UNIVERSITE DE KISANGANI FACULTE DES
SCIENCES
B.P. 2012 Kisangani
Programme de Master en Gestion de la Biodiversité
et Aménagement Forestier Durable
Analyse socioéconomique des systèmes
agroforestiers à Ibi-village et ses hameaux au plateau des
Batéké en périphérie de Kinshasa
Par
Bienvenu BAMONGOYO KPIBOLO-ANO
MEMOIRE
Présenté en vue de l'obtention de Diplôme
d'Etudes Supérieures (D.E.S) / Master / Diplôme d'Etudes
Approfondies (D.E.A) en Gestion de la Biodiversité et Aménagement
Forestier Durable.
Orientation : Homme -
Forêt.
Directeur : Pr A. BILOSO MOYENE (UNIKIN)
Co-directeurs : Pr J. LEJOLY(ULB)
Pr J.P. MATE MWERU (UNIKIS)
Année académique : 2015-2016
(Octobre 2016)
i
Membres de Jury :
- Directeur : Pr Apollinaire BILOSO MOYENNE (UNIKIN) ; -
Co-directeurs : Pr Jean-Pierre MATE MWERU (UNIKIS) ;
- Président : Pr Jean-Prosper SENGI BANGAMA LIKONDO
(UNIKIS) ;
- Secrétaire : Pr Patrick MATATA (UNIKIS) ;
- Lecteurs : Pr NDJELE (UNIKIS) ;
- Suppléants : Pr Salomon MAMPETA WABASA (UNIKIS) ;
Pr Jean-Marie KAHINDO MUHONGYA (UNIKIS) ; Pr Alphonse MAINDO
(UNIKIS).
ii
Ce travail a été rédigé
grâce à l'appui apporté par le Projet « Forêt et
Changement Climatique au Congo » financé par l'Union
Européenne et mis en oeuvre par le Centre de Recherche Forestière
Internationale. Les opinions et résultats présentés dans
ce travail ne reflètent pas la position de l'Union Européenne ni
la position du CIFOR.
iii
A Uriel Bamongoyo Eyuwa
iv
Remerciements
Nous sommes très reconnaissant à l'Eternel notre
Dieu qui change le rocher en étang, le roc en source d'eaux.
Nous voudrions ainsi présenter nos remerciements les
plus sincères au Professeur Apollinaire Biloso Moyene, au Professeur
Jean Lejoly et au Professeur Jean-Pierre Mate Mweru pour avoir initié
cette recherche et accepté de la conduire de mains de maîtres
jusqu'à cette phase finale malgré nos limites.
Nous louons le soutien financier de l'Union Européenne
(UE) à travers le Center for International Forestry Research (CIFOR) et
le Projet Forêt et Changement Climatique au Congo (FCCC) qui nous a
permis de réaliser ce travail. Nous remercions aussi l'Université
de Kisangani (UNIKIS) pour le cadre nous offert.
A toi notre très chère épouse Elgie
Ababi, à toi notre fils bien-aimé Uriel Bamongoyo ainsi
qu'à vous nos frères et soeurs Céline Abalipatenge,
Arlette Kezipame, Gaétan Abio, Célestin Bamongoyo, Carine
Mokongo, Félix Hakatiyo, Haïti Bitima, Mireille Azee,... pour les
sacrifices consentis pendant les deux ans de ce dur labeur. Un hommage
mérité à vous Célestin Raoul Bamongoyo, Brigitte
Abio et Didi Eyuwa Abaligwane, d'avoir fait de nous ce que nous sommes
aujourd'hui.
Notre gratitude s'adresse également à vous
famille Aubin Ambemani et famille Pascaline Kutibangile pour l'accueil
chaleureux que vous avez réservé à notre égard
durant notre séjour à Kinshasa ainsi qu'à vous famille
Okoko pour les multiples conseils et soutiens durant toute la période de
nos études.
Nos remerciements s'adressent aussi au Dr Denis Sonwa pour ses
multiples conseils, à Olivier MUSHIETE et au GI Agro de nous avoir
accompagné tout au long de ce travail.
Une attention toute aussi amicale pour toutes les personnes
qui nous ont aidée durant notre séjour à Ibi-village et
tous les habitants du quartier général, à Ir Marie Lopaka,
Ir Aaron Mbuyamba, Ir Philippes et Ir Daddy bien sûr.
Il en est aussi de vous amis Masters et à tous ceux que
nous n'avons pas cités qui restent des héros dans l'ombre et qui
sont pourtant de magnifiques rencontres. Nous ne vous oublions pas pour
autant...
v
Résumé
Dans le but d'améliorer les revenus des agriculteurs et
de contribuer à la séquestration de carbone, l'ONG GI Agro a
soutenu les agriculteurs d'Ibi-village et ses hameaux dans l'installation des
systèmes agroforestier (SAF) associant l'Acacia auriculiformis
(A. Cunn. Ex Benth) au manioc (Manihot esculata. Crantz).
Cependant, après la récolte de manioc, environ 90,00 % des
bénéficiaires de ce projet ont abandonné le
système. L'objectif que visait ce travail était de
caractériser les systèmes agricoles (SA) mis en place à
Ibi-village et ses hameaux et identifier les facteurs qui freinent le
développement des SAF dans la zone. Outre la revue de la
littérature, un focus group a été mené et un
sondage auprès de 162 agriculteurs répartis dans 11 villages. La
valeur actuelle nette (VAN) et le taux de rentabilité interne (TRI) ont
été utilisés comme critère d'évaluation de
la rentabilité des SA. Un modèle probabiliste a été
mis au point pour tester la significativité d'impact des
déterminants du développement des SAF. Les résultats
révèlent que la monoculture manioc ainsi que l'association
Acacia-manioc dans le temps et dans l'espace
caractérisés par une superficie moyenne de 0,50 ha des terres
obtenues à 62,88 % par métayage sont les SA enregistrés
dans la zone. Quoique tous les SA soient rentables, au taux d'actualisation de
10 %, les SAF sont les plus viables (VAN SAF = 73,12 $ US, VAN SAT = 50,14 $
US). Le taux de rendement interne des systèmes agroforestiers et les
systèmes agricoles traditionnels sont respectivement 12,49 % et 18,64 %.
Pour les SAT, le point mort est atteint à la deuxième
année et pour le SAF à la septième. La diminution du
revenu de manioc, l'augmentation des coûts d'activités et de la
durée du travail ainsi que l'ancienneté au village sont les
facteurs qui expliquent significativement l'abandon des SAF dans la zone. La
promotion de l'association arbre-culture dans l'espace peut être
favorable à son développement.
Mots clés : agroforesterie, carbone, rentabilité,
obstacle, développement, Ibi-village.
vi
Abstract
In order to improve farmers' incomes and contribute to carbon
sequestration, the NGO GI Agro supported farmers Ibi-village and its hamlets in
the agroforestry systems facility combining Acacia auriculiformis (A.
Cunn. ex Benth) and cassava (Manihot esculata. Crantz). However, after
cassava harvest, approximately 90.00% of the beneficiaries of this project have
abandoned the system. The aim was that this work was to characterize farming
systems that have been taken in Ibi-village and its hamlets and identify the
factors that hinder the development of the agroforestry system in the area. In
addition to the literature review, a focus group was conducted and a survey of
162 farmers in 11 villages. The net present value and internal rate of return
were used as a measure of the profitability of farming systems. A probabilistic
model was developed to test the impact significance of the determinants of the
development of agroforestry system. The results reveal that the cassava
monoculture and the Acacia-cassava combination in time and space
characterized by an average area of 0.50 ha of land obtained by 62.88%
sharecropping farming systems are registered in the area. Although all farming
systems to be profitable at 10% discount rate, the agroforestry system are the
most viable (Net present value of agroforestry systems: US $ 73.12, Net present
value of traditional agricultural systems: US $ 50.14). The internal rate of
return of agroforestry systems and traditional agriculture systems are
respectively 12.49 % and 18.64%. For traditional farming systems, breakeven is
reached at the second and agroforestry systems in the seventh. The decrease in
cassava income, increased costs of activities and hours of work and seniority
in the village would be the factors that significantly explain the abandonment
of the agroforestry systems in the area. The promotion of the association-tree
cultivation in space may be favorable to its development.
Keywords: agroforestry, carbon, profitability, obstacle,
development, Ibi village.
vii
Table des matières
Membres de Jury : i
Dédicace iii
Remerciements iv
Résumé v
Abstract vi
Table des matières vii
Liste des figures x
Liste des tableaux xi
Liste des acronymes xii
CHAPITRE I : INTRODUCTION GENERALE 1
1.1. Contexte et justification 1
1.2. Etat de la question 2
1.3. Problématique 3
1.4. Revue de la littérature 4
1.4.1. Savanes 4
1.4.2. Analyse économique des SAF 5
1.4.3. Agriculture et changement climatique 5
1.4.4. Agroforesterie 6
1.4.5. Agroforesterie en RDC : enjeux et perspectives 7
1.5. Objectifs et hypothèses 10
1.6. Intérêt du travail 11
1.7. Structure du travail 11
CHAPITRE II : MATERIELS ET METHODES 12
2.1. Milieu d'étude 12
2.1.1. Le plateau des Batéké 12
2.1.2. Station Ibi-village 12
viii
2.1.3. Zone couverte par le sondage 14
2.2. Méthodes 14
2.2.1. Choix de l'échantillon 14
2.2.2. Période et durée d'enquête 15
2.2.3. Types et sources de données 15
2.2.4. Calculs de la rentabilité financière 15
2.2.5. Déterminant du développement des SAF 18
2.2.6. Quelques statistiques utilisées 20
CHAPITRE III : RESULTATS 22
3.1. Caractéristiques des SA mis en place à
Ibi-village et ses hameaux 22
3.1.1. Profils des agriculteurs échantillonnées
22
3.1.2. SA mis en place à Ibi-village et ses hameaux 27
3.2. Comparaison de la rentabilité financière des
SA de la zone 29
3.2.1. Estimation de la rentabilité financière
29
3.2.2. Compte d'exploitation des SA 30
3.3. Déterminants du développement des SAF à
Ibi-village et ses hameaux 33
CHAPITRE IV : DISCUSSION 35
4.1. Caractères des SAF mis en place à Ibi-village
et ses hameaux 35
4.2. Comparaison de la rentabilité financière des
SA de la zone 37
4.3. Déterminants du développement des SAF à
Ibi-village et ses hameaux 38
CHAPITRE V : CONCLUSION 40
Références bibliographiques 42
Annexes A
Annexe 1. Fiche technique de l'enquête
socioéconomique B
Annexe 2. Analyses descriptives D
Annexe 3. Espèces d'arbre préférée
E
Annexe 4. Analyse du niveau d'instruction des agriculteurs E
ix
Annexe 5. Compte d'exploitation F
Annexe 6. Déterminants du développement de SAF H
x
Liste des figures
Figure 1 : Tentative de classification d'un SAF adapté
de Nair (1993) 7
Figure 2 : Localisation de la station d'Ibi-village (Kachaka,
2009) 13
Figure 3 : Localisation des villages touchés par le
sondage 14
Figure 4 : Activités des ménages 25
Figure 5: Utilisation de revenu 25
Figure 6 : Tendance générale des flux d'un
hectare sous un SAF 31
Figure 7 : Flux net des SAF associant les Acacia au
manioc 31
Figure 8 : Tendance générale des flux d'un
hectare de manioc sous un SAT 32
Figure 9 : Flux net des SAT 32
Figure 10 : Comparaison des TRI 33
Figure 11 : Gestion du feu à Ibi-village 38
Figure 12 : Analyse du niveau d'instruction des agriculteurs
E
xi
Liste des tableaux
Tableau 1 : Répartition des fréquences des
enquêtés par village 15
Tableau 2 : Synthèse des variables du modèle
19
Tableau 3: Synthèse des profils des agriculteurs
enquêtés 24
Tableau 4 : Dépendance des variables 26
Tableau 5 : Superficie agroforestière de la zone
d'étude 28
Tableau 6 : Mode d'obtention des terres 28
Tableau 7 : Préférence des arbres 29
Tableau 8 : Comparaison des flux actualisés au taux de
10 % 33
Tableau 9 : Résultats de l'estimation du modèle
des facteurs influençant l'abandon des SAF 34
Tableau 10 : Niveau d'instruction des agriculteurs agricole
35
Tableau 11 : Possession des terres agroforestières (ha)
37
Tableau 12 : Analyses descriptives des variables D
Tableau 13 : Arbres préférés par les
agriculteurs d'Ibi-village et ses hameaux E
Tableau 14 : Compte d'exploitation des SAF F
Tableau 15 : Compte d'exploitation de SAT G
Tableau 16 : Facteurs sociaux H
Tableau 17 : Facteurs économiques H
Tableau 18 : Facteurs structurels I
Tableau 19 : Facteurs techniques I
xii
Liste des acronymes
AC: Avec conjoint
ADIKIS-TERROIR : Action pour le Développement
Intégré de Kisangani
AI : Avec instruction
AT : Agriculture Traditionnelle
B/C : Le ratio bénéfices-coûts
BP : Before present
Cadim : Centre d'appui au Développement
Intégré de Mbankana
CD : Coût de distribution
CDV : Comité de développement villageois
CI : Coût d'installation
CIFOR : Center for International Forestry Research
CIRA : Centre International de Recherche en Agroforesterie
CLD : Comité local de Développement
COFEBA : Coopérative des fermiers à Mbankana
CP : Coût de production
CR : Coût de revient
CTB : Coopération Technique Belge
CV : Coefficient de variation
DSAF : Développement de Système Agroforestier
DSCRP : Document de la Stratégie de Croissance et de
Réduction de la Pauvreté
FAO : Food and Agriculture Organisation
FCCC : Forêt et Changement Climatique au Congo
xiii
FE : Flux entrants
FED : Fonds Européen de Développement
Fhs : Fondation Hanns-Seidel
FN : Flux nets
FS : Flux sortants
GES : Gaz à effet de serre
GI Agro : Groupe d'Initiatives pour l'Agroforesterie en
Afrique
Hva : Hollandaise Agro-Industries
HVA: Handels Vereniging Amsterdam
ICRAF: International Center for Research in
Agroforestry
INERA : Institut national pour l'étude et la recherche
agronomique
Logit : Logistique
LWF : Lutheran World Federation
MECNT : Ministère de l'Environnement, de la
Conservation de la Nature et du Tourisme
PFNL : Produit Forestier Non Ligneux
PIC : Programme indicatif de coopération
PIFK : Projet d'Implantation des Fermiers de Kinshasa
PPRGII : Projet Pilote REDD + Géographiquement
Intégré d'Isangi
PPRGIM : Projet Pilote REDD + Géographiquement
Intégré de Mambasa
Probit : Probabiliste
PVU : Prix de vente unitaire
Q : Quantité
RAPAC : Réseau des Aires Protégées
d'Afrique centrale
xiv
RDC : République Démocratique du Congo
REDD + : Reduced Emissions from Deforestation and
Degradation
RT : Recette totale
SA : Système Agricole
SAF : Système Agroforestier
SAT : Système Agricole Traditionnel
SC : Sans conjoint
SI : Sans instruction
SLCD : Société Laïque de Coopération
au développement
TRI : Le Taux de Rentabilité Interne
UE : Union Européenne
UFAM : Union des Fermiers Agroforesterie de Mampu
UNIKIS : Université de Kisangani
VAN : La Valeur Actuelle Nette
WAC : World Agroforestry Center
Zte : Zaïre Trading Engineering
1
CHAPITRE I : INTRODUCTION GENERALE
1.1. Contexte et justification
A l'époque coloniale, grâce à son immense
potentiel agricole dont dépendent 80,00 % de sa population, la RDC
était active dans l'exportation des produits agricoles (Ministère
du Plan, 2006). Actuellement, malgré ses 80,00 millions d'hectares de
terres arables dont 56,00 % des zones humides, 20,00 % des zones subhumides,
17,00 % des zones situées le long de cours d'eau et seulement 7,00 % des
zones nécessitant l'aménagement (Ministère de
l'agriculture, pêche et élevage, 2010), elle se classe parmi les
pays dont l'alimentation et le besoin énergétique demeurent des
questions très préoccupantes (Jolien et al., 2011 ;
Ministère du Plan, 2011). Pour y faire face, la majorité de sa
population s'est tournée vers les forêts.
Le massif forestier de la RDC, comme toutes les forêts
tropicales, est soumis à une pression anthropique croissante. Autour des
principales zones de concentration humaine, les forêts disparaissent
rapidement, laissant un paysage désolant, caractérisé par
la dégradation du milieu du point de vue agricole et
végétale (Eba'a et al., 2008 ; Marien, 2013 ; Gerkens
2014).
La raréfaction des massifs forestiers aux abords des
grandes villes ne garantit plus à leurs habitants
l'auto-approvisionnement en produits forestiers comme le bois de feu tel qu'il
était encore pratiqué il y a quelques dizaines d'années.
En outre, l'agriculture itinérante sur brûlis, avec des
périodes de jachère dépassant 15 ans, devient
inappropriée suite à la demande croissante des nouvelles terres,
demande liée à la pression démographique et aux nombreux
conflits qu'elle engendre (Marien, 2013). De ce fait, les vastes
agglomérations sont aujourd'hui considérées comme la cause
principale de la catastrophe de déforestation périurbaine non
seulement en RDC, mais aussi dans tous les pays africains (Malaisse, 1997 ;
Marien, 2013 ; Akalakou et al., 2015).
En ce début du 21ième siècle,
l'un des grands défis des agriculteurs, est d'arriver à produire
durablement assez d'aliments afin de nourrir plus de sept milliards de
personnes sans dégrader significativement l'environnement. Certains
producteurs ont fait un retour aux pratiques ancestrales basées sur la
valorisation des ressources locales telles que la végétation
ligneuse dans la production agropastorale : l'arbre source de fertilisants pour
le sol, d'aliments pour l'homme (61,00 %) et le bétail (80,00 %), des
produits médicinaux (90,00 %), d'énergie domestique (71,00 %), de
revenus monétaires, etc. (Bationo et al., 2012 ; Gning et
al, 2013).
2
Devant des besoins croissants d'une population en forte
expansion, il ne faudrait plus penser que la nature qui nous entoure serait
exploitée d'une manière judicieuse. Ceci implique des
transformations et des aménagements plus sophistiqués (Biloso,
2010).
La transition vers une agriculture durable passe par la
recherche de technologies bon marché adaptées aux conditions
locales et à la portée des petits exploitants majoritaires dans
le secteur agricole. En zones tropicales et semi arides, l'agroforesterie est
l'une des technologies qui fait ses preuves pour une agriculture durable
(Dixon et al., 1994 ; Ringius, 2002 ; N'Goran, 2005 ; Kasongo et
al., 2009 ; Nair et Garrity, 2012).
1.2. Etat de la question
Jadis, les perspectives d'étude agroforestière
étaient focalisées sur les indicateurs biophysiques et physiques
affectant la productivité. Actuellement, elles mettent un accent
particulier sur l'analyse socioéconomique du système (Nair,
1993).
Il ressort de ces études que le SAF permet, à
long terme, d'augmenter la couverture végétale, la production
agricole et forestière. Il est à l'origine de la diversification
et de l'augmentation de revenus des paysans. En plus, ce système
stabilise et améliore la fertilité du sol, réduit
l'utilisation des engrais, séquestre le carbone, facilite la
conservation,
etc. et grâce à l'analyse
économique, il est traité d'un système très
rentable (Mate, 2001 ; Edna, 2007 ; Hamon et al., 2009 ; Simard, 2012
; Feintrenie et al., 2011 ; Aboubacar, 2014 ).
Cependant, d'un endroit à un autre, plusieurs variables
socioculturelles, économiques, structurelles et techniques comme
l'absence de marchés développés des produits issus de
l'arbre, le désir d'obtenir immédiatement le
bénéfice d'un investissement, les conditions de crédit
pour la culture des arbres, la méconnaissance de l'approche
agroforestière et de ses avantages, la dépendance
vis-à-vis des méthodes traditionnelles,
l'insécurité foncière, la propriété des
arbres, la réglementation défavorable, le niveau d'instruction
des agriculteurs, la taxation en fonction de la superficie cultivée, le
manque d'intégration des secteurs liés à l'agroforesterie
(agriculture, forêt, élevage, énergie, développement
rural, santé, etc.) qui est aussi à l'origine des conflits, etc.,
sont des variables enregistrées comme freins au développement de
ce système (Rocheleau et al., 1988 ; FAO, 2015).
D'où, il est nécessaire de lancer de recherches
intégrant les hommes, preneurs des décisions, pour
déterminer les variables qui bloquent l'adoption et le
développement des pratiques agroforestières dans les
différents contextes ruraux (Nair, 1993 ; FAO, 2015).
3
Nombreux auteurs, d'une zone à une autre, ont
identifié les variables qui bloquent le développement des SAF
sans tester la significativité de leurs influences sur ce dernier. Pour
l'analyse de sa rentabilité, le revenu net a été toujours
utilisé comme critère d'évaluation économique.
Cependant, ce travail vise à mesurer la significativité des
certains facteurs identifiés comme freins au développement de ce
système à Ibi-village et ses hameaux en utilisant
l'économétrie des données qualitatives à travers un
modèle probabiliste multinomial ; et évaluer, par l'analyse
coût-bénéfice, sa rentabilité afin de la comparer
avec celle d'un SAT.
1.3. Problématique
A nos jours, plusieurs textes sont mis en place par le
gouvernement de la RDC dans son engagement dans la lutte contre la
pauvreté et le changement climatique. Du code forestier de 2002, passant
par l'arrêté N°035/CAB/MIN/ECN-EF/2006 du 5 octobre 2006
relatif à l'exploitation forestière confia un permis
d'exploitation des bois fixés dans le périmètre de la
communauté, uniquement aux Congolais vivant dans une communauté
rurale, pour les besoins énergétiques tel que
complété par l'arrêté ministériel N°05
du 17 juin 2009 fixant le modèle des documents qui sont prévus
pour l'exploitation forestière, jusqu'aux DSCRP I et II (Jolien et
al., 2011).
En 2011, le Ministère du Plan avait affirmé que
70,00 % des ménages congolais étaient encore pauvres et
utilisaient près de 62,30 % de leurs budgets pour des besoins
alimentaires avec une disparité entre les milieux ruraux et urbains.
Pour y faire face, le gouvernement s'est engagé à relancer
l'agriculture dans sa stratégie de croissance et de réduction de
la pauvreté sans compromettre la lutte contre le changement climatique
(Ministère du Plan, 2011).
Considérée, comme une forme d'aménagement
forestier, l'agroforesterie spatio-temporelle caractérisée par
l'incinération des brindilles et de la litière qui se pratique
dans le cadre du projet « Ibi Batéké » constitue un
palliatif au problème de la productivité des sols de la
région, et à l'atténuation de la dégradation de ses
ressources naturelles biophysiques. Les agriculteurs pratiquent ce
système en associant l'Acacia auriculiformis aux cultures
vivrières, essentiellement le manioc associé au maïs et/ou
au niébé ainsi que les arbres fruitiers (Vermeulen et
al., 2010 ; Nsombo, 2016).
Ce système joue un rôle irremplaçable pour
la production de bois-énergie, la sécurité alimentaire, la
réduction du taux de chômage dans la zone, ainsi qu'à la
réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES)
(Kasongo et al, 2009 ; ONF International, 2011 ; Nsombo, 2016).
4
Sachant que l'agroforesterie est l'une des alternatives
susceptibles de concilier les besoins de réduction de la pauvreté
et de gestion durable de l'environnement, sachant aussi que la
littérature dit qu'elle apporte nombreux avantages tant pour le fermier
que pour la société, plusieurs partenaires de
développement nationaux et/ou internationaux se sont engagés dans
le renforcement des capacités de la population rurale pour la mise en
oeuvre de cette nouvelle technologie agricole (Buttoud, 1994 ; Edna, 2007).
Grâce aux soutiens matériels, financiers et
techniques de l'ONG GI Agro dans le cadre du programme d'amélioration
des revenus et de la sécurité alimentaire de 590
bénéficiaires de la grande périphérie d'Ibi-village
et du territoire de Kwamouth, ainsi que de contribuer à la
séquestration de carbone, en 2014, les ménages agricoles de ce
milieu, réunis au sein des comités locaux de développement
(CLD), ont installé chacun au moins 0,50 ha associant l'Acacia
auriculiformis au manioc. Cependant, après la récolte de
manioc, environ 90,00 % des bénéficiaires de ce projet ont
abandonné le système (SLCD & GI Agro, 2014). Quels sont les
déterminants du développement des SAF à Ibi-village et ses
hameaux ? Voilà la question principale que se pose ce travail. Pour y
répondre, trois énigmes doivent être
révélées. Quelles sont les caractéristiques des SA
mises en place à Ibi-village et ses hameaux ? Les SAF mis en place ne
seraient-ils pas financièrement moins rentables que les SAT
qu'appliquent les paysans dans la zone ? Quels sont les facteurs qui expliquent
significativement l'abandon des SAF par les agriculteurs de la zone ?
1.4. Revue de la littérature
1.4.1. Savanes
Créées par la géologie et le climat, puis
modelées par les animaux et les hommes, les savanes sont des formations
herbeuses principalement composées des herbacées vivaces de la
famille de Poaceae, parsemées ou non d'arbres et arbustes,
formant un tapis continu atteignant 2 mètres de haut à la
maturité. La présence des composantes ligneuses dans cet
écosystème est à l'origine des terminologies savane
herbeuse, savane arbustive, savane arborée et savane boisée
(White, 1983 ; Lubalega, 2016).
Compte tenu de leur origine, on distingue les savanes
édaphiques et les savanes anthropiques. Les savanes édaphiques
sont des végétations climacique qui se développement dans
des conditions de déficit hydrique avec le climat comme facilitateur du
processus. Dans les régions où les précipitations moyennes
annuelles sont supérieures à 1.500 millimètres avec les
saisons sèches de moins de trois mois, les savanes trouvent leur origine
dans le sol et le feu
5
produit naturellement. A leur tour, les savanes anthropiques
sont activées principalement par les brûlis que les paysans font
pour la culture, le pâturage, la chasse, dégager les
clairières, etc. (Günter et al. 2011 ; Lubalega, 2016).
Outre le feu, ce type des savanes peut être aussi provoqué par
l'exploitation des ressources naturelles.
1.4.2. Analyse économique des SAF
Il est toujours très important de distinguer, dans une
analyse économique des SAF, la rentabilité financière avec
la rentabilité économique. La première examine la
faisabilité d'une entreprise agroforestière individuelle en
utilisant le prix reçu ou payé directement par le producteur,
tandis que la seconde se concentre sur la désirabilité d'une
entreprise agroforestière en prenant en compte les externalités
que produit l'entreprise sur la société entière et
vice-versa (Nair, 1993 ; Eboutou, 2009 ; FAO, 2006 ; Aboubacar, 2014).
La rentabilité à son tour exprime la
capacité d'un capital à produire des revenus monétaires,
soit par placement, soit par investissement dans un système productif
dont le bénéfice attendu doit être supérieur au
capital investi (Silem & Albertini, 1999 ; Eboutou, 2009).
1.4.3. Agriculture et changement climatique
Considérée comme l'un des moteurs du changement
climatique, l'agriculture est, elle aussi, extrêmement sensible à
ce fléau de l'ère. Bien que certaines régions du globe
puissent enregistrer l'amélioration de la production de quelques-unes de
leurs cultures, il est clair que le changement climatique impacte, d'une
manière générale, négativement la production
agricole. La modification des régimes de précipitations ou
l'augmentation de la température accroit le risque de baisse de
rendement à court terme et de production à long terme. Devant
cette situation, deux défis majeurs sont à relever dans le
secteur agricole à savoir la réduction de ses émissions de
GES tout en s'adaptant aux conséquences du changement climatique (Nelson
et al., 2009 ; Seguin, 2010).
L'utilisation des SAF en vue d'une éventuelle
réduction des émissions de GES constitue l'un des moyens
susceptibles d'améliorer la production agricole et le revenu de la
population, de préserver les sols contre les érosions, d'assurer
la protection des eaux souterraines, de maintenir la biodiversité et de
participer à la séquestration de carbone (Nelson et al.,
2009 ; Seguin, 2010 ; Kanayo & Shenggen, 2015).
6
1.4.4. Agroforesterie
Le jardin de case, la pratique qui consiste à laisser
certains arbres de valeur dans le champ durant le défrichage, le
Taungya, sont autant des systèmes qui existent depuis lors. Au
moyen-âge, les agriculteurs européens commençaient
déjà, après brûlis, à intégrer les
arbres dans leurs parcelles agricoles.
Au 19ième siècle, la conservation et
l'utilisation durable des écosystèmes tropicaux étaient
devenues un sujet d'actualité mondiale. En 1970, les institutions
politiques, financières et des recherches se sont convenues que
l'agroforesterie est un système de gestion durable d'utilisation de la
terre à des fins agricoles et forestières. De cela, plusieurs
institutions étaient mises en place à l'exemple de
l'International Center for Research in Agroforestry (ICRAF) en 1977,
qui devint le Centre International de Recherche en Agroforesterie (CIRA) en
1978 et World Agroforestry Center (WAC) en 2002, pour appuyer,
planifier et coordonner, à l'échelle mondiale, la recherche
associant les systèmes de gestion de terre en matière agricole et
forestière. En effet, « l'agroforesterie est un nouveau nom pour
une ancienne pratique » (Nair, 1993).
1.4.4.1. Définition
Plusieurs définitions du terme « agroforesterie
» existent dans la littérature scientifique. Voici celles qui sont
retenues dans ce travail :
« L'agroforesterie est un terme générique
servant à désigner les systèmes d'utilisation des terres
et les pratiques dans lesquelles les plantes ligneuses vivaces sont
délibérément intégrées aux cultures
agricoles et/ou à l'élevage pour une variété de
bénéfices et de services » (Hanspeter, 2015).
Après modification, Nair définit ce concept
comme « la culture délibérée de plantes ligneuses
pérennes en interaction écologique ou économique avec des
cultures saisonnières ou de l'élevage, simultanément ou en
séquence temporelle » (Torquebiau et al., 2002). La base
de cette définition est la pérennité.
Le WAC définit l'agroforesterie comme « un terme
collectif pour des systèmes et des techniques d'utilisation des terres
où des ligneux pérennes (arbres, arbustes, arbrisseaux, sous
arbrisseaux et par assimilation palmiers et bambous) sont cultivés
délibérément sur des terrains utilisés par ailleurs
pour la culture et/ou l'élevage dans un arrangement spatial ou
7
temporel, et où existent des interactions
écologiques et économiques entre les ligneux et les autres
composantes du système » (Munyua et al., 1989 ; Edna,
2007).
1.4.4.2. Classification d'un SAF
La classification d'un SAF peut se faire sur les bases suivantes
: structurelle, fonctionnelle, socioéconomique et écologique. Le
schéma ci-dessous illustre cette classification.
Plaines tropicales humides
Plaines tropicales subhumides
Montagnes tropicales humides
Relation coût/bénéfice
Agrosylvicultu
res
4. Structure
Arrangement
0. Socioéconomique
Niveau ajouté de la technologie
Nature des composantes
Agro-sylvo-pastorale
Temps
Espace
Sylvo-pastoral
Séquentiel
Chevaucher
Interpolé
Coïncident
Concomitant
Espacé
Bande
Dense
Limite
1. Ecologie
3. Fonction
Figure 1 : Tentative de classification d'un SAF adapté de
Nair (1993)
A partir de ce schéma et des définitions qui
existent, nous pouvons définir l'agroforesterie comme un système
d'association volontaire dans le temps ou dans l'espace des ligneux
pérennes avec des cultures vivrières et/ou des animaux dont les
aspects biophysiques et socioéconomiques sont indissociables.
1.4.5. Agroforesterie en ROC : enjeux et perspectives
Comme annoncé ci-haut que l'agroforesterie est un
nouveau nom pour une ancienne pratique, cette situation n'échappe pas
non plus à la réalité de la RDC.
8
1.4.5.1. Expérience de la Réserve de
Biosphère de la Luki
Dans l'objectif d'approvisionner la métropole en
certains produits tropicaux comme la banane, le café et le cacao, au
début des années 1946, le colonisateur avait choisi la Reserve de
Biosphère de la Luki dans le Bas-Congo pour mener les expériences
agroforestières en mettant en place les Terminalia superba
(Engl. & Diels, 1900) en association avec ces différents
produits. La réussite de ce système avait permis à ce que
déjà en 1950 jusqu'à la veille de l'indépendance le
Bas-Congo exporte des bananes en Europe. Après l'indépendance,
plusieurs problèmes ont fait effondrer ce système faute
d'encadrement et de continuité de l'action publique coloniale (Dkamela,
2012 ; WWF, 2008).
1.4.5.2. Expérience de Mampu
Grâce au financement de la FAO, en 1960, la direction
des eaux et forêts de la RDC avait reboisé les environs de
Kinshasa, malheureusement disparu par l'extension rapide de la ville. En 1976,
pour faire face à la demande de bois énergie dans la ville de
Kinshasa, le MECNT décida de mettre en place un projet de boisement de
100.000 ha sur les plateaux des Batéké et de ce fait, le centre
forestier de Kinzono a été mis en place en 1977 pour identifier
les espèces essentielles adaptées au milieu et susceptibles de
produire de plus en plus le bois-énergie. Un arboretum a
été conçu à partir de 1978 et a permis
l'implantation de 114 placeaux de 85 arbres chacun en 1982, malheureusement
détruites par les feux de brousse en 1983 (Bisiaux et al., 2013
; Gerkens, 2014).
En 1984, Grâce au financement du Fed et sous le
contrôle de la société Zte, la société Hva,
étant gestionnaire de la phase pilote Mampu, a boisé 7.262 ha
principalement avec l'Acacia auriculiformis (95% de la surface
boisée) et l'Eucalyptus (Gerkens, 2014).
De mars 1992 jusqu'à décembre 1993, la
maintenance des infrastructures de ce projet fut confiée à la Fhs
suite à l'abandon de la Hva, situation occasionnée par les
troubles de 1991. A partir de 1994 jusqu'en 1995, le Cadim, ensemble avec la
Fhs ont assuré la protection de la concession. A la fin de ce contrat,
le gouvernement de la RDC signe un nouveau protocole d'accord avec la Fhs et
l'UE et cette dernière accorde un fonds de maintenance de la plantation
à la Fsh (Dkamela, 2012 ; Bisiaux et al., 2009).
En 1998, la plantation fut fractionnée en lots de 25 ha
et ces derniers attribués aux fermiers encadrés techniquement par
la Fhs suivant le SAF inspiré de l'agriculture sur brûlis
appelé « SAF séquentiel ou jachère
améliorée ». Ce système consiste à alterne,
sur une même
9
parcelle, dans le temps les cultures et la forêt
(Bisiaux et al., 2013 ; Dkamela et Degrande, 2012).
A partir de 2003, l'UE revient de nouveau dans la
coopération et deux autres projets européens ont participé
à la l'impulsion de la production agricole en promouvant
l'agroforesterie et sa diffusion en milieu villageois sur le plateau des
Batéké et plus tard, on a introduit l'apiculture pour diversifier
la production des paysans ainsi que la mise en place des unités de
transformation pour l'augmentation de leur valeur ajoutée. (Dkamela,
2012 ; Bisiaux et al., 2009 ; Bisiaux et al., 2013).
1.4.5.3. Expérience d'Ibi
En 2000, Olivier Mushiete, héritier de plusieurs
milliers d'hectares cédé en 1966 par le pouvoir coutumier
à sa famille, décida de faire l'agroforesterie par la technique
d'assolement consistant à planter les maniocs entre les rangées
d'arbres. En octobre 2008, la société Novacel, porteuse du
projet, commença à planter les arbres à croissance rapide
et profitant de ralentissement de la croissance des mauvaises herbes, fruit de
l'ombrage des ligneux, et l'amélioration de la fertilité que
procure la litière libérée par ces derniers pour planter
les maniocs sans apport d'engrais chimique (Maya zine, 2012). Cette situation a
permis à la Novacel de solliciter ONF International pour
l'élaboration d'un Document Descriptif de Projet qui a permis de valider
et d'enregistrer, en 2011, le puits de carbone d'bi Batéké comme
le premier projet Mécanisme de Développement Propre (MDP) de
boisement/reboisement enregistré dans le bassin du Congo (ONF
International, 2011).
Grâce à son initiative, il gagne les revenus
issus du manioc brut ou transformé, du charbon de bois et du
crédit carbone pour lequel une étendue de 1.000 ha a
été enregistrée à l'administration foncière
et vendue au Fonds Bio Carbonne géré par la Banque Mondiale (Maya
zine, 2012).
De son coté, par le financement de l'ONG belge SLCD, le
GI Agro, une ONG congolaise installée à Ibi-village, apporte les
soutiens techniques et financiers aux paysans de ce village et ses hameaux
regroupés au sein des CLD dans un programme agroforestier dont
l'apiculture s'ajoute afin d'améliorer le revenu et d'assurer la
sécurité alimentaire des paysans vivant dans cette zone (Maya
zine, 2012).
10
1.4.5.4. Perspective agroforestière en
République Démocratique du Congo (RDC)
La RDC compte aujourd'hui plusieurs opportunités de
développer l'agroforesterie (Dkamela, 2012) :
L'importance qu'accorde l'Institut national pour
l'étude et la recherche agronomique (INERA), disséminé
dans ses 22 centres et stations de recherche dans le pays, sur la question
agroforestière et ses différentes spéculations dans
diverses zones écologiques en vue de stabiliser les paysans ;
Bien que les interventions de la Coopération Technique
Belge (CTB) en RDC dans le PIC n'aient pas prévues l'agroforesterie, il
est possible que le PIC l'intégré en remplacement de
l'agriculture à moyen ou à long terme ;
Outre la CTB, plusieurs autres partenaires nationaux et/ou
internationaux, privés et/ou publics interviennent et/ou montrent leur
volonté d'investir dans le domaine agroforestier en RDC.
1.4.5.5. Défis de développement de
l'agroforesterie en RDC
La dépendance aux financements étrangers pour
faire face à la modicité des moyens des institutions locales, le
manque d'intégration et les conflits d'intérêt entre les
secteurs liés aux questions agroforestières,
l'insécurité foncière, l'absence des textes légaux
pour la réglementation de ce système, la méconnaissance de
la viabilité économique du système, la dispersion des
initiatives sont autant des indicateurs qui jusqu'ici entravent le
développement de l'agroforesterie en RDC (Dkamela, 2012).
1.5. Objectifs et hypothèses
L'objectif principal poursuivit dans ce travail est
d'appréhender les déterminants du développement des SAF
à Ibi-village et ses hameaux. D'une manière spécifique
:
Caractériser les SA mis en place par les agriculteurs
d'Ibi-village et ses hameaux ; Evaluer et comparer la rentabilité
financière tirée des SA de la zone ;
Identifier les facteurs qui influencent significativement
l'abandon des SAF dans la zone.
L'hypothèse apportée à la question
principale de ce travail est que les facteurs socioéconomiques,
structurels et techniques des SAF mis en place par les paysans constitueraient
les freins au développement de cette nouvelle technologie. Les
hypothèses spécifiques sont les suivants :
11
Les SA mis en place à Ibi-village et ses hameaux
seraient caractérisés par une superficie moyenne des terres
obtenues en grande partie par métayage ne dépensant pas un
hectare. La vérification de cette hypothèse s'est appuyée
sur l'enquête par questionnaire et l'observation auprès des
agriculteurs de la zone.
Les SAF mis en place à Ibi-village et ses hameaux par
les paysans seraient moins rentables que le SAT raison pour laquelle ces
systèmes ne se développent pas dans la zone. Pour vérifier
cette hypothèse, les étapes 1 et 3 de l'analyse financière
annoncées par Herbel et al. (2003) ont été
utilisées pour estimer les coûts et les bénéfices
des SA ; tandis que pour comparer les rentabilités de ces
systèmes, la VAN et le TRI ont été utilisés pour
faciliter l'actualisation des investissements agricoles qui se font souvent
à moyen et long terme (Olschewski et al., 2006 ; Godsey,
2000).
La diminution du revenu de manioc, l'augmentation des
coûts d'activités et de la durée du travail ainsi que
l'ancienneté au village seraient les facteurs qui expliquent
significativement l'abandon des SAF dans la zone. Pour mettre en oeuvre cette
hypothèse, un modèle dichotomique du type probit a
été utilisé pour tester l'impact de des facteurs
exogènes identifiés après une pré-enquête sur
la variable endogène (Pottiez, 2006). Le choix de ce système est
justifié par son aptitude à admettre la variable qualitative
comme endogène prenant les valeurs 1 et 0 représentant
respectivement la réalisation et l'abandon d'un phénomène
(Shakya & Flinn, 1985).
1.6. Intérêt du travail
La contribution de cette étude est de permettre d'une
part au GI Agro de recadre ses interventions pour favoriser le
développement des SAF des paysans, et d'autre part motiver ces derniers
à abandonner petit à petit l'AT qui favorise la
dégradation de l'environnement dans la périphérie de
Kinshasa et les amener à contribuer à la séquestration de
carbone par l'intégration de plus d'arbres dans leurs champs.
1.7. Structure du travail
L'introduction générale, les matériels et
méthodes utilisés afin d'atteindre les objectifs tracés,
les résultats issus des analyses des données
récoltées sur terrain ainsi que la discussion constituent les
cinq chapitres que comporte ce travail.
12
CHAPITRE II : MATERIELS ET METHODES
Une recherche scientifique doit être obligatoirement
fondée sur une méthodologie rigoureuse et susceptible
d'être reconduite dans les mêmes conditions (Grawitz, 2001
cité par Biloso, 2008).
2.1. Milieu d'étude
2.1.1. Le plateau des Batéké
Le plateau des Batéké est situé en
périphérie de Kinshasa à 700 m d'altitude entre 16° -
16° 30' S et entre 4° - 4° 36' E. C'est une zone
intermédiaire entre le domaine forestier guinéen et
guinéo-zambienne. Son climat est tropical humide du type Aw4 de
Köppen avec une grande saison sèche allant de mi-mai à
mi-septembre, une grande saison des pluies allant de mi-septembre jusque
décembre, une petite saison sèche en janvier et février et
une petite saison des pluies de mars à mi-mai. Dans cette zone, la
pluviométrie moyenne est de 1.500 mm/an tombant en 100 jours et la
température moyenne est de 24° - 26°C/mois. Pendant la saison
sèche, la température journalière minimale peut descendre
jusqu'à moins de 12°C (Novacel, 2006 ; Biloso, 2009 ;
Bisiaux, 2009 ; Nsielolo et al., 2015).
Les sols de la région sont profonds, meubles,
perméables, sans pierre, poreux avec une proportion intéressante
d'éléments fins, facilement mécanisable et faibles en
phosphore. Ils sont très favorables à la production
forestière (Novacel, 2006 ; Bisiaux, 2009).
La végétation du Plateau des
Batéké est caractérisée par des forêts
galeries, des plantations d'Acacia auriculiformis et d'Eucalyptus
urophylla (L'Hér, 1789), ainsi que des savanes herbeuses et
arbustives (Nsielolo et al., 2015).
Cette zone héberge 6.000 habitants avec une
densité moyenne de 7 habitants au km2 et nombreux groupes
ethniques qu'on peut citer le Téké, le Yansi, le Mbala, le Yaka,
le Suku, le luba, le Boma, le Nzikou, le Kukuya, et autres. L'agriculture, la
carbonisation, la fabrication des cossettes de manioc et des chikwangues,
l'exploitation des produits forestiers non ligneux (PFNL) et le commerce sont
respectivement les principaux moyens de survie de la population dans la zone
(Biloso, 2009 ; Nsielolo et al., 2015).
2.1.2. Station Ibi-village
La station Ibi-village se trouve dans la commune urbano-rurale
de Maluku à 140 Km à l'Est du centre-ville de Kinshasa.
Située entre 4° 15' et 4° 25' de latitude Sud, et 16° 4'
et 16° 12'
13
de longitude Est, ce site est étalée sur plus de
20.000 ha délimitée au sud par la route nationale n°1,
à l'ouest par la rivière Dualé et à l'Est par la
rivière Lufimi (Nsieloloet al., 2015).
Figure 2 : Localisation de la station d'Ibi-village (Kachaka,
2009)
La population d'Ibi-village est composée des
travailleurs du GI Agro, des fermiers partenaires, des ouvriers agroforestiers
habitant avec leur famille et les populations provenant de ses villages
hameaux.
Outre la production de manioc et ses dérivées
(cossette de manioc et chikwangue), activité principale de la zone, la
population d'Ibi-village et de ses villages hameaux font de la carbonisation
leur activité secondaire. L'apiculture est une activité
émergente dans la région depuis 2013 (Novacel, 2006 ;
Maya zine, 2012).
D'après Lubini (1997), on trouve la savane
guinéo-congolaise au centre-sud et dans le sud-ouest de la RDC. Dans
l'extrême nord-est (région de Nioka au nord de Bunia), il existe
une formation herbeuse soudanienne. Les formations herbeuses
zambéziennes sont situées au sud-est. Les zones savanicoles
s'étalent entre 4° et 12° S et entre 12° et 31° E.
Les savanes du plateau des Batéké où se déroule la
présente étude se situent à la limite sud-ouest du centre
régional d'endémisme guinéo-congolais
précisément au sud-ouest de la cuvette centrale congolaise.
14
2.1.3. Zone couverte par le sondage
Le sondage a été organisé à
Ibi-village et ses dix villages hameaux regroupés sur deux axes : Kanisa
et Dualé. Le premier axe est composé des Kanisa, Sarajevo, Lemba,
Limeté et Mosali moko ; tandis que le second comprend Dualé
Bolingo, Dualé Mitterrand, Dualé Mukoko, Dualé Nico et
Mbempu.
Figure 3 : Localisation des villages touchés par le
sondage
2.2. Méthodes
Outre la revue de la littérature qui demeure une base
pour la récolte des données secondaires des recherches dans tous
les domaines, un sondage par questionnaire et un focus group ont
été réalisé pour récolter les informations
primaires auprès des producteurs.
2.2.1. Choix de l'échantillon
L'échantillonnage de cette étude a
été constitué de 162 agriculteurs parmi ceux soutenus par
les GI Agro pour la mise en place d'un SAF dont 11 ont participé, en
raison d'un agriculteur par village, au focus group organisé afin
d'identifier les facteurs susceptibles d'influencer le développement des
SAF dans la zone.
15
Tableau 1 : Répartition des fréquences des
enquêtés par village
Village
|
Total
|
|
Fréquence
|
%
|
Dualé Bolingo
|
23,00
|
14,20
|
Dualé Mitterrand
|
8,00
|
4,94
|
Dualé Mukoko
|
6,00
|
3,70
|
Dualé Nico
|
16,00
|
9,88
|
Ibi-village
|
40,00
|
24,69
|
Kanisa
|
16,00
|
9,88
|
Lemba
|
12,00
|
7,41
|
Limeté
|
8,00
|
4,94
|
Mbempu
|
15,00
|
9,26
|
Mosali moko
|
12,00
|
7,41
|
Sarajevo
|
6,00
|
3,70
|
Total
|
162,00
|
100,00
|
2.2.2. Période et durée d'enquête
Le travail de collecte des données primaires a eu lieu
pendant la période allant du 01 au 29 juin 2016. Il ressort du tableau
12 en annexe que la durée moyenne des enquêtes était de
47,62 #177; 6,71 minutes. Quant au focus groupe organisé, la
durée totale était de 01 h 20 minutes.
2.2.3. Types et sources de données
Deux types de données ont été
récoltés au cours de cette étude. Les données
qualitatives liées à la perception ainsi qu'aux
caractéristiques des SA mis en place à Ibi-village et ses
hameaux, ainsi que les données quantitatives liées à
l'étude de la rentabilité financière de ces
systèmes.
De son coté, deux sources ont été
utilisées pendant la récolte de données constituant ce
travail à savoir la source secondaire ainsi que la source primaire. La
première a permis de collecter les informations de base sur la
thématique abordée dans des ouvrages, bibliothèques et sur
l'internet. La deuxième est venue compléter les informations
grâce aux enquêtes et au focus groupe faites auprès des
agriculteurs du milieu ainsi que des personnes ressources du GI Agro.
2.2.4. Calculs de la rentabilité
financière
Dans le cadre de cette étude, les rentabilités
financières des SA sont calculées grâce aux
éléments moyens des coûts et des recettes d'un hectare
pendant 7 ans. Cette durée est prise en considération parce que
dans un SAF, le manioc est récolté à la deuxième
année, tandis que les arbres sont exploités à la
septième année. Cependant, dans un SAT, après la
récolte de
16
manioc à la deuxième année, le champ est
laissé en jachère pendant au moins une période de 4
à 5 ans avant d'y revenir.
2.2.4.1. Estimation des flux sortants ou coûts de
revient (FS)
Les FS du système sont l'agrégation des
différentes dépenses depuis l'installation du champ
jusqu'à la fin de l'exploitation ou d'une rotation agricole. Ils sont
trouvés par la relation suivante :
FS = CI + CP + CD
Le coût d'installation (CI) comprend le frais suivants :
location terrain, achat plants pour le SAF, délimitation, dessouchement,
débardage, labour, hersage, achat et transport des semences ou des
boutures, morcellement des boutures, bouturage ou semis et transplantation. A
son tour, le coût d'exploitation (CP) comprend les frais suivants :
sarclage, récolte et coupe-feu dans un SAF. Le coût de
distribution (CD) ne comprend que le coût lié au transport de la
marchandise jusqu'au marché car la plupart des agriculteurs ne
récoltent pas l'entièreté des produits de leur champ au
même moment. Cependant, ils récoltent très souvent par
commandes ou au cas où le besoin s'annonce. Cette situation les permet
d'échapper au contrôle fiscal, au frais de dépôt et
aux autres frais connexes liés à la vente de leurs produits.
Comme recommandé par plusieurs auteurs, les
dépenses liées à l'achat des outils tels que la houe, la
machette, le râteau, la lime, la bêche,
etc. ne sont pas prises en compte dans le
calcul de coût par la seule raison que ces outils ne sont pas seulement
utilisés pour l'agriculture, mais alors dans plusieurs activités
(Yamada & Gholz, 2002, cité par Edna 2007).
2.2.4.2. Estimation des flux entrants ou recettes
totales (FE)
A son tour, les FE représentent le produit de la
quantité produite (Q) et le prix de vente unitaire (PVU). Elle est
trouvée par la relation :
FE=Q*PVU
2.2.4.3. Estimation des flux nets ou
bénéfices (FN)
Les FN représentent la différence entre les FE
et les FS. Ils sont déterminés par la formule suivante :
FN = FE - FS
2.2.4.4. Critères d'évaluation de la
rentabilité des SA
Pendant que l'agriculture traditionnelle (AT) a depuis
longtemps prouvé sa viabilité économique, la mise en place
d'un nouveau SA comme l'agroforesterie doit aussi
17
obligatoirement prouver la sienne (Nair 1993 ; Midy, 2001).
C'est ainsi que l'analyse de la rentabilité devient de plus en plus un
outil incontournable et susceptible de démontrer la faisabilité
et la valeur d'un SAF.
Dans le cadre de ce travail, les étapes 1 et 3 de
l'analyse financière d'Herbel et al. (2003) ont
été utilisées pour estimer les coûts et les
bénéfices des SA parmi les cinq qu'ils ont énoncé
à savoir : l'estimation des coûts d'investissement et
d'exploitation, le plan de financement, l'estimation des
bénéfices quantifiables, l'estimation des effets financiers sur
les bénéfices et l'estimation des effets financiers sur les
intermédiaires financiers. Les estimations sont faites sur base des
méthodes actualisées car l'investissement dans les SA est
toujours à moyen et/ou à long terme. D'où l'important de
prendre en compte la valeur temporaire de l'argent.
Parmi les éléments pris en compte dans ces
méthodes actualisées, la VAN et le TRI ont été
utilisé pour évaluer et comparer les SA mis en place à
Ibi-village et ses hameaux (Olschewski et al., 2006 ; Godsey, 2000)
cité par Edna (2007).
La parité du franc congolais par rapport au dollar
américain durant la période est de 950 FC le dollar.
2.2.4.4.1. Valeur actuelle nette (VAN)
Elle indique la différence entre la valeur actuelle des
recettes et des dépenses pour un taux d'actualisation donné. Elle
est trouvée par la relation suivante :
n
VAN = ? FE?? - FS?? /(1 + j)??
??=0
Avec : FE?? = Flux entrants au temps t ; FS?? =
Flux sortants au temps t ; j = Taux
d'actualisation et ?? = Temps.
Le taux de 10 % a été utilisé pour
faciliter la comparaison. Un projet est accepté ou rapporte un gain par
rapport aux dépenses engagées lorsque sa VAN est
supérieure à zéro. Dans le cas contraire, il peut
être rejeté. Le projet avec la VAN les plus élevée
est préféré (Sullivan et al., 1992).
2.2.4.4.2. Taux de rendement interne (TRI)
Le taux de rendement interne est le taux qui annule la VAN.
C'est-à-dire le taux qui rend le bénéfice escompté
égal au coût escompté. Cet indicateur est souvent
comparé au taux
18
bancaire. Un projet est retenu lorsque son TRI
prévisible est supérieur au taux bancaire. Il est trouvé
par la fonction suivante :
n
1FEt- FSt/(1 + TRI)t = 0 t=0
Le TRI a été utilisé comme critère
d'évaluation car les relations coût et bénéfice d'un
SAF changent dans le temps (Nair, 1993). Cet indicateur permet de montrer aux
investisseurs le taux d'intérêt bancaire au-dessus de quel ils ne
peuvent pas accepter de s'endetter pour financer leurs activités
(Sullivan et al., 1992).
Entre plusieurs projets, le choix se porte sur celui qui a
soit la VAN la plus élevée, soit le ratio
bénéfices-coûts le plus élevé, soit encore
celui qui a le TRI le plus fort (Sullivan et al., 1992).
2.2.5. Déterminant du développement des
SAF
L'identification des facteurs qui déterminent le
développement des SAF ne suffit pas pour appréhender le
degré de leur importance sur la variable. Pour vérifier la
significativité d'impact des facteurs qui bloquent le
développement des SAF à Ibi-village et ses hameaux, un
modèle dichotomique admettant la variable qualitative comme
endogène a été conçu.
Ce modèle se présente comme suit :
Y = f3iXi + e
Empiriquement, il prend la forme suivante :
Y= f30 + f3iXi+ e
Dans ces équations, Y est une variable dichotomique
prenant les valeurs 1 et 0 désignant respectivement l'agriculteur
continue avec l'agroforesterie et l'agriculteur l'abandonne. A son tour, Xi
est le vecteur des variables exogènes affectant le
développement de ce système. f30, f3i et e sont
respectivement la constante, le vecteur des paramètres et le terme
d'erreur.
Devant une telle équation, trois modèles sont
recommandés à savoir : probabiliste (Probit), logistique (Logit)
et Tobit. Le modèle Probit a est utilisé car il suit la loi
normale centrée réduite et permet d'obtenir des estimateurs
asymptotiquement optimaux, non biaisés de variance minimale et simple
(Shakya & Flinn, 1985 ; Simard, 1989 ; Duguet, 2008).
Le tableau 2 ci-dessous présente la synthèse des
variables identifiées pendant le focus groupe comme déterminants
du développement des SAF à Ibi-village et ses hameaux à
partir desquelles le modèle a été fondé.
19
Tableau 2 : Synthèse des variables du modèle
|
|
|
Variables
|
Définition
|
Mesure
|
Signe attendu
|
Note
|
Devsaf
Tailmen Sitmat Duvevi Origine Genre Instr Age Coût
Revman
Soutmft
Presdeb Conrent Prefarb Moter
Consaf
Dispsem Durtrav
|
Variable endogène
Développement des Continuation = 1
SAF Abandon = 0
Variables exogènes
= à la moyenne = 1
Taille de ménage
< à la moyenne = 0
Avec conjoint = 1
Situation matrimoniale
Sans conjoint = 0
Durée vécue au village = à la moyenne = 1
< à la moyenne = 0
Autochtone = 1
Origine
Allochtone = 0
Masculin = 1
Genre
Féminin = 0
Instruit = 1
Instruction
Non instruit = 0
= à la moyenne = 1
Age
< à la moyenne = 0
Jugement de coût Autres = 1
d'exploitation Elevé = 0
Jugement de revenu de Diminution = 1
manioc Augmentation = 0
Soutien matériels, Présent = 1
financiers et
Absent = 0
techniques
Présence des Oui = 1
débouchés des arbres Non = 0
Connaissance de la Oui = 1
rentabilité des SAF Non = 0
Préférence des arbres Oui = 1
Non = 0
Mode d'obtention de Héritage = 1
terre Autres = 0
Connaissance de Oui = 1
l'approche
Non = 0
agroforestière
Disponibilité des Oui = 1
semences des arbres Non = 0
Augmentation = 1
Durée des travaux
Diminution = 0
|
+
-
+
-
+
-
+
-
+
- + - + -
+
- + - + - +
-
+ - + -
+
-
+
-
+
-
+
-
+
-
|
6/11 4/11 5/11 9/11 10/11 11/11 11/11 11/11 11/11
8/11
6/11 10/11 7/11 6/11
11/11
11/11
9/11
|
De ce qui précède, le modèle empirique du
développement des SAF à Ibi-village et ses hameaux s'écrit
:
20
Y = /30 + /31Tailmen + /32Sitmat + /32Duvevi + /33Origine +
/34Genre + /35Instr + /36Age + /37Coût + /38Revman + /39Soutmft +
/310Presdeb + /311Conrent + /312Pref arb + /313Moter + /314Consaf + /315Dispsem
+ /316Durtrav
2.2.6. Quelques statistiques utilisées
2.2.6.1. Coefficient de variation (CV)
Le CV est utilisé pour évaluer la
variabilité des distributions. Sa valeur supérieure à 0,15
signifie que la distribution est hétérogène et dans ce
cas, la valeur moyenne est utilisée comme indice de tendance centrale
car elle est robuste et ne subit pas l'influence des valeurs extrêmes
(Jayaraman, 1999). Ce coefficient est calculé par la relation suivante
:
CV = a/X
Avec : a qui représente l'écart-type et
X moyenne.
2.2.6.2. Test de t comparaison de deux moyennes :
échantillons appariées Les hypothèses
utilisées dans le cadre de ce test sont les suivantes :
H0: Les moyennes de ces deux
échantillons sont égales
H1: Les moyennes de ces deux échantillons sont
différentes
La relation utilisée est :
t = (d - ud) /(sd /fin)
Avec d la moyenne de d la moyenne de la
différence des échantillons ; ud la moyenne
théorique ; sd l'écart-type de la différence ; n
la taille de l'échantillon.
L'hypothèse nulle est rejetée si et seulement si le
t calculé est supérieur au t tabulaire.
2.2.6.3. Test de Khi-deux (X2)
Ce test a permis d'étudier l'indépendance des
variables de l'étude. Deux hypothèses suivantes ont
été utilisées :
H0: La variable colonne est
indépendante de la variable ligne
H1: La variable colonne n'est pas indépendante
de la variable ligne Cette statistique est trouvée par la formule
suivante :
21
2
?? = ?? (?????? - ??????) /??????
?? ??
Avec ?????? la fréquence observée de la
catégorie associée à la ligne i et la colonne j ; ??????
fréquence attendue basée sur l'hypothèse de
l'indépendance de la catégorie associée à la ligne
i et la colonne j.
L'hypothèse nulle est rejetée si et seulement si le
??2 calculé est supérieur au t tabulaire.
Le seuil utilisé tout au long de ce travail est de 0,05. A
chaque fois que la probabilité associée à ce test
(p-valeur) est inférieur à ce seuil, l'hypothèse nulle est
rejetée. Dans le cas contraire, elle est acceptée.
22
CHAPITRE III : RESULTATS
3.1. Caractéristiques des SA mis en place
à Ibi-village et ses hameaux
3.1.1. Profils des agriculteurs
échantillonnées
Les principales tendances inhérentes aux profils des
agriculteurs échantillonnés sont présentées dans le
tableau 3 ci-dessous. La lecture de ce dernier révèle que 56,79 %
des agriculteurs échantillonnés sont autochtones, contre 43,21 %
des allochtones. Ces derniers sont représentés dans tous les
villages enquêtés sauf à Dualé Mukoko, le plus petit
village familial de la zone. Ibi-village regorge dans son sein 48,57 % des
allochtones du fait que le GI Agro, ONG locale de ce village, emploi plusieurs
personnes et surtout les jeunes ingénieurs qui sortent fraîchement
des universités et instituts supérieurs.
Il ressort de ce même tableau que 89,51 % des
agriculteurs enquêtés sont du genre masculin, tandis que 10,49 %
sont du genre féminin. Cette dernière couche est
représentée à Dualé Bolingo, Mbempu et Ibi-village
respectivement à l'ordre de 41,18 %, 23,53 % et 35,29 %. Contrairement
à Ibi-village où les femmes identifiées sont des jeunes
entrepreneuses vivant majoritairement sans conjoint, celles identifiées
dans les deux autres villages ont représenté les ménages
à l'absence de leurs conjoints.
Les agriculteurs interrogés ont l'âge compris
entre 21 ans et 67 ans, avec une moyenne de 40,00 #177; 8,94 ans (voir tableau
12 en annexe). Les jeunes, c'est-à-dire ceux qui ont moins de 40,00 ans,
représentent 48,15 % de l'ensemble de l'échantillon, tandis que
les vieux, ceux d'au moins 40,00 ans, représentent 51,85 %.
Contrairement à Dualé Mukoko où aucun jeune n'a
été enregistré, Ibi-village, Kanisa, Lemba, Mbempu et
Mosali Moko sont des endroits où les jeunes ont été
majoritairement enregistrés que les vieux.
Le nombre d'années vécu au village par les
enquêtés varie entre 2 ans et 50 ans. La durée moyenne est
estimée à 12,50 #177; 12,36 ans. Il y a ici égalité
entre le nombre des agriculteurs ayant vécu plus que cette durée
et celui des agriculteurs qui ont vécu moins de 12,50 ans. Ibi-village
est plus convoité et dominé par les nouveaux venus grâce
aux emplois et aux partenariats qu'offre le GI Agro dans ce village. La
dominance de cette couche, les nouveaux venus, à Mbempu est
expliquée par la disponibilité des agriculteurs au moment des
enquêtes.
Il ressort des analyses que 72,22 % des agriculteurs
échantillonnés sont sans instruction, c'est-à-dire qu'ils
n'ont pas terminé l'étude primaire ou encore sont des
analphabètes, contre 27,78 % qui ont terminé au moins le cycle
primaire. Dualé Mitterrand et Mosali Moko sont les
23
villages où aucun agriculteur instruit n'a
été enregistré. Ibi-village seul regorge dans son sein
71,11 % des enquêtés instruits parmi lesquels tous ceux qui ont un
niveau supérieur ou universitaire sont identifiés et 35,00 % de
ceux qui ont franchi l'école primaire (voir figure 12 en annexe).
Les agriculteurs vivant avec au moins un conjoint
représentent 87,04 % de l'ensemble des enquêtés, alors que
ceux vivant sans conjoint représentent 12,96 %. Cette dernière
couche se trouve représentée à 95,24 % à
Ibi-village et la différence, soit 4,76 % de ce groupe, habite à
Mbempu.
La taille des ménages échantillonnés est
comprise entre 1 et 14 membres. La valeur moyenne de cette variable est de 5,00
#177; 2,47 membres. Les ménages de taille supérieure ou
égale à 5 représentent 58,64 % de l'ensemble de
l'échantillon, tandis que ceux de moins de 5 membres représentent
41,36 %. Ibi-village regorge 41,79 % des ménages de cette
dernière catégorie.
24
Tableau 3: Synthèse des profils des agriculteurs
enquêtés
Profil
|
Dualé Bolingo
|
Dualé Mitterrand
|
Dualé Dualé
Mukoko Nico
|
Ibi- village
|
Kanisa Lemba
|
Limeté
|
Mbempu
|
Mosali moko
|
Sarajevo
|
Total
|
%
|
|
Allochtone
|
8
|
4
|
0
|
7
|
34
|
5
|
3
|
2
|
1
|
4
|
2
|
70
|
43,21
|
Origine
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Autochtone
|
15
|
4
|
6
|
9
|
6
|
11
|
9
|
6
|
14
|
8
|
4
|
92
|
56,79
|
|
Total
|
23
|
8
|
6
|
16
|
40
|
16
|
12
|
8
|
15
|
12
|
6
|
162
|
100,00
|
|
Féminin
|
7
|
0
|
0
|
0
|
6
|
0
|
0
|
0
|
4
|
0
|
0
|
17
|
10,49
|
Genre
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Masculin
|
16
|
8
|
6
|
16
|
34
|
16
|
12
|
8
|
11
|
12
|
6
|
145
|
89,51
|
|
Total
|
23
|
8
|
6
|
16
|
40
|
16
|
12
|
8
|
15
|
12
|
6
|
162
|
100,00
|
|
< 40,00 ans
|
9
|
2
|
0
|
4
|
26
|
9
|
7
|
1
|
10
|
7
|
3
|
78
|
48,15
|
Age
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
= 40,00 ans
|
14
|
6
|
6
|
12
|
14
|
7
|
5
|
7
|
5
|
5
|
3
|
84
|
51,85
|
|
Total
|
23
|
8
|
6
|
16
|
40
|
16
|
12
|
8
|
15
|
12
|
6
|
162
|
100,00
|
Ancienneté
|
< 12,50 ans
|
9
|
3
|
0
|
3
|
39
|
7
|
6
|
2
|
9
|
2
|
1
|
81
|
50,00
|
au village
|
= 12,50 ans
|
14
|
5
|
6
|
13
|
1
|
9
|
6
|
6
|
6
|
10
|
5
|
81
|
50,00
|
|
Total
|
23
|
8
|
6
|
16
|
40
|
16
|
12
|
8
|
15
|
12
|
6
|
162
|
100,00
|
|
Non instruits
|
21
|
8
|
4
|
15
|
8
|
15
|
10
|
6
|
13
|
12
|
5
|
117
|
72,22
|
Instruction
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Instruits
|
2
|
0
|
2
|
1
|
32
|
1
|
2
|
2
|
2
|
0
|
1
|
45
|
27,78
|
|
Total
|
23
|
8
|
6
|
16
|
40
|
16
|
12
|
8
|
15
|
12
|
6
|
162
|
100,00
|
Situation
|
Sans conjoint
|
0
|
0
|
0
|
0
|
20
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0
|
0
|
21
|
12,96
|
matrimoniale
|
Avec conjoint
|
23
|
8
|
6
|
16
|
20
|
16
|
12
|
8
|
14
|
12
|
6
|
141
|
87,04
|
|
Total
|
23
|
8
|
6
|
16
|
40
|
16
|
12
|
8
|
15
|
12
|
6
|
162
|
100,00
|
Taille de
|
< 5 membres
|
4
|
3
|
1
|
6
|
28
|
7
|
4
|
1
|
6
|
5
|
2
|
67
|
41,36
|
ménage
|
= 5 membres
|
19
|
5
|
5
|
10
|
12
|
9
|
8
|
7
|
9
|
7
|
4
|
95
|
58,64
|
|
Total
|
23
|
8
|
6
|
16
|
40
|
16
|
12
|
8
|
15
|
12
|
6
|
162
|
100,00
|
La lecture de la figure 4 dévoile que l'agriculture
demeure dans cette zone une activité dominante et représente
42,71 % des activités de l'ensemble des villages. La deuxième
position est occupée par l'élevage avec 17,71 %, dont
l'apiculture, l'activité émergente de la région,
représente 80,88 %. La troisième position est occupée par
la carbonisation avec une représentation de 15,36 %. La fabrication des
Chikwangues et l'emploi salarié non publique viennent à la
dernière position avec respectivement vient à la quatrième
position avec 13,02 % et 11,20 %.
Figure 4 : Activités des ménages
La lecture de la figure 5 révèle que 30,83 % de
revenu des ménages sont utilisés pour la consommation. De son
côté, le réinvestissement prend 15,99 %, alors que la
scolarisation et la santé consomment chacune 26,59 %.
25
Figure 5: Utilisation de revenu
26
La lecture du tableau 4 révèle les
différentes interactions entre les variables caractéristiques des
ménages agricoles échantillonnés obtenues après le
test de la dépendance de Khi-deux. Il ressort de ce dernier que le
nombre d'année vécu au village dépend des origines des
agriculteurs, de leur âge, de leur situation matrimoniale, de leur taille
de ménage et de leur instruction. En effet, les vieux autochtones non
instruits, chefs des ménages vivant avec au moins un conjoint et plus de
4 membres, constituent le groupe des anciens habitants de la zone.
Outre la dépendance à l'ancienneté au
village, l'instruction des agriculteurs est liée à l'âge de
ces derniers, à la taille de leur ménage, à leur situation
matrimoniale, ainsi qu'à leurs origines. Les vieux autochtones
mariés ayant plus de 4 personnes dans leur ménage sont les non
instruits identifiés au cours de cette étude.
Tableau 4 : Dépendance des variables
Variable 1
|
Variable 2
|
Khi-deux
|
Degré de liberté
|
P-valeur
|
Ancienneté au village
|
Origine des agriculteurs
|
21,16
|
1
|
4,24E-06
|
Ancienneté au village
|
Age des agriculteurs
|
23,76
|
1
|
1,09E-06
|
Ancienneté au village
|
Genre des agriculteurs
|
1,05
|
1
|
0,31
|
Ancienneté au village
|
Situation matrimoniale
|
21,88
|
1
|
2,90E-06
|
Ancienneté au village
|
Taille des ménages
|
22,91
|
1
|
1,70E-06
|
Ancienneté au village
|
Instruction
|
24,13
|
1
|
9,04E-07
|
Instruction
|
Age des agriculteurs
|
5,75
|
1
|
2,00E-02
|
Instruction
|
Taille des ménages
|
21,08
|
1
|
4,42E-06
|
Instruction
|
Situation matrimoniale
|
50,94
|
1
|
9,54E-10
|
Instruction
|
Origine des agriculteurs
|
15,33
|
1
|
9,05E-05
|
Instruction
|
Genre des agriculteurs
|
0,20
|
1
|
6,60E-01
|
Situation matrimoniale
|
Taille des ménages
|
31,49
|
1
|
2,01E-08
|
Situation matrimoniale
|
Origine des agriculteurs
|
29,11
|
1
|
6,85E-08
|
Situation matrimoniale
|
Genre des agriculteurs
|
3,07
|
1
|
7,97E-02
|
Situation matrimoniale
|
Age des agriculteurs
|
19,32
|
1
|
1,11E-05
|
Utilisation de revenu
|
Situation matrimoniale
|
40,38
|
3
|
8,84E-09
|
Utilisation de revenu
|
Taille des ménages
|
24,62
|
3
|
1,85E-05
|
Utilisation de revenu
|
Instruction
|
27,20
|
3
|
5,36E-06
|
Utilisation de revenu
|
Age des agriculteurs
|
50,92
|
3
|
1,23E-07
|
Utilisation de revenu
|
Ancienneté au village
|
34,99
|
3
|
1,23E-07
|
Utilisation de revenu
|
Genre des agriculteurs
|
6,96
|
3
|
7,32E-02
|
Utilisation de revenu
|
Origine des agriculteurs
|
10,98
|
3
|
1,18E-02
|
En plus de la dépendance avec la durée
vécue au village ainsi qu'à l'instruction des agriculteurs, la
situation matrimoniale est parfaitement liée à la taille de
ménage, à l'origine
27
des agriculteurs, ainsi qu'à l'âge de ces
derniers. Ceux qui vivent avec au moins un conjoint sont majoritairement les
vieux autochtones ayant une taille de ménage d'au moins 5 membres.
L'utilisation de revenu dans la zone d'étude
dépend significativement de la taille de ménage, de la situation
matrimoniale des agriculteurs, de l'instruction de ces derniers, de leur
âge, de leur origine et de leur ancienneté au village. Les jeunes
instruits célibataire vivant avec moins de 5 personnes dans le
ménage ayant vécu moins de 12,50 ans dans le milieu
réinvestissent la plupart de leur revenu, tandis que les vieux
autochtones mariés non instruits ayant vécu plus de 12,50 ans
dans la zone avec une taille de ménage de plus de 5 membres utilisent la
grande part de leur revenu dans la consommation familiale et la scolarisation
des enfants. Le genre des agriculteurs est une variable indépendante des
autres variables précitées.
3.1.2. SA mis en place à Ibi-village et ses
hameaux
L'association Acacia-manioc dans le temps et dans
l'espace sont les deux types des SAF enregistrés dans la zone avec
respectivement une représentativité de 98,15 % et de 1,85 %. Pour
le premier système, le manioc est récolté au courant de la
deuxième année, tandis que les arbres sont laissés sur
pied pour être exploités à la septième année.
Cependant, dans le second système, on procède, après la
récolte de manioc, à l'élagage des arbres qui sera suivi,
cette activité, par le bouturage et ainsi de suite.
Outre, les SAF identifiés, la monoculture de manioc est
le troisième SA enregistré dans la zone d'étude. Ce
dernier, SAT, est appliqué par l'ensemble des agriculteurs
échantillonnés.
L'écartement des arbres dans le premier système,
Acacia-manioc dans le temps, est de 3 m x 3 m, tandis que celui du
système Acacia-manioc dans l'espace est de 8 m x 1 m. Dans les
trois systèmes, l'écartement des boutures de manioc est de 1 m x
1 m.
Les agriculteurs des villages hameaux, soit 75,31 % de
l'échantillon, ont mis en place en moyenne 0,50 #177; 00 ha sous SAF
contre 0,50 #177; 0,62 ha sous SAT. En somme, ce groupe possède 46,21 %
des surfaces agroforestières et 64,35 % des surfaces sous SAT
enregistrées. Les 24,69 % des agriculteurs échantillonnés
habitant à Ibi-village ont mis en moyenne 2,25 #177; 0,75 ha sous SAF et
1,00 #177; 0,68 ha sous SAT. Ils possèdent au total 53,79 % contre 35,65
% des SAT (tableau 5 et tableau 12 en annexe). Il est à noter que les
superficies agroforestières supérieures à 0,50 ha
n'existent pas dans les hameaux.
28
Tableau 5 : Superficie agroforestière de la zone
d'étude
|
Village
|
|
|
|
Superficie
|
|
|
|
0,50 ha
|
1,00 ha 1,50 ha 2,00 ha 2,50 ha 3,00 ha
|
Total
|
SAF
|
Hameaux Ibi-village
|
122,00
0,00
|
0,00
19,00
|
0,00
0,00
|
0,00
1,00
|
0,00
20,00
|
0,00
0,00
|
122
40
|
Total
|
122,00
|
19,00
|
0,00
|
1,00
|
20,00
|
0,00
|
162
|
SAT
|
Hameaux Ibi-village
|
64,00
0,00
|
42,00
24,00
|
2,00
0,00
|
7,00
5,00
|
2,00
11,00
|
5,00
0,00
|
122,00
40,00
|
Total
|
64,00
|
66,00
|
2,00
|
12,00
|
13,00
|
5,00
|
162,00
|
Concernant le mode d'obtention des terres, la lecture du
tableau 6 ci-dessous renseigne que 100,00 % des terres que possèdent les
allochtones sont obtenues par métayage. Ce mode d'obtention est
observé à 78,31 % à Ibi-village. De son côté,
les autochtones ont mis leurs cultures sur 37,12 % des terres dont 29,55 %
obtenues par héritage et 7,58 % par usufruit. Ce dernier est le mode qui
a permis à certains ménages provenant d'autres villages et
appartenant dans un comité de développement villageoise (CDV) de
la place d'obtenir 0,50 ha des terres pour la mise en place du SAF. Aucun
conflit foncier n'a été identifié durant la période
de notre enquête dans le milieu.
Tableau 6 : Mode d'obtention des terres
Village
|
|
Autochtone
|
|
Allochtone
|
Total
|
|
Héritage
|
Usufruit
|
Métayage
|
Fréquence
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Dualé Bolingo
|
13,00
|
8,02
|
2,00
|
1,23
|
8,00
|
4,94
|
23,00
|
14,20
|
Dualé Mitterrand
|
4,00
|
2,47
|
0,00
|
0,00
|
4,00
|
2,47
|
8,00
|
4,94
|
Dualé Mukoko
|
6,00
|
3,70
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
0,00
|
6,00
|
3,70
|
Dualé Nico
|
8,00
|
4,94
|
1,00
|
0,62
|
7,00
|
4,32
|
16,00
|
9,88
|
Ibi-village
|
0,00
|
0,00
|
6,00
|
3,70
|
34,00
|
20,99
|
40,00
|
24,69
|
Kanisa
|
11,00
|
6,79
|
0,00
|
0,00
|
5,00
|
3,09
|
16,00
|
9,88
|
Lemba
|
8,00
|
4,94
|
1,00
|
0,62
|
3,00
|
1,85
|
12,00
|
7,41
|
Limeté
|
5,00
|
3,09
|
1,00
|
0,62
|
2,00
|
1,23
|
8,00
|
4,94
|
Mbempu
|
14,00
|
8,64
|
0,00
|
0,00
|
1,00
|
0,62
|
15,00
|
9,26
|
Mosali moko
|
6,00
|
3,70
|
2,00
|
1,23
|
4,00
|
2,47
|
12,00
|
7,41
|
Sarajevo
|
3,00
|
1,85
|
1,00
|
0,62
|
2,00
|
1,23
|
6,00
|
3,70
|
Total
|
78,00
|
48,15
|
14,00
|
8,64
|
70,00
|
43,21
|
162,00
|
100,00
|
Bien que l'Acacia soit actuellement l'unique arbre
utilisé dans le système agroforestier à Ibi-village et ses
hameaux, les fruitiers sont très appréciés par les
agriculteurs (79,75 %), tandis que les non fruitiers représentent 20,25
% de leur choix (tableau 7).
29
Tableau 7 : Préférence des arbres
Types d'arbre Fréquence %
Fruitiers 378 79,75
Non fruitiers 96 20,25
Total 474 100,00
Le safoutier (Dacryodes edulis (G.Don) H.J.Lam, 1932)
est l'espèce d'arbre la plus convoitée par la population de la
zone suivie d'orangier (Citrus sinensis (L.) Osbeck, 1765) et de l'Acacia
(voir tableau 13 en annexe).
3.2. Comparaison de la rentabilité
financière des SA de la zone
3.2.1. Estimation de la rentabilité
financière
Dans le cadre de ce travail, comme indique la partie
méthodologique, le coût d'installation d'un champ traditionnel
comprend les coûts suivants : loyer de la terre, délimitation,
dessouchement, débardage, labour, hersage, achat des boutures, transport
des boutures, morcellement des boutures, bouturage. L'ajout des coûts
d'achat et de transport des plants, ainsi que le coût de la
transplantation intervient seulement dans les SAF.
En moyenne, le loyer d'un ha de terre dans la zone
d'étude coûte 211,24 #177; 26,01 $ US. La délimitation, le
dessouchement et le débardage de champ à Ibi-village et ses
hameaux sont trois activités faites simultanément et cela peut se
faire par une même équipe. Ces travaux coutent en moyenne 150,00
#177; 0,00 $ US l'hectare. Dans la zone, les agriculteurs déclarent
qu'il est très difficile de faire un grand champ à l'absence des
tracteurs. Le coût moyen de labour et hersage est de 190,12 #177; 17,30 $
US. Les couts d'achat, de transport et de morcellement des boutures de manioc
pour un hectare s'élève en moyenne à 78,90 #177; 7,29 $
US. Le coût moyen de bouturage d'un ha est de 31,58 #177; 0,00 $ US. Ce
même coût est appliqué pour la transplantation des arbres
(voir tableau 12 en annexe). Le dispositif de plantation des Acacia
mis en place à Ibi-village et ses hameaux recours aux
écartements de 3 m x 3 m. Avec une densité de 1.111 plants par
ha. Le prix de vente d'un plant est de 0,26 $ US. D'où, le coût
d'achat moyen des plants d'un hectare est de 292,37 $ US. Le transport des
plants d'un ha du lieu d'achat jusqu'au champ est de 20,00 $ US1.
En somme, le coût moyen total de l'installation d'un SAT
à Ibi-village et ses hameaux s'élève à 914,35 $ US,
tandis que celui d'un SAF est de 1.005,79 $ US.
1 Discussion avec Mbuyamba A., Chef de
département commercial de Makasia
30
De son côté, le cout de production d'un SAT est
constitué de toutes les dépenses liées au sarclage ainsi
que celles liées à la récolte de manioc. Le coût de
coupe-feu intervient seulement dans un SAF.
Le coût moyen de sarclage d'un hectare dans la zone
d'étude s'élève à 40,00 #177; 0,00 $ US. La
durée totale des SA mis en place à Ibi-village et ses hameaux
exigent au moins 3 sarclages. Cette activité se fait une fois par
trimestre après le bouturage. D'où, le coût moyen total de
sarclage pour une rotation s'élève à 120,00 $ US. Le
coût moyen de récolte de manioc est de 84,21 #177; 0,00 $ US (voir
tableau 12 en annexe), tandis que le coupe-feu au tour d'un ha coute 20,00 $ US
l'an2.
Le coût moyen total de la production dans un SAT
s'élève à 241,00 $ US, tandis que celui d'un SAF est
évalué à 304,21 $ US.
Le coût de distribution d'une tonne de manioc,
coût qui comprend rien que le frais de transport du champ jusqu'au
marché, s'élève à 21,05 $ US la tonne de manioc.
La production moyenne de manioc à l'hectare dans le SAT
est de 9,47 #177; 1,07 tonne, tandis que celui du SAF est de 8,43 #177; 0,92
tonne (voir tableau 12 en annexe). Les résultats du test t
révèlent qu'il y a une différence significative entre la
production moyenne de manioc d'un SAT avec celle d'un SAF (t : 53,05 ; ddl :
161 ; p-valeur : 1,51e-02).
La tonne de manioc frais est vendue à 126,32 #177; 0,00
$ US dans la zone d'étude. Les arbres à leur tour sont vendus au
prix de 1.000 $ US l'hectare3. Ainsi, les recettes totales qu'un
agriculteur de la zone peut tirer en mettant en place un SAT
s'élèvent à 1.196,25 $ US, tandis que celles qu'il peut
tirer dans un SAF sont évaluées à 2.064,88 $ US dont 1.000
$ US provenant de la vente des arbres.
3.2.2. Compte d'exploitation des SA
3.2.2.1. Compte d'exploitation des SAF
La mise en place d'un hectare associant l'Acacia au
manioc à Ibi-village et ses hameaux coûte 1.509,34 $ US. Sept ans
plus tard, le système permet de réaliser un chiffre d'affaire de
2.064,88 $ US (1.064,88 $ US pour le manioc et 1.000 $ US pour le bois). Le
retour sur cet
2 Idem
3 Ibidem
investissement s'élève à 555,53 $ US,
soit 36,81 % par rapport aux coûts de production (taux d'incidence). A
son tour, le taux de marque est de 26,90 % (voir tableau 14 en annexe).
|
Poly. : Polynomiale ; Log : logarithmique ;
R2 : Coefficient de détermination FS : Flux sortants FE
: Flux entrant
|
31
Figure 6 : Tendance générale des flux d'un hectare
sous un SAF
Il ressort de la figure 6 que les FS restent
décroissants durant la rotation, tandis que les FE demeurent croissants.
La première année de la mise en place de ce système est
caractérisée par une forte dépense qui diminue avec le
temps, tandis que les recettes présentent une tendance croissante.
Figure 7 : Flux net des SAF associant les Acacia au
manioc
Durant la rotation, l'exploitant d'un SAF dans la zone
réalise son premier bénéfice positif à la
deuxième année avec la vente de manioc frais. Cependant, le flux
net cumulé (FNC) demeure négatif et devient positif seulement
à la septième année avec la vente du bois (figure 7). Pour
lui, le break even est atteint à la septième
année.
3.2.2.2. Compte d'exploitation des SAT
Pour une période de sept ans, la mise en place d'un
champ monoculture de manioc, coûtant 1.065,39 $ US, permet de
réaliser un chiffre d'affaire de 1.196,25 $ US. Le retour sur cet
investissement s'élève à 130,86 $ US soit 12,28 % par
rapport aux coûts de production (taux d'incidence). A son tour, le taux
de marque est de 10,94 % (voir tableau 15 en annexe).
|
Linear : linéaire ; Log : logarithmique ;
R2 : Coefficient de détermination FS : Flux sortants FE
: Flux entrant
|
32
Figure 8 : Tendance générale des flux d'un hectare
de manioc sous un SAT
Les deux flux demeurent décroissants durant la
rotation. La première année de la mise en place de ce
système est également caractérisée par une forte
dépense et au fur et en mesure que les années passent, les
dépenses et les recettes diminuent (figure 8). Le break even
est atteint dans ce système à la deuxième année.
Il ressort de la figure 9 que durant la rotation, l'exploitant
d'un SAT dans cette zone réalise son bénéfice positif
à la deuxième année avec la vente de manioc frais. Le
cumule de ses bénéfices demeure positif jusqu'à la
septième année.
Figure 9 : Flux net des SAT
Au taux d'actualisation de 10,00 %, les SAF offrent une VAN de
73,12 $ US, alors que le SAT, pour le même taux d'actualisation, donne
une VAN de 50,14 $ US (tableau 8).
Tableau 8 : Comparaison des flux actualisés au taux de 10
%
|
|
|
|
|
SAT : systèmes agricoles traditionnels
SAF : Systèmes
|
Année
|
SAF
|
SAT
|
FE
|
FS
|
FE
|
FS
|
1
2
|
$ 0,00
$ 880,06
|
$ 922,01
$ 316,99
|
$ 0,00
$ 988,64
|
$ 638,04
$ 300,46
|
agroforestiers
VAN : Valeur nette
|
actuelle
|
3
|
$ 0,00
|
$ 15,03
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
FS : Flux sortants
|
|
4
|
$ 0,00
|
$ 13,66
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
FE : Flux entrant
|
|
5
|
$ 0,00
|
$ 12,42
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
|
|
6
|
$ 0,00
|
$ 11,29
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
|
|
7
|
$ 513,16
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
|
|
Total
|
$ 1.393,22
|
$ 1.320,10
|
$ 988,64
|
$ 938,49
|
|
|
VAN
|
$
|
73,12
|
$
|
50,14
|
|
|
Le taux d'intérêt maximum que les agriculteurs
d'Ibi-village et ses hameaux pourraient supporter s'ils devraient emprunter la
totalité du capital nécessaire au financement de leur
investissement agroforestier est de 13,20 %, tandis que celui acceptable pour
le financement d'un SAT est de 18,64 % (figure 10).
|
SAT : systèmes agricoles traditionnels
SAF : Systèmes agroforestiers
SA : Systèmes agricoles TRI : Taux de rentabilité
interne
|
33
Figure 10 : Comparaison des TRI
3.3. Déterminants du développement des
SAF à Ibi-village et ses hameaux
La lecture du tableau 9 révèle que la
durée vécue au village par les agriculteurs et leurs
instructions, l'augmentation des coûts d'activité agricole, la
diminution du revenu de manioc à court terme, la connaissance de la
rentabilité financière, la disponibilité des semences des
arbres, la connaissance de l'approche agroforestière, l'augmentation de
la durée du travail,
34
ainsi que les soutiens matériels, financiers et
techniques sont des facteurs qui influencent significativement la prise de
décision de développer les SAF à Ibi-village et ses
hameaux.
De ces facteurs, la durée vécue au village,
l'augmentation des coûts d'activité agricole et de la durée
du travail ainsi que la diminution du revenu de manioc à court terme
influencent négativement le développement des SAF dans la zone,
tandis que la connaissance de la rentabilité financière,
l'instruction des agriculteurs, l'existence des soutiens matériels,
financiers et techniques, la disponibilité des semences des arbres, la
connaissance de l'approche agroforestière l'influencent positivement.
Tableau 9 : Résultats de l'estimation du modèle des
facteurs influençant l'abandon des SAF
Variables
|
Coefficient
|
Erreur-type
|
Z-Statistique
|
P-valeur
|
Signe
|
Décision
|
Tailmen
|
0,09
|
0,39
|
0,22
|
0,82
|
+
|
NS
|
Sitmat
|
-1,42
|
0,75
|
-1,89
|
0,06
|
-
|
NS
|
Ancvil
|
-2,11
|
0,61
|
-3,43
|
0,00
|
-
|
S
|
Origine
|
-0,71
|
0,40
|
-1,78
|
0,08
|
-
|
NS
|
Genre
|
0,06
|
0,65
|
0,09
|
0,93
|
+
|
NS
|
Instr
|
1,63
|
0,39
|
4,22
|
0,00
|
+
|
S
|
Age
|
0,63
|
0,43
|
1,46
|
0,15
|
+
|
NS
|
Coût
|
-1,88
|
0,56
|
-2,92
|
0,00
|
-
|
S
|
Revman
|
-2,27
|
0,50
|
-4,55
|
0,00
|
-
|
S
|
Soutmft
|
2,83
|
0,48
|
5,94
|
0,00
|
+
|
S
|
Presdeb
|
0,66
|
0,417
|
1,41
|
0,16
|
+
|
NS
|
Conrent
|
1,88
|
0,77
|
2,44
|
0,01
|
+
|
S
|
Prefarb
|
0,43
|
0,34
|
1,29
|
0,20
|
+
|
NS
|
Moter
|
-8,03
|
498551,30
|
0,00
|
1,00
|
-
|
NS
|
Consaf
|
0,90
|
0,28
|
3,17
|
0,00
|
+
|
S
|
Dispsem
|
1,17
|
0,26
|
4,42
|
0,00
|
+
|
S
|
Durtrav
|
-1,37
|
0,23
|
-5,84
|
0,00
|
-
|
S
|
Légende : NS = Non significative ; S = significative.
35
CHAPITRE IV : DISCUSSION
4.1. Caractères des SAF mis en place à
Ibi-village et ses hameaux
Bien que les autochtones soient majoritaires dans la zone
d'étude (56,79 %), les profils des agriculteurs
échantillonnés laissent entrevoir que les allochtones
représentent 43,21 % de la population enquêtés dont 48,57 %
des jeunes ingénieurs habitant à Ibi-village et travaillant pour
le GI Agro. La présence de ce groupe dans la zone est expliquée
par le chômage qui se visse dans la ville province de Kinshasa. A peine
10,49 % des ménages enquêtés sont gérés et/ou
représentés par les femmes célibataires, veuves et celles
dont les conjoints étaient absents pendant les enquêtes. La taille
et l'ancienneté moyenne des ménages dans la zone sont
respectivement de 5,00 membres et 12,50 ans. Les agriculteurs vivant sans
conjoint représentent 12,96 %. Environ 48,15 % des agriculteurs ont
moins de 40,00 ans. Ceux instruits ne représentent que 27,78 % de
l'échantillon, dont 12,35 % ont franchi le niveau d'étude
primaire et 15,43 % ont un niveau supérieur ou universitaire (tableau
10). L'écart trouvé entre le taux d'instruction avancé par
Biloso (2008), soit 43,20 %, par rapport à celui trouvé dans ce
travail, soit 27,78 %, s'explique par la quasi-inexistence des institutions
scolaires à Ibi-village et ses hameaux. Bien qu'une école
maternelle et primaire soit opérationnelle à Ibi-village
grâce au financement du GI Agro, les villages hameaux n'y accèdent
presque pas suite à la distance.
Tableau 10 : Niveau d'instruction des agriculteurs agricole
Niveau d'instruction Fréquence %
Analphabète 24 14,81
Primaire 93 57,41
Secondaire 20 12,35
Supérieur/Universitaire 25 15,43
Total 162 100,00
L'agriculture demeure dans cette zone l'activité
principale des ménages (42,71 %). La grande partie de revenu que les
ménages tirent de leurs activités est orientée vers la
consommation.
Ces résultats viennent renforcer les constats faits par
Kinkela & Bahandi (2005), Biloso & Lejoly (2006), Biloso (2008),
Marquant (2011) ainsi que Lopaka & Mbuyamba (2014) sur les plateaux des
Batéké en périphérie de Kinshasa. Dans leurs
études, ces auteurs ont trouvé que les allochtones à la
recherche du travail constituent une couche envahissante bien que la zone soit
encore sous la domination des autochtones. La taille moyenne des ménages
est dans ce
36
milieu de 5 individus. La main-d'oeuvre jeune est plus faible
en périphérie de la ville de Kinshasa par rapport à la
main-d'oeuvre vieille. La majorité des agriculteurs vivent avec au moins
un conjoint. Un nombre important de la population enquêtée par
Biloso (2008) dans le plateau des Batéké, soit 56,80 %, ne se
sont limités qu'au niveau primaire. Les populations de la zone survivent
de l'exploitation de leurs milieux naturels et plus souvent l'AT. Le revenu
tiré de la production de manioc est en partie consommé. Il est
à noter que Mushagalusa (2005) a fait les mêmes constats dans la
province du Sud-Kivu en RDC.
De son coté, Aboubacar (2014) dans son étude
socioéconomique des SAF à manguier et à anacardier dans le
terroir de Kotoudéni (Province du Kénédougou, Burkina
Faso) a trouvé que la participation des femmes dans la pratique
agroforestière est faiblement représentée (14,1%) suite
à la marginalisation cette couche dans la tradition africaine.
La faible représentation de l'association
Acacia-manioc dans le temps s'explique par le fait que ce
système est encore en phase d'expérimentation à
Ibi-village et ne se trouve pas dans les hameaux. Le système le plus
dominant est celui qui associe, dans le temps, l'Acacia au manioc
(98,15 %). Ce dernier occupe la place centrale dans les types des SAF
trouvés dans la zone car il fut le premier système à
être promu par la société Novacel à Ibi-village et
ensuite amplifié par le GI Agro dans les hameaux.
Un petit nombre des agriculteurs, non originaires de la zone
d'étude, habitant et travaillant à Ibi-village,
représentant 20,99 % de l'échantillon possède 49,29 % des
surfaces agroforestières enregistrées (tableau 11). Cette
situation s'explique par le partenariat que le GI Agro avait signé avec
les jeunes ingénieurs dans le but de tester à petite
échelle des filières non conventionnelles de développement
et à analyser in situ, en fournissant toutes les conditions pour leur
éclosion. En outre, la contrepartie que retire le GI Agro après
la récolte de manioc par leurs partenaires explique bel et bien cette
situation. Avec ce partenariat, l'ONG donne par métayage des terrains
délimités, labourés et hersés, ainsi que les
semences d'acacia et les sachets polyéthylènes à ses
partenaires et gagne en retour les arbres plantés par ces derniers. Les
autochtones ne possèdent qu'une petite portion des surfaces
agroforestières car le GI Agro les a aidés à labourer et
herser leur propre terre déjà délimitée et les a
dotés des semences d'acacia ainsi que des sachets
polyéthylènes sans attendre une contrepartie quelconque. Quant
à la superficie agricole des peuples Téké dans la zone,
Biloso (2008) avait démontré qu'elle ne dépasse pas un
ha.
37
Tableau 11 : Possession des terres agroforestières (ha)
Village
|
Allochtone
|
Autochtone
|
Total
|
|
Fréquence
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Fréquence
|
%
|
Dualé Bolingo
|
4,00
|
3,03
|
7,50
|
5,68
|
11,50
|
8,71
|
Dualé Mitterrand
|
2,00
|
1,52
|
2,00
|
1,52
|
4,00
|
3,03
|
Dualé Mukoko
|
0,00
|
0,00
|
3,00
|
2,27
|
3,00
|
2,27
|
Dualé Nico
|
3,50
|
2,65
|
4,50
|
3,41
|
8,00
|
6,06
|
Ibi-village
|
65,00
|
49,24
|
6,00
|
4,55
|
71,00
|
53,79
|
Kanisa
|
2,50
|
1,89
|
5,50
|
4,17
|
8,00
|
6,06
|
Lemba
|
1,50
|
1,14
|
4,50
|
3,41
|
6,00
|
4,55
|
Limeté
|
1,00
|
0,76
|
3,00
|
2,27
|
4,00
|
3,03
|
Mbempu
|
0,50
|
0,38
|
7,00
|
5,30
|
7,50
|
5,68
|
Mosali moko
|
2,00
|
1,52
|
4,00
|
3,03
|
6,00
|
4,55
|
Sarajevo
|
1,00
|
0,76
|
2,00
|
1,52
|
3,00
|
2,27
|
Total
|
83,00
|
62,88
|
49,00
|
37,12
|
132,00
|
100,00
|
La préférence des arbres fruitiers par rapports
aux non fruitiers qui sont choisis pour le bois-énergie est
expliquée par le fait que les premiers contribuent non seulement
à la fertilisation du sol, objectif secondaire des agriculteurs, mais
constituent une source importante et régulière de revenu et
assurent l'alimentation.
Les résultats similaires ont été
trouvés par Magsi (2009) dans son analyse des performances
économiques des SAF dans la province du Sind au Pakistan. De son
côté, Aboubacar (2014) dans son étude
socioéconomique des SAF à manguier et à anacardier dans le
terroir de Kotoudéni avait fait les mêmes constants.
4.2. Comparaison de la rentabilité
financière des SA de la zone
Les deux SA en application à Ibi-village et ses hameaux
demeurent rentables. Bien que le retour sur investissement des SAF soit
largement supérieur à celui de SAT, il est clair que
l'introduction des arbres augmente le coût d'installation du champ et
cela constituerait l'un des facteurs qui freinent l'épanouissement des
SAF dans la zone. Les résultats similaires à ceux-ci ont
été trouvés par Filius (1982), Dubé et al. 2002,
Edna (2007), Eboutou (2009), Magsi (2009) et Aboubacar (2014).
Bien que les SAF soient financièrement plus
intéressants au bout de 7 ans par rapport au SAT, les agriculteurs
d'Ibi-village et ses hameaux l'ont abandonné en faveur de ce dernier qui
donne un résultat satisfaisant juste à la deuxième
année. Les agriculteurs échantillonnés l'expliquent par
l'incertitude et les risques que comporte le secteur agricole dans le long
terme. L'expérience qu'ils ont acquise du feu de brousse sur les
Acacia est très déterminante
38
dans la prise des décisions de long terme. Pour y
remédier, il est très important, pour eux, de mettre en place un
système de gestion préventive de ce fléau et/ou
d'identifier les arbres qu'ils jugent utiles parmi lesquels sélectionner
ceux qui peuvent résister aux feux. Enfin, mener une
sensibilisation-action afin de permettre aux paysans de la zone de prendre
conscience des méfaits des feux et d'améliorer leur
capacité de gérer ce fléau.
Figure 11 : Gestion du feu à Ibi-village
Lubalega (2006) ainsi Nsielolo et al. (2015) ont
trouvé que la fréquence de feu dans le plateau des
Batéké est très élevée pendant les saisons
sèches. Ce phénomène entrave la densification des savanes
et freine la régénération, ainsi que le processus de la
dynamique de l'évolution vers la forêt.
4.3. Déterminants du développement des
SAF à Ibi-village et ses hameaux
Il est connu que 72,22 % des agriculteurs
échantillonnés au cours de ce travail n'ont pas un niveau
suffisant d'instruction et ne possèdent pas assez de connaissance et
d'information sur l'approche agroforestière. En situation d'insuffisance
de l'information, les agriculteurs érigent leur décision sur
leurs perceptions, leurs expériences, leurs connaissances et
l'information qu'ils possèdent pour réaliser leur choix. Une
innovation perçue à ce moment-là comme risquée par
rapport à la situation à laquelle ils se trouvent ne sera pas
adoptée. Le niveau d'éducation de l'agriculteur ou son
accès à l'information est souvent favorable en toutes
circonstances à l'adoption des innovations (Rossy et al.,
2015).
La réussite de l'installation des champs agroforestiers
à Ibi-village et ses hameaux était fondée sur la
présence des soutiens matériels financiers et techniques
qu'accordait le GI Agro aux pauvres agriculteurs. Rappelons que ces derniers
avaient reçu et/ou continuent à recevoir de la part du GI Agro
les semences d'Acacia, ainsi que les frais de délimitation,
labour et hersage de leurs propres champs. Jusqu'à présent, les
agriculteurs continuent à attendre à ce que le GI Agro puisse de
nouveau intervenir pour la poursuite de la mise en place des SAF
39
dans la zone. L'absence de l'accompagnement dans ce sens
parait défavorable au développement de SAF dans la zone. Un
résultat similaire à celui-ci a été observé
par Brootcorne, (2011) dans son analyse sur les facteurs d'adoption ou de
rejets de l'agroforesterie dans le cadre d'un projet en région
wallonne.
La solution à ce problème peut être
trouvée si et seulement si les agriculteurs étaient
accompagnés durant tout un cycle des SAF, c'est-à-dire qu'ils
aient les soutiens nécessaires pour mettre en place chaque année
et cela pendant 6 ans une parcelle agroforestière de la même
superficie afin qu'ils remettent de nouveau leurs cultures à la
septième année, après l'exploitation de bois dans la
première parcelle. Cette logique permettrait à rendre disponible
les revenus des agriculteurs et à déterminer les zones agricoles
dans le milieu, élément important pour la bonne gestion du
paysage.
En revanche, la diminution du revenu de manioc, l'augmentation
des coûts d'activités agricoles, la durée vécue au
village ainsi que l'augmentation de la durée du travail sont les
facteurs qui expliquent significativement l'abandon des SAF à
Ibi-village et ses hameaux. Globalement, les variables financières
bloquent l'adoption et le développement des nouvelles technologies
(Pottiez, 2006 ; Brootcorne, 2011 et Rossy et al., 2015).
Les agriculteurs sont hostiles au développement des SAF
lorsque ce système intervient dans le sens de diminuer le revenu de
manioc à court terme, d'augmenter les coûts d'activité
agricole et de la durée du travail. N'ayant pas nombreuses sources des
revenus palliatifs, les agriculteurs préfèrent le SAT qui leur
permet de récupérer leur investissement dès la
deuxième année et aller faire la même chose ailleurs.
L'idée ici est d'avoir le revenu et le manioc en permanence. En outre,
l'indisponibilité de la main-d'oeuvre familiale pendant la
période de pointe pour la protection des arbres contre le feu.
Mener des actions dans le sens de promouvoir l'association
arbre-manioc dans l'espace, bien sûr en tenant compte de l'utilité
de l'arbre pour les agriculteurs, peut déclencher l'adoption et le
développement des SAF dans la zone car ce système semble plus
proche du SAT quant à la disponibilité du manioc et des revenus.
Cela peut contribuer aussi à stabiliser les agriculteurs et à
résoudre les problèmes liés à la
disponibilité des terres agricoles. La promotion des vergers peut
être aussi favorable au développement de ce système car une
fois les arbres en maturité, le revenu devient permanent.
40
CHAPITRE V : CONCLUSION
Appréhender les principaux déterminants du
développement des SAF à Ibi-village et ses hameaux était
la préoccupation majeure de ce travail. Caractériser les SA mis
en place par les agriculteurs d'Ibi-village et ses hameaux ; évaluer et
comparer la rentabilité financière tirée de ces
systèmes ; et identifier les facteurs qui influencent significativement
le développement des SAF dans cette zone ; sont les trois objectifs
spécifiques que poursuivait cette analyse socioéconomique des SAF
mis en place à Ibi-village et ses hameaux au plateau des
Batéké en périphérie de Kinshasa.
Les caractéristiques des SA mis en place par les
ménages agricoles d'Ibi-village et ses hameaux ont permis d'identifier
l'association Acacia-manioc dans le temps et dans l'espace comme les
deux types des SAF en application dans la zone d'étude, ainsi qu'un
système monoculture de manioc (SAT). La superficie moyenne des champs
dans la zone est de 0,50 #177; 0,69 ha. Le métayage constituait le mode
principal d'acquisition des terres à Ibi-village et ses hameaux. Au
regard de ces résultats, l'hypothèse selon laquelle « les SA
mis en place à Ibi-village et ses hameaux seraient
caractérisés par une superficie moyenne des terres obtenues en
grande partie par métayage ne dépensant pas un hectare » se
trouve vérifiée.
Bien que tous les SA mis en place à Ibi-village et ses
hameaux soient rentables, il est clairement défini à travers
cette étude que les SAF sont très rentables par rapport aux SAT.
Ainsi, l'hypothèse selon laquelle « Les SAF mis en place à
Ibi-village et ses hameaux par les paysans seraient moins rentables que le SAT
raison pour laquelle ces systèmes ne se développent pas dans la
zone » se trouve infirmée. D'où, la rentabilité
financière des SAF ne constituerait pas un obstacle au
développement de ces systèmes dans la zone.
La diminution du revenu de manioc, l'augmentation des
coûts d'activités agricoles, la durée vécue au
village ainsi que l'augmentation de la durée du travail sont autant des
facteurs qui expliquent significativement l'abandon des SAF à
Ibi-village et ses hameaux. De ces résultats, l'hypothèse selon
laquelle « La diminution du revenu de manioc, l'augmentation des
coûts d'activités et de la durée du travail ainsi que
l'ancienneté au village seraient les facteurs qui expliquent
significativement l'abandon des SAF dans la zone » est
confirmée.
Bien que cette étude permette de savoir que
l'augmentation des coûts d'activité agricole et de la durée
du travail, la diminution du revenu de manioc à court terme ainsi que la
durée vécue par les agriculteurs au village sont les principaux
facteurs qui freinent significativement le
41
développement des SAF à Ibi-village et ses
hameaux, il est très intéressant d'identifier les incertitudes et
les données représentatives des effets des changements
climatiques sur l'agriculture en RDC d'une manière
générale et dans le plateau des Batéké en
particulier afin de rendre durable le secteur agricole du pays.
En outre, une étude ex-ante et post-ante permettant
d'évaluer et de comparer le rendement et la rentabilité
économique de l'association arbre-manioc, surtout fruitier, dans
l'espace et dans le temps à Ibi-village et ses hameaux s'avère
très importante pour augmenter le taux d'adoption et de
développement des SAF dans la zone.
42
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reportage de la visite de Henny Weima à deux projets au Plateau des
Batéké /Congo, rédigé à partir des
conversations avec des fermiers, des paysans, les membres des associations et
autres groupes conçernés., Amsterdam, le 30 janvier
2009.
White F., 1983. The vegetation of Africa. Unesco,
Switzerland, 356 p.
50
WWF, 2008. Fiche signalétique : Réserve de
Biosphère de la Luki. Libreville, RAPAC, 23p.
Annexes
B
Annexe 1. Fiche technique de l'enquête
socioéconomique
N° d'enquête : Village : Date: Heure :
|
-
|
I. Profil de l'enquêté :
1. Genre : A. Masculin B. Féminin Age :
2. Origine : A. Autochtone B. Allochtone Religion :
3. Niveau d'études : A. Analphabète B. Primaire C.
Secondaire D. Supérieur et universitaire
4. Situation matrimoniale : A. Sans conjoint B. Avec conjoint
5. Taille de votre ménage
6. Depuis combien de temps êtes-vous installé dans
ce village ?
7. Avez-vous un lien avec le chef du village ? A. Non B. Oui
8. Quelles sont vos activités secondaires ?
9. Si l'élevage y est inclus, quelles sont vos
spéculations actuelles ?
A. Chèvre B. Cochon C. Volaille D. Riche d'abeille E.
Pisciculture (poisson)
10. Que faites-vous de vos revenus ?
II. Système agricole
1. Quelle est la superficie totale de terre que vous
possédez ?
2. Comment l'avez-vous acquis ? A. Héritage B. Achat C.
Location D. Métayage E. Usufruit F. Don
3. Quelle est la superficie de votre dernier champ traditionnel
récolté (monoculture manioc) ? Et quelles sont les cultures que
vous avez mises dans ce champ ?
4. Quelle était sa végétation
antérieure ? A. Savane B. Jachère C. Forêt
5. Quelle est (était) la superficie qu'avez-vous mise
sous système agroforestier ? Et quel est le type d'association avez-vous
faites sous ce système ?
6.
C
Avec quelles espèces d'arbre avez-vous fait
l'association ?
7. Etes-vous satisfait de ce système ? A. Non B. Oui
Pourquoi ?
8. Quels sont les arbres que vous aimeriez planter ou laisser
dans votre champ ? Pourquoi ?
9. A combien de temps estimez-vous la distance entre vos deux
champs et la maison ?
10. Dernière production agricole
Système (SAF ou SAT)
|
Culture
|
Coût de délimitation, dessouchage &
débardage
|
Coût de labour & hersage
|
Coût & quantité de semences /
bouture
|
Coût de labour & hersage
|
Morcellement et transport pour les boutures
|
Bouturage / semis
|
Coût & nombre de sarclage
|
Coût de récolte et transport
|
Production totale
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
11. Combien coûte la location d'un ha de terre dans le
village ?
12. Quel est le lieu de vente principal de vos produits
agricoles ?
13. Par quel moyen évacuez-vous principalement vos
produits de champ ?
A. Pied B. Charrette C. Vélo D. Moto E.
Véhicule
14. Continuez-vous à appliquer les systèmes
agroforestiers ? A. Oui B. Non
15. Remplissez ce tableau à mettant les signes + ou -
pour désigner les facteurs qui vous permettent ou vous empêchent
de pratiquer les systèmes agroforestiers ?
N° Variables Signe
1 Coût d'exploitation
2 Revenu de manioc à court terme
3 Présence de soutiens matériels, financiers et
techniques
4 Présence des débouchés des arbres
5 Connaissance de la rentabilité des SAF
6 Préférence des arbres
7 Connaissance de l'approche agroforestière (avec la
gestion du feu)
8 Disponibilité des semences des arbres
9 Durée des travaux
Annexe 2. Analyses descriptives
Tableau 12 : Analyses descriptives des variables
D
|
Durée
|
Age
|
Superficie Superficie Location
SAT SAF terrain
|
Délimitation, débardage
et dessouchage
|
Labour et
hersage
|
Bouture, morcellement et transport
|
Bouture
|
Récolte
|
Production Production
SAT SAF
|
Mean
|
47,62
|
40,35
|
1,06
|
0,81
|
211,24
|
150,00
|
190,12
|
78,90
|
31,58
|
84,21
|
9,20
|
8,43
|
Standard Error
|
0,53
|
0,70
|
0,05
|
0,05
|
2,04
|
0,00
|
1,36
|
0,57
|
0,00
|
0,00
|
0,08
|
0,07
|
Median
|
47,00
|
40,00
|
1,00
|
0,50
|
200,00
|
150,00
|
200,00
|
74,74
|
31,58
|
84,21
|
9,00
|
8,53
|
Mode
|
47,00
|
37,00
|
1,00
|
0,50
|
189,47
|
150,00
|
200,00
|
74,74
|
31,58
|
84,21
|
10,00
|
8,89
|
Standard Deviation
|
6,71
|
8,94
|
0,69
|
0,66
|
26,01
|
0,00
|
17,30
|
7,29
|
0,00
|
0,00
|
1,05
|
0,92
|
Sample Variance
|
44,97
|
79,87
|
0,48
|
0,44
|
676,69
|
0,00
|
299,36
|
53,07
|
0,00
|
0,00
|
1,09
|
0,84
|
Kurtosis
|
0,09
|
0,05
|
0,91
|
2,40
|
-1,30
|
|
-0,60
|
-0,60
|
-2,03
|
-2,03
|
0,69
|
0,04
|
Skewness
|
0,43
|
0,52
|
1,39
|
2,01
|
0,73
|
|
-1,18
|
1,18
|
-1,01
|
-1,01
|
0,24
|
-0,01
|
Range
|
33,00
|
46,00
|
2,50
|
2,00
|
60,53
|
0,00
|
40,00
|
16,84
|
0,00
|
0,00
|
5,78
|
5,31
|
Minimum
|
34,00
|
21,00
|
0,50
|
0,50
|
189,47
|
150,00
|
160,00
|
74,74
|
31,58
|
84,21
|
6,22
|
5,69
|
Maximum
|
67,00
|
67,00
|
3,00
|
2,50
|
250,00
|
150,00
|
200,00
|
91,58
|
31,58
|
84,21
|
12,00
|
11,00
|
Sum
|
7714,00
|
6537,00
|
172,50
|
132,00
|
34221,05
|
24300,00
|
30800,00
|
12781,05
|
5115,79
|
13642,11
|
1490,03
|
1365,57
|
Count
|
162,00
|
162,00
|
162,00
|
162,00
|
162,00
|
162,00
|
162,00
|
162,00
|
162,00
|
162,00
|
162,00
|
162,00
|
Confidence Level(95,0%)
|
1,04
|
1,39
|
0,11
|
0,10
|
4,04
|
0,00
|
2,68
|
1,13
|
0,00
|
0,00
|
0,16
|
0,14
|
Coefficient de variation
|
0,14
|
0,22
|
0,65
|
0,81
|
0,12
|
0,00
|
0,09
|
0,09
|
0,00
|
0,00
|
0,11
|
0,11
|
Annexe 3. Espèces d'arbre
préférée
Tableau 13 : Arbres préférés par les
agriculteurs d'Ibi-village et ses hameaux
N° Arbres préférés
|
Fréquence
|
% Nom scientifique
|
Famille
|
1 Safoutier
2 Orangier
3 Acacia
4 Avocatier
5 Manguier
6 Palmier
7 Mandarinier
8 Caféier
9 Prunier de Cythère
10 Papayer
11 Pomme rouge
12 Sapin
13 Bois noir
14 Citronnier
15 Eucalyptus
16 Goyavier
17 Bananier
18 Baobab Total
|
101,00
90,00
86,00
47,00 40,00 32,00 14,00 12,00
10,00
9,00
9,00
5,00 4,00 4,00 4,00 4,00 2,00 1,00
474,00
|
21,31 Dacryodes edulis (G.Don) H.J.Lam, 1932
18,99 Citrus sinensis (L.) Osbeck, 1765
18,14 Acacia auriculiformis A.Cunn. ex Benth.
9,92 Persea americana Mill., 1768 8,44 Mangifera
indica Linné, 1753 6,75 Arecaceae Bercht. & J.Presl,
1820 2,95 Coffea Linné, 1753
2,53 Citrus reticulata Blanco, 1837
2,11 Spondias dulcis
Sol. ex Parkinson, 1773
1,90 Carica papaya Linné, 1753
1,90 Syzygium samarangense
(Blume) Merr. & L.M.Perry, 1938
1,05 Abies Mill., 1754
0,84 Diospyros Linné, 1753
0,84 Citrus ×limon
0,84 Eucalyptus urophyla S. T. Blake 0,84 Psidium
guajava Linné, 1753 0,42 Musa Linné, 1753
0,21 Adansonia digitata Linné, 1753
100,00
|
Burseraceae Rutaceae Fabaceae
Lauraceae Anacardiaceae Arecaceae Rubiaceae Rutaceae
Anacardiaceae Caricaceae Myrtaceae
Pinaceae Ebenaceae Rutaceae Myrtaceae Myrtaceae Musaceae
Malvaceae
|
Annexe 4. Analyse du niveau d'instruction des
agriculteurs
E
Figure 12 : Analyse du niveau d'instruction des agriculteurs
Annexe 5. Compte d'exploitation
Tableau 14 : Compte d'exploitation des SAF
F
Libellé
|
Année 1
|
Année 2
|
Année 3
|
Année 4
|
Année 5
|
Année 6
|
Année 7
|
Cumule
|
Vente manioc
|
$ 0,00
|
$ 1.064,88
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 1.064,88
|
Vente d'arbre
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 1 000,00
|
$ 1.000,00
|
1. Flux entrants
|
$ 0,00
|
$ 1.063,61
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 1 000,00
|
$ 2.064,88
|
Terrain
|
$ 211,24
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 211,24
|
Délimitation, dessouchement & débardage
|
$ 150,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 150,00
|
Labour et hersage
|
$ 190,12
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 190,12
|
Bouture
|
$ 78,90
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 78,90
|
Bouturage et transplantation
|
$ 63,16
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 63,16
|
Plants d'arbre
|
$ 292,37
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 292,37
|
Transport d'arbre
|
$ 20,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 20,00
|
A. Coût d'installation
|
$ 1.005,79
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 1.005,79
|
Sarclage
|
$ 40,00
|
$ 80,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 120,00
|
Récolte de manioc
|
$ 0,00
|
$ 84,21
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 84,21
|
Coupe-feu
|
$ 0,00
|
$ 20,00
|
$ 20,00
|
$ 20,00
|
$ 20,00
|
$ 20,00
|
$ 0,00
|
$ 100,00
|
B. Coût d'exploitation
|
$ 40,00
|
$ 184,21
|
$ 20,00
|
$ 20,00
|
$ 20,00
|
$ 20,00
|
$ 20,00
|
$ 324,21
|
Transport
|
$ 0,00
|
$ 199,34
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 199,34
|
C. Coût de distribution
|
$ 0,00
|
$ 199,34
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 199,34
|
|
2. Flux sortants (A+B+C)
|
$ 1.045,79
|
$ 383,55
|
$ 20,00
|
$ 20,00
|
$ 20,00
|
$ 20,00
|
$ 0,00
|
$ 1.509,76
|
Flux nets (1) - (2)
|
$ -1.045,79
|
$ 681,32
|
$ -20,00
|
$ -20,00
|
$ -20,00
|
$ -20,00
|
$ 1.000,00
|
$ 555,53
|
Flux nets cumulés
|
$ -1.045,79
|
$ -364,47
|
$ -384,47
|
$ -404,47
|
$ -424,47
|
$ -444,47
|
$ 555,53
|
|
G
Tableau 15 : Compte d'exploitation de SAT
Libellé
|
Année 1
|
Année 2
|
Année 3
|
Année 4
|
Année 5
|
Année 6
|
Année 7
|
Cumule
|
Vente manioc
|
$ 0,00
|
$ 1.196,25
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 1.196,25
|
1. Flux entrants
|
$ 0,00
|
$ 1.196,25
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 1.196,25
|
Terrain
|
$ 211,24
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 211,24
|
Délimitation, dessouchement & débardage
|
$ 150,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 150,00
|
Labour et hersage
|
$ 190,12
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 190,12
|
Bouture
|
$ 78,90
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 78,90
|
Bouturage
|
$ 31,58
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 31,58
|
A. Coût d'installation
|
$ 661,84
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 661,84
|
Sarclage
|
$ 40,00
|
$ 80,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 120,00
|
Récolte de manioc
|
$ 0,00
|
$ 84,21
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 84,21
|
B. Coût d'exploitation
|
$ 0,00
|
$ 164,21
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 204,21
|
Transport
|
$ 0,00
|
$ 199,34
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 199,34
|
C. Coût de distribution
|
$ 0,00
|
$ 199,34
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 199,34
|
|
2. Flux sortants (A+B+C)
|
$ 701,84
|
$ 363,55
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 1.065,39
|
Flux nets (1) - (2)
|
$ -701,84
|
$ 832,70
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 0,00
|
$ 130,86
|
Flux nets cumulés
|
$ -701,84
|
$ 130,86
|
$ 130,86
|
$ 130,86
|
$ 130,86
|
$ 130,86
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H
Annexe 6. Déterminants du développement de
SAF Tableau 16 : Facteurs sociaux
Dependent Variable: Devsaf
Method: ML - Binary Probit
Date: 09/02/16 Time: 09:10
Sample: 1 162
Included observations: 162
Convergence achieved after 6 iterations
Covariance matrix computed using second derivatives
Variable Coefficient Std. Error z-Statistic Prob.
C 0.342903 0.757109 0.452910 0.6506
Tailmen 0.087108 0.385211 0.226130 0.8211
Sitmat -1.423531 0.753504 -1.889214 0.0589
Duvevi -2.108203 0.614203 -3.432420 0.0006
Origine -0.706573 0.397805 -1.776177 0.0757
Genre 0.055238 0.647573 0.085300 0.9320
Instr 1.629532 0.386312 4.218176 0.0000
Age 0.627312 0.430838 1.456028 0.1454
Mean dependent var 0.246914 S.D. dependent var 0.432553
S.E. of regression 0.258948 Akaike info criterion 0.495290
Sum squared resid 10.32634 Schwarz criterion 0.647764
Log likelihood -32.11849 Hannan-Quinn criter. 0.557197
Restr. log likelihood -90.54486 Avg. log likelihood
-0.198262
LR statistic (7 df) 116.8527 McFadden R-squared 0.645275
Probability(LR stat) 0.000000
Obs with Dep=0 122 Total obs 162
Obs with Dep=1 40
Tableau 17 : Facteurs économiques
Dependent Variable: Devsaf
Method: ML - Binary Probit
Date: 09/02/16 Time: 09:11
Sample: 1 162
Included observations: 162
Convergence achieved after 6 iterations
Covariance matrix computed using second derivatives
Variable Coefficient Std. Error z-Statistic Prob.
Cout -1.630318 0.558058 -2.921413 0.0035
Revman -2.273679 0.500193 -4.545602 0.0000
Soutmft 2.826191 0.475906 5.938552 0.0000
Presdeb 0.663273 0.470857 1.408649 0.1589
Conrent 1.882350 0.772366 2.437122 0.0148
Mean dependent var 0.246914 S.D. dependent var 0.432553
S.E. of regression 0.215256 Akaike info criterion 0.352282
Sum squared resid 7.274643 Schwarz criterion 0.447578
Log likelihood -23.53484 Hannan-Quinn criter. 0.390974
Avg. log likelihood -0.145277
Obs with Dep=0 122 Total obs 162
Obs with Dep=1 40
I
Tableau 18 : Facteurs structurels
Dependent Variable: Devsaf
Method: ML - Binary Probit
Date: 09/02/16 Time: 09:15
Sample: 1 162
Included observations: 162
Convergence achieved after 21 iterations
Covariance matrix computed using second derivatives
Variable Coefficient Std. Error z-Statistic Prob.
C -0.152506 0.154926 -0.984379 0.3249
Prefarb 0.434722 0.337397 1.288460 0.1976
Moter -8.030716 498551.3 -1.61E-05 1.0000
Mean dependent var 0.246914 S.D. dependent var 0.432553
S.E. of regression 0.359379 Akaike info criterion 0.744323
Sum squared resid 20.53535 Schwarz criterion 0.801500
Log likelihood -57.29014 Hannan-Quinn criter. 0.767538
Restr. log likelihood -90.54486 Avg. log likelihood
-0.353643
LR statistic (2 df) 66.50943 McFadden R-squared 0.367273
Probability(LR stat) 3.66E-15
Obs with Dep=0 122 Total obs 162
Obs with Dep=1 40
Tableau 19 : Facteurs techniques
Dependent Variable: Devsaf
Method: ML - Binary Probit
Date: 09/02/16 Time: 09:16
Sample: 1 162
Included observations: 162
Convergence achieved after 4 iterations
Covariance matrix computed using second derivatives
Variable Coefficient Std. Error z-Statistic Prob.
Consaf 0.898571 0.283080 3.174269 0.0015
Dispsem 1.167517 0.264125 4.420317 0.0000
Durtrav -1.365462 0.234005 -5.835177 0.0000
Mean dependent var 0.246914 S.D. dependent var 0.432553
S.E. of regression 0.419637 Akaike info criterion 1.070718
Sum squared resid 27.99916 Schwarz criterion 1.127895
Log likelihood -83.72813 Hannan-Quinn criter. 1.093933
Avg. log likelihood -0.516840
Obs with Dep=0 122 Total obs 162
Obs with Dep=1 40
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