ECOLE NATIONALE D'ADMINISTRATION ET DE
MAGISTRATURE
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BURKINA
FASO Unité-Progrès-Justice
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DEPARTEMENT GESTION DES SERVICES
SOCIOECONOMIQUES
Mémoire de fin de cycle
ANALYSE DES DETERMINANTS DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
AU BURKINA FASO : QUELLES PERSPECTIVES POUR UNE CROISSANCE SOUTENUE
?
Présenté et soutenu publiquement par :
Edouard KABORE
pour l'obtention du diplôme de :
Conseiller des Affaires Economiques
Mention : très bien avec
félicitations du jury
JURY :
M. Yacouba TRAORE, enseignant permanant à
l'ENAM : Président
M. Mahomed KOEBA, conseiller des affaires
économiques à la DPAM : Directeur de mémoire
M. Abdoul Aziz SANA, administrateur des services
financiers à la DPAM : Membre
Promotion 2011-2013
ENAM 03 BP 7024 Ouagadougou 03
e-mail:enam@cenatrin.bf
Téléphone : (226) 50.31.42.64/65
Télécopie : (226) 5030 66 11
AVERTISSEMENT
« L'Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature
n'entend donner aucune approbation ou improbation aux opinions émises
dans ce mémoire qui doivent être considérées comme
propres à son auteur ».
ii
DEDICACE
Je dédie le présent mémoire à ma
très chère famille qui m'a toujours soutenu dans mes efforts
personnels pour le succès. Notamment ma maman ZIDA ELISABETH,
mon papa KABORE VALENTIN, mes grands frères
KABORE ANDRE et KABORE JOACHIN et, ma petite
soeur KABORE WINDINDA.
iii
REMERCIEMENT
Ce mémoire est un extrant de fin de formation pour
l'obtention du diplôme de conseiller des affaires
économiques à l'Ecole Nationale d'Administration et de
Magistrature. Cette Ecole nous a conduits jusqu'au terme de ce mémoire.
Nos remerciements vont d'abord à l'endroit des autorités
administratives de ladite Ecole, à tous ses partenaires officiels.
Ensuite, nous remercions Monsieur KOEBA Mahomed, conseiller
des affaires économiques à la DPAM, directeur de ce
mémoire et tous les lecteurs anonymes, pour le bénéfice de
leurs commentaires et de leurs suggestions. Par ailleurs, nous remercions les
personnalités ci-après pour leurs implications favorables
à la finition de la présente étude :
M. André KABORE, fonctionnaire des douanes en poste
à Fada N'Gourma ;
M. Koudbi SINARE, administrateur des services financiers, SG
du Ministère de la Fonction Publique, du Travail et de la
Sécurité Sociale ;
M. Hilaire KABORE, directeur du département de
l'exploitation de la SONABHY ;
M. Dramane TOU, conseiller des affaires économiques
à la Direction Générale du Commerce Extérieur(DGCE)
;
M. Lambert ZONGO, administrateur des services financiers à
la DGEP/DPAM ;
M. Souleymane OUEDRAOGO, ingénieur statisticien à
la DGCE ;
M. Yacouba TRAORE, enseignant permanant à l'ENAM ;
Dr Mahamadou DIARRA, économiste à
l'Université de Koudougou ;
M. Bertin NYAMBA, administrateur des services financiers à
la DGEP ;
M. Marcelin OUEDRAOGO, administrateur des services financiers
à la DGCOOP ;
M. Somwaoga BONKOUNGOU, Phd au Québec.
Nous portons enfin, l'entière responsabilité des
insuffisances contenues dans ce document et, exprimons notre sincère
gratitude à tous ceux qui n'ont cessé de nous soutenir pour
l'aboutissement de ce travail.
iv
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 1: évolution du taux de croissance du PIB
réel de 1986 à 2011 20
Graphique 2: contributions sectorielles à la croissance au
Burkina Faso de 2000 à
2011 22 Graphique 3: évolution du poids sectoriel de la
valeur ajoutée dans le PIB burkinabè
23
Graphique 4: évolution de la variation sectorielle de la
valeur ajoutée 24
Graphique 5: croissance comparée du PIB réel et de
la production céréalière au
Burkina Faso de 1980 à 2011 27 Graphique 6 :
évolution des termes de l'échange au Burkina Faso de 2000
à 2010 28
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: récapitulatif des variables du modèle ad
hoc 40
Tableau 2: résultat des tests de stationnarité
49
Tableau 3: impact à court terme et à long terme
52
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ADF : Augmented Dickey Fuller
APD : Aide Publique au Développement
BCEAO : Banque Centrale des Etats de l'Afrique
de l'Ouest
BM : Banque Mondiale
CEA : Commission Economique pour l'Afrique
CNPS : Conseil National de la Planification
Stratégique
CO2 : Dioxyde de Carbone
CSLP : Cadre Stratégique de Lutte Contre
la Pauvreté
CT : Court Terme
DGEP : Direction Générale de
l'Economie et de la Planification
DPAM : Direction de la Prévision et de
l'Analyse Macroéconomique
ENAM : Ecole Nationale d'Administration et de
Magistrature
v
FCFA : Franc de la Communauté
Financière Africaine
FMI : Fonds Monétaire International
IDE : Investissement Direct Etranger
IDH : Indice de Développement
Humain
IMF : Institution Monétaire et
Financière
INSD : Institut National de la Statistique et
de la Démographie
LIPDHD : Lettre d'Intention de Politique de
Développement Humain Durable
LT : Long Terme
MCE : Modèle à Correction
d'Erreur
MEF : Ministère de l'Economie et des
Finances
OCDE : Organisation de Coopération et
de Développement Economiques
ONU : Organisation des Nations Unies
PAGEDD : Programme d'Action du Gouvernement
pour l'Emergence et le Développement
Durable
PAP : Plan d'Actions Prioritaires
PAS : Programme d'Ajustement Structurel
PIB : Produit Intérieur Brut
PNB : Produit National Brut
PPA : Parité de Pouvoir d'Achat
PSP : Poids du Secteur Primaire
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PSS : Poids du Secteur Secondaire
PST : Poids du Secteur Tertiaire
PTF : Partenaires Techniques et Financiers
RSA : République Sud-Africaine
SCADD : Stratégie de Croissance
Accélérée et de Développement Durable
SCE : Sentier de Croissance
Equilibrée
TCER : Taux de Change Effectif Réel
UEMOA : Union Economique et Monétaire
Ouest Africaine
vi
VE : Variable d'Etat
VEEI : Variable d'Environnement
Externe et Interne
VFM : Variable Financière et
Monétaire
VPE : Variable de Politique Economique
VSE : Variable de Stabilité
Economique
WDI : World Development Indicator
1
SOMMAIRE
AVERTISSEMENT i
DEDICACE ii
REMERCIEMENT iii
LISTE DES GRAPHIQUES iv
LISTE DES TABLEAUX iv
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS iv
SOMMAIRE 1
INTRODUCTION 2
PARTIE I : LE CADRE CONCEPTUEL ET L'ANALYSE DE LA
CROISSANCE ECONOMIQUE AU
BURKINA FASO 5
CHAPITRE I : LE CADRE CONCEPTUEL 7
CHAPITRE II : L'ANALYSE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU
BURKINA FASO .15
PARTIE II : L'ANALYSE ECONOMETRIQUE DE LA CROISSANCE
ECONOMIQUE AU BURKINA
FASO 31
CHAPITRE I : LE MODELE D'ANALYSE ET LA METHODE
ECONOMETRIQUE 33
CHAPITRE II : LA PRESENTATION DES RESULTATS
ECONOMETRIQUES ET LEURS
IMPLICATIONS ECONOMIQUES 47
CONCLUSION 61
BIBLIOGRAPHIE 63
TABLE DES MATIERES 67
ANNEXES vii
2
INTRODUCTION
La réalisation d'une croissance soutenue et durable
constitue un objectif majeur pour les pouvoirs publics et les gestionnaires de
l'économie. En effet, les performances économiques
déterminent fortement le niveau de vie des populations au sein d'une
économie. Il est connu que la croissance économique est le reflet
de la capacité permanente des Etats à offrir à leurs
populations en augmentation, une quantité accrue de biens et de services
par habitant. Le dictionnaire « Le Petit Larousse 2010 »
définit la croissance comme étant une augmentation sur une longue
période des principales dimensions caractéristiques de
l'activité d'un ensemble économique et social, notamment la
production nationale de biens et de services, accompagnée ou non d'une
transformation des structures de cet ensemble. Au-delà des aspects
théoriques, la croissance économique n'est souhaitée que
parce qu'elle induit une amélioration du revenu réel des
ménages. Cependant, la dynamique de la création de richesse au
Burkina Faso est sujette à des variations eu égard aux
péripéties auxquelles elle est soumise. En effet,
l'économie du Burkina Faso, à l'instar des économies des
pays en développement est fortement soumise à la conjoncture
économique souvent difficile. Cet état de fait influence
naturellement la politique interne du pays en matière de création
de richesses nationales. La corrélation de l'économie nationale
aux économies du reste du monde s'exprime à travers
différents canaux de transmission des effets des différentes
conjonctures favorables comme défavorables que vit l'économie
mondiale, notamment les économies avancées.
En dépit d'un contexte1 économique
généralement contraignant aux plans national et international, la
croissance économique reste tout de même relativement
élevée. En effet, sur la période 2000-2011 elle
était de 5,5%(DGEP) contre 4,8% pour la période 1990-2000.
Toutefois, elle a évolué de manière erratique sur
l'ensemble de la période 1990-2011(5,3%) en raison des aléas
climatiques et des multiples chocs exogènes.
S'il est avéré l'instabilité de la
croissance économique au Burkina Faso, les causes exactes font l'objet
d'une controverse entre la Banque Mondiale, les Nations
1 Informations de la SCADD
3
Unies, la Commission Economique pour l'Afrique(CEA). Certains
auteurs privilégient les causes d'origine externe. Il s'agirait selon
eux du déclin net des cours mondiaux de certains produits et d'une
dégradation des termes de l'échange, de la hausse de la demande
des produits d'exportation adressée au pays. Tandis que d'autres,
privilégient plutôt le rôle des politiques internes pour
expliquer la faible croissance observée (Banque Mondiale, 1981). Dans
cette optique, on évoque entre autres raisons, le manque de
maîtrise de la croissance démographique, un faible
développement de capital humain et physique, l'absence de politiques
macroéconomiques effectives et l'instabilité politique et civile.
Outre ces points de vue, des études ont montré pour le cas de
l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine(UEMOA) que des
politiques macroéconomiques appropriées étaient une source
considérable de croissance (Kwas Fos, 1990).
En face des différentes contributions sur la
thématique de croissance économique et la nécessité
de réaliser une croissance économique robuste pour un
développement durable, la réflexion semble loin d'être
épuisée. Autrement dit la quête permanente des voies et
moyens pour une croissance durable nous conduit naturellement à chercher
à cerner tout le contour de la croissance économique mais surtout
à identifier les facteurs qui influencent la dynamique de
création de richesses. D'où le choix du thème «
Analyse des déterminants de la croissance économique au
Burkina Faso : quelles perspectives pour une croissance soutenue
?».
La science économique, au cours des années de
son évolution, est parvenue à cerner les facteurs
déterminants de la croissance économique. Ces déterminants
identifiés ont-ils joué leur rôle dans la croissance
économique du Burkina Faso ? D'où vient la croissance ? Comment
expliquer que la production de biens et de services augmente d'une
période à l'autre ?
Autant de préoccupations qui motivent des recherches
sur la croissance économique.
L'objectif général de cette étude est de
trouver les leviers sur lesquels l'on pourrait actionner pour garantir une
croissance soutenue au Burkina Faso. Il s'agit spécifiquement :
? d'apprécier les relations entre les facteurs retenus
et l'évolution du PIB ;
4
V' de formuler des politiques économiques pour
soutenir la croissance. Pour ce faire, il siérait de tester les
hypothèses(H) suivantes :
H1 : la stabilité macroéconomique
influe positivement sur la croissance ;
H2 : l'investissement agit positivement sur la
croissance économique ;
H3 : le développement financier est
favorable à la croissance économique.
La méthode d'approche dans le cadre de cette étude
est double. Il s'agit :
V' d'examiner la situation économique globale et
sectorielle du Burkina Faso ;
V' de faire une analyse économétrique
des facteurs explicatifs de la croissance en se fondant sur le modèle de
Robert SOLOW (1956). En effet, il sera élucidé le rôle du
capital physique et humain et l'impact des politiques publiques sur la
dynamique de création de richesse dans le cas du Burkina Faso.
Cette approche nous a conduits à la recherche
documentaire qui a consisté à recenser les divers documents et
textes disponibles sur le sujet.
La présente analyse s'articulera autour de deux
parties. Une première partie sera consacrée à la
définition des concepts et à l'analyse de la croissance
économique au Burkina Faso. Une seconde partie traitera de l'analyse
économétrique proprement dite de la croissance économique
au Burkina Faso et présentera les recommandations de politiques
économiques à l'endroit des décideurs.
PARTIE I : LE CADRE CONCEPTUEL ET L'ANALYSE DE LA
CROISSANCE ECONOMIQUE AU BURKINA FASO
5
6
Dans cette partie, nous examinerons d'abord le cadre
conceptuel avant de faire une analyse de la croissance économique au
Burkina Faso. Le cadre conceptuel consiste à élucider la mesure
de la croissance et sa relation avec le développement. Quant à
l'analyse de la croissance économique, elle consiste à faire une
rétrospective des différentes politiques publiques mises en
oeuvre depuis l'indépendance du pays. En outre, il est
présenté les performances macroéconomiques et la
vulnérabilité interne et externe de l'économie.
7
CHAPITRE I : LE CADRE CONCEPTUEL
Dans ce chapitre, les notions clefs sont la politique
économique, la croissance économique et le développement
qui seront élucidées à tour de rôle.
Section I : la croissance économique et sa
mesure
Cette section définit la croissance et clarifie sa
mesure.
Paragraphe I : la définition de concepts
Avant tout développement, il sied de préciser le
contenu d'un certain nombre de concepts afin de délimiter le cadre du
travail. On va pour cela définir les concepts suivants : la
politique économique et la croissance
économique.
A- La politique économique
Elle se définit comme un ensemble de décisions
cohérentes, prises par les pouvoirs publics, et visant, à l'aide
de divers instruments, à atteindre des objectifs afin d'orienter
l'économie dans un sens souhaitable. La poursuite de ces objectifs peut
être recherchée à plus ou moins long terme, d'où la
distinction entre politique conjoncturelle et structurelle. La politique
conjoncturelle utilise traditionnellement la politique budgétaire, la
politique monétaire, la politique mixte et la politique de change pour
réguler l'activité économique à court terme.
Cependant, la politique structurelle utilise la politique sectorielle et plus
largement la politique industrielle, la politique territoriale
(aménagement du territoire), la politique technologique (promotion de la
recherche-développement et de l'innovation) pour modifier la structure
de l'économie sur une longue période.
De façon générale, la politique
économique à la lumière de N. KALDOR(1971), vise quatre
objectifs principaux : la croissance économique, le plein emploi, la
stabilité des prix et l'équilibre des comptes
extérieurs.
Soutenir l'emploi par une politique budgétaire
appropriée, limiter l'inflation en fixant des normes en matière
de hausse de prix ou de revenus, soutenir les exportations par des mesures
fiscales particulières, modifier le cadre juridique du marché du
travail, sont des exemples de politique économique.
8
B- Le concept de croissance économique
La croissance correspond à l'accroissement des biens et
services sur une longue période, c'est-à-dire une tendance
à long terme indépendamment des variations de courte
période que l'on appelle expansion2, récession ou
dépression dans un pays. La croissance résulte de trois facteurs
: le capital, le travail et le progrès technique. Selon François
PERROUX, il existe deux possibilités de croissance.
? Croissance progressive : quand la croissance
économique est supérieure à la croissance
démographique. C'est une croissance qui entraîne le
développement.
? Croissance régressive : inverse de la croissance
progressive. Elle n'entraîne pas obligatoirement le développement.
Comment mesure-t-on alors la croissance ? Cette question trouve sa
réponse dans le paragraphe qui suit.
Paragraphe II : la mesure de la croissance
économique
La croissance est un phénomène quantitatif qui
mesure l'évolution des ressources dont on dispose naturellement et
collectivement. Pour mesurer la croissance on utilise le plus souvent deux
indicateurs.
y' Le PIB (Produit Intérieur Brut) : c'est la valeur des
biens et services produits pendant l'année par les agents
économiques (entreprises) résidents à l'intérieur
du territoire national.
Le PIB a quatre fonctions essentielles : mesurer les richesses
créées (croissance), mesurer le niveau de vie (PIB/hab.) ,
calculer une hausse de la croissance et comparer les pays.
y' Le PNB (Produit National Brut) : c'est la valeur de la
production de biens et services réalisée par les agents
économiques nationaux qu'ils soient installés dans le pays ou
à l'étranger.
Lorsque la croissance économique est mesurée en
monnaie courante, il s'agit de la croissance nominale. Par opposition, la
croissance réelle correspond à la croissance mesurée en
monnaie constante. On dit encore, dans ce dernier cas, que la croissance est
mesurée "en volume". Ici, "en volume" est synonyme de monnaie
2 Il est défini en annexe 6 ces concepts.
9
constante (parfois, "en volume" désigne une mesure de
la production en unités physiques).
Croissance nominale = croissance en valeur = croissance à
prix courants = croissance en monnaie courante. De même, croissance
réelle = croissance en volume = croissance à prix constant =
croissance en monnaie constante
De façon analytique, en partant du PIB, la croissance
économique se calcule comme suit :
PIB(n)-PIB(n-1),
taux de croissance = ,
où n désigne l année.
PIB(n-1)
Toutefois, dans les pays en développement, la
production d'une matière première agricole peut augmenter
brusquement du fait de meilleures conditions climatiques ou d'une meilleure
appréciation des cours mondiaux accroissant ainsi la production. Un tel
phénomène lié au hasard climatique ou une évolution
des cours n'est pas synonyme de croissance. Il ne faut donc pas confondre
croissance et expansion, l'expansion caractérisant une augmentation de
la production sur une courte période. Il convient maintenant d'exposer
les limites de la croissance.
Paragraphe III : les limites de la croissance
économique
La mesure de la croissance connaît des limites
objectives que nous comptons au nombre de cinq.
Première limite : la croissance est un
phénomène complexe et difficile à mesurer et à
estimer d'une année à l'autre.
Deuxième limite : la croissance ne prend
pas en compte le caractère qualitatif, or lorsqu'il y a des changements
qualitatifs il est difficile de faire la distinction entre ce qui est un plus
qualité (ce qui alimente la croissance) et la déflation.
Troisième limite : le PIB ne mesure pas
toute la création de richesse, il ignore l'économie souterraine ;
l'économie domestique, gratuite et non monétaire ; le travail au
noir ; la fraude fiscale qui revêtent des caractères
illégaux.
Quatrième limite : le problème de
l'unité monétaire dans le temps (inflation), dans l'espace car il
n'y a pas d'étalon monétaire international.
10
Une même quantité de monnaie n'a pas le même
pouvoir d'achat d'un pays à l'autre. Exemple : si un dollar($) en Chine
permet d'acheter deux fois plus de la même marchandise qu'un dollar aux
Etats-Unis, alors il va falloir réévaluer la
réalité du PIB chinois. Si le PIB/hab. chinois est de 2000$/hab,
alors le PIB/hab. chinois en $ parité de pouvoir d'achat (PPA) devient
4000$.
Cinquième limite : le PIB ignore les
externalités négatives de l'économie monétaire
(exemple : la pollution n'est jamais comptabilisée en négatif
dans le PIB). La pollution est une déséconomie mais
comptabilisée comme création de richesses. Le PIB comptabilise
certaines choses comme création de richesse ce qui est destruction de
ressources (exemple : destruction des forêts).
Dans la section qui suit, nous exposons le lien entre croissance
et développement.
Section II : la relation
croissance-développement
Dans cette section, il est mis en relation la croissance et le
développement. Il s'agit de définir le développement et
d'établir les relations d'implication entre les deux concepts.
Paragraphe I : la notion de développement
Selon la définition classique de François
PERROUX (1903-1987), le développement est « la combinaison des
changements mentaux et sociaux d'une population qui la rendent apte à
faire croître, cumulativement et durablement son produit réel
global ». Dans cette optique, le développement qui articule des
transformations économiques et financières et des transformations
psychologiques, sociales, politiques et institutionnelles se différencie
de la croissance économique. En d'autres termes, le développement
résulte de l'interaction cumulative de quatre types de
capital3.
? Capital naturel : ensemble des ressources
naturelles (renouvelables ou non) pouvant servir à la production (terre,
gisements miniers, énergie hydraulique, nappes phréatiques).
3 Le capital est défini comme un stock d'actifs
(richesses matérielles ou immatérielles) générant
des flux de revenus pour son propriétaire.
11
? Capital physique : ensemble des moyens de
production durables accumulés et participant directement à la
fabrication de biens et services (machines, bâtiments, outils, etc.).
? Capital humain : stock de connaissances,
qualifications, expériences professionnelles (ou savoir-faire),
diplômes et de santé incorporé dans la main-d'oeuvre.
? Capital social et institutionnel : ensemble
des cadres mentaux, sociaux, juridiques et politiques qui structurent les
relations sociales et peuvent contribuer au bien-être des populations.
Selon la loi d'Engel, pour qu'un pays connaisse du développement, les
fruits de la croissance (PIB) doivent être correctement répartis
dans la population. Exemple : quand le revenu augmente, la structure de la
consommation change et la part des dépenses consacrée à
l'alimentation baisse. On peut donc dire qu'un pays se développe si
l'ensemble de la population bénéficie de ce développement
(réduction des inégalités). L'idée est de
répondre aux besoins fondamentaux de la population. De plus, un pays est
développé si 72% de sa population active travaille dans le
secteur tertiaire. Pour mesurer le développement, il est utilisé
un indicateur du nom d'Indice de Développement Humain (IDH) qui prend en
compte l'état sanitaire de la population, l'instruction et
l'accès au savoir. Cependant, cette mesure du développement
connaît des limites. On reproche à l'IDH de ne pouvoir tout
prendre en compte. Il est une moyenne et ne permet pas de visualiser les
efforts de certains pays. L'IDH est enfin une vision à long terme. Il
convient à présent de développer la relation entre
croissance et développement.
Paragraphe II : les implications entre croissance et
développement
Le lien entre la croissance économique et le
développement donne lieu à de multiples interprétations.
La croissance, de laquelle aucun responsable politique ou économique ne
veut dissocier le développement, renferme une ambigüité
consubstantielle. Lorsqu'elle est forte, on entretient l'illusion qu'elle peut
résoudre les problèmes et que plus forte elle est, mieux le corps
social se portera. Lorsqu'elle est faible, le manque apparaît et se
révèle d'autant plus douloureux qu'aucune alternative n'a
été prévue.
12
Cependant, le point de vue de la théorie
économique dominante met en avant l'idée d'une croissance durable
comme condition nécessaire et suffisante pour accéder au
développement. Ce postulat est fondé sur une affirmation qui est
loin de faire l'unanimité, à savoir : « la croissance
économique est supposée compatible avec le maintien des
équilibres naturels et la résolution des problèmes
sociaux, c'est-à-dire, qu'elle serait capable de réduire la
pauvreté et les inégalités et de renforcer la
cohésion sociale et donc d'entraîner les Etats sur la voie du
développement ».
D'après les arguments favorables à cette
affirmation, il apparaît que croissance et développement sont
étroitement liés (au regard de certaines études
empiriques). Globalement, les faits confirment que les résultats obtenus
sur le front du développement dépendent du scénario de la
croissance économique et de son rythme. Mais comment parvenir à
un schéma optimal ? La réponse ne semble pas évidente. En
revanche, les arguments qui s'y opposent se fondent sur le fait que la
répartition des fruits de la croissance est souvent inégale,
destructrice autant que créatrice, se nourrissant des
inégalités pour susciter sans cesse des frustrations et des
besoins nouveaux. En effet, depuis cinquante ans, malgré l'accroissement
considérable de la richesse produite dans le monde, les
inégalités ont explosé : l'écart entre les 20 % les
plus pauvres et les 20 % les plus riches était de 1 à 30 points
en 1960, il est aujourd'hui de 1 à 80 points. La Banque Mondiale
elle-même avoue que l'objectif de division par deux du nombre de
personnes vivant dans la pauvreté absolue d'ici à 2015 ne sera
pas atteint. Plus de 1,1 milliards de personnes vivent encore avec moins d'un
dollar par jour. Ainsi, ces arguments soutiennent qu'il faut faire une
distinction claire dans la façon d'appréhender le lien entre les
deux concepts : l'amélioration du bien-être et
l'épanouissement des potentialités humaines se réalisant
hors du sentier de la croissance infinie des quantités produites et
consommées, hors du sentier de la marchandise et de la valeur
d'échange, mais sur celui de la valeur d'usage et de la qualité
du tissu social qui peut naître autour d'elle.
En dépit de cette contradiction apparente, les
organisations internationales dont celles de Bretton Woods ont tenté, au
cours de la période récente, de rallier les opinions divergentes
au profit d'un consensus selon lequel un développement rapide
13
et durable passe par une croissance soutenable. Toutefois, ce
débat est loin d'être tranché et ramène encore
aujourd'hui à une nécessaire critique du lien entre croissance et
développement. Nous exposons à la suite, les principales
approches théoriques du concept de la croissance.
Paragraphe III : les approches théoriques du concept
de croissance
économique
Trois courants de pensée expliquent l'évolution des
approches de la croissance.
A. Les pessimistes
Pour David Ricardo on ne peut échapper à
l'état stationnaire parce que les mécanismes économiques
s'opposent. Ainsi, la population augmentant, le prix des biens
nécessaires (achetés par les travailleurs) ne cessera de
croître, car leur production exigera toujours plus de travail, en raison
des rendements décroissants. Ce qui augmente la rente foncière
(différences de rendement entre les terres les plus productives et les
terres les moins productives) des propriétaires, mais aussi, en
renchérissant les salaires, comprime les profits et finit par paralyser
la croissance.
Pour Malthus contrairement à la loi des
débouchés de J.B. Say, l'incitation à la consommation et
à l'investissement finit inéluctablement par devenir insuffisante
pour dynamiser le système.
L'incitation à la consommation, parce que la richesse
tend davantage à se concentrer entre des mains des rentiers au lieu de
se diffuser dans l'ensemble du corps social. L'incitation à
l'investissement, parce qu'il ne vaut pas la peine de produire davantage
lorsque les débouchés se révèlent insuffisants.
C'est donc autant pour des raisons économiques que pour des raisons
démographiques que le système se bloque, que la croissance est
freinée, puis empêchée.
B. Les moralistes
Keynes pense que du fait d'une utilité marginale
forcement décroissante, l'attrait de la marchandise se réduit peu
à peu et que d'autres activités, jugées plus valorisantes
comme la culture, les amis, la politique, viennent alors progressivement se
substituer aux activités économiques (passer des valeurs d'avoir
à des valeurs d'être). La croissance se poursuit donc.
14
Pour J.K. Galbraith, malgré une forte croissance, la
pauvreté n'a pas été éliminée dans les pays
riches comme les Etats-Unis, du fait des inégalités et du refus
majoritaire d'une redistribution suffisante des richesses. « Si la
production crée les besoins qu'elle cherche à satisfaire ou si
les besoins surgissent en même temps que la production, on ne peut plus
utiliser l'urgence des besoins pour défendre l'urgence de la production.
La production se contente de remplir le vide qu'elle a elle-même
créé ». De ce fait, la justification de la croissance comme
créant davantage de bien-être est illusoire. Seule la production
de services collectifs, parce que ces services (l'école, les transports
publics, les espaces verts,...) sont en mesure de réduire les handicaps
dont souffrent les populations les plus pauvres.
C- Les catastrophistes
Le rapport Meadows du club de Rome (1972), pour éviter
l'épuisement des ressources naturelles, la multiplication des pollutions
et l'augmentation de la population mondiale, préconisait la croissance
zéro. Il recommandait d'entamer sans tarder une transition vers «
un état d'équilibre », caractérisé par un
arrêt de la croissance démographique et de celle du capital
investi : « Notre système actuel de production est autodestructeur,
et le cours suivi par la civilisation humaine est suicidaire ». Meadows
s'oppose à la thèse de J.B. say. En effet, « les richesses
naturelles sont inépuisables, car sans cela nous ne les obtiendrons pas
gratuitement. Ne pouvant être multipliées ni
épuisées, elles ne sont pas l'objet des sciences
économiques ».
L'approche catastrophiste de Meadows est critiquable car il
n'a pas pris en compte les possibilités d'évolution technologique
et sociale.
Selon le marxiste S. Latouche(2003) le progrès et la
croissance ne mènent qu'à des formes variées
d'asservissement. C'est la domination de l'avoir sur l'être, en faisant
miroiter aux plus pauvres un avenir meilleur alors qu'il ne peut être que
pire, enfin en laissant croire que les problèmes peuvent être
résolus par le recours à la technique, alors que celle-ci
déshumanise l'homme et aggrave les inégalités.
Le synopsis en annexe 1 est un regroupement des pensées
économiques sur les sources de la croissance selon leurs auteurs. Nous
analysons ensuite la croissance économique au Burkina Faso.
15
CHAPITRE II : L'ANALYSE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
AU BURKINA FASO
Ce chapitre retrace d'abord les différentes politiques
économiques mises en oeuvre au Burkina Faso depuis 1960 à nos
jours avant d'exposer les performances macroéconomiques et les
contributions sectorielles qui ont soutenu la croissance.
Section I : la rétrospective des politiques
économiques au Burkina
Faso
Le Burkina Faso a réussi globalement depuis son
indépendance à assurer des performances économiques et
sociales moyennes qui constituent autant d'acquis et de blocs fondateurs dans
la construction d'une nation soucieuse de prospérité et de
justice sociale. Il doit désormais faire face à des
problématiques majeures, relever des défis et s'approprier les
ressorts du progrès. Assurer une croissance
accélérée et un développement durable qui auront
pour conséquence la réduction soutenue de la pauvreté de
masse en une pauvreté résiduelle constituent aujourd'hui sa
stratégie de base. Il est attendu que l'accomplissement de ces ambitions
positionne le Burkina Faso sur la voie d'un pays émergent et parmi les
puissances économiques et politiques de l'Afrique de l'Ouest.
L'examen de la rétrospective des politiques publiques
du Burkina Faso permet de repérer plusieurs périodes et
d'analyser des problématiques y associées. Les points suivants
seront brièvement considérés :
? le temps de l'interventionnisme et de la planification d'Etat
;
? les insuffisances méthodologiques des centralismes
économiques ;
? le temps de la transition libérale ;
? le temps d'une politique faîtière de lutte contre
la pauvreté ;
? le temps de la SCADD et de la volonté
d'émergence.
Paragraphe I : la période de l'Etat providence
L'Etat providence désigne l'interventionnisme de l'Etat
dans la vie économique. Nous examinerons alors la manière de cet
interventionnisme avant de donner ses limites.
16
A. Le temps de l'interventionnisme et de la
planification
L'économie du Burkina Faso a fonctionné sous un
régime d'intervention de l'Etat depuis son indépendance en 1960
jusqu'en 1990. La planification a été adoptée comme
instrument de gestion de l'économie durant la période 1960-1990.
Cet interventionnisme se justifiait notamment par le faible nombre des acteurs
du privé opérant dans l'économie et par la limitation des
ressources techniques et financières. Près de cinq plans
quinquennaux de développement ont alors été
élaborés et exécutés au Burkina Faso au cours de
ces trois décennies.
L'évolution du système burkinabè de
planification a été marquée par deux périodes
distinctes.
? La première période de 1960 à 1983 a
été marquée par l'élaboration et la mise en oeuvre
de plans projets ou catalogue de projets. Ces plans avaient un caractère
plus indicatif que normatif, compte tenu de la faible prise de l'Etat sur les
décisions de financement dominés par l'aide publique au
développement. Cette période a été marquée
par une croissance moyenne du PIB réel de 3,3%(WDI, 2010) ;
? La deuxième période de 1983 à 1990 fut
caractérisée par la mise en oeuvre de plans et programmes
qualifiés de « populaires » et qui étaient des plans
objectifs, fondés sur l'appel à la participation du peuple.
Certes, la mise en oeuvre de ces plans ont permis d'impulser
le développement du pays mais, le Burkina Faso comme les autres pays en
développement, devrait faire face, au cours de cette période, aux
problèmes de déséquilibres macroéconomiques des
années 1980. Ce qui se traduit durant la période par une chute en
moyenne de la croissance à 3,1%(WDI, 2010).
B. Les insuffisances méthodologiques des
centralismes économiques
Cette planification impérative ou centralisée
n'a pas réussi à se légitimer comme mode de gestion ou de
régulation macroéconomique efficace de l'économie
nationale ou comme méthode raccourcie pour assurer un
développement rapide et durable et l'élévation du niveau
de vie des populations. Elle n'a pas réussi à
17
s'imposer comme une alternative aux régulations
libérales par le marché ou même à la planification
indicative ou décentralisée à la française pour
corriger les déséquilibres sociaux.
Paragraphe II : la période du libéralisme
Nous examinons dans ce paragraphe, le mode de la transition
vers le libéralisme avant d'exposer les politiques libérales
depuis la transition.
A. Le temps de la transition libérale
La transition d'une économie réglementée
à une économie libérale au Burkina Faso a
été l'oeuvre des programmes d'ajustement structurel(PAS). Les PAS
ont préparé le terrain pour une économie libérale
pendant la période 1990-2000.
Trois programmes ont été consécutivement
conduits de 1991 à 2000 au cours des périodes 1991-1993,
1994-1996 et 1997-2000. Ils ont été adoptés sur la base de
Documents-Cadre de Politique Economique successivement élaborés
par les autorités burkinabè en collaboration avec le Fonds
Monétaire International(FMI) et la Banque Mondiale(BM). Les contextes
étaient légèrement différents mais ils avaient
globalement les mêmes objectifs. Sur la période 1991-2000, les
statistiques de la Direction Générale de l'Economie et de la
Planification donnaient un taux de croissance de l'ordre de 5,3%. Cela a
confirmé l'efficacité des PAS à relever le taux de
croissance en ce sens que l'objectif en termes de croissance était de
4%. Un Programme d'Ajustement Structurel (PAS) se conçoit comme un
ensemble de politiques ayant chacune ses objectifs, son contenu
opérationnel et ses résultats attendus. In fine, il vise la
"vérité des prix" et la réduction du secteur public
à travers le rétablissement des mécanismes de
marché, la libéralisation du commerce extérieur, la
privatisation et la réforme du secteur public pour plus
d'efficacité consacrant le désengagement de l'Etat.
B. Le temps d'une politique faîtière de
lutte contre la pauvreté
Les PAS ont permis, avec le soutien de l'ensemble de la
communauté des partenaires au développement, de renforcer les
bases d'une économie libérale fonctionnant selon les principes du
marché marqués par le désengagement de l'Etat et un
secteur privé perçu comme le moteur de la croissance.
18
Cependant, ils n'ont pas pu réduire la pauvreté
de masse à une pauvreté résiduelle au Burkina Faso. C'est
ce qui a justifié l'adoption et la mise en oeuvre du cadre
stratégique de lutte contre la pauvreté(CSLP) entre 2000 et 2010.
En effet, s'appuyant sur le fondement des grandes lignes de
développement national formulées dans la Lettre d'Intention de
Politique de Développement Humain Durable (LIPDHD), le CSLP du Burkina
Faso s'est donné pour objectif de combattre la pauvreté sur
toutes ses formes. Le CSLP en tant que cadre de référence de
toutes les politiques du pays possède un plan d'action qui est le PAP
(Plan d'actions prioritaires) permettant d'opérationnaliser les actions
prévues. Le CSLP a permis une hausse sensible de la croissance par
rapport à la période précédente pour
s'établir en moyenne à 5,4% (DGEP). Dans le même temps, le
taux de pauvreté s'élevait à 46% en 2010. Ce qui justifie
que le CSLP a voulu une répartition équitable des fruits de la
croissance mais, il se trouve que cette croissance est encore faible pour
profiter au grand nombre. D'où la justification de la SCADD pour rendre
vigoureuse la croissance. Le Programme des Nations Unies pour le
Développement(PNUD) estime que c'est à partir d'une croissance au
moins égale à 7% que la population commence à profiter
substantiellement.
C- Le temps de la SCADD et de la volonté
d'émergence
Les PAS, malgré leur succès au plan
macro-économique n'ont pas permis de réduire la pauvreté
de masse ; un autre type de politique, davantage centré sur le social,
à savoir le CSLP a été mis en oeuvre de 2000 à
2010, mais n'a pas non plus généré plus de
prospérité. Ceci a conduit le Gouvernement à adopter en
fin 2010, la Stratégie de Croissance Accélérée et
de Développement Durable (SCADD) (2011-2015), et le Programme d'Action
du Gouvernement pour l'Emergence et le Développement Durable (PAGEDD),
le 18 Mai 2011 pour la mettre en oeuvre durant la période 2011-2015. Le
PAGEDD se veut un cadre fédérant les ambitions du projet de
société de Son Excellence Monsieur le Président du Faso
avec les objectifs de développement déclinés dans la
SCADD. La SCADD et le programme présidentiel constituent donc les deux
référentiels qui orienteront l'action gouvernementale pour la
période 2011-2015.
Fondée sur les limites des politiques passées et
la détermination des autorités gouvernementales à faire
reculer la pauvreté de masse, cette nouvelle orientation
19
qu'est la SCADD, est conçue pour assurer une croissance
forte et accélérée pour soutenir un développement
durable, au profit du plus grand nombre. D'où la fixation d'objectifs
stratégiques par la SCADD sur la croissance (10 à 12% en 2015
contre 5,5% en 2010) et sur la réduction de la pauvreté (35% en
2015 contre 46% en 2010). Il faut alors attendre 2015 pour apprécier la
portée de ses objectifs.
Au total, un examen rétrospectif des politiques
économiques mises en oeuvre au Burkina Faso permet de tirer la
conclusion que l'économie nationale va toujours de l'avant en termes de
création de richesse. En effet, excepté la rétrograde des
années 1980 due à la crise de la dette qui a frappé bon
nombre d'économies en développement dont le Burkina Faso, la
croissance a été progressive depuis l'indépendance du
pays. Cependant, cette croissance n'a pas permis l'éradication de la
pauvreté qui touche encore plus de 43% de burkinabè. Une
difficulté pour les gestionnaires de l'économie est de pouvoir
faire croître la création des richesses et, une autre est de faire
profiter les fruits de cette croissance à la population entière.
Cela pose le problème de la répartition des revenus de la
croissance que nous ne traiterons pas dans ce document.
La section suivante sera consacrée à la
présentation des performances macroéconomiques depuis les
années 1980.
Section II : les performances macroéconomiques
nationales et les contributions sectorielles.
Nous présentons dans cette section, les performances
globales et les contributions sectorielles à la croissance.
Paragraphe I : les performances globales
L'accent est mis sur les performances en termes de croissance.
En effet, « entre 2000 et 2011, le PIB réel du Burkina Faso est
passé d'une valeur de 1 889,91 milliards de FCFA à 3 514 504,9
milliards de FCFA4, soit un taux de croissance annuel moyen de 5,5 %
sur la période. Il s'est accompagné d'une croissance
démographique annuelle de 3,1 %, limitant la croissance du PIB par
habitant à 2,3 %. Cette croissance n'a fondamentalement pas
été sous-tendue par un changement
4Données de la Direction générale
de l'économie et de la planification (DGEP).
20
de la structure de l'appareil productif du pays. Elle a
été principalement tirée par le secteur tertiaire qui a
représenté, depuis 2000, environ 45 % du PIB. La contribution du
secteur primaire, dominée par la production végétale,
s'est généralement située entre 29 et 34 % du PIB, avec
une légère tendance à la baisse, alors que celle du
secteur secondaire a évolué selon une tendance contraire entre 20
et 25 % et dominée par l'industrie extractive moderne notamment l'or
.
Dans la même période, la consommation a
significativement augmenté. En 2000, sa valeur s'est
élevée à 1787,7 milliards de FCFA dont 1400,5 milliards de
FCFA pour la consommation privée et 387,2 milliards de FCFA pour la
consommation publique. En 2011, ces valeurs ont été
respectivement égales à 4114, 5 milliards de FCFA, 3167,6
milliards de FCFA et 946,9 milliards de FCFA.
Malgré quelques périodes de forte inflation, due
aux tensions sur les prix des produits alimentaires, de base et
énergétiques, notamment en 2008 (10,6 % d'inflation), la
croissance du PIB s'est accompagnée d'une maîtrise de l'inflation
à 3 % en moyenne sur la période 2000-2011 conforme à la
norme UEMOA. Ce qui exprime une certaine stabilité relative du
coût de la vie »5. Le graphique suivant présente
l'évolution du PIB réel au Burkina Faso.
taux de croissance PIB réel %
taux moyen=5,1% écart type=3,05%
1990
1989
1998
1996
1987
1994
1993
1999
1997
1995
1992
1991
1988
1986
2005
2007
2001
2010
2004
2011
2009
2002
2000
2003
2008
2006
tx croissance pib réel %
12
10
8
6
4
2
0
-2
Graphique 1: évolution du taux de croissance du
PIB réel de 1986 à 2011
Source : DGEP
5 Informations de la SCADD
21
Le graphique ci-dessus traduit la vulnérabilité
de l'économie burkinabè matérialisée par une
croissance erratique6 du PIB réel (le taux de croissance
moyen est de 5,1% avec une variabilité de 3,05% sur la période).
En effet, la chute drastique du PIB entre 2000 et 2002 puis entre 2008 et 2010
s'est exercée sous l'influence de chocs exogènes
particulièrement défavorables : hausse du dollar et du prix du
pétrole, mauvaises conditions climatiques, baisse des rapatriements
d'épargne et retour massif des ressortissants Burkinabè
résidant en Côte d'Ivoire. La dernière crise intervenue en
2008 s'est traduite par un triple choc : flambée des prix du
pétrole, crise alimentaire et crise financière mondiale. Elle a
touché directement le secteur cotonnier, moteur de la croissance du pays
avec une contribution à plus de la moitié des exportations, qui a
subi une baisse des cours de 40 % depuis août 2008 du fait du recul de la
demande mondiale. Cette chute des prix a eu un effet négatif sur les
recettes d'exportation, les soldes des transactions courantes, les recettes
budgétaires et les revenus des ménages cultivant le coton.
L'économie du pays demeure ainsi faiblement
diversifiée et vulnérable aux chocs internes (aléas
climatiques principalement) et externes (prix de l'énergie et
volatilité des prix pour les produits alimentaires, volatilité
des prix des produits de base, crises économiques et financières,
évolution de l'aide au développement).
Nous présentons à présent les performances
sectorielles de l'économie burkinabè.
Paragraphe II : les performances sectorielles de
l'économie
nationale
Il sera présenté successivement les
contributions sectorielles, les poids sectoriels de la valeur ajoutée
dans le PIB et leurs variations.
A- La contribution sectorielle à la croissance
économique
La croissance économique résulte de
l'augmentation de la production dans les différents secteurs de
l'économie nationale. Pour percevoir la contribution de chaque
6 On peut remarquer que la fluctuation du taux de
croissance est plus importante entre 1986 et 2002 par rapport à la
période 2003-2010. Ce qui traduit une réduction de
vulnérabilité.
22
secteur à la croissance du PIB, il est
représenté dans le graphique ci-dessous les différentes
contributions sectorielles à la création de richesse au Burkina
Faso.
Graphique 2: contributions sectorielles à la
croissance au Burkina Faso de 2000 à 2011
10,0%
-2,0%
-4,0%
4,0%
8,0%
0,0%
6,0%
2,0%
-2,3%
4,5%
0,8%
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Contribution sectorielle à la
croissance
SECTEUR PRIMAIRE SECTEUR SECONDAIRE SECTEUR TERTIAIRE
0,5%
3,5%
1,8%
-1,0%
3,6%
1,9% 2,4%
3,8%
1,0%
-1,1%
0,5%
3,8%
0,4%
3,6% 5,9%
3,2%
1,0%
1,2%
-1,3%
2,9%
1,5%
-1,5%
5,5%
1,6%
-2,9%
2,4%
2,4%
2,3%
2,2%
3,0%
-1,2%
2,5%
2,0%
Source : DGEP
Chaque bâton dans le graphique ci-dessus définit
simultanément les contributions des secteurs primaire, secondaire et
tertiaire. La croissance économique est plus élevée si les
contributions sectorielles le sont aussi. On remarque que le secteur tertiaire
fluctue moins et contribue positivement le plus à la croissance
économique. La plus forte contribution (5,9%) à la croissance a
été enregistrée en 2006 par le secteur tertiaire. Le
secteur primaire enregistre en 2009 la plus faible contribution (2,9%)
justifiée par la mauvaise saison pluvieuse. Le secteur secondaire
étant faiblement développé, sa contribution à la
croissance reste des moindres sur toute la période 2000-2011.
23
B. Le poids sectoriel de la valeur ajoutée dans
le PIB
Dans ce sous-point, nous présentons le poids de chaque
secteur dans le PIB en termes de création de richesse.
Graphique 3: évolution du poids sectoriel de la
valeur ajoutée dans le PIB burkinabè
100%
90%
80%
40%
70%
60%
50%
30%
20%
10%
0%
1990 1995 2005 2009 2010 2011
49,4
20,5 18,5
19,1
21,7 18,5 20,3
31,4 30,8
27,1 27,6 28,4 26,1
43,1
PSP (%) PSS (%) PST (%)
43,1
47
45,7
46,3
Source : DGEP/DPAM
Le graphique ci-dessus révèle que la
création de richesse au Burkina Faso est principalement
générée par le secteur tertiaire dont la valeur
ajoutée est en moyenne de 45,76% et un écart-type relativement
faible de l'ordre de 2,41%. La contribution du secteur primaire de l'ordre de
28,86%, dominée par la production végétale prend la
deuxième position jusqu'en 2010 ; date après laquelle le secteur
secondaire principalement tiré par l'exploitation minière depuis
2009 inverse la tendance et prend le deuxième rang. Pour mieux voir les
évolutions des parts sectorielles de création de richesse dans le
temps, il sied de présenter leurs taux de croissance.
C. Les taux de croissance sectorielle
Les fluctuations de la croissance économique sont
indexées à celles de la valeur ajoutée sectorielle. En
effet, une variation positive des valeurs ajoutées sectorielles favorise
dans les mêmes proportions la croissance. Le graphique ci-dessous
représente les fluctuations sectorielles de la valeur ajoutée.
24
Graphique 4: évolution de la variation sectorielle
de la valeur ajoutée
-10,0%
-15,0%
35,0%
30,0%
25,0%
20,0%
15,0%
10,0%
-5,0%
0,0%
5,0%
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Variation de la valeur ajoutée
sectorielle
SECTEUR PRIMAIRE SECTEUR SECONDAIRE SECTEUR TERTIAIRE
Source : DGEP
On observe dans le graphique suivant sans surprise, la plus
grande variabilité du taux de croissance pour les activités du
primaire (8,66%) et du secondaire (9,01%). Cependant, on constate
également une grande instabilité des taux de croissance des
autres secteurs. L'instabilité des différents taux de croissance
sectoriels s'explique par l'influence de la conjoncture du secteur agricole, et
notamment de la conjoncture du secteur cotonnier et minier sur les autres
secteurs. L'agriculture étant sous le joug des aléas climatiques
et les mines, sous le joug des cours mondiaux très instables.
Les fluctuations des activités non primaires semblent
décalées d'un an par rapport à celles des activités
primaires. Ce qui est d'ailleurs un facteur de moindre instabilité du
produit global.
Après une présentation des performances
macroéconomiques nationales, il convient d'étudier l'influence de
l'environnement (secteur incontrôlable) interne et externe sur la
croissance économique du Burkina Faso.
25
Paragraphe III : l'influence des facteurs d'environnement
sur la
croissance
La croissance du Burkina Faso est largement dépendante
de facteurs d'environnement exogènes par rapport à sa politique
économique. Certains de ces facteurs d'environnement sont internes au
pays : il s'agit de l'évolution climatique et de l'évolution
démographique. D'autres facteurs, comme les termes de l'échange,
les apports financiers externes sont, au contraire, de nature externe.
A- Les facteurs d'environnement interne et la
croissance
L'environnement interne est caractérisé par des
facteurs démographiques et climatiques.
1- Les facteurs démographiques
La population burkinabè croît à un rythme
annuel de l'ordre de 3,1%(DGEP) depuis 2000. Ce qui correspond à un
rajeunissement démographique. La pyramide des âges de la
population laisse voir une base très large caractérisant ainsi le
niveau élevé de la force de travail que dispose le pays.
Dès lors se pose la question de savoir les
conséquences d'une telle augmentation démographique sur la
croissance économique.
Selon la théorie du cycle de vie, un rajeunissement
excessif de la population devrait, toutes choses égales par ailleurs,
provoquer une baisse du taux d'épargne et donc une moindre
croissance.
Une population jeune implique des investissements massifs en
matière de dépenses sociales (éducation et santé)
dont les résultats en termes de croissance n'apparaîtront qu'avec
un délai important tandis que les charges sont immédiates. Ces
dépenses, dont les effets sur la croissance sont différés,
peuvent évincer des dépenses à effets sur la croissance
plus immédiats et donc, réduire le rythme de croissance, au moins
à court terme.
Dans le cas du Burkina Faso où l'hypothèse de la
fécondité exogène est la plus appropriée, un taux
de fécondité élevé, toutes choses égales par
ailleurs, réduit le taux de croissance du produit par tête en
abaissant le niveau de la production par travailleur à l'état
régulier (Barro et Sala-I-Martin, 1996).
26
Quand la croissance démographique s'accompagne d'un
accroissement de la densité de population, on pourrait s'attendre
à un effet Boserup (1965). C'est-à-dire que la croissance
démographique pourrait entraîner une intensification des cultures
rendue possible par des innovations agricoles. Or, cet effet n'est pas
observé avec netteté au moins jusqu'à ces dernières
années. Plusieurs explications peuvent être avancées :
l'insuffisance d'infrastructures de base, l'accès difficile au
crédit, le coût des intrants, la formation insuffisante, les
incertitudes sur les droits de propriété, les aléas du
climat, etc. Cependant, depuis quelques temps, on a pu constater des
augmentations de rendements importants pour certaines productions agricoles et
notamment le riz ; il est difficile d'apprécier le caractère
durable de ce phénomène évidemment essentiel. Nous
examinons ensuite les effets des facteurs climatiques sur la croissance.
2- Les facteurs climatiques et la croissance
La situation climatique peut être
considérée comme un intrant agricole naturel qui agit fortement
sur la production et qui, à ce titre, influence l'ensemble de
l'économie (Lecaillon et Morrisson, 1985). On peut saisir les facteurs
climatiques à travers le niveau des précipitations. Mais, il est
insuffisant de considérer la hauteur de pluie annuelle cumulée en
différents points du territoire afin de mettre en évidence
l'effet du climat sur l'agriculture. En effet, des conditions climatiques
favorables à l'agriculture dépendent autant, sinon plus, de la
répartition dans le temps des pluies que des hauteurs d'eau annuelles
cumulées. Aussi, paraît-il préférable, en raison de
l'étroite corrélation entre le climat(pluviométrie) du
Burkina Faso et la production agricole, de retenir comme variable
approchée de l'environnement climatique la croissance de la production
céréalière au niveau national.
Une pluviométrie favorable à la production
agricole participe activement à la production intérieure et par
ricochet à la croissance économique. Le graphique ci-dessous met
en relation la croissance du PIB et celle de la production
céréalière7.
7 Confer annexe 5 pour la représentation
graphique exclusive.
27
Graphique 5: croissance comparée du PIB
réel et de la production céréalière au Burkina Faso
de 1980 à 2011
-20
-40
40
80
60
20
0
croissance comparée du PIB réel et de la
production céréalière
Croissance du PIB (% annuel) taux production
céréalière
Source : données WDI (2010).
Le graphique ci-dessus révèle le lien entre la
pluviométrie et l'accroissement de la création de richesse au
Burkina Faso en indiquant les grands épisodes de chocs climatiques
défavorables (2009, 2007,2004, 2001,...). En effet, même si les
variations négatives de la production céréalière ne
coïncident pas toujours avec des taux de croissance négative du
PIB, on remarque la simultanéité de la formation des pics. Ce qui
traduit bien la vulnérabilité de l'économie nationale aux
aléas climatiques.
Nous examinons ensuite l'impact de l'environnement
extérieur sur la croissance. B- Les facteurs d'environnement
international et la croissance
Le Burkina Faso est un petit pays très ouvert sur
l'extérieur et donc soumis à l'influence de l'environnement
international sur lequel il a peu de prise. Celui-ci est constitué entre
autres par l'évolution des termes de l'échange et de l'aide.
Aussi, convient-il d'examiner dans quelle mesure ces différents facteurs
d'environnement international ont pu contribuer à la croissance
économique ?
28
1- Les termes de l'échange et la croissance
Les termes de l'échange correspondent au rapport entre
les valeurs unitaires des exportations et les valeurs unitaires des
importations. Le Burkina Faso a été soumis à des chocs
importants des termes de l'échange dont le graphique suivant
révèle le caractère instable depuis les années
2000.
Graphique 6 : évolution des termes de
l'échange au Burkina Faso de 2000 à 2010
140
120
100
40
80
60
20
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010
Indice des termes de l'échange des marchandises nets
(2000=100)
Indice des termes de l'échange des marchandises
nets (2000=100)
Source : WDI, 2010.
Une amélioration des termes de l'échange, si
elle n'est pas captée par l'Etat ou les organismes de commercialisation,
permet une augmentation des revenus, dont les effets sur l'offre agricole sont
différents selon qu'ils sont perçus comme transitoires ou
permanents par les producteurs.
Dans le cas du Burkina Faso, d'une part, l'augmentation de
revenus est probablement considérée comme transitoire par les
producteurs. L'instabilité passée des termes de l'échange
telle qu'elle apparaît dans le graphique précédent rend
plausible cette hypothèse. D'autre part, dans le secteur agricole, au
cours des périodes de pointe, règne vraisemblablement le plein
emploi des facteurs (absence de chômage involontaire). Par
conséquent, l'augmentation des revenus doit entraîner une
substitution significative du travail à des activités non
productives. On peut
29
s'attendre, dans cette hypothèse, à un
ralentissement de la croissance lors du retournement des cours des produits
agricoles puisqu'il se produira alors un effet de substitution inverse :
augmentation du temps consacré aux activités non productives au
détriment des activités productives agricoles. Pour l'ensemble
des secteurs d'activité, l'instabilité des termes de
l'échange est responsable d'un risque accru qui peut affecter la
croissance globale de l'économie par l'intermédiaire de
l'investissement ou de l'offre de travail. S'agissant de l'investissement, il
est possible dans certaines hypothèses, que l'instabilité des
termes de l'échange accroisse l'épargne de précaution
(Kimball, 1990 ; Combes, 1996) : l'agent qualifié de « prudent
» se protège d'un accroissement du risque en accentuant la
substitution inter-temporelle de ses ressources en faveur du futur. Cependant
l'augmentation de l'épargne ne signifie pas forcement un accroissement
de l'investissement productif. En effet, la défaillance dans les
mécanismes de collecte de l'épargne au Burkina Faso risque
d'empêcher la mobilisation de l'épargne qui demeure sous forme
d'encaisses oisives. De plus, l'instabilité des termes de
l'échange constitue un facteur d'accroissement du risque
défavorable à l'investissement.
L'offre de travail pourrait également être
affectée par l'instabilité des termes de l'échange.
Confronté à un accroissement du risque sur les revenus du
travail, les travailleurs sont susceptibles d'accroître leur temps de
travail pour se garantir des revenus suffisants en cas de chute (effet de
revenu). Mais, ils peuvent également augmenter leur demande de temps
consacré à des activités non productives pour
réduire leur degré d'exposition au risque (effet de
substitution). L'effet net est donc ambigu. On peut cependant penser que dans
le cas d'une économie pauvre comme le Burkina Faso, l'effet de revenu
l'emporte sur l'effet de substitution dans le but de garantir aux agents une
consommation minimale en cas de chute de leurs revenus.
2- Le financement public extérieur et la
croissance
Le Burkina Faso figure depuis longtemps parmi les pays
recevant les flux de financement public les plus importants. Malgré une
tendance internationale générale au déclin des flux
d'aide, ceux reçus par le Burkina Faso ont été croissants
en longue
30
période en raison de la bonne réputation
attachée à la gestion économique du pays. Ces flux sont
composés pour l'essentiel de dons ou d'apports à des conditions
de faveur. Cette dernière caractéristique constitue un facteur
essentiel de la soutenabilité des finances publiques. Puisque ,
grâce à ce type d'apports financiers, le Burkina Faso parvient
à maintenir un écart important entre les recettes et les
dépenses publiques sans avoir à supporter un service de la dette
menaçant la solvabilité financière de l'Etat. Cependant,
il est bien évident que le Burkina Faso est vulnérable puisque
largement dépendant de ces apports extérieurs.
Après avoir éclairé le concept de
croissance économique et ses relations avec d'autres concepts connexes,
nous avons présenté les performances économiques du
Burkina Faso. Il ressort que l'économie nationale progresse à un
taux significatif nonobstant les multiples facteurs externes et internes qui
constituent très souvent un contrepoids à la croissance. Nous
analysons formellement dans la deuxième partie qui suit, les
déterminants de la croissance économique au Burkina Faso en vue
d'une formulation de recommandations pour soutenir la croissance.
PARTIE II : L'ANALYSE ECONOMETRIQUE DE LA CROISSANCE
ECONOMIQUE AU BURKINA FASO
31
32
Cette deuxième partie dégagera de manière
quantitative les déterminants de la croissance économique au
Burkina Faso. Nous allons examiner successivement dans cette partie le
modèle, les variables retenues, la méthode
économétrique et les principaux résultats.
33
CHAPITRE I : LE MODELE D'ANALYSE ET LA
METHODE ECONOMETRIQUE
Ce chapitre propose d'une part, le modèle d'analyse de
la croissance économique au Burkina Faso inspiré du modèle
de la SCADD et déroule la méthode économétrique
d'autre part.
Section I : le modèle d'analyse
Nous présentons dans cette section la
littérature de laquelle découle le modèle d'analyse de la
croissance économique au Burkina Faso avant de faire une revue empirique
qui présente les résultats d'une étude sur les
déterminants à long terme de la croissance au Burkina Faso.
Paragraphe I : la revue théorique
Tout en intéressant épisodiquement les
économistes Ramsay(1928), Young(1928), Schumpeter(1934), Knight(1944),
la problématique de la croissance disparaît du devant de la
scène pendant une longue période où l'allocation de
ressources (et non leur création) devient le principal objet de
curiosité des économistes (Walras, Keynes, Debreu, etc.). Le
travail précurseur de Ramsay (un modèle d'équilibre
général dynamique, 1928) est en fait resté ignoré
jusqu'aux années 1960. La problématique de la croissance n'a
été vraiment ravivée que plus tard, par les travaux des
keynésiens Harrod (1939) et Domar(1946). Etant réalisés
après la grande dépression, ces travaux ont surtout mis l'accent
sur l'instabilité du système capitaliste. Mais, le renouveau n'a
vraiment eu lieu qu'à la suite de deux articles publiés par
Robert SOLOW en 1956.
Dans les années 1980, l'intérêt pour les
théories de la croissance s'est ranimé suite aux travaux de Paul
ROMER et de Robert LUCAS. Ces travaux ont mis le rôle des idées et
du capital humain au coeur de la problématique de la croissance : les
théories de la croissance endogène. Cette approche a
été accompagnée de nombreux travaux empiriques cherchant
à évaluer l'importance de ces facteurs. Ces travaux ont
donné corps aux théories néoclassiques de la croissance,
partageant un certain nombre de caractéristiques communes :
? des comportements en général concurrentiels ;
. une dynamique d'équilibre ;
. l'analyse de la relation entre le revenu par tête et
le taux de croissance de la population ;
. l'analyse du rôle des rendements décroissants
et de leur relation avec l'accumulation du capital physique et du capital
humain ;
. et plus récemment, l'analyse du rôle du
progrès technique et de l'influence des monopoles sur ce
progrès.
L'analyse se focalise particulièrement aux sentiers de
croissance réguliers de l'économie :
> l'évolution de l'économie correspond
à un sentier de croissance régulier quand les variables qu'on
étudie croissent à un taux constant (donc avec une vitesse de
croisière constante) ;
> le sentier de croissance est équilibré
(SCE) quand cette régularité respecte en plus l'équilibre
de tous les marchés dans l'économie ;
> quand la vitesse de croisière correspondant au SCE
est nulle, le SCE correspond à un état stationnaire.
Parmi les travaux sur la croissance, ce sont ceux de
l'américain Robert Solow qui ont permis la formulation d'un
modèle de croissance qui demeure aujourd'hui le cadre de
référence de presque toutes les études sur la croissance.
Ce modèle est formellement illustré par une fonction de
production Cobb-Douglas, type de fonction qui constitue une bonne approximation
de la production réelle des économies et présente
l'avantage d'être facilement manipulable. Elle se présente comme
suit :
???? = ?????????????? 1-?? ???????? ??>0, 0<??<1 (1)
Où ???? est la production réelle, ???? le
capital physique, ???? le travail et ???? le progrès technique à
la date ??. ?? et 1 - ?? sont respectivement les parts relatives du capital
physique et du travail dans la production.
Exprimée en variables par habitant, l'équation (1)
peut s'écrire :
34
???? = ?????????? (2)
35
où ???? est la production réelle par habitant et
???? le capital physique par habitant.
Le progrès technique étant exogène dans le
modèle de Solow, il correspond à une
?????
croissance de ?? à taux constant c'est-à-dire
?? = ?? ? ???? = ????. ??????
L'équation (2) se justifie en
divisant les facteurs par L dans l'équation (1) et on
obtient :
?????? =???? ????
??
|
?? ??
(????? ? )1-?? = ???? ??? ???
.1 = ????(????)?? d'où ????
= ??????????
|
En linéarisant l'équation (2) par
le logarithme népérien on obtient :
???????? = ?? + ???? + ??????????
+ ???? (3)
avec ???????? = ?? + ???? + ???? (??
le taux de croissance du progrès technique, ???? un terme
stochastique et ?? = ???????? ).
De (3), on déduit l'expression du taux de croissance de la
production réelle par
habitant :
????????? = ?? + ??????????? + ????
(4)
???
????????? = = ???????? ???? ????????????????????.
???? ???? ?????? ???? ??ê???c ???????? ?????????
.
??
Le taux de croissance de la production réelle par
habitant (?????????) est donc expliqué, d'après la théorie
néoclassique, par le taux de croissance du capital physique par habitant
????????? . ????, le terme d'erreurs, représente ce qui
échappe à l'explication de ????????? par ?????????. ?? dans le
modèle est une constante.
Le ralentissement économique, les performances
inégales des économies après le premier choc
pétrolier (1973) et le rôle crucial du progrès technique,
vont, dans les années 1980, orienter la recherche des économistes
vers l'explication de la croissance au-delà des facteurs traditionnels
de la croissance que sont le progrès technique, le capital physique et
le travail. C'est la nouvelle approche de la croissance endogène,
également d'inspiration néoclassique. Trois auteurs sont
emblématiques de cette approche endogène : Paul Romer (1986),
Robert Lucas (1988) et Robert Barro (1990). Les travaux de Paul Romer ont
surtout été orientés vers l'ajout d'un autre facteur, le
capital humain (??) dans la fonction de production
néoclassique :
???? = ??????????
??????????1-??-??
(5)
Avec cette nouvelle fonction de production, le taux de
croissance de la production réelle par habitant (?????????)
est expliqué par les taux de croissance du capital
36
physique par habitant (Olnkt) et du
capital humain (Olnht) [Gregory Mankiw, David Romer et
David Weil (1992)] :
Olnyt = C + aOlnkt +
f13Olnht + Et (6)
avec Et le terme d'erreur et C une
constante.
Se pose alors la question de savoir les faits stylisés
de la croissance économique au Burkina Faso. Ce qui nous conduit
à faire une brève revue empirique des auteurs qui ont
travaillé sur les déterminants de la croissance au Burkina
Faso.
Paragraphe II : la revue empirique
Une étude de l'OCDE sur la croissance
économique au Burkina Faso, conduite par G. CHAMBAS J. L.
COMBES, P. GUILLAUMONT, S. GUILLAUMONT et al. en 1999 a
révélé qu'à long terme, la croissance est
expliquée par trois catégories de variables :
des variables d'état, des variables de politique
économique et des variables d'environnement.
A- Les variables d'état
Ce sont le capital humain et le capital physique.
L'approche économétrique de l'étude a retenu trois
variables de capital humain et trois variables de capital physique.
Pour les variables de capital humain, elles sont
représentées par : (i) le nombre moyen d'années de
scolarisation primaire de la population active ; (ii) le nombre
moyen d'années de scolarisation primaire et secondaire et (iii)
l'espérance de vie à la naissance. Toutes ces variables
se sont révélées non significatives sur le taux de
croissance au Burkina Faso.
Les raisons avancées par les auteurs étaient le
problème de la qualité des données et la
difficulté de quantification du capital humain d'une part et,
de la méconnaissance des délais de réponse de
l'investissement dans le capital humain sur la croissance.
Néanmoins, le capital humain reste un facteur
explicatif de la croissance et de la réduction de la
pauvreté même si les délais d'action ne sont pas
connus.
Pour les variables de capital physique, on note
qu'elles sont représentées par l'ensemble des
investissements publics qui impactent le capital humain ou qui
corrigent les déficits structurels en matière de
politiques structurelles (éducation, transport, etc.).
37
B. Les variables de politique économique
L'étude a retenu pour ce groupe de variables le taux de
prélèvement public, la part des taxes sur les échanges
dans les prélèvements publics, le taux de change effectif
réel, le taux d'ouverture et le taux d'investissement. Ces variables
s'étaient révélé toutes non significatives sur la
croissance économique. Les auteurs de l'OCEDE ont justifié cette
non significativité par la mauvaise qualité des indicateurs, la
forte influence des variables d'environnement pouvant déterminer la
politique économique et en masquer les effets et, la faible
efficacité des politiques dans les secteurs couverts par ces
indicateurs.
C. Les variables d'environnement
Elles se décomposent en variables d'environnement
extérieur et en variables d'environnement intérieur. Les
variables d'environnement sont des variables sur lesquelles l'Etat a un faible
voire aucun contrôle.
L'environnement interne est représenté par le
climat et des variables muettes.
L'étude a montré que de meilleures conditions
climatiques se traduisent par une croissance de la variable qui le
représente (la production céréalière du sahel) et
une diminution dans le cas contraire.
Parmi les variables muettes représentées par la
survenue d'émeutes, les assassinats politiques, les coups d'Etat, seule
la variable « survenue d'émeutes » s'était
révélée significative et négative sur la
croissance. La stabilité sociale est alors un facteur déterminant
de la croissance économique au Burkina Faso. Nous définissons
ensuite la nature des variables de notre étude
économétrique.
Paragraphe III : la spécification du modèle
et la définition des
variables
Dans la reformulation de la fonction de production
néoclassique, le capital humain, à côté du capital
physique, est introduit comme un facteur de production. A ce stade, la
théorie économique stipule que la croissance économique
résulte de l'augmentation en volume des facteurs "variables
d'état" (VE) utilisés dans le processus de production. Cette
équation, appelée équation de fonction de production, peut
être estimée pour expliquer le taux de croissance de la production
réelle par habitant.
La récente littérature sur les
déterminants de la croissance, identifie un certain nombre d'autres
variables pouvant influer sur le rythme de la croissance de la
38
production et que l'on peut regrouper en quatre classes. La
prise en compte de ces variables permet d'obtenir une équation ad hoc de
croissance. Ce sont tout d'abord les "variables de politique économique"
(VPE) comprenant la part des dépenses publiques d'éducation et la
part des dépenses publiques de consommation dans le PIB.
L'effet des dépenses publiques d'éducation sur
la croissance de la production est positif alors que celui des dépenses
publiques de consommation est négatif (Barro, 1997).
Il y a ensuite les "variables de stabilité
économique" (VSE) constituées de l'inflation et de la
stabilité macroéconomique mesurée par la volatilité
de l'inflation. La relation entre inflation et croissance peut être
positive à court terme et pour des niveaux moyens d'inflation, mais
à long terme et pour des niveaux élevés de taux
d'inflation, elle est négative (Michel Sarel, 1996). Ainsi, une cible
d'inflation très basse peut engendrer une perte en taux de croissance du
PIB. Ceci introduit la notion de ratio de sacrifice qui mesure la perte de
croissance économique sous-jacente à une cible d'inflation
donnée.
Les "variables de l'environnement externe et interne" (VEEI)
portent sur l'ouverture commerciale, l'aide par habitant, la variation des
termes de l'échange et l'instabilité politique. L'ouverture au
commerce international (mesurée par le ratio de la somme des
exportations et des importations au PIB) peut accroître le nombre des
inputs spécialisés et avoir de ce fait des taux de croissance
à long terme. Les périodes d'instabilité politique jouent
négativement sur le rythme de la croissance économique. Une
détérioration des termes de l'échange influence
négativement à court terme la croissance économique.
Enfin, on apprécie les "variables financières et
monétaires" (VFM) par le ratio de la masse monétaire au PIB, les
crédits octroyés au secteur privé par les banques et le
taux de change effectif réel. Le développement financier stimule
la croissance à travers l'accroissement du taux d'investissement et
à travers l'allocation du capital aux projets les plus productifs. En
effet, il est aujourd'hui bien établi que les écarts entre le
taux de change courant et sa valeur d'équilibre de moyen et long termes,
ont des effets perturbateurs à la fois sur les équilibres
internes (transferts de ressources entre secteurs, variations des
investissements, etc.) et sur les équilibres externes (ajustements des
flux commerciaux et des IDE). Une surévaluation du taux de
39
change entraîne une baisse de la
compétitivité de l'économie, ce qui peut affecter
négativement le taux de croissance du PIB.
Le modèle finalement se présente comme suite :
Olnyt8 = f (VE, VPE, VSE,
VEEI, VF, Et
Dans l'étude des déterminants d'une croissance
soutenue au Burkina Faso, le choix a été fait d'estimer un
modèle de croissance ad hoc. Le modèle explique le taux de
croissance de l'économie, mesuré par le taux de croissance du PIB
réel par habitant, à l'aide des variables suivantes :
(i) le taux d'investissement ; (ii) la
population active ; (iii) les dépenses de consommation publiques
rapportées au PIB ; (iv) le niveau général des prix ; (v)
l'aide publique par habitant ; (vi) l'émission de dioxyde de carbone ;
(vii) la superficie des terres agricoles ; (viii) le crédit
octroyé par les banques rapporté au PIB et (ix) le taux de change
effectif réel. Les variables retenues pour le modèle ad hoc sont
consignées dans le tableau ci-dessous. Certaines variables sont
exprimées en pourcentage du PIB, ainsi la comparaison entre
années est rendue plus facile.
8 En mettant en relation le taux de croissance du PIB
et ses déterminants en logarithme, on estime en même temps des
élasticités.
40
Tableau 1: récapitulatif des variables du
modèle ad hoc
Variable
|
Définition
|
Effet attendu sur la croissance
|
Degré
d'intégration (I(d))
|
Autres
représentation
|
TPIB
|
Le taux de croissance du PIB par habitant (à prix
constant, 2000)
|
Variable dépendante
|
0
|
**
|
TINV
|
Le taux d'investissement
|
Positif. L'investissement accroît la capacité de
production de la Nation.
|
1
|
VE
|
LTERAGRI
|
Logarithme des terres agricoles (km2)
|
Positif. Un accroissement des terres agricoles et leur mise en
culture diminue le taux de croissance des rendements décroissants du
travail.
|
1
|
VE
|
LPACTIV
|
Logarithme de la
population âges 15-64 (% du total)
|
Positif. La participation au processus de production est
favorable à la croissance économique.
|
1
|
VE
|
LEMICO2
|
Logarithme des émissions de CO2
|
Négatif. Le changement climatique est défavorable
à la production agricole et partant à la croissance.
|
1
|
VEEI
|
41
LAPD
|
Logarithme de l'aide publique par habitant
|
Positif. L'aide publique au développement en permettant
aux institutions de biens fonctionner favorise la croissance ; L'aide à
l'éducation améliore le capital humain d'une économie ;
l'APD en finançant les infrastructures économiques est favorable
à la croissance.
|
1
|
VEE
|
LCREDIPRIV
|
Logarithme du crédit au secteur privé en %PIB
|
Positif. L'accès au crédit est favorable à
la production et à l'investissement.
|
1
|
VFM
|
LGCON
|
Logarithme de la consommation du gouvernement (%du PIB)
|
Positif. La consommation des ménages est un bon de
commande pour le secteur privé.
|
1
|
VPE
|
LPRIX
|
Logarithme de l'indice des prix à la consommation
|
L'inflation est défavorable à la croissance
économique de long terme. Sa variabilité et son niveau
décrédibilisent la politique économique et perturbent les
anticipations des agents économiques (consommation, investissement).
|
1
|
VSE
|
LTCER
|
Logarithme du taux de change effectif réel
|
Une surévaluation du taux de change entraîne une
baisse de la compétitivité de l'économie, ce qui peut
affecter négativement le taux de croissance du PIB.
|
1
|
VFM
|
42
Section II : la méthodologie
Elle consiste à dérouler la méthode
économétrique avant de procéder aux différents
tests statistiques.
Paragraphe I : la méthode
économétrique
Elle consiste dans un premier temps à vérifier
le degré d'intégration des variables en vue d'éviter les
régressions artificielles. Pour ce, l'ordre d'intégration des
variables doit être déterminé et l'a été
grâce au test Amélioré de Dickey-Fuller (ADF) et
consigné dans le tableau 1.
Ce tableau définit et fournit le niveau de
stationnarité des variables. La section suivante présentera les
résultats économétriques.
Paragraphe II : la source des données, les tests
statistiques et de
stabilité.
Il est présenté dans ce paragraphe, les sources
des données utilisées et les résultats des
différents tests.
A- Les données
Les données utilisées pour l'élaboration
de ce document de mémoire de fin de cycle à l'Ecole Nationale
d'Administration et de Magistrature (ENAM) proviennent de plusieurs sources
dont aux premiers rangs figurent la Direction Générale de
l'Economie et de la Planification (DGEP), le CD-ROM(2010) de la Banque
Mondiale(BM), l'Institut National de la Statistique et de la
Démographie(INSD) et la Banque Centrale des Etats de l'Afrique de
l'Ouest(BCEAO). Par ailleurs, nous mentionnons que des données du
Conseil National de la Planification Stratégique (CNPS)9 ont
été utilisées. Nous spécifions toujours si la
source d'une donnée n'est pas l'une des Institutions
précitées. Certaines données ont été
traitées par l'auteur du présent document en vue d'orienter
l'étude dans un sens souhaitable. Pour les tests
économétriques, les données couvrent la période
1970-2011 pour permettre d'avoir des séries qui convergent vers une loi
normale. En effet, cet objectif a vu le jour pour
9 Notamment à travers l'étude nationale
prospective « Burkina 2025 ».
43
permettre d'avoir des résultats
économétriques robustes. Au total, les hypothèses
suivantes doivent être vérifiées pour qu'on ait à
juste titre des résultats suffisamment robustes :
H1 : le modèle est linéaire et les erreurs suivent
une loi normale ;
H2 : les valeurs des variables sont observées sans erreurs
;
H3 : L'espérance mathématique de l'erreur est
nulle (la probabilité de commettre une erreur est nulle) ;
H4 : La variance de l'erreur est constante (l'écart
entre les différents points sont minimum et tend vers zéro) :
homoscédasticité ;
H5 : les erreurs sont non corrélées (absence de
liaison entre les erreurs moyennes) : absence de corrélation ;
H6 : l'erreur est indépendante de la variable
explicative.
Les tests statistiques suivants confirment ou infirment la
validité des résultats du modèle.
B- Tests statistiques de validation du
modèle
Les différents tests statistiques sont importants dans
un travail économétrique car ils permettent de confirmer ou
d'infirmer la validité du modèle, et de voir le pouvoir
explicatif de chaque variable exogène. Ainsi, dans le cadre de ce
travail nous avons effectué un ensemble de tests.
? Test de normalité de jarque-bera
Les résultats du test consignés ci-dessous
révèlent que les erreurs suivent toutes des lois lognormales. En
effet, la probabilité de la statistique de Jarque Bera de chacune est
supérieure au seuil d'erreur de 5%.
44
variable
|
tpib
|
tinv
|
LTERAGRI
|
LTCER
|
LPRIX
|
Jarque-Bera
|
1.906554
|
3.436861
|
7.394376
|
4.884928
|
2.275793
|
Probability
|
0.385476
|
0.179347
|
0.064793
|
0.086946
|
0.320493
|
variable
|
LPACTIV
|
LGCONS
|
LEMMICO2
|
LCREDIPRIV
|
LAPD
|
Jarque-Bera
|
2.205696
|
3.419187
|
1.091014
|
2.360683
|
4.042925
|
Probability
|
0.331924
|
0.180939
|
0.579548
|
0.307174
|
0.132462
|
Une autre estimation du test de normalité
consigné en annexe 10 donne les mêmes résultats de
normalité des erreurs. On conclue que les erreurs sont normalement
distribuées. Ceci nous porte à procéder aux autres
tests.
? Test d'autocorrélation de
Breusch-Godfrey
Breusch-Godfrey Serial Correlation LM Test:
|
F-statistic
|
1.468077
|
Prob. F(2,19)
|
0.2553
|
Obs*R-squared
|
5.487850
|
Prob. Chi-Square(2)
|
0.0643
|
Les deux probabilités sont supérieures à
5%. On conclue que les erreurs ne sont pas corrélées. Nous
conduisons ensuite le test de constance de la variance des erreurs.
? Test d'hétéroscédasticité
de White
Ce test est utilisé, pour vérifier si les
variances des erreurs ne sont pas liées aux valeurs des variables
explicatives. Utilisons le test de White afin de détecter tout risque
d'hétéroscédasticité.
Heteroskedasticity Test: White
|
F-statistic
|
0.696988
|
Prob. F(19,21)
|
0.7835
|
Obs*R-squared
|
15.85601
|
Prob. Chi-Square(19)
|
0.6669
|
La probabilité dans les deux cas est supérieure
à 5%. Ce qui traduit que les erreurs sont homoscédastiques. Les
estimations obtenues par les moindres carrés ordinaires sont
optimales.
Afin de permettre l'utilisation du modèle à des
fins de prédiction, nous testons la stabilité du modèle et
des coefficients.
45
C- Tests de stabilité des estimateurs
Deux tests sont essentiels pour valider la stabilité du
modèle pour les besoins des prévisions. Nous testons sous Eviews
6, la stabilité structurelle et ponctuelle du modèle.
V' Test de stabilité structurelle
-10
-15
15
10
-5
5
0
92 94 96 98 00 02 04 06 08 10
CUSUM 5% Significance
On remarque que la courbe en bleu ne coupe pas le corridor. On
conclue que le modèle est structurellement stable au seuil d'erreur de
5%.
-0.2
-0.4
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
1.4
1.2
1.0
92 94 96 98 00 02 04 06 08 10
CUSUM of Squares 5% Significance
V' Test de stabilité ponctuelle
46
Le corridor n'est pas coupé par la courbe. La
conclusion est que le modèle est ponctuellement stable.
En annexe 7, on peut voir les résultats du test de
stabilité des coefficients de court et de long termes. Il ressort de ces
résultats que les coefficients sont tous stables.
La conclusion de ces tests de stabilité est que le
modèle d'ensemble peut être utilisé à des fins de
prédiction de la croissance économique au Burkina Faso.
Cependant, notre objectif n'est pas de faire cette prédiction. Nous
avons voulu seulement avoir un modèle crédible sur lequel on peut
formuler des recommandations à l'endroit des décideurs. Dans le
chapitre qui suit, il sera fait la régression du modèle.
47
CHAPITRE II : LA PRESENTATION DES
RESULTATS ECONOMETRIQUES ET LEURS IMPLICATIONS ECONOMIQUES
Dans ce chapitre, il est présenté successivement
les résultats économétriques et les analyses
économiques qui en découlent.
Section I : la présentation des
résultats
Avant de présenter les résultats de la
régression il convient d'éclairer certaines notions
théoriques. Nous élucidons successivement la
stationnarité, la coïntégration et le modèle
à correction d'erreur.
ü Le test de stationnarité : il
consiste à déterminer à la fois la stationnarité ou
non d'une série et son degré d'intégration. Les
variables ou les séries doivent être
stationnaires pour qu'elles soient utilisées sans biais à
des fins de prédiction.
On appelle variable intégrée d'ordre
d une variable Xt telle que sa
différence d - ième soit
stationnaire. On note Xt - I(d) qui signifie que
Xt est intégré d'ordre
d. Une variable non stationnaire a une variance croissante
dans le temps de sorte qu'elle ne converge nullement vers une valeur
d'équilibre, il faudrait pour cela la
différencier un certain nombre de fois selon son degré
d'intégration. Xt - I(1 ) signifie
qu'il faut différencier une fois Xt pour qu'elle soit
stationnaire. Toute combinaison linéaire de variables
intégrées d'ordres différents est
généralement intégrée à l'ordre le plus
élevé. La stationnarité est testée sur
Eviews avec la statistique de Dickey-Fuller Augmenté(ADF). Si les
séries sont intégrées d'ordre d,
on test leur coïntégration.
ü Le test de coïntégration :
l'idée qu'une relation d'équilibre de long terme puisse
être définie entre variables pourtant non stationnaire
individuellement est à la base de la théorie de la
coïntégration. Cette théorie permet d'étudier
des séries non stationnaires mais dont une
combinaison linéaire est stationnaire. Des
variables
coïntégrées sont des variables
intégrées du même ordre. Sur Eviews la
coïntégration est testée grâce au test de Johansen
(coïntégration test).
ü Modèle à correction d'erreur
(MCE) : le modèle à correction d'erreur présente
une propriété remarquable qui a été
démontrée par Granger en 1983. Un
48
ensemble de variables coïntégrées peut
être mis sous forme d'un modèle à correction d'erreur dont
toutes les variables sont stationnaires et dont les coefficients peuvent
être estimés par les méthodes de
l'économétrie classique sans risque de corrélations
fortuites. Le résultat connu sous le nom de théorème de
représentation de Granger, valide de façon générale
la démarche du MCE pour une classe importante de variables. Grâce
au MCE, la théorie de la coïntégration permet de
modéliser simultanément les dynamiques de long terme et de court
terme des séries temporelles. Avant de présenter les
résultats de la régression, nous nous proposons de conduire des
tests préalables.
Paragraphe I : les résultats des tests
préalables
Les tests sont effectués sous Eviews 6
et les résultats de la stationnarité sont
consignés dans le tableau 1 précédent. Néanmoins,
nous affichons ci-dessous le récapitulatif des tests de
stationnarité.
49
Tableau 2: résultat des tests de
stationnarité
Variable
|
TPIB
|
TINV
|
LTERAG RI
|
LPACTI
V
|
LEMICO
2
|
LAPD
|
LCREDIP RIV
|
LGCON
|
LPRIX
|
LTCER
|
Test à niveau au seuil de 5%
|
ADF
|
-2.935
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
prob
|
0,0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Décisi on
|
stationn aire
|
Non stationn aire
|
Non stationn aire
|
Non stationn aire
|
Non stationn aire
|
Non stationn aire
|
Non stationna ire
|
Non stationn aire
|
Non stationn aire
|
Non stationn aire
|
Test en différe
nce 1ère au
seuil de 5%
|
ADF
|
|
-2,938
|
-2,936
|
-2,943
|
-2,936
|
-2,936
|
-2,936
|
-2,936
|
-2,936
|
-2,936
|
prob
|
|
0,0006
|
0,0000
|
0,0038
|
0,0000
|
0,0000
|
0,0019
|
0,0000
|
0,0000
|
0,0000
|
Décisi on
|
stationn aire
|
stationn aire
|
stationn aire
|
stationn aire
|
stationn aire
|
stationn aire
|
stationna ire
|
stationn aire
|
stationn aire
|
stationn aire
|
Source : calculs de l'auteur avec Eviews
50
Le tableau précédent indique que la variable
taux de croissance est stationnaire en niveau et les autres variables sont
stationnaires en différence première. La décision de
stationnarité ou non est prise en comparant la probabilité au
seuil de signification. Si la probabilité est inférieure au seuil
(5%) alors la série concernée est stationnaire. Cependant, si
elle est supérieure au seuil, la série est non stationnaire. En
rappel, on retiendra que des prévisions économétriques
fiables ne peuvent être faites que sur des séries stationnaires.
Si la série initiale(en niveau) n'est pas stationnaire, il faudra alors
vérifier cette condition pour sa différence première et
éventuellement, pour la différence seconde.
Nous présentons en annexe 2 les résultats du test
de coïntégration.
L'analyse des résultats de l'annexe 2 contenant les
résultats de la coïntégration indiquent qu'il existe au
plus, dix relations de coïntégration entre les dix variables. De
façon générale, avec des séries non stationnaires,
on ne peut plus appliquer l'économétrie classique par
l'utilisation des moindres carrés ordinaires. Puisque le nombre de
relations de coïntégration est non nul, on peut utiliser un
modèle à correction d'erreur qui permet d'avoir des effets
à court terme et à long terme. Nous présentons à la
suite, les résultats de la régression.
Paragraphe II : les résultats de la
régression
Les résultats10 de la régression nous
permettent d'écrire l'équation de la croissance suivante :
DTPIB = -0.085D(TINV) + 3 ,38E-06D(LTERAGRI) - 0 ,0206D(LTCER)
-0,134(LPRIX) + 1.952D(LPACTIV) + 0.0837D(LGCONS) - 0.290D(LEMMICO2) -
0.0081D(LCREDIPIVI) + 0.013D(LAPD) - 0.9642 TPIB(-1) + 0,0204TINV(-1)
+0,0001LTERAGRI(-1) +0,0444LTCER (-1) -0,1117LPRIX(-1) + 0.107LPACTIV
-2,7662LGCONS(-1) - 0,0471LEMMICO2(-1) +0,0284LCREDIPRIV(-1) +
0,0284LAPD(-1)
R 2 = 0.982386 R2 = 0.992514 PROB (F - STAT) =
0,000000 DURBIN WATSON STAT = 2.439347
10 Les résultats complets sont consignés
en annexe 3.
51
La probabilité de la statistique de Fisher étant
quasiment nulle et inférieure à 5%, on dira que le
modèle d'ensemble est bien spécifié(le
modèle est globalement significatif). Ce qui est corroboré par un
R carré ajusté de 0,9823 et un Durbin-Watson stat de 2,439. En
effet, le niveau du R carré ajusté enregistré traduit que
98,23% des fluctuations du taux de croissance du PIB réel par habitant
sont expliquées par le modèle d'analyse. La
statistique de Durbin-Watson est largement supérieure à
2. Il n'ya donc pas de corrélation entre les erreurs
d'estimation des séries. Les coefficients ne sont pas tous
significatifs au seuil d'erreur de 5% mais, les
résultats obtenus nous permettent de conduire une analyse
pertinente des déterminants de la croissance eu égard à la
pertinence des statistiques prédéfinies.
Le coefficient de correction d'erreur est de
-0.964289. On
remarque a priori que ce coefficient est négatif et significatif au
seuil de 5%. Il existe donc bien un mécanisme
à correction d'erreur. C'est-à-dire
qu'à long terme les déséquilibres entre le taux de
croissance du PIB réel par habitant et ses déterminants
recensés se compensent de sorte que les dix séries ont des
évolutions similaires. Le coefficient de correction d'erreur
représente la vitesse à laquelle tout
déséquilibre entre les niveaux désiré et
effectif du taux de croissance est résorbé dans
l'année qui suit tout choc exogène ou endogène.
En pourcentage, on dira qu'on arrive à ajuster
96, 42% des
déséquilibres entre les niveaux désiré et effectif
du taux de croissance du PIB réel par habitant. Ainsi, les chocs sur le
taux de croissance économique se corrigent-ils à
96, 42% par l'effet
de « feed back ». En d'autres
termes, un choc constaté au cours d'une année
est entièrement résorbé au bout de :
1/(0,964289)= 1,037
an soit dans le courant de la
deuxième
année qui suit le choc.
Nous présentons le tableau des impacts à court et long
termes.
52
Tableau 3: impact à court terme et à long
terme
Impact de 1 point de hausse de la variable
|
Nature de la variable
|
A court terme
|
A long terme
|
TINV
|
VE
|
-0,085808
|
|
TERAGRI
|
VE
|
0,000003
|
|
LTCER
|
VFM
|
-0,020645
|
|
PRIX
|
VSE
|
-0,134112
|
|
PACTIV
|
VE
|
1,952278
|
|
GCONS
|
VPE
|
0,083775
|
|
EMMICO2
|
VEEI
|
-0,290516
|
|
CREDIPRIV
|
VFM
|
-0,008113
|
|
APD
|
VEE
|
0,013601
|
|
TINV
|
VE
|
|
0,0204
|
TERAGRI
|
VE
|
|
0,0001
|
TCER
|
VFM
|
|
0,0444
|
PRIX
|
VSE
|
|
0,0017
|
PACTIV
|
VE
|
|
-0,1728
|
GCONS
|
VPE
|
|
-2,7662
|
EMMICO2
|
VEEI
|
|
-0,0471
|
CREDIPRIV
|
VFM
|
|
0,0284
|
APD
|
VEE
|
|
0,0284
|
Source : calculs de l'auteur avec les
données de l'ANNEXE 3 Nous interprétons partiellement le tableau
3 en termes d'élasticité.
A court terme, l'élasticité du
taux de croissance par rapport à chaque variable exogène est
inscrite dans la deuxième colonne. Par exemple, elle est de
+1,95 entre la population active et le taux de croissance.
A long terme, les élasticités du
taux de croissance par rapport à ses déterminants sont obtenues
en divisant les coefficients de long terme consignés dans le tableau
4
53
par le coefficient de correction d'erreur ou force de rappel
qui est de -??,???? ???????? ??'???????????? ??. En exemple, si le taux de
croissance augmente de un
??,????
point, la consommation du gouvernement baisse de = -??,????
????????????.
-??,????
Il est analysé ensuite les implications
économiques des coefficients qui lient la variable endogène qui
est le taux de croissance à ses déterminants.
Section II : les implications économiques
Dans cette section, nous distinguons les déterminants
favorables à la croissance des déterminants
défavorables.
Paragraphe I : l'analyse économique des
résultats de la régression
L'analyse économique nous conduit à distinguer
les déterminants qui ont un effet positif et ceux qui ont un effet
négatif sur la croissance. Les déterminants affectés d'un
coefficient positif sont favorables à la croissance. Cependant les
déterminants défavorables à la croissance sont
affectés d'un coefficient négatif. On peut recenser à
partir du tableau 3 et selon l'horizon temporel cinq variables à effets
positifs et six variables à impacts positifs respectivement à
court terme et à long terme. Les autres variables ayant un effet
négatif.
Nous analysons ensuite les implications économiques de
chaque déterminant de la croissance économique au Burkina
Faso.
? LE TAUX D'INVESTISSEMENT
Un accroissement du taux d'investissement de 10% traduit une
décélération du taux de croissance de 0,85%. La raison de
cette relation négative se justifie par le fait que dans les pays
pauvres comme le Burkina Faso, l'investissement est destiné très
souvent à l'achat de biens de consommation qui ne participent pas
ceteris paribus à la production. L'investissement étant
généralement financé par des prêts bancaires se
trouve alors improductif ; ce qui décélère la croissance.
A long terme, l'investissement devient favorable à la croissance
à hauteur de 0,2%. C'est la preuve que les agents économiques ont
une propension à consommer plus faible dans le temps s'ils satisfassent
les consommations improductives de court terme qui freinent la croissance.
54
? LA POPULATION ACTIVE
Une hausse de la population active de 1% entraîne une
augmentation de la croissance économique de 1,95%. En effet,
l'accroissement de la population active a un effet favorable à
l'accroissement du produit intérieur brut par habitant. Son impact sur
la croissance s'est révélé négatif à long
terme. Cela peut se justifier par le fait qu'à long terme,
l'accroissement de la population adulte est dû à une augmentation
du taux de natalité à court terme justifiée probablement
par une moindre qualification de la population adulte de court terme. De forts
taux de natalité indiquent que beaucoup d'enfants sont soumis à
la morbidité : paludisme, diarrhée, maladie hydriques notamment.
Pour y faire face, les ménages utilisent leur épargne ; leurs
dépenses ne sont pas alors productives. Les ressources publiques sont
aussi utilisées pour les soins curatifs. Prendre soin des enfants
malades implique des coûts d'opportunités économiques
importants, notamment en temps passé dans le processus de production,
surtout pour les femmes. Toute chose qui impacte défavorablement la
croissance économique. Il convient alors de trouver les voies et moyens
visant à la mise en travail des personnes en âge de travailler
tout en veillant à réduire le sous emploi grâce notamment
à des appuis divers visant l'accroissement des cultures de
contre-saison. Pour agir sur le taux de natalité croissante, il convient
de miser sur des campagnes de sensibilisation qui éclairent les adultes
d'aujourd'hui sur l'intérêt d'une natalité
contrôlée.
? LA CONSOMMATION DU GOUVERNEMENT
Pour un accroissement de la consommation du gouvernement de
10%, la croissance est positivement affectée de 0,83%. En effet, la
consommation du gouvernement est vue comme un bon de commande à la
production de biens et de services ce qui stimule ceteris paribus la
croissance. On suppose qu'à long terme, les pouvoirs publics commencent
à payer la dette qui a alimenté la consommation de court terme.
Ce paiement est vu comme une charge financière improductive. Ce qui se
traduit toutes choses égales par ailleurs par un impact négatif
sur la croissance de 2,76%. Cet impact plus important que celui de court terme
vient corroborer l'action du désengagement de l'Etat dans la vie
économique engagée depuis les années 2000 ; ce qui
réduirait son train de vie.
? L'AIDE PUBLIQUE AU DEVELOPPEMENT
55
L'aide publique a un effet positif de 0,13% sur la croissance
pour un accroissement de son niveau de 10%. Les études récentes
sur l'efficacité de l'aide indiquent que l'aide a un effet positif sur
la croissance dans les économies où le système de
gouvernance est de qualité. A long terme, l'impact d'un accroissement de
1% de l'aide publique au développement sur la croissance s'est
révélé positif et s'élève à 0,028%.
Cet impact est bien faible par rapport à l'effet de court terme. Se pose
alors la question de savoir si l'aide est utilisée à bon escient.
Les pouvoirs publics sont de ce fait pointés du doigt. L'aide publique
au développement, en permettant aux institutions publiques de
fonctionner crée un environnement propice pour le développement
des affaires. Le système de gouvernance devrait s'améliorer pour
viser notamment la lutte contre la corruption. La corruption décourage
les investisseurs privés compétents. En contrôlant la
corruption, le système de gouvernance attire et stimule les
entrepreneurs talentueux, capables de produire des biens et services à
moindre coût et de qualité. On comprendrait alors le
président américain Barack OBAMA quant il disait en 2009 que
l'Afrique n'a pas besoin d'hommes forts mais d'institutions fortes.
? LES TERRES AGRICOLES
A long terme comme à court terme, les effets de
l'accroissement des terres agricoles impactent favorablement la croissance avec
un coefficient positif. L'amélioration et l'augmentation des terres
agricoles améliorent le potentiel de production agricole. Toute chose
qui accroît la croissance eu égard au poids très important
de la production agricole dans le PIB. Le coefficient de long terme s'est
révélé plus élevé que celui de court terme.
Cela peut s'interpréter comme une mise en culture des terres en
jachère et donc rendue plus propices à l'agriculture. Les
techniques de mise en jachère et l'alternance des cultures permettent la
régénérescence des sols et l'amélioration de la
productivité. Plus de terres agricoles augmente la dotation
capitalistique des travailleurs tout en freinant la décroissance de la
productivité marginale du travail. Les cultures de contre-saison sur
lesquelles les pouvoirs publics doivent maximiser augmentent les terres
agricoles et développent dans le même temps la qualité
d'exploitation des terres. Les politiques publiques qui diminuent les terres
agricoles sont alors défavorables à la croissance.
? LES EMMISSIONS DE CO2
56
Les émissions de CO2 sont introduites dans le
modèle pour représenter le changement climatique. Il ressort des
résultats de la régression que l'effet du changement climatique
est négatif à court (-0,29%) comme à long terme (-0,04%)
sur la croissance. Ce résultat indique les dangers du
réchauffement climatique sur la croissance économique du pays et
sur le bien-être de sa population. Les inondations du premier septembre
2009 sont un exemple concret du danger du changement climatique. En effet, les
inondations ravagent les cultures agricoles, détruisent les
infrastructures routières entre autres destructions. Toute chose qui
impacte négativement la production et partant la croissance. Un rapport
de la Banque Mondiale en 2009 indique que le réchauffement climatique
dû à un accroissement de la concentration de dioxyde de carbone
dans l'atmosphère, a augmenté de 0,75% tout au long du
siècle passé ; les conséquences attendues sont les
sécheresses, les inondations, les variations des saisons. Ces
conséquences identifiées constituent une menace pour
l'économie burkinabè dont la croissance est tributaire des
activités du secteur agricole.
Pour permettre le rééquilibrage de
l'écosystème, les pouvoirs publics centraux et locaux doivent
encourager la reforestation avec des campagnes régulières de
reboisement et permettre que les plants mis à terre soient entretenus.
Dans cette logique, on arrive à réduire significativement l'effet
négatif sur la croissance du changement climatique en obtenant un «
PIB vert » croissant.
? LE CREDIT AU SECTEUR PRIVE
L'effet du crédit à l'économie sur la
croissance économique est négatif et est de - 0,008% à
court terme. Cela se traduit par le fait que les agents économiques font
des prêts bancaires pour l'achat de biens de consommation improductive
à court terme (mariage, achat de moto, voiture) ; ce qui constitue pour
eux une dépense ostentatoire. A long terme, l'effet sur la croissance
s'améliore et devient de +0,028%. Le crédit fourni au secteur
privé stimule alors la croissance économique à long terme.
En effet, les agents économiques changent la structure de leur
consommation et achètent plus de biens de consommation
intermédiaire nécessaires à la production. Ceci implique
que le secteur privé utilise efficacement les crédits fournis par
le système financier à long terme. Faciliter alors l'accès
du secteur privé au
57
crédit, notamment grâce à des fonds de
soutien ou de bonification et à l'assouplissement des conditions de
crédits stimule la croissance.
? LE NIVEAU GENERAL DES PRIX
Une accélération de l'inflation à court
terme de 1% est défavorable à la croissance à hauteur de
0,134% car l'inflation diminue le pouvoir d'achat des consommateurs et donc
leur demande de biens et services adressée à la production. La
croissance, indexée à la production se trouve alors
réduite. Par contre, à long terme, l'impact d'un accroissement de
l'inflation de 1% provoque une augmentation de la croissance de 0,0017%. Cela
peut provenir de la crédibilité des institutions
monétaires qui se caractérise par deux faits essentiels. Le pays
n'a jamais connu d'hyperinflation et les taux d'inflation brusques
résultant de chocs extérieurs ont été
jugulés de sorte que l'inflation revienne à son niveau naturel.
Cela a été le cas en 2005(6,41% suivi de 2,33% d'inflation en
2006) et de 2008(10,65% suivi de 2,6% d'inflation en 2009). Ce relatif
succès montre l'importance de la crédibilité des
politiques de désinflation dans la gestion macroéconomique.
L'expérience de la gestion de la désinflation ne permet pas aux
agents économiques d'avoir des doutes sur la capacité des
autorités monétaires à prendre les mesures idoines
à sa résorption. Il est remarqué que toutes les
économies qui voient leur croissance s'accélérer
enregistrent également une augmentation de leur niveau de prix, laquelle
stimule la production de biens et services. Autrement dit, la croissance
économique s'accompagne toujours d'un coût qui représente
un surcroît d'inflation.
Une politique favorable à la consommation, notamment en
termes d'accroissement des salaires réels constituerait une source
d'incitation à l'accroissement du pouvoir d'achat des agents
économiques.
? LE TAUX DE CHANGE EFFECTIF REEL
A court terme, un accroissement du taux de change de 1%
traduit une baisse de la croissance de 0,02%. Cela correspond à une
dépréciation de la monnaie au plan interne. En effet, une
dépréciation traduit selon la théorie de la parité
des pouvoirs d'achat, une perte de pouvoir d'achat due à une inflation
plus importante11. La perte de pouvoir d'achat à son tour
réduit la commande de biens et de services adressée
11 Selon l'annexe sur inflation le Burkina Faso a
enregistré périodiquement une inflation plus élevée
que ses partenaires commerciaux
58
aux producteurs ; ce qui réduit la production et
partant la croissance. A long terme les autorités monétaires
arrivent à maîtriser l'inflation et la monnaie nationale
s'apprécie. Cette appréciation correspond à un gain de
pouvoir d'achat des agents économiques qui accroissent leur demande de
biens. Toute chose qui élève la production et partant stimule la
croissance. D'où la justification de l'impact positif (+0,04%) du taux
de change sur la croissance à long terme. La crédibilité
des autorités monétaires est alors favorable à la
croissance.
Au regard de ce qui précède, quelles
recommandations conviennent pour permettre d'avoir une croissance soutenue au
Burkina Faso ? Nous examinons cette problématique dans le paragraphe qui
suit.
Paragraphe II : les recommandations de politiques
économiques
Afin de rendre vigoureuse la croissance économique, les
pouvoirs publics doivent agir prioritairement sur les variables qui ont un
impact positif sur le taux de croissance.
A court terme, deux variables d'état ont un effet
positif sur la croissance. Ce sont les terres agricoles et la population
active. La seule variable de politique économique positive est
représentée par la consommation du gouvernement. A long terme les
variables financières et monétaires de même que les
variables de stabilité économique sont favorables à la
croissance. Seul le changement climatique a un effet négatif sur la
croissance, peu importe l'horizon temporel. Pour rendre robuste la croissance
les mesures suivantes peuvent être prises.
? Action sur la variable terres agricoles
L'accroissement productif des terres agricoles est induit par
un accroissement des retenues d'eau ; ce qui occasionne ceteris paribus un
développement autour des retenues. Ce développement est
facilité par la force de travail représentée dans le
modèle par la population active. En 2011, seulement 26,1% de la valeur
ajoutée est créée par 80% de la population agricole.
Seulement 20% de la population non agricole crée les 73,9% de la valeur
ajoutée. Dès lors, la nécessité de promouvoir le
secteur agricole pour impacter positivement le bien-être du grand nombre
urge. La stratégie du gouvernement en matière agricole doit donc
permettre de lever les principales contraintes. Ce sont notamment la faiblesse
de l'équipement des
59
producteurs, la faiblesse de la maîtrise de l'eau, la
dégradation des ressources naturelles, la faiblesse des
débouchés des produits agricoles, l'insuffisante valorisation des
produits agricoles et la faiblesse de la prise en charge du processus de
développement par les producteurs eux-mêmes. Dans cette
perspective , une politique vigoureuse de croissance économique doit
nécessiter l'amélioration de l'environnement économique et
juridique, la promotion d'activités génératrices de
revenus, et une gestion durable des ressources naturelles.
V' Recommandation sur le facteur consommation du
gouvernement
L'Etat doit intervenir dans l'économie comme
régulateur du libre jeu du marché en favorisant la concurrence.
Il est un mauvais producteur de biens privés. Jouant ce rôle, il
stimule la production du privé à travers sa demande qui lui est
adressée. Toute chose qui soutient la croissance économique.
V' Recommandation sur la variable aide publique
au développement
L'Etat a la charge d'assurer une gouvernance saine pour
permettre une bonne gestion de l'aide publique au développement qui est
pour lui un déterminant d'environnement extérieur qu'il ne
maîtrise en aucun cas. Les enjeux et défis de l'aide publique
portent sur une plus grande efficacité dans l'utilisation des ressources
actuelles et futures, le développement de nouvelles formes de
coopération notamment avec les nouveaux donateurs (pays
émergents), la coopération Sud-Sud, la coopération
décentralisée et les financements innovants. De plus, il s'agira
de renforcer la fiabilité du dispositif de gestion des finances
publiques afin d'amener les partenaires techniques et financiers (PTF) à
aller à l'aide budgétaire.
V' Recommandations sur le facteur
inflation
La stabilité macroéconomique est reconnue comme
étant une condition essentielle à la compétitivité,
à la croissance et au développement économique. Un takeoff
soutenu doit passer par un cadre macroéconomique sain qui minimise les
déséquilibres financiers et qui soit favorable à une
croissance non inflationniste.
V' Recommandations sur le bien fondé du
développement financier
L'accès au crédit est une condition
nécessaire au développement des entreprises. Toutefois, il est
nécessaire que le crédit soit adapté aux besoins des
entreprises. Le système bancaire au Burkina Faso est dominé par
une douzaine de grandes
60
banques commerciales, à côté desquelles
gravitent de nombreuses institutions monétaires et
financière(IMF). Le développement financier doit passer
nécessairement par :
? le renforcement de la concurrence dans le secteur en
encourageant l'installation de nouvelles banques et établissements
financiers ;
? l'incitation à la création d'IMF pouvant financer
à la fois les entreprises du secteur informel et celles du secteur
formel ;
? le renforcement des capacités de celles
déjà existantes.
61
CONCLUSION
Nous avons voulu à travers cette étude «
analyse des déterminants de la croissance économique au
Burkina Faso : quelles perspectives pour une croissance soutenue ? »,
dégager avec la plus grande
rigueur les facteurs explicatifs de la croissance
économique. Pour cela, nous avons utilisé une base de
données de la Banque Mondiale sur la période 1970-2011.
L'objectif de l'étude est de tirer des conclusions relatives aux
facteurs favorables ( ou défavorables ) à la croissance
économique au Burkina Faso, en utilisant l'économétrie
comme outil d'analyse. L'étude économétrique nous a
substantiellement appris sur la relation entre la croissance et ses
déterminants recensés.
Un objectif subsidiaire de cette étude consiste
à fournir des éléments d'analyse et de prise de
décisions aux décideurs. Les résultats auxquels nous
sommes parvenus au terme de l'analyse permettent de tirer les conclusions
suivantes :
? Les pouvoirs publics arrivent à ajuster
????,????% des déséquilibres entre les niveaux
désiré et effectif du taux de croissance du PIB réel par
habitant. Pour dire que les chocs sur l'économie se résolvent
à 96,42% au bout d'un an. Toute chose qui traduit une bonne gestion
économique au plan national ;
? La stabilité macroéconomique influe
positivement sur la
croissance conformément à notre hypothèse
de travail mais, cette influence positive ne s'observe qu'à long terme
;
? l'investissement agit positivement sur la croissance
économique en longue période ;
? le développement financier représenté
par le crédit au secteur privé freine la croissance à
court terme avant de lui devenir favorable à long terme.
On tire la conclusion que les hypothèses de travail ne
sont vérifiées qu'à long terme. Elles sont
infirmées à court terme. Pour avoir un effet favorable sur le
taux de croissance économique à court terme, les décideurs
doivent créer les conditions. Ainsi, ils écourtent les
délais de réponse des efforts mis en oeuvre pour une croissance
accélérée et durable. Toutefois, les recommandations que
nous avons
62
formulées dans ce document ne sont que des orientations
possibles de politiques économiques pour booster la croissance et, la
maintenir à un niveau permettant de réduire plus la
pauvreté qui touche encore plus de 43% de burkinabè. Il revient
alors aux décideurs d'examiner ces recommandations, d'apprécier
leur pertinence et de faire des choix rationnels et avisés. On comprend
alors le président de la République Sud-Africaine (RSA) Nelson
Mandela lorsqu'il disait : « Une action qui ne découle pas d'une
vision, c'est du temps perdu ; une vision qui ne s'accompagne pas d'une action
n'est qu'un rêve ; une vision suivie d'une action peut changer le monde
».
63
BIBLIOGRAPHIE
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Dossier de politique économique : les
déterminants de la croissance économique en Cote d'Ivoire, DESS
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université de Cocody.
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DESS hautes études en gestion de la politique
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productives.
64
MEF, rapport national, bilan de la mise en
oeuvre du programme d'action de la conférence internationale sur la
population et le développement quinze ans après, août
2009.
? WEBOGRAPHIE
http://www.capes.bf/IMG/pdf/Exportations.pdf
http://www.hec.unil.ch/ocadot/ECODEVdocs/EDa3.PDF
htthttp://
yildizoglu.x10.mx/croissance/IsabelleSalleConvergence...p://www.dgb.gov.bf/
documents/projet_CBMT1113.pdf
http://www.oecd.org/dataoecd/40/1/2674728.pdf
http://www.pnud.bf/docs/RAPOMD.PDF
http://www.pnud.bf/docs/RAPOMD.PDF
http://www.oecd.org/fr/emoa/38582252.pdf
http://www.cairn.info/revue-d-economie-du-developpement-2007
http://beagle.u-bordeaux4.fr/yildi/croissance/croissanceweb/:un
cours complet sur la croissance mais d'un haut niveau universitaire
http://www.vie-publique.fr/actualite/dossier/croissance/relancer_croissance.htm
: relancer la croissance en 2005. Pourquoi ? Comment ? Un dossier complet
publié par le site Vie publique (document française)
http://citoyen.eu.org/index.php/croissance/economique:un
choix de textes et de liens sur le thème de la croissance
économique.
http://www.caadp.net/pdf/Stocktaking
- Burkina faso.pdf
http://www.cairn.info/load_pdf.php?ID_ARTICLE=EDD_182_0037
http://www.millenaire3.com/uploads/tx_ressm3/modele_eco_dd_0...
http://www.oeconomia.net/private/cours/croissanceendogene.pdf
65
? OUVRAGES
R.J. BARRO et X.
SALA-I-MARTIN(1996), La croissance économique,
Ediscience, Paris.
A.BEITONE, A. CAZORLA,
C. DOLLO et al (2007), dictionnaire des sciences
économiques, 2è éd., Armand Colin.
J.C. BERTHELEMY(1995), Quel avenir pour
l'économie africaine ?, Centre de Développement, OCDE, Paris.
CEDRES - Actes de la SEDECO
2011 "Burkina Faso : Cinquante ans de Politique Economique",
Ouagadougou-BURKINA FASO, du 20 au 25 Juin 2011.
Conseil National de la Planification
Stratégique (décembre 2001) :
étude nationale prospective Burkina 2025.
Pierre Claver DAMIBA (décembre 2010),
CAP-DEV (club africain pour la prospective et le développement), «
les politiques publiques au Burkina Faso depuis les indépendances.
Fodiyé Bakary DOUCOURE (année
universitaire 2007-2008), Université Cheikh Anta Diop de Dakar, FASEG :
méthodes économétriques, cours et travaux pratiques,
5ème édition.
GUILLAUMONT P., S. GUILLAUMONT
Jeanneney et A. VAROUDAKIS(1999), « Politique
économique et perspectives de croissance dans les économies
émergentes d'Afrique », Revue Economique, vol. 50, n°3, mai,
pp. 511-521.
B. GUISSOU(1995) B, Burkina Faso : un espoir
en Afrique, L'Harmattan, Paris.
Hervé Marie Patrice KOURAOGO (novembre
2010), document de travail : Les déterminants de la
croissance économique et du développement durable au Burkina Faso
: Enjeux et défis de la politique publique.
Jacques LECAILLON(1972), la croissance
économique. Edi. Cujas, Paris, France. MEF/DGEP : Cadre
Stratégique de Lutte contre la Pauvreté : 2000-2009.
66
MEF/DGEP : stratégie de croissance
accélérée et de développement durable(SCADD)
:2011-2015.
M.NORO(1998), Economies Africaines : analyse
économique de l'Afrique subsaharienne, De Boeck, Bruxelles.
Pascal ZAGRE(1994), Les politiques
économiques du Burkina Faso, Karthala, Paris.
67
TABLE DES MATIERES
AVERTISSEMENT i
DEDICACE ii
REMERCIEMENT iii
LISTE DES GRAPHIQUES iv
LISTE DES TABLEAUX iv
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS iv
SOMMAIRE 1
INTRODUCTION 2
PARTIE I : LE CADRE CONCEPTUEL ET L'ANALYSE DE LA
CROISSANCE ECONOMIQUE AU
BURKINA FASO 5
CHAPITRE I : LE CADRE CONCEPTUEL 7
Section I : la croissance économique et sa
mesure 7
Paragraphe I : la définition de concepts 7
A- La politique économique 7
B- Le concept de croissance économique
8
Paragraphe II : la mesure de la croissance économique
8
Paragraphe III : les limites de la croissance
économique 9
Section II : la relation croissance-développement
10
Paragraphe I : la notion de développement 10
Paragraphe II : les implications entre croissance et
développement 11
Paragraphe III : les approches théoriques du concept de
croissance économique 13
A- Les pessimistes 13
B- Les moralistes 13
C- Les catastrophistes 14
CHAPITRE II : L'ANALYSE DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE AU
BURKINA FASO 15
Section I : la rétrospective des politiques
économiques au Burkina Faso 15
Paragraphe I : la période de l'Etat providence 15
A- Le temps de l'interventionnisme et de la
planification 16
B- Les insuffisances méthodologiques des
centralismes économiques 16
Paragraphe II : La période du libéralisme 17
A- Le temps de la transition libérale
17
B- Le temps d'une politique faîtière de
lutte contre la pauvreté 17
C- Le temps de la SCADD et de la volonté
d'émergence 18
68
Section II : les performances macroéconomiques nationales
et les contributions
sectorielles. 19
Paragraphe I : les performances globales 19
Paragraphe II : les performances sectorielles de
l'économie nationale 21
A- La contribution sectorielle à la croissance
économique 21
B- Le poids sectoriel de la valeur ajoutée dans
le PIB 23
C- Les taux de croissance sectorielle 23
Paragraphe III : l'influence des facteurs d'environnement sur la
croissance 25
A- Les facteurs d'environnement interne et la croissance
25
1- Les facteurs démographiques 25
2- Les facteurs climatiques et la croissance
26
B- Les facteurs d'environnement international et la
croissance 27
1- Les termes de l'échange et la croissance
28
2- Le financement public extérieur et la
croissance 29
PARTIE II : L'ANALYSE ECONOMETRIQUE DE LA CROISSANCE
ECONOMIQUE AU BURKINA
FASO 31
CHAPITRE I : LE MODELE D'ANALYSE ET LA METHODE
ECONOMETRIQUE 33
Section I : le modèle d'analyse 33
Paragraphe I : la revue théorique 33
Paragraphe II : la revue empirique 36
A- Les variables d'état 36
B- Les variables de politique économique
37
C- Les variables d'environnement 37
Paragraphe III : la spécification du modèle et la
définition des variables 37
Section II : la méthodologie 42
Paragraphe I : la méthode économétrique
42
Paragraphe II : la source des données, les tests
statistiques et de stabilité. 42
A- Les données 42
B- Tests statistiques de validation du modèle
43
C- Tests de stabilité des estimateurs
45 CHAPITRE II : LA PRESENTATION DES RESULTATS
ECONOMETRIQUES ET LEURS
IMPLICATIONS ECONOMIQUES 47
Section I : la présentation des résultats 47
Paragraphe I : les résultats des tests préalables
48
Paragraphe II : les résultats de la régression
50
69
Section II : les implications économiques 53
Paragraphe I : l'analyse économique des
résultats de la régression 53
Paragraphe II : les recommandations de politiques
économiques 58
CONCLUSION 61
BIBLIOGRAPHIE 63
TABLE DES MATIERES 67
ANNEXES vii
vii
ANNEXES
ANNEXE 1: SYNOPSIS DE PRINCIPALES THEORIES DE LA CROISSANCE
viii
ANNEXE 2: RESULTATS DU TEST DE COINTEGRATION ix
ANNEXE 3: LES RESULTATS DE LA REGRESSION AVEC LE MCE x
ANNEXE 4: INFLATION COMPAREE xi
ANNEXE 5: EVOLUTION DU TAUX DE PRODUCTION CEREALIERE xi
ANNEXE 6: DEFINITIONS CLEFS xii
ANNEXE 7: TEST DE STABILITE DES COEFFICIENTS DU MODELE xiii
ANNEXE 8: TESTS DE RACINE UNITAIRE xiv
ANNEXE 9: PRESENTATION DU PAYS xvi
ANNEXE 10: TEST DE NORMALITE xvii
ANNEXE 11: RECAPITULATIF DES DETERMINANTS DU PIB PAR HABITANT
xvii
viii
ANNEXE 1: SYNOPSIS DE PRINCIPALES THEORIES DE LA
CROISSANCE
LES THEORIES DE LA CROISSANCE
|
ORIGINE DE LA CROISSANCE
|
CARACTERISTIQUES
|
Adam Smith (1776)
|
Division du travail
|
Croissance illimitée.
|
Robert Malthus (1798)
|
Réinvestissement productif du surplus
|
Croissance limitée en raison de la loi de
population.
|
David Ricardo (1817)
|
Réinvestissement productif du surplus
|
Croissance limitée en raison du rendement
décroissant des terres.
|
Karl Marx
|
Accumulation du capital
|
Croissance limitée dans le monde de production
capitaliste en raison de la baisse tendancielle du taux de profit.
|
Joseph Schumpeter
|
Grappes d'innovations
|
Instabilité de la croissance, théorie
explicative du cycle long de Kondratief.
|
Domar E.D Harrod R.F
|
Le taux de croissance est fonction du rapport entre le
taux d'épargne et le taux d'investissement
|
Instabilité de la croissance
|
R. Solow
|
Population et progrès technique
exogène
|
Caractère transitoire de la croissance en
l'absence de progrès technique.
|
Meadows (1972) Modèles du Club de Rome
|
Resources naturelles
|
La croissance est finie en raison de l'explosion
démographique, de la pollution et de la consommation
énergétique.
|
Michel Aglietta Mistral E.
Robert Boyer
|
Articulation entre régime de productivité
et régime de demande
|
Diversité dans le temps et dans l'espace des types
de croissance.
|
Ali
P. Romer
R.E Lucas R. Barro
|
Capital physique, technologie, capital humain, capital
public, intermédiaires financiers
|
Caractère endogène de la croissance,
réhabilitation de l'Etat, prise en compte de l'histoire.
|
Sources : Angus Maddison, l'Economie Mondiale
1820-1992, OCDE, 1995.
ANNEXE 2: RESULTATS DU TEST DE COINTEGRATION
Date: 03/14/13 Time: 06:54
|
|
|
Sample (adjusted): 1972 2011
|
|
|
Included observations: 40 after adjustments
|
|
Trend assumption: Linear deterministic trend
|
|
Series: TPIB TINV LTERAGRI LTCER LPRIX LPACTIV LGCONS LEMMICO2
LCREDIPRIV LAPD
|
Lags interval (in first differences): 1 to 1
|
|
|
|
|
|
|
Unrestricted Cointegration Rank Test (Trace)
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Hypothesized
|
|
Trace
|
0.05
|
|
No. of CE(s)
|
Eigenvalue
|
Statistic
|
Critical Value
|
Prob.**
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
None *
|
0.983513
|
602.8213
|
285.1425
|
0.0000
|
At most 1 *
|
0.935323
|
438.6152
|
239.2354
|
0.0000
|
At most 2 *
|
0.854536
|
329.0812
|
197.3709
|
0.0000
|
At most 3 *
|
0.786130
|
251.9683
|
159.5297
|
0.0000
|
At most 4 *
|
0.725458
|
190.2728
|
125.6154
|
0.0000
|
At most 5 *
|
0.625480
|
138.5668
|
95.75366
|
0.0000
|
At most 6 *
|
0.580360
|
99.28236
|
69.81889
|
0.0000
|
At most 7 *
|
0.480637
|
64.54801
|
47.85613
|
0.0007
|
At most 8 *
|
0.411343
|
38.34193
|
29.79707
|
0.0041
|
At most 9 *
|
0.262916
|
17.14548
|
15.49471
|
0.0280
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Trace test indicates 10 cointegrating eqn(s) at the 0.05 level
|
* denotes rejection of the hypothesis at the 0.05 level
|
**MacKinnon-Haug-Michelis (1999) p-values
|
|
ix
Source : calculs de l'auteur avec Eviews 6
ANNEXE 3: LES RESULTATS DE LA REGRESSION AVEC LE
MCE
Dependent Variable: D(TPIB)
|
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 03/13/13 Time: 12:50
|
|
|
Sample (adjusted): 1971 2011
|
|
|
Included observations: 41 after adjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
D(LTINV)
|
-0.085808
|
0.082674
|
1.037905
|
0.3139
|
D(LTERAGRI)
|
-3.38E-06
|
0.000105
|
-0.032283
|
0.9746
|
D(LTCER)
|
-0.020645
|
0.020873
|
-0.989075
|
0.3365
|
D(LPRIX)
|
-0.134112
|
0.075560
|
-1.774916
|
0.0938
|
D(LPACTIV)
|
1.952278
|
3.522867
|
0.554173
|
0.5867
|
D(LGCONS)
|
0.083775
|
0.080335
|
1.042829
|
0.3116
|
D(LEMMICO2)
|
-0.290516
|
4.407560
|
-0.065913
|
0.9482
|
D(LCREDIPRIV)
|
-0.008113
|
0.138104
|
-0.058743
|
0.9538
|
D(LAPD)
|
0.013601
|
0.066823
|
0.203531
|
0.8411
|
C
|
-5.959792
|
47.56345
|
-0.125302
|
0.9018
|
TPIB(-1)
|
-0.964289
|
0.059713
|
-16.14862
|
0.0000
|
LTINV(-1)
|
0.019638
|
0.072178
|
-0.272076
|
0.7888
|
LTERAGRI(-1)
|
9.72E-05
|
8.57E-05
|
1.134376
|
0.2724
|
LTCER(-1)
|
-0.042828
|
0.027580
|
-1.552863
|
0.1389
|
LPRIX(-1)
|
-0.105601
|
0.079016
|
-1.336462
|
0.1990
|
LPACTIV(-1)
|
0.107708
|
0.845655
|
0.127367
|
0.9001
|
LGCONS(-1)
|
0.166606
|
0.130265
|
1.278980
|
0.2181
|
LEMMICO2(-1)
|
2.667420
|
5.002197
|
0.533250
|
0.6008
|
LCREDIPRIV(-1)
|
0.045391
|
0.147996
|
0.306707
|
0.7628
|
LAPD(-1)
|
0.027414
|
0.079446
|
0.345061
|
0.7343
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.992514
|
Mean dependent var
|
0.147371
|
Adjusted R-squared
|
0.982386
|
S.D. dependent var
|
4.935418
|
S.E. of regression
|
0.655010
|
Akaike info criterion
|
2.282039
|
Sum squared resid
|
7.293639
|
Schwarz criterion
|
3.285106
|
Log likelihood
|
-22.78181
|
Hannan-Quinn criter.
|
2.647301
|
F-statistic
|
97.99895
|
Durbin-Watson stat
|
2.439347
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
x
Source : calculs de l'auteur avec Eviews 6
ANNEXE 4: INFLATION COMPAREE
INFLATION
|
|
|
|
|
EN %
|
2000
|
2005
|
2008
|
2010
|
AMERIQUE
|
|
|
|
|
DU NORD
|
1,7
|
3,3
|
2,7
|
1,2
|
ZONE
|
|
|
|
|
EURO
|
2,1
|
2,4
|
2,5
|
1,1
|
France
|
0,2
|
1,9
|
2,5
|
1,1
|
BURKINA
|
|
|
|
|
FASO
|
4,4
|
-1,7
|
9,2
|
2,8
|
SOURCE: WDI, 2010
ANNEXE 5: EVOLUTION DU TAUX DE PRODUCTION
CEREALIERE
-10
-20
-30
40
70
60
50
30
20
10
0
1961 1963 1965 1967 1969 1971 1973 1975 1977 1979 1981 1983 1985
1987 1989
taux production
céréalière
taux production céréalière
1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011
xi
Source : WDI, 2010
xii
ANNEXE 6: DEFINITIONS CLEFS
Expansion : elle désigne un
phénomène d'accélération conjoncturelle du rythme
de la croissance de l'économie par rapport au taux moyen de croissance
de longue période .antonyme=croissance
Dépression : elle désigne le
moment d'un cycle économique pendant lequel la production baisse.
Antonyme= récession
Récession : elle désigne un
phénomène de ralentissement du rythme de la croissance de la
production.
Crise : la notion de crise économique
désigne le retournement, généralement assez brutal, de la
conjoncture dans un cycle économique
Cycle : un cycle consiste en une phase
d'expansion simultanée de nombreux secteurs d'activité,
période suivie d'une phase de contraction similaire, puis d'une reprise
qui débouche sur la phase d'expansion du cycle suivant. On distingue
trois types de cycle du nom de leurs auteurs en économie : le cycle
Juglar (durée=10ans), le cycle Kitchin (durée=3ans et demi) et le
cycle Kondratief (durée= 50 à 60 ans).
XIII
ANNEXE 7: TEST DE STABILITE DES COEFFICIENTS DU
MODELE
|
|
|
|
6 4 2 0 -2
-4
|
|
800
400
0
|
-800 -100
|
150 100 50 0
-50
|
|
80
40
0
-80
|
|
20,000
10,000
0
-20,000
|
|
|
94 96 98 00 02 04 06 08 10
|
94 96 98 00 02 04 06 08 10 94
|
96 98 00 02 04 06 08 10 94 96 98 00 02 04 06 08 10
|
|
94
96 98 00 02 04 06 08 10
|
|
|
Recursive C(1) Estimates
#177; 2 S.E.
|
-400
|
Recursive C(2) Estimates
#177; 2 S.E.
|
|
Recursive C(3) Estimates
#177; 2 S.E.
|
-40
|
Recursive C(4) Estimates
#177; 2 S.E.
|
-10,000
|
Recursive C(5) Estimates
#177; 2 S.E.
|
|
|
60
|
80
|
120
|
|
30
|
10,000
|
|
|
|
40
20
|
|
40
|
|
80
40
|
|
20
10
|
|
5,000
0
|
|
|
|
0 -20 -40 -60
|
|
0
-40
-80
|
|
0 -40 -80 -120
|
|
0
-10
-20
|
|
-5,000
-10,000
-15,000
|
|
|
|
|
94
96 98 00 02 04 06 08
|
10 94
|
96 98 00 02 04 06 08
|
10 94
|
96 98 00 02 04 06 08
|
10 94
|
96 98 00 02 04 06 08
|
10 94
|
96 98 00 02 04 06 08
|
10
|
|
|
Recursive C(6) Estimates
#177; 2 S.E.
|
|
Recursive C(7) Estimates
#177; 2 S.E.
|
|
Recursive C(8) Estimates
#177; 2 S.E.
|
|
Recursive C(9) Estimates
#177; 2 S.E.
|
|
Recursive C(10) Estimates
#177; 2 S.E.
|
|
|
1
|
|
4
|
|
1,200
|
|
200
|
|
150
|
|
|
|
0
-1
-2
-3
|
|
2
0
-2
|
|
800
400
0
-800
-1,200
|
|
100 0 -100 -200
|
|
100 50 0 -50
-100 -150
|
|
|
|
|
94
96 98 00 02 04 06 08
|
10 94
|
96 98 00 02 04 06 08
|
10 94
|
96 98 00 02 04 06 08
|
10 94
|
96 98 00 02 04 06 08
|
10 94
|
96 98 00 02 04 06 08
|
10
|
|
|
Recursive C(11) Estimates
#177; 2 S.E.
|
|
Recursive C(12) Estimates
#177; 2 S.E.
|
-400
|
Recursive C(13) Estimates
#177; 2 S.E.
|
|
Recursive C(14) Estimates
#177; 2 S.E.
|
|
Recursive C(15) Estimates
#177; 2 S.E.
|
|
|
|
|
100
|
-4
|
120
|
|
80
|
|
60
|
|
|
|
3,000
2,000
1,000
0
-1,000
-2,000
|
|
50
-50
-100
|
|
80
40
-40
80
|
|
40 0 -40 -80
|
|
40 20 0 -20 -40
|
|
|
|
94 96
|
98 00 02 04 06 08
|
10 94 96
|
98 00 02 04 06 08 10 94 96
|
0
98 00 02 04 06 08 10 94 96
|
0
98 00 02 04 06 08
|
10 94 96
|
98 00 02 04 06 08
|
10
|
|
|
Recursive C(16) Estimates
#177; 2 S.E.
|
|
Recursive C(17) Estimates
#177; 2 S.E.
|
|
Recursive C(18) Estimates
#177; 2 S.E.
|
|
Recursive C(19) Estimates
#177; 2 S.E.
|
|
Recursive C(20) Estimates
#177; 2 S.E.
|
|
|
-120
|
|
|
|
xiv
ANNEXE 8: TESTS DE RACINE UNITAIRE
Null Hypothesis: D(LAPD) has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=9)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -6.702715 0.0000
Test critical values: 1% level -3.605593
5% level -2.936942
10% level -2.606857
Null Hypothesis: D(LEMMICO2) has a unit root Exogenous:
Constant
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=9)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -7.316791 0.0000
Test critical values: 1% level -3.605593
5% level -2.936942
10% level -2.606857
Null Hypothesis: D(LCREDIPRIV) has a unit root Exogenous:
Constant
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=9)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -4.222887 0.0019
Test critical values: 1% level -3.605593
5% level -2.936942
10% level -2.606857
Null Hypothesis: D(LGCONS) has a unit root Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=9)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -7.404131 0.0000
Test critical values: 1% level -3.605593
5% level -2.936942
10% level -2.606857
Null Hypothesis: D(LPRIX) has a unit root Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=9)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -6.069383 0.0000
xv
Test critical values: 1% level -3.605593
5% level -2.936942
10% level -2.606857
*MacKinnon (1996) one-sided p-values.
Null Hypothesis: D(TINV) has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 1 (Automatic based on SIC, MAXLAG=9)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -4.617920 0.0006
Test critical values: 1% level -3.610453
5% level -2.938987
10% level -2.607932
Null Hypothesis: D(LPACTIV) has a unit root Exogenous:
Constant
Lag Length: 3 (Automatic based on SIC, MAXLAG=9)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -3.987380 0.0038
Test critical values: 1% level -3.621023
5% level -2.943427
10% level -2.610263
Null Hypothesis: D(LPIBRHBT) has a unit root Exogenous:
Constant
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=9)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -6.876313 0.0000
Test critical values: 1% level -3.605593
5% level -2.936942
10% level -2.606857
Null Hypothesis: D(LTCER) has a unit root Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=9)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -6.735458 0.0000
Test critical values: 1% level -3.605593
5% level -2.936942
10% level -2.606857
Null Hypothesis: D(LTERAGRI) has a unit root Exogenous:
Constant
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=9)
xvi
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -7.540613 0.0000
Test critical values: 1% level -3.605593
5% level -2.936942
10% level -2.606857
Null Hypothesis: TPIB has a unit root
Exogenous: Constant
Lag Length: 0 (Automatic based on SIC, MAXLAG=9)
t-Statistic Prob.*
Augmented Dickey-Fuller test statistic -5.655999 0.0000
Test critical values: 1% level -3.600987
5% level -2.935001
10% level -2.605836
ANNEXE 9: PRESENTATION DU PAYS
Le Burkina Faso (ex Haute-Volta) est un pays sahélien
et continental situé en plein coeur de l'Afrique Occidentale. Il
s'étend sur 274 200 km2 et compte 15 264 735 habitants(2008).
C'est l'un des Etats les plus peuplés d'Afrique de l'Ouest. Sa capitale
est Ouagadougou. Le Mouhoun (le seul fleuve pérenne), le Nazinon et le
Nakambé sont les trois principaux fleuves qui sillonnent ce pays
enclavé. Formé d'un vaste plateau latéritique de faible
altitude, recouvert d'une savane arborée plus ou moins fertile selon les
régions, le Burkina Faso est habité par une soixantaine d'ethnies
et partage ses frontières avec le Mali, le Niger, le Bénin, le
Togo, le Ghana et la Côte d'Ivoire.
Les langues les plus parlées sont le français
(langue officielle), le moré (langue usuelle, de l'ethnie majoritaire
mossi), le dioula, le gourmantché et le foulfouldé. Religion :
Musulmans (55%), Animistes (30%), Chrétiens (15%). Indépendante
depuis le 5 août 1960, la Haute-Volta devient le Burkina Faso (qui
signifie "la terre des hommes intègres") le 4 août 1984, à
l'occasion du premier anniversaire de la Révolution. La
République du Burkina Faso est gouvernée par le président
Blaise Compaoré depuis octobre 1987.
xvii
ANNEXE 10: TEST DE NORMALITE
8
6
5
4
Series: Residuals
Sample 1971 2011
Observations 41
Mean -1.08e-14
Median -0.379548
Maximum 4.761776
3
Minimum -4.432255
Std. Dev. 2.173804
2
Skewness 0.132596
Kurtosis 2.672109
Jarque-Bera 0.303810
Probability 0.859070
0
-4 -3 -2 -1 0 1 2 3 4 5
ANNEXE 11: RECAPITULATIF DES DETERMINANTS DU PIB PAR
HABITANT
|
Economie
|
Conformité aux anticipations théoriques
|
1
variable
|
Effet à court terme (CT)
|
Impact à long terme (LT)
|
CT
|
LT
|
TINV
|
-
|
+
|
non
|
oui
|
TERAGRI
|
+
|
+
|
oui
|
oui
|
LTCER
|
-
|
+
|
oui
|
oui
|
PRIX
|
-
|
+
|
non
|
non
|
PACTIV
|
+
|
-
|
oui
|
non
|
GCONS
|
+
|
-
|
oui
|
non
|
EMMICO2
|
-
|
-
|
oui
|
oui
|
CREDIPRIV
|
-
|
+
|
non
|
oui
|
APD
|
+
|
+
|
oui
|
oui
|
|