Paragraphe II : la revue empirique
Une étude de l'OCDE sur la croissance
économique au Burkina Faso, conduite par G. CHAMBAS J. L.
COMBES, P. GUILLAUMONT, S. GUILLAUMONT et al. en 1999 a
révélé qu'à long terme, la croissance est
expliquée par trois catégories de variables :
des variables d'état, des variables de politique
économique et des variables d'environnement.
A- Les variables d'état
Ce sont le capital humain et le capital physique.
L'approche économétrique de l'étude a retenu trois
variables de capital humain et trois variables de capital physique.
Pour les variables de capital humain, elles sont
représentées par : (i) le nombre moyen d'années de
scolarisation primaire de la population active ; (ii) le nombre
moyen d'années de scolarisation primaire et secondaire et (iii)
l'espérance de vie à la naissance. Toutes ces variables
se sont révélées non significatives sur le taux de
croissance au Burkina Faso.
Les raisons avancées par les auteurs étaient le
problème de la qualité des données et la
difficulté de quantification du capital humain d'une part et,
de la méconnaissance des délais de réponse de
l'investissement dans le capital humain sur la croissance.
Néanmoins, le capital humain reste un facteur
explicatif de la croissance et de la réduction de la
pauvreté même si les délais d'action ne sont pas
connus.
Pour les variables de capital physique, on note
qu'elles sont représentées par l'ensemble des
investissements publics qui impactent le capital humain ou qui
corrigent les déficits structurels en matière de
politiques structurelles (éducation, transport, etc.).
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B. Les variables de politique économique
L'étude a retenu pour ce groupe de variables le taux de
prélèvement public, la part des taxes sur les échanges
dans les prélèvements publics, le taux de change effectif
réel, le taux d'ouverture et le taux d'investissement. Ces variables
s'étaient révélé toutes non significatives sur la
croissance économique. Les auteurs de l'OCEDE ont justifié cette
non significativité par la mauvaise qualité des indicateurs, la
forte influence des variables d'environnement pouvant déterminer la
politique économique et en masquer les effets et, la faible
efficacité des politiques dans les secteurs couverts par ces
indicateurs.
C. Les variables d'environnement
Elles se décomposent en variables d'environnement
extérieur et en variables d'environnement intérieur. Les
variables d'environnement sont des variables sur lesquelles l'Etat a un faible
voire aucun contrôle.
L'environnement interne est représenté par le
climat et des variables muettes.
L'étude a montré que de meilleures conditions
climatiques se traduisent par une croissance de la variable qui le
représente (la production céréalière du sahel) et
une diminution dans le cas contraire.
Parmi les variables muettes représentées par la
survenue d'émeutes, les assassinats politiques, les coups d'Etat, seule
la variable « survenue d'émeutes » s'était
révélée significative et négative sur la
croissance. La stabilité sociale est alors un facteur déterminant
de la croissance économique au Burkina Faso. Nous définissons
ensuite la nature des variables de notre étude
économétrique.
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