REPUBLIQUE DU CAMEROUN REPUBLIC OF CAMEROON
Paix - Travail - Patrie Peace - Work - Fatherland
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR MINISTRY OF HIGHER
EDUCATION
ECOLE SUPERIEURE DE GESTION
SUJET : GESTION DE L'ASYMETRIE D'INFORMATION
ET REDUCTION DU RISQUE DE CREDIT DANS LES INSTITUTIONS DE
MICROFINANCE CAMEROUNAISES : CAS D'AFIB S.A
Mémoire rédigé en vue de l'obtention du
Master II Professionnel
Filière : Commerciale et de
Gestion Spécialité : BANQUE ET FINANCE Rédigé
par :
MOUNKAME NDAM Jafarou
Titulaire d'uneLicence professionnelle en Banque Assurance
Sous la direction :
Professionnelle de : ACADEMIQUE DE :
M.MESSIENA Emmanuel PR.KAMDEM David
Chef d'agence d'AFIB S.A enseignant à
l'Université
Douala de Douala
Décembre 2016
Mémoire rédigé et présenté par
MOUNKAME NDAM Jafarou Page I
Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises : cas
d'AFIB S.A
Sommaire
Introductiongénérale ..1
CHAPITRE 1 : Asymétrie d'information et risque
de crédit : clarification et mise en relation
des concepts 7
Section 1 : définition des concepts .7
Section 2 : Mise en relation de l'asymétrie
d'information et le risque de crédit dans les
établissements de microfinance 10
CHAPITRE 2 : Gestion de l'asymétrie
d'informations et la réduction du risque de crédit en
microfinance : une revue de la littérature .20
Section 1 : Revue des travaux théoriques sur la
gestion de l'asymétrie d'informations et la
réduction du risque de crédit dans une IMF
.20
Section 2 : Revue des travaux empiriques sur la gestion
de l'asymétrie d'informations et la
réduction du risque de crédit dans une IMF
.29
CHAPITRE 3 : Présentation générale
de l'Ace Finance of Business S.A et le problème
d'asymétrie 40
Section 1 : Création, organisation,
fonctionnement et produits financiers d'AFIB S.A ..40
Section 2 : Problème d'asymétrie
d'information et cause du risque de crédit dans à
AFIB .51 Chapitre 4 : Approche méthodologique
et proposition d'un système de réduction de
l'asymétrie d'information à AFIB S.A 54
Section 1 : Approche méthodologique de
l'étude de la gestion de l'asymétrie d'information et
la réduction du risque de crédit à AFIB
S.A 54
Section 2 : Présentation des résultats de
l'étude et suggestions 66
Conclusion générale .75
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d'AFIB S.A
A
Toute ma famille
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Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
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d'AFIB S.A
Remerciements
Un travail comme celui-ci nécessite des nombreuses
ressources qu'une personne peut difficilement détenir. Dès lors,
celui qui le réalise se trouve toujours redevable vis-à-vis
d'autres personnes.
Je veux ici m'acquitter d'un devoir de reconnaissance et de
gratitude en remerciant tout particulièrementmon encadreur
académique le Professeur KAMDEM David enseignant à
l'Université de Douala, pour la confiance qu'il a su m'accorder tout au
long de ce travail et pour son encadrement judicieux qui a orienté ce
travail vers les aspects essentiels de la problématique.
Qu'il me soit permis de remercier le Dr Tchieuzing pour son
apport dans les calculs de la Régression Logistique.
Je tiens à remercier M. MESSIENA Emmanuel mon encadreur
professionnel, pour sa disponibilité et son soutien constant ; et
à tout le personnel d'AFIB d'agence de douala pour leur accueil et
disponibilité.
Par la même occasion, je veux dire merci à tous
les enseignants de l'Ecole Supérieure de Gestion (ESG), de douala,
chacun pour sa contribution particulière à ma formation. Le
souhait que je me formule est qu'ils se sentent fiers de ce produit de leur
travail que je suis. Je m'en veux si je ne dit pas un mot de remerciement
à l'endroit de notre jury, qui a fait l'honneur d'évaluer notre
travail.
Je remercie la famille NJOUNDIYIMOUN et ma tante Marie, dont
le dévouement et les marques d'affections créent en moi un climat
favorable à la réflexion et pour leur soutien inconditionnel.
Mes pensées les plus affectueuses vont à
l'endroit de mes parents pour leur soutien inconditionnel et leur patience, ce
mémoire est le fruit de leurs sacrifices et aides incessantes à
mon endroit.
A tous mes camarades de promotion, pour tous les meilleurs
moments passés avec eux et pour leur soutien moral infaillible tout au
long de ces deux années.
A tous ceux qui ont participé, à quelque titre
que ce soit à la réalisation de ce travail, je dis merci du fond
du coeur.
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Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises : cas
d'AFIB S.A
Liste des abréviations et sigles
AFIB S.A: Ace Finance of Business S.A
CEMAC : Communauté Economique et Monétaire de
l'Afrique Centrale
IMF / EMF : Institution ou Etablissement de Microfinance
ONG : Organisations Non Gouvernementales
PME/ TPE : Très ou Petites et Moyennes Entreprises
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Liste des tableaux et figures
Figure 1 : explication de
l'asymétrie d'information, des coûts de transaction et la cause
du
risque de crédit dans les IMF 20
Tableau1 : définition des variables
68
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Résumé
L'asymétrie d'information constitue un problème
crucial pour les institutions financières. Sa présence dans la
relation de crédit entre le prêteur et l'emprunteur est à
l'origine des coûts supplémentaires. Notamment, les coûts de
transaction (coûts d'opportunités, coûts de surveillances,
coûts de collecte d'informations, coûts de traitement
d'information.), qui viennent grever le prix des services aux clients. Bien
plus, l'asymétrie d'information favorise l'augmentation du risque de
crédit, car dans le cadre d'une opération de crédit la
sélection adverse et l'aléa moral empêchent le
prêteur à évaluer avec exactitude la situation
financière des clients. De ce fait, notre travail a pour objectif de
montrer comment on peut réduire le risque de crédit par une
gestion efficiente de l'asymétrie d'information. Cependant, nous avons
utilisé une approche qualitative sur la base de 100 dossiers de
crédit accordés sur deux ans à AFIB, à travers la
méthode de la régression logistique. Nous essayons de tester par
les modèles Probit et Logit, l'impact des variables indépendantes
(la garantie, l'ancienneté, l'historique de compte, l'exclusivité
de financement, la confiance.), sur la prédiction du risque de
crédit dans les IMF. Nous sommes parvenus aux résultats suivants.
Avec le modèle Probit on a l'historique de compte qui permet d'expliquer
le risque de crédit au seuil de 5%.On peut ajouter l'exclusivité
de financement au seuil de 10%. Par contre, avec le modèle Logit on
constate qu'au seuil de 5% l'ancienneté, l'historique de compte et
l'exclusivité de financement permettent de prédire le risque de
crédit. Globalement la méthode de régression logistique
permetd'expliquer au moins 58 % du risque de crédit dans cette
structure, et nous permet de dire que s'il elle était appliquée
elle aurait dû prédire les 65% d'impayés enregistrés
à AFIB sur les deux années 2014 et 2015. Pour réduire le
risque de crédit et l'asymétrie informationnelle dans les IMF,
nous recommandons aux IMF d'adopter le système de la finance de
proximité où prévaut la politique de know your Customer et
de l'accompagnement des clients après obtention du crédit. Le
rationnement des clients présentant les signes du risque. Le
rationnement partiel permet de réduire le risque de crédit et
aussi permet à l'institution de poursuivre son activité afin
d'être rentable.Les échanges des informations entre la
microfinance et sa clientèle à travers la relation de long terme,
facilite la connaissance du client, elle permet aussi de maîtriser son
écosystème.Une autre politique est la prise des garanties, qui
est la plus sollicitée par les IMF et la plus connue de tous, car les
garanties permettent de donner le signal sur la qualité de
l'emprunteur.
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Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
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Abstract
The information asymmetry is a crucial and important issue for
financial institutions. Its presence in the credit relationship between the
borrower and the lender is at the origin of additional costs. In particular,
transaction costs (opportunity costs, monitoring costs, collection and
processing costs etc.), which add to the costs of services to customers.
Moreover, the information asymmetry induce credit risk increase, because in the
context of a credit operation. Adverse selection and moral hazard prevent the
lender from accurately assessing customers. As a result, our study aims to show
how to reduce credit risk through an efficient management of information
asymmetry in Microfinance institutions. However, we use a qualitative approach,
based on 100 credit files granted during two years by AFIB Ltd, through
logistic regression method. We attempt to test by PROBIT and LOGIT models the
impact of independent variables (guarantee, seniority, account history, trust,
financing exclusivity, etc.), on the explanation or the prediction of credit
risk in Microfinance institutions. The results obtained are the following. With
the PROBIT model, the history of the account history can explains credit risk
at the 5 % level. We can add financing exclusivity at the 10 % level. On the
other hand, with LOGIT model, at the 5% level we have only account history,
financing exclusivity, seniority predict credit risk. Globally, logistic method
permits to explain at least 58% credit risk in that Microfinance institution,
it permit us to say that, if the method was apply he due to predict the 65% of
unpaid in AFIB during two years (2014-2015). However, in Oder to reduce credit
risk and information asymmetry in microfinance institutions, we recommend, that
microfinance advocate proximity finance where the policy «know your
customer» and coaching customer's after tacking credit, partial rationing
of customer with signs of risk. Partial rationing reduces credit risk and also
allows the institution to continue its activity in order to be profitable; the
long-term relationship between microfinance and its customer which, through
exchange of information, manages knows its customers, control or masters its
ecosystem. Another, policy is the tacking of guarantee, which more be solicited
by MFIs, because collateral can greatly permit to give the indicator on the
quality of the customer.
Mémoire rédigé et présenté par
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Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises : cas
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INTRODUCTIONGENERALE
Le nouveau cadre institutionnel mis en place dans les pays de
la Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique Centrale
(CEMAC) et utilisé par la Banque des Etats de l'Afrique de Centrale
(BEAC) dans la conduite de la politique monétaire de l'union, n'a fait
que favoriser le développement d'un système financier informel,
plus proche des petites et moyennes entreprises (PME) et des micro-entreprises.
Il faut reconnaître que ces « établissements de
crédits » de taille très modeste ont pu mobiliser des
ressources très importantes qui ont donné un poids non
négligeable aux activités de la micro finance. Le Cameroun peut
être cité à titre de pays phare dans cette expansion rapide
de la finance décentralisée. Le développement du secteur
de la micro finance est dû, essentiellement, aux institutions mutualistes
et/ou coopératives, aux institutions de crédit-épargne,
aux organisations non gouvernementales (ONG) et à certaines structures
d'appui. Les IMF sont devenues une composante importante de l'architecture
financière dans de nombreux pays en développement, notamment en
Afrique et en particulier dans La CEMAC en raison de la masse d'argent
brassée.
Ainsi, la création du réseau Cameroon
coopérative crédit union league (CAMCCUL), en 1963 a
marqué le début de l'activité de micro finance au
Cameroun. Mais son explosion dans les années 90, se présente
ainsi comme une réponse à la crise économique de la
deuxième moitié des années 80. En effet, cette crise a eu
pour conséquence dans le secteur financier local, la faillite de la
plupart des banques classiques. Les restructurations qui en ont suivi ont
provoqué non seulement la réduction du réseau bancaire
local mais aussi et surtout l'exclusion d'une couche sociale importante des
guichets des banques classiques, toutes ces conséquences ont
favorisé la création des nombreux établissements de
microfinance et de cette situation, il est revenu alors aux IMF de prendre le
relais et d'assurer le financement des micro-entrepreneurs qui autres fois sont
exclus par les grandes Banques locales.
Au Cameroun notamment, la microfinance a pris de l'ampleur ces
dernières années d'après les dossiers du Ministère
des Finances (MINFI 2014), on compte près de 500 EMF
agréés en fin 2012.Les dépôts de la clientèle
sont estimés à 454,5 milliards alors qu'ils
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n'étaient que de 54 milliards en 2001. Et l'encours de
crédits quant à eux, sont estimés à 239,8 milliards
en fin 2012 alors qu'ils n'étaient que de 9 milliards en 2001.De ce
constat, on ne peut dire de la microfinance qu'elle est en nette progression de
part les statistiques que nous venons d'évoquer. Bien plus, elle
devientun véritable pourvoyeur d'emplois dans la mesure où et
grâce aux multiples agences qui se créent dans tout le pays,elle
emploie près de 15000 personnes.De même, elle a déjà
montré dans nombreux pays qu'elle peut changer la vie des millions
d'individus en leur permettant de créer des emplois et d'échapper
ainsi à la misère. L'engouement suscité par ce secteur lui
a favorisé un positionnement stratégique au milieu de nombreuses
actions soutenues par les bailleurs de fonds et l'Etat en faveur du
développement.
Ainsi, plusieurs IMF sont créés dans le but de
fournir des services financiers aux personnes à faibles revenus, tout en
assurant leurs pérennités. L'activité de la microfinance
est basée sur la collecte de l'épargne, le crédit, le
transfert d'argent, la micro-assurance, etc. Ses principales activités
tournent autour de la collecte de l'épargne et de l'octroi de
crédit, qui est l'un des éléments névralgique d'une
IMF, son importance vient du fait qu'il génère l'essentiel des
revenus par le biais des intérêts que les emprunteurs payent. Ces
revenus servent à la majeure partie à couvrir ses coûts de
fonctionnement. Cette activité permet à l'institution de
générer un profit qui assure sa viabilité
financièreet sa pérennité.
Toutefois, malgré les prouesses de la microfinance, ont
a pu dénombrer entre autre quelques insuffisances que l'expansion peut
cacher. Parmi lesquelles, on peut citer le problème de gouvernance, la
gestion du risque de crédits inadaptée lié à des
nombreux crédits non performants, le non respect des ratios
liquidité, de couverture d'immobilisation et de couverture des risques,
une méconnaissance des dispositions réglementaires ;et comme le
confirme l'Expert de la microfinance M. NDAM en ces termes « J'ai
relevé pour le compte du ministère des Finances une enquête
dans le cadre de la microfinance. J'ai été sidéré
de constater qu'il y avait des IMF qui ne connaissaient même pas la
réglementation applicable dans leur secteur »1, une
faiblesse dans les dispositifs du contrôle interne, etc. De cette
situation, nous pouvons dire que le secteur de la microfinance reste encore
fragile, elle est confirmée par les récentes faillites, COFINEST,
CAPCOL et la FIFFA de 2011.
Cependant, l'une des causes de faillites des institutions
financières relève de l'asymétrie d'information qu'il
existe dans la relation entre l'institution de microfinance et
1Les dossiers du MINFI 2014, rapporté par Brice
R. Mbodiam, pp 50.
Mémoire rédigé et présenté par
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ses clients lors des opérations de crédit.Les
gestionnaires de clientèle étant tenus dans l'exercice de leurs
activités par des obligations de résultats et de la
rentabilité de leurs portefeuilles sont parfois obligés
d'accorder du crédit à une clientèle qu'ils ne
maîtrisent pas toujours très bien. Favorisant ainsi en nombre
grandissant les crédits non performants avec un taux d'impayés
souvent élevé. Le phénomène d'asymétrie
d'information donne naissance à deux problèmes qui sont :l'anti
sélection (qui se caractérise une situation dans laquelle
l'emprunteur cache à son vis-à-vis les informations sur la
rentabilité de son projet avant la conclusion du contrat de prêt),
et l'aléa moral (qui se caractérise par une situation
d'incertitude après la conclusion du contrat entre les parties), ces
situations conduisent en une mauvaise appréciation du risque que peut
représenter l'emprunteur. D'où la recrudescence des risques de
crédits dans les IMF et les rendent par la suite très
vulnérables.Se faisant, la présence de l'asymétrie
d'information entre les IMF et les clients fait que le financement d'un projet
soit problématique du fait du comportement opportuniste et de la
rationalité limitée qui caractérisent l'environnement
économique conduit le plus souvent à des contrats incomplets.
Bien,le risque de crédit dû au problème
d'asymétrie d'information est défini comme l'un des risques
auquel une IMF est confrontée, il correspond à la
probabilité que l'emprunteur nerembourse ni le principal,ni les
intérêts dû selon les clauses du contrat. Le crédit a
pour conséquence la dispersion de l'argent des épargnants entre
les mains d'une multitude d'emprunteurs. Cette situation rend la gestion de la
fonction crédit très complexe et parfois difficile. Ainsi,
plusieurs institutions ont commencé à enregistrer des taux de
crédits impayés non négligeables, Ce qui a entrainé
avec le manque de rigueur la faillite des plusieurs établissements
bancaires avant la crise des années 80. Cependant, la notion
d'asymétrie d'information est une réalité ancienne
même si elle n'est entrée que tardivement dans la théorie
économique.D'après la théorie de l'asymétrie
d'information, le prêteur fait face à une complexité dans
l'évaluation durisque de l'emprunteur lors d'une opération de
crédit du fait d'un manque d'informations notoire entre les deux
parties.
En revanche, les emprunteurs connaissent parfaitement la
probabilité de réussite de leurprojet et dissimulent donc les
parties trop risquées au prêteur dans la quête du
financement. Il y a donc une asymétrie d'information qui va provoquer
une antisélection. Cette situation pousse le prêteur qui veut se
protéger à augmenter le taux d'intérêt sur les
crédits, cette hausse du taux d'intérêt sur les
crédits produit plutôt l'effet inverse car elle chasse les bons
emprunteurs sur le marché et laisse les mauvais emprunteurs qui
connaissent
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Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises : cas
d'AFIB S.A
très bien leurs risques. Pour les établissements
de microfinance ces risques sont davantage importants, surtout dans le contexte
africain où il existe une insuffisance voire une absence de
données financières sur les emprunteurs(Guérin
2002)2. Il s'avère alors important de savoirquels sont les
éléments sur lesquels se fondent la décision d'offre de
crédit des responsables des institutions de microfinance face au risque
de la clientèle.C'est avec beaucoup d'enthousiasme et de
curiosité que nous nous sommes proposés de prendre comme sujet de
mémoire: « Gestion de l'asymétrie d'informationet
réduction du risque de crédit dans les Institutions de
microfinancecamerounaises : cas d'AFIB S.A ».
Toutefois, L'asymétrie d'information caractérise
la nature de la relation entre l'IMF et sa clientèle, cette
asymétrie est encore accentuée dans la relation du crédit
car le client qui sollicite du financement ne dévoile pas toujours
toutes les informations de son projet à l'établissement de
crédit de peur de voir le financement lui être refusé. De
ce fait, on se pose la question de savoir.Quel est l'impact de la
gestion de l'asymétrie d'informationsur la réduction du risque de
crédità AFIB S.A ?Ou encore,la gestion de l'asymétrie
d'informationpeut-elle permettre de réduirele risque de crédit
à AFIB ?Ce sont là quelques interrogations auxquelles
nous aimerions apporter des éléments de réponse au terme
de notre mémoire. Letravailquant àlui, va consister en une phase
théorique dans laquelle nous allons exposer une revue de la
littérature sur la gestion du problème d'asymétrie
d'information afin de réduire le risque de non remboursement dont est
victime les IMF et en une phase empirique où nous allons réaliser
une étude sur la gestionde l'asymétrie d'informationet la
réduction du risque de crédit dans un EMF :cas d'AFIB S.A. De
fait, son but premier est de nous permettre de réduirele risque
de crédit à AFIB S.A, par une gestion efficientede
l'asymétrie d'information; ceci afin de rentabiliser le portefeuille
d'engagements d'AFIB et d'assurer la pérennité de
l'institution, à l'aide des outils d'évaluation qui
seront cités en dessous. Les suggestions qui seront faites au terme de
cette analyse viendront parfaire notre travail en question.
2Guérin, I, (2002), « Systèmes
de micro finance et gestion de l'information: médiation,
détournement et appropriation de l'information », in Drumaux, A,
Mattijs, J. (éd) Défis de l'information et pilotage des
entreprises, AUF, Jouves, P221-235.
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Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises : cas
d'AFIB S.A
Le choix du secteur de la microfinance comme champ de cette
étude peut se comprendre par rapport à son importance à la
fois économique et sociale dans le secteur financier Camerounais. En
effet, il nous a semblé que ce soit là l'un des secteurs dans
lequel l'on enregistre le plus de frémissements en cette période.
L'on peut être tenté de dire que c'est le secteur le plus
dynamique de l'économie camerounaise à l'heure actuelle. Sur le
plan social, il emploie aussi une part importante de la main d'oeuvre
locale.
Au-delà de la réponse que nous devons apporter
à notre questionnement de départ ce travail devra d'abord
permettre de satisfaire un double intérêt.
? Le premier est d'abord académique, rentrant dans le
cadre de notre formation en Banque du cycle Master de l'école
supérieure de gestion (ESG), de Douala. Cette recherche nous donne
l'occasion d'intégrer les connaissances théoriques acquises tout
au long de notre formation à ESG et les données du terrain. Ainsi
la synthèse de ce travail sera présentée et soutenue comme
mémoire de fin de formation en contribution partielle de l'obtention du
Master II en Ingénierie Financière et Comptable option Banque et
Finance.
? Le second intérêt est d'ordre professionnel.
Sur ce plan ce travail devra aider les établissements de micro finance
et AFIB en particulier à considérer sous un jour nouveau et avec
un oeil critique, sa gestion du risque de crédit dû au
problème d'asymétrie d'information,des coûts de transaction
qu'elle engendre dans le processus d'octroi de crédit, ceci en vu de
mieux cerner les risques de défauts que cache les clients, de
manière à minimiser l'exposition de l'institution aux divers
risques et à réduire sa vulnérabilité.Au bout du
compte ce travail servira ou aidera AFIB à réduire l'exposition
aux risques de crédits et d'envisager la mise en place d'un
système qui lui permettra de mieux détecter les risques de
défaut dans ses engagementsà travers l'analyse des
différentes variables explicatives qui sont retenues dans le cadre de ce
travail pour prédire ou expliquer le risque de défaut sur les
crédits accordés.Ainsi, pour orienter notre mémoire nous
formulons l'hypothèse de base suivante. La gestion efficiente de
l'asymétrie d'informationpermet de réduire à un seuil
acceptable le risque de crédit à AFIB. Elle facilite la
connaissance de l'emprunteur, de son activité et de son comportement,
ses intentions etévite de sélectionner le mauvais risque.
Pour mener à bien notre étude nous allons
utiliser une approche qualitative à travers l'analyse des
différentes variables explicatives qui sont retenues pour mesurer
(expliquer, prédire, évaluer), le risque de défaut ceci
pour montrer que la gestionefficiente de l'asymétrie
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Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises : cas
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d'informationpermet de réduire le risque de
crédit. Bien plus, nous avons choisi de nous servir du modèle de
(Abdelwahed Omri et Meryem Bellouma2004,2008). Bienévidemment, nous lui
apporterons des améliorations empruntées à d'autres
auteurs en Finance. Nous allons utiliser les variablesindépendantes
telles que : la taille de l'entreprise, l'âge de l'entreprise,
l'exclusivité de financement, le ratio de liquidité
réduite, le levier financier, la garantie,la
confiance,l'autofinancement, la communication, l'ancienneté dans la
relation, le secteur d'activité, la forme juridique.
Les données utilisées dans le cadre de cette
étude sont issues de l'ensemble des dossiers de crédit
émis par les TPE et PME. Le tirage va nous permettre de constituer un
échantillon de 100 clients sur une période de deux ans. Cette
étude va permettre de collecter les informations sur les modules tels
que cité en dessus : la garantie, l'exclusivité de financement,la
taille de l'entreprise, l'âge de l'entreprise, l'autofinancement,
etc.Nous allons utiliser la technique d'échantillonnage non
aléatoire (échantillonnage par quotas), pour collecter les
données.
Dans le cadre de notre travail, nous avons organisé
notre réflexion en deux grandes parties. La première partie va
nous permettre de présenter la gestion de l'asymétrie
d'informationet la réduction le risque de crédit dans un EMF dans
approche théorique. Cela est fait dans but de définir le concept
de l'asymétrie d'information du sujet, et le lien entre
l'asymétrie d'information et le risque de crédit, et
présenté une revue de la littérature du sujet. La
deuxième partie quant à elle, est centrée sur
l'étude empirique de la gestion de l'asymétrie d'informationet la
réduction le risque de crédit dans un EMF à travers la
méthode qualitative et l'analyse des différentes variables
explicatives. Chaque partie est subdivisée en deux chapitres.
.
Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises : cas
d'AFIB S.A
CHAPITRE 1 :ASYMETRIE D'INFORMATION ET RISQUE DE CREDIT
: CLARIFICATION ET MISE EN RELATION DES CONCEPTS
Les asymétries d'information dans la relationIMF et
clients sont liées à des situations de divergence
d'intérêts, ici chacun d'entre les acteurs veut se protéger
contre une situation défavorable émanant de l'action de l'autre.
Notamment au moment du financement, car l'agent de crédit qui n'a pas
les informations suffisantes sur son client, ne sais pas le risque qu'il
représente et dans ce cas est obligé d'engager certains
coûts pour se couvrir ; d'où les coûts de transaction.
Section 1 :définitiondes concepts
La relation de financement entre le prêteur (le
principal) et son client (l'agent) est marquée par une asymétrie
informationnelle. Chacun d'entre les deux acteurs voulant maximiser son
espérance de gain, s'use de toutes techniques. Cependant, dans cette
situation l'agent détient et garde pour lui toutes informations.
A) Définition de l'asymétrie d'information
L'asymétrie d'information traduit une situation dans
laquelle,les deux agents engagés dans une transaction, ne
détiennent pas équitablement les mêmes informations au
même moment ; un agent détient plus d'information que
l'autre(AKERLOF, 1970).
D'après le Centre de ressources en Economie Gestion
(académie Versailles) « L'asymétrie d'information permet
d'analyser des comportements et des situations courantes de l'économie
de marché. Le plus clair du temps, on constate que sur le marché
de crédit, un des deux acteurs dispose d'une meilleure information, il
en sait plus que l'autre sur les conditions de l'échange
(qualitédu produit, travail fourni.). Cela contredit donc
l'hypothèse de transparence de l'information du modèle standard
de concurrence pure et parfaite. Des
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Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
individus rationnels qui maximisent leur utilité, sont
donc prêts à avoir des comportements opportunistes qui risquent de
compromettre le fonctionnement efficace du marché. »3
En économie, l'asymétrie d'information
caractériseun échange dans lequel certains participants disposent
des informations que d'autres n'ont pas. L'asymétrie d'information peut
avoir deux origines, elle peut provenir soit du fait d'un partenaire disposant
d'information de plus que l'autre, soit des coûts d'obtention de
l'information et ces derniers entraînent probablement le
phénomène de rationnement de crédit(Jensen et Meckling,
1976), cité par (NGONGANG, 2015)4. L'asymétrie
d'information trouve ses origines dans les facteurs comportementaux humains que
sont la recherche de l'intérêt personnel par la ruse et la
rationalité limitée. Ce phénomène apparaît
quand une partie au contrat dissimule à l'autre partie des informations
particulières qu'elle est la seule à connaître dans le but
de maximiser son gain.
La notion de l'asymétrie d'information
estcaractérisée par une asymétrie ex-ante entre le
prêteur et l'emprunteur, car le prêteur est dans
l'incapacité d'évaluer la demande de crédit faite par
l'emprunteur. Ce qui fait donc naître le phénomène d'anti
sélection (Stiglitz et Weiss, 1981), situation qui fait que le
prêteur rationne l'offre de crédit pour se protéger,et
d'une asymétrie ex-post quand après l'obtention du prêt,
l'emprunteur détourne celui-ci de son objet.Dans une situation
d'aléa moral, les actions mises en oeuvre ne peuvent être
discernées, le prêteur n'a pas la possibilité de
contrôler l'emprunteur.
B) Définition de la microfinance
La microfinance est la fourniture d'un ensemble de produits
financiers à tous ceux qui sont exclus du système financier
classique ou formel. Parmi les produits financiers de la microfinance nous
avons trois éléments qui sont.
3 CREG-2016
4Dagobert NGONGANG, (2015), « asymétrie
d'information et rationnement du crédit bancaire dans les pme
camerounaises », Journal of Academic Finance (J.A.F.), N° 5 fall, pp
40-59.
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Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
- Le microcrédit représente une part assez
substantielle de l'activité des Institutions de microfinance (IMF) et se
définit comme un prêt de faible ampleur accordé à
des personnes ayant un accès limité aux crédits bancaires
afin qu'elles puissent créer leurs propres activités ; - La
micro-assurance est un système par lequel un individu, un commerce ou
une autre organisation effectue un paiement pour partager le risque ;
- La micro-épargne concerne des services de
dépôt qui permettent à un individu d'engranger de faibles
sommes d'argent pour une utilisation future. Souvent dépourvus de
crédit minimal, les comptes d'épargne permettent aux
ménages de mettre de l'argent de côté afin de faire face
à des dépenses imprévues ou de planifier de futurs
investissements (ZAHRAOUI, 2006)5.
D'après (Attali et al. 2007), citéepar (Kablan
S., 2012)6, la microfinanceest l'ensembledes dispositifs permettant
d'offrir des crédits de faible montant (microcrédits) à
des familles pauvres pour les amener à conduire des activités
productives ou génératrices de revenus leur permettant ainsi de
développer leurs très petites entreprises. Avec le temps et le
développement de ce secteur particulier de la finance partout dans le
monde, y compris dans les pays développés, la microfinance s'est
élargie pour inclure désormais une gamme de services plus large
(crédit, épargne, assurance, transfert d'argent.), et une
clientèle plus étendue également. Dans ce sens, la
microfinance ne se limite plus aujourd'huià l'octroi de
microcrédit aux pauvres mais bien à la fourniture d'un ensemble
de produits financiers à tous ceux qui sont exclus du système
financier classique ou formel. La microfinance trouve une solution aux
réticences des banques face aux difficultés de rentabiliser des
prêts de faible montants et les coûts de transaction énorme
que cela engendrerait.
La notion de la microfinance est ambiguë car les Anglos
saxons englobent sous le vocable de « l'ensemble des mécanismes
financiers mis sur pied pour fournir des services d'épargnes et de
crédit aux petites et micro entreprises (TPE) »7 y
compris les institutions exerçants une activité financière
informelle comme les tontines, les mutuelles, les ONG, etc. La microfinance
regroupe l'ensemble des opérations réalisées par le
système de financement
5ZAHRAOUI, O, (2006), Microfinance et Pauvreté
au Maroc : Outils d'évaluation et Impact, pp, 1-39.
6Sandrine Kablan,efficacité des institutions de
micro finance en UEMOA : une approche
outreach-intermédiation financière. 2012.
<halshs-00710206>
7 Labie M., « La théorie du champ en micro finance
: perspectives d'application», Notes de recherche n° 98-66
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Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
alternatif de financement, autrement dit les institutions dont
les transactions sont de faibles montants.8
C) Risque de crédit
Le risque de crédit : est la perte du capital ou des
intérêts attachés un crédit lorsqu'un client ne
respecte pas les échéances prévues à l'avance. Dans
une institution de microfinance, chaque prêt est assorti d'un risque de
crédit. En effet, chacun de prêts de taille réduite
représente généralement un pourcentage du portefeuille
total. Néanmoins, le crédit accordé par une IMF
étant généralement de courte durée et presque non
garanti, les portefeuilles de ces prêts tendent à être plus
volatiles et leur qualité peut se détériorer plus
rapidement que dans des institutions financières traditionnelles. C'est
pourquoi les IMF doivent absolument surveiller étroitement la
qualité de leur portefeuille.
Le risque de crédit est encore définit comme le
risque de défaut de remboursement de l'emprunteur. Le niveau du risque
est fonction de l'estimation du risque de défaut, il prend plusieurs
formes ou appellation (risque de contrepartie, risque de défaillance),
dans la transaction sur les marchés de crédits. Le risque de non
remboursement est évalué par des primes de risque (spreads), qui
traduit en termes monétaires la vraisemblance de la réalisation
du risque de non remboursement. Cependant, le produit de l'institution se fait
en fonction du risque qu'elle assume.
On distingue trois types de risques de crédit.
? Le risque de défaillance ou de défaut,
correspond au refus ou l'incapacité du débiteur de remplir ou
d'assurer à temps les obligations financières contractuelles en
vers les créanciers au titre d'intérêts ou du principal de
la dette contractée.
? Le risque de dégradation de la qualité du
crédit, se traduit par la dégradation de la qualité
financière de l'emprunteur, qui accroît la probabilité de
défaut. Cependant, la dégradation de l'emprunteur est traduite
par une hausse de la prime (le spread de crédit) qui peut être de
façon globale sur le portefeuille ou de façon
séparée.
? Le risque de recouvrement, se définit comme la perte
enregistrée après la survenance du défaut. Le recouvrement
est porté sur le principal et des intérêts après
déduction du
8Célestin MAYOUKOU, La
micro finance en Afrique Centrale état des lieux et perspectives de
développement* .IRED-CARE-CEDIMES, Université de Rouen. TFD
59-60/juillet 2000-octobre 2000
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du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
montant des garanties préalablement recueillies. Le taux
de recouvrement, constitue une source d'incertitude pour l'institutiondans la
mesure où, il est déterminé à travers plusieurs
facteurs (la durée de la procédure, la valeur résiduelle
de la garantie, la liste des créanciers). Certes, les définitions
suivantes nous ont permis de comprendre les concepts ci-dessus, quant n'ai t-il
de son lien avec l'asymétrie d'information dans le secteur de la micro
finance.Ce développement constituera la section deux de ce chapitre.
Section 2 : mise en relation entre l'asymétrie
d'informationet le risque de crédit dans les établissements de
microfinance
Le marché du crédit de la microfinanceest
caractérisé par une incertitude. Les informations qu'on y trouve
sont imparfaites et asymétriques. Ceci, parce que la clientèle
qui vient solliciter le crédit ne fournit pas toutes informations sur
son projet à l'institution et aussi, parce que l'environnement où
les deux évoluent ne pas favorable à la prévision d'un
éventuel risque de non remboursement.Bien plus, la présence de
l'asymétrie d'information entre la microfinance et son client ; pousse
le prêteur à se protéger contre un éventuel risque
de crédit par le renchérissement du prix des servicesrendus
c'est-à-dire par l'augmentation du taux d'intérêt. Ce qui
entraine les coûts de transaction importants que les potentiels
emprunteurs n'arrivent pas toujours à supporter, d'où le risque
de crédit.
A) Les caractéristiques de l'asymétrie
d'information
L'asymétrie d'information est un terme utilisé
dans le cadre de l'exécution d'une transaction ou de l'entretien d'une
relation commerciale entre deux parties, où une partie détient
pour elle les informations sur la chose qui fait l'objet de la transaction et
la cache à son vis-à-vis. C'est suite à la
démonstration de (AKERLOF, 1970)9, sur le marché de la
vente des voitures d'occasion, où les vendeurs connaissent mieux que
l'acheteur la qualité des voitures qu'ils vendent. Cet exemple
démontre que l'on peut aboutir à une sélection adverse ou
anti sélection des mauvais produits au détriment des bons, et
aussi de l'aléa moral après la transaction. La présence de
l'asymétrie d'information dans une transaction peut
détériorer le
9AKERLOF, G., (1970), « the Market of the
lemons», EncyclopædiaUniversalis.
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du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
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bon fonctionnement des marchés. Notamment, les vendeurs
se protègent soit en garantissant aux consommateurs la bonne
qualité des leurs produits ou de retirer leurs voitures du
marché.
De même, l'asymétrie qui touche le secteur de
l'assurance est caractérisée par l'impossibilité de
l'assureur de connaître les qualités intrinsèques des
personnes qui veulent se couvrir contre un éventuel risque. Dans la
tarification, la pratique de la prime moyenne pour l'ensemble des
assurés sera préjudiciable pour la compagnie dans la mesure
où, les dépenses engagées par les assurés à
risque élevé représentent beaucoup plus en volume et en
valeur, que celles retenues dans l'hypothèse d'un risque moyen. Un tel
choix leur est favorable. Cependant, les assurés représentant
moins de risque vont sortir du marché. L'anti sélection, est donc
le fait de ne pas assurer un grand nombre de personnes potentiels du fait de la
hausse de la prime par rapport au risque.Le manque d'information a permis
à la compagnie de ne pas cerner les types de risques. Se faisant
l'asymétrie informationnelle ressort deux concepts qui sont l'anti
sélection et l'aléa moral.
La présence du risque de crédit provient de
l'asymétrie d'information qui rend difficile l'évaluation des
emprunteurs. La capacité de l'institution de microfinance à
collecter les informations sensibles et à bien les gérer dans les
processus d'octroi de crédits, peut réduire l'exposition au
risque de crédit. L'information dans la relation de crédit est
asymétriquement distribuée, on conçoit aisément que
l'emprunteur est mieux informé sur les paramètres qui vont
déterminer la rentabilité de son projet, de la conjoncture de son
secteur et de son risque d'exploitation que le prêteur. Bien plus,
l'asymétrie d'information crée les problèmes d'anti
sélection ou la sélection adverse et d'aléa
morald'où une augmentation des coûts du crédit pour
rémunérer le risque.
1) L'anti sélection
L'anti sélection provient du fait d'un manque
d'informations qui se déclare au moment de la signature du contrat
(ex-ante). Lorsque les acheteurs ne cernent pas la qualité de biens
qu'ils désirent acheter, et que les vendeurs surestiment la
qualité de leurs produits afin de les vendre à un prix le plus
élevé possible. Les acheteurs ne peuvent donc ni avoir confiance
dans les déclarations des vendeurs, ni déduire qu'un prix
élevé signifie une bonne qualité. Dans un tel cadre, les
vendeurs de biens de bonne qualité, qui valent effectivement un prix
élevé,
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Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
peuvent être dans l'impossibilité de vendre leur
produit à leur véritable prix dans la mesure où les
acheteurs doutent de sa qualité.
La sélection adverse se traduit par le fait qu'en cas
d'augmentation du taux d'intérêt, seuls les projets les plus
risqués mais en principe les plus rémunérateurs sont
compatibles avec le financement par emprunt. De ce fait, les taux
élevés n'attirent que les emprunteurs les plus risqués.
Dans le contexte de la microfinance, l'incitation adverse implique que,
après avoir contracté un crédit à un coût
élevé, les emprunteurs sont incités à mettre en
oeuvre les projets les plus risqués afin d'améliorer leurs
gains.
Ainsi dans le cadre de la relation de crédit,
l'emprunteur est le seul capable d'évaluer les probabilités de
succès de son projet d'investissement au moment où il veut le
financement. Il sait pertinemment sur la réussite de son projet, et
aussi s'il sera en mesure de rembourser ses dettes ou non, et le prêteur
ne peut estimer la probabilité de résultat du projet et du
remboursement sans engager des coûts d'où les coûts de
transaction quoi seront développés dans la suite de notre
travail. L'anti sélection apparaît quand les paramètres du
prêt empêchent le prêteur de distinguer les critères
de choix. Il est incapable de distinguer le risque que représente chaque
emprunteur. En appliquant les critères généraux aux
prêts il va attirer les mauvais emprunteurs et les bons vont quitter le
marché. Le phénomène d'anti sélection
soulève deux hypothèses, dans lesquelles.
? Premièrement les emprunteurs de bonne qualité
doivent prendre des mesures pour se signaler aux prêteurs (IMF) on parle
de (l'équilibre de signalement). A travers des variables
financières ou signal, les bons emprunteurs ont intérêt
à annoncer publiquement les informations qui permettent aux IMF de
distinguer leurs projets de ceux de moins bomme qualité. D'après
(Leland et Pyle, 1977), citée par (Rim, 2012), l'asymétrie
d'information qui caractérise les marchés des capitaux sont
prononcées. Les emprunteurs qui ont une meilleure connaissance des
paramètres de leurs projets, doivent communiquer aux IMF toutes
informations qu'elles gagneraient à connaître. En effet, (Akerlof,
1970) dans son modèle d'application d'un prix moyen à tous les
emprunteurs, aurait comme conséquence de chasser les emprunteurs de
bonne qualité. Toutefois, Pyle et Leland préconisent comme
solution à ce problème, le fait pour l'emprunteur d'investir une
part importante de son patrimoine dans le projet, action qui au vue de
l'institution est considérée comme un signal fort, et traduit
l'attachement de l'emprunteur à la réussite de son projet.
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Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
? Deuxièmement les prêteurs doivent inciter les
emprunteurs par des mécanismes qui les amènent à relever
leur véritable nature, (l'équilibre séparant). Quand
l'emprunteur reçoit un prêt après un filtrage (utilisation
d'une technologie de filtrage séparant les bons des mauvais). Pour (Wang
et Williamson, 1993),les coûts de sélection (sreeningcosts)
découlant de l'asymétrie d'information ex-ante sont bien plus
importants que les coûts de vérification (vérification and
auditingcosts), liés à l'asymétrie d'information ex-post.
De là ils préconisent aux prêteurs de filtrer les
emprunteurs sur le marché de crédit.
2) L'aléa moral
Dans le cas d'anti sélection l'asymétrie
d'information intervient avant ou ex-ante, au moment de la conclusion du
contrat, elle concerne la nature et la qualité des biens offerts sur le
marché.Mais, il est difficile d'anticiper le comportement de l'acheteur
après avoir acheté (ex-post). On parle alors d'un comportement
caché, ou de l'aléa moral. Cetteabsence de connaissance parfaite
du comportement après achat conduit à une situation où le
marché ne peut être traité de façon globale. Chaque
cas devient un cas particulier. Notamment, un autre exemple est souvent
cité dans le secteur de l'assurance, celui de l'assurance contre
l'incendie et le vol. Ici, on se demande si l'assuré prendra encore le
soin de se protéger contre les risques qu'il a couvert. La
réponse qui s'en suit est que trop d'assurances favorisent la perte de
précautions. En plus, c'est le casOù l'emprunteur peut cacher un
phénomène survenu après la conclusion du contrat de
prêt et peut influencer négativement le remboursement. Cette
situation empêche l'évaluation de la qualité de
l'emprunteur et de la décision d'octroi de crédit.
Bien, l'aléa moral modifie la nature de
l'équilibre par rapport à celui observé là
où les comportements sont rationnels et prévisibles. On distingue
une de situation. Où, l'individu non informé (le principal) ne
peut apprécier l'action de son partenaire (l'agent). Celui-ci est donc
tenté de se comporter dans son propre intérêt et d'annoncer
au principal non informé que les mauvais résultats sont le fait
d'événements indépendants de sa volonté. Par
exemple, l'effort des travailleurs est généralement
imparfaitement observable et ceux-ci peuvent avoir intérêt
à profiter de cet état de fait pour tirer au flanc et
déclarer que les mauvaises performances ne sont pas la
conséquence d'un relâchement de leur effort (CREG 2016). Le
problème est donc différent de celui rencontré dans le cas
d'anti sélection, où l'individu non
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du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
informé doit sélectionner un bon partenaire ou
un bon produit. Le moyen de résoudre le problème du risque moral
est donc de trouver une procédure incitative, tandis que le moyen de
résoudre le problème de l'anti sélection est de trouver
une procédure permettant d'obtenir une information sur une
qualité intrinsèque d'un produit ou d'un individu. Comme on vient
de le suggérer, les problèmes liés à l'aléa
moral sont en général étudiés dans le cadre de
modèles (principal-agent). Le problème du principal est de
trouver une procédure qui incite l'agent à agir dans
l'intérêt du principal. Il peut notamment choisir d'investir dans
des techniques de contrôle direct de l'action des agents qui ne sont pas
infaillibles, il peut aussi imposer des contrats qui instaurent une
compétition sur les résultats, ou encore proposer aux agents de
collaborer sur une longue période : la durée de la relation
permet de mieux connaître l'effort moyen fourni par l'agent.
Se faisant, dans une relation de crédit, la situation
d'aléa moral apparaît dès lors que l'emprunteur qui a
unemeilleure information que le prêteur sur son activité une fois
en possession du prêt, change les caractéristiques du projet et
agit différemment de ce qui est prévu par le contrat de
prêt(Stiglitz et Weiss, 1981).
Sur le terrain, l'aléa moral prend différent
formes. Premièrement l'emprunteur peut supporter des risques excessifs
dans son activité, profitant du fait que le prêteur ne pourra
évaluer ces risques sans engager d'importants coûts.
Deuxièmement le phénomène d'aléa moral se traduit
par la dissimulation des résultats de l'activité de l'emprunteur
et troisièmement il apparaît sous la forme d'une insuffisance de
la qualité de gestion de l'emprunteur et notamment de la maîtrise
des coûts. Sous l'angle de la théorie d'agence, on voit que la
relation entre le prêteur (le principal) et l'emprunteur (l'agent) est
négativement affectée par le comportement opportuniste de ce
dernier, après la signature du contrat. Le prêteur va alors
chercher se protéger contre ce genre de comportement, et
s'intéresse a la forme optimale de prêt (le contrat de dette
standard) GALE et HELLWIG (1985), dans le quel le prêteur reçoit
un paiement fixe (non contingent aux résultats) lorsque l'emprunteur ne
fait pas faillite ou la valeur résiduelle de son investissement dans le
cas contraire.
Le client peut tenter d'exploiter l'avantage dont il dispose
pour agir de manière opportuniste. L'institution fait donc face à
unrisque de substitution des actifs ou d'aléa moral (Stiglitz et Weiss,
1981). Une fois le prêt accordé, le rendement du projet
dépend de l'action de l'emprunteur, de son comportement et de l'effort
fourni. L'emprunteur, après l'attribution du crédit, peut
entreprendre des activités risquées menant à
l'échec du projet financé. Il est incité
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du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
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soit à choisir un projet plus risqué que le
projet objet du financement Stiglitzet Weiss(1981), Stiglitz(1990),
citée par (RIM, 2012), soit à fournir de moindres efforts pour
réussir son projet(Innes, 1990, 1993), citée par (RIM, 2012).
L'aléa moral résulte ainsi d'un non-respect des termes du
contrat.
Certes, l'emprunteur peut allouer les fonds
prêtésà des fins plus risquées que prévu,
soit pour son usage personnel soit pour investir dans des projets non rentables
susceptibles de renforcer sa richesse personnelle. Il se trouve ainsi dans
l'impossibilité d'honorer son engagement envers l'institution de
microfinance. En augmentant son exposition au risque, il augmente l'exposition
de l'institution de microfinance au risque de crédit. Comportement qui
est préjudiciable au prêteur, car la probabilité de
remboursement du crédit est nulle. Ce manqued'informations peut
impliquer une mauvaise allocation de crédit et expose l'institution de
microfinance à un important risque de crédit. Certes,
l'aléa moral ou comportement ex-postse produit à
l'échéance du contrat. L'emprunteur peut par mauvaise foi choisir
de ne pas honorer ses engagements enversl'institution de microfinance. Un autre
élément qui vient encore accentuer le risque de crédit
dans les IMF est celui des coûts de transaction.
B) La présence des coûts de transaction dans
les opérations de crédit
Les asymétries d'information entrainent la
présence des coûts de transaction dans les transactions
financières entre l'IMF et ses clients. Les coûts de transaction
dans la relation entre institution de microfinance et sa clientèle et,
fait aussi partie des éléments qui alourdissent le risque de
crédit, car il nécessite des frais supplémentaires en
dehors du principal que le client doit payer.
Toutefois, les coûts de transaction du point de vue de
(CHUENG 1990), cité par (MAZEN, 2013), sont un ensemble des coûts
institutionnels incluant les coûts d'informations, de négociation,
de rédaction et d'exécution des contrats, de délimitation,
et respect des droits de propriété, de contrôle des
résultats de propriété. C'est encore, les coûts de
fonctionnements du système d'échange et plus
précisément dans le cadre d'une économie de marché.
C'est suite aux travaux de Coase (1937), pionnier de l'approche
transactionnelle, qui relève qu'il ya un coût de fonctionnement du
marché. En créant une entreprise on repartie les ressources. Les
coûts de transaction tout comme l'asymétrie d'information, se
distinguent d'un coût de transaction de type ex-ante qui sont
associés à la rédaction, la négociation, et les
garanties, les coûts de transaction de type ex-post qui interviennent
après la conclusion du contrat.
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L'origine des coûts transaction entre le prêteur
et l'emprunteur sont ainsi liés aux facteurs comportementaux de l'homme
que sont la rationalité limité et l'opportunisme. Les coûts
sont conçus comme le prolongement des théories fondées sur
la notion de l'asymétrie d'information.
1) La rationalité limitée
Elle est l'incapacité de l'homme de ne pas fonctionner
de façon rationnelle. L'agent économique agit dans l'incertitude
et manque d'informations car ses capacités sont limitées. Elle
explique les obstacles rencontrés par les agents économiques dans
l'élaboration des contrats complets. Se faisant la relation entre le
prêteur et l'emprunteur est sujette de rationalité limitée,
pour le prêteur, elle se manifeste par l'incertitude qui
caractérise les états futurs de la nature au moment de la
conclusion du contrat de prêt. En effet, le contrat garantie une relation
qui s'inscrit dans le temps et porte sur l'échange d'une épargne
constitué ex-ante par une créance dont la valeur va se
réaliser après ex-post, au vu de la solvabilité et de la
situation financière de l'emprunteur. Cet état de chose est
incertain et difficilement probabilisable au moment de la conclusion du contrat
le rend incomplet dans la mesure où toutes les
éventualités ne sont pris en compte. (Chevalier,1992),
relève deux sortes de rationalité limitée (relative et
absolue). Dans le cadre de la première (relative), le prêteur se
heurte à des limites en essayant de collecter et de traiter les
informations nécessaires à l'échange. La seconde
(absolue), est liée à l'incertitude qui caractérise
l'avenir. Cela conduit les agents à conclure des contrats imparfaits et
à l'origine du comportement opportuniste de l'emprunteur durant le
contrat.
2) L'opportunisme
L'opportunisme est le comportement de recherche de
l'intérêt personnel par le moyen de la ruse de la tromperie
(Williamson, 1986), cité par(Gardès N.& Maque I.,
2009)10. Il est suscité par la tentation d'un gain
supérieur à ce que prévoit le contrat. En effet,
l'emprunteur peut être motivé par sa volonté de non
remboursement total ou partiel du prêt ainsi que par la
réaffectation des fonds à l'insu du prêteur vers une
utilisation plus risquée et différente de ce
10N. Gardès,I. Maque, (2008),« La
compétence relationnelle: une réponse à l'opportunisme des
relations banque/entreprise »,IUT Département GEA, BAYONNE,
,Institut de gestion, La Rochelle.
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que le contrat prévoit. C'est un acte de mauvaise foi
où l'emprunteur dégage un profit individuel supérieur
à celui prévu dans le contrat (Lobez, 1997). L'opportunisme fait
aussi référence à deux types : Le type ex-ante avec la
volonté de l'emprunteur de tromper délibérément son
cocontractant et de type ex-post qui est adapté à une situation
non prévisible, il ya un caractère auto régulateur dans le
sens où il sous tend un comportement opportuniste dès lors qu'il
existe un risque dans le quel certains s'y livrent. Le risque d'opportunisme
accroît les coûts de transaction.
Se faisant, les coûts de transaction sont,
déterminés par : l'incertitude, la fréquence des
transactions et la spécificité des actifs.
Les asymétries d'information et les coûts de
transaction sont à l'origine de l'augmentation du risque de
crédit dans les IMF. L'emprunteur dans ses élans cache au
prêteur un certains nombre d'informations sensibles dans le processus
d'octroi de crédit. Cette situation impacte donc le bon
déroulement du remboursement. De même, l'asymétrie
d'information qui cause l'augmentation des coûts de transaction,
constitue un véritable facteur de risque majeur dans la mesure où
la cible des IMF est caractérisée par une activité
informelle, l'absence d'outils fiables pour une information financière
de qualité(NDIAYE K., 2012). Etant dans l'impossibilité
d'évaluer ses clients, les IMF pour se couvrir contre le risque de
crédit renchérissent le prix des services d'où une
augmentation des coûts de transaction. Mais alors, vu la
vulnérabilité des clients de la microfinance l'augmentation des
coûts de transaction est la conséquence du non remboursement de la
majorité de crédit accordé dans la mesure où le
poids de la dette vient parfois dépasser la capacité productive
ou générer le revenu.
L'asymétrie d'information constitue un véritable
facteur d'augmentation du risque de crédit dans les institutions
financières, il se traduit par le risque moral dont fait face
l'institution. Il est de deux ordres. La sélection adverse (ex ante),
dû aux actions de l'emprunteur avant la réalisation du
défaut et l'aléa moral (ex post), dû aux actions de
l'emprunteur après la réalisation du défaut. Bien plus,
selon la nature du risque auquel
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du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
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l'institution fait face, elle est dans l'incapacité
d'observer les agissements des clients, ni de déterminer le but ou
l'objet du prêt (Touré F., 2013)11.
Ce chapitre, s'est intéressé à la
définition des mots clés et aussi à la présentation
du lien qui existe entre l'asymétrie informationnelle et l'augmentation
du risque de crédit dans les institutions de microfinance. Cette notion
engendre les problèmes de sélection adverse et l'aléa
moral dans les choix de financements et aussi les coûts de transactions
(rationalité limité etl'opportunisme). Cependant, le
problème d'information asymétrique augmente le risque de
crédit dont est victime les IMF. Le développement de la revue de
la littérature des travaux sur la gestion de l'asymétrie
d'information et de la réduction du risque de crédit fait l'objet
du chapitre deux.
Figure 1 :explication de
l'asymétrie d'information et les coûts de transaction : la cause
du risque de crédit dans les IMF.
Conséquence
Anti-sélection
Aléa moral (Ex-post)
Rationalité limité
Opportunisme
Asymétrie d'information
Ex-ante
à la conclusion du contrat
à l'échéance du contrat
EX-post
Information cachée
Comportementcaché
Coûts de transaction
Temps
Causes
Risque de crédit
Source : auteur
11Fatoumata A dite Woybi Touré(c), MODELE DE
PROBABILITE DE DEFAUT DES PRETS DES BANQUES CANADIENES,HEC Montréal,
décembre, 2013.
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Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
CHAPITRE 2 :GESTION DE L'ASYMETRIE D'INFORMATIONS ET
LA REDUCTION DU RISQUE DE CREDIT EN MICROFINANCE : UNE REVUE DE LA
LITTERATURE
La gestion de l'asymétrie d'information dans cette
relation de financement entre une IMF et le client demeure un problème
important pour l'ensemble des acteurs. Le marché du crédit est
caractérisé par des informations asymétriques entre les
agents, c'est dire l'incapacité à produire, à traiter une
information pertinente et parfaite. Dans cette situation, plusieurs auteurs ce
sont illustrés pour donner des solutions à ce
phénomène.
Section 1 : Revuedes travauxthéoriquessur la
gestion de l'asymétrie d'informations et la réduction du risque
de crédit dans une IMF
La microfinance reste un des secteurs de financement la plus
sollicitée par des très petites entreprises (TPE). Cependant, ce
secteur est confronté à des risques de crédit sur
l'ensemble des dossiers qui sont financés. Toutefois, il ressort de la
littérature que le risque de crédit dont souffre le secteur de la
microfinance relève du fait de l'asymétrieinformationnelle qui
caractérise le secteur. Les emprunteurs qui s'y livrent ne donnent pas
assez d'informations sur leur activité, et leur ambition après le
prêt.Cependant, pour le développement de cette section nous allons
adopter une approche mixte intégrant à la fois une approche
transactionnelle et une approche relationnelle dans la gestion de
l'asymétrie informationnelle qui caractérise la relation de
crédit entre l'institution de microfinance et sa clientèle.
A) La Gestion des asymétries d'information par
l'approche transactionnelle
C'est une approche qui fait appel à l'utilisation
intense des informations « hard » sur la base des données
financières par une appréciation quantitative de l'emprunteur et
son projet.
1) La prise des garanties
Le financement des TPE par les IMF est lié à une
contrainte informationnelle, cette contrainte limite l'accès au
financement à ces TPE. Cependant, l'optique de réduction de
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l'asymétrie informationnelle (sélection adverse
et aléa moral), et le risque de crédit dans la relation entre
l'IMF et sa clientèle par une hausse du taux d'intérêtne
fait qu'attirer les mauvais emprunteurs aux projets les plus risqués.
(STIGLITZ ET WEISS, 1981), cité par(Mazen, 2013), reconnaissent
l'existence de l'asymétrie d'information entre les deux parties, la
hausse du taux d'intérêt ne peut être une variable
d'ajustement de l'offre et de la demande de crédit et l'effet de
l'augmentation de taux d'intérêtne vient en aucune façon
réduire le problème informationnel. Pour stiglitz et weiss la
réduction du risque associé aux mauvais payeurs passe par une
diminution de la taille du prêt et une réduction du taux
d'intérêt. Néanmoins, l'usage de garanties rend
l'information moins asymétrique car l'augmentation de la garantie par
une diminution du taux d'intérêt fait fuir les mauvais emprunteurs
(contrat séparant).qui instaure un niveau de remboursement à tous
les clients. En investissant dans la technologie de sélection des
projets, les IMF évaluent le degré de leurs clients. (BANGOURA
L., 2010).
La garantie est l'un des moyens qui permet aux prêteurs
de résoudre le manque d'informations dans une transaction, elle
dévoile le degré d'engagement de l'emprunteur, et fait
naître un climat de confiance entre les deux parties, dans la mesure
où la valeur de cette dernière est considérée comme
une présomption au remboursement du crédit. Elle permet à
l'emprunteur de s'engager dans des projets moins risqués. L'IMF peut
ainsi, limiter le risque d'aléa moral et le montant des pertes
potentielles pour le prêteur.
De même, la garantie permet de trouver une solution au
problème d'anti sélection qui provient de la meilleure
information détenue par l'emprunteur par rapport aux IMF avant toute
décision de prêt. En effet, c'est un véritable signal qui
apporte de l'information aux IMF.Elle les aide à obtenir de l'emprunteur
des informations privées détenues par ce dernier. Car les bons
emprunteurs sont plus incités à accepter de fournir une garantie
en échange d'un taux d'intérêt faible sur le prêt que
les mauvais emprunteurs. Ainsi, pour discriminer afin de savoir la
qualité des emprunteurs, le prêteur choisira soit un taux
d'intérêt faible ou élevé12. L'emprunteur
de bonne qualité choisit donc le prêt sécurisé, dans
la mesure où, il représente
12Mazen G., (2013),Le Rôle des Liens
Sociaux et de la Confiance sur le Financement Bancaire des PME : Une
étude exploratoire, Gestion et Management, Université de
Bretagne occidentale-BREST, Français.
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un risque faible de défaut. Ainsi, de la garantie est
attachée une grande probabilité de remboursement des prêts.
(Blazy et Weill, 2006), cité par (Mazen G., 2013).
2) Les contrats de crédit groupe et prêts
solidaires
La relation de crédit qui lie un EMF et ses clients est
entravée par une asymétrie d'information, le risque de
sélection des mauvais emprunteurs est très élevé.
La majorité de la clientèle est composée des TPE qui
fonctionnent sans véritable organisation, pas de comptabilité,
pas de documents de gestion nécessaire à l'appréciation de
l'activité. Contexte qui rend très difficile la collecte des
informations sur les clients, et nécessite de coûts exorbitants
pour les IMF (Guérin, 2000). Et, pas d'éléments pour
favoriser la véritable évaluation des clients, de la
faisabilité du projet, des coûtsde gestion. (NOVAK M., 2005). Ce
pendant pour financer les clients et réduire le risque de
l'asymétrie informationnelle et même les coûts de
transactions entre les deux parties.
Les contrats de crédits groupes ou solidaires sont
proposés aux membresd'une même communauté(C.ESSOMBA AMBASSA
et AL, (2013), NDIAYE K., 2012), qui est basé sur un système
d'autocontrôle du groupe et réduit le risque de
défaillance. Selon Guérin cité par (ESSOMBA, 2013), le
prêt groupes à responsabilité conjointe est un moyen qui
permet de remédier au problème d'asymétrie d'information
et le risque de crédit dont est victime les IMF. L'octroi du
crédit à des groupes sociaux présente une garantie de
remboursement et réduit de fait le risque d'une sélection adverse
car la responsabilité collective est un instrument de sélection
des membres du groupe (Ghatak, 1999) cité par (ESSOMBA C., 2013).Les
actions menées en faveur de la réduction des risques
d'aléa-moral sont menées par les membres du groupe de
crédit de caution solidaire et le garant selon la nature du contrat de
crédit. La réduction de l'aléa moral suite à
l'obtention du crédit incombe aux membres du groupe solidaire, ceci dans
l'espoir de bénéficier d'un nouveau prêt.
Le prêt groupe est l'une des innovations majeure en
microfinance, dans la mesure où la responsabilité reste conjointe
par les membres du groupe. Selon (Morduch, 1999), cité par
(François S., 2011), les mécanismes de prêts groupes
constituent des réponses appropriées pour réduire les
asymétries d'information. En effet, l'illustration de MUHMMAD YUNUS avec
la Grameen Bank13 en 1976 au Bangladesh en est bon exemple
(Stiglitz, 1990), cité par
13Grameen Bank: une institution pionnière dans
le microcrédit au Bangladesh.
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(TCHAKOUNTE H. et Nekhili M.,2012), cette innovation implique
un modèle d'incitation au contrôle où les membres du groupe
se surveillent ceci est dû à l'enracinement social entre les
membres, et un modèle d'incitation au remboursement par l'instauration
d'un système de sanction sociale entre les consignataires ceci dans le
but de renforcer la capacité de remboursement du groupe.
De même le prêt groupe est une innovation notoire
dans la microfinance par rapport au prêt individuel (Standard). La
responsabilité sociale entre les membres anime tout le groupe. En
effet,(François S., 2011), le prêt groupe montre comment le
problème d'anti sélection est résolu dans les IMF, juste
sur la base des liens sociaux, car les membres se connaissent parfaitement
(quartier, village), la qualité des membres du groupe garantie le
prêt dans le présent et dans le futur. Se faisant, on observe une
grande souplesse dans la surveillance après l'obtention du prêt
car garantir le remboursement incombe les membres, selon (Stiglitz, Varian,
1990), (Banerjee et al, 1994), cité par (François, 2011), la
responsabilité conjointe (le Peer monitoring) réduit le risque
d'aléa moral et garantie le remboursement. Selon (Guérin I.,
2001), cité par (DZAKA T., 2009), le crédit donné au
groupe donne des droits et des obligations, qui les contraints à
utiliser le crédit obtenu à bon escient. Elle avance en soutenant
que le crédit de groupe donne le droit de regard autres membres, ceci
permet de réduire l'aléa moral donc est victime l'IMF et favorise
cependant la baisse des coûts de surveillance ou du monitoring. La
proximité (géographique et religieuse) entre les membres dans le
crédit de groupe a un apport considérable dans la
réduction de l'asymétrie d'information dans les IMF dans la
mesure où les membres se connaissent et parviennent à
homogénéiser le risque car les emprunteurs ont le plus souvent le
même profil. En plus, le crédit groupe constitue une offre
nécessaire et utile dans le portefeuille des IMF dans la mesure
où il permet de réduire plusieurs coûts, bref il contribue
à la réalisation des économies d'échelle.
3) Le rationnement de crédit
Les institutions de microfinance demeurent la seule source de
financement externe la plus sollicitée par les très petites
entreprises. Pourtant, l'accès au crédit semble difficile pour
elles. Le système d'information des TPE est très opaque
(Ngongang, 2015), que celui des
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grandes entreprises. Cependant les informations qu'elles
fournissent sont moins fiables, moins pertinentes et avec beaucoup
d'irrégularités. Par conséquent, leurs relations avec les
IMF sont caractérisées par une asymétrie d'information.
Cet état des choses engendre le rationnement de crédit, dans la
mesure où les IMF se protègent contre le risque de défaut
de leurs parts.
Le rationnement de crédit intervient quand le montant
demandé excède le montant offert. D'après Yan cité
par (Ngongang, 2015), le rationnement existe si l'offre du prêteur ne
satisfait pas en totalité la demande de l'emprunteur. (Ngongang, 2015),
essaye d'expliquer que le rationnement crédit.Premièrement par
l'opacité informationnelle, qui se traduit par l'incapacité du
prêteur à comprendre les caractéristiques du risque du
projet dû au manque d'informations financières complètes,
fiables et disponibles. D'après, (Ang, 2001 ; Besanko et Kanatas, 1993)
cité par lui le taille et la jeunesse de ses entreprises expliquent
cette situation. Ce pendant, le non fourniture d'informations quantitatives et
qualitatives aux prêteurs est à l'origine du rationnement. Et
deuxième par le risque de substitution grandissant le projet
développé par les TPE dans la mesure où le risque de
défaillance ne pas calculé avant son implémentation.
Selon, (Persais, 2004) cité par (Ngongang, 2015), l'incertitude du
projet et la qualité de l'emprunteur facilitent le rationnement. En
effet, (Kraten et Weber, 2001), soulignent que le risque de substitution
d'actifs dans les TPE ne donne pas une vision à long terme sur la
relation contractuelle après obtention du crédit, augmente de ce
fait le risque de non remboursement. Cette situation accentue le rationnement,
dans la mesure où le risque de perte pour le prêteur est
probable.
(Kalaba, 2006), le problème de ce financement des TPE
est avant tout lié à une contrainte informationnelle,
puisqu'elles moins prévisibles, plus opaques et moins fiables, raison du
rationnement. Selon (Stiglitz et Zeiss, 1981), l'incertitude et
l'asymétrie informationnelle qui caractérisent le marché
de crédit, conduisent les institutions de microfinance de
procéder au rationnement du crédit aux TPE, une façon de
se protéger contre les risques d'anti sélection et d'aléa
moral.
Pour (charreaux, 1987), le rationnement de crédit vient
résoudre le problème de sélection adverse qui se manifeste
chez le prêteur par son incapacité de distinguer les bons des
mauvais emprunteurs avant l'octroi de crédit, et aussi de la
rationalité limité qui par le caractère inachevé du
contrat de prêt ne permet pas au prêteur connaître les
intentions de l'emprunteur et aussi de ce qu'il va gagner.
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De même, (C. Essomba AMBASSA, Nocheh et G.TEUGULA,
2013),
l'absence d'informations sur les caractéristiques des
micro-entrepreneurs poussent les IMF à utiliser la hausse du taux
d'intérêt pour se protéger ou à réduire les
montants des crédits initialement demandés, par le client. Le
rationnement du crédit dans les IMF est la réponse à la
gestion de l'anti sélection et de l'aléa moral. En plus le
rationnement est un outil privilégié pour les acteurs de la
microfinance pour discriminer ou différencier les emprunteurs qui
représentent un risque élevé pour les prêteurs,
(Fall, LANHA, 2013). Néanmoins, dans le but de ne pas affecter
négativement le portefeuille des engagements, les EMF mettent en place
des stratégies pour sélectionner les projets les plus
porteurs.
De fait, (Madoui et Boukri, 2009), Le manque d'information,
lacrainte des entrepreneurs à la communication et la
vulnérabilité de ces petites entreprises, les institutions de
crédit leur associent généralement un risque plus
élevé. Leur accorder des crédits entraine donc plus de
coûts. En d'autres termes, faute d'une bonne connaissance de ces
entrepreneurs, le risque qui leur est attribué est souvent
surévalué, et dans cette condition, ils se retrouvent
discriminés et rationnés sur le marché du crédit.
Ainsi, l'immense majorité des TPE n'ont pas accès au
crédit. La problématique de leur financement demeure encore un
obstacle majeur à leur survie et croissance. Ici, principalement la
contrainte liée à l'existence d'une forte asymétrie
d'information entre les deux parties, et qui caractérise, en
général, le phénomène de rationnement. Les
emprunteurs possèdent plus d'informations que les prêteurs, sur
les caractéristiques et les chances de réussite de leurs projets.
À cette raison, il convient de rajouter le manque de fiabilité
des documents comptables, les IMF sont parfois incapables d'évaluer la
probabilité de défaut des projets concernés, et elles
refusent d'allouer les ressources pour lesquelles elles sollicitent. Les TPE
forment ainsi un milieu difficilement appréhendable(Caprio et Honohan,
1991).
B) La Gestion des asymétries d'information par
l'approche relationnelle
C'est une approche qui fait appel à l'utilisation
intense des informations « soft» par une appréciation
qualificative de l'emprunteur et son projet.
1) la relation de long terme
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Du point de vue de (Carey, Post et Sharpe, 1998) cité
par (N. Eber, 2001) « une relation de crédit
de long terme entre une banque et une firme est commeune
répétition dans le temps d'offres et de demandes de crédit
émanant respectivement de la banque et de la firme pour le financement
des projets d'investissement successifs de cette dernière
»14
La relation de long terme entre l'institution de microfinance
et le client, se matérialise par la transformation des risques à
moindre coûts, au travers la fonction de production des informations par
l'institution elle même. Elle est souvent décrite comme un
élément favorable à la disponibilité des
financements pour les firmes. Larelation de crédit de long terme entre
le prêteur et l'emprunteur, est une perspective très riche,
porteuse d'espérance dans la mesure où elle prend en compte
l'asymétrie informationnelle et la théorie des coûts de
transactions.
(Eber, 1999), la relation entre le prêteur et
l'emprunteur est caractérisée par la capacité du
prêteur à tirer les informations privées avec le temps, de
la santé financière de son client, ceci par une
répétition de contacts. Les informations retenues sur le client
permettent à l'institution d'adapter les offres de services au profil de
son client. Ainsi la relation de long terme est basée sur la
durée et l'étendue, avec le nombre de services offerts, le volume
d'informations recueillies par l'institution financière. Tout de
même, La relation de long terme contribue à l'amélioration
de l'offre et de services financiers tout en réduisant de façon
significative les coûts de collecte d'informations (Haubrich, 1989, Eber,
1999).
Seoln(Gershenkrom, 1962), la relation de long terme entre
prêteur et clients est un élément de
prospérité des firmes dans la mesure où elles
bénéficient du financement à des conditions avantageuses
étant donné la réduction de l'asymétrie
informationnelle due à la manipulation des comptes, l'accumulation de
manière endogène des informations privées et pertinentes
sur le client, la gestion de son projet, et sa rentabilité. De
même, (Haubrich, 1989), pense que la relation de long terme
présente un avantage pour le client que l'institution dans la mesure
où le risque est partagé et que le client bénéficie
du crédit et que l'institution améliore son score et
économise les coûts de collecte des informations.
1- 14Eber, N., (2001), « Les relations
bancaires de long terme. Une revue de la littérature», Revue
d'économie politique, (Vol. 111), pp.195-246.
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De fait,(Stiglitz et Weiss, 1981), pensent que la
présence d'une asymétrie d'information entre l'entreprise et le
prêteur conduit ce dernierà se méfier de l'emprunteur,
etainsi à rationner parfois l'accès au crédit
d'entreprises viables. Il paraît alors assez naturel que l'existence de
relations de long terme entre le prêteur et l'emprunteur atténue
ce phénomène. En effet, le suivi des relations commerciales dans
le temps permet aux IMF d'acquérir progressivement davantage
d'information sur l'emprunteur, et donc de réduire cet écart
informationnel avec lui, tant en ce qui concerne leur rendement que leurs
stratégies d'investissement. La relation deconfiance ainsi
créée amènera les IMF à prêter plus
facilement à leurs clients privilégiés en cas de besoins.
En plus, (Mayer 1988, Hoshi, Kashyap et Sharfstein 1990, Elsas et Krahnen
1998), la relation de long terme est un véritable soutien des
entreprises dans ce cas l'IMF détient sur les clients les informations
sensibles et facilite l'accès au crédit.
L'entretien d'une relation de long terme entre prêteur
et emprunteur est un facteur déterminant de réduction de
l'asymétrie d'informations. Le prêteur, à travers la
manipulation des comptes accumule les informations de manière
endogène les informations privées et pertinentes sur les clients,
de la gestion d'entreprise, sur la rentabilité. Cette longue relation
amène le prêteur à accorder des prêts plus facilement
à ses clients (Berger et Udell 1992).
Selon (Ferrary, 1999), cité par Simon. Cornée,
la confiance et plus largement le capital social, revêt un
caractère primordial dans la relation de crédit mais peu
d'études empiriques ont été conduites sur ce thème
à ce jour. (Berger et Udell, 995), on doit prendre en
considération dans une relation de crédit la durée et
l'étendue de la relation dans la mesure oùla disponibilité
du crédit est positivement corrélée avec la durée
de la relation.
Aussi, (ONNGENA et SMITH, 2000), l'entretien de la relation de
long terme permet au prêteur d'accroitre des renseignements sur les
clients puisque la relation se poursuit au delà de la simple
exécution d'une transaction financière, ils retiennent deux
aspects pour définir la relation ; la première est temporelle et
se vérifie par l'ancienneté des contrats existants entre les
parties et la seconde se réfère à l'étendue de la
relation e se caractérise par le nombre de services financiers dont a
bénéficié le client.
.
2) La confiance
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Bien que, la confiance soit un phénomène
difficile à cerner. La confiance dans le contexte de la relation de
crédit, se traduit par l'échange d'informations privées,
du fait de l'entretien des relations étroites entre l'institution et son
client, qui débouche par une économie des coûts de
recherche d'informations. La confiance permet à l'institution de baisser
les coûts de transaction, dû à l'étroitesse de la
relation et à l'échange d'informations, (Bzeouichh et Boudabbous,
2011). La confiance entraine pour l'institution la baisse du taux de non
remboursement du crédit, tout en réduisant l'asymétrie
d'information entre les parties. D'après (Servet, 19969), cité
par (Bzeouichh et Boudabbous, 2011), « L'exemple des systèmes
tontiniers est capable d'illustrer cette idée; la confiance est fonction
de la proximité spatiale, culturelle ou relationnelle. Dans cette
perspective, la confiance et la réputation sont des mécanismes
qui permettent de réduire l'asymétrie d'information et, par
conséquent, la probabilité de défaillance. ». De
même, la confiance est une garantie qui vient rassurer le prêteur
du remboursement de son prêt et permet tout de même de diminuer la
prime du risque MAYOUKOU (1997)15.
La confiance est un véritable remède aux
asymétries d'information, elle permet d'économiser les
coûts de contrôle et de surveillance. Le partage de confiance entre
les parties au contrat leur permet le d'accéder aux informations de
manière très rapide et à moindre coût. Elle garantie
la poursuite du contrat tout en assurant d'autres bénéfices par
transactions futures et fait renoncer à des comportements
opportunistes.
La confiance est le concept sur lequel se base
l'activité de la finance éthique, la sélection des projets
à financer ne s'appui pas seulement sur la viabilité
financière.Mais aussiet surtout les informations qualitatives obtenues
d'une relation de proximité entre les parties. Dans ce cas la garantie
est la responsabilité sociale de l'emprunteur16.
D'après (AROW, 1995), cité par (WOTTO A., et al,
2001), la confiance et un additif nécessaire au système
d'incitation de la transaction, elle intervient comme solution aux
problèmes non prévus dans le contrat, et réduit les
coûts de transaction. La confiance vient garantir les idées
cognitives de l'agent économique dans un contexte d'incertitude de prise
en compte de l'asymétrie d'information et d'opportunisme
caractérisépar le calcul de gains au détriment de son
partenaire (WOTTO A., et al, 2011).
15C. MAYOUKOU, (1997), « la construction
sociale de la confiance », Finance et Société, Association
d'économie financière, p.848.
16 Simon CORNNE, Les Déterminants de l'Efficience d'un
Marché du Crédit Solidaire : une Analyse Via la Finance
Comportementale, IGR-IAE de Rennes, Université de Rennes 1.
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Section 2 : Revuedes travaux empiriques sur la gestion
de l'asymétrie d'informations et la réduction du risque de
crédit dans une IMF
L'intérêt de section est de présenter les
grands travaux qui ont permis de réduire l'asymétrie
d'information entre le prêteur et l'emprunteur ceci dans le but de
réduire le risque de crédit dont est victime les IMF.
A) Revuesdes travaux empiriques sur la gestion de
l'asymétrie d'information
1) Approche empirique du rationnement de
crédit
Le rationnement de crédit, est l'une des solutions
développées par les institutions financières pour
réduirel'asymétrie d'information dans la relation de
clientèle entre le prêteur et l'emprunteur. Cependant, (Oubdi et
Amrhar, 2013), à travers leur article sur le rationnement de
crédit dans la ville d'Agadir, montrent par le modèle
bi-varié et sur la base d'un échantillon composé de 80 PME
que le rationnement touche beaucoup plus les jeunes entreprises. Par ailleurs
le modèle d'analyse bi-varié a permis d'obtenir des variables
suivantes : l'âge du gestionnaire, le secteur d'activité, le
chiffre d'affaires, la taille et l'âge de l'entreprise. Les variables
retenues, sont des variables déterminantes pour la réduction de
l'asymétrie d'information. De fait le modèle Probit a permis de
rendre le résultat objectif, et a donné un taux de rationnement
de 25% des entreprises majoritairement les entreprises
découragées par le crédit.
De même,dans son article (Ngongang, 2015), utilise les
travaux de (Tuan, 2009), pour mesurer le rationnement dont est victime les TPE,
il met tour à tour en exergue la nature des documents comptables et le
comportement de l'emprunteur face à la dette. En effet, il relève
au total 82,8 % d'entrepreneurs qui sont rationnés. En plus dans cette
étude les jeunes entreprises qui ne tiennent pas de comptabilité
fiable sont rationnées à 87,81 %, et quant aux entreprises qui ne
remboursent pas les dettes sont rationnées à 93,75%, il montre
dans le tableau 8 de la page 51 que le pourcentage de rationnement est
très élevé. De même, les TPE camerounaises sont
rationnées pour plusieurs raisons ; elles sont très jeunes et
manquent de garantie, à hauteur de 96,8 % (Ngongang, 2015). Dans son
étude il mesure l'apport des parts des items. L'autre raison concerne
les flux de trésorerie qui sont très insuffisantes. En somme,
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l'auteur relève que le fort taux du rationnement des
TPE camerounaises est dû au caractère opaque et l'incertitude
liée au projet d'investissement ; le manque des documents comptables
fiables, la petitesse des TPE sont des facteurs qui justifient le rationnement
et par là augmente le risque de défaut.
Bien plus, (Psillaki M., 1995), met en évidence les
travaux de (Stiglitz et Weiss, 1981), où les auteurs montrent que le
taux ne peut équilibrer le marché, pour eux l'équilibre du
marché est établit par le rationnement, puis que le taux est en
relation avec le groupe d'emprunteurs. Elle dit que le modèle de
(Stiglitz, Weiss et al, 1981) s'explique par le fait que le financement par les
institutions de microfinance demeure la principale source de financement des
TPE (Yoncourt et Morois, 1990). De même, elle considère que les
emprunteurs ne sont pas de même, il doit avoir une multiplicité de
prix sur le marché. Pour cela Stiglitz et weiss mettent en
évidence deux firmes, où la firme risquée est
représentée par (h) et la firme peu risquée est
représentée (v) avec le taux de rendement de la moyen (r).
L'augmentation du taux de rendement de la banque par l'augmentation du taux
d'intérêt n'est pas une fonction monotone Stiglitz de Weiss
cité par (Psillaki M., 1995), car elle vérifie « la
sélection adverse » et « l'aléa moral » quand
l'offre de crédit est considérée comme fonction croissante
du taux rendement (s), et quand le taux d'intérêt décroit
jusqu'à un niveau et en présence d'information imparfaite,
l'institution financière doit rationner pour garder les emprunteurs
moins risqués. Le modèle explique que certains emprunteurs ne
peuvent pas emprunter à n'importe quel taux. Cependant, le risque de
défaillance est une fonction décroissante de l'augmentation de la
taille de l'entreprise, Maria montre dans son étude que le rationnement
est dû au fait que les TPE sont beaucoup plus défaillantes que les
grandes entreprises.
Encore, l'autre forme de rationnement développée
par (Stiglitz, Weiss et al, 1981) cité par (Psillaki M., 1995), est de
diviser les emprunteurs en groupe et donné à chaque groupe des
caractéristiques selon le critère de risque. La méthode
est dite de redlining17 qui permet d'exclure un ou plusieurs groupes
du marché de crédit (Psillaki M., 1995). De même, dans
cette méthode Stiglitz de Weiss cité par Psillaki pensent que,
pour qu'il ait équilibre sur le marché, il faut une distribution
de prix, étant donné que l'espérance moyenne du revenu
n'est pas une fonction monotone du taux d'intérêt.
L'équilibre du marché peut se caractériser soit par un
tauxd'intérêt unique ou égal au taux qui solde le
marché (????). Ainsi l'institution peut
17C'est-à-dirediscriminer financièrement
à l'encontre de quelqu'un.
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du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
considérer deux taux r1 et r2
(où r1r1 caractérise le fort taux de demande de
crédit etr2 le fort taux d'offre de crédit). Par
contre, il existe une distribution des fonds prêtables aux emprunteurs,
de sorte que celui qui n'emprunte pas au taux r1 puisse emprunter au
tauxr2. Toutefois, les emprunteurs dont leurs taux d'emprunts se
situent entre r1e tr2 seront rationner au taux
(r??), P.Maria (1995), voir(annexe 1).
Le rationnement est la conséquence d'un manque
d'information des IMF sur le risque que représente l'emprunteur. Bien
que, la collecte d'information soit coûteuse et indisponible, il demeure
indispensable pour une IMF d'y faire recourt. En effet, le rationnement
présente une solution d'asymétrie d'information (Stiglitz et
Weiss, 1981), et les TPE très opaques accèdent difficilement au
financement (Rajan et Petersen, 1994) cité par (Buisson et Alexandre,
2014).
Cependant, dans leur article(Buisson et Alexandre, 2014),
démontrent que les prêteurs pendant la crise ont rationné
les TPEtrès jeunes qui dégagent moins de cash flow, moins de
garanties possible pour se protéger. Les EMF fixent un taux
d'intérêt moyen ou rationnent les emprunteurs qui semblent plus
risqués. Ils montrent à l'aide d'un échantillon de 3957
PME françaises sur la période de 2000-2008 afin de montrer le
taux des TPErationnées. Dans cette étude empirique ils ressortent
que le rationnement est un déséquilibre entre l'offre et la
demande de crédit. Par une approche similaire de celle de (Antanasova et
Wilson, 2004 ; Steijvers, 2008) sur les firmes britanniques et belges. Ils ont
cité les travaux de (Berger et Udell, 1992, 1995, 2002) qui pour montrer
le rationnement ont adopté une approche sur la base de l'étude
des prêts commerciaux, les travaux de (Rajan et Petersen, 1994) sur la
théorie des prêts hiérarchiques de (Myers et Majluf,
1984).Pour ces auteurs la firme peut utiliser quarte sources de financement
quand elle a un projet à financerl'autofinancement ; le financement par
les institutions financières, le crédit fournisseur et les fonds
propres externes, et que le financement par le crédit fournisseur est
à court terme destiné à financer le cycle d'exploitation
de la firme. De fait, ils montrent que y faire recourt est un indicateur de
rationnement du crédit par les institutions financières. En
effet, elle est coûteuse et sollicitée quand la firme ne peut pas
bénéficier du crédit classique. Les travaux de (Cieply et
Paranque, 1998) sur l'estimation de l'équation de la fonction d'offre et
celle de demande en situation de déséquilibre. Dans leur analyse,
ils ont choisi les facteurs qui sont susceptibles d'influencer l'offre et la
demande de crédit, et les variables pertinentes telles que l'analyse
financière et les ratios financiers afin de montrer les risques que
peuvent subir les prêteurs.
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du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
Ce pendant, ils ressortent à partir du modèle de
déséquilibre trois équations. (L'équation de la
fonction de l'offre, l'équation de la fonction de la demande,
l'équation de la fonction de transaction.). En effet, pour
déterminer le nombre des firmes contraintes financièrement, on
compare la valeur ajustée de l'offre et de la demande de crédit
par le modèle de déséquilibre. Si pour une firme (i) la
demande de crédit est plus élevée que l'offre au temps
(t), alors la firme est rationnée pour cette période. La
méthode d'estimation donne la possibilité à une firme de
passer de sous-échantillon (rationnée vers non rationnée)
avec l'évolution du temps. En somme, les résultats montrent que
sur la période de 2000-2007 environ 45 % des firmes sont
rationnées, et un rationnement renforcé en 2008 de 49,1 %. Il
ressort que les PME sont rationnées du fait de leur jeunesse,
dégagent moins de cash flow, et le manque de garanties.
2) Approche empirique des contrats de crédit
groupe
Les contrats groupes sont un des moyens de réduction de
l'asymétrie informationnelle et le risque de crédit qui
caractérisent la relation entre le prêteur et l'emprunteur.
Cependant, la responsabilité conjointe des emprunteurs est le principe
qui caractérise le prêt collectif. Cette forme de prêt est
développée dans les IMF, afin de résoudre le
problème de la gestion de l'information et la gestion du risque de
crédit.les membres ont la responsabilité d'assurer la bonne
marche du contrat de prêt tout en faisant un contrôle «
ex-ante » et « ex-post » du contrat. L'approche du prêt
collectif est une autre solution aux problèmes asymétrique de
l'information et le risque de crédit dont souffrent les IMF et AFIB en
particulier. D'ailleurs si nous croyons (Stiglitz, 1990), citée par
(Guérin I., 2000),«Aujourd'hui, l'importance acquise par ce
type d'approche, notamment dans sur le continent asiatique et dans la mouvance
de ce qu'il est convenu d'appeler aujourd'hui la microfinance.».
(Guérin, 2000),dans cet article, elle a placé au centre de son
étude la responsabilité collective des emprunteurs, en reprenant
pour le Projet de Promotion du Petit Crédit Rural (PPPCR) au
Burkina-Faso et La convention «crédits rotatifs» du
Crédit Mutuel du Sénégal, le modèle de la Gramen
Bank, qui préconise la solidarité conjointe du groupe. Le groupe
généralement composé de quatre à cinq personnes qui
habitent le même quartier ou le même village (le principe de la
responsabilité conjointe sectorielle). Les groupes sont mutuellement
responsables, si un groupe est défaillant tout le village est
privé du nouveau prêt. Cette étude a ressorti les
résultats suivants. La garantie dans
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du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
les deux cas relève de la responsabilité
conjointe et sectorielle où l'auto gestion permet de
réduirel'asymétrie informationnelle et le risque de
crédit. En somme, le taux de remboursement est élevé soit
98 % pour le PPPCR à l'échéance et 95 % à
l'échéance ou 98 % à six mois (voire annexe 2). Certes le
collectif permet aux personnes non solvables d'accéder au crédit,
et permet à l'institution de palier au problème informationnel et
du risque de crédit.
(TCHAKOUNTE, 2012), montre sur la base des travaux de (Zeller,
1998), que sur un échantillon de 148 groupes de crédit à
Madagascar que l'existence de liens sociaux entre les membres du groupes
facilite le remboursement du crédit, et que les groupes fortement
régulés avec des systèmes de sanction permet
d'améliorer la capacité de remboursement du crédit.
L'auteur montre encore à la suite des travaux de (Sharma et Zeller,
1997), sur la base d'un échantillon de 128 groupes de crédit
financés par trois IMF au Bangladesh trouvent un taux de remboursement
chez les groupes formés à l'initiative des membres. (DZAKA,
2009), montre que le crédit groupe a un effet positif sur le taux de
remboursement et la réduction de l'asymétrie d'information, il
montre dans étude à travers la régression par le moindre
carré ordinaire que le crédit groupe a une incidence positive sur
le taux de remboursement.
3) Approche empirique de la relation de long terme
La relation de long terme est un des moyens prisé par
les IMF pour réduire l'asymétrie d'information. Cette action
consiste à réduire l'exposition des EMF au risque de
crédit. De fait, plusieurs travaux ce sont succédés
à cet effet.
(Auria, 1999), cité par (Omri et Bellouma, 2008),
montre que la relation de long terme entre emprunteur et prêteur fait
naître un climat de confiance, et même en cas de crise la firme
peut toujours continuer à bénéficier du financement sur la
base de la confiance. Cet auteur sur la base d'un échantillon de 2000
entreprises italiennes, avance que l'étroitesse de la relation a un
effet significatif sur la réduction de l'asymétrie d'information
et sur le taux d'intérêt facturé lors d'une
opération de prêt (Harhoff et Tkörting, 1998). Par ailleurs,
ils citent (Lehman et Neuberger, 2002), qui montrent également sur la
base d'un échantillon composé de 1200 entreprises non
cotées que la relation entre prêteur et emprunteur traduit le
degré de confiance qui ont un effet sur le niveau de risque que peut
assumer le prêteur et facilite l'accès au crédit. Ils ont
cité les travaux de (Chan et al, Boyd, Prescott, 1986) ; (Rajan et
Petersen,
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1994), (Berger et Udell, 1995), (Meryer,1998), (Manoj et
Edmister, 1999), (Omri et Bellouma, 2004).Cependant, la relation de long terme
permet au prêteur de toucher du doigt la réalité du projet
de l'emprunteur, de voir les vices cachées et ses intentions(Bellouma et
Omri, 2008). En effet, (Bellouma et Omri, 2008), sur la base d'un
échantillon de 74 PME tunisiennes non cotées sur la
période 1998-2002 ont testé l'impact de la qualité de la
relation prêteur et emprunteur sur la réduction de
l'asymétrie est sur la prime du risque de crédit, avec les
variables telles que la confiance, l'ancienneté de la relation, la
taille de la firme. Ils avancent l'idée selon la quelle la relation de
long terme entre les deux parties au contrat entraine la réduction de
l'asymétrie informationnelle à travers les échanges
informations et fait naître un climat de confiance. Par
conséquent, l'intensité de la relation de long terme
réduit le coût de collecte d'informations pour l'institution, ce
qui entraine une diminution du taux de crédit.
De fait la relation de long terme permet au prêteur
d'exercer un contrôle sur l'emprunteur. En effet, (Vale, 1993)
cité par (Eber, 2001), le prêteur exerce un contrôle sur le
client quand il possède un compte chez lui. Ainsi l'activité de
gestion de comptes du client permet donc à l'institution de
perfectionner le contrôle sur l'emprunteur afin de détecter les
risques qui s'y trouvent. Se faisant, ce modèle donne la
possibilité de savoir choisir le risque par l'observation des mouvements
des comptes qu'elle détient. Plusieurs auteurs ce sont illustrés
à ce sujet (Cole, 1998), (Degryse et Cayseele, 2000). La
détention d'un compte de dépôt serait préalable
à l'obtention du prêt et permet à l'institution d'avoir la
main misesur l'emprunteur.
D'après (Aubrich, 1998), cité par (Eber, 2001),
la relation de long terme permet à l'institution de contrôler
l'emprunteur tout en accumulant les informations sur lui qui sur la base des
tests statistiquesfiables permettent d'avoir une idée claire sur le
client. L'évaluation ne nécessite pas un déplacement, avec
un avantage que la collecte informations ne demande pas des coûts
supplémentaires puisque le client est évalué sur la base
des informations passées. D'ailleurs (Webb, 1992), montre dans son
modèle bi-périodique explique la relation de long terme
réduit l'asymétrie informationnelle sur le marché du
crédit, notamment la sélection adverse. C'est un modèle
révélateur de qualité de l'emprunteur puisque le
remboursement en période 1 conditionne l'obtention du crédit en
période 2.
(Eber, 1999) citée par (Rim, 2012), qui a testé
empiriquement sur 250 institutions financières françaises durant
la période allant de 1988 à 1992. Qui trouve que les relations
à
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du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
long terme impliquent une diminution des coûts
opératoires des IMF. Cependant, Il conclut que de telles relations
permettent aux IMF d'économiser des coûts de contrôle. De
même, en se basant sur un échantillon de 1309 firmes
françaises pour la période allant de 1986 à 1990,
(Bourdieu et Colin, 1993) découvrent que les relations suivies entre
l'institution financière et la firme contribuent à réduire
les imperfections d'informations. En effet (Maria, 1995), l'entretien de la
relation de long terme permet à l'institution de réduire
l'incertitude inhérente à la qualité de l'emprunteur, en
fondant son jugement sur les données objectives (le scoring). D'ailleurs
elle corrobore en disant ceci la relation de long terme permet à
l'institution de disposer d'informations plus précise et accroît
l'efficacité des opérations d'évaluation du risque.
B) Limites des travaux de la revue empirique sur la gestion
de l'asymétrie d'information
Mais alors, malgré les réussites des travaux
empiriques sur la réduction du risque de crédit par une
maîtrise ou gestion efficiente de l'asymétrie d'information entre
l'institution financière et son client, on a pu néanmoins relever
quelques limites qui montrent que beaucoup restent à faire pour parfaire
ces travaux.
1) Limite des travaux sur le rationnement de
crédit
Les études sur le rationnement montrent que le
processus n'est pas aisé car les données sur la demande et
l'offre ne sont pas directement observables d'où une estimation
approximative, cette situation rend la procédure très complexe.
Cependant, dans l'étude de (Oubdi et Amrhar, 2013) et(Ngongang, 2015),
démontrent l'insuffisance d'entreprises retenues pour tester le
phénomène est réduit (80) et (93) PME ne sont pas
significatifs pour conclure sur le nombre des rationnés dans une grande
ville. Toutefois, on constate que dans l'étude toutes les
catégories préalablement définies ne sont prises en compte
notamment la première catégorie composée des firmes qui
n'ont pas essayé d'obtenir du crédit et deuxième
catégorie composée des entreprises qui n'ont pas essayé de
demander de crédit parce qu'elles sont découragées. Les
auteurs déplorent le manque de temps pour intégrer la variable
des entreprises découragées dans le modèle ce qui pousse
à se demander si une étude n'est pas préparée avant
son implémentation ?
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Toutefois,(Ngongang, 2015), relève que la
méthodologie Boule de neige retenue pour l'évaluation n'a pas
facilité la construction des résultats. En somme, on
relève que cet enseignement s'est basé uniquement sur l'effectif
du personnel pour étudier le phénomène du rationnement,
ignorant toutes les données sur le chiffre d'affaires, le total du
bilan, la taille de l'entreprise,, l'âge de l'entreprise et son
gestionnaire, qui sont variables déterminantes de probabilité
élevé d'obtention de prêt pour la continuité de
l'exploitation.
Par ailleurs (Buisson et Alexandre, 2014), dans leur
étude sur le rationnement des PME françaises ont pris pour
méthode d'évaluation l'analyse financière et le calcul des
ratios. Toutefois ils ont ignorés l'aspect subjectif du contrat se
rapportant à la collecte d'information privées et pertinentes sur
les emprunteurs et aussi la qualité et la durée de la relation de
crédit et de la confiance que l'échange d'information suscite
entre les parties. Raison pour la quelle dans cette étude le pourcentage
des entreprises rationnées est très élevé. De
même, dans son mémoire (Buisson, 2009), les données
utilisées pour étude sont sans renseignement sur
l'indépendance des PMEpar rapport à un groupe, et
l'échantillon semble contenir des PME non indépendantes peuvent
biaiser les résultats. Alors l'estimation du modèle de
déséquilibre par le moindre carré n'est pas aisé du
fait des hypothèses fortes que application implique.
2) Limite des travaux sur la relation de long terme
La relation de long terme entre l'institution et son client
présente des avantages pour les deux parties dans la mesure où le
coût de collecte d'information est réduit et que le client
bénéficie d'un financement souple et adapté à ses
besoins. Mais aussi et surtout certaines limites. De fait,(Omri et Bellouma,
2008), tentent de réfuter la présence d'une rente
informationnelle dans la relation de long terme dont est victime les clients
fidèles de l'institution, et nous savons pertinemment que la relation de
long terme permet à l'institution d'exercer un pouvoir de monopôle
sur ses clients et sont enclins à des captures informationnelles qui
à la suite d'acquisition d'informations pertinentes sur le client est
souvent matérialisé par une hausse du taux
d'intérêt. A cet effet,(Kanatas et Venezia, 1989) cité par
(Eber, 2001), montrent que le prêteur mieux informé que les autres
prêteurs potentiels, détient un avantage informationnel qu'il
possède pendant la longue relation de crédit. L'acquisition
d'information et cependant l'augmentation du taux d'intérêtoffert
implique le monopôle.
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du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
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De plus, la longue relation de crédit entraine le
laxisme de l'institution de crédit face au contrôle, ici le client
reçoit le crédit au-delà de la somme prévue dans le
contrat et quand il n'a pas remboursé le précédent il en
bénéficie encore. Alors, (Eber, 2001), reprend ses idées
de 1999et montre que la relation de long terme peut effectivement conduire le
prêteur à relâcher le contrôle de leurs anciens
clients, ce qui conduit à un accroissement du risque de portefeuille.
D'après (Hellwig, 1977) cité par (Eber, 2001),
la longue relation de crédit amène l'institution
financière à refinancer l'emprunteur d'un montant plus
élevé encore même quand il présente
déjà les signes de faillite étant donné leur
relation il aura du financement. (Dewatripont et Maskin, 1995), cité par
(Eber, 2001), emboite le pas en soutenant que la relation de terme avec le
client, conduit l'institution financière à assouplir les
contraintes budgétaires « soft-budget constraint » a l'emprunt
c'est-à-dire que l'institution est souvent obligée à
accorder un crédit supplémentaire même en situation
délicate au client, ceci dans l'espoir de remboursement des
crédits passés. Elle considère la maladie
financière de son client comme passagère et que les profits futur
couvriront leurs dettes. Alors, les charges liées à la notion de
soft-budget constraint, proviennent du manque de rigidité de la de
l'IMF.
Bien plus, la relation étroite entre l'IMF et sa
clientèle peut être un facteur qui vient alourdir le risque de
crédit dans la mesure où, elle s'engage envers elle et lui
apporte le soutient même en cas de difficultés financières.
La confiance née de la longue relation entre l'institution de
microfinance et ses clients attenue également le
contrôleexercé par le chargé de crédit et sa
capacité d'évaluation du risque de l'entreprise emprunteuse. On
observe un comportement laxiste de la part de l'institution qui sous
l'hypothèse de la fidélisation des anciens clients accorde du
financement aux entreprises très risquées.
3) Limite des travaux sur contrat de crédit
groupe
Dans les contrats de crédit groupe, le contrôle
entre les membres n'est pas bien exécuté du fait d'un manque de
leader pour cordonner et suivre les autres membres afin de les motiver à
la réussite du prêt. De fait, la satisfaction de la
collectivité qui passe avant la satisfaction individuelle n'est pas
souvent la motivation des autres membres du groupe où prévaut
qu'a même une part importante d'égoïsme personnel. En plus
dans le contrat groupe l'IMF est un observateur passif. Bien plus, dans le
contrat de crédit groupe les besoins de
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cas d'AFIB S.A
financement entre les membres peuvent être
différents ce qui se limite au niveau du montant accordé qui est
généralement très faible. En plus, dans les contrats de
crédit groupe, les ententes sécrètes possibles entre les
membres peuvent rendre la surveillance mutuelle moins effective. Mais alors,
(DZAKA, 2009), avance que la constitution du groupe de crédit n'exclu
pas toujours le problème de sélection adverse. (Lanha, 2004),
pense que les IMF ne contrôlent pas souvent le groupe de crédit,
ils avancent souvent l'idée d'une responsabilité conjointe entre
les membres et ignorés l'hypothèse que ce sont les hommes qui
peuvent se réunir en sachant à l'avance qu'ils ne vont pas
rembourser. La proximité n'est pas aussi suffisante pour réduire
l'aléa moral et assurer une bonne sélection car les clients qui
se regroupent peuvent avoir un risque très élevé. C'est
n'est pas aussi un dispositif de sélection a priori car les IMF ne
peuvent pas évaluer la solvabilité du groupe le remboursement du
crédit.
En somme, ce chapitre s'est intéressé à
présenter la revue de la littérature sur la gestion de
l'asymétrie d'information et la réduction du risque de
crédit dans les IMF. Ce chapitre à trouver les
éléments de réponse développer tant dans les
recherches théoriques que dans les recherches empiriques. Les IMF ont
une certaine expérience dans l'évaluation des emprunteurs, car
elles disposent d'une source d'information spécifique. Afin de lever
l'asymétrie d'information, les IMF procèdent de plusieurs
manières : par le rationnement de crédit, les contrats de
prêt groupe, la prise des garanties et la relation de long terme leur
permettant de se procurer d'informations privées sur la qualité
et les intentions de l'emprunteur. Nous avons montré l'avantage que le
prêteur peut tirer de sa relation avecsa clientèle.
Bien que le problème d'asymétrie
informationnelle ait fait l'objet de plusieurs recherches théoriques et
empiriques. Etudier l'asymétrie d'information dans la perspective de la
réduction du risque de crédit à attirer peu d'attention,la
plupart des travaux se sont intéressés à étudier la
disponibilité du financement, la baisse du taux d'intérêt
dans le contexte d'asymétrie d'information, etc.
Nous avons constaté peu d'études centrées
sur une institution financière particulière(traité le
problème au cas par cas) et non toujours de traiter le problème
d'asymétrie informationnelle au niveau national. Un autre
problème vient du fait que le secteur de la micro finance ait fait
l'objet de très peu d'études sur les problèmes des
informations asymétriques.
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Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
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cas d'AFIB S.A
Nous avons cherché au cours de cette première
partie de présenter l'asymétrie d'information dans la relation
entre l'institution de micro finance et son client, nous avons montré
que l'asymétrie d'information donne naissance aux problèmes
d'anti sélection qui intervient avant toute conclusion de contrat
caractérisé par l'asymétrie ex-ante et l'aléa moral
qui se caractérise par l'incapacité du prêteur à
contrôler son client après la conclusion du contrat, on le
qualifie de l'asymétrie ex-post. De même, étant
donné l'état imprévisible du futur l'institution engage
des frais pour chercher à réduire cette asymétrie
d'information et est confronté à un autre problème qui est
celui des coûts de transaction, qui comme l'symétrie est sont
caractérisés par : la rationalité limité et
l'opportunisme.
Cependant la littérature théorique et empirique
a développé quelques pistes pour résoudre le
problème 'asymétrie d'information dans la relation de financement
qui lie les deux parties. Mais alors a présenté quelques limites.
Par ailleurs les travaux antérieurs ce sont intéressés
à étudier le taux d'intérêt sur la relation de
crédit, la disponibilité du financement, au niveau national,
très peu ce sont focalisés à étudier l'effet de la
gestion de l'asymétrie d'information sur le risque de crédit ou
de défaut. Notre travail dans la cadre de la deuxième partie va
chercher à contribuer empiriquement à évaluer l'impact de
la gestion de l'asymétrie d'information sur le risque de défaut
dans un EMF, cas particulier d'AFIB S.A.
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CHAPITRE 3 : PRESENTATION GENERALE DE L'ACE FINANCE OF
BUSINESS S.A ET LE PROBLEME d'ASYMETRIE
Challenger dans le secteur de la microfinance, l'ace finance
of business S.A (AFIB S.A), est un établissement de microfinance de
deuxième catégorie, qui accorde du crédit à des
personnes exclues du secteur bancaire classique. En plus, du crédit elle
accorde à sa clientèle d'autres services comme :
l'épargne, la domiciliation des compte, le transfert d'argent, le
change, etc. De ce fait, dans le cadre de ce chapitre, nous allons
présenter AFIB dans son historique et ses objectifs, son organisation,
son fonctionnement et ses produits offerts.
Section 1 : création,organisation,
fonctionnement et produits financiers d'AFIB S.A
Cette section a pour mission principale de présenter
l'institution dans sa généralité tout en présentant
les différents services et aussi de présenter les
différents produits qu'elle propose à sa clientèle.
A) Création,évolution et
organisation
1) Historique et missions
La ACE FINANCE OF BUSINESS S.A (AFIB), est un Etablissement de
Microfinance (EMF) de 2ième catégorie, au capital de
674 444 000 F CFA agréé par le Ministère des Finances
Camerounais suivant « Arrêté N°
07/414/CF/MINFI du 14 Mai 2007 », et immatriculé au registre
spécial du Conseil National du Crédit (N° EMF/2011/0016).
Elle est née de l'association des Chefs d'Entreprise (ACE A JEUDI) se
réunissant tous les Jeudis, créé en 2003, ayant eu une
existence légale en 2004 composé de trente (30) Chefs
d'Entreprises Camerounais, d'horizons divers. Cette Association se fixe comme
objectif la promotion du développement économique et social du
Cameroun. En son sein, elle a créé AFIB qui permet le financement
des activités des petites et moyennes entreprises, notamment le
financement des marchés publics et le renforcement des fonds de
roulement. Dans le domaine social, elle développe le crédit
à la consommation grâce à son
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actionnariat et son réseau d'entreprises partenaires.
Depuis sa création AFIB compte trois agences dans trois régions
différentes : siège social et direction à Yaoundé
face commissariat central N°1, l'agence de Bafoussam face maison du parti
immeuble UCCAO et l'agence de Douala au carrefour idéal. De
même,elle a su adapté les produits aux besoins de la
clientèle cible.
Par ailleurs, AFIB a développé différents
partenariats notamment avec Allianz Finance qui propose du direct cash ou du
mobile money et le Crédit Foncier du Cameroun (CFC) qui à travers
le produit « Un Ménage un Toit » accompagne le client à
l'acquisition d'un logement. Cette association a aussi pour but d'assurer au
maximum l'équilibre social de tout camerounais quelque soit son niveau
de vie.Par ailleurs, AFIB a pour ambition d'étendre son réseau
dans la région du Grand Nord, dans la ville de Bertoua et dans des zones
rurales telles que Dschang.Cependant, AFIB s'est fixée des objectifs
suivent.
Comme tout établissement de microfinance de
deuxième catégorie, AFIB SA a comme missions : oeuvrer pour le
renforcement du développement de l'économie nationale ;
participer à la création d'emploi,mettre à la disposition
de la population des financements adaptés à leurs besoins ;
fournir les services financiers de qualité aux populations exclues des
Banques classiques; Améliorer la qualité du service rendu aux
clients et la sauvegarde de leurs dépôts, sécuriser les
fonds des clients et de nouer avec eux une relation solide.
2) Organisation et fonctionnement
Dans cette partie nous distinguons les organes
décisionnels et les organes opérationnels qui veillent à
la bonne marche de l'institution.
a) Organes décisionnels
Nous entendons par organes décisionnels les services
qui prennent des résolutions. Parmi ces organes nous pouvons citer
entres autres ;
Dans son organisation, l'accent est mis sur
l'amélioration de la qualité de service rendu aux clients et la
sauvegarde de leurs dépôts. Pour cette raison,elle attribue
également un certain nombre de fonctions administratives et de gestion
aux différents services de l'institution. La politique de gestion mise
en place implique à chaque niveau hiérarchique des
responsabilités, Cette stratégie a pu se justifier par la
combinaison de toutes les compétences
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cas d'AFIB S.A
et énergies capables de donner vie aux ambitions
d'AFIB, tout en assurant que les actions sont planifiées. Elle est
composée de l'organisation institutionnelle et technique
? L'organisation institutionnelle comprend :
-L'assemblé générale des membres
(AG) : Elle réunit tous les actionnaires d'AFIB S.A qui sont au
nombre de trente, et constitue l'organe suprême de
délibération et de décision. Elle est souveraine et ses
décisions s'appliquent à tous convoquée par le conseil
d'administration, toute décision (résolution) prise par elle doit
être conforme à la loi d'AFIB SA, aux statuts et règlement
intérieur d'AFIB SA.
-Le conseil d'Administration (CA) :Il est
présidé par le président du conseil d'administration
assisté d'un vice-président. Le conseil d'administration est un
organe de gestion, seule l'assemblée générale peut limiter
et augmenter ses compétences ; il est composé d'au moins neuf
(09) membres et au plus douze (12) membres. Il est chargé de convoquer
l'assemblée générale, de recruter, de nommer et de
licencier les cadres. Il doit prendre toutes les mesures nécessaires
à la sauvegarde des fonds, avoir, stocks, bien et équipement. Il
peut déléguer une partie de ces pouvoirs au président du
conseil d'administration et au directeur général, on retrouve
également ;
? Le commissaire au compte : il vérifie et dresse un
rapport à l'attention du conseil d'administration et de
l'assemblée générale.
? Le comité de crédit : désigné
parmi le personnel cadre d'AFIB et de l'assemblée générale
, il est chargé d'étudier et d'approuver ou non les demandes de
crédit émanant des clients.
.
-Le conseil de surveillance : c'est l'organe
suprême de contrôle, il contrôle et veille sur la bonne
gestion des caisses et de budget voté, ce conseil a le pouvoir de
vérifier la régularité et l'exactitude des
opérations de l'institution, il contrôle les dossiers de
crédit afin de surveiller le remboursement des prêts et du
contrôle de gestion (02 commissaires aux comptes agrées).
-La direction générale : qui
coordonne l'ensemble des directions (commercial, exploitation, ressources
humaines, etc.). Elle est responsable de la déclinaison de la
stratégie de l'entreprise au niveau de toutes ses activités.Elle
a aussi pour rôle de contrôler, vérifier et signer tous les
dossiers de crédits elle représente l'institution lors des
assemblées générales.
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du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
Cependant, elle demande des explications aux autres directions
en cas d'anomalies et d'irrégularités constatés. Elle est
aussi soumise au contrôle des gestionnaires qui peuvent consulter tous
les dossiers de nature à leur faciliter le travail.
-Le comité de crédit : Il est
chargé de décider (d'accorder, d'ajourner, de refuser) les
dossiers de crédit présentés par l'agent de crédit.
Il veille aussi à ce que l'emprunteur respecte ses engagements et en
particulier rembourse régulièrement son crédit, il suit le
remboursement des prêts accordés et assure l'animation des agents
de crédit en organisant des réunions périodique, afin
d'informer et sensibiliser sur le recouvrement.
-le département audit interne :Il
s'assure régulièrement de la bonne conduite de l'activité
des différents services de la collecte dans les normes de l'information
comptable et financière, des politiques de crédits ;
vérifie le respect des normes en matière de risque ; formule des
recommandations visant à l'amélioration de l'efficience et du
rendement des services ; veille à la protection du patrimoine d'AFIB SA
; suit l'exécution des différents budgets ; fait des
rapprochements et des analyses dans le but d'éviter des malversations
par les employés lors des imputations comptables.
b) Organes opérationnels
Nous entendons par organes opérationnels les services
qui se chargent d'exécuter les résolutions prises par les organes
décisionnels. Nous avons entre autre :
-le service commercial et marketing : Il est
chargé de vendre l'image et les produits d'AFIB SA auprès du
public ;assure la coordination des activités commerciales sur le
réseau ; le suivi des opérations bancaires sur le réseau ;
la communication externe et interne, le marketing, la coordination des
activités de gestion de trésorerie des comptes clients.
-le service administratif et comptable : Il
est chargé de centraliser toutes les opérations comptables de la
direction générale etdes agences et s'assure de leur traitement
informatique ; il supervise l'établissement de tous les états
financiers périodiques ; de la gestion des stocks des valeurs bancaires
; du pointage des journées comptables ; du traitement des salaires du
privé (salaire et frais de gestion) ; de l'état de rapprochement
bancaire ; du suivie de déclaration TVA et de l'archivage des
journées comptables ; gère la caisse interne (caisse crée
pour les petites dépenses d'un montant inférieur à
3000FCFA en faveur du personnel).
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-Le service Informatique : Il assure la
maintenance du parc informatique ; de gérer tous les équipements
Informatiques ; installe les logiciels bureautiques ; installe les
paramètres et configure un pro-logiciel bancaires ; mets à la
disposition des utilisateurs des données comptables ; consolide les
données bancaires du réseau.
- les services Juridiques, Engagement, Recouvrement et
du contentieux :Il est chargé de donner les conseils pratiques
a la rédaction des contrats civils, commerciaux et autres engagements
pris ou à prendre par AFIB SA ; il donne un avis sur l'aspect de tout
nouveau produit ; assure le suivi des différentsdébiteurs en
utilisant des ressources et des outils mis à sa disposition par AFIB SA
, en rapport avec la politique de recouvrement AFIB SA ; de se mettre en
rapport avec les correspondants juridiques afin d'établir des
procédures de recouvrement ; assure le recouvrement des crédits
et découverts impayés depuis au moins 90 jours après
acompte de la date d'échéance ; contrôle des amortissements
et provisions pour crédit non récupérables ; informe,
encadre et conseille les différents services impliqués dans le
processus d'octroi des crédits sur les conséquences et
difficultés résultant d'une mauvaise analyse de dossier de
demande de crédit / découvert ; négocie les remboursements
; assiste le service commercial et marketing dans les activités telles
que la collectes des fonds, les ouvertures des comptes dans les limites
définies par la direction générale.
- Le service de la caisse :Service ayant la
charge de percevoir les fonds déposés par les clients
(versements) et aussi le paiement des clients (retrait). A cet effet, la
caissière doit faire attention à toutes les opérations
qu'elle exécute afin d'éviter les erreurs de caisse. Elle doit
afficher le même comportement que le guichetier(e) s'occuper plutôt
des opérations suivantes : contrôler les billets à
l'encaissement ; tenir le cahier d'arrêt de caisse ; s'assurer en fin de
journée que la caisse est juste ; recevoir tous les versements
espèces et exécuter tous les paiements ; tenir le coffre-fort
conjointement avec le chef d'agence ; procéder aux opérations de
change et de transfert.
- Le service des opérations
:Placé sous l'autorité du chef d'agence, il le seconde
dans ses fonctions. Il est chargé de la bonne exécution de
l'ensemble des tâches administratives et supervise le travail de chaque
employé ; il doit vérifier l'arrimage entre le solde
caisse(physique) et le solde comptable en tant que chef service de caisse ; la
mise en place des crédits accordés, l'état des engagements
; du traitement des opérations inter agence, des bons
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caisse, des dépôts à termes, des effets de
commerce, des cautions de soumission des marchés publics ; autorise les
paiements suivant les montants réglementés par la
hiérarchie.
- Le servicede la clientèle :Il est
chargé de l'ouverture des comptes ; veille sur les engagements à
travers le traitement des dossiers de crédit et du recouvrement des
créances ; suit l'application de la politique des crédits ;
s'occupe de la revue quotidienne de la liste des comptes en anomalie.
-Le service du guichet : Compte tenu du fait
qu'il est le premier contact entre AFIB SA et le client, il accueille les
usagés, apporter tous les renseignements nécessaire au client ;
ouvre les comptes, aide les clients à établir les reçus de
versements, de retrait et les chèques ; le guichetier(e) doit
également exécuter avec attention, conscience professionnelle les
taches suivantes : transmettre les dossiers aux différents services
interne concernés, gérer les rendezvous et harmoniser
différentes rencontre du directeur générale avec les
clients et les tiers.
B) les différents produits et services
proposés à la clientèle
AFIB a pour objectif de proposer des services financiers de
qualité à sa clientèle. Son offre de produits et service
vise la gestion sûre et rentable de leur épargne et la mise en
place des financements adaptés à leur besoins. De ce fait, elle
propose tour à tour à sa clientèle des produits
suivants.
1) Les produits proposés à la
clientèle
? Types de comptes
Lescomptes d'épargne
L'épargne est définit comme la partie du revenu
qui n'est pas destinée à la consommation et est
réservée pour une utilisation future. Ce pendant AFIB offre
plusieurs formules d'épargne à sa clientèle, on peut citer
entre autre :
Le compte d'épargne particulier ; il
donne la possibilité à un client qui a un excédent de
revenu de mettre dans le compte auprès d'AFIB, avec un taux de
rémunération de 6% l'an. C'est un compte qui ne concerne que les
personnes physiques. Par ailleurs pour ce compte,leminimum est de 15000 F CFA,
deux photos 4*4, une photocopie de la carte nationale d'identité (CNI)
et un plan de localisation.
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Le compte d'épargne association ou tontine
; crée pour des associations ou groupe de personnes dans le but
de mettre en sécurité leurs fonds, il ne génère pas
d'intérêt et n'est jamais débiteur. Par ailleurs pour ce
compte, leminimum est de 15000 F CFA, deux photos 4*4 des mandataires, une
photocopie de la CNIdes mandataires, autorisation de création et le
procès verbalde l'assemblée générale ayant
élu les membres du bureau et un plan de localisation.
Le compte d'épargne d'investissement
;il donne la possibilité aux clients qui ne peuvent mobiliser
des grosses sommes pour la réalisation de leurs projets
d'épargner afin de les réaliser dans le futur. Cependant, c'est
une formule qui permet au client de bénéficier d'un crédit
égal au multiple de la somme épargnée. Il nécessite
à l'ouverture un minimum de 25000 F CFA, un taux d'intérêt
négocié de 3% l'an et versement constant.
Epargne journalière ; cette formule
donne la possibilité aux petits épargnants de pourvoir
épargner une somme constante tous les jours et avec la
possibilité d'entrée en possession à tout moment.Ce type
de compte ne nécessite pas de frais à l'ouverture.
Les comptes chèques :
Les comptes chèque particulier : ce
type de compte est ouvert par les particuliers généralement les
hommes d'affaires pour leur opérations personnelles, ils ont la
possibilité de déposer les chèques banques pour
l'encaissement sur ces comptes et l'institution se charge de déposer
à la banque et encaisse à la place du client. Il ne produit pas
d'intérêts mais supporte plutôt des charges chaque fin du
mois. Pour ce type de compte il faut un minimum de 25000 F CFA à
l'ouverture, deux photos 4*4, une photocopie de la CNI et un plan de
localisation.
Les comptes chèque salarié :
dans ce compte,l'on rencontre généralement les salariés du
secteur privé et les fonctionnaires. Il permet à AFIB de virer
les salaires de leurs clients. Néanmoins, ces comptes ne
nécessitent pas d'un minimum à l'ouverture, mais plutôt les
charges, pour chaque tranche de 25 000 fcfa AFIB prélève une
somme de 250 fcfa. Pour son ouverture il faut, deux photos 4*4, une photocopie
de la CNI et un plan de localisation, dernier bulletin de solde, l'attestation
de présence effective au travail, la décision de mise en retraite
en cas de pension.
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du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
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Les comptes courants : encore appelés
comptes entreprises, ils concernent les sociétés, les
établissements commerciaux et certains organismes. Ils offrent la
possibilité aux clients de bénéficier des
opérations de crédits tels que les remises d'effets à
l'escompte, les facilités de caisse et les avances sur fonds.
Lescomptes courants des entreprises individuelles et
Les comptes courants SARL :ces comptes permettentaux entrepreneurs qui
ont des micro-entreprises de bénéficier des services financiers
et de déposer les chèques pour encaissement à la Banque.
Alors il faut un minimum de 100000 F CFA à l'ouverture, deux photos 4*4,
une photocopie de la CNI du gérant, un plan de localisation, une
photocopie (de titre de patente, du registre de commerce, de la carte de
contribuable). Et une expédition des statuts de PV de l'AG ayant
élu le gérant.
Les comptes courants sociétés anonymes
:ces comptes permettent aux entrepreneurs qui ont des
micro-entreprises de bénéficier des services financiers (des
versements, retraits et crédits) et de déposer les chèques
pour encaissement à la Banque. Alors il faut un minimum de 100000 F CFA
à l'ouverture, deux photos 4*4, une photocopie de la CNI du Directeur,
un plan de localisation, une photocopie (de titre de patente, du registre de
commerce, de la carte de contribuable), une expédition des statuts PV de
l'AG ayant élu le conseil d'administration,PV de l'AG ayant élu
le président du conseil d'administration (PCA), un acte de
délégation de pouvoir.
Les produits de la finance Islamique (PFI) :
ce sont l'ensemble des transactions et produits financiers conformes aux
principes de la Charia, qui supposent l'interdiction de l'intérêt,
de l'incertitude, de la spéculation, l'interdiction d'investir dans des
secteurs considérés comme illicites (alcool, tabac, les paris
mutuels, etc.), ainsi que le respect du principe de partage des pertes et des
profits. Pour ces types comptes, on a :
Le compte d'épargne islamique : compte
qui donne la possibilité aux musulmans de faire de l'épargne tout
en respectant les principes de la charia (non production
d'intérêts).Par ailleurs pour ce compte, leminimum est de 15000 F
CFA, deux photos 4*4, une photocopie de la carte nationale d'identité
(CNI) et un plan de localisation.
Le compte courant islamique : pour les
entreprises qui respectent les principes de la charia. Alors il faut un minimum
de 100000 F CFA à l'ouverture, deux photos 4*4, une photocopie de la CNI
du Directeur, un plan de localisation, une photocopie (de titre de
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du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
patente, du registre de commerce, de la carte de
contribuable), une expédition des statuts PV de l'AG ayant élu le
conseil d'administration,PV de l'AG ayant élu le président du
conseil d'administration (PCA), un acte de délégation de
pouvoir.
Les placements : c'est la possibilité
qu'AFIB donne à ses clients de pouvoir faire une épargne
importante pour la réalisation des grosses oeuvres dans le futur, elle
propose entre autre ;
Les Bons de caisse (BDC) : En souscrivant un
bon de caisse, le particulier met à la disposition d'AFIB des fonds dans
une perspective de placement et dont le retrait est convenu à
échéance dit. Somme qui sera majorée
d'intérêts pendant la durée de prêt, pouvant
être précomptés ou post comptés, ils ne supportent
aucune taxe. Cependant la souscription d'un bon de caisse exige un minimum de
500000 F CFA à la souscription et d'une durée minimale de 3
mois.
Le dépôt à terme(DAT) :
c'est est une somme d'argent mis à la disposition d'AFIB par la
clientèle et dont le retrait est convenu à une
échéance déterminée. Il supporte les charges. Ici
les intérêts sont post comptés et négociables en
fonction du placement. Cependant le minimum à la souscription est de
500000 F CFA et d'une durée minimale d'un 1 an.
? Les crédits
Le crédit est l'opération par la quelle AFIB met
ou promet de mettre à la disposition de ses clients des fonds pour la
poursuite de leurs activité. Cependant, AFIB offre plusieurs variables
de crédit à sa clientèle partant du découvert au
crédit d'investissement et du crédit spécifique comme le
créditwomenBooster.
-Le découvert : est considéré comme un
crédit de trésorerie consenti à un client particulier sur
une courte durée afin combler le décalage d'une rentrée
des fonds. Le taux de ce genre de crédit est de 2% du montant
accordé.
- Crédits scolaires ;
- Crédits de consommation ; - Crédit
d'investissement ;
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du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
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- Le crédit « womenBooster » : est un
système de microcrédit accordé aux femmes pratiquant de
petits métiers.Il est conçu pour apporter une aide aux femmes
ayant une activité à faibles revenus en leur permettant de
maximiser leur production afin qu'elles réalisent des
bénéfices supplémentaires d'une part, et d'autre part,
d'encourager celles qui sont volontaires et n'ont pas les moyens de commencer
une activité ou à créer des petits métiers. De ce
fait, ce crédit se veut un moteur pour l'épanouissement de la
femme camerounaise. De même, le secteur informel animé par les
femmes des associations villageoises, parfois regroupées en Groupements
d'Intérêts Communs (GIC) regorge des potentialités à
développer. Cette catégorie de consommateur, faute de garantie
est exclue du système bancaire classique pourtant elle a aussi besoin du
crédit devant avoir un effet de levier indiscutable. A travers un
mécanisme de gestion assez souple et adapté, nous encourageons
ainsi l'entreprenariat féminin ou alors des petites activités
qui, incontestablement deviennent des gros consommateurs par la suite.
-Le crédit « Un Ménage Un
Toit » : en partenariat avec le CFC,AFIB aide ses clients à
réaliser leurs projets immobiliers en les accompagnants, techniquement
et financièrement, grâce à leur expertise. «
Obtenez un financement et construisez la maison de vos rêves
», ceci est la devise de ce crédit. En plus, il
présente l'avantage de faciliter l'acquisition d'un terrain (bâti
ou non), achever ou améliorer le confort d'une maison aux clients
à faible revenu. Cependant, les ciblessont les investisseurs et
partenaires sociaux, les fonctionnaires, les retraités, les associations
légalisées, salariés du secteur parapublic ou
privé, taximen, bayam-sellam, Etc. En effet,le crédit « Un
Ménage Un Toit » se repose sur un préalable apport personnel
(condition indispensable à l'obtention du prêt CFC), obtenir des
plans et devis, faire vos études de sols, obtenir un titre foncier,
faire une levée topographique, obtenir un dossier de permis de
bâtir, monter un dossier technique, maitrise d'ouvrage à
réaliser, suivi de vos chantiers.
2) les services
Pour les services nous avons ;
Les Versements (espèces et déplacés) et
retraits (déplacés et espèces) qui permettent aux clients
d'effectuer les mouvements de versement et de retrait dans leurs comptes
quelque soit l'agence dans laquelle ils se trouvent.
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Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
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La mise à disposition(MAD)qui permet aux clients d'AFIB
de mettre une certaine somme d'argent par le débit de leurs comptes
à la disposition d'un tiers.
Le transfert Western union est un moyen fiable d'envoi
d'argent à ses proches. Cependant, dans le but de satisfaire ses clients
et non clients,AFIB effectue les services western union. Ainsi, ce service
apporte un soutien considérable aux bénéficiaires et est
reparti dans les trois agences que compte AFIB.
Le virement interne : il faut entendre par là, toute
opération affectant deux comptes des clients dans les agences
différentes ou dans une même agence. Cette opération peut
aussi concerner deux comptes d'un même client, et est toujours
initiée par les clients qui ont des comptes.
Les encaissements des chèques : c'est
l'opération par la quelleAFIB se charge de déposer les
chèques de ses clients pour encaissement à la banque. Les frais
liés à cette opération est de 2000 F
3) Les garanties ou suretés
AFIB, comme toutes les institutions financières qui
font du crédit à ses clients, se protège contre un
éventuel risque de non remboursement des clients. De fait, cette
opération de sécurisation du crédit passe par la prise des
garanties. Les garanties retenues par AFIB sont de plusieurs ordres, on a les
suretés personnelles (cautionnement et l'aval), les suretés
réelles (le nantissement, le gage et l'hypothèque), l'assurance
crédit, la domiciliation de traitement et de salaire.
4) La concurrence
Les récentes fermetures des quelques
établissements de microfinance ces dernières années ont
rendu le secteur très concurrentiel, en ce sens que les clients sont
devenus très exigeants très réticents vis-à-vis de
ceux qui restent. Alors il revient aux établissements demontrer qu'ils
ne vont pas faire faillite. Cependant, les concurrentes d'AFIB sont : la SOFINA
S.A, ADVANS, ACEP, le Crédit communautaire d'Afrique (CCA), la Financial
House, EB-ACCION, MIGEC, MUPPECI, FIRST TRUST, etc.
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Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
Section 2 : le problèmed'asymétrie
d'informationet cause du risque de crédit dans à AFIB S.A
Nous avons dans le cadre de notre étude relevé
certains éléments qui expliquent le choix de notre sujet de
mémoire. Il est important pour nous de rappeler que toute
l'activité d'intermédiation est liée à un risque ou
à une asymétrie d'information, chacune des parties au contrat
veut tirer de la faiblesse de l'autre. Encore, la relation institution de
microfinance et les micro-entreprises est plus asymétrique que celle des
grandes entreprises à cause de leurs opacités
L'asymétrie d'information est la situation dans la
quelle une partie au contrat cache à son vis-à-vis, les
informations que s'il est au courant va l'empêcher de s'exécuter.
Les institutions de microfinance subissent deux types ou formes
d'asymétries d'informations : l'asymétrie d'information
liée à l'environnement économique et l'asymétrie
liée au fait de l'emprunteur.
A) l'asymétrie d'information liée au fait de
l'environnement économique
Cette forme d'asymétrie d'informationne relève
pas des actions de l'une partie, les deux paries subissent la
conséquence de sa réalisation. Nous pouvons citer à cet
effet : le risque pays ; les pays politiquement instables constituent un grand
risque pour les agents économiques plus encore pour les institutions
financières qui ont financé les entreprises du pays, dans la
mesure où la situation peut dégénérer à tout
moment et elles perdent donc leur capital. Le secteur d'activité qui
n'est pas réglementé est toujours à la merci d'un
éventuel risque, la chute du prix des produits qui ont fait l'objet d'un
prêt, etc. cette forme d'asymétrie ne pas l'objet de notre
étude.
B) l'asymétrie liée au fait de
l'emprunteur
L'asymétrie d'information liée à
l'activité d'intermédiation est due au fait de l'emprunteur. Nous
prenons le cas, d'un client qui vient nous voir pour solliciter un financement
de 10 000 000 F CFA, ceci dans l'optique de faire une plantation de cacao, il
fournit toutes les pièces nécessaires pour un prêt, et son
gestionnaire constate après le financement que le client a pris de
l'argent pour autre chose que sa plantation. Situation que elle est connue
avant il n'aurait pas eu le prêt. Cependant il ya des cas où le
client relise le projet pour le quel il a demandé le prêt et le
banquier se rend compte après que le terrain de la plantation
n'appartient pas au client et qu'il en contentieux.
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du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
La difficulté vient aussi du fait de l'opacité
des micro-entreprises avec les quelles les IMF fonctionnent, où elles
ont le plus souvent trois comptes de résultats en fin d'exercice, un
pour le fisc, l'autre pour l'institution de crédit et le dernier pour
ses actionnaires. Le caractère incertain et imprévisible
amène à ne pas connaître sa vraie nature, car toutes les
informations sensibles sont cachées ou dissimulées.
L'environnement peu transparent caractérise l'existence de certaines
entreprises d'où on se demande le nombre de faux bilans dans leurs
fonctionnements, la non transparence dans le fonctionnement fait que les
informations qu'elles produisent sont inadéquates avec les informations
qu'on leurs demandent. L'incertitude caractérise les informations
fournies. Les informations comptables ne permettent pas de calculer la valeur
des ces entreprises.
Le marché de crédit des TPE n'est pas efficient
dans ce sens qu'elles ne produisent pas les informations dont on a besoin pour
les évaluer. Toutefois, l'incertitude est grande, même quand on
demande les garanties, elles ne sont toujours à porté de main.
Une autre situation émane du fait qu'AFIB travaille
beaucoup plus avec les prestataires de services qui apportent les bons de
commande à financer. On sait d'ailleurs que la durée d'un bon est
90 jours. Mais le cadre des bons en faveur de l'Etat où on a
financé les travaux de réaménagement à
l'Université de Douala avec au moins 10 millions de francs depuis 2014,
est resté impayé jusqu'à nos jours et le client soutient
qu'il va encaisser avant de rembourser. Ce sont des situations qui conduisent
à un véritable problème de trésorerie, est cela est
dû à une mauvaise appréciation de l'agent de
crédit.
Un client demande un prêt pour un remboursement unique
à la fin du mois, en justifiant que le prêt est destiné
à faire dédouaner sa marchandise au port. De ce fait sur la base
de la confiance qui existe entre les deux parties, il obtient le prêt
sans problème, toutefois à l'échéance il ne se
signale même pas et après un mois de l'échéance
qu'il revient demander le moratoire. Cette situation montre le caractère
imprévisible et incertain des clients.
En somme la relation entre le prêteur et l'emprunteur
est caractérisée par l'incertitude, la transparence, la
pertinence des informations fournies par divers clients, d'où la
flambée du risque de crédit dû a une mauvaise
appréciation de la qualité du client.
Ce chapitre nous a permis de comprendre l'environnement
d'AFIB, son organisation, son fonctionnement et les différents services
qu'elle offre à sa clientèle. Toutefois elle nous a permis de
voir que l'asymétrie qui caractérise l'activité des IMF
provient soit l'asymétrie
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du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
d'information liée à l'environnement
économique et l'asymétrie liée à l'emprunteur.
Cette asymétrie augmente le risque de crédit à AFIB.
Toutefois avec la méthode qualitative à travers
les variables explicatives retenues pour apprécier le risque de
crédit est appliquée au quatrième chapitre,nous allons
à réduire le risque de crédit du portefeuille
d'engagements d'AFIB, afin d'accroître sa rentabilité.
Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
CHAPITRE 4 :APPROCHE METHODOLOGIQUE ET PROPOSITION
D'UN SYSTEME DE REDUCTION DE L'ASYMETRIE D'INFORMATIONA AFIB S.A
L'objectif de ce dernier chapitre de notre mémoire est
de nous pencher sur une étude empirique, sur la réduction du
risque de crédit c'est-à-dire le risque de non remboursement de
crédit par la gestion efficiente de l'asymétrie d'information
à AFIB S.A. Se faisant, nous allons utiliser la méthode
qualitative pour tester empiriquement notre idée de départ,qui
est celle de la réduction du risque de crédit à AFIBpar
une gestion efficiente de l'asymétrie d'information dans sa relation
avecsa clientèle.
Section 1 :approche méthodologique de
l'étude sur la gestion de l'asymétrie d'information et la
réduction du risque de crédit à AFIB S.A
A) la méthode d'analyse, la source des
données, les techniques de collecte et de traitement des
données
Dans le cadre de notre travail, nous avons opté pour
l'utilisation d'une approche qualitative.Nous voulons monter à travers
la méthode retenue que la gestion efficiente de l'asymétrie
d'information a un impact significatif sur la réduction du risque de
crédit dans les IMF.Notre étude,a comme base d'analyse les 100
anciens dossiers de crédits accordés aux TPE et PME mis à
notre disposition à AFIB S.A. Afin de vérifier le pouvoir
explicatif des variables descriptives retenues pour la gestion efficiente de
l'asymétrie d'information sur la réduction du risque de non
remboursement. Les techniquesde collecte de données utilisées
sont la technique d'échantillonnage non aléatoire
(échantillonnage par quotas),l'entretienauprès des agents de
crédits d'AFIB sur la méthode d'évaluation du risque de
crédit, afin de vérifier s'ils mobilisent les mécanismes
incitatifs et de contrôle pour mieux gérer le risque.Nous allons
procéder par l'analyse des variables explicatives pour tester leur
pourvoir explicatif sur la réduction du risque de
crédit.(L'âge de l'entreprise, la taille de, l'entreprise,
l'évolution du chiffre d'affaires, la valeur des garanties, la
durée de la relation. Ainsi, notre travail s'inspire du modèle
(Omri et Bellouma, 2004, 2008).
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du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
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1) la variable expliquée
Le risque de
crédit(Risk), est la variable expliquée
et que sa présence est du à une asymétrie d'information
qui existe entre le prêteur et l'emprunteur. Le risque de crédit
est considéré si après trois mois de
l'échéance le crédit n'est pas remboursé, ceci
parce que notre travail traite du crédit d'exploitation ou de court
terme. Cependant le risque de crédit est une variable binaire et prend
la valeur 1 en cas de non remboursement à l'échéance et 0
si non.
2) Les variables explicatives
- La forme juridique (FJ) : la forme
juridique a une influence sur les informations privées détenues
par les dirigeants, de leur incitation et de leur capacité à
déporter le risque sur les institutions financières. (Elsas et
Krahnen, 1998), cité par (Omri et Bellouma, 2004). En effet le risque de
crédit est plus élevé en ce qui concerne les
sociétés anonymes (SA) que les sociétés à
responsabilité limité (SARL) dans la mesure où elles
restreignent l'accès aux institutions financières aux biens
privés des propriétaires en cas de non respect des engagements
préalablement conclus. Mais alors, dans le cadre de notre étude
l'entreprise la plus risquée qu'elle soit une SA ou une SARLest celle
d'une société unipersonnelle où le capital est
concentré entre les mains d'une personne et qu'on soit dans
l'impossibilité defaire la différenceentre les fonds
privés et le capital de l'entreprise. Et une entreprise à capital
ouvert entre plusieurs actionnaires présente un risque de défaut
moins élevé. Cependant la forme juridique de l'entreprise est
mesurée par une variable binaire, égale à 1 si la
société est à capital ouvert entre plusieurs actionnaires
et 0 si elle est une société unipersonnelle. Nous escomptons pour
cette variable un signe négatif.
- Le secteur d'activité (SEC): le
secteur d'activité peut expliquer le risque de non remboursement de
crédit, comme pensent (Omri etBellouma, 2008), le secteur
d'activité est une variable très connue par les institutions
financières et peut les orienter dans la prise de décision
d'octroi de crédit. Il renseigne sur la dangerosité du projet et
motive la décision du prêteur. Bien plus, la
prospérité régnante, dans un secteur n'est fonction de la
conjoncture économique et des changements de l'environnement en termes
de menaces et d'opportunités, étant donné que certains
d'activité sont sensibles à la conjoncture économique et
sont considérés comme plus risqués par les institutions
financières. Cette variable est incluse dans notre étude pour
montrer la différence des entreprises qui composent le portefeuille de
crédit d'AFIB. Elle incorpore les entreprises faisant dans le secteur de
service et les entreprises
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industrielles. Alors, c'est une variable binaire qui prend la
valeur 1 si l'entreprise opère dans le secteur des services, et 0 si
l'entreprise opère dans le secteur industriel. Nous escomptons pour
cette variable un signe négatif.
- L'ancienneté dans la relation(ANC) :
la relation de long terme permet à l'institution d'accumuler
les informations sur l'emprunteur. Elle est un bon indicateur qui renseigne sur
la capacité de l'entreprise à honorer ses engagements, sur sa
moralité et ses intentions. Bien plus, elle donne une idée claire
sur l'emprunteur, sur la base des informations préalablement
recueillies, car l'IMF connait depuis long temps son client et peut comprendre
ce que le client a l'intention de cacher.Afin de mieux évaluer son
niveau de risque de crédit. De ce fait, nous pouvons dire que plus la
relation dure dans le temps, plus le prêteur connait l'emprunteur et plus
le risque de crédit devient faible. Elle est une variable binaire et
prend la valeur 1 quand la relation va au-delà de deux ans, et 0 sinon.
Elle correspond à la différence entre la date où on
bénéficier du premier crédit et la date d'entrée en
relation avec l'institution. Le signe escompté pour cette variable est
négatif dans la mesure où on connait son vis-à-vis.
- La confiance (CNF) : la confiance est une
variable importante dans le cadre de l'activité d'intermédiation
financière qui est caractérisée par une asymétrie
d'information. Bien plus, elle est un peu comme un remède qui vient
penser les problèmes d'incertitudes dans les transactions
financières. D'après (Rivaud et Danset, 1996), citée par
(Rim, 2012),La confiance mutuelle entre le prêteur et l'emprunteur
augmente leur capacité à communiquer et aide à
réduire le risque de crédit, puisse que la décision du
crédit est prise sur la base d'information exacte et précise.
Certes, la confiance se construit au cours de la relation entre les
institutions et les clientset émerged'informations privées
accumulées dans le temps. Aussi, la confiance est associée
à une grande capacité de production d'informations sur son
vis-à-vis, et une meilleure connaissance de l'emprunteur, de ses
intentions, bref elle est révélatrice de la qualité de
l'emprunteur et traduit un risque de crédit très faible.Par
conséquent d'après les travaux (Omri et Bellouma, 2008), elle est
une variable binaire et prend la valeur 1 si le chargé d'affaires est
très satisfait de la prestation de son
client. et 0 autrement. Le signe
escompté pour la confiance mutuelle entre le prêteur et son client
est négatif dans la mesure où l'institution maîtrise son
client a travers les informations sensibles qu'il a sur lui. (Voir Annexe
4).
- La communication (COM) : la communication
est aussi une variable qui aide à la prise de décision, la
multiplication de contact direct entre les deux parties amène à
échanger
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sur les caractéristiques de l'entreprise.
D'après (Omri et M. Bellouma, 2004), la fragilité du
système informationnel accentue le risque de crédit que les
entreprises présentent, car elles hésitent à communiquer
que ce soit pour des raisons fiscales ou concurrentielles. La communication
permet de lever le doute qui perse sur les TPE. Elle est une variable binaire,
et prend la valeur 1 si l'entreprise est en contact permanent avec le
chargé d'affaires et que la décision du crédit
émane du face à face, et 0 autrement. Le signe correspondant
à la variable communication est négatif.
- L'exclusivité dans le financement (EXC) :
elle est importante, car monopolisé le financement permet
d'accumuler rapidement les informations nécessaires à
l'évaluation du risque que représente le client. En plus, elle
est importante dans la consolidation du climat de confiance qui peut exister
entre les parties, et renforce la relation de long terme, (Rim, 2012). Aussi,
le risque de crédit qui y est attaché est faible. C'est
également une variable binaire, qui prend la valeur 1 si l'entreprise
bénéficie du financement d'une seule institution
financière, et 0 ailleurs. le signe correspondant à cette
variable est négatif dans la mesure où le prêteur
détient les informations sensibles pour l'évaluation de
l'entreprise.
- Historique du compte (HC) : les mouvements
d'un compte permettent à l'institution de déterminer la
capacité de remboursement d'un client. L'historique du compte renseigne
sur le client, et constitue une source d'information très riche pour
faciliter l'évaluation de l'emprunteur.Bien plus,l'historique permet au
prêteur de surveiller l'emprunteur par les mouvements dans le compte afin
de mieux gérer le risque de crédit dans la mesure où il
détient les informations sur son client, sa capacité
d'épargne, les revenus. (Mester et al, 2007), cité par (Rim,
2012). Par conséquent, elle peut avoir une corrélation
négative avec le risque de crédit. Certes, elle est une variable
binaire, et prend la valeur 1 si l'emprunteur a un compte d'épargne dans
l'institution, ceci partant du fait que c'est un compte qui fonctionne toujours
en ligne créditrice ; et 0 ailleurs. Le signe correspondant à
cette variable est négatif.
- La taille de l'entreprise (TAI) : le
degréd'asymétrie d'information est fonction de la taille de
l'entreprise. En effet, les firmes de petites taille sont très opaques
et fournissent peu d'informations aux prêteurs ceci est dû aux
coûts fixes de divulgation d'informations (la crainte d'un refus de
financement). D'ailleurs, la prospérité des entreprises
dépend le plus souvent de la réussite d'un projet particulier, ce
qui n'est pas le cas avec les grandes entreprises. La taille est
présumée donner une idée sur la capacité de
l'entreprise à respecter ses engagements et sur le niveau de sa
santé financière. Cependant, elle a un impact négatif
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sur le risque de non remboursement. D'après (Omri et
Bellouma, 2008), elle est mesurée en prenant en compte le logarithme
népérien du total des actifs. Par conséquent, le signe
correspondant à la variable taille est négatif.
- L'âge de l'entreprise (AG) : c'est un
indicateur qui renseigne sur le palmarès de l'entreprise, sur sa
viabilité. Elle prend en compte, l'intervalle de l'année de
création et l'année d'étude. En effet, les anciennes
entreprises sont moins vulnérables que les nouvelles ; car elles sont
plus connues des prêteurs et sont faciles à évaluer et des
multiples échanges permettent de réduire l'asymétrie
d'information. De fait (Rim, 2012), les jeunes entreprises sont plus
risquées que les anciennes, étant donné que les TPE sont
parfois très jeunes et leur vulnérabilités sont plus
grande. Le signe escompté pour les firmes plus âgées est
négatif dans la mesure où elles ont gagnées en
expérience.
- Le levier financier (LVR) : le niveau
d'endettement d'une firme, est un véritable signal de sa qualité
et de son aptitude à honorer ses engagements. De même, le capital
composé de fonds propres se traduit par une politique d'investissement
conservatrice et moins risquée pour les prêteurs dans la mesure
où l'ensemble des pertes sont supportées par les actionnaires.
D'après (Omriet Bellouma, 2008), un niveau élevé de dettes
traduit un risque important de défaillance. Il est mesuré par le
ratio dettes sur les capitaux propres. C'est un véritable facteur
explicatif du risque de non remboursement lié à un emprunteur, le
taux d'endettement élevé traduit un risque de défaut
élevé et prend le signe positif car le taux d'endettement d'une
firme traduit la vulnérabilité de cette firme.
- La liquidité réduite (LQR) :
elle traduit le rapport des créances sur les dettes à
court terme, il permet de mesurer la capacité de remboursement de
l'entreprise à court terme. Selon (Berger et Udell, 1995), cité
par (Omri et Bellouma, 2008), le niveau de la liquidité dépend de
la nature de l'activité et de la vitessede rotation de stock.La
variation de stock prouve la bonne santé de l'entreprise, et donc
traduit un risque de défaut faible. Par conséquent, il prend le
signe moins pour traduit la bonne marche de l'entreprise.
- Les garanties (GRN) : elle une variable
binaire qui prend la valeur 1 si l'entreprise fournit plusieurs garanties et 0
sinon. Les garanties sont un bon indicateur d'une firme non risquée.
Bien plus, la garantie, permet d'atténuer les problèmes d'anti
sélection et de l'aléa moral provenant de l'asymétrie
d'information, et réduit le risque de crédit, elles traduisent la
bonne qualité de l'emprunteur. Par ailleurs, il existe plusieurs
garanties (le nantissement, la caution personnel et solidaire,
l'hypothèque), plus la valeur de la garantie est grande et moins
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le risque de crédit est important, dans ce cas elle
prend le signe négatif quand la valeur de la garantie va au-delà
d'un certain seuil.
- L'autofinancement (AUTO) : l'apport
personnel est un bon signal qui traduit l'attachement de l'entreprise à
son projet. D'après (Pyle et Leland, 1977), la solution au
problème d'asymétrie consiste en ce que les emprunteurs
investissent une part importante de leur richesse personnelle dans leur projet,
c'est une action qui véhicule un signal positif aux prêteurs sur
la valeur de la firme et traduit la confiance que l'emprunteur porte à
son projet. C'est un variable binaire qui prend la valeur 1 quand l'entreprise
investie une part importante de son capital dans son projet et 0 si non. Pour
cette variable nous prévoyons un signe négatif car l'apport du
client traduit son attachement à son projet.
B) Choix et mise en oeuvre de la régression
logistique
La régression logistique se définit comme
étant une technique permettant d'ajuster une surface de
régression à des données lorsque la variable
dépendante ou expliquée est dichotomique18 afin de
faire des associations et de faire des prévisions. Dans notre cas par
exemple, nous cherchons à expliquer la réduction du risque de
crédit à travers la gestion de l'asymétrie d'information.
Nous optons pour une variables dichotomique nominale, ceci parce que la
présentation des modalités par une variable dichotomique permet
de simplifier le problème. Et dans ce cas nous cherchons
àexpliquer le risque de crédit, nous lui donnons la valeur ; Y=1
s'il présence du risque de crédit chez un client et la valeur Y=0
en l'absence du risque de crédit chez un client, elle suit une loi de
Bernoulli de paramètre P (présence du risque de crédit).
Sa représentation est donc.
Z= U (1, X) - U (0, X) on alors :
Y= 1 s'il ya risque de crédit : Z> 0
Y= 0s'il n'ya risque de crédit Z < 0 ;
Nous voulons étudierla présence du risque dans
l'ensemble desdossiers de crédits
accordé parAFIB à sa clientèle. Ainsi,
notre décision d'étude du risque de crédit se traduit
statistiquement par des probabilités élevées du risque de
crédit constaté ces dernières années dans le
secteur de la microfinance, notamment à travers les faillites de
COFINEST, la FIFFA,
18Une variable dichotomique : est une variable qui
ne peut prendre que deux modalités l'une à 0 et l'autre à
1.
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etc. Nos variables explicatives citées plus haut
paraissent très logiques pourexpliquer et prédirele
phénomène.
Bien plus, la régression logistique est une
méthode très utilisée car elle permet de modéliser
les variables binaires. Elle est utilisée dans plusieurs domaines comme
: la médecine, la sociologie et dans la finance. Dans notre cas elle va
permettre de modéliser le risque de crédit autour des variables.
Selon (Tenenhaus, 2007), citée par (GUIZANI, 2014), la régression
logistique, est un modèle multi varié qui permet d'expliquer sous
forme de probabilité le lien entre deux variables. Notamment une
variable expliquée qualitative binaire Y appartenant entre (0 ; 1) et
une ou plusieurs variables explicatives en expliquant la probabilité que
l'événement se produise ou non. Les variables explicatives
renseignent sur la survenance du risque. Bien plus, la régression
logistique est une technique utilisée pour analyser les
déterminants d'une variable, appelée variable expliquée.
Cette variable est binaire et prend deux valeurs (1 ; 0). Dans notre travail,
les variables explicatives sontdiscrètes.Le recours à une
variable binaire est trèspratique pour l'analyse d'une variable
qualitative. Généralement, il est simple d'attribuer ainsi la
variable qualitative : 0 si le risque n`est présent chez l'individu
étudié et 1 si le risque est présent chez ce même
individu.
De fait, la régression logistique ou régression
par le modèle LOGIT est définit comme : une technique statistique
qui a pour objectif, à partir d'un fichier d'observations, deproduire un
modèle permettant de prédire les valeurs prises par une variable
catégorielle, le plus souvent binaire, à partir d'une
série de variables explicatives continues et/ou binaires. (Source :
Wikipédia). C'est aussi, une technique permettant d'ajuster une surface
de régression à des données lorsque la variable
dépendante est dichotomique. Elle est utilisée pour des
études qui a pour but de vérifier si des variables
indépendantes peuvent prédire une variable dépendante
dichotomique, Julie DESJARDINS (2005). La régression logistique renferme
plusieurs modèles, notamment :
Le modèle prédictif : c'est un modèle qui
conduit à l'élaboration d'instruments de prédiction de
l'événement, ceci sur la base d'un ensemble de facteurs. Les
facteurs déterminants sont retenus dans ce modèle pour servir
à l'élaboration de l'instrument de prédiction.
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1) intérêt et principe
La régression logistique est reliée à la
survenueetla non survenued'un événement (modèle
dichotomique). Dans notre étude la régression logistique, nous
permet d'expliquer l'augmentation du risque de crédit dans les IMF par
les variables explicatives telles que : la confiance, la taille de
l'entreprise, l'âge de l'entreprise, les garanties, etc. variables qui
renseignent sur le comportement des emprunteurs et dévoilent les
informations cachées par les emprunteurs, par le fait de
l'asymétrie d'information. Bien, la principale finalité du
modèle est nous permettre de déterminer un score afin
d'identifier les bons et mauvais emprunteurs avant et après toute
opération de crédit. Selon, F.N.OBIANG-NDONG (mémoire
2006), l'objectif de la régression logistique est de modéliser
l'espérance conditionnelle E (Y/X=x), par l'estimation d'une valeur
moyenne de Y pour toute valeur de X. Pour une valeur Y valant 0 ou 1 (loi de
Bernoulli), cette valeur moyenne est la probabilité que : Y=1. On a donc
:
E (Y/X=x) = Prob (Y=1/X=x).
La régression logistique n'exige pas que les
prédicteurs (variables indépendantes), suivent une loi normale,
ou soient distribués de façon linéaire, ou encore qu'ils
possèdent une variance égale entre chaque groupe. La forme de
courbe en « s »est appelé sigmoïde, ou courbe logistique.
Si l'on suit l'expression de cette courbe, on peut écrire la fonction
logistique E(Y) = pi = prob (Y=1/X=x) sous la forme. Se faisant, si
????représente le statut du risque de crédit pour le????????
client dans notre échantillon de la taille n=100 dossiers de
crédit des clients de notre portefeuille (???? =1 si le client
présente le risque de crédit ; et ???? = 0 si non),
et ????représente le vecteur prédicteur
linéaire de dimension p correspondant. Ce pendant, la régression
logistique traduit la relation entre ???? et ????= (??1,??2
,??3,.....,????), qui en terme de
probabilité conditionnelle P(????=1/???? ) pour le statut du
risqué de crédit comme suit.
P(???? = 1/???? )
log( 1 - P(???? = 1/???? )) = ??????
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P(x)= ??????+????
1+ ??????+????
Avec â0= ln (p1/p2)
2) Présentation des données
Avant d'exposer les modèles statistiques
utilisés, nous allons présenter rapidement les différentes
variables sont retenues dans notre étude empirique. (Voir annexe 4).
C) Les modèles économétriques
Nous exposons dans les paragraphes suivants notre
démarche empirique sur la régression logistique. Nous utilisons
des modèles à variables dépendantes dichotomiques, plus
précisément les modèles Probit et Logit.
1) Le modèle PROBIT
Le risque de crédit qui est la variable
dépendanteest binaire : c'est à dire une variable compris entre
(0 ; 1). Cette variable prend 1 en cas de non remboursement du crédit et
0 sinon. Nous allons expliquer cette dernière par un vecteur de
variables explicatives traduisant l'effet de la détention des
informations sur l'emprunteur (informations hard et soft), expliquant de fait
le risque qui perse sur l'institution. Bien plus, nous allons estimer un
modèle de choix où nous cherchons à modéliser une
probabilité associé à un événement (y = 1).
Nous recourons au modèle Probit. Ce modèle permet de
définir la probabilité de défaut de crédit suite
à la variation d'un ensemble de variables indépendantes
dichotomiques et qualitatives.Soit x l'ensemble des variables
indépendantes pour chaque dossier de crédit i. Ainsi, le probit
est celui pour lequel (F) est une fonction de répartition qui suit la
loi normale centrée réduite. Nous considérons le
modèle général suivant. Le probit fait partie d'un
ensemble des modèles de régression pour dépendantes des
variables dichotomiques.
« Le probit permet de comprendre l'effet d'une
variable indépendante sur la probabilité de se retrouver dans un
état. On arrive essentiellement au même but que celui de la MCO,
c'est-à-dire de «prédire» la valeur d'une variable
dépendante à l'aide de variables
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indépendantes (ou explicatives). Néanmoins,
dans le cas d'un probit, la variable dépendante est qualitative.
»19. Le modèle ressemble à ceci
2
P (Y=1) =???oe v2. exp (- )???? 2 ???? ???-8
??(??)???? = Ø(????)
Où Ø(????) est une fonction de distribution qui
suit une de la loi normale et le terme aléatoire.
???? Suit une distribution normale
D'après (PHUNG, 2009), on observe que si la variable x
suit une loi normale de paramètres ??(??, ??), la variable
standardisée est donc.
Z = ?? -??est ??(0,1) ??
F(x) =v1??????2/2
2Avec F (x) la fonction de répartition suivant
une loi normale de distribution statistique du terme d'erreur, sous la forme
suivante :
Prob (????=1/????) =???? =F (??????)
Prob (????=0/????) =1 - ???? =1-F (??????)
La réalisation de (y), qui est la probabilité du
non remboursement du crédit est vérifiée par :
Y : 1 si y > 0 ; ou 0 si y = 0
La probabilité que le crédit ne soit pas rembourser
est égal à :
????
|
(???? =
|
1)
|
= ???? (??*
|
>
|
0) =
|
???? (???? ??+????
|
> 0
|
=
|
???? (????
|
>
|
-??????) =
|
1
|
- ????
|
(????<-??????)
|
= F (???? ??)
|
19Estelle Ouellet, S. Leblond et I. B. Ferris,
Guide d'Econométrie Appliquée pour Stata pour ENN 3950 et FAS
3900, Université de Montréal, Août 2005.
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camerounaises : cas d'AFIB S.A
La probabilité que le crédit soit rembourser est
égale à :
???? (???? =
|
0)
|
= ???? (??*
|
=
|
0) =
|
????
|
(??????+????
|
= 0
|
= ???? (????
|
=
|
-??????) =
|
1
|
- ????
|
(????
|
= -??????)
|
= F (-??????)
|
2) Le modèle LOGIT
Le modèle LOGIT est le modèle le plus
utilisé, il a été lancé par (Daniel et Macfaden,
1974), et (HEKMAN, 1976), en décrivant les modalités
économiques prise par une ou plusieurs variables. Le modèle Logit
est un modèle qui présente une nature double,
premièrement, c'est un modèle de régression où la
variable dépendante est binaire ; deuxièmement, il est un
modèle alternative a l'analyse discriminante linéaire.
Le modèle Logit vise à prédire puis
à décrire à partir d'un ensemble de valeur prises par
plusieurs variables indépendantes prédictives ou
indépendantes, l'appartenance d'un ensemble de clients à des
groupes prédéfinis. Dans le cadre de notre travail, le but est de
détecter les clients qui présentent le risque de crédit
élevé.
Bien plus, le modèle Logit utilise une
répartition logistique pour calculer l'effet de X??(variable
indépendante) sur la probabilité associée à une
valeur donnée de la variable latente ???? (variable dépendante).
De même, le Logit consiste à régresser les variables
explicatives non pas sur ð, mais sur la variable transformée :
log?(??)/(1 - ??)?.L'expression ?(??)/(1 - ??)? est appelé l'oddde la
probabilité (chance que l'événement se réalise).
L'idée en amont de cette transformation est assez simple : la relation
entre variable expliquée et variable explicative n'est pas une droite
mais plutôt une courbe en S. Le modèle s'écrit
alors:log?(??)/ (1 - ??)?.= ??0+????????. Avec Xi variables explicatives. La
régression logistique permet de combiner plusieurs variables
indépendantes sans que l'hypothèse de normalité soit une
condition nécessaire
Le logit consiste à régresser les variables
explicatives non pas sur ?? mais la variable transformée log?(??)/(1 -
??)?. On la formule général qui la suivante.
F(w) = L(w) = ?????? (??) 1
=
1 +exp (w) 1+exp(-??)
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du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
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??
P = (Y =1) 1 R + Ei-- 1+ ~x+ ????= ?
(????) 1+e
??p-- x i+expsx
P est la probabilité du processus binomial et est une
fonction d'une matrice composée par le vecteur de caractéristique
(x) et le vecteur de paramètre exprimé par (??), et le terme
aléatoire.
????Suit une distribution de la loi de distribution
logistique.
? (????) Suit une distribution de la loi de distribution
logistique (Grenee, 1999), cité par (PHUNG, 2009).
En somme la distribution normale a comme médiane 0 et a
comme variance 1, et la distribution logistique a comme médiane 0 et a
comme variance. Comme selon, (Duguet, 2005),(Hurlin, 2003), L'application de
transformation logit permet de travailler sur des valeurs entre [-8 ;
+8] bien la probabilité est (0 ; 1)
E (v) = 0, v (??) = ??23 permet de simplifier toute
dérivée.
Nous testons le modèle dans les tableaux suivants :
Définition des variables
Tableau 1 : définition des variables
Variables
|
Définitions
|
RISK
|
Risque de crédit
|
FJ
|
Forme Juridique
|
SEC
|
Secteur d'activité
|
ANC
|
Ancienneté
|
CNF
|
Confiance
|
COM
|
Communication
|
EXC
|
Exclusivité du financement
|
HC
|
Historique du compte
|
TAI
|
Taille de l'entreprise
|
AG
|
Age de l'entreprise
|
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LVR
|
Levier financier
|
LQR
|
Liquidité Réduite
|
GRN
|
Garanties
|
AUTO
|
Autofinancement
|
Source : Auteur
Section 2 :présentation des résultats de
l'étude et suggestions
Cette section a pour objectif de nous montré les
résultats qui ressortent de notre analyse empirique, ceci à
travers la méthode de régression logistique. Nous avons
utilisé les modèles Probit et Logit afin de montrer si les
variables indépendantes qui ont été retenues permettent
à mieux d'expliquer la variable dépendante qui est le risque de
crédit.
A) Présentation des résultats de
l'étude
Comme nous l'avons souligné précédemment
dans la section de présentation de la méthode utilisée (la
régression logistique), avant d'effectuer nos tests dans le tableau de
student ceci dans but de voir la significativité des variables. Nous
avons utilisé les modèles Probit et Logit afin de prédire
ou expliquer le risque de crédit par des variables indépendantes
sus citées.
1) Présentation du résultat du
modèle PROBIT
Il ressort de l'étude empirique par le modèle
probit sur le pouvoir prédictif ou explicatifdes variables
indépendantes du risque de crédit les résultats suivants.
Nous avons testé la significativité de nos variables au seuil de
5%(*) et 10% (**).
Méthode PROBIT
Dependent Variable: RC Method: ML - BinaryProbit
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Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
Sample: 1901 2000
Included observations: 100
Convergence achievedafter 3 iterations
Covariance matrix computed using second derivatives
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error z-Statistic
|
Prob.
|
FJ
|
-0.396359
|
0.330533 -1.199151
|
0.2305
|
SA
|
-0.108829
|
0.302772 -0.359441
|
0.7193
|
AC
|
0.465103
|
0.285833 1.627181
|
0.1037
|
CO
|
-0.147105
|
0.271948 -0.540931
|
0.5886
|
COM
|
-0.326676
|
0.296036 -1.103502
|
0.2698
|
EF
|
0.553544
|
0.291102 1.901549
|
0.0572
|
HC
|
0.614732
|
0.289294 2.124941
|
0.0336
|
TE
|
0.191184
|
0.271728 0.703585
|
0.4817
|
AE
|
0.163050
|
0.278069 0.586364
|
0.5576
|
LF
|
-0.371660
|
0.295533 -1.257595
|
0.2085
|
LR
|
-0.175681
|
0.291292 -0.603109
|
0.5464
|
GR
|
0.099603
|
0.284007 0.350706
|
0.7258
|
AUTO
|
-0.021745
|
0.308137 -0.070571
|
0.9437
|
Meandependent var
|
0.580000
|
S.D. dependent var
|
0.496045
|
S.E. of regression
|
0.486708
|
Akaike info criterion
|
1.465085
|
Sumsquaredresid
|
20.60896
|
Schwarz criterion
|
1.803757
|
Log likelihood
|
-60.25424
|
Hannan-Quinn criter.
|
1.602152
|
Avg. log likelihood
|
-0.602542
|
|
|
ObswithDep=0
|
42
|
Total obs
|
100
|
ObswithDep=1
|
58
|
|
|
Nous précisons ici que le modèle d'estimation
par le probit, a donné les résultats suivants.
Notre résultat traduit la significativité de la
variablehistorique de compte, et montre que c'est un facteur déterminant
du risque de non remboursement.Il permet de mieux prédire ou expliquer
la probabilité du risque de crédit chez un client. Le signe
positif du coefficient attaché à la variable historique de compte
est contraire au signe attendu.Le calcul de probabilité nous montre
qu'un compte avec une probabilité élevée d'impayés
au seuil 5% traduit une augmentation du risque de défaut de 3,36%. Dans
notre cas.Comme nous l'avons dit plus haut, l'historique de compte permet au
chargé d'affaire de contrôler les mouvements des les comptes du
client. De même, il permet au prêteur de déterminer la
capacité de remboursement, l'historique du compte des clients constitue
une niche d'informations très riche pour le prêteur dans son
travail de prédiction et d'explication du risque d'un client.
Pareillement, elle fournie des informations sur les défauts de paiements
et la capacité d'épargne du client, il est significatif dans la
prédiction du risque de crédit dans les
Mémoire rédigé et présenté par
MOUNKAME NDAM Jafarou Page 68
Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
institutions financières. De ce fait, il permet
à l'IMF d'expliquer la situation financière des clients afin de
prédire un éventuel défaut de crédit. Dans
l'hypothèse où le compte chèque d'un client revient
parfois impayé traduit le risque de crédit sur ce dernier.
La significativité de la variableexclusivité de
financementimplique que cette est un facteur déterminant du risque de
non remboursement dans le cadre de notre étude. Le signe positif du
coefficientattaché à la variable exclusivité de
financement est contraire au signe prévu. Le calcul de
probabilité nous indique qu'une augmentation de l'exclusivité de
financement d'une firme au seuil de 10 %, traduit une augmentation du risque de
non remboursement ou de défaut de 5,72%. Cette variable a un effet sur
la probabilité de défaut d'un client. Accorder le crédit
à une firme comme institution de financement principale a un impact sur
le risque de crédit d'un client. Nous prenons l'exemple du contexte
où le crédit dot a bénéficié le client ne
soit pas adapté à la réalité de son activité
ou même quand un client en cessation de paiement continue de
bénéficier du financement de l'institution augmentant de ce fait
les charges du client. La significativité de cette variable rejoint les
travaux de (Foglia et al, 1998), citée par (Rim, 2012). Nous avons
précisé plus haut qu'elle est une variable déterminante
dans la prédiction du risque de crédit. Quand une institution
demeure la seule source de financement externe d'un client, elle a la
possibilité de collecter les informations sensibles sur ce dernier. Par
conséquent, évaluer la capacité de remboursement de son
client.
En somme, il ressort de notre analyse que plusieurs variables
indépendantes ne sont pas significatives pour expliquer le risque de
crédit par le modèle Probit, quant n'est-il du modèle
Logit.
2) Présentation du résultat du
modèle LOGIT
Il ressort de l'analyse avec le modèle Logit au seuil
de 5% (*) que les variables indépendantes suivantes :
l'ancienneté dans la relation, l'historique de compte,
l'exclusivité de financement sont significatives pour expliquer le
risque de crédit à AFIB.
Mémoire rédigé et présenté par
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Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
Méthode LOGIT
Dependent Variable: RC
Method: ML - Binary Extreme Value
Sample: 1901 2000
Included observations: 100
Convergence achievedafter 4 iterations
Covariance matrix computed using second derivatives
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error z-Statistic
|
Prob.
|
FJ
|
-0.300539
|
0.383804 -0.783054
|
0.4336
|
SA
|
-0.186985
|
0.355986 -0.525259
|
0.5994
|
AC
|
0.681295
|
0.332665 2.047993
|
0.0406
|
CO
|
-0.258671
|
0.337478 -0.766483
|
0.4434
|
COM
|
-0.299072
|
0.346357 -0.863480
|
0.3879
|
EF
|
0.758683
|
0.338722 2.239840
|
0.0251
|
HC
|
0.788447
|
0.361695 2.179864
|
0.0293
|
TE
|
0.345458
|
0.333181 1.036849
|
0.2998
|
AE
|
0.147673
|
0.357581 0.412979
|
0.6796
|
LF
|
-0.404243
|
0.356524 -1.133846
|
0.2569
|
LR
|
-0.190335
|
0.349479 -0.544624
|
0.5860
|
GR
|
0.196306
|
0.362047 0.542210
|
0.5877
|
AUTO
|
-0.009101
|
0.379578 -0.023975
|
0.9809
|
Meandependent var
|
0.580000
|
S.D. dependent var
|
0.496045
|
S.E. of regression
|
0.486829
|
Akaike info criterion
|
1.468964
|
Sumsquaredresid
|
20.61924
|
Schwarz criterion
|
1.807637
|
Log likelihood
|
-60.44822
|
Hannan-Quinn criter.
|
1.606031
|
Avg. log likelihood
|
-0.604482
|
|
|
ObswithDep=0
|
42
|
Total obs
|
100
|
ObswithDep=1
|
58
|
|
|
La variablehistorique de compte est significative pour
expliquer le risque de crédit, c'est un facteur déterminant du
risque de non remboursement. Il permet de mieux prédire ou expliquer la
probabilité du risque de crédit chez un client. Le signe positif
du coefficient attaché à la variable historique de compte est
contraire au signe attendu. Le calcul de probabilité nous montre un
résultat, avec une probabilité élevée
d'impayés au seuil 5% traduit une augmentation du risque de
défaut de 2,93 % Dans notre cas.Comme nous l'avons dit plus haut,
l'historique de compte permet au chargé d'affaire de contrôler les
mouvements des les comptes du client. De même, il permet au prêteur
de déterminer la capacité de remboursement, l'historique du
compte des clients constitue une niche d'informations très riche pour le
prêteur dans son travail de prédiction et d'explication du risque
d'un client. Pareillement, elle fournie des informations sur les défauts
de paiements et la capacité d'épargne du client, il est
significatif dans la prédiction du risque de crédit dans les
institutions financières. De ce fait, il permet à l'IMF
d'expliquer la situation financière des
Mémoire rédigé et présenté par
MOUNKAME NDAM Jafarou Page 70
Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
clients afin de prédire un éventuel
défaut de crédit. Dans l'hypothèse où le compte
chèque d'un client revient parfois impayé traduit le risque de
crédit sur ce dernier.
La significativité de la variable exclusivité de
financement implique que cette variable, est un facteur déterminant du
risque de non remboursement dans le cadre de notre étude. Or, le signe
positif du coefficient attaché à la variable exclusivité
de financement est contraire au signe prévu. Le calcul de
probabilité nous indique qu'une augmentation de l'exclusivité de
financement d'une firme au seuil de 5 %, traduit une augmentation du risque de
non remboursement ou de défaut de 2,51 %. Cette variable a un effet sur
la probabilité de défaut d'un client. Accorder le crédit
à une firme comme institution de financement principale a un impact sur
le risque de crédit d'un client. Nous prenons l'exemple dans le contexte
où le crédit dont a bénéficié le client ne
soit pas adapté à la réalité de son
activité. Nous avons précisé plus haut qu'elle est une
variable déterminante dans la prédiction du risque de
crédit. Quand une institution demeure la seule source de financement
externe d'un client, elle a la possibilité de collecter les informations
sensibles sur ce dernier. Par conséquent, évaluer la
capacité de remboursement de son client.
La variable ancienneté est significative pour
prédire le risque de crédit. L'ancienneté de la relation
entre l'institution et ses clients semble l'un des principaux
déterminants du risque de crédit dans notre étude. Or, le
signe positif est différent à celui prévu. La
probabilité de défaut est très importante pour une
ancienne relation entre l'institution qu'une nouvelle. Lorsque la relation va
au-delà d'une certaine durée quatre ans environ, la
probabilité du risque de crédit au seuil de 5 % est de 4,06%.
Ce résultat montre l'engagement de l'institution envers
ses anciens clients, même en cas des difficultés
financières ils continuent à bénéficier du
financement. Bien que, jouissant d'un avantage informationnel, l'institution se
comporte de façon laxiste envers ses anciens clients.Le résultat
suivant semble à la lumière de ces éléments
confirmer indirectement l'hypothèse de la capture informationnelle. Bien
plus, les rentes informationnelles procurent à la microfinance un
certain pouvoir de marché futur, elle est prêteà financer
ses anciens clients même s'ils sont en difficultés
financières (risqués), dans la mesure où elle peut
compenser ses pertes en exigeant des taux d'intérêt
élevés ou même le niveau de garantie
élevé.L'intensification de la relation accroît le pouvoir
monopolistique de la microfinance et
Mémoire rédigé et présenté par
MOUNKAME NDAM Jafarou Page 71
Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
son engagement envers ces anciens clients. En
définitive, quelque soit l'argument théorique, nous constatons
que l'engagement de la microfinance envers ses anciens clients implique le
soutien ces derniers même en cas de difficultés. Par
conséquent, augmente le risque de crédit.
Globalement, la méthode de régression logistique
permet d'expliquer au moins 58 % du risque de crédit dans cette
structure.
Bien, le taux d'impayés pour le compte de deux ans
à AFIB s'élevait à 65% sur l'ensemble de crédits
accordés à la clientèle (TPE et PME). Soit 28,2% du taux
d'impayés pour le compte de l'année 2013 et 36,8 %du taux
d'impayés pour le compte de l'année 2014. On constate que le taux
d'impayés sur deux ans est élevé. Par contre,il ressort
des résultats de notre étude qu'on aurait dû réduire
ou expliquer globalement le risque de crédit à hauteur de 58 % au
cours de ces deux années.Nous constatons que la régression
logistique peut aider AFIB à réduire le risque d'impayés,
et que les 7 % d'impayés restants seront réduits progressivement.
Aussi, on peut se sévir individuellement des variables significatives
comme nous démontre les résultats des modèles Probit et
Logit pour réduire le risque de crédit.
B) Limites et recommandations
L'intérêt de ce paragraphe est de
présenter ce qui n'a pas bien marché afin de faire de projections
pour un meilleur travail dans le futur.
1) Limitede l'étude
Parmi les limites de notre travail, nous pouvons mentionner;la
non prise en compte de plus ratios comptables et financiers dans les variables
explicatives, ceci étant donné le caractère qualitatif et
non quantitatif des variables de notre travail.les ratios comptables et
financiers qui sont des données objectives, et peuvent donner les
chiffres exacts sur la santé financière du client. On retient
alors leur fort pouvoirexplicatif du risque de crédit chez un client
lors des opérations de crédits.
Le choix des caractéristiques des entreprises, les
effets provenant de la taille de notre échantillon sont très
limités, des secteurs d'activités, de la taille de ces PME ou TPE
sont susceptibles de masquer certains facteurs explicatifs tous ces
paramètres ont favorisé la non significativité de la
plupart des variables indépendantes qui sur le point théorique
sont significatives pour prédire le risque de crédit.
Mémoire rédigé et présenté par
MOUNKAME NDAM Jafarou Page 72
Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
La régression logistique par les modèle logit et
probit accepte une marge d'erreur dans les résultats, cette situation
nous pousse à dire que les résultats ne sont pas des chiffres
exactes mais plutôt des montants approximés ce qui laisse le doute
sur la valeur prédictive de ces modèles. Bien plus, la pertinence
de prévision des modèles utilisés dépend des
facteurs tels que la taille de l'échantillon, la taille des
entreprises.
2) Recommandations de l'étude
Nous pensons que Pour une amélioration de notre
travail, nous devons tour à touraugmenter la taille de
l'échantillon c'est-à-dire le nombre d'entreprises qui composent
notre échantillon soit revu à la hausse, considérer si
possible les données sur une durée plus longue.De même,
introduire plus de ratios financiers dans les modèles car il ne fait
aucun doute que la plupart des données quantitatives sont très
crucial dans l'explication du risque de crédit des clients.
Bien plus, pour s'assurer de la qualité globale de nos
estimations. Nous devons entre autre utiliser d'autres méthodes
statistiques adaptées à la réalité des IMF pour
améliorer nos résultats empiriques telle que :la méthode
du crédit scoring par exemple.
De même, pour obtenir des résultats plus
consistants, notre sujet pourrait être élargi au niveau national
afin de tester le phénomène sur un échantillon plus
grand.
Globalement, pour une résolution optimale du
problème qui a fait l'objet de notre mémoire, nous
prévoyons entre autre trois points sur les quels le chargé
d'affaires d'AFIB doit se penser pour réduire le risque de crédit
et l'asymétrie d'informations.
Premièrement,procédé à un
rationnement des PME et TPE qui présente les signes du risque de
crédit élevé. Il ressort des études que le
rationnement de crédit constitue pour une institution financière
l'une des meilleures solutions aux problèmes d'anti-sélection et
d'aléa moral. Dans le contexte d'une haute
asymétrie.L'institution ne peut se protéger contre un risque
éventuel de crédit que par le rationnement puisqu'elle par une
obligation de rentabilité et son seul source de revenu est le prix des
services sur les crédits qu'elle accorde à la clientèle
(intérêt). De même, c'est aussi un moyen utilisé par
les institutions financières pour faire faces aux problèmes
d'asymétrie d'information avec ses clients, il permet aux institutions
financières de limiter d'une manière considérable le
risque de crédit qui plane sur
Mémoire rédigé et présenté par
MOUNKAME NDAM Jafarou Page 73
Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
elles ceci en limitant l'opportunisme des emprunteurs. Comme,
le pense (Rouges, 2003), le rationnement est une solution simple et rationnelle
pour prévenir le risque de crédit et elle avance en ses termes :
« il vaut mieux ne pas prêter dès lors qu'on anticipe un
risque élevé que de prêter à un taux
élevé et accroître ainsi les effets desincitatifs au
remboursement. »20. Par exemple pour l'ensemble de
demandes de crédits effectuées par les clients, l'agent de
crédit d'AFIB doit accorder un montant moyen à chaque client et
tenir compte de son risque.
Deuxièmement, procéder à une politique de
proximité avec le client, où prévaut la notion de «
know your Customer ». L'échange d'informations entre le client et
l'institution financière permet de connaître le client. Le fait
d'être très proche du client permet d'acquérir des
informations privées sur lui, de mieux l'évalué à
moindre coût. Bien plus, cette politique est introduite dans la
microfinance comme une mesure permettant de réduire le risque de
crédit ; (Servet, 1996, MAYOUKOU, 2000) cité par (ESSOMBA, 2013).
De même, par la finance proximité on parvient réduire
l'opportunisme dont jouissent les clients dans les opérations de
prêt car le chargé d'affaires effectue des descentes sur le
terrain de façon régulière et planifiée pendant et
après la consommation du crédit. Ceci, afin de s'assurer que le
crédit est utilisé pour des fins préalablement
définis.Dans cette hypothèse on sait avec qui le client marche,
son domicile, et même parfois ce qu'il mange.
Troisièmement, procéder la prise des
collatéraux (les garanties), les garanties constituent un signal qui
apportent de l'information à la microfinance. Elles aident les IMF
à obtenir les informations sensibles et nécessaires sur les
clients ; dans ce sens un client moins risqué fournir un nombre
important de garanties que de supporter un taux d'intérêt
élevé. Selon, (MAKAMURA, 1993), cité par (Rouges, 2003),
les IMF peuvent avoir recours aux garanties réelles (hypothèques,
gages et nantissements), et personnelles (caution, l'aval) qui se
présentent comme un moyen de contrôle des asymétries
d'information. Bien, les garanties ont pour fonction le recouvrement des
créances de l'institution en cas de non remboursement du crédit.
Les garanties conditionnement l'emprunteur à ne pas se lancer dans les
projets trop risqués ceci par crainte de les perdre. Aussi, les
garanties sont très efficaces pour réduire le
20Rouges, V.,(2003), GESTION BANCAIRE DU RISQUE
DE NON-REMBOURSEMENT DES CREDITS AUX ENTREPRISES : UNE REVUE DE LA LITTERATURE,
Identification et maîtrise des risques : enjeux pour l'audit, la
comptabilité et le contrôle de gestion, Belgique. PP, 1-17.
Mémoire rédigé et présenté par
MOUNKAME NDAM Jafarou Page 74
Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
risque de sélection adverse et de limiter le risque
d'aléa moral. Et, elles permettent ainsi de résoudre les
problèmes qui découlent de la meilleure information que
détient le client par rapport à l'institution de microfinance
avant toute décision de prêt.
En somme, on pourrait éventuellement préconiser
la relation de long terme entre l'IMF et ses clients car elle permet
d'atténuer le risque de crédit, ceci à travers
l'échange d informations sensibles et privées sur les clients.
Elle permet aussi d'évaluer les clients afin de cerner les bons et les
mauvais. Malgré,ses avantages, elle regorge aussi des
inconvénients. Parmi les quels, le comportement laxiste de l'institution
envers ses anciens clients et son engagement auprès des entreprises
même en cas de tension de trésorerie.
Mémoire rédigé et présenté par
MOUNKAME NDAM Jafarou Page 75
Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
Conclusion générale
En définitive, il était question pour nous de
traiter de la gestion de l'asymétrie et la réduction du risque de
crédit dans les IMF camerounaises : cas d'AFIB. Le risque de
crédit est le risque principal de toute activité de prêt
dans les institutions financières dans leurs missions
d'intermédiaire financier. Il part de l'hypothèse de l'existence
de l'asymétrie informationnelle dans la relation
prêteur-emprunteur. Et qui fait donc naître les problèmes de
sélection adverse, de l'aléa moral et celui de l'opportunisme de
l'emprunteur, dans la mesure où ce dernier maîtrise et
détient pour lui seul les informations sensibles de son projet qu'il
cache au prêteur. Bien plus, cette situation rend plus complexe
l'évaluation du risque de défaut d'un client. Par
conséquent, augmente le risque de crédit dans les IMF. De
même, le risque de crédit part du constat d'un retard de
remboursement à une perte totale de créance. En effet, le risque
de crédit provient du fait de l'insolvabilité de l'emprunteur
suite à un comportement opportuniste de sa part ou d'un fait ne relevant
pas de sa volonté (problème conjoncturel).
Au terme de notre analyse, il ressort que la gestion
efficiente de l'asymétrie d'information permet de réduire le
risque de crédit dans les institutions financières. Dans la
mesure où elle se base sur les informations recueillies à travers
les services fournis à destinations des clients et sur la relation de
financement qui les lie aux emprunteurs. Les informations recueillies
permettent de traiter et de diminuer les problèmes liés à
l'anti sélection, à l'aléa moral et permettent aux IMF de
mieux estimer le risque de défaut liés aux prêts
accordés. Bien plus, les informations collectées lors de l'accord
(études préalables avant le prêt), et le suivi du
crédit ont une influence positive sur la gestion du risque. En ce sens
que la gestion de l'asymétrie d'information à travers (la
relation de long terme, l'ancienneté, la détention de compte, la
prise des garanties, etc.), peuvent se traduire par une gestion efficiente du
risque de défaut. Dans la mesure où on a recueilli les
informations privées, sensibleset objectives qui permettent de mieux
cerner la santé financière des clients emprunteurs.
Après une définition des concepts du sujet dans
un premier temps, nous avons procédé en une mise en relation
entre l'asymétrie d'information et le risque de crédit dans les
IMF (chapitre 1), nous avons exploré la revue de la littérature
des travaux sur le sujet et nous
Mémoire rédigé et présenté par
MOUNKAME NDAM Jafarou Page 76
Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
avons relevé les différentes solutions tant sur
le plan théorique que sur le plan pratique, qui sont entre autre la
prise des garanties, le rationnement du crédit, les contrats de
prêts groupes, la relation de long terme, la confiance, etc. (chapitre
2). Nous avons en suite présenté la structure d'accueil et les
problèmes asymétriques liés aux opérations de
prêts en son sein (chapitre 3).
En fin, nous avons axé notre chapitre 4 sur une
étude empirique, qui est celle de savoir si la gestion efficiente de
l'asymétrie d'information peut permettre de réduire le risque de
crédit entre le prêteur et l'emprunteur dans une institution de
microfinance. Nous nous sommes basés sur 100 dossiers de crédits
accordés par AFIB à un ensemble des TPE et PME. Les
données collectées dans ces dossiers nous ont permis de
constituer un ensemble des variables explicatives afin d'expliquer le risque de
crédit (variable dépendante) chez un client et d'étudier
moyennant une régression logistique (modèles probit et logit),
l'apport de la gestion de l'asymétrie dans la réduction du risque
de crédit.
Nos résultats nous montrent que le risque de
crédit est inhérent à la mauvaise situation
financière des entreprises emprunteuses. Dans le modèle probit,
nous relevons une relation significative des variables indépendantes
telles que l'historique de compteau seuil de 5%, l'exclusivité de
financement (qui est le fait pour un emprunteur de ne bénéficier
que du financement d'une seule institution.), au seuil de 10%, dans la
prédiction du risque de crédit chez un emprunteur. Et, dans le
modèle Logit en plus des variables telles que l'historique de compte,
l'exclusivité de financement nous avons l'ancienneté de la
relation qui est aussi significative au seuil de 5% permettent de mieux
appréhender le risque de crédit dans notre structure. Globalement
la régression logistique nous a permis d'expliquer au moins 58% de
risque de crédit. Et on peut être tenté de dire sans risque
de nous tromper que sa mise en oeuvre à AFIB pourrait permettre de
réduire d'une façon considérable le risque
d'impayés dont elle est victime. Car, d'après notre
résultat seul 7% de risque restent sans être expliqués sur
les 65% d'impayés initialement constatés.
Certes, les développements entrepris lors de notre
travail, nous ont permis de conclure que les institutions financières et
AFIB en particulier, sont capables de réduire risque de crédit
qui les pousse parfois à la fermeture. Ceci par leur capacité
à collecter, à traiter, et à produire les informations
capitales pour l'évaluation des clients. Aussi, il ressort de cet
enseignement
Mémoire rédigé et présenté par
MOUNKAME NDAM Jafarou Page 77
Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
que les IMF privilégient le plus souvent la relation de
long terme qui pour a vertu la réduction de l'asymétrie
d'information entre les IMF et ses clients lors des opérations de
prêts. Car sur la base de la proximité et des informations
collectées au fil du temps, permettent une meilleure appréciation
de la capacité de remboursement du client, et donc facilite
l'évaluation du risque de crédit chez les clients.
Tout de même, notre mémoire professionnel reste
incomplet par le fait que dans notre démarche nous n'avons pas pris en
compted'autres éléments de contrôle des clientstels que son
chiffre d'affaires, pour prévenir le risque dans les IMF. Aussi, nous
n'avons pasintégré dans l'étude plusieurs ratios
comptables et financiers qui fournissent des données objectives pour
l'évaluation de chaque client. Toute fois, la taille très petite
de notre échantillon n'a pas favorisé l'obtention des
résultats plus significatifs qui pourrait se vérifier sur le plan
national.
En somme, nous avons projeté pour l'amélioration
du risque de crédit et le problème de l'asymétrie
d'information dans les IMF camerounaises et à AFIB en particulier ; de
procéder au rationnement des clients qui présentent les risques
élevés. De promouvoir la finance de proximité entre
l'institution et son client ; c'est-à-dire on doit se rapprocher au plus
près du client, parce qu'il faut un périmètre de confiance
dans lequel on maîtrise son écosystème, l'accompagné
afin de réduire au maximum le comportement opportuniste dont manifeste
souvent les clients après obtention du prêt. Et la prise des
garanties. Il serait intéressant pour nous d'étendre notre
étude sur le plan national ce qui permettrait sans doute
d'améliorer les résultats obtenus dans le cadre de cet
enseignement.Ou bien étudier l'impact de la finance de proximité
sur la réduction du risque de crédit dans le contexte
d'asymétrie d'information. Voilà en quelques sortes des
problèmes qui mériteraient notre attention et sur lesquels les
travaux futurs apporteraient plus de lumière.
Mémoire rédigé et présenté par
MOUNKAME NDAM Jafarou Page 78
Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
Eléments de bibliographie
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3- BOUSSADA, Rim,(2012), impact de la gouvernance bancaire
et de la relation bancaire sur le risque de crédit : cas des Banques
Tunisiennes, Thèse de doctorat, Université de
MONTESQUIEU-BORDEAUX IV.
4- BUISSON, H.,(2009), l'impact de la crise sur le
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5- CORNNE, S.,(2009), Les Déterminants de
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la Finance Comportementale, IGR-IAE de Rennes, Université de Rennes
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6- Duguet, E., (2008), économétrie des
variables qualitatives.
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Régression Logistique », Tutorial in qualitative méthods for
pscychology, vol 1 (1), pp. 35-41.
8- DZAKA, T.,(2009), Entrepreneuriat féminin, cout
d'Intermédiation dans les prêts de groupe et performances des IMF
féminines au Congo Brazzaville : entre recherche de la
pérennité et la gestion des risques,Colloque de Cotonou sur
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9- Eber, N., (2001), « Les relations bancaires de long
terme. Une revue de la littérature», Revue d'économie
politique, (Vol. 111), pp. 195-246.
10- ESSOMBA, A. C. D., TEUGULA G., (2013), Risque de
crédit et gouvernance par la proximité : cas des
microcrédits octroyés aux TPE camerounaises, Ve colloque en
Microfinance, douala.
11- Fall,F.S.,(2011), « La complémentarité
banque/microfinance dans les économies en développement : une
perspective théorique », Revue d'économie
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12- Fall, M., LANHAM.,(2013), Anti sélection et
institutions de microfinance ; Ve journées internationales de la
Microfinance.
Mémoire rédigé et présenté par
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Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
13- Guérin, I., (2000), « Aléa moral et
asymétrie d'information : le prêt collectif à
responsabilité conjointe », Centre Walras (CNRS -Université
Lyon 2), les Revues Economic Notes et Revue Economique, Sienne.
14- Guérin,I., 2002, Systèmes de micro
finance et gestion de l'information: médiation, détournement et
appropriation de l'information, in Drumaux, A, Mattijs, J. (éd)
Défis de l'information et pilotage des entreprises, AUF, Jouves, pp.
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15- GUIZANI, A.,(2014), Traitement des dossiers
refusés dans le processus d'octroi de crédit aux particuliers,
Thèse de doctorat, Institut Supérieur de Gestion (Sousse).
16- JABEUR BEN S., (2011), Statut de la faillite en
théorie financière : approches théoriques et validation
empiriques dans le contexte français, Thèse de doctorat,
Université du sud de Toulon var.
17- Kablan, S., (2012), efficacité des institutions
de microfinance en UEMOA: une approche outreach-intermédiation
financière.
18- Labie, M., La théorie du champ en micro finance
: perspectives d'application, Notes de recherche n° 98-66.
19- Les Dossiers du MINFI,(2014), Industries extractives :
les splendeurs de la transparence, pp. 44 à 59.
20- MAYOUKOU C., (2000), La micro finance en Afrique
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.IRED-CARE-CEDIMES, Université de Rouen. TFD, pp. 59-60.
21- Mazen, G., (2013), Le Rôle des Liens Sociaux et
de la Confiance sur le Financement Bancaire des PME: Une étude
exploratoire, Gestion et Management, Université de Bretagne
occidentale-BREST.
22- NDIAYE,K., (2012), le « scoring » en
microfinance un outil de gestion de risque, Atelier d'écriture sur
la microfinance, programme d'appui à la microfinance (PAMIF).
23- N. Gardès-MCF-UPPA-CREG/IRGO, I.
Maque-MCF-UNIVERSITE DE LA ROCHELLE-LR MOS/ IRGO,La compétence
relationnelle: une réponse à l'opportunisme des relations
banque/entreprise, IUT Département GEA, 17 place Paul Bert, 64100
BAYONNE, Institut de gestion, 39 rue Vaux de Foletier, 17 000 La Rochelle.
24- NTOUTOUME, OBIANG-NDONG, F., (2006), scoring
crédit : Application comparative de la Régression Logistique et
des Réseaux Neurones, Master Méthodes Statistiques et
Econométriques, Université cheik Antadiop.
Mémoire rédigé et présenté par
MOUNKAME NDAM Jafarou Page 80
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du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
25- Omri, A., Meryem, B., (2004), « Le regroupement des
demandes de crédits des petites et moyennes entreprises tunisiennes dans
le contexte d'asymétrie d'information », Revue internationale
P.M.E. : économie et gestion de la petite et moyenne entreprise,
vol. 17, n° 2, pp. 43-63.
26- Omri,A., Meryem,B., (2008), « L'impact de la
qualité de la Relation Banque-Entreprise sur la prime de risque
exigée des entreprises tunisiennes », La Revue des Sciences de
Gestion (n°229), pp. 95-102.
27- Ouellet,E., Leblond,S.,Ferris,I. B.,(2005),Guide
d'Econométrie Appliquée pour Stata pour ENN 3950 et FAS
3900, Université de Montréal.
28- OUBDI, L., AMRHAR,A., (2013), « Rationnement du
crédit en situation d'asymétrie d'information dans les PME de la
ville Agadir: Résultats d'une enquête. »,
16ème Conférence internationale sur l'Economie Et
Gestion Des Réseaux, Economics and Management of
Networks,l'ENCG Agadir, Maroc.
29- Psillaki,Maria, (1995),« Rationnement du
crédit et PME: une tentative de mise en relation », Revue
internationale P.M.E.: économie et gestion de la petite et moyenne
entreprise, vol. 8, n°3-4, pp.67-90.
30- Rouges, V.,(2003), gestion bancaire du risque de
non-remboursement des crédits aux entreprises : une revue de la
littérature identification et maîtrise des risques : enjeux pour
l'audit, la comptabilité et le contrôle de gestion, Belgique.
PP. CD-Rom.
31- Tchakoute,T.H., Nekhili,M.,(2012),Gestion des risques
et performance des institutions de microfinance, 138/ 2e trimestre varia,
pp. 127-148.
32- Tchieuzing, R., (2015), Cours sur la Théorie de
la Firme Bancaire Master II /UIG-ESG.
33- Tuan-ANH, PHUNG, (2009),rationnement du crédit
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Montpellier I.
34- Universalis,(2016), « AKERLOF GEORGE A. (1940- )
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35- Woybi Touré, F., (2013), modèle de
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36- WOTO,T. M. A., DANKOCO,SambaI., KESTEMONT,M. P.,(2011),
étude des antécédents de la confiance dans le secteur
bancaire au Benin et au Togo, Annales de l'Université Marien
NGOUABI, pp. 51-70.
37-
www.wikipédia.com
Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
ANNEXES
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Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
Annexe : 1le rationnement par le taux de
réservation ????
Par Maria PSILLAKI p.76 « rationnement du crédit par
le taux »
Mémoire rédigé et présenté par
MOUNKAME NDAM Jafarou Page 82
Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises : cas
d'AFIB S.A
Annexe 2 : pourcentage de remboursement des prêts
groupe
Mémoire rédigé et présenté par
MOUNKAME NDAM Jafarou Page 83
4
2
1
5
3
Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
Annexe 3 : figure d'appréciation de la confiance
entre le chargé d'affaire et l'emprunteur
Mémoire rédigé et présenté par
MOUNKAME NDAM Jafarou Page 84
Mémoire rédigé et présenté par
MOUNKAME NDAM Jafarou Page 85
Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
Tables des matières
Sommaire I
Dédicace II
Remerciements .III
Listes des abréviations et sigles IV
Liste des tableaux et figures ..V
Résumé ....VI
Abstract VII
Introductiongénérale ..1
CHAPITRE 1 : asymétrie d'information et le
risque de crédit en microfinance 7
Section 1 : définition de l'asymétrie
d'information, de la micro-finance et le risque de crédit 7
A- Définition de l'asymétrie d'information
7
B- Définition de la micro finance 8
C- Risque de crédit ..10
Section 2 : Lien entre l'asymétrie d'information et le
risque de crédit dans les établissements
de microfinance 10
A- Les caractéristiques de l'asymétrie
d'information ..10
1- L'anti sélection 12
2- L'aléa moral 14
B- La présence des coûts de transaction dans les
opérations de crédit 16
1- La rationalité limitée 17
2- L'opportunisme 17
CHAPITRE 2 : la revue de la littérature des
travaux sur de l'asymétrie d'informations et la
réduction du risque de crédit en microfinance
.20
Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
Section 1 : revues théoriques des grands travaux sur la
gestion de l'asymétrie d'informations
et la réduction du risque de crédit dans une IMF
|
.20
|
A- La Gestion des asymétries d'information par l'approche
transactionnelle
|
....20
|
1- La prise des garanties
|
20
|
2- Les contrats de crédit groupe et prêts
solidaires
|
..22
|
3- Le rationnement de crédit
|
23
|
|
B- La Gestion des asymétries d'information par l'approche
relationnelle
|
..25
|
1- la relation de long terme
|
..25
|
2- La confiance
|
27
|
|
Section 2 : Revues empiriques des grands travaux sur la gestion
de l'asymétrie d'information
et la réduction du risque de crédit dans une IMF
|
.29
|
A- Revues empiriques des grands travaux sur la gestion de
l'asymétrie d'information
|
.29
|
1- Approche empirique du rationnement de crédit
|
29
|
2- Approche empirique des contrats de crédit groupe
|
.32
|
3- Approche empirique de la relation de long terme
|
33
|
|
B- Limite des travaux de la revue empirique sur la gestion de
l'asymétrie d'information 35
1- Limite des travaux sur le rationnement de crédit
35
2- Limite des travaux sur la relation de long terme 36
3- Limite des travaux sur contrat de crédit groupe
.37
CHAPITRE 3 : présentation générale
de l'ace finance of business S.A (AFIB S.A) .40
Section 1 : création, organisation, fonctionnement et
produits financiers d'AFIB S.A........40
A- Création, évolution et organisation
|
.40
|
1- Historique et missions
|
.40
|
2- Organisation et fonctionnement
|
41
|
|
a- Organes décisionnels
|
41
|
b- Organes opérationnels
|
43
|
|
B- les différents produits et services proposés
à la clientèle
|
44
|
1- Les produits proposés à la clientèle
|
.44
|
2- les services
|
49
|
3- Les garanties ou suretés
|
50
|
Mémoire rédigé et présenté par
MOUNKAME NDAM Jafarou
|
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Mémoire rédigé et présenté par
MOUNKAME NDAM Jafarou Page 87
Gestion de l'asymétrie d'information et réduction
du risque de crédit les institutions de microfinance camerounaises :
cas d'AFIB S.A
4- La concurrence 50
Section 2 : la gestion de l'asymétrie d'information et la
réduction du risque de crédit dans
une IMF : Analyse chez AFIB
|
.51
|
A- l'asymétrie d'information liée à
l'environnement économique
|
.51
|
B- l'asymétrie liée au fait de l'emprunteur
|
..51
|
|
Chapitre 4 : approche méthodologique de
l'étude de la gestion de l'asymétrie d'information et
la réduction du risque de crédit à AFIB
S.A et présentation des résultats 54
Section 1 : approche méthodologique de l'étude
de la gestion de l'asymétrie d'information et
la réduction du risque de crédit à AFIB
S.A 54
A- la méthode d'analyse, la source des données,
les techniques de collecte et de traitement des
données
|
54
|
1- la variable expliquée
|
55
|
2- Les variables explicatives
|
55
|
B- Choix et mise en oeuvre de la régression logistique
|
59
|
1- intérêt et principe
|
61
|
2- Présentation des données
|
62
|
C- Les modèles économétriques
|
62
|
1- Le modèle PROBIT
|
.62
|
2- Le modèle LOGIT
|
64
|
|
Section 2 : présentation des résultats de
l'étude et suggestions
|
.66
|
A- Présentation des résultats de l'étude
|
...66
|
1- Présentation du résultat du modèle
PROBIT
|
.....66
|
2- Présentation du résultat du modèle
LOGIT
|
....68
|
|
B- Limites et recommandations
|
71
|
1- Limite de l'étude
|
....71
|
2- Recommandations de l'étude
|
..72
|
|
Conclusion générale
|
75
|
Eléments de bibliographies
|
.78
|
ANNEXES
|
81
|
|