Les théories qui sous-tendent notre étude sont
entre autres :
? Théorie des lieux centraux encore
appelée modèle centre périphérique
D'après Walter Christaller (1933), il
y a des lieux sélectionnés comme centres qui acquièrent
une valeur sociale, symbolique, politique et économique et qui sont en
fait des foyers vers lesquels convergent des flux de personnes,
d'énergie, de matériaux, d'informations issues de la
périphérie vers le centre. Le centre de Brazzaville exerce aussi
sous diverses formes une domination, qui peut être politique, militaire,
religieuse et administrative sur sa périphérie et qui traduit un
échange inégal, un mouvement centripète en journée
et centrifuge en soirée.
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La théorie des lieux centraux nous renseigne sur le
rôle joué par le centre-ville et les différentes
interactions avec la périphérie qui, de ce fait, nécessite
une attention particulière et une bonne organisation sociale.
? Théorie de Jean Claude Nicolas Forestier
(Grandes Villes et systèmes de Parcs, 1908)
« Je suis un vrai homme des villes, j'aime l'air
libre et les jardins » Forestier, cité par Giraudoux
(1939).
Forestier milite pour l'embellissement de la ville à
travers de grands projets en reprenant les idées du parkway de
Frédérik Law Olmstead. Forestier désire créer un
système de parcs qui apparaît comme une promenade urbaine
où chaque espace naturel vient jouer un rôle de halte pour un
promeneur. Cette approche en accord avec les marches, tire sa source des
théories hygiénistes : la santé par une activité
physique en plein air. Dans sa théorie, Forestier refuse les jardins
clos et habités ou intimes. Il fait entrer le jardin comme
élément à part entière d'un projet urbain. Le
jardin est le lieu de vie, du repos, de la méditation. Il va même
jusqu'à affirmer que « le plan de ville est insuffisant s'il
n'est pas complété par un programme d'ensemble et un plan
spécial des espaces libres intérieurs et extérieurs pour
le présent et pour l'avenir, par un système de parcs
»13.
Forestier développe une méthodologie. Tout
d'abord, il faut réaliser un inventaire à grande échelle
des espaces libres et des potentialités. Puis, il étudie les
archives pour comprendre les intentions initiales des concepteurs, les
divergences et leurs raisons. Il calcule les besoins en fonction du nombre
d'habitants. « Il y a non seulement à calculer quelle doit
être la surface moyenne d'espaces libres à prévoir pour une
population déterminée. Il faut aussi se préoccuper de leur
plus efficace distribution et de leur uniforme répartition
»14.
Forestier organise les espaces libres selon un classement
comportant sept éléments qui sont hiérarchisés
ainsi :
? les grandes réserves et les paysages ;
? les parcs sub-urbains ;
? les grands parcs urbains ;
? les petits parcs, les jardins de quartier ;
13 Jean Claude Nicolas Forestier, Grandes Villes
et systèmes de Parcs, Paris, Norma, réed du texte de 1908
présentée par B. Leclerc et S. Tarrago, 1997,p56
14 Jean Claude Nicolas Forestier, Grandes Villes
et systèmes de Parcs, Paris, Norma, réed du texte de 1908
présentée par B. Leclerc et S. Tarrago, 1997, p59
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· les terrains de récréation ;
· les jardins d'enfants ;
· les avenues promenades.
Dans le cadre de notre travail sur l'aménagement d'un
parc de loisirs dans la réserve forestière de la Patte d'Oie,
nous nous situons sur le troisième élément « les
grands parcs urbains ».
Le parc urbain de Brazzaville a pour rôle de :
· protéger les animaux en voie de disparition ;
· de recréer la population ;
· mener les découvertes scientifiques et bien
d'autres.
Malgré cette situation, le parc de Brazzaville ne fait
plus l'objet d'une préoccupation importante de la part des
autorités.
? Théorie des besoins de l'homme selon Maslow
(1970)
C'est en 1970, dans la deuxième édition de son
ouvrage « Motivation and personality », qu'apparaît
l'exposé le plus complet de sa théorie de motivation : la
hiérarchie des besoins. Comme Virginia Henderson sur les questions de
besoins pour l'individu, Maslow a orienté les besoins de l'individu sur
cinq angles à savoir : les besoins physiologiques, les besoins de
sécurité, les besoins d'appartenance et d'amour, les besoins
d'estime et enfin les besoins d'accomplissement de soi. Au nombre des besoins
physiologiques, Maslow cite la nécessité de
récréation et de détente. Il estime que l'accomplissement
et la réalisation totale de l'être passe par la prise des moments
de loisirs et de détente.
Abraham Maslow (1970), définit l'homme comme un tout
présentant des aspects physiologiques (organisation du corps
physiologique et biologique), psychologiques et sociologiques
(sécurité, appartenance, reconnaissance) et spirituels
(dépassement).
Le lien entre cette théorie et notre étude se
focalise sur le besoin physiologique de l'homme. Les besoins physiologiques
sont liés au maintien de l'homéostasie de l'organisme, la
régulation des grands équilibres biologiques nécessaires
au maintien d'un état de santé physique. Ces besoins sont: besoin
de respirer, de boire et de manger, d'éliminer les déchets, de
réguler sa température corporelle, de se protéger des
agressions microbiennes. Ils sont nécessaires à la survie de la
personne. Ils sont impérieux et peuvent emporter sur la conscience s'ils
ne sont pas satisfaits. En lien avec notre recherche, le beau paysage à
un rôle
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social notamment celui de ressourcement moral, intellectuel
et physique. La forêt urbaine étant un élément du
paysage urbain, est une véritable sylvothérapie pour l'homme,
raison pour laquelle, nous voulons rendre celle de la Patte d'Oie plus
attractive.