CHAPITRE I : INTRODUCTION GENERALE
1.1. Contexte et justification
A l'époque coloniale, grâce à son immense
potentiel agricole dont dépendent 80,00 % de sa population, la RDC
était active dans l'exportation des produits agricoles (Ministère
du Plan, 2006). Actuellement, malgré ses 80,00 millions d'hectares de
terres arables dont 56,00 % des zones humides, 20,00 % des zones subhumides,
17,00 % des zones situées le long de cours d'eau et seulement 7,00 % des
zones nécessitant l'aménagement (Ministère de
l'agriculture, pêche et élevage, 2010), elle se classe parmi les
pays dont l'alimentation et le besoin énergétique demeurent des
questions très préoccupantes (Jolien et al., 2011 ;
Ministère du Plan, 2011). Pour y faire face, la majorité de sa
population s'est tournée vers les forêts.
Le massif forestier de la RDC, comme toutes les forêts
tropicales, est soumis à une pression anthropique croissante. Autour des
principales zones de concentration humaine, les forêts disparaissent
rapidement, laissant un paysage désolant, caractérisé par
la dégradation du milieu du point de vue agricole et
végétale (Eba'a et al., 2008 ; Marien, 2013 ; Gerkens
2014).
La raréfaction des massifs forestiers aux abords des
grandes villes ne garantit plus à leurs habitants
l'auto-approvisionnement en produits forestiers comme le bois de feu tel qu'il
était encore pratiqué il y a quelques dizaines d'années.
En outre, l'agriculture itinérante sur brûlis, avec des
périodes de jachère dépassant 15 ans, devient
inappropriée suite à la demande croissante des nouvelles terres,
demande liée à la pression démographique et aux nombreux
conflits qu'elle engendre (Marien, 2013). De ce fait, les vastes
agglomérations sont aujourd'hui considérées comme la cause
principale de la catastrophe de déforestation périurbaine non
seulement en RDC, mais aussi dans tous les pays africains (Malaisse, 1997 ;
Marien, 2013 ; Akalakou et al., 2015).
En ce début du 21ième siècle,
l'un des grands défis des agriculteurs, est d'arriver à produire
durablement assez d'aliments afin de nourrir plus de sept milliards de
personnes sans dégrader significativement l'environnement. Certains
producteurs ont fait un retour aux pratiques ancestrales basées sur la
valorisation des ressources locales telles que la végétation
ligneuse dans la production agropastorale : l'arbre source de fertilisants pour
le sol, d'aliments pour l'homme (61,00 %) et le bétail (80,00 %), des
produits médicinaux (90,00 %), d'énergie domestique (71,00 %), de
revenus monétaires, etc. (Bationo et al., 2012 ; Gning et
al, 2013).
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Devant des besoins croissants d'une population en forte
expansion, il ne faudrait plus penser que la nature qui nous entoure serait
exploitée d'une manière judicieuse. Ceci implique des
transformations et des aménagements plus sophistiqués (Biloso,
2010).
La transition vers une agriculture durable passe par la
recherche de technologies bon marché adaptées aux conditions
locales et à la portée des petits exploitants majoritaires dans
le secteur agricole. En zones tropicales et semi arides, l'agroforesterie est
l'une des technologies qui fait ses preuves pour une agriculture durable
(Dixon et al., 1994 ; Ringius, 2002 ; N'Goran, 2005 ; Kasongo et
al., 2009 ; Nair et Garrity, 2012).
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