Section III : Les limites et les difficultés du
tourisme durable
Les différentes formes de tourisme dites alternatives,
intervenant en opposition au tourisme de masse, souvent destructeurs,
rencontrent des limites dans leur développement.
En effet elles constituent encore aujourd'hui des niches, et
reçoivent un soutien de la part des acteurs internationaux (organismes
internationaux, agences gouvernementales, professionnels, Organisations Non
Gouvernementales (associations, syndicats de l'industrie touristique) attirant
bien souvent un public déjà acquis, pouvant ainsi avoir une image
défavorable de la part des pays poursuiveurs (Algérie) le
qualifiant alors d'un tourisme d'Elite, réservé à une
certaine frange de la société.
Au tourisme durable se heurte cependant aux limites
inhérentes aux textes, à la spécificité des
instruments d'analyse et à l'absence de réel contrôle,
notamment en matière de financement. Si les textes proposent en
général une synthèse des principes clefs du
développement durable appliquée au tourisme, les acteurs se
heurtent le plus souvent aux difficultés de leur mise en oeuvre, De
plus, ces textes restent non contraignants.
Les instruments d'analyse du développement durable sont
plutôt centrés sur les critères écologiques et
insuffisamment sur les systèmes sociaux. Les études sur l'impact
socioculturel et économique du tourisme, ainsi que sur les
communautés locales d'accueil, sont relativement peu nombreuses en
comparaison à celles relatives aux écosystèmes .Car si le
faible volume de voyageurs minimise les conséquences sur l'environnement
culturel, il ne génère toutefois pas
suffisamment d'activité pour avoir un impact économique positif,
Si les communes côtières de l'Algérie, Tigzirt par exemple,
intègre ce nouveau type de tourisme durable qui limite cet impact
économique sur son territoire, il généra vraisemblablement
une escapade des touristes vers les pays voisins qui offrent un tourisme «
balnéaire et de loisir» de masse.
En l'absence d'un contrôle sur la conformité des
pratiques avec les normes proposées, il n'est pas aisé de
contrôler les dérives et les effets pervers qui peuvent survenir.
C'est le cas dans le domaine des écolabels, où la concurrence
entre différents labels, en Europe et ailleurs, composés de
normes différentes induit parfois le touriste en erreur.
Aujourd'hui, on assiste à une profusion de labels et
d'écolabels proclamés ou autoproclamés, mais, qui doivent
se poser plusieurs questions : faut-il nécessairement uniformiser des
critères qui ne sont pas forcément aussi pertinents d'un pays
à un autre, et qui ne tiennent pas compte des conditions
particulières du pays, et de l'avis de ses autochtones ? Ces codes de
conduite ne sont pas contrôlés par l'Etat et peuvent donc
constituer un artifice.
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L'expertise et la formation d'un tourisme durable font embuche
en Algérie, ce qui nuit à la capacité pour la conception,
et la mise en oeuvre des politiques et des stratégies en faveur d'un
tourisme responsable.
La démarche Tourisme Responsable demande des moyens
économiques, financiers et techniques draconiens pour sa mise en oeuvre,
ainsi que l'application de ses certains nombres de critères et de
recommandations, ce qui peut décourager les acteurs algériens
concernés, surtout les acteurs privés, tels que: les agences de
voyages, les tours opérateurs, les hôtels, les complexes
touristiques...etc.
La découverte des sites naturels sauvages et
archéologiques menace l'existence de ces territoires, notamment dans le
grand sud algérien, sans oublier les implications que les touristes
peuvent avoir sur l'économie et la sociologie locales. Le tourisme
durable propose une surenchère de destinations exotiques. Cela a un
impact élevé en termes de pollution, on peut anéantir tous
ses efforts par l'émanation du « CO2 » en s'y rendant en avion
ou en voiture.
Et enfin, en raison du degré d'exposition du tourisme
durable à la concurrence et du risque de la dégradation de la
valeur marchande, le tourisme durable risque d'être réservé
à quelques espaces privilégiés (parcs naturels, montagnes,
iles...) à quelques consommateurs, et à quelques
opérateurs qui s'inscriront dans une stratégie de forte
différenciation.
Les processus de certification volontaire européenne
« la fleur bleue» par exemple, que le complexe touristique
la corne d'Or de la wilaya de Tipaza
a eu recours, restent onéreux et coûteux, surtout pour
les petits projets, et limitent dans leurs règles la pluralité
des expériences.
En Algérie, les projets touristiques qui s'inscrivent
dans un développement durable sont encore très peu nombreux. En
raison à la fois, des pesanteurs socio-politiques, et de la
nécessité d'une forte frappe touristique pour monter ce secteur
dans la devanture des scènes, parmi les créneaux les plus
porteurs de richesses et de développement nationales, qui emprunte le
chemin du management des produits touristiques durables, comme ceux
prononcés par le sud algérien.
Alors, Penser long terme demande un effort, c'est une
discipline, une règle, que doit se fixer le décideur soucieux de
développement durable, et qui demande des moyens financiers et humains
considérables pour cet engagement.
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Dans le chapitre suivant on présente notre territoire,
au cours duquel on a amené des recherches et enquêtes lors da la
réalisation de notre thèse.
![](Environnement-et-developpement-touristique-dans-la-commune-de-Tigzirt-Diagnostic-et-perspectives10.png)
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