II. 3. DEFINITION
OPERATIONNELLE DES CONCEPTS
Dans le cadre de la rédaction de ce mémoire, les
concepts utilisés sont ici ceux relatifs au secteur de l'eau et qui
concernent en particulier les ouvrages complexes.
AEV : Adduction d'Eau Villageoise ;
elle peut se comprendre comme étant un type d'ouvrage constitué
d'un forage équipé d'un système de pompage motorisé
relié à un réservoir de stockage et à un
réseau de distribution d'eau plus ou moins complexe.
Photo n°1 : un château d'eau à Doko
(commune de Toviklin)
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Cliché : Dégbey DJIDJI, janvier 2013
Un château d'eau est un
réservoir en béton armée ou parfois métallique
conçu pour contenir une certaine quantité d'eau pompée du
forage par une pompe électrique pour desservir des localités.
L'eau est distribuée par des canalisations
enterrées qui alimentent des bornes fontaines publiques et des
branchements particuliers.
Le système peut desservir plusieurs localités
pouvant dépendre de plusieurs arrondissements, voire de plusieurs
communes.
Les AEV présentent de nombreux avantages par rapport
aux ouvrages simples :
- suppression du pompage manuel,
- moins d'attente aux points de distribution,
- des points de distribution plus proches des
consommateurs,
- possibilité, sous certaines conditions, de disposer
de branchements particuliers à domicile,
- possibilité d'extension du réseau sans
investissements lourds.
Les adductions d'eau villageoises sont une bonne solution pour
l'alimentation en eau potable des villages importants totalisant 2 000
habitants ou plus, ou pour des groupes de villages et localités proches
les uns des autres et où la population totale est supérieure
à 2 000 habitants (Etude pour la dynamisation du suivi de la gestion des
Adductions d'Eau Villageoises Mai 2012).
Photo n° 2, Une Borne Fontaine dans le
Couffo
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Cliché :
Dégbey DJIDJI, janvier 2013
II.4.
HYPOTHESES ET OBJECTIFS DE RECHERCHE
II.4.1. HYPOTHESES DE RECHERCHE
Les hypothèses qui guideront notre travail se
présentent comme suit :
- Les Adductions d'Eau Villageoises dans le département
du Couffo enregistrent assez de pannes,
- L'absence d'un système de suivi régulier des
AEV au niveau des communes du Couffo favorise l'inexistence d'un service
permanent de l'eau ;
- La mise en affermage est un mode qui favorise la bonne
gestion des AEV.
II.4.2. LES VARIABLES
Le processus d'affermage des AEV est en cours mais rencontre
déjà des difficultés que ce soit au niveau du choix des
fermiers, de la fixation du prix de l'eau et du montant des redevances mais
aussi dans l'exécution du contrat lui-même en ce qui concerne le
respect par les deux parties de certaines dispositions de ce contrat.
Parmi les différentes difficultés
rencontrées ou que l'on peut craindre à terme, les plus
importantes, constituant des risques majeurs pour la durabilité de la
gestion, sont les suivantes :
· La « non rentabilité » de
certaines AEV liée à :
- Une trop faible population desservie.
- Une trop faible consommation unitaire liée à
la forte concurrence de points d'eau alternatifs (FPM et/ou puits modernes et
traditionnels) où l'eau est soit gratuite (la plupart des puits), soit
moins chère (FPM) ; cet aspect n'a pas été toujours
pris en compte dans le dimensionnement des équipements ce qui a
amené à construire des ouvrages surdimensionnés (la
production constatée après la mise en service de l'AEV se
révèle beaucoup plus faible que celle prévue dans le
dimensionnement).
· La mise en affermage d'AEV thermiques anciennes sans
réhabilitation préalable dont le système de pompage
(groupe électrogène et pompe) a déjà
dépassé 6000 heures de fonctionnement (soit la moitié de
la durée de vie « normale ») présente des
risques majeurs pour la durabilité de la gestion. En effet, si l'AEV est
mise en affermage en l'état, le fermier se trouve dans une situation
délicate : il doit exploiter un équipement ancien
entraînant des charges d'exploitation et de maintenance
élevées (en particulier de grosses réparations) dès
le démarrage du contrat.
De plus, le groupe et la pompe arriveront assez rapidement
à la fin théorique de leur durée de vie et devront
être remplacées grâce à la redevance renouvellement
alors que le fermier n'aura versé la redevance renouvellement que depuis
la mise en affermage et donc les montants seront insuffisants pour financer le
renouvellement.
· Une insuffisance de la ressource en eau qui ne
concerne, dans les 6 départements où intervient GIZ, que quelques
AEV situées dans le socle mais qui évidemment est
rédhibitoire pour la durabilité de la gestion.
En dehors de ces problèmes cruciaux pour la
durabilité de la gestion de certaines AEV évoqués
ci-dessus, le raccordement du système de pompage au réseau
électrique de la SBEE, constitue un élément
déterminant dans l'amélioration de la rentabilité de la
gestion de toutes AEV
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