Abstract
The information asymmetry is a crucial and important issue for
financial institutions. Its presence in the credit relationship between the
borrower and the lender is at the origin of additional costs. In particular,
transaction costs (opportunity costs, monitoring costs, collection and
processing costs etc.), which add to the costs of services to customers.
Moreover, the information asymmetry induce credit risk increase, because in the
context of a credit operation. Adverse selection and moral hazard prevent the
lender from accurately assessing customers. As a result, our study aims to show
how to reduce credit risk through an efficient management of information
asymmetry in Microfinance institutions. However, we use a qualitative approach,
based on 100 credit files granted during two years by AFIB Ltd, through
logistic regression method. We attempt to test by PROBIT and LOGIT models the
impact of independent variables (guarantee, seniority, account history, trust,
financing exclusivity, etc.), on the explanation or the prediction of credit
risk in Microfinance institutions. The results obtained are the following. With
the PROBIT model, the history of the account history can explains credit risk
at the 5 % level. We can add financing exclusivity at the 10 % level. On the
other hand, with LOGIT model, at the 5% level we have only account history,
financing exclusivity, seniority predict credit risk. Globally, logistic method
permits to explain at least 58% credit risk in that Microfinance institution,
it permit us to say that, if the method was apply he due to predict the 65% of
unpaid in AFIB during two years (2014-2015). However, in Oder to reduce credit
risk and information asymmetry in microfinance institutions, we recommend, that
microfinance advocate proximity finance where the policy «know your
customer» and coaching customer's after tacking credit, partial rationing
of customer with signs of risk. Partial rationing reduces credit risk and also
allows the institution to continue its activity in order to be profitable; the
long-term relationship between microfinance and its customer which, through
exchange of information, manages knows its customers, control or masters its
ecosystem. Another, policy is the tacking of guarantee, which more be solicited
by MFIs, because collateral can greatly permit to give the indicator on the
quality of the customer.
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INTRODUCTIONGENERALE
Le nouveau cadre institutionnel mis en place dans les pays de
la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale
(CEMAC) et utilisé par la Banque des Etats de l'Afrique de Centrale
(BEAC) dans la conduite de la politique monétaire de l'union, n'a fait
que favoriser le développement d'un système financier informel,
plus proche des petites et moyennes entreprises (PME) et des micro-entreprises.
Il faut reconnaître que ces « établissements de
crédits » de taille très modeste ont pu mobiliser des
ressources très importantes qui ont donné un poids non
négligeable aux activités de la micro finance. Le Cameroun peut
être cité à titre de pays phare dans cette expansion rapide
de la finance décentralisée. Le développement du secteur
de la micro finance est dû, essentiellement, aux institutions mutualistes
et/ou coopératives, aux institutions de crédit-épargne,
aux organisations non gouvernementales (ONG) et à certaines structures
d'appui. Les IMF sont devenues une composante importante de l'architecture
financière dans de nombreux pays en développement, notamment en
Afrique et en particulier dans La CEMAC en raison de la masse d'argent
brassée.
Ainsi, la création du réseau Cameroon
coopérative crédit union league (CAMCCUL), en 1963 a
marqué le début de l'activité de micro finance au
Cameroun. Mais son explosion dans les années 90, se présente
ainsi comme une réponse à la crise économique de la
deuxième moitié des années 80. En effet, cette crise a eu
pour conséquence dans le secteur financier local, la faillite de la
plupart des banques classiques. Les restructurations qui en ont suivi ont
provoqué non seulement la réduction du réseau bancaire
local mais aussi et surtout l'exclusion d'une couche sociale importante des
guichets des banques classiques, toutes ces conséquences ont
favorisé la création des nombreux établissements de
microfinance et de cette situation, il est revenu alors aux IMF de prendre le
relais et d'assurer le financement des micro-entrepreneurs qui autres fois sont
exclus par les grandes Banques locales.
Au Cameroun notamment, la microfinance a pris de l'ampleur ces
dernières années d'après les dossiers du Ministère
des Finances (MINFI 2014), on compte près de 500 EMF
agréés en fin 2012.Les dépôts de la clientèle
sont estimés à 454,5 milliards alors qu'ils
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n'étaient que de 54 milliards en 2001. Et l'encours de
crédits quant à eux, sont estimés à 239,8 milliards
en fin 2012 alors qu'ils n'étaient que de 9 milliards en 2001.De ce
constat, on ne peut dire de la microfinance qu'elle est en nette progression de
part les statistiques que nous venons d'évoquer. Bien plus, elle
devientun véritable pourvoyeur d'emplois dans la mesure où et
grâce aux multiples agences qui se créent dans tout le pays,elle
emploie près de 15000 personnes.De même, elle a déjà
montré dans nombreux pays qu'elle peut changer la vie des millions
d'individus en leur permettant de créer des emplois et d'échapper
ainsi à la misère. L'engouement suscité par ce secteur lui
a favorisé un positionnement stratégique au milieu de nombreuses
actions soutenues par les bailleurs de fonds et l'Etat en faveur du
développement.
Ainsi, plusieurs IMF sont créés dans le but de
fournir des services financiers aux personnes à faibles revenus, tout en
assurant leurs pérennités. L'activité de la microfinance
est basée sur la collecte de l'épargne, le crédit, le
transfert d'argent, la micro-assurance, etc. Ses principales activités
tournent autour de la collecte de l'épargne et de l'octroi de
crédit, qui est l'un des éléments névralgique d'une
IMF, son importance vient du fait qu'il génère l'essentiel des
revenus par le biais des intérêts que les emprunteurs payent. Ces
revenus servent à la majeure partie à couvrir ses coûts de
fonctionnement. Cette activité permet à l'institution de
générer un profit qui assure sa viabilité
financièreet sa pérennité.
Toutefois, malgré les prouesses de la microfinance, ont
a pu dénombrer entre autre quelques insuffisances que l'expansion peut
cacher. Parmi lesquelles, on peut citer le problème de gouvernance, la
gestion du risque de crédits inadaptée lié à des
nombreux crédits non performants, le non respect des ratios
liquidité, de couverture d'immobilisation et de couverture des risques,
une méconnaissance des dispositions réglementaires ;et comme le
confirme l'Expert de la microfinance M. NDAM en ces termes « J'ai
relevé pour le compte du ministère des Finances une enquête
dans le cadre de la microfinance. J'ai été sidéré
de constater qu'il y avait des IMF qui ne connaissaient même pas la
réglementation applicable dans leur secteur »1, une
faiblesse dans les dispositifs du contrôle interne, etc. De cette
situation, nous pouvons dire que le secteur de la microfinance reste encore
fragile, elle est confirmée par les récentes faillites, COFINEST,
CAPCOL et la FIFFA de 2011.
Cependant, l'une des causes de faillites des institutions
financières relève de l'asymétrie d'information qu'il
existe dans la relation entre l'institution de microfinance et
1Les dossiers du MINFI 2014, rapporté par Brice
R. Mbodiam, pp 50.
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ses clients lors des opérations de crédit.Les
gestionnaires de clientèle étant tenus dans l'exercice de leurs
activités par des obligations de résultats et de la
rentabilité de leurs portefeuilles sont parfois obligés
d'accorder du crédit à une clientèle qu'ils ne
maîtrisent pas toujours très bien. Favorisant ainsi en nombre
grandissant les crédits non performants avec un taux d'impayés
souvent élevé. Le phénomène d'asymétrie
d'information donne naissance à deux problèmes qui sont :l'anti
sélection (qui se caractérise une situation dans laquelle
l'emprunteur cache à son vis-à-vis les informations sur la
rentabilité de son projet avant la conclusion du contrat de prêt),
et l'aléa moral (qui se caractérise par une situation
d'incertitude après la conclusion du contrat entre les parties), ces
situations conduisent en une mauvaise appréciation du risque que peut
représenter l'emprunteur. D'où la recrudescence des risques de
crédits dans les IMF et les rendent par la suite très
vulnérables.Se faisant, la présence de l'asymétrie
d'information entre les IMF et les clients fait que le financement d'un projet
soit problématique du fait du comportement opportuniste et de la
rationalité limitée qui caractérisent l'environnement
économique conduit le plus souvent à des contrats incomplets.
Bien,le risque de crédit dû au problème
d'asymétrie d'information est défini comme l'un des risques
auquel une IMF est confrontée, il correspond à la
probabilité que l'emprunteur nerembourse ni le principal,ni les
intérêts dû selon les clauses du contrat. Le crédit a
pour conséquence la dispersion de l'argent des épargnants entre
les mains d'une multitude d'emprunteurs. Cette situation rend la gestion de la
fonction crédit très complexe et parfois difficile. Ainsi,
plusieurs institutions ont commencé à enregistrer des taux de
crédits impayés non négligeables, Ce qui a entrainé
avec le manque de rigueur la faillite des plusieurs établissements
bancaires avant la crise des années 80. Cependant, la notion
d'asymétrie d'information est une réalité ancienne
même si elle n'est entrée que tardivement dans la théorie
économique.D'après la théorie de l'asymétrie
d'information, le prêteur fait face à une complexité dans
l'évaluation durisque de l'emprunteur lors d'une opération de
crédit du fait d'un manque d'informations notoire entre les deux
parties.
En revanche, les emprunteurs connaissent parfaitement la
probabilité de réussite de leurprojet et dissimulent donc les
parties trop risquées au prêteur dans la quête du
financement. Il y a donc une asymétrie d'information qui va provoquer
une antisélection. Cette situation pousse le prêteur qui veut se
protéger à augmenter le taux d'intérêt sur les
crédits, cette hausse du taux d'intérêt sur les
crédits produit plutôt l'effet inverse car elle chasse les bons
emprunteurs sur le marché et laisse les mauvais emprunteurs qui
connaissent
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très bien leurs risques. Pour les établissements
de microfinance ces risques sont davantage importants, surtout dans le contexte
africain où il existe une insuffisance voire une absence de
données financières sur les emprunteurs(Guérin
2002)2. Il s'avère alors important de savoirquels sont les
éléments sur lesquels se fondent la décision d'offre de
crédit des responsables des institutions de microfinance face au risque
de la clientèle.C'est avec beaucoup d'enthousiasme et de
curiosité que nous nous sommes proposés de prendre comme sujet de
mémoire: « Gestion de l'asymétrie d'informationet
réduction du risque de crédit dans les Institutions de
microfinancecamerounaises : cas d'AFIB S.A ».
Toutefois, L'asymétrie d'information caractérise
la nature de la relation entre l'IMF et sa clientèle, cette
asymétrie est encore accentuée dans la relation du crédit
car le client qui sollicite du financement ne dévoile pas toujours
toutes les informations de son projet à l'établissement de
crédit de peur de voir le financement lui être refusé. De
ce fait, on se pose la question de savoir.Quel est l'impact de la
gestion de l'asymétrie d'informationsur la réduction du risque de
crédità AFIB S.A ?Ou encore,la gestion de l'asymétrie
d'informationpeut-elle permettre de réduirele risque de crédit
à AFIB ?Ce sont là quelques interrogations auxquelles
nous aimerions apporter des éléments de réponse au terme
de notre mémoire. Letravailquant àlui, va consister en une phase
théorique dans laquelle nous allons exposer une revue de la
littérature sur la gestion du problème d'asymétrie
d'information afin de réduire le risque de non remboursement dont est
victime les IMF et en une phase empirique où nous allons réaliser
une étude sur la gestionde l'asymétrie d'informationet la
réduction du risque de crédit dans un EMF :cas d'AFIB S.A. De
fait, son but premier est de nous permettre de réduirele risque
de crédit à AFIB S.A, par une gestion efficientede
l'asymétrie d'information; ceci afin de rentabiliser le portefeuille
d'engagements d'AFIB et d'assurer la pérennité de
l'institution, à l'aide des outils d'évaluation qui
seront cités en dessous. Les suggestions qui seront faites au terme de
cette analyse viendront parfaire notre travail en question.
2Guérin, I, (2002), « Systèmes
de micro finance et gestion de l'information: médiation,
détournement et appropriation de l'information », in Drumaux, A,
Mattijs, J. (éd) Défis de l'information et pilotage des
entreprises, AUF, Jouves, P221-235.
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Le choix du secteur de la microfinance comme champ de cette
étude peut se comprendre par rapport à son importance à la
fois économique et sociale dans le secteur financier Camerounais. En
effet, il nous a semblé que ce soit là l'un des secteurs dans
lequel l'on enregistre le plus de frémissements en cette période.
L'on peut être tenté de dire que c'est le secteur le plus
dynamique de l'économie camerounaise à l'heure actuelle. Sur le
plan social, il emploie aussi une part importante de la main d'oeuvre
locale.
Au-delà de la réponse que nous devons apporter
à notre questionnement de départ ce travail devra d'abord
permettre de satisfaire un double intérêt.
? Le premier est d'abord académique, rentrant dans le
cadre de notre formation en Banque du cycle Master de l'école
supérieure de gestion (ESG), de Douala. Cette recherche nous donne
l'occasion d'intégrer les connaissances théoriques acquises tout
au long de notre formation à ESG et les données du terrain. Ainsi
la synthèse de ce travail sera présentée et soutenue comme
mémoire de fin de formation en contribution partielle de l'obtention du
Master II en Ingénierie Financière et Comptable option Banque et
Finance.
? Le second intérêt est d'ordre professionnel.
Sur ce plan ce travail devra aider les établissements de micro finance
et AFIB en particulier à considérer sous un jour nouveau et avec
un oeil critique, sa gestion du risque de crédit dû au
problème d'asymétrie d'information,des coûts de transaction
qu'elle engendre dans le processus d'octroi de crédit, ceci en vu de
mieux cerner les risques de défauts que cache les clients, de
manière à minimiser l'exposition de l'institution aux divers
risques et à réduire sa vulnérabilité.Au bout du
compte ce travail servira ou aidera AFIB à réduire l'exposition
aux risques de crédits et d'envisager la mise en place d'un
système qui lui permettra de mieux détecter les risques de
défaut dans ses engagementsà travers l'analyse des
différentes variables explicatives qui sont retenues dans le cadre de ce
travail pour prédire ou expliquer le risque de défaut sur les
crédits accordés.Ainsi, pour orienter notre mémoire nous
formulons l'hypothèse de base suivante. La gestion efficiente de
l'asymétrie d'informationpermet de réduire à un seuil
acceptable le risque de crédit à AFIB. Elle facilite la
connaissance de l'emprunteur, de son activité et de son comportement,
ses intentions etévite de sélectionner le mauvais risque.
Pour mener à bien notre étude nous allons
utiliser une approche qualitative à travers l'analyse des
différentes variables explicatives qui sont retenues pour mesurer
(expliquer, prédire, évaluer), le risque de défaut ceci
pour montrer que la gestionefficiente de l'asymétrie
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d'informationpermet de réduire le risque de
crédit. Bien plus, nous avons choisi de nous servir du modèle de
(Abdelwahed Omri et Meryem Bellouma2004,2008). Bienévidemment, nous lui
apporterons des améliorations empruntées à d'autres
auteurs en Finance. Nous allons utiliser les variablesindépendantes
telles que : la taille de l'entreprise, l'âge de l'entreprise,
l'exclusivité de financement, le ratio de liquidité
réduite, le levier financier, la garantie,la
confiance,l'autofinancement, la communication, l'ancienneté dans la
relation, le secteur d'activité, la forme juridique.
Les données utilisées dans le cadre de cette
étude sont issues de l'ensemble des dossiers de crédit
émis par les TPE et PME. Le tirage va nous permettre de constituer un
échantillon de 100 clients sur une période de deux ans. Cette
étude va permettre de collecter les informations sur les modules tels
que cité en dessus : la garantie, l'exclusivité de financement,la
taille de l'entreprise, l'âge de l'entreprise, l'autofinancement,
etc.Nous allons utiliser la technique d'échantillonnage non
aléatoire (échantillonnage par quotas), pour collecter les
données.
Dans le cadre de notre travail, nous avons organisé
notre réflexion en deux grandes parties. La première partie va
nous permettre de présenter la gestion de l'asymétrie
d'informationet la réduction le risque de crédit dans un EMF dans
approche théorique. Cela est fait dans but de définir le concept
de l'asymétrie d'information du sujet, et le lien entre
l'asymétrie d'information et le risque de crédit, et
présenté une revue de la littérature du sujet. La
deuxième partie quant à elle, est centrée sur
l'étude empirique de la gestion de l'asymétrie d'informationet la
réduction le risque de crédit dans un EMF à travers la
méthode qualitative et l'analyse des différentes variables
explicatives. Chaque partie est subdivisée en deux chapitres.
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