCRM à travers ses activités.
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