1- Les facteurs démographiques
La population burkinabè croît à un rythme
annuel de l'ordre de 3,1%(DGEP) depuis 2000. Ce qui correspond à un
rajeunissement démographique. La pyramide des âges de la
population laisse voir une base très large caractérisant ainsi le
niveau élevé de la force de travail que dispose le pays.
Dès lors se pose la question de savoir les
conséquences d'une telle augmentation démographique sur la
croissance économique.
Selon la théorie du cycle de vie, un rajeunissement
excessif de la population devrait, toutes choses égales par ailleurs,
provoquer une baisse du taux d'épargne et donc une moindre
croissance.
Une population jeune implique des investissements massifs en
matière de dépenses sociales (éducation et santé)
dont les résultats en termes de croissance n'apparaîtront qu'avec
un délai important tandis que les charges sont immédiates. Ces
dépenses, dont les effets sur la croissance sont différés,
peuvent évincer des dépenses à effets sur la croissance
plus immédiats et donc, réduire le rythme de croissance, au moins
à court terme.
Dans le cas du Burkina Faso où l'hypothèse de la
fécondité exogène est la plus appropriée, un taux
de fécondité élevé, toutes choses égales par
ailleurs, réduit le taux de croissance du produit par tête en
abaissant le niveau de la production par travailleur à l'état
régulier (Barro et Sala-I-Martin, 1996).
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Quand la croissance démographique s'accompagne d'un
accroissement de la densité de population, on pourrait s'attendre
à un effet Boserup (1965). C'est-à-dire que la croissance
démographique pourrait entraîner une intensification des cultures
rendue possible par des innovations agricoles. Or, cet effet n'est pas
observé avec netteté au moins jusqu'à ces dernières
années. Plusieurs explications peuvent être avancées :
l'insuffisance d'infrastructures de base, l'accès difficile au
crédit, le coût des intrants, la formation insuffisante, les
incertitudes sur les droits de propriété, les aléas du
climat, etc. Cependant, depuis quelques temps, on a pu constater des
augmentations de rendements importants pour certaines productions agricoles et
notamment le riz ; il est difficile d'apprécier le caractère
durable de ce phénomène évidemment essentiel. Nous
examinons ensuite les effets des facteurs climatiques sur la croissance.
2- Les facteurs climatiques et la croissance
La situation climatique peut être
considérée comme un intrant agricole naturel qui agit fortement
sur la production et qui, à ce titre, influence l'ensemble de
l'économie (Lecaillon et Morrisson, 1985). On peut saisir les facteurs
climatiques à travers le niveau des précipitations. Mais, il est
insuffisant de considérer la hauteur de pluie annuelle cumulée en
différents points du territoire afin de mettre en évidence
l'effet du climat sur l'agriculture. En effet, des conditions climatiques
favorables à l'agriculture dépendent autant, sinon plus, de la
répartition dans le temps des pluies que des hauteurs d'eau annuelles
cumulées. Aussi, paraît-il préférable, en raison de
l'étroite corrélation entre le climat(pluviométrie) du
Burkina Faso et la production agricole, de retenir comme variable
approchée de l'environnement climatique la croissance de la production
céréalière au niveau national.
Une pluviométrie favorable à la production
agricole participe activement à la production intérieure et par
ricochet à la croissance économique. Le graphique ci-dessous met
en relation la croissance du PIB et celle de la production
céréalière7.
7 Confer annexe 5 pour la représentation
graphique exclusive.
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Graphique 5: croissance comparée du PIB
réel et de la production céréalière au Burkina Faso
de 1980 à 2011
-20
-40
40
80
60
20
0
croissance comparée du PIB réel et de la
production céréalière
Croissance du PIB (% annuel) taux production
céréalière
Source : données WDI (2010).
Le graphique ci-dessus révèle le lien entre la
pluviométrie et l'accroissement de la création de richesse au
Burkina Faso en indiquant les grands épisodes de chocs climatiques
défavorables (2009, 2007,2004, 2001,...). En effet, même si les
variations négatives de la production céréalière ne
coïncident pas toujours avec des taux de croissance négative du
PIB, on remarque la simultanéité de la formation des pics. Ce qui
traduit bien la vulnérabilité de l'économie nationale aux
aléas climatiques.
Nous examinons ensuite l'impact de l'environnement
extérieur sur la croissance. B- Les facteurs d'environnement
international et la croissance
Le Burkina Faso est un petit pays très ouvert sur
l'extérieur et donc soumis à l'influence de l'environnement
international sur lequel il a peu de prise. Celui-ci est constitué entre
autres par l'évolution des termes de l'échange et de l'aide.
Aussi, convient-il d'examiner dans quelle mesure ces différents facteurs
d'environnement international ont pu contribuer à la croissance
économique ?
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