[1]
INSTITUT SUPERIEURE DE
DEVELOPPEMENT RURAL
ISDR BUKAVU
SUJET: ETUDE DES CONFLITS ENTRE
PARENTS ET FILLES-MERES DANS LA
COMMUNE D'IBANDA(VILLE DE
BUKAVU) CAS DU QUARTIER PANZI
PAR: Arsène THOMBO M
Télephone: +243854369590/0995924650
E-mail:
arsenethombo@gmail.com
ANNEE ACADEMIQUE 2015-2016
[2]
O.INTRODUCTION
O.1. Etat de la question
Le phénomène fille-mère ne date pas
d'aujourd'hui dans notre société. Il a pris de l'ampleur avec la
crise sociale qui frappe la République Démocratique du Congo en
général et la ville de Bukavu en particulier depuis plus d'une
décennie, tel que nous révèle l'abondante
littérature y consacrée. Ce phénomène a
attiré l'attention non seulement des scientifiques mais aussi des
décideurs politiques et des agents de développement.
1. KAMUNA MUSUL, le considère comme
la conséquence sociale des rapports sexuels non contrôlés
qui, pour cet auteur, débouchent sur les naissances non
désirées. Les enfants qui naissent dans des telles conditions
sont souvent mal aimés et au fur et à mesure qu'ils grandissent,
ils deviennent insupportables pour la famille en particulier et pour la
communauté en général du fait de leur mauvaise
conduite.1
2. EVOLOKO, Dans ce même ordre
d'idées, a porté son intérêt sur la maternité
précoce et la mortalité infantile qui s'en suit. Pour lui, cette
triste réalité relève d'une problématique complexe
et tient ses racines de la structure socio-économique et culturelle du
pays. Il se manifeste en effet une dégradation des valeurs
traditionnelles qui entraîne aussi une perversion sexuelle qui, à
son tour, favorise de nombreuses naissances hors mariage et la destruction de
l'avenir des jeunes filles encore immatures.2
3. SHOMBA KINYAMBA, sur base des attitudes
adoptées vis-à-vis de la sexualité préconjugale,
catégorise les sociétés congolaises en trois groupes : les
sociétés qui tiennent compte de la virginité
féminine dont la tendance est la plus répandue et sont
caractéristiques des sociétés congolaises
précoloniales. C'est le cas de Luba du Kasaï, de Bembe, de lega, de
Lunda, de Ngombe, de bashi, de Topoke, de Yaka, de Yansi et autres pour
lesquelles la virginité de la fille est exigée. Car elle
était considérée comme le symbole d'une bonne
éducation et une garantie de fidélité. Pour les membres de
ces sociétés, une fille qui arriverait au mariage avec des
expériences sexuelles antérieures
1 KAMUNA a M., Le désordre sexuel et
l'enfance difficile. Cas de la zone de Katuba, mémoire de licence en
sociologie, FSAAP, Université de Lubumbashi, 1995-1996, Lubumbashi
2 EVOLOKO , E., Maternité précoce et
mortalité infantile. Cas des zones de Kinshasa et Barumbu en 1982,
mémoire de licence en démographie, Université de
Kinshasa, octobre 1982.
[3]
pourrait facilement commettre l'adultère. Il lui serait
difficile de résister aux sollicitations de ses amants et surtout
à celles de l'auteur de la défloration de son
hymen.3
4. NKUANZAKA INZANZA, aborde le
problème du contrôle de la sexualité, c'est-à-dire
sa limitation à la vie de mariage grâce à une discipline
sexuelle résultant elle-même d'une continence qui débouche
sur l'énergie sociale, force qui agit comme moteur de la civilisation et
du développement. Il s'inspire des écrits de Unwin et Sorokin
note que la grande liberté sexuelle conduit à la réduction
de l'énergie sociale et donc au déclin. Dans une autre de ses
publications « in Mouvements et Enjeux Sociaux, Numéro 01,
septembre-octobre, 2001 », ce chercheur pense que les naissances non
planifiées peuvent avoir sur le développement et le
bien-être des individus et des familles des incidences diverses,
généralement négatives : la malnutrition et, en
général, des risques élevés de mortalité
infantile et maternelle, des naissances indésirées et un
développement insuffisant, un taux de morbidité accru chez les
parents.4
5. A.R. ALLGEIER et ALLGEIER, dans leur
étude portant de la maturation féminine en disant que les
adolescentes ont tendance à envisager cet événement avec
timidité, ce qui fait que l'adolescente ignore son état physique
Dans l'identification des rôles sexuels, ces auteurs pensent que le
comportement et les caractères perçus comme étant de la
masculinité ou de la féminité sont
déterminés par le milieu culturel. Se faisant les filles vont aux
grés de vague et mettent leurs corps en jeu pour payer leurs frais
scolaires et parfois assister financièrement leurs membres de la famille
en difficultés ; il se manifeste en effet une dégradation des
valeurs traditionnelles qui entrainent aussi une perversion
sexuelle.5
Toutes ces études mentionnées ci-dessus ont
chacune abordé des problèmes que connaît la
société congolaise en général, et celle de Bukavu
en particulier, et qui sont à la base de la maternité
précoce des jeunes filles ainsi que les conséquences qui en
résultent. En ce qui nous concerne, au-delà de ce que
dévoilent les études antérieures, nous voulons mettre dans
un mouvement d'ensemble cette problématique des filles-mères et
des différents conflits qui interviennent au sein des familles, pour
analyser les mutations qui affectent la famille dans les agglomérations
urbaines.
3 SHOMBA K., Sexualité préconjugale.
La virginité féminine dans les sociétés d'hier et
de demain, LABOSSA, Lubumbashi, 1983, pp.21-22
4 NKUANZAKA I., La problématique de
l'éducation à la vie familiale et sexuelle à
l'école, mémoire de DES (inédit), Université de
Kinshasa, 1997a.
5 A.R. ALLGIEIR et ALLGEIER, Sexualité
humaine, De Boeck Université, Bruxelles, 1982, p. 379.
[4]
A part la recherche précédé par nos
ainés scientifiques, notre originalité est basée sur
l'étude des conflits entre parent et filles-mères dans les
familles d'Ibanda(cas du quartier Panzi), dont nous pensons faire des
projections d'identifier les conflits que connaissent différentes
familles de la ville de Bukavu en général et en particulier celle
du quartier Panzi, ainsi qu'en identifiant les agents, conditions et facteurs
déterminants des conflits dans des familles de panzi et en proposant des
stratégies pour réduire les conflits familiaux dans le quartier
Panzi.
O.2. PROBLEMATIQUE
Parmi les problèmes qui affectent les familles dans
plusieurs pays en voie de développement, comme la République
Démocratique du Congo, figure la pauvreté due à la baisse
des revenus et à la conjoncture économique générale
difficile qui contraint les habitants de ces pays, surtout les citadins,
à recourir à des stratégies de survie multiples. Cette
situation affaiblit la plupart des familles à exercer leurs fonctions,
notamment celles d'instance de socialisation et de protection de ses
membres.
Le nombre de plus de 300 filles-mères que l'on
rencontre dans les ménages de la ville de Bukavu illustre bien cette
triste réalité.
L'expansion de ce phénomène à Bukavu
suscite des inquiétudes chez les parents qui voient diminuer la
probabilité de mariage auquel convergent tous leurs sacrifices et
actions éducatives.
Les inquiétudes s'accroissent avec la nouvelle charge
sociale que la fille introduit en famille, en cette période où la
crise côtoie plusieurs ménages. Selon NGONDO A PITSHIANGA, le
phénomène fille-mère a pris des proportions
inquiétantes d'autant plus que, d'après ses enquêtes
menées à Lubumbashi, un ménage sur quatre en est
affecté et trois quarts de ces filles-mères vivent chez leurs
parents.6
6 NGONDO A PITSHIANGA, cité par A.R. Allgeieri
et Allgeieri Sexualité humaine, De Boeck Université,
Bruxelles, 1982, p. 379.
8 IKOME NDA'OMBUN, Jeunesse et sexualité
dans la ville de Bukavu. Cas de la prostitution dans la commune d'Ibanda,
Travail de fin de cycle en sociologie, Université officielle de Bukavu,
2003, p.5
[5]
En effet, à Bukavu en général et dans la
commune d'Ibanda en particulier, ce phénomène prend de l'ampleur
du fait que la crise socio-économique qui sévit au pays
n'épargne pas cette partie de la ville. Elle contraint les habitants de
cette contrée à trouver des mécanismes de survie. Pour
beaucoup des filles, l'échange des faveurs sexuelles contre les
avantages matériels constitue un moyen de résister à
ladite crise. C'est ainsi que s'observe le vagabondage sexuel au sein de la
jeunesse congolaise, au risque de compromettre l'avenir de cette
catégorie de la population qui est l'avenir de la nation. Ce qui aboutit
aux grossesses non désirées, au phénomène de
fille-mère et aux autres conséquences déjà mises en
exergue par diverses études.7
Cette situation est amplifiée par le fait que la
jeunesse de la commune d'Ibanda vit dans la sous information sur les
méfaits que peut avoir une sexualité non responsable dans la vie
sociale d'un individu. Comme le faisait remarquer IKOME NDA'OMBUN dans son
étude sur la jeunesse de panzi, celle-ci reste sous informée en
ce qui concerne la sexualité responsable, d'où l'exacerbation du
phénomène d'enfants de la rue, la déperdition scolaire,
les maladies et infections sexuellement transmissibles et le VIH/SIDA, les
grossesses précoces, etc. qui aggravent la pauvreté et la
désintégration sociale.8 La liste n'est pas
exhaustive.
Il sied maintenant de tourner le regard vers un autre
fléau qu'entraîne le phénomène fille-mère
mais qui n'a pas encore attiré l'attention des analystes sociaux. Il
s'agit des conflits familiaux générés par la
sexualité non contrôlée ou non responsable qui perturbent
l'équilibre familial avec la dislocation et autres ruptures qui s'en
suivent.
En effet, dans le quartier Panzi de la commune d'Ibanda la
plupart des familles qui ont des filles-mères sont en proie à des
conflits qui marquent leur quotidienneté. Ces conflits trouvent souvent
leur dénouement dans la violence, la haine, la diffamation, voire dans
le divorce des parents dont l'ampleur ne peut laisser indifférent
l'analyste social qu'est le sociologue. D'où l'intérêt
à circonscrire les motivations qui concourent à leur survenance
est à suggérer des
7Nos enquêtes faites sur terrain du12 au 28/10/
2015 dans le quartier PANZI
[6]
pistes de solution pour que s'édifient à Panzi des
familles de développement, oeuvres d'une jeunesse préparée
à ses responsabilités familiales et sociales.
A la lumière de ce qui précède, notre
préoccupation s'articule autour des trois questions fondamentales
suivantes :
y' Quel serait le noeud du problème au sein des familles
à Panzi? y' Quels sont les facteurs et les agents qui l'engendrent ? y'
Comment y remédier ?
0.3. Hypothèses de travail
Dans notre tentative de réponses aux questions
soulevées dans la problématique, nous estimons ce qui suit :
1. La source du conflit serait la nouvelle charge
supplémentaire que la fille introduit dans sa famille elle-même
démunie suite à la précarité socioéconomique
de la famille déjà pauvre.
2. Parmi les déterminants (facteurs et agents) de ces
conflits nous pouvons aligner la pauvreté de familles, l'environnement
social dans lequel évoluent la famille et les filles-mères
elles-mêmes et leurs enfants en tant qu'agents des conflits familiaux.
3. Pour y remédier, il y lieu de mettre à
contribution tous les agents qui concourent à la socialisation et la
protection de la famille, c'est-à-dire l'Etat, l'Ecole, les
Média, l'Eglise et la famille elle-même.
0.4. Objectifs du travail :
4 .1. Objectif général :
L'objectif global de cette étude est d'analyser les
conflits entre parent et fille mère qui en découlent dans le
quartier Panzi.
4.2. Objectifs spécifiques :
1. Identifier les agents, conditions et facteurs
déterminants des conflits dans des familles à panzi suite aux
phénomènes fille mère,
[7]
2. Proposer des stratégies à mettre en place pour
réduire les conflits familiaux suite à cet état des choses
à Panzi,
0.5. Délimitation du sujet
Toute recherche scientifique est délimitée dans
le temps et dans l'espace pour rendre abordable l'étude et faciliter
l'accès aux données y relatives. , Dans le temps, notre recherche
s'étend sur la période qui court du novembre 2015 au juillet
2016. Dans l'espace, l'investigation que nous amorçons porte
essentiellement sur la République Démocratique du Congo, en
province du Sud-Kivu, dans la ville de Bukavu et spécifiquement au
quartier Panzi en commune d'Ibanda.
Par ailleurs, une première observation ordinaire nous a
permis de constater que les conflits familiaux sont particulièrement
élevés dans ce quartier. Notre souci de comprendre l'essence de
la conflictualité qui marque la vie quotidienne des familles à
Panzi nous a poussés à nous pencher sur ce sujet et
réaliser ainsi notre mémoire de licence.
0.6. Choix et intérêt du sujet
Suite aux difficultés que traversent les familles dans
la ville de Bukavu, au nombre de plus en plus croissant des filles qui
connaissent une maternité précoce et aux conflits qui surgissent
dans des familles du fait de cette situation, le choix porté sur ce
sujet se justifie par notre volonté d'analyser et de comprendre les
causes profondes de cet état des choses. Ce faisant, nous poursuivons un
double intérêt : scientifique et social.
Du point de vue scientifique, notre travail constitue une
modeste contribution à la sociologie des conflits. L'analyse des
conflits au niveau microsocial que représente la famille peut
éclairer la compréhension des grands changements qui affectent la
société globale. En outre, la présente étude
permettra à coup sûr de comprendre théoriquement le
processus de transformation de la famille urbaine soumise à diverses
pressions.
Du point de vue social, l'étude apporte d'abord sa
modeste contribution à l'analyse des contradictions que renferme notre
société; elle apparaît ensuite comme une alarme aussi bien
pour les responsables politiques, que pour les agents de développement
et les familles pour éveiller leur conscience face aux conflits
résultant du phénomène fille-mère et qui
fragilisent
[8]
de plus en plus l'institution familiale qui, aux dires des
sociologues, constitue le socle de toute société humaine.
0 .7. Esquisse du plan
Outre l'introduction et la conclusion, notre étude est
subdivisée en quatre chapitres. Dans le premier chapitre, il sera
question des généralités et revue de la littérature
sur l'étude des conflits entre parent et filles-mères. Le
deuxième traitera de la méthodologie du travail et la
brève description du milieu d'étude, le troisième portera
sur la présentation et discussion des résultats. Ainsi que le
quatrième examinera des axes stratégiques.
0.8. Difficultés rencontrées
Dans la réalisation d'un travail scientifique, à
l'instar de celui que nous présentons, le chercheur est toujours
confronté à plusieurs difficultés d'ordre scientifique,
académique, financier, social, etc. En effet, les difficultés
majeures auxquelles nous nous sommes confronté sont liées
premièrement à l'accessibilité difficile à
certaines données recherchées. Il a été parfois
impossible d'entrer en contact avec certains acteurs de conflit pour
déterminés d'avance dans notre échantillon. Cependant, par
notre savoir-faire et savoir-être, nous avons contourné cette
difficulté en utilisant des enquêteurs(es) qui entretiennent des
relations informelles avec les dits acteurs ou actrices que nous n'avons pas pu
atteindre nous-mêmes. L'analyse de contenu des données, surtout
qualitatives, recueillies pendant les interviews, nous a pris beaucoup de temps
car il fallait les traiter dans un logiciel Sphinx qui demande trop
d'expertise. L'insuffisance de fonds nécessaires pour la saisie et
l'impression répétitive des résultats de nos recherches.
En effet, nous avons été obligés de quémander
chaque fois auprès des connaissances, membres de famille, etc.
[9]
CHAPITRE I : GENERALITES ET REVUE DE LA LITTERATURE
I.1.Définition des concepts clés et
termes apparents
A. Du conflit familial
1. Concept de conflit
D'après le dictionnaire Le Nouveau Petit Robert, «
le conflit est une rencontre d'éléments, de sentiments
contraires, qui s'opposent ; un antagonisme, une discorde, une lutte, une
opposition ou un tiraillement ».9
La littérature distingue plusieurs types de conflits
dont les conflits d'intérêts, de passions, de
générations (entre parents et enfants, adultes et jeunes).
Selon Alain TOURAINE, un conflit est une relation
antagonique entre deux ou plusieurs unités dont l'une ou l'autre a
tendance à dominer le champ social de l'une des parties.10
Pour J. FREUD, le conflit est un affrontement ou un
heurt intentionnel entre deux êtres ou deux groupes de même
espèce qui manifestent l'un à l'égard de l'autre une
intention hostile en général, à propos d'un droit et qui
pour maintenir, affirmer ou rétablir ses droits essaie de briser la
résistance de l'autre, éventuellement par le recours à la
violence qui peut, le cas échéant, tendre à
l'anéantissement physique de l'autre.
Pour SHOMBA, le conflit est une situation dans
laquelle deux ou plusieurs êtres ou groupes humains cherchent activement
à se contrecarrer les objectifs et à s'empêcher la
satisfaction des intérêts jusqu'au point de se faire mal ou de
détruire l'autre.11
9 MUNGALA A., Problèmes
sociologiques de la jeunesse, Cité par
Chandelle Mafuela, cours inédit, L1 et L2, sociologie,
SSAP, UNIKIN, 1988.
10MWENE BATENDE, Méthodologie
sociologique, Cours inédit de 1ère
Licence sociologie, FSSAP, Université de Kinshasa, 2003-2004.
[10]
En définitive, le conflit social apparaît comme
un affrontement entre plusieurs groupes sociaux antagonistes, l'objet de tout
conflit étant de modifier le rapport de forces existant entre les
parties. La valorisation des conflits constitue une aberration dans la mesure
où ceux-ci constituent d'abord un élément
déstabilisateur et destructeur du système social, quelles que
soient leur forme, intensité, durée et ampleur.
Pour ce qui est de notre étude, nous disons que les
conflits qui apparaissent dans une famille sont souvent fonction de la
qualité des relations qui se tissent entre les jeunes filles et leurs
tuteurs, qu'ils soient parents ou autres personnes adultes. Le plus souvent
cependant, c'est entre filles et marâtres ou entre filles et tantes
(c.-à-d. l'épouse de l'oncle) que les plus de problèmes
surgissent. Ces relations sont comprises pour les uns en termes de violence ou
d'injustice, pour les autres elles sont vécues comme une forme de
privation qu'elles n'acceptent pas. A cause de cela, la maison familiale
devient pour beaucoup de ces filles un lieu de souffrances insupportables.
B. Parent
D'après le dictionnaire Le Nouveau Petit Robert «
parent »personne qui a des liens familiaux plus ou moins étroits
avec quelqu'un, le père ou la mère, personne qui a des traits
communs avec quelqu'un, quelque chose d'autres.12
B. La famille 1. Notion de famille
La famille est considérée comme la
première société dans laquelle vit l'individu; elle est la
cellule sociale de base. Comme premier groupe d'appartenance de tout individu,
elle détermine les types des relations qui se développent entre
les membres qui la composent. Ces relations sont généralement des
relations de parenté par le sang.
Kuyunsa et Shomba définissent la famille comme
étant une unité sociale faite des personnes liées entre
elles soit part des liens de sang, soit par des liens de mariage ou par des
liens d'adoption. Du point de vue de ses dimensions, on distingue la famille
nucléaire ou famille restreinte composée des parents père
et mère) et des enfants auxquels l'union des parents a
11 NKUANZAKA I., La
problématique de l'éducation à la vie familiale et
sexuelle à l'école, mémoire de
DES (inédit), Université de Kinshasa, 1997b.
12 Dictionnaire Le Nouveau Petit Robert,
nouvelle édition, Paris, 2006,
[11]
donné naissance, et la famille élargie ou
famille étendue pouvant dans certains cas s'identifier au
clan13
Partant de cette définition, nous comprenons que la
famille est à la fois traditionnelle et moderne. Elle est
traditionnelle, car selon la tradition africaine, elle est une institution
clanique; elle est un groupe élargi non seulement au-delà de la
famille restreinte du type occidental et moderne, mais aussi aux morts. En ce
sens, la famille restreinte apparaît comme un concept qui sert à
penser théoriquement un type de famille; elle ne correspond pas à
une réalité concrète. La vraie réalité,
celle qui est vécue sur le terrain est la famille élargie. Quant
à la famille dite moderne, c'est celle qui est d'inspiration occidentale
et qui serait composée uniquement du père, de la mère et
des enfants.
Selon MAFUELA, la famille est un groupe social
caractérisé par la résidence commune, par la collaboration
économique, par la reproduction de l'espèce humaine. Une telle
famille inclut, selon l'auteur, des adultes de deux sexes dont deux au moins
entretiennent des relations sexuelles socialement approuvés et un ou
plusieurs enfants propres ou adopté.14
BEKELSON B pensent que la famille sert à
développer un système de valeurs, à socialiser l'enfant,
à organiser les relations sexuelles et la reproduction. C'est un lieu
privilégié de relations affectives. Elle est, dans nos
sociétés, le cadre prioritaire de transmission du patrimoine
culturel et financier. C'est le lieu d'apprentissage des rôles les plus
fondamentaux et la famille, telle qu'elle fonctionne, contribue, comme la
plupart des institutions, à la reproduction du système social
existant.15
Pour conclure, nous disons que la famille est un tout
composé du père, de la mère et des enfants auxquels ils
donnent naissance ou qu'ils adoptent ainsi que de tous les autres membres qui
ont un lien consanguin. On rencontre de plus en plus de nos jours des familles
qui ne sont composées que d'un parent et des enfants. Ce sont des
familles monoparentales où la mère
13 KUYUNSA ET SHOMBA, Dynamique sociale et
sous-développement en République Démocratique du Congo,
P.U.C., Kinshasa, 2000, p. 24.
14 Chandelle Mafuela, filles-mères et
conflits familiaux dans les ménages de Kinshasa, p6 (mémoire
inédit 2005u2006)
15 BEKELSON B. : Programme de régularisation des
naissances dans le monde, New York (une population concil), 1971, p. 24
[12]
assume, en tant que chef de famille, tous les rôles
masculins (autorité, finances) et féminins (tendresses, etc.).
C'est le cas des familles des filles-mères.
2. Les fonctions majeures de la famille
Il existe plusieurs fonctions reconnues à la famille;
mais pour cette étude, deux catégories de fonctions peuvent
être retenues à savoir, les fonctions institutionnelles et les
fonctions personnelles
Les fonctions institutionnelles:
sont celles qui concernent la famille et le mariage en tant qu'institutions
sociales. Ces fonctions sont :
V' La fonction biologique : qui consiste à transmettre
la vie humaine et qui est la fonction première du mariage;
V' la fonction économique : Elle consiste à,
produire des biens matériels pour la maintenance de la famille et de ses
membres;
V' la fonction de protection : il s'agit ici de la
sécurité des membres contre les risques de l'existence que la
famille est censée assurer;
V' la fonction culturelle ou fonction de socialisation : qui
consiste à transmettre les concepts et les valeurs sociales et à
modeler les comportements des membres pour les conformer aux normes;
V' la fonction stratificatrice : c'est-à-dire de
différenciation des statuts entre le père, la mère, les
enfants et tous les autres membres qui composent la famille.
Les fonctions personnelles :
concernent la famille en tant que groupe social. Il s'agit des fonctions
suivantes :
V' La fonction conjugale : elle concerne l'affectivité
entre le mari et la femme, tout ce qui intéresse leur vie et les
différents types de leurs rapports;
V' La fonction parentale : ici, Il est question de
l'affectivité entre géniteurs et enfants et tout ce que les
parents doivent aux enfants et réciproquement, tout ce que les enfants
doivent aux parents;
V' La fonction fraternelle : qui concerne l'affectivité
entre les enfants frères et/ou soeurs.
[13]
3. La fille - mère ou mère
célibataire
La fille-mère est toute personne de sexe
féminin, généralement majeure, mais parfois aussi mineure,
parent biologique d'un enfant qu'elle élève souvent seule et dont
le père n'est pas clairement identifié. Cette fille-mère a
légalement le statut de célibataire, mais célibataire
mère. A cause du fait qu'elle élève seule son enfant ou
ses enfants, elle est considérée comme responsable d'une famille
monoparentale, une famille sans père.
La fille - mère serait alors à
la fois une enfant sous la direction et le contrôle de ses parents,
bénéficiant ainsi de l'affection parentale, et mère d'une
petite famille qu'elle entretien ou est censée entretenir. Elle se
retrouve ainsi dans une situation ambivalente dont les conséquences sont
souvent les conflits au niveau personnel et au niveau familial.
1. Point de vue juridique
La fille-mère est d'abord considérée
comme tout être humain et en tant que telle, elle a droit à la
vie, droit à la liberté, droit à la sécurité
de sa personne, de saisir le tribunal en tant que fille et enfant. Elle a droit
à la vie, à l'éducation, à l'habillement, à
la nourriture, au logement, à la protection et au mariage comme toute
autre personne.
Du point de vue juridique, nous pouvons distinguer trois
catégories de filles-mères : la fille-mère mineure, la
fille-mère mineure émancipée et la fille-mère
adulte.
a) La fille-mère mineure
Partant de sa définition, est mineur tout individu de
l'un ou de l'autre sexe qui n'a pas encore atteint l'âge de 18 ans
(article 219 du Code de la famille congolais).
La législation congolaise autorise le mariage pour la
jeune fille dès l'âge de 16 ans
Cependant, si la mineure est rendue mère en dehors du
mariage, on considère qu'il y a eu violation de la loi et cet acte
constitue une infraction au regard de la loi et il est punissable comme tel. Le
couple formé des mineurs n'a de valeur juridique que s'il est
formé sur le principe du mariage civil et coutumier. Dans le cas
contraire, la société considère que l'homme n'a pas
honoré la famille de la femme et en conséquence n'a aucun droit
sur le statut du mariage et l'enfant issu de ce couple est d'office
déclaré né hors mariage. Cependant, il
[14]
devra, comme n'importe quel autre enfant, être
déclaré à l'Officier de l'état civil de la
résidence de sa mère dans les 30 jours qui suivent sa
naissance.
Etant donné que la mère est encore mineure non
émancipée par cette aventure qui l'a rendue mère
célibataire, elle continuera à demeurer sous le toit paternel.
Son père ainsi que sa mère doivent subvenir à ses besoins
et à ceux de leur petit fils ou petite fille; le contraire serait
assimilé à la violation pure et simple de l'article 18 du Code
pénal congolais qui, à l'alinéa 2, punit
quiconque néglige de nourrir, d'entretenir et d'élever ses
enfants selon ses facultés et ses états.
b) La fille-mineure émancipée
Tout mineur est émancipé de plein droit par le
mariage, selon l'article 288 du Code de la famille. L'émancipation
confère au mineur la pleine capacité. Toutefois, lorsque
l'émancipation est accordée par une décision judiciaire,
le tribunal peut apporter certaines limitations à la capacité du
mineur.
La fille-mère émancipée non seulement
par le mariage, mais aussi par une autre voie judiciaire, devient adulte parce
qu'elle reste responsable des actes et faits juridiques qu'elle pose. Si elle
devient mère célibataire, c'est-à-dire qu'elle a un ou
plusieurs enfants nés hors mariage qui ne reçoivent aucune aide
du père, la loi l'autorise à ester en justice pour
requérir la pleine autorité sur l'enfant, en vertu de l'article
317 du Code de la famille congolais, alinéa 2 qui stipule que « en
cas de dissentiment entre le père et la mère, la volonté
du père prévaut. Toutefois, la mère a droit de recours
devant le tribunal de paix ». La non-application de cette disposition
constitue une violation expresse de la loi et punie pénalement.
c) La fille-mère adulte
Nous la qualifions de fille-mère adulte par rapport aux
mineures. Elle est adulte parce qu'elle a déjà l'âge de
ponctualité, et elle est responsable de ses actes et de leurs
conséquences.
2. Point de vue sociologique
Pour comprendre l'expression fille mère au sens
sociologique, il convient mieux de dissocier le substantif de son qualificatif
et de définir chacun de deux termes distinctement de l'autre.
[15]
D'abord le concept de « fille ». Ce
terme désigne toute personne de sexe féminin non-adulte ou qui
n'a pas encore atteint l'âge ou un comportement que sa culture juge
proche de la maturité. Comme on peut le voir, la définition de
« fille » est liée à la fois à
l'âge biologique et à la maturité psychique qui peut
être précoce dans certaines circonstances.
Le concept de fille renvoie ensuite à l'état
matrimonial. Il s'agit dans ce cas de la personne adulte de sexe féminin
non mariée. On dit dans le langage courant de cette personne qu'elle est
une vieille fille, ou qu'elle a « coiffé la sainte Catherine
».
Quant à la mère, elle est d'abord une parente
biologique directe, c'est-à-dire une génitrice. Il peut s'agir
ensuite d'une parente éloignée. Dans tous les cas, la mère
est appréciée par rapport à une quelconque relation de
consanguinité et par rapport à la capacité de donner
vie.
Dans ce contexte de définition des termes constitutifs
de l'expression la fille -mère, cette dernière devient «
toute adolescente qui tombe accidentellement enceinte d'un homme ou d'un jeune
homme avec qui elle n'est pas mariée et qui doit plus tard assumer seule
ou avec l'aide de sa famille la charge de son enfant. Selon le dictionnaire
Larousse, elle est « toute personne célibataire de sexe
féminin, peut importe l'âge qu'elle peut avoir par les facteurs
endogènes et exogènes pesant sur elle, qui devient
déviante et sans contracter le mariage compte déjà un ou
plusieurs enfants » Elle est plus généralement
définie comme une mère célibataire, c'est-à-dire
une femme non mariée qui élève seule son ou ses
enfants.
I.2. CADRE THEORIQUE
Pour aborder la présente Etude, nous avons parcouru un
certain nombre de théories sur le développement social, afin d'y
tirer celle adapté à notre recherche. De cette façon, nous
sommes partis de la « théorie des conflits ».
La théorie des conflits a acquis une fonction
empirique. Dès que le conflit a été établi comme
une réalité dans la société, on a eu recours
à une tradition intellectuelle pour pouvoir l'interpréter.
L'analyse des conflits sociaux selon cette théorie, repose sur trois
aspects .Il s'agit de :
a) Etude de la genèse des conflits : Elle permet
d'étudier la dynamique des conflits depuis leur naissance. En d'autres
termes cette étude permet d'expliquer le contexte des naissances,
relever les causes et les conséquences des conflits.
[16]
b) L'analyse du système d'interaction des acteurs :
montre que les acteurs sont libres dans le système auquel ils trouvent.
Cependant, ils ont chacun des marges de manoeuvre et de liberté dans
leurs positions. Par conséquent, ils peuvent se comporter dans leurs
actions de manière coopérative ou de manière agressive.
c) L'étude des systèmes des acteurs : cette
étude montre que les acteurs sont autonomes dans les systèmes
auxquels ils évoluent. Cependant, les acteurs départ et d'autres
recourent à la résistance et à l'insoumission.
Selon ALAIN TOURENE a donné une image
harmonieuse de l'organisation sociale. Ce qu'il privilégie, c'est la
stabilité qu'entraîne la solidarité. La source des conflits
vient de la nature des liens sociaux. Il est établi aujourd'hui que les
conflits sont normaux au sens sociologique, c'est-à-dire qu'ils sont
inhérents à la vie en société : ils sont des
éléments structurels des sociétés modernes. Tout
d'abord, en interne, le conflit génère l'existence d'une
identité commune au groupe contestataire; ensuite, le mouvement social
s'appuie souvent sur un principe de totalité, s'inspirant d'une
pensée générique (par exemple, l'intérêt
national, la justice sociale, etc.). Ceci a pour résultat de constituer
l'essence du groupe, et de le transformer une fois les buts initiaux
atteints.16
Nous ne pouvons pas comprendre les autres si nous n'avons pas
encore lutté nous-mêmes. Les formes les plus diverses des luttes
et des conflits apparaissent surtout dans des compétitions
économiques et politiques, dans les guerres et les relations
internationales. La prospérité économique est basée
sur la lutte politique et militaire.
Il ressort ainsi que l'interprétation sociologique des
conflits confère à ces derniers une fonction positive dans la
société, malgré les effets négatifs qu'ils
comportent parfois. L'évolution normale d'une société peut
être vue comme un mouvement constant de ce qui est appelé conflit,
ajustement, stabilité ou équilibre et fin de conflit.
I.1.1. Le conflit familial
Il s'agit ici de comprendre les conditions, les facteurs les
agents et les fonctions de conflit au sein de la famille.
16 A. TOURAINE, « Les conflits sociaux », in
Encyclopédie Universalis, Paris, 1988, p.301.
[17]
Le terme facteur renvoie à un détonateur du
changement social ; un facteur est un effet, un élément d'une
situation donnée qui du seul fait de sa présence ou par le
rôle qu'il joue, occasionne le changement. Les causes du changement
apparaissent ainsi les causes qui créent le changement social. Les
conditions désignent des éléments de la situation qui
favorisent ou défavorisent, activent ou ralentissent, encouragent ou
retardent l'influence d'un ou de plusieurs facteurs de changement. Enfin, les
agents sont des individus, des groupes, des associations qui introduisent le
changement, le favorisent ou s'y opposent.17
L'étude des fonctions présente ceux-ci comme
inhérents à toute vie sociale. Les conflits constituent aussi une
variable de la vie en société et ils prennent des formes
variées et se distinguent par la nature de leurs enjeux.
Lewis A. COSER a démontré le rôle
dynamique des conflits au sein des organisations et en a souligné
l'utilité. Il estime que les conflits surgissent à la suite de
certaines défaillances de l'organisation, en l'occurrence,
l'indifférence ou l'incapacité de celle-ci à
résoudre certains problèmes considérés comme
fondamentaux par un ou plusieurs de ses membres.
I.1.2. La sexualité adolescente
La sexualité adolescente est celle qui se pratique
entre les jeunes avant l'âge de la majorité (avant 18 ans). Elle
est également le fait que les jeunes pratiquent l'acte sexuel en dehors
du mariage, une sexualité illégitime c'est-à-dire, non
reconnue par la communauté ou par la tradition ou par la loi. Bref une
sexualité irresponsable et dont les conséquences conduisent
notamment au phénomène fille-mère.
En effet, à Bukavu, la jeunesse en
général et les filles-mères en particulier restent
confrontées à plusieurs problèmes. Il s'agit des
problèmes liés à l'éducation ou à
l'information, problème lié à l'économie, les
problèmes d'ordre politique, culturel, de l'environnement physique, etc.
L'ensemble de ces problèmes génère comme
conséquences, la prolifération des maladies et infections
sexuellement transmissibles mais aussi et surtout des grossesses
précoces (naissances indésirables) parmi les jeunes.
17 G. ROCHER, Sociologie. Tome 2 : le
changement social, Ed.du Seuil, Paris, 1968, p.
[18]
Mais dans cette section, nous mettrons plus l'accent sur la
notion de la sexualité des filles-mères comme participante
à la théorie de quatre trop et de la moindre application de la
contraception par la jeunesse.
1. Notion de la sexualité
La sexualité est l'ensemble des rapports amoureux que
les individus entretiennent jusqu'à l'acte sexuel (coït) ; ce qui
importe également à signaler est que « la sexualité
ne réduit ni une forme de consommation, ni un érotisme divin qui
en est opposé ; il est un appel de l'individu à lui-même,
à sa libre création, à son plaisir, à son bonheur
».
Elle paraît cependant comme le désir
dirigé vers l'autre et vers son désir, désir formé
de la combinaison de l'érotisme, de communauté de goût et
de reconnaissance de l'autre comme sujet.
Pour NKUANZAKA, la sexualité est une des
composantes fondamentales de la personnalité, une des façons
d'exister, d'exprimer et de vivre l'amour humain. Par-là, elle fait
partie intégrante du développement de la personnalité et
de son processus de socialisation. La fonction première et
universellement reconnue de la sexualité humaine est la
procréation réfléchie dans le cadre d'une union
socialement reconnue.18
Selon le petit Larousse illustré, la sexualité
signifie : « ensemble des caractères spéciaux, externes ou
internes, que présentent les individus et qui sont
déterminés par leurs sexes. Ensemble des phénomènes
relatifs à l'instinct sexuel et à sa satisfaction19
En psychologie, la sexualité est un ensemble recouvrant
le plaisir lié au fonctionnement de l'appareil génital et le
plaisir lié à l'exercice d'une fonction vitale s'accompagnant par
étayage d'un plaisir immédiatement sexuel.
Pour les croyants, la sexualité est un don de Dieu, qui
voit l'intimité sexuelle dans le cadre du mariage, qui est l'un de ses
précieux dons ; elle rend possible la procréation et favorise le
développement, dans la tendresse et le plaisir.
18 NKUANZAKA I.A.. « sexualité et
progrès social : quels fondements synergiques », in Mouvements
et Enjeux Sociaux Numéro 01, , p.12, septembre, octobre, 2001.
19 Le petit Larousse illustré
[19]
Lorsqu'un homme et une femme s'unissent par le mariage, dans
la perspective des croyants, ils forment figurément parlant, « une
seule chair ». Deux personnes non mariées qui ont des relations
sexuelles, appelées dans ce cas fornication, forment elles aussi un seul
corps.
La fornication c'est des relations sexuelles sans engagement
véritable, non seulement elle sape le respect de soi mais elle peut
générer une maladie, une grossesse non désirée et
des souffrances affectives.
2. Déterminants de l'émergence du
phénomène fille mère dans le monde et en RD Congo
Nous abordons les éléments de la situation
à la base de la pratique de la sexualité non
contrôlé aux adolescents ou délinquance juvénile au
monde et au Congo. Ces éléments sont multiples, mais nous
retiendrons ceux que nous estimons avoir une incidence directe sur ces
pratiques et en les ajustant à la situation spécifique de la RDC
en général et de la ville de Bukavu en particulier.
1. La crise
socio-économique
Sur le plan social et économique, la République
Démocratique du Congo connaît aujourd'hui une crise multiforme qui
s'est amplifiée depuis les années 90.
Cette crise généralisée n'épargne
aucun secteur de la vie.
Makwala en 1982 notait que « la période qui va de
la zaïrianisation à nos jours est marquée par une crise qui,
au zaïre semble avoir pris une coloration particulière. En effet,
cette crise y est persistante, globale mais surtout rebelle à toutes les
thérapies ».
Il s'agit essentiellement de la crise du secteur formel et le
degré de régression de l'économie congolaise tel que
d'aucuns parlent de la reconstruction totale de cette dernière, la
précarité, le chômage, licenciements...
Depuis les années 80, la crise économique et les
politiques d'ajustement structurel se traduisent par une baisse sensible des
revenus de population. Cette baisse a concerné les ruraux dans les
périodes de chute des prix aux producteurs des produits de rente
(café, cacao,
[20]
coton, arachide, huile de palme). Elle concerne aussi les
citadins du fait de la réduction des emplois salariés et du
blocage du salaire, tant dans les secteurs publics que
privés.20
A cette baisse tendancielle s'ajoute un accroissement des
instabilités des revenus. La crise en réduisant le revenu des
ménages a ralenti le puissant mouvement de scolarisation qui a
caractérisé l'Afrique après les indépendances dans
certains pays, on a même connu des scolarisations brutes,
c'est-à-dire une diminution de l'effectif des enfants scolarisés,
alors que la croissance démographique augmente chaque année le
nombre de candidats à la scolarisation.21
Depuis 1997, le pays continue à connaître des
sérieux problèmes pour son développement. Les deux guerres
de 1996 et de 1998, le manque de volonté politique ont conduit le pays
au gaspillage des ressources nécessaires à la production, aussi
au déclin du secteur agricole, à l'absence de planification,
à l'inflation monétaire, à l'insuffisance des
crédits budgétaires en faveur des secteurs productifs et sociaux.
A ceci, il sied d'ajouter la corruption, la fraude fiscale et douanière
sont les maux qui sont à la base de la crise socio-économique de
notre pays.
Cette évolution négative de l'économie
nationale explique l'accélération de la paupérisation de
la population et cela a des répercussions sur le développement du
pays. Suite à cette crise, bon nombre de parents sont dans
l'impossibilité totale de subvenir aux besoins fondamentaux de leurs
enfants. La pauvreté sans croissante qui en résulte
entraîne de nombreuses filles adolescentes à se livrer au commerce
sexuel.
2. La pauvreté
La pauvreté est aussi la cause majeure d'accroissement
des filles mères dans notre pays. Quand elles se trouvent dans les
besoins que les parents devraient combler et qu'ils ne
20 Mbaya Mudimba et Fridhelm's, Secteur informel au
Congo-Kinshasa: Stratégie pour un développement
endogène, Ed. University Africaine, Kinshasa, 1990, p.45
21 Jean Caussy et Jacques VALLIN, Crise et
population en Afrique, Crises économiques, Politique d'ajustement et
dynamique démographique, Etudes du CEPED, n°13, 1996, p.183
[21]
parviennent pas, la fille peut se décider de se prendre
en charge en recourant à la prostitution qui est devenue le
troisième commerce mondial après la vente des drogues et le
trafic d'armes.
D'après l'UNESCO, l'exploitation et la
prostitution qui multiplient le nombre des filles-mères sont de toute
évidence liées à la désagrégation de la
famille, et le fruit de la misère et de la famine.
La plupart des ménages des fonctionnaires de l'Etat
connaissent des perturbations car ils travaillent presque
bénévolement et se trouvent sans ressources nécessaires
pour subvenir aux besoins de leurs ménages. Les filles vont au
gré de vague et mettent leurs corps enjeu pour avoir de quoi manger, de
quoi se vêtir pour payer leurs frais scolaires et par- fois pour assister
financièrement et matériellement leurs parents et leurs membres
de la famille en difficultés.
I.2. Des stratégies à mettre en
place pour réduire les conflits familiaux dans les familles à
Panzi.
Nous avons pensé, en ce qui concerne, que ce
fléau ne pouvait être vaincu que si l'on met dans un mouvement
d'ensemble, à travers un dialogue permanent, tous les responsables de
l'éducation de la jeunesse, à savoir la famille, l'Etat,
l'école, l'église, les mass médias et les jeunes
eux-mêmes pour un encadrement efficace et efficient de ces derniers
doivent s'acquitter de leurs devoirs . Il est plus utile de conseiller à
la personne en souffrance de consulter un psychothérapeute ou d'entamer
une psychanalyse, car parfois l'écoute et l'attention que l'on souhaite
apporter de l'aider.
I.2.1. Les parents.
Il est important de signaler que la population de la commune
d'Ibanda en général et celle du quartier Panzi ont un niveau de
vie assez modeste. Cette pauvreté des parents est due à la crise
socio-économique, fait que bon nombre des parents ne sont plus à
mesure de subvenir à l'éducation et aux besoins de leurs enfants.
C'est pourquoi la plupart des gens et adolescents ont tendance à se
lancer dans la débrouille et rare sont ceux qui fréquentent
l'école ou soit, elles peuvent aller à l'école mais tout
en supportant elles-mêmes leurs études parce que certains parents
n'ont pas des moyens. Ce qui les entraîne dans la licence sexuelle cause
des grossesses précoces dont sont victimes les adolescentes.
[22]
Bien que la crise envahisse nos familles, l'avenir de notre
société dépend de l'éducation donnée aux
jeunes. Pour ce faire, les parents ne peuvent pas se décharger de leurs
responsabilités du fait de la crise ou la pauvreté, mais doivent
se mobiliser pour garantir l'éducation des enfants. Il faut un dialogue
franc et ouvert est nécessaire pour que ces derniers ne se confient pas
à la rue. Ceci pour amener l'enfant à comprendre que la
sexualité n'est pas un sujet tabou et qu'il n'y a rien à cacher
aux parents, mais qu'elle n'est pas non plus un jeu d'enfants.
Donc, étant les premiers éducateurs de leurs
enfants, les parents doivent s'efforcer à s'occuper de leur
éducation sexuelle. De ce fait, il leur est conseillé, d'avoir
une communication ouverte et franche pour que l'enfant ait confiance en eux au
lieu qu'il se confie à la rue.
Et dans cet effort, il est donc nécessaire pour les
parents de ne pas établir la différence entre le garçon et
la fille en ce qui concerne la sexualité. Ils doivent expliquer au
garçon et à la fille que tout ce qu'il lui arrive est naturelle,
mais doivent multiplier des efforts pour domestiquer leurs pulsions et de les
magnifier à travers un sentiment plus durable et dire surtout à
la fille, bien que la pauvreté est là, elle est appelée
à se marier dignement et non de transformer son corps en une marchandise
et surtout à la faire comprendre l'intérêt qu'elle a
à se préserver avant le mariage pour éviter tous les
risques possibles.
I.2.2. L'Etat
Le rôle de l'Etat est de veiller à ce que la vie
publique soit une source de prospérité et non de
déchéance pour les citoyens. Pour ce faire, il doit garantir un
minimum d'aisance nécessaire à tout homme.22
Etant donné que tout travailleur a le droit de jouir du
fruit de son travail, ainsi, il faut que le salaire donne la possibilité
aux chefs de ménages d'accomplir leurs devoirs vis-à-vis des
personnes à leur charge. Si le gouvernement congolais prenait en charge
effectivement les études à tous les niveaux, il aurait
évité la déperdition scolaire des filles et
procédé à l'amélioration des salaires des parents
ou aux tuteurs des enfants afin d'éviter les conséquences qui
surviennent dans certains ménages.
22 LELOTTE, F.S.J, La solution du problème
de la vie, synthèse du catholicisme 5ème cahier ;
problèmes sociaux : familles, Etat, bien matériels, Centre
international d'études de formation religieuse, Bruxelles, Paris
Casteman, Tournai, P.32
[23]
Par ailleurs, il est du devoir de l'Etat d'élaborer une
politique d'encadrement et d'emploi au regard du volume de la population
active. Ainsi, on aura multiplié les chances à chaque famille de
se prendre en charge et de veiller sur les enfants par une éducation
appropriée.
Si l'Etat peut organiser des campagnes nationales et des
services en faveur des aspects importants concernant la santé de la
reproduction de façon efficace, il peut contribuer largement à la
correction et à la réduction du comportement sexuel à
risque des jeunes et les amener à opter pour une sexualité
responsable et raisonnable.
Par ailleurs, il est nécessaire que l'Etat ait le
contrôle sur ce que vulgarise la presse pour sauver la morale des jeunes.
Ayant un impact important sur le comportement des jeunes, l'exploitation
intelligente de médias peut contribuer de manière significative
à la promotion d'une meilleure éducation, sinon à son
déclin.
Le gouvernement est appelé, enfin, à prendre en
charge les jeunes filles. Les consultations préscolaires et
prénuptiales sont une grande prévention dont l'Etat doit
s'occuper.
I.2.3. L'Ecole
Pour éviter les conflits que les filles - mères
engendre dans la famille, il faut que l'école s'occupe de
l'éducation sexuelle des enfants adolescents pour les aider à
devenir des adultes équilibrés et capables d'assurer la
transmission de la culture.
I.2.4. L'Eglise
La religion a aussi une grande influence sur la morale de ses
adeptes. Car, l'église est d'une importance capitale pour éviter
aux jeunes la confusion en matière de sexualité et autres
relations au sein de la famille et dans toute la société. Les
jeunes d'aujourd'hui ne connaissent plus des contraintes morales et font tout
ce qu'ils veulent, dans une inversion totale des valeurs morales, où
l'immoralité sexuelle et les pratiques contre-nature sont
encouragées, notamment par plusieurs adultes. Bref, l'église est
aussi appelée à contribuer à l'éducation sexuelle
des adolescents.
Ce problème étant plus l'affaire de la
société que les adolescentes elles-mêmes, il importe non
seulement d'améliorer les services destinés aux adolescents
(filles et garçons), mais aussi d'informer les parents, les enseignants
et les pouvoirs publics de la nécessité d'agir au moment
[24]
opportun pour protéger l'équilibre reproductif
des adolescents, équilibre dont dépend la société
de demain. Cette entreprise n'est pas facile, elle exige des mécanismes
et des stratégies bien élaborés23.
En définitive, les éducateurs comprendront que
l'éducation sexuelle inadaptée et moralement confuse que
reçoivent les jeunes auprès des amis à l'école,
dans les revues, dans la rue, ou encore à la télévision ne
suffit pas ; parce que les informations qu'ils y recueillent, les aident
souvent à tomber dans l'immoralité avec toutes les
conséquences qui s'en suivent : grossesses précoces, IST et
VITT/SIDA.
Alors, les parents et tous ceux qui s'occupent des jeunes sont
interpellés à changer des stratégies et parler
convenablement de la sexualité aux adolescents. Cela les aidera à
faire la différence entre le vrai amour et un simple attrait sexuel, et
ils arriveront ainsi à pratiquer la sexualité qu'au mariage ou
alors, d'être responsable de tout ce qu'ils veulent ou décident de
faire.
23 LELOTTE, F.S.J, Op.cit., p.32
Sols : Le quartier Panzi a un sol
argileux provenant de la composition basaltes et des trachytes ayant des
couleurs différentes allant du gris-noir au rouge-foncé.
[25]
CHAPITRE II : MILIEU D'ETUDE ET METHODOLOGIE
UTILISEE
Ce deuxième chapitre est consacré à la
présentation détaillée des éléments
fondamentaux sur lesquels s'est construite notre étude et de la
manière dont nous avons abordé celle-ci. D'une part, ce chapitre
traite des approches méthodologiques en exposant leur application,
autrement dit, l'opérationnalisation de différentes
méthodes utilisées dans cette étude. D'autre part, ce
chapitre présente la population d'étude, les techniques
d'échantillonnage (ou choix des informateurs), de récolte et de
traitement des données.
2.1. Brève description de l'environnement
physique du milieu d'Etude à Panzi.
2.1. 1. Localisation/ Situation Géographique
V' Superficie, délimitation et
coordonnés géographiques
Le quartier Panzi est l'une des trois quartiers que compte la
commune d'Ibanda dans la ville de Bukavu, au Sud-Kivu. Il s'étend le
long de la route reliant Bukavu-Uvira .Sa superficie est (05Km2.6
are et 10 centiare). Et limité de la manière suivante
:
V' Au nord par le quartier Ndendere,
V' Au Sud par les localités de BUHOZI et de Kabungo du
territoire de Kabare V' A l'est par la rivière Ruzizi, limité
avec la république Rwandaise
V' A l'ouest par la cellule Cahi du quartier Kasha de la commune
de Bagira.
2. 1.2. Milieu
2.2.1. Climat :
Le quartier Panzi est dominé par un climat tropical
humide tempéré par l'altitude. La température moyenne
annuelle est de 20.50C avec une faible amplitude thermique inferieur
à 50C. Ce quartier ainsi que la ville connait deux saisons :
la saison sèche qui couvre quatre mois, allant de mi-mai à
mi-septembre. Pendant cette période, la poussière couvre toute la
ville en générale et en particulier le quartier Panzi.
La saison de pluie couvrant la période allant de
mi-septembre à mi-mai, soit huit mois, avec une précipitation
moyenne d'environs 1307mm/An provoquant des inondations, des érosions et
de boue.
? Sondage par l'interview : qui
consiste à pratiquer les systèmes de stratège ou
stratification pondéré dans la formule d'expérience
mathématique.
[26]
Relief : Le quartier Panzi
a comme la commune d'Ibanda un relief accidenté constitué des
plateaux à forte pentes et de la vallée de la Ruzizi.
Ce quartier ainsi que la ville connait deux saisons : la
saison sèche qui couvre quatre mois, allant de juin à Août.
Pendant cette période, la poussière couvre toute la ville en
générale et en particulier le quartier Panzi.
2.2. Approche méthodologique
Avant d'aborder l'approche méthodologique proprement
dite, il sied de préciser que, pour sa réalisation objective,
toute recherche scientifique exige le recours à un ensemble de
procédés : c'est la (les) méthode(s). Il s'agit d'un
« ensemble d'opérations intellectuelles par lesquelles une
discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle
poursuit, les démontrés et les vérifiés » Aux
méthodes de recherche, s'associent des techniques. Celles-ci sont des
manières de procéder dans la pratique d'échantillonnage,
de récolte et de traitement des données. Pour conduire cette
étude, ce travail est le fruit de la combinaison des méthodes,
à savoir, la méthode : descriptive, statistique; Et les
techniques telle que : l'observation libre, L'interview, Guide d'interview
d'enquête. Ainsi que la compilation et la transformation des
données recueilli a été fait à l'ordinateur en
utilisant l'Excelle et logiciel tel que SPSS dans des analyses.
2.2.1. Matériels utilisés
Pour conduire cette étude, nous avons fait recours aux
outils suivants : Stylo, carnet, questionnaire d'enquête, la
documentation ainsi que l'ordinateur pour la récolte des donnés
et l'analyse de ce données dans le travail.
2.2.2. Procédure de collecte des données
Pour collecter les données nous avons utilisées les
méthodes et techniques suivante :
1. Méthode
Cette méthode nous a été utile car elle
permet de recueillir des informations d'ordre socio-économique sur les
entités administratives, et des services des bases de sondage pour les
enquêtés.
[27]
+ La description : celle-ci nous a
été utile pour décrire les réalités
diverses, et la situation
monographique de la commune d'Ibanda dans la ville de Bukavu
et dans le quartier Panzi. + Statistique : Cette
méthode nous a aidés dans la quantification, le traitement et
l'interprétation des données recueillies sur le
terrain.
2. Technique et outils de
l'enquête
· Enquête village : elle
permet de recueillir les informations d'ordre socio-économique sur les
entités administratives, et des services de bases de sondage pour les
enquêtés.
· L'observation libre : Nous
avons utilisés cette technique pour voir la manière dont les
ménages arrivent à gérer les conflits qui peuvent
être enregistrés dans les ménages de notre milieu
d'étude.
· L'interview : Elle nous a
permis d'échanger des idées avec nos enquêtés,
c'est-à-dire les filles et les responsable des ménages du
quartier panzi.
· Guide d'enquête :
cette technique nous a facilité la récolte des informations
au moyen des questions fermés et ouvertes soumises individuellement en
garantissant la rapidité dans la récolte des données et en
permettant à chaque sujet enquêté de s'exprimer librement
dans ses propres termes sur chaque question posée.
2.2.3. Traitement des données.
Les techniques de traitement des données sont des
outils indispensables pour examiner les informations quantitatives
c'est-à-dire chiffrées et les informations qualitatives
c'est-à-dire exprimées par des mots.
En effet, l'efficacité de l'examen des données
repose sur la combinaison de techniques de traitement de données
qualitatives et quantitatives.
1. Technique de traitement des données
qualitatives
Pour analyser les données qualitatives, nous avons
utilisé la technique de l'analyse de contenu. Pour nous, l'analyse de
contenu est une opération par laquelle, le chercheur examine de
manière minutieuse et détaillée, l'ensemble complexe des
données recueillies en cherchant la signification profonde de celles-ci.
Autrement dit, « l'analyse de contenu est une technique de recherche pour
la description objective, systématique, et quantitative du contenu
manifeste de communication ayant pour but de les
interpréter».24
24 Christophe Lalanne, Sébastien Georges,
Christophe Pallier : Statistiques Appliquées _à
l'Expérimentation en Sciences Humaines P8-9, 2009
25 M. ASSIE GUY ROGER, Sociologue, S-DRH-M de
l'INFPA DR. KOUASSI ROLAND RAOUL, Enseignant-chercheur des universités :
cours d'initiation a la methodologie de recherche, 2011
[28]
Le support de l'analyse de contenu est le discours produit
dans le processus de communication (entretien) entre nous chercheur et les
répondants. Ce fait indique un double objectif que nous avons poursuivi
par cette technique : d'un côté, elle tente de dégager la
signification de l'énoncé pour l'émetteur,
c'est-à-dire sa subjectivité, de l'autre côté, elle
cherche à établir la pertinence pour le récepteur,
à savoir son objectivité.
L'objectivité de l'énoncé
(réponse) est liée à sa nature sociale, car celui-ci
transporte des significations pertinentes pour un groupe donné.
2. Technique de traitement des données
quantitatives
L'examen des données quantitatives a été
mis en oeuvre en recourant aux techniques statistiques. Celles-ci ont
consisté à rechercher la fréquence des thèmes ou
des blocs de données.25
Cette technique nous a facilités aux récoltes
des informations au moyen de questions Ouverte et fermées soumises
individuellement en garantissant la capacité dans la récolte de
données et en permettant à chaque ménage
enquêté de s'exprimer librement dans ses propres termes sur chaque
question posée.
2.2.3. Aspects culturel de la population de panzi
Religion : La grande partie de la
population du quartier Panzi est d'une croyance chrétienne, nombreux
appartiennent à la religion catholique, soit 75%. La religion
protestante est représentée à 23%, les témoins de
Jéhovah et les musulmans représentent 2%. Ces églises
contribuent aussi au progrès du pays par la réalisation de
certains projets de développement
Culture et art : Le quartier Panzi
regorge plusieurs tribus mais les plus abondantes sont le Lega et les Shi. La
population de ce dernier comme seul du Sud-Kivu pratique le système
patrilinéaire dont, la monogamie officialisée par la loi
congolaise y est en vogue même si la polygamie tolérée par
cette loi y est pratiqué.
Il y a également certaines maisons de culture dont les
bibliothèques, les salles de spectacles (salles de fêtes) et des
cinés vidéos y sont opérationnelles à
côté des artistes, sculpteurs des
[29]
oeuvres d'arts à partir de bois, os et ivoire où
les artisans tailleurs, forgerons y ont droit de cité.
a) Transport : le quartier Panzi
est traversé et desservi par la grande route non asphaltée
reliant, la ville de Bukavu au territoire d'Uvira. Cette route connait des
embouteillages énormes des véhicules, motos, charrettes et les
piétons qui sont confondues à la longueur des journées
avec trop de risques d'accidents.
b) Communication : le quartier
Panzi est ensuite desservi par tous les réseaux de communication
téléphonique, entre autre, Vodacom, Congo Chine
télécom(Orange), Airtel, Tigo,
etc. et les différentes radios qui
émettent dans la ville de Bukavu, les habitants de Panzi captent ces
différentes chaines de télévision entre autres VSTV,
Digital Congo, RTNC,RTNK et RTVGL.
2.4. Aspects économiques
Agriculture : est quasi- inexistante
parce qu'il n'y a pas assez d'espace en ville pour exercer cette
activité. Autre fois, la culture des maniocs, des haricots et de
maïs se pratiquent dans la vallée de Ruzizi, mais cette partie est
déjà destinée à la construction.
Elevage : quant à
l'élevage, on essaie d'élever les volailles, les porcs, les
caprins et vaches. Il faut signaler que toutes ces espèces
élevées sont en divagation. Cet élevage sert pour la
consommation familiale et quelque fois pour faire scolarisé des
enfants.
Pêche : l'économie du
quartier Panzi comme celle de la république démocratique du Congo
repose sur la débrouillardise. La population se débrouille en
cherchant chaque fois l'activité qui peut procurer les revenus
permettant de subvenir à ses besoins du moment. C'est ainsi qu'elle se
lance dans les petits commerces, l'entreprenariat, l'artisanat, l'agriculture
et l'élevage, etc.
Mais toutes les activités sont de moindre importance,
la principale source de revenu est le petit commerce effectué le long de
routes. On y voit des boutiques, des kiosques, des pharmacies et des petits
lieux appelés « Kasoko » signifiant petit marché de
Kamagema qui est en pleine réhabilitation. Les jeunes installent aussi
le long de la routé des salons, des ateliers de coutures et des
réparations. Dans ce quartier il y a la présence
d'un abattoir public des bêtes reconnu sous le nom « ELAKAT
».
26BOUCHARD, cité par thomas M, la
problématique de l'articulation du développement entre
administration publique et paysannerie, Mémoire ISDR Bukavu, 2015
p20.
[30]
2.2.4. TYPE D'ETUDE
Notre étude est traversable car notre période
s'étend sur l'an du novembre 2015 au juillet 2016 et descriptive car
elle nous permet de faire une marche ayant pour but d'observer la situation
réelle des conflits qui surgissent dans les ménages à
Panzi.
2.2.5. POPULATION D'ETUDE
Notre étude porte sur la population du quartier Panzi qui
se lève à 89393 Habitant.
2.2.6. ECHANTILLONNAGE ET CRITERES D'INCLUSION
Compte tenu des moyens et du nombre élevé de la
population du quartier Nyalukemba dans la ville de Bukavu et de la commune
d'Ibanda. Il n'a pas été facile d'atteindre toute la population
notre enquête et raison pour laquelle nous utilisons la technique
d'échantillonnage aléatoire.
L'échantillonnage choisi dans cette étude n'a
pas été tiré au hasard pour avoir des opinions aussi
variées proportionnellement à l'effectif. Pour détermine
la taille de l'échantillon de la population, nous avons utilisés
la table du professeur Alain BOUCHARD qui stipule que quand l'Univers est fini
c.-à-d. Inférieur à 100.000 habitant, on applique la
formule de la taille corrigé 26
Cependant, la formule pour la taille corrigée d'Alain
BOUCHARD s'annonce comme suit : Nc = Taille de l'échantillon
corrigée n = Taille pour une population infinie.
La population du quartier Nyalukemba est 75978 habitants. Dans
cette population mère, nous avons tirés un échantillon des
personnes à l'aide de la formule suivantes :
Nc = Nxn = 89393X96 =
8581728 =95,87 96 habitants
N+n 89393 +96 89489
Notre univers N 89393 N =
89393
[31]
Bernard BEKELSON le définit l'échantillon comme
un choix scientifique dans l'ensemble d'une population. Il s'agit d'en
prélever une portion car la population toute entière ne peut
être examinée en particulier parce qu'elle est trop nombreuse par
rapport aux moyens dont dispose le chercheur.27
Il constitue une partie représentative de personnes
à interroger au cours d'une enquête sondage. Jacques Maître
abonde dans le même sens lorsqu'il parle de sondage, c'est-à-dire
de recensements sur les questionnaires d'opinion. A ce sujet, il estime que la
théorie statistique des jugements sur l'échantillon permet de
résoudre pratiquement le problème que l'on traite.
Pour constituer notre échantillon, nous avons fixé
les critères de sélection ci-dessous :
? Avoir une habitation réelle dans la commune d'Ibanda. ?
Vivre dans le quartier Panzi.
? Etre réellement fille mère.
2.6.1. Population
Répartition de la population le
quartier Panzi a une population hétérogène estimé a
environs 89.393 personnes dont 17549 hommes, 19839 femmes, 24177 garçons
et 27.678 filles parmi lesquels il y a 150 étranges de
différentes nationalités (Rwandaise, Camerounaise, Tanzanienne et
Burundaise).
Tableau N°1 : Aspects
démographiques de la population du quartier Panzi
CELLULES
|
POPULATION CONGOLAISE
|
POPULATION ETRANGERE
|
TOTAL GENERAL
|
Homme s
|
Femme s
|
Garçon s
|
Fille s
|
Total
|
H
|
F
|
G
|
FI
|
Total
|
MAJOR VANGU
|
3766
|
4234
|
5107
|
5024
|
18131
|
02
|
_
|
_
|
_
|
02
|
18133
|
BIZIMANA
|
1007
|
1161
|
1196
|
1642
|
5006
|
_
|
_
|
01
|
_
|
01
|
5007
|
MBEKE
|
1715
|
2010
|
2516
|
3105
|
9346
|
04
|
01
|
02
|
01
|
08
|
9354
|
KAZAROH
|
3086
|
3583
|
4425
|
5221
|
16315
|
11
|
04
|
06
|
07
|
28
|
16343
|
27 BEKELSON B. : Programme de régularisation
des naissances dans le monde, New York (une Population concile), 1971, p.
24
[32]
O
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
MUSHUNU NU
|
2772
|
3041
|
3639
|
4191
|
13643
|
09
|
04
|
12
|
15
|
40
|
13683
|
MULENGE ZA Ier
|
3241
|
3612
|
4636
|
5480
|
16969
|
08
|
17
|
15
|
09
|
49
|
17018
|
MULENGE ZA II.
|
1962
|
2198
|
2658
|
3015
|
9833
|
05
|
10
|
04
|
03
|
22
|
9855
|
TOTAL
|
17549
|
19839
|
24177
|
27678
|
89243
|
39
|
22
|
40
|
35
|
150
|
89393
|
Source : Rapport annuel du quartier Panzi
2015
figure N °1population congolaise du quartier
Panzi
MULENGEZA II.
11%
MULENGEZA Ier
18%
MUSHUNUNU
16%
KAZAROHO
18%
MAJOR VANGU
21%
MBEKE
10%
BIZIMANA
6%
Au vu de cet tableau, nous voyons que la cellule Major Vangu
sa population représente 21% de la population totale du quartier panzi,
Mulengeza et Kazaroho viennent à la deuxième position car elles
ont une population qui représente 18%, la troisième position est
occupée par la cellule Mushununu qui compte 16%, Mbeke qui en compte 10%
et Bizimana qui ferme la marge comptant une population de 6%. Il faut signaler
que les étrangers(e) qui logent le quartier panzi ne sont pas reprises
sur cette figure ci-haute.
Tableau 2 : subdivision administrative du quartier
Panzi.
N°
|
NOM DES CELLULES
|
CHEFS DE CELLULES
|
NOMBRED'AVENUES
|
01
|
MAJOR VANGU
|
Mr. MUKOMBO BENDERA
|
17
|
02
|
BIZIMANA
|
KIBIKIBI François
|
6
|
[33]
03
|
MBEKE
|
MAJALI Adolphe
|
12
|
04
|
KAZAROHO
|
MWESHWA SANZA
|
14
|
05
|
MUSHUNUNU
|
Mme NSIMIRE
M'BUHENDWA
|
12
|
06
|
MULENGEZA Ier
|
NSIKU ZAGABE
|
14
|
07
|
MULENGEZA II.
|
MUKOKYA JANDA
|
11
|
|
TOTAL
|
|
86
|
Source : rapport annuel du quartier Panzi 2015
19,8%
8,8%
37,4%
34,1%
17-20 Ans 20-25 Ans 25-30 Ans
30 Ans et plus
Source : Nos enquêtes sur terrain
[34]
TROISIEME CHAPITRE : PRESENTATION DES RESULTATS
III. 1. DESCRIPTION DE L'ENQUETE
Ce chapitre portera sur la présentation et l'analyse de
nos résultats d'enquêtes. Le logiciel Sphinx nous a
été utile en traitement de ces données. Nous avons traduit
les fréquences exprimées en pourcentages et ceux-ci ont
été calculés partant de la taille de l'échantillon.
Pour ce qui concerne le traitement des données, nous les ferons dans les
histogrammes par pourcentage ou fréquence.
Sexe de l'enquêté(e)
58,8%
41,2%
Masculin
Feminin
Source : nos enquêtes
Commentaire : Départ la figure, nous
remarquons que le sexe qui prime est féminin il représente 58,8%
car la grande partie de l'enquête concernée de plus les
filles-mères et l'autre les parents de ces filles qui représente
41,2%.
Age
[35]
Commentaire : Les données de cette
figure nous renseignent que 37,4% de nos enquêté(e) sont
âgés de 20 à 25 ans ; 34,1% sont âgées de 17
à 20 ans, 19,8% ont l'âgés de 25à 30ans et enfin
8,8% sont âgés de 30 ans.
Niveau d'instruction
11,0%
29,7%
12,1%
7,7%
39,6%
Primaire
secondaire
Etudes supérieures
Cycle d'orientation
Sans instruction
Source : Nos enquêtes sur terrain
Commentaire : Cette figure indique qu'une
proportion élevée de nos enquêté ont fait les
études secondaires, soit 39,6%, celles ou ceux qui sont sans instruction
représentent 12,1%, 11,0% de nos enquêtés(e) affirment
avoir terminé le cycle d'orientation, 7,7% de nos
enquêté(e) n'ont fait que les études primaires et enfin
29,7% ont atteint un niveau d'étude supérieure après la
première maternité.
25,3%
14,3%
7,7%
9,9%
42,9%
Fonctionnaire
Sans emploi
Chauffeur
Petit commerce
Autres
Source : Nos enquêtes sur terrain
Commentaire : Il ressort de cette figure que
42,9% des parents des filles -mères sont sans emploi la situation qui
peut amplifié une désorientation en famille parce que les parents
n'auront pas à dire aux enfants et surtout que le papa n'arrive pas
à satisfaire le besoin de ces
[36]
enfants( filles et garçons) , 7,7% de nos
enquêtés sont chauffeurs de taxi et autres ; ils n'auront pas le
temps d'éduquer les enfants car souvent ils arrivent avec retard
à la maison, 9,9% sont des fonctionnaires soit de l'Eta soit de
privé, 25,3% font le petit commerce et enfin 14,3% assument d'autres
fonctions parmi lesquelles nous pouvons citer les boulangers, domestiques, les
mécaniciens et d'autres qui ne sont pas cité.
circonstances de la grossesse
|
Plaisir sexuel consentant
Prise de force par le copain
Prise de drogue sans le savoir
Autre réponse à préciser
24,2%
26,4%
18,7%
5,5%
25,3%
Source : Nos enquêtes sur terrain
Influence des amies (compagnie
Commentaire : la figure montre que 26,4% des
filles mères se sont retrouvées grosse par influence de amies ou
compagnies ; 24,2% ont étés grosse par prise de force par leur
copain, 18,7% ont trouvaient la grossesse en prenant le drogue sans le savoir
et le copain s'est restaurer à sa faim, dans la catégorie
d'autres réponses à préciser il s'est dégager ce
qui suit : Les filles-mères par contre n'ont pas pu éviter la
grossesse en dépit de la connaissance qu'elles avaient aussi bien sur
leur cycle que sur les méthodes contraceptives. Sans le vouloir, elles
se sont retrouvées enceinte parce que ne pouvant pas résister
à la pression ou aux bousculades du partenaire, soit aussi parce que ce
dernier avait refusé le port du préservatif, soit encore parce
qu'elles ont offert les faveurs sexuelles en période d'ovulation par
crainte de perdre un partenaire qui leur venait en aide matériellement
et/ou financièrement et enfin 25,3% disent qu'elles se sont
retrouvée grosse par plaisir sexuel ou encore par leur propre
consentement en croyant qu'il n'y aura pas de conséquence après
le rapport sexuel.
[37]
Age de grossesse
17,6%
65,9%
16,5%
A moins de 15 ans
Entre 15 et 20 ans
A plus de 20 ans
Source : Nos enquêtes sur terrain
Commentaire : la figure montre que parmi nos
enquêtées 65,9% ont eu leur premier enfant à l'âge de
15à 20 ans, 16,5% en ont eu la première grossesse à moins
de 15ans et enfin 17,6% des filles ont eu l'enfant à plus de 20 ans. Ces
résultats montrent aux yeux de tous que des nombreuses filles -
mères ont connu des maternités précoces.
14,3%
85,7%
Oui
Non
Source : Nos enquêtes :
Commentaire : ces résultats nous
montre que 85,7% de nos enquêtées affirment qu'il y a eu conflit
dans leur famille suite aux dépenses occasionnée par la grossesse
car la famille vis dans une situation modeste de voir venir augmenter une autre
charge supplémentaire à la famille et 14,3% de nos
enquêtées nient qu'il y a pas eu conflit dans la famille suite aux
dépenses de sa grossesse.
[38]
Nombre d'enfants
35,2%
7,7%
57,1%
1Enfant
2 Enfants
Source : Nos enquêtes sur terrain
3 Enfants et plu
Commentaire : Les données de cette
figure nous montrent que 57,1% des filles - mères ont déjà
accouché un enfant car ces filles croiraient privilégier la
relation avec son amant pour des raisons d'être marié, 35,2% de
nos filles enquêtées affirment avoir deux enfants et enfin 7,7% de
nos filles enquêtée disent qu'ils ont déjà
accouché 3 enfants et plus sous le toit parental.
Raisons de la grossesse
5,5%
Crainte d'être abandonnée par le copain
Manque d'information Pauvreté des parents
Autre réponse à préciser
31,9%
29,7%
33,0%
Source : Nos enquêtes sur terrain
Commentaire : Nous voyons ici que 33,0% des
filles - mères avaient peur d'être abandonné par les
copains, 31,9% n'ont pas pût éviter leur grossesse par manque
d'information (la non maitrise du cycle ovarien), 27% des filles-mères
ont eu la grossesse suite à la pauvreté de leurs parents car les
parents ne parviennent plus à la rescousse aux besoins de leurs filles
et enfin 5,5% des filles-mères évoquent d'autres raisons ayant
occasionné la grossesse
[39]
Situation du conjoint
7,7%
26,4%
65,9%
Vivant
Décédé
Inconnu
Source : Nos enquêtes sur terrain
Commentaire : la figure nous renseigne que
65,9% des géniteurs des enfants sont en vie mais ils ne prennent jamais
la charge de leurs enfants ce qui peut être aujourd'hui à la base
de phénomène enfant de la rue alors que une rue n'a jamais eu ou
accouché un enfant; 26,4% des filles - mères ignorent la
situation des géniteurs de leurs enfants et enfin 7,7% affirment que
leurs géniteurs des enfants sont décédés ;
Malgré cette situation la famille du géniteur n'arrive pas
à prendre la charge de l'enfant du défunt.
statut matrimonial du pere de ton enfan
|
Marié
Célibataire
Divorcé
Autre statut à
précise
52,7%
5,5%
9,9%
31,9%
Source : Nos enquêtes sur terrain
Commentaire : Départ cette figure nous
voyons que 52,7% des filles-mères affirment que le papa ou le
géniteur de leurs enfants sont des célibataires, 31,9% de nos
enquêtées disent que leurs amants sont des mariés qui
engrossent d'autres filles en dehors du mariage, 9,9% disent que ces amants
sont des divorcés et enfin 5,5% parlent d'autres statut ; soit
inconnu.
[40]
Existence de rélation avec le
conjoint
33,0%
Oui
Non
67,0%
Source : Nos enquêtes sur terrain
Commentaire : Dans ce tableau, nous
remarquons que 67,0% des filles n'entretiennent plus des relations avec les
géniteurs de leur(s) enfant(s) et 33,0% de nos filles affirment
continuent à entretenir des relations familiales avec les
géniteurs de leurs enfants croyant que le géniteur lui prendra en
mariage un jour qui viendra.
Supporteur de la grossesse
8,8%
23,1%
20,9%
47,3%
Vos parents
Le père de ton enfant
Autres amants
Efforts personnels
Source : Nos enquêtes sur terrain
Commentaire : A la lumière de cette
figure, il ressort que 47,3% des enquêtées tirent leur source de
subsistance auprès de leurs parents, 20,9% de nos enquêtées
affirment être prise en charge lors de la grossesse par les
géniteurs de leur (s) enfant(s), 8,8% de nos répondantes disent
trouvé le moyen par la débrouillardise au prêt des autres
amants et enfin 23,1% vivent de la prostitution en faisant l'effort
personnels.
[41]
rapport en famille pendantla grossesse
|
12,1%
25,3%
62,6%
Conflictuel
Harmonieux
Indifférence
Source : Nos enquêtes sur terrain
Commentaire : Ces données de cette
figure démontrent que 62,6% des filles - mères étaient en
conflit avec leur famille lors de la première grossesse, 12,1% de nos
répondantes affirment qu'ils étaient en harmonie avec leur
famille et enfin 253% des filles - mères, étaient dans une
situation d'indifférence avec sa famille pour des raisons qui leur
concerne.
22,0%
13,2%
11,0%
24,2%
29,7%
Les deux parents
Le père
la Mère
Frères et soeurs
Autres membres de la famill
Source : Nos enquêtes sur terrain
Commentaire : De cette figure, nous observons
que 29,7% des filles - mères sont en conflit avec les deux parents(le
père et la mère suite à la survenue de la grossesse),
24,2% des filles sont en conflit ou en désaccord avec leur père,
12% des filles sont en désaccord avec leurs mères, 22,0% avec
leurs frères et soeurs et enfin 11,0% de nos filles
enquêtées affirment être en conflit avec d'autres membres de
la famille, soit le cousin, tante, oncle maternel etc..
[42]
24,2%
18,7%
57,1%
Votre marginalisation par la famille
Moquerie vis-à-vis de vous
Source : Nos enquêtes sur terrain
La nouvelle charge familiale suite à la
présence de votre ou vo Commentaire : Cette
figure nous renseigne que les 57,1% des familles enquêtées
affirment que les conflits tournent autour de la nouvelle charge
(nouveau-né), 24,2% de ces familles affirment qu'elles se sont vues
marginalisés suite à la grossesse de leurs filles ou enfant enfin
chez 18,7% des filles, ont eu la moquerie des autres membres de la famille
leurs conflits tournent autour de la grossesse avant que l'enfant ne soit
né.
Besoins satisfait avant la grossesse
17,6%
11,8%
14,7%
17,6%
38,2%
Scolaire
nourriture
Besoin primaire
Habillement
Autres réponses à precise
Source : nos enquêtes sur terrain
Commentaire : la figure montre que 38,2% des
parents enquêtés disent qu'ils parvenaient à satisfaire
à tous les besoins scolaires de sa fille avant qu'elle soit grosse ou
tombé enceinte, 17,6% des parents affirment qu'ils parvenaient toujours
à satisfaire aux besoins d'habillement et de nourrir sa fille, 11,8% de
ces parents disent qu'ils parvenaient à la satisfaction de besoin
primaire de sa fille. La catégorie de autres réponses à
préciser à comme réponse le frais de transport, soins de
beauté, le crédit téléphonique; bien que les
parents répondais à tous ces
[43]
besoins de sa fille, ils (parents) été
très choquer de voir sa fille l'on causer la honte en tombant grosse
alors qu'elle ne manquer rien, tout été garantie par les
parents.
Attitude des parents après la grossesse
Négative
Compréhensive
indifférence
28,6%
23,1%
48,4%
Source : nos enquêtes sur terrain
Commentaire : nous voyons dans cette figure
que 48,4% des parent avaient mal compris la nouvellle ennonçant que sa
fille est grosse car la famille vu dans la médoicrité encore il y
aura une charge supplementaire qui s'ajoutera, 28,6% des parents ont
jugé que c'est un acte comprehensif car peut être l'enfant ne l'a
pas voulu mais par surprise la surconstance s'est presenter telle qu'elle est
et enfin 23,1% des parents disent peu importe la situation qui arrive à
sa fille les parents ne voient aucun mal de l'acte que son enfant à
poser.
stratégies de redduction de grossesse
|
27,5%
27,5%
24,2%
20,9%
Améliorer la situation économique des
parents Améliorer les services destinés aux
adolescents Les parents doivent parler de l'éducation
sexuelle des fil Dialogue permanent parents-enfants
Source : Nos enquêtes sur terrain
Commentaire : ces données nous
révèlent que 27,5% des parents des filles - mères
souhaitent que les parents s'occupent de l'éducation sexuelles des
adolescents ou filles, 25% souhaitent que tout parent ait un dialogue ouvert et
franc avec son enfant, 22% des parents souhaitent qu'on puisse améliorer
la situation socio-économique et enfin 19% souhaitent
l'amélioration des services destinés aux adolescents.
[44]
Mécanismes de prise en charge
30,8%
7,7%
3,8%3,8% 3,8%
50,0%
le gouvernement crée des entreprise pour ces
filles
Les parent prennent la charge de leurs enfants
scolariser ces filles
sensibiliser les filles suite au méfaits
éviter la mauvaise compagnie
Source : Nos enquêtes sur terrain
Création d'un centre d'encadrement des metier aux
fill Commentaire : les données de cette figure
montrent que, 50,0% des files disent qu'il faut leur scolariser , 3,8% de
filles disent qu'il faut créer un centre d'encadrement de
différents métiers qui facilitera leur auto-prise en charge, 9,8%
de nos filles enquêtées disent que le gouvernement devrait
créer des entreprises qui viendraient en aide aux filles-mères,
30,8% affirment qu'il faut carrément sensibiliser ces filles suite aux
méfaits de la sexualité enfin 3,8% des familles disent que les
parents doivent prendre la charge de leurs filles ou enfants car une bonne
éducation commence en famille pour éviter ces dérapage que
font les filles en connivence avec les garçons et enfin 7,7% de nos
enquêtés disent que les filles doivent éviter la mauvaise
compagnie de peur qu'elle peut être aussi à la base de beaucoup de
dérapages.
III.2. DISCUSSION DES RESULTATS
Dans cette partie nous relevons et discutons les principaux
résultats de nos enquêtes. Nous dresserons dans le premier point
le portrait des enquêtées, puis, dans le deuxième point,
nous décrivons les circonstances de survenance des grossesses et, enfin,
nous analysons les rapports sociaux qui traversent la vie familiale à la
suite de la présence des filles-mères.
1. Portrait des enquêtés.
Départ les résultats de nos enquêtes, il
se dégage que la majorité des personnes (filles)
interrogées sont des jeunes dont l'âge varie entre 20 et 25 ans.
Et pourtant, nos entretiens avec ces enquêtées ont
dévoilé qu'elles ont eu leur première expérience
sexuelle à 14 ans et que pour la plupart, la première
maternité était intervenue à 15à 20 ans. Aussi, les
données des enquêtes montrent qu'en moyenne, les
filles-mères interrogées ont 1 enfant.
[45]
C'est pourquoi, à l'âge de 14 à 17 ans, il
faut trop des conseils aux filles et aux garçons car c'est l'âge
qui demande trop de prudence corporel. Nous constatons que la majorité
d'entre elles ont atteint un niveau secondaire (1ère), soit
l'université, mais suite au point sexuellement transmissible et le
plaisir sexuel leur étude est l'interrompu par la grossesse. Les
adolescentes avaient une autre considération avant. Elles étaient
vues comme étant des enfants en plein croissance, mais aujourd'hui elles
sont toutes adultes parce qu'elles se permettent de tout faire,
prétendent connaître tout sur la vie et enfin jusqu'au point
d'entretenir des relations sexuelles avec les hommes mariés plus
âgés. Appeler dans un langage courant « Sac à main
»
Quant à leur origine sociale, il s'avère que la
quasi-totalité des enquêtées sont issues des familles
modestes comme l'attestent les catégories socio-professionnelles de
leurs parents. Ceux-ci sont pour la plupart des fonctionnaires, des chauffeurs,
petit commerçant et des sans emploi, dont les maigres revenus ne couvre
pas les dépenses familiales. La conjoncture serait les circonstances de
la survenance des grossesses de la plupart d'entre elles.
2. Survenance des grossesses
La question ici est d'examiné tous les
éléments de la situation qui ont concouru à la survenance
de la grossesse qui a rendu mère la fille adulte ou adolescente. Ces
éléments sont multiples, mais nous discutons seulement de ceux
qui sont significatifs au regard des résultats de nos enquêtes.
A la figure 5. Nous observons que 26,4% des
enquêtés affirment que la survenance de la grossesse a
été suite à l'influence des amies ou compagnie, 25,3% sont
tombées enceinte, comme elles le disent elles-mêmes, par plaisir
sexuel. De nos entretiens avec elles, il s'est dégagé que
nombreuses en sont arrivées précocement à la grossesse par
l'ignorance de leur cycle mensuel. D'ailleurs, c'est au premier coït que
certaines d'entre elles s'étaient malheureusement vues enceinte.
D'autres filles-mères par contre n'ont pas pu éviter la grossesse
en dépit de la connaissance qu'elles avaient aussi bien sur leur cycle
que sur les méthodes contraceptives. Sans le vouloir, elles se sont
retrouvées enceinte parce que ne pouvant pas résister à la
pression ou aux bousculades du partenaire, soit aussi parce que ce dernier
avait refusé le port du préservatif, soit encore parce qu'elles
ont offert les faveurs sexuelles en période d'ovulation par crainte de
perdre un partenaire qui leur venait en aide matériellement et/ou
financièrement.
Le premier enjeu est relatif à l'honorabilité de
la famille entamée par la grossesse et la maternité de la fille
adolescente. Comme nous le savons, l'idéal de tout parent, surtout
[46]
Dans un cas comme dans un autre, certaines
enquêtées nous avaient révélé leur intention
d'avorter pour échapper aux sanctions parentales, mais elles se sont
résignées par manque d'argent pour payer les soins y
afférents.
A la figure 7, elle montre clairement qu'à Panzi il y a
des conflits suite à la grosse de filles dans leurs familles car c'est
une nouvelle charge qui s'ajoute à cette famille qui vit dans la
médiocrité.
Terminons ce point par la situation sociale des
filles-mères face aux géniteurs de leurs enfants et à
leurs belles familles.
Elles sont souvent abandonnées et même
méconnues par les auteurs de leurs grossesses et, par voie de
conséquence, ne sont pas acceptées par leurs belles familles.
Elles vivent ainsi en rupture totale avec leurs anciens amants tel que
révèlent nos enquêtes à la figure N° 12. Cet
état des choses les contraint à vivre avec leurs enfants sous le
toit parental avec toutes les conséquences que cela implique.
Quelques-unes parmi elles continuent à entretenir les rapports avec les
géniteurs de leurs enfants avec espoir d'être
récupérées un jour par la belle famille ou prise en
mariage par l'auteur de la grossesse.
3. Filles-mères et conflits familiaux
La survenance de la grossesse chez la fille adolescente ou
adulte et sa maternité précoce bouleversent les rapports sociaux
au sein de sa famille. Comme nous l'ont montré les résultats des
enquêtes, elles génèrent des rapports conflictuels de
natures diverses entre les différents acteurs de la vie familiale. Ces
conflits brisent naturellement l'harmonie familiale et dans le cas
échéant, peuvent entraîner la rupture de la famille tout
entière. Nous présenterons d'abord les enjeux de ces conflits et,
ensuite, leurs acteurs et leurs manifestations.
a. Enjeux des conflits familiaux
Il ressort de nos entretiens avec les filles-mères et
leurs parents que les conflits qui déchirent leurs familles se
structurent autour de deux enjeux majeurs d'importance, bien entendu,
différents.
[47]
africain, est de marier sa fille suivant les règles
établies en la matière. Ce qui procure au parent non seulement
l'honneur pour avoir fait preuve d'une bonne éducation assurée
à sa fille mais aussi tous les avantages matériels y relatifs au
travers de la dot. Mais, la fille adolescente qui tombe enceinte
(précocement) et accouche hors mariage (le mariage étant le seul
espace idéal où se consomme le sexe) montre par là sa
mauvaise éducation et prive les parents de la dot qui aurait
couronné tous les sacrifices qu'ils ont consentis en sa faveur. Cette
situation des conflits au sein de la famille mettant en désaccord ou en
opposition la fille mère et ses parents et les autres membres de la
famille.
Le deuxième enjeu tient à la nouvelle charge
socio-économique qu'introduit dans la famille la fille-mère. Il
sied de rappeler ici que la plupart des familles de la Commune d'Ibanda en
général et du quartier Panzi sont d'un faible niveau de vie.
C'est par la débrouille qu'elles parviennent à survivre. Si les
parents éprouvent déjà des difficultés pour
subvenir aux besoins de leurs propres enfants, celles-ci se complexifient
davantage avec la maternité d'une fille adolescente qui par ce fait
accroît le nombre des personnes en charge. Car comme nous l'avons
indiqué dans les pages précédentes, les filles
mères ainsi que leurs progénitures sont à charge des
parents, les auteurs de leurs grossesses les abandonnant souvent. Cette
situation accroît la frustration des parents qui ne savent pas à
quel sens se vouer en cette période de haute conjoncture
économique. Ainsi, la pauvreté des parents autant qu'elle
amène les adolescentes à un feu vert sexuelle qui les rend
filles-mères, autant elles suscitent les conflits entre parents et
fille-mères.
b. Les agents et la manifestation des conflits.
? Du Conflit
Nous l'avons dit : le phénomène fille
mère engendre les conflits dans la famille et brise son harmonie. J.
Freud, nous fais savoir : le conflit est un affrontement ou un heurt
intentionnel entre deux êtres ou deux groupes de même espèce
qui manifestent l'un à l'égard de l'autre une intention hostile
en général, à propos d'un droit et qui pour maintenir,
affirmer ou rétablir ses droits essaie de briser la résistance de
l'autre, éventuellement par le recours à la violence qui peut, le
cas échéant, tendre à l'anéantissement physique de
l'autre.28 Les affrontements ou les heurts intentionnels surviennent
généralement dans les familles à la suite des grossesses
et
28 J. FREUD, Sociologie des
conflits, PUF, Paris, 1933, p.65.
[48]
maternité précoces des adolescentes. Ils
peuvent, s'ils ne sont pas gérés, conduire même à la
fragilisation complète de la famille.
Au niveau des familles enquêtées, il s'est
dégagé que l'avènement de la fille-mère
occasionnait souvent des disputes entre les parents d'une part, et
altérait la confiance et la concorde entre ceux-ci et les autres enfants
(surtout les autres filles, les frères...). Cela conduit parfois le
père à répudier la mère de la fille-mère
comme nous l'a révélé trois de nos enquêtées
dont les mères avaient subis ce sort. Aussi, ces filles-mères se
voient souvent expulsées du toit familial par leurs parents. Les
querelles se multiplient au quotidien entre enfants autour de certains
avantages qu'ils ne bénéficient plus à cause notamment de
la fille-mère. Toute cette conflagration pollue le climat au sein de la
famille et anéantit toute possibilité de son
épanouissement. Qui sont alors les agents des conflits ?
? des agents impliquent dans le
conflit
Les conflits familiaux qui font suite à la
présence de la fille-mère impliquent plusieurs acteurs dont
l'interaction influe sur la dynamique de la vie familiale. Parmi eux, nous
citons :
1. Parents (père et mère de la
fille-mère)
La présence d'une fille-mère dans la famille
fait naître un conflit entre les parents. Il oppose le père
à la mère. Généralement, le père accuse la
mère d'être complice de sa fille, d'avoir tût les «
bêtises » de sa fille alors qu'elle en était informée,
de ne lui avoir pas assuré une bonne éducation. Ces accusations
vont jusqu'à de grave incitation telle mère, telle fille. En
d'autres termes, pour le père la fille n'a fait que reproduire le
comportement de jeunesse de sa mère. Le conflit qui résulte de
ces accusations se manifeste soit par des querelles entre les deux parents,
soit par des violences verbales (injures) du père à l'endroit,
soit par la violence physique (entre parents), soit par une expulsion
temporaire ou définitive de la mère du toit conjugal.
Cette attitude du père vis-à-vis de la
mère découle de tradition africaine qui responsabilise la femme
en général de l'éducation des enfants, surtout des filles.
Tout dérapage de leur part lui est directement imputé en
dépit des charges qu'elle assume aujourd'hui dans vie urbaine. C'est
elle qui est devenue, du fait de la crise socio-économique, l'actrice
principale de la vie familiale grâce aux activités qu'elle exerce.
Ces activités mettent hors ménage toute la journée
l'empêchant d'avoir un contrôle ou suivi sur la vie de ses enfants.
L'homme se disculpe, prétextant n'avoir pas le temps à passer
à la maison pour dialoguer avec ses enfants (filles). Ce
[49]
malentendu fait que la mère sort toujours victime d'une
telle situation; alors que le problème de l'éducation incombe
à tous les parents, c'est-à-dire père et mère.
Selon que nos résultats l'on démontré qu'il faut un
dialogue parents -enfants et pas d'un sujet tabou.
2. Parents et fille-mère
On s'assiste au second degré au conflit entre parents
et fille-mère. Ce conflit est dû au fait que les parents
accueillent négativement la maternité précoce et hors
mariage de leur fille. Au-delà de la charge supplémentaire que
cela entraîne pour la famille, Ils (les parents) considèrent que
par son acte, la fille-mère les a déshonorés et
mérite par conséquent une sanction proportionnelle. Celle-ci va
de l'expulsion du toit parental en passant par des privations de tout genre.
D'après les parents des filles-mères que nous avons
interrogés au cours de nos enquêtes, cette attitude tient à
la nécessité de corriger la coupable mais aussi à
dissuader toute inefficacité similaire de la part des autres filles.
La figure 17 montre que 38,2% des parents
enquêtés disent qu'ils parvenaient à satisfaire à
tous les besoins scolaires de sa fille avant qu'elle soit grosse ou
tombé enceinte, 17,6% des parents affirment qu'ils parvenaient toujours
à satisfaire aux besoins d'habillement et de nourrir sa fille, 11,8% de
ces parents disent qu'ils parvenaient à la satisfaction de besoin
primaire de sa fille. La catégorie de autres réponses à
préciser à comme réponse le frais de transport, soins de
beauté, le crédit téléphonique; bien que les
parents répondais à tous ces besoins de sa fille, ils
été très choquer de voir sa fille l'on causer la honte en
tombant grosse alors qu'elle ne manquer rien, tout été garantie
par les parents.
La détérioration des relations entre parents et
filles-mères fait surgir ainsi un état d'oppression qui
occasionne un conflit qui pousse les filles-mères à se
considérer comme abandonnées à leur triste sort et prendre
les parents pour un ennemi. La persistance de ce conflit amène les
filles-mères à se prendre en charge. Cette auto prise en charge
peut conduire, malheureusement, à d'autres grossesses.
3. Filles-mères et les autres
enfants
Un troisième conflit oppose les filles-mères et
les autres enfants. Celui tourne souvent autour des avantages matériels
et de l'enfant de la fille-mère. La divergence d'intérêts
des unes et des autres engendre des conflits qui brisent la quiétude
familiale. Si les autres enfants trouvent d'un mauvais oeil que de certains
avantages matériels, notamment la nourriture, les vêtements,
IV.1.MODE DE RESOLUTION PACIFIQUE DES CONFLITS
[50]
soient accordés en priorité à la
progéniture de la fille-mère, celle-ci par contre pense qu'elle
est aussi un ayant droit au même titre que les autres enfants de la
maison. Aussi, les filles-mères protègent leurs enfants contre
les reproches de la part des oncles et tantes qui eux, se voient en droit
d'exercer leur autorité sur un enfant de la maison. Toutes ces
contradictions ne peuvent que provoquer des heurts entre les
filles-mères et leurs frères et soeurs.
Cette ambiance morose créée par la
présence des filles-mères dans la plupart des familles de la
Commune d'Ibanda, désarticule les rapports familiaux, entraîne des
clivages entre membres de la famille, bouscule la sérénité
des parents, l'éducation des enfants et freine leur
épanouissement.
CHAPITRE IV PERSPECTIVES OU AXES STRATEGIQUES
Tout au long de ce chapitre nous allons montrer comment le
phénomène fille-mère entraîne les conflits dans les
familles du quartier Panzi dans la Commune d'Ibanda. Notre effort de
circonscrire les causes qui est à la base de l'émergence du
phénomène fille-mère et des conflits familiaux qui en font
suite, nous ouvre les perspectives non pas pour éradiquer les conflits
dans les familles, mais pour les réduire au maximum sinon les canaliser
afin d'éviter les déchirements qui fragilisent les familles de
cette contrée de la ville de Bukavu.
A titre de rappel, la pauvreté des parents et
l'effritement de leur autorité, les manques de structures d'encadrement
des jeunes, l'influence des média, la licence des jeunes eux-mêmes
contribuent à l'émergence du phénomène
fille-mère qui, à son tour, engendre les conflits qui
désarticulent les familles dans l'univers de nos enquêtes.
La question fondamentale qui se pose à tous les
responsables et analystes sociaux est celle de savoir quel est l'avenir de la
famille urbaine congolaise de Panzi face à la menace que
représente le phénomène fille-mère à la base
de multiples conflits qui la déchirent ? La réponse doit
être trouvée dans la mise dans une dynamique d'ensemble les
parents, l'Etat et les autres agences de socialisation qui sont des
véritables responsables de l'encadrement de la jeunesse. Chacun de ces
acteurs a un rôle prépondérant à jouer pour que
finalement que les jeunes en général et les jeunes filles en
particulier soient épargnés des risques qui peuvent
détourner leur destin.
29 URY William, comment négocier la paix. Du
conflit à la coopération chez soi, au travail et dans le monde.
Ed. Nouveaux horizons, Paris, 2001.
[51]
Introduction :
Au début de ce millénaire, il n'est pas de
question plus cruciale qui pose à chacun d'entre nous, à titre
individuel et à nous tous, collectivement, que de savoir comment
coexister sur cette planète. Comment pouvons-nous apprendre à
vivre ensemble et gérer de façon constructive nos
différents les plus profonds29
W.URY continue en ces termes : « De tous les facteurs
dont dépend la réussite d'un mariage, le plus essentiel est la
capacité de résoudre ensemble les conflits. Et cela reste vrai
pour tous les rapports humains qu'il s'agisse des relations entre amis ou
partenaires commerciaux, entre voisins ou nations. Tant de choses
dépendent de votre capacité à résoudre nos conflits
; notre bonheur familial, notre réussite professionnelle, l'harmonie de
notre vie en collectivité et, en cet âge où plane la menace
de destruction massive, la survie de notre espèce nous devons plus que
jamais à coopérer ».
IV.2. MODES TRADITIONNELS ET MORDERNES DE
RESOLUTION PACIFIQUE DES CONFLITS
IV.2.1. MODE TRADITIONNEL 1. Les palabres
africaines
Le processus utilisé par l'africain s'appelle «
les palabres » qui se définissent comme étant un pour parler
à l'occasion d'un problème. Elles ont pour but la
réconciliation familiale ou ethnique selon la dimension du
problème. Les palabres africaines ont les caractéristiques
suivantes :
? Le système judiciaire traditionnel est établi
au sein d'une communauté ayant des liens étroits qui font que le
litige soit examiné par toute la communauté et non pas comme une
affaire de deux parties ;
? C'est la restauration de l'harmonie sociale et non la
détérioration de la culpabilité qui intéresse la
communauté ;
? Tout le processus est volontaire et la décision est
basée sur un accord entre les parties ;
[52]
? La mise en application des décisions est basée
avant tout sur les pressions sociales et non sur une contrainte formelle ;
? L'acceptation de la décision par les parties est
souvent confirmée par des cérémonies ou autres tradition
rituelles et symboliques.
? Selon la Bible
La résolution pacifique des conflits réside dans
le pardon mutuel à travers la réconciliation en lisant les
versets biblique.
IV.2.2.MODES MODERNES
Les modes modernes sont aussi appelés modes
alternatifs. Ils constituent la nouvelle justice, ces modes sont : la
méditation, la négociation, la facilitation au dialogue,
l'arbitrage et la réduction des problèmes par la
coopération.
1. La méditation
Est un processus par lequel une tierce partie offre son
assistance procédurale afin d'aider des individus ou des groupes en
conflits à résoudre leurs différends.
Les procédures de méditation varient d'un pays
à l'autre en termes de forme et de principe. En occident, la
méditation est normalement une personne indépendante et
impartiale qui n'a aucun pouvoir de décision. Dans d'autres
sociétés, le médiateur peut être une personne
partiale, impliquée dans le conflit qui est acceptée comme
médiateur non pas par sa connaissance des techniques de
médiations mais parce qu'il est connu et bénéficie de la
confiance des parties30. La méditation est volontaire
processus dont le succès dépend de la capacité des parties
à prendre des décisions. Le médiateur structure le
processus de manière à créer un environnement
sécurisant qui permet aux parties de discuter de leur conflit et de
solutions, qui puissent satisfaire leurs intérêts.
2. La négociation
Est soit un processus compétitif (négociation de
positions), soit un effort de collaboration (négociation
d'intérêts). Lors de négociation, de position les parties
font des propositions et des contre-propositions qui peuvent selon elle
constitue une solution au conflit.
30 CRC. Cours d'information en résolution des
conflits cité par APAME SAIDI, le cap ; Afrique du Sud, 1998.
[53]
3. La facilitation au dialogue
Est un processus similaire à la médiation ses
objectifs. La facilitation au dialogue ne suit cependant pas une
procédure strictement définie. Dans ce type de processus, le
facilitateur ou le modérateur travaille avec les parties afin
d'améliorer leur capacité à communiquer et à
résoudre leurs problèmes. Le facilitateur peut être soit
une tierce personne, soit l'un des protagonistes du conflit qui s'abstient
dès lors à intervenir sur les questions de contenu.
4. L'arbitrage
Est une forme de résolution par laquelle une tierce
décide de l'issue du conflit. Les parties désignent un arbitre
afin qu'il rende un verdict qui peut être contraignant ou non selon
l'accord conclue en début de procédure. L'arbitrage non
contraignant est un procédé fréquemment utilisé
lorsque les parties se trouvent dans une impasse.
5. La résolution des problèmes par la
coopération
Est un processus non assisté qui implique de
discussions formelles ou informelles entre groupes ou individu. Les parties
déterminent ensemble la nature de leur différend et cherche des
solutions créatives pouvant répondre à leurs besoins,
désir et inquiétudes. Résoudre les problèmes par la
coopération ne nécessite pas de relations particulièrement
fortes, mais les parties en présence doivent avoir pris conscience de
leurs besoins de coopérer avec l'autre.
IV.3. MODALITE DE RESOLUTION DES CONFLITS DANS LES
FOYERS
Les foyers empruntent le processus ci-après pour
arriver à résoudre un conflit. Les étapes sont les
suivantes :
- La première concerne la connaissance du problème
qui fait l'objet du conflit, - Puis on identifie les parties en conflit ;
- Ils essaient de rapprocher les parties en conflits dans un
cadre de réconciliation, - Ils organisent des séminaires sur des
thèmes relatifs au conflit.
[54]
[55]
Tableau N ° 3. Stratégies efficaces de
transformation des conflits au sein des familles à PANZI
EVOLUTION DU CONFLIT
|
MOYENS
|
STRATEGIES
|
ACTIONS A MENER
|
TENSION LATENTES
|
PREVENIR
|
? Développer un esprit de gestion
rationnelle des familles de Panzi
|
- Former les dirigeants sur la gestion des familles ;
- Répondre valablement aux besoins des filles
|
? Adapter les structures et les
textes règlementaires à la réalité
actuelle des familles de Panzi
|
- Réviser tous les textes régissant les familles
en
mettant au premier rang les intérêts de tous les
enfants sans distinction.
|
? Enseigner comment vivre en
harmonie avec les autres
|
- Apprendre à tous les membres des familles et aux
parents les caractéristiques d'un faiseur de paix ;
- Enseigner la tolérance et la non-violence
|
CONFLIT OUVERT
|
RESOUDRE
|
? Bannir l'hypocrisie qui
caractérise les filles
|
- Multiplier les séances de dialogues et médiation
;
- Créer une culture de la coopération au sein de
famille ;
- Mettre en place une équipe chargé des conseils
au sein de chaque famille.
|
? L'égalisation
|
- Recenser toutes les revendications des parties en
conflits ;
- Faire analyser ces revendications ;
- Faire en sorte que les faibles et les forts siègent
|
[56]
|
|
|
en égalité autour de la table de négociation
;
- Construire un système démocratique fondé
sur la collaboration en promouvant le partage équitable du bien ;
- Faire le suivi de l'application des
résolutions prises lors de négociations
|
LUTTE POUR L'HARMONIE
|
CONTENIR
|
? Le témoignage
|
- Entre attentif aux signe annonciateurs des
conflits,
- Parler haut et fort de tout conflit détecter
et donner un cri d'alarme ;
|
|
|
|
- Inciter les filles et parents à parler de tout
conflit
qui surgirait
|
|
|
? La régulation
|
- Imposer des limites à la violence ;
|
|
|
|
- Faire respecter certaines règles : que personne ne
tente délibérément de persécuter,
menacer ou harceler autrui ;
|
|
|
|
- Anticiper la violence avant qu'elle ne se
déchaine.
|
Source : notre conception
[57]
[58]
IV.3.2. PRESENTATION DES ACTEURS DU SYSTEME
SOURCE : Notre conception.
L'ECOLE(3)
LES PARENTS
(1)
L'EGLISE(4)
L'ETAT (2)
Il s'agit d'un cycle que plusieurs acteurs qui mettent leurs
forces en combinaison pour produire le changement. Il n'a pas de début
ni de fin dans ce cycle chacun concoure selon qu'il doit le faire et selon
qu'il peut le faire pour provoquer le développement.
STRATEGIE DES AGENTS INTERVENANT DANS LES
CONFLITS
1. Les parents
Il est important de signaler que la population de la commune
d'Ibanda en général et celle du quartier Panzi en particulier ont
un niveau de vie assez modeste. Cette pauvreté des parents due à
la crise socio-économique, fait que bon nombre des parents ne sont plus
à mesure de subvenir à l'éducation et aux besoins de leurs
enfants. C'est pourquoi la plupart des gens et adolescents ont tendance
à se lancer dans la débrouille et rare sont ceux qui
fréquentent l'école ou soit, elles peuvent aller à
l'école mais tout en supportant elles-mêmes leurs études
parce que certains parents n'ont pas des moyens. Ce qui les entraîne dans
la licence sexuelle cause des grossesses précoces dont sont victimes les
adolescentes.
Bien que la crise envahisse nos familles, l'avenir de notre
société dépend de l'éducation donnée aux
jeunes. Pour ce faire, les parents ne peuvent pas se décharger de leurs
responsabilités du fait que la crise ou la pauvreté, mais doivent
se mobiliser pour garantir l'éducation des enfants. Un dialogue franc et
ouvert est nécessaire pour que ces derniers ne se confient pas à
la rue. Ceci pour amener l'enfant à comprendre que la sexualité
n'est pas un
[59]
sujet tabou et qu'il n'y a rien à cacher aux parents,
mais qu'elle n'est pas non plus un jeu d'enfants.
Donc, étant les premiers éducateurs de leurs
enfants, les parents doivent s'efforcer à s'occuper de leur
éducation sexuelle. De ce fait, il leur est conseillé, d'avoir
une communication ouverte et franche pour que l'enfant ait confiance en eux au
lieu qu'il se confie à la rue.
Et dans cet effort, il est donc nécessaire pour les
parents de ne pas établir la différence entre le garçon et
la fille en ce qui concerne la sexualité. Ils doivent expliquer au
garçon et à la fille que tout ce qu'il lui arrive est naturelle,
mais doivent multiplier des efforts pour dominer leurs instincts sexuels, bien
que la pauvreté est là, elle est appelée à se
marier dignement et non de transformer son corps en une marchandise et surtout
à la faire comprendre l'intérêt qu'elle a à se
préserver avant le mariage pour éviter tous les risques
possibles.
2. L'Etat
Le rôle de l'Etat est de veiller à ce que la vie
publique soit une source de prospérité et non de
déchéance pour les citoyens. Pour ce faire, il doit garantir un
minimum d'aisance nécessaire à tout homme 31
Etant donné que tout travailleur a le droit de jouir du
fruit de son travail, ainsi, il faut que le salaire donne la possibilité
aux chefs de ménages d'accomplir leurs devoirs vis-à-vis des
personnes à leur charge. Si le gouvernement congolais prenait en charge
effectivement les études à tous les niveaux, il aurait
évité la déperdition scolaire des filles et
procédé à l'amélioration des salaires des parents
ou aux tuteurs des enfants afin d'éviter les conséquences qui
surviennent dans certains ménages.
Par ailleurs, il est du devoir de l'Etat d'élaborer une
politique d'encadrement et d'emploi au regard du volume de la population
active. Ainsi, on aura multiplié les chances à chaque famille de
se prendre en charge et de veiller sur les enfants par une éducation
appropriée.
Si l'Etat peut organiser des campagnes nationales et des
services en faveur des aspects importants concernant la santé de la
reproduction de façon efficace, il peut contribuer largement à la
correction et à la réduction du comportement sexuel à
risque des jeunes et les amener à opter pour une sexualité
responsable et raisonnable.
31 NKUANZAKA INZANZA, op.cit, thèse, p.249
[60]
Par ailleurs, il est nécessaire que l'Etat ait le
contrôle sur ce que vulgarise la presse pour sauver la morale des jeunes.
Ayant un impact important sur le comportement des jeunes, l'exploitation
intelligente de médias peut contribuer de manière significative
à la promotion d'une meilleure éducation, sinon à son
déclin.
Le gouvernement est appelé, enfin, à prendre en
charge les jeunes filles. Les consultations préscolaires et
prénuptiales sont une grande prévention dont l'Etat doit
s'occuper.
3. L'Ecole
Pour éviter les conflits que le
phénomène des filles - mères engendre dans la famille, il
faut que l'école s'occupe de l'éducation sexuelle des enfants
adolescents pour les aider à devenir des adultes
équilibrés et capables d'assurer la transmission de la
culture.
4. L'Eglise
La religion a aussi une grande influence sur la morale de ses
adeptes. Car, l'église est d'une importance capitale pour éviter
aux jeunes la confusion en matière de sexualité et autres
relations au sein de la famille et dans toute la société. Les
jeunes d'aujourd'hui ne connaissent plus des contraintes morales et font tout
ce qu'ils veulent, dans une inversion totale des valeurs morales, où
l'immoralité sexuelle et les pratiques contre-nature sont
encouragées, notamment par plusieurs adultes. Bref, l'église est
aussi appelée à contribuer à l'éducation sexuelle
des adolescents.
Ce problème étant plus l'affaire de la
société que les adolescentes elles-mêmes, il importe non
seulement d'améliorer les services destinés aux adolescents
(filles et garçons), mais aussi d'informer les parents, les enseignants
et les pouvoirs publics de la nécessité d'agir au moment opportun
pour protéger l'équilibre reproductif des adolescents,
équilibre dont dépend de la société de demain.
Cette entreprise n'est pas facile, elles exigent des mécanismes et des
stratégies bien élaborés32.
En définitive, les éducateurs comprendront que
l'éducation sexuelle inadaptée et moralement confuse que
reçoivent les jeunes auprès des amis à l'école,
dans les revues, dans la rue, ou encore à la télévision ne
suffit pas ; parce que les informations qu'ils y recueillent, les aident
32 NKUANZAKA INZANZA, op.cit, thèse, p.249
[61]
souvent à tomber dans l'immoralité avec toutes
les conséquences qui s'en suivent : grossesses précoces, IST et
VITT/SIDA.
Alors, les parents Bukavien et tous ceux qui s'occupent des
jeunes sont interpellés à changer des stratégies et parler
convenablement de la sexualité aux adolescents. Cela les aidera à
faire la différence entre le vrai amour et un simple attrait sexuel, et
ils arriveront ainsi à pratiquer la sexualité qu'au mariage ou
alors, d'être responsable de tout ce qu'ils veulent ou décident de
faire.
[62]
CONCLUSION GENERALE
Conclure un travail scientifique n'est pas l'achever, mais
c'est une occasion pour le chercheur de faire l'inventaire de ce qui a
été l'essentiel des préoccupations et
éventuellement, ouvrir d'autres perspectives pour de nouvelles
recherches
Au terme de cette étude intitulée «
Etude des conflits entre parents et filles-mères dans la commune
d'Ibanda : cas du quartier Panzi) », il avait comme objectif :
y' Objectif global : Analyser les conflits entre parent et
fille mère qui en découlent dans le quartier Panzi.
y' Les objectifs spécifiques de notre étude
été les suivants :
1. Identifier les agents, conditions et facteurs
déterminants des conflits dans des familles à panzi suite aux
phénomènes fille mère,
2. Proposer des stratégies à mettre en place
pour réduire les conflits familiaux suite à cet état des
choses à Panzi,
3. Proposer des stratégies à mettre en place pour
réduire les conflits familiaux consécutifs au
phénomène fille -mère à Panzi. y' Nos
hypothèses de recherche :
Dans notre tentative de réponses aux questions
soulevées dans la problématique, nous estimons ce qui suit :
? ce phénomène engendre les conflits
socioéconomiques parce la jeune fille, introduit des nouveaux rapports
sociaux dans la famille et occasionne une charge supplémentaire pour ces
familles elles-mêmes démunies.
? Parmi les déterminants (facteurs et agents) de ces
conflits nous pouvons aligner la pauvreté de familles, l'environnement
social dans lequel évoluent la famille et les filles-mères
elles-mêmes et leurs enfants en tant qu'agents des conflits familiaux.
? Pour y remédier, il y lieu de mettre à
contribution tous les agents qui concourent à la socialisation et la
protection de la famille, c'est-à-dire l'Etat, l'Ecole, les
Média, l'Eglise et la famille elle-même.
Nos hypothèses ont été traduites aux
résultats à partir de la figure N° 5 jusqu'à la
figure N°20 qui parlent de stratégie de réduction du conflit
et des mécanismes de prise en charge de ces filles.
[63]
Les résultats ont montré que 85,7% des familles
enquêtées ont affirment qu'à Panzi il y a toujours eu des
conflits qui se manifeste quand une fille est tombé enceinte. Ce conflit
tourne souvent autour des avantages matériels et de l'enfant de la
fille-mère. La divergence d'intérêts des unes et des autres
engendre des conflits qui brisent la quiétude familiale. Si les autres
enfants trouvent d'un mauvais oeil que de certains avantages matériels,
notamment la nourriture, les vêtements, soient accordés en
priorité à la progéniture de la fille-mère,
celle-ci par contre pense qu'elle est aussi un ayant droit au même titre
que les autres enfants de la maison. Les résultats ont montré que
57,1% de ce conflit est suite à la nouvelle charge que la fille ajoute
à sa famille tout en étant misérable, Il sied de rappeler
ici que la plupart des familles de la Commune d'Ibanda en général
et du quartier Panzi ont un faible niveau de vie. C'est par la
débrouille qu'elles parviennent à survivre. Si les parents
éprouvent déjà des difficultés pour subvenir aux
besoins de leurs propres enfants, celles-ci se complexifient davantage avec la
maternité d'une fille adolescente qui par ce fait accroît le
nombre des personnes en charge. Les filles mères ainsi que leurs
progénitures (enfants) sont à charge des parents, les auteurs de
leurs grossesses les abandonnant souvent. Cette situation accroît la
frustration des parents qui ne savent pas à quel sens se vouer en cette
période de haute conjoncture économique
Les résultats de la figure N 14 montre que 29,7% des
filles étaient en conflit avec les deux parents et 22% de ces filles ont
affirmé qu'ils été en conflit avec leurs frères et
soeurs. Cette ambiance morose créée par la présence des
filles-mères dans la plupart des familles de la Commune d'Ibanda,
désarticule les rapports familiaux, entraîne des clivages entre
membres de la famille, bouscule la sérénité des parents,
l'éducation des enfants et freine leur épanouissement. Les
querelles se multiplient au quotidien entre enfants autour de certains
avantages qu'ils ne bénéficient plus à cause notamment de
la fille-mère. Toute cette conflagration pollue le climat au sein de la
famille et anéantit toute possibilité de son
épanouissement.
Pour y remédier, à la figure N° 19 et 20.
Les résultats ont prouvé que 30,5% des familles ont
affirmé qu'il faut une sensibilisation massive des filles sur les
méfaits de la sexualité et 50% des filles eux-mêmes ont
proposé qu'il une scolarisation. 27,5% ont dit qu'il faut un dialogue
permanent entre parents et enfants. Pour ce faire, les parents ne peuvent pas
se décharger de leurs responsabilités du fait que la crise ou la
pauvreté, mais doivent se mobiliser pour garantir l'éducation des
enfants. Un dialogue franc et ouvert est nécessaire pour que ces
[64]
derniers ne se confient pas à la rue. Ceci pour amener
l'enfant à comprendre que la sexualité n'est pas un sujet tabou
et qu'il n'y a rien à cacher aux parents, mais qu'elle n'est pas non
plus un jeu d'enfants.
Donc, étant les premiers éducateurs de leurs
enfants, les parents doivent s'efforcer à s'occuper de leur
éducation sexuelle. De ce fait, il leur est conseillé, d'avoir
une communication ouverte et franche pour que l'enfant ait confiance en eux au
lieu qu'il se confie à la rue.
[65]
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4. MWENE BATENDE, Méthodologie
sociologique, Cours inédit de 1ère Licence
sociologie, FSSAP, Université de Kinshasa, 2003-2004.
IV. Rapports et autres documents
Nos enquêtes faites sur terrain du12 au 28/10/ 2015 dans le
quartier PANZI Source : rapport annuel du quartier Panzi 2015
V. Webographie
www.Google.cd
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TABLE DES MATIERES
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