BURKINA FASO
MINISTERE DE L'ENVIRONNEMENT Unité-Progrès-Justice
ET DU DEVELOPPEMENT DURABLE
-------------------------------
SECRETARIAT GENERAL
------------------------------------------
ECOLE NATIONALE DES EAUX ET FORETS SOCIETE NATIONALE
D'ELECTICITE
01BP 1105BOBO-DIOULASSO 01 DU BURKINA
(SONABEL)/BOBO I
TEL:00226 20980689
01 BP 245 BOBO-DIOULASSO 01
RAPPORT DE STAGE DE FIN DE CYCLE
THEME : CONTRIBUTION A L'IDENTIFICATION DE SYSTEMES
DE GESTIONADAPTES DES SOLS POLLUES PAR LA CENTRALE THERMIQUE BOBOI
En vue de l'obtention du Brevet de TechnicienSupérieur
d'Etat option Environnement
251657728
Présenté par :Emmanuel
DIAGBOUGA
Sous la
direction de :
Professeur de suivi : Maître de
stage :
MonsieurWendsom OséeOUEDRAOGOMonsieurJean
ILBOUDO
Juillet 2011
Ingénieur en génie de l'environnement
Chef de division Production Thermique
TABLE DES MATIÈRES
Dedicace
iii
Remerciements
ii
Table des illustrations
iii
Sigles et abréviations
iv
Resumé
v
Introduction générale
1
1.Contexte et problématique
1
2. Justification de l'étude
2
3. Objectifs de l'étude
2
3.1. Objectif général
2
3.2. Objectifs spécifiques
2
4. Hypothèses
3
5. Resultats attendus
3
CHAPITRE I : TERMINOLOGIE ET METHODOLOGIE
4
1. Terminologie
4
2. Methodologie
5
CHAPITRE II : PRESENTATION DE LA STRUCTURE
D'ACCUEIL ET DE LA ZONE D'ETUDE
5
1. Présentation de la structure
d'accueil
5
1.1. Historique
6
1.2. Organisation de la SONABEL
7
2. Présentation de la zone
d'étude
8
2.1. Situation geographique de la ville de
Bobo-Dioulasso
8
2.2. hydrologie et hydrogéologie
8
3. présentation de l'aire d'étude
10
CHAPITRE III : GENERALITES SUR LES SOLS
POLLUES
10
1. Cadre reglementaire
10
2.1. Mecanismes de pollution des sols
12
2.2 Formes de pollution des sols
12
3.1. Impacts sanitaires sur les travailleurs et sur
la population environnante
13
3.2. Impacts environnementaux
14
CHAPITRE IV : RESULTATS ET ANALYSES
15
1. Etat des lieux de la pollution des sols au
niveau de la SONABEL Bobo I
15
1.1 Mode de génération des
polluants
15
1.2 Lieux les plus exposés
16
2. Situation de la gestion actuelle des terres
polluées
17
2.1. Problématique de la pollution des
sols
17
2.2. Gestion actuelle des déchets
18
CHAPITRE V : PROPOSITION DE METHODES DE
GESTION DES SOLS POLLUES
19
1. Enjeux de la dépollution des sols
19
2. Choix de méthode de traitement des sols
pollués
20
3.1. Première option : la
désorption thermique
21
3.2. Deuxième option : la technique de
lavage des sols par percolation
22
3.3 Troisième option :
Bioremediation
23
4. Recommandations et difficultees rencontrees
25
4. 1. Recommandations à l'endroit de la
SONABEL Bobo I
25
4.1.1. Renforcement de la gestion
environnementale
25
4.1.2. Mesures de prévention
25
4.1.3. Partenariat
25
4.1. 4. Mise en oeuvre des infrastructures de
dépollution
26
4.2. Difficultées rencontrées
26
CONCLUSION
27
BIBLIOGRAPHIE
28
ANNEXE 1
29
ANNEXE 2
29
DEDICACE
JE DEDIE CE
RAPPORT A
TOUTE MA FAMILLE
POUR LE SOUTIEN INDEFECTIBLE
ET LA PATIENCE A
MON EGARD.
REMERCIEMENTS
Aux termes de cette étude, j'exprime ma profonde
reconnaissance aux personnes ci-après :
- Monsieur Kimsé OUEDRAOGO, le Directeur General de
l'Ecole Nationale des Eaux et Forêts
- Monsieur Lassana TRAORE, le Directeur régional de
l'Environnement et du Développement Durable des Hauts Bassins
- OUEDRAOGO Wendsom Osée, notre professeur de suivi pour
son encadrement et ses conseils ;
- ILBOUDO Jean, notre maitre de stage, pour nous avoir
reçu et accompagné durant ces deux mois, sa disponibilité
et ses encouragements ;
- l'ensemble du corps professoral pour le partage des
connaissances ;
- BIHOUN Kalifa, pasteur de l'Eglise Biblique de la Vie
Chrétienne Profonde, pour l'hébergement et les
encouragements ;
- SAWADOGO Gueswendé qui a mis son ordinateur à ma
disposition ;
- au personnel de BOBO II pour leur
disponibilité ;
- MANO Moumaï qui a rendu possible mon inscription à
l'école primaire;
- toute ma famille, pour les encouragements incessants;
- la promotion de Techniciens Supérieurs de
l'Environnement 2009-2011 pour la collaboration franche et partage
d'idées ;
- tous mes amis et connaissances pour leurs
encouragements ;
- tous ceux qui ont contribué d'une manière ou
d'une autre à la réalisation de cette étude ou qui m'ont
soutenu d'une manière quelconque pendant ces deux années de
formation ;
- au DIEU TOUT PUISSANT, pour la santé et la sagesse.
TABLE DES ILLUSTRATIONS
Liste des figures :
Figure n°1 : Schéma de gestion des terres
polluées à BOBO II..................................19
Figure n°2 : Schéma de principe de
désorption thermique.........................................22
Liste de tableaux
Tableau n°1 : Risques sanitaires des
travailleurs.....................................................13
Tableau n°2 : Génération des
déchets par la SONABEL Bobo I.................................16
Tableau n°3 : Analyse comparative des
options......................................................24
SIGLES ET ABREVIATIONS
ADEME :Agence De l'Environnement et de la
Maîtrise de l'Energie
CET :Centre d'Enfouissement Technique
ENEF : Ecole Nationale des Eaux et
Forêts
DDO: Distillated Diesel Oil
DGACV : Direction Générale de
l'Amélioration du Cadre de Vie
DREDD/HBS: Direction Régionale de
l'Environnement et du Développement Durable
HAP :Hydrocarbure Aromatique
Polycyclique
MAHRH : Ministère de l'Agriculture,
de l'Hydraulique et des Ressources Halieutiques
MECV : Ministère de l'Environnement
et du Cadre de Vie
ONEA : Office National de l'Eau et de
l'Assainissement
PSAB : Plan Stratégique
d'Assainissement de Bobo-Dioulasso
SAPHYTO : Société Africaine
de Produits Phytosanitaires et d'Insecticides
SOAF : Société Ouest
Africaine de Fonderie
SONABEL: Société Nationale
d'Electricité du Burkina
SP/CONEDD: Secrétariat Permanent du
Conseil National pour l'Environnement et le Développement Durable
SP/CONAGESE: Secrétariat Permanent du
Conseil National pour la Gestion de l'Environnement
RESUME
Cette étude réalisée à la SONABEL
Bobo I se fixe pour objectif de contribuer à identifier des
méthodes pratiques de traitement des sols pollués.
Pour ce faire, nous avons d'abord réalisé une
série d'entretiens avec le Chef de division Production Thermique de Bobo
I, des personnes ressources hors de la SONABEL ainsi que le personnel de
SONABEL Bobo II.
Ensuite, nous avons procédé à la
consultation de plusieurs documents pour cerner les contours de la question de
dépollution industrielle. La revue documentaire a été
complétée par des recherches sur internet pour les aspects de la
dépollution concernant les hydrocarbures et les huiles
usagées.
L'étude conduite à la SONABEL a consisté en
un diagnostic intégral de la situation actuelle en matière de
pollution des sols suivi de proposition de méthodes de gestion de
ceux-ci.
Le constat général est que le risque de pollution
du sol est avéré à Bobo I du fait des cuves
enterrées, les puits de drainage et de stockage des eaux usées,
les éventuels débordements de combustibles au niveau des cuves de
stockage...
A l'issue de ce constat, des techniques de traitement des sols
pollués ont été proposées pour permettre à
la société de gérer sainement ces cas de figure afin de
préserver l'environnement.
MOTS CLES : dépollution,
percolation, pollution, ruissellement, sol.
INTRODUCTION GENERALE
1. CONTEXTE ET
PROBLEMATIQUE
L'activité industrielle est très peu
développée au Burkina Faso et se concentre en quelques points du
pays, notamment Bobo-Dioulasso et Ouagadougou.
L'industrie énergétique est
caractérisée par la quasi dominance de la Société
Nationale d'Electricité qui assure l'approvisionnement en
électricité du pays. En effet, l'urbanisation croissante et la
dynamique des activités socio-économiques ont entrainé
l'augmentation de la demande en énergie notamment
l'électricité.
Cette croissance de la demande en électricité est
à l'origine de profondes réformes du secteur de l'énergie
avec l'adoption en 2000 de la Lettre de Politique de Développement du
secteur de l'énergie ayant pour but l'accroissement de l'offre
d'énergie électrique (SP/CONNEDD, 2007).
Cependant, cette production accrue d'électricité
ainsi que toutes les activités industrielles libèrent dans
l'Environnement une grande variété de substances potentiellement
dangereuses appelées globalement contaminants ou polluants.
Ces polluants sont à l'origine d'une contamination des
sols compromettant ainsi leurs usages présents et futurs.
Cette situation conduit à la recherche et à la mise
en oeuvre de systèmes de gestion et de réhabilitation des sites
pollués.
L'objet de la gestion consiste d'une part à maitriser
l'expansion des flux de polluants dans la nature et d'autre part à
extraire ces polluants afin de redonner à la terre sa composition et ses
fonctionnalités naturelles.
Au regard des rejets de la SONABEL Bobo I, l'identification et
la mise en oeuvre de systèmes de gestion efficients des sols
pollués est une nécessité impérieuse.
2.JUSTIFICATION DE L'ETUDE
La prise en compte des préoccupations environnementales
est effective à la SONABEL Bobo I depuis la fin de l'année 2002
au regard de l'exacerbation des problèmes environnementaux sur le site
de l'implantation de l'usine (Rapport d'activités envirommentales, 2003)
En effet, à l'issu d'un diagnostic sur la situation
environnementale dans l'enceinte de l'unité industrielle, une
série de réunions et de formations en environnement a
forgé une conscience environnementale au sein de la
société.
En dépit de la mise en oeuvre de mesures de
préservation de l'environnement, de nombreuses difficultés
persistent et nécessitent une attention particulière. Il en est
ainsi de la pollution des sols.
Le fonctionnement de la centrale thermique Bobo I, est à
l'origine de nombreux rejets qui, conjugués avec des incidents ponctuels
de fuite ou d'épandage de combustibles, l'amènent à
gérer des cas pratiques de sols pollués dont cette entité
industrielle est responsable.
La présente étude se fixe pour but de fournir une
réponse conséquente à cette préoccupation majeure
à travers un diagnostic prospectif de la situation actuelle de pollution
des sols et une proposition de méthodes concrètes et pratiques
de gestion de ceux-ci.
3. OBJECTIFS DE L'ETUDE
3.1. OBJECTIF GENERAL
La présente étude vise d'une manière
générale à contribuer à identifier des
méthodes de gestion des sols pollués dont la SONABEL Bobo I peut
mettre en oeuvre du point de vue technologique et économique.
3.2. OBJECTIFS SPECIFIQUES
En vue d'atteindre l'objectif général
établi ci-dessus, les objectifs spécifiques suivants ont
été formulés :
- connaitre la nature de la pollution des sols au niveau de la
SONABEL Bobo I ;
- déterminer les enjeux de cette pollution pour la
société, le voisinage et l'environnement ;
-proposer des méthodes pratiques de gestion des sols
pollués.
4. HYPOTHESES
Pour conduire cette étude l'hypothèse suivante a
été formulée : la centrale thermique Bobo I a besoin
de mettre en place une méthode pratique de dépollution pour
résorber les cas de pollution des sols dont elle est responsable.
5. RESULTATS ATTENDUS
Au terme de l'étude, les résultats suivants doivent
être atteints :
-un diagnostic est fait et la nature de la pollution est
connue ;
-les enjeux de la pollution sont déterminés pour la
société, le voisinage et l'environnement ;
-des méthodes de gestion des sols pollués sont
proposées.
CHAPITRE I : TERMINOLOGIE ET
METHODOLOGIE
CHAPITRE I :
TERMINOLOGIE ET METHODOLOGIE
1. TERMINOLOGIE
Le sol : il
représente la couche superficielle, meuble, de la croûte
terrestre résultant de
la transformation de la
roche mère,
enrichie par des apports
organiques.
Il existe plusieurs définitions du sol :
- les
agronomes nomment parfois
sol la partie arable (pellicule superficielle)
homogénéisée par les
labours et explorée
par les
racines des
plantes.
- les pédologues estiment que la partie arable ne
constitue que la partie superficielle du sol.
Les constituants du sol :
-la fraction minérale
La fraction minérale représente l'ensemble des
produits de la dégradation physique puis chimique de la roche
mère.
On peut les classer par diamètres
décroissants : les sables, les
limons, l'
argile
-la fraction organique
La matière organique du sol peut être définie
comme une matière carbonée provenant de la
décomposition
et du
métabolisme
d'êtres vivants végétaux, animaux et microbiens. Elle
constitue l'
humus.
Elle est composée d'éléments principaux (le
carbone-
C, l'
hydrogène-
H, l'
oxygène-
O et l'
azote-
N) et d'éléments
secondaires (le
soufre-
S, le
phosphore-
P, le
potassium-
K, le
calcium-
Ca et le
magnésium-
Mg).(
http://fr.wikipedia.org/wiki/sol_(p%C3%A9dologie?))
Pollution : elle est l'introduction directe
ou indirecte par l'activité humaine, de substances, de vibration, de
chaleur, ou de bruit dans l'air, l'eau ou le sol, susceptibles de porter
atteinte à la santé humaine ou à la qualité de
l'environnement ou encore d'entrainer des détériorations des
biens matériels.
Impact : il est le résultat d'une
comparaison entre deux états : un état qui résulte de
l'action envisagée et un état de référence
(initial-actuel).
Pollution du sol : c'est le résultat
de la contamination du sol par les agents polluants entrainant la modification
de ses caractéristiques physiques ou l'altération de sa
composition chimique compromettant ainsi les usages qui sont ou qui pourraient
en être faits.(code de l'environnement, 1997)
Dépollution : c'est
l'opération qui consiste à traiter partiellement ou totalement un
milieu pollué (sol, air) pour en supprimer ou diminuer fortement le
caractère polluant dans le but de restaurer sa fonction et le mettre en
état pour un autre usage.
Traitement hors site:Les sols pollués
sont traités hors du site d'où ils proviennent, dans des
installations collectives de traitement
Traitement sur site après excavation :Les
sols pollués sont traités sur le site d'où ils
proviennent, après avoir été excavés.
Traitement sur site sans excavation ou traitement in situ
:Les sols pollués sont traités sur le site d'où
ils proviennent, là où ils se trouvent dans le sol.
2. METHODOLOGIE
Pour parvenir la réalisation de cette étude, nous
avons procédé comme suit :
Entretiens et visites
La première phase de notre étude a consisté
à faire des entretiens réguliers avec le chef de division
production thermique pour comprendre le schéma de gestion des effluents
liquides. Ces échanges ont permis de comprendre le dispositif de gestion
des questions environnementales au sein de la société. Ensuite,
nous avons observé une phase de visites des installations pour
évaluer l'ampleur de la pollution. Ces visites ont également
concernés Bobo II pour connaître le système de traitement
de terres polluées à ce niveau.
Revue documentaire et saisie de rapport
L'étape suivante a consisté à la
consultation de documents pour cerner les contours du sujet selon la
littérature disponible. Cette phase a été
complétée par une navigation sur internet.
Enfin nous avons procédé à l'analyse des
donnés et à la saisie du rapport.
CHAPITRE II : PRESENTATION
DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL ET DE LA ZONE D'ETUDE
1. PRESENTATION DE LA STRUCTURE
D'ACCUEIL
1.1. HISTORIQUE
La Société Nationale d'Electricité du
Burkina (SONABEL) est une société d'Etat depuis le 14 avril
1995.Son capital est de 46 milliards de Francs CFA. Elle a son siège
social à Ouagadougou. Avant de devenir en 1976 un des Etablissement
Public à Caractère Industriel (EPIC), la SONABEL a connu de
nombreuses transformations tant au niveau de sa structure financière
(capital) que de sa dénomination. Elle fut appelée successivement
Energie de l'Afrique Occidentale Française (ENERGIE AOF), ensuite
Société Africaine d'Electricité (SAFELEC), puis
Société Voltaïque d'Electricité (VOLTELEC) :
1954 : l'énergie AOF qui était une
société privée française débute
l'activité de production et de distribution de l'énergie
électrique à Ouagadougou et à Bobo-Dioulasso
respectivement en février et octobre ;
05 mars 1956 : extension de l'activité à la
distribution d'eau dans les deux villes ;
1960 : reprise de l'ensemble des activités par la
Société d'Economie Mixte Multinationale -SAFELEC-au capital de
150 millions de Francs CFA reparti entre la Caisse Centrale de
Coopération Economique, actuelle Agence Française de
Développement (AFD) d'une part, et la Haute-Volta, le Niger, la
Mauritanie et divers actionnaires d'autre part ;
06 septembre 1968 : la société prend la forme
de société de droit voltaïque avec la dénomination
Société Voltaïque d'Electricité( VOLTELEC)
dotée d'un capital social d'un million de francs CFA reparti entre la
CCCE, la SAFELEC et des personnalités voltaïques ;
197O : abandon de la distribution d'eau par la VOLTELEC au
profit de la Société Nationale des Eaux(SNE), actuelle
ONEA ;
15 septembre 1976 : la VOLTELEC prend la forme
d'Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial
(EPIC) par décret n°76/344/PRES/MTP/URB avec un capital de 1387628
Francs.
Dans la même année, par ordonnance
n°76/021/PRES/MTP/URB, l'exclusivité de la production de
l'électricité lui fut accordée.
En août 1984 : avec l'avènement du Conseil
National de la Révolution (CNR) et le changement de nom du pays, la
VOLTELEC à pris la dénomination de
« Société Nationale d'Electricité du
Burkina » en abrégé SONABEL ;
Par décret n°95/160/PRES/MICM/TPHU du 14 avril 1995
la société a changé de statut juridique. Elle est
passée de la forme d'Etablissement à Caractère Industriel
et Commercial à celle de Société d'Etat ;
Par décret n°97-599/PRES/PM/MEM/MCIA du 31
décembre 1997 : les statuts de la SONABEL comme
Société d'Etat ont été approuvés.
Depuis décembre 1998 l'état a procédé
à l'ouverture du sous-secteur électricité au privé.
Jusqu'à ce jour aucun privé n'a encore pu s'investir dans la
production d'électricité au publique. En décembre 2000, le
gouvernement du Burkina Faso a adopté un document intitulé
« Lettre de Politique de Développement du secteur de
l'Energie ».Ce document se veut un outil de référence
dans la conduite des reformes dans le secteur de l'énergie ; il
présente la situation du secteur de l'énergie au Burkina Faso et
explique la stratégie adoptée par le gouvernement pour le
secteur.
La loi n°0126-2001/AN du 04 juillet 2001 portant
autorisation de privatisation de la SONABEL a été votée le
04 juillet 2001 par l'Assemble Nationale ; le processus de privatisation
est donc engagé.
1.2. ORGANISATION DE LA
SONABEL
La SONABEL Bobo est structurée comme suit : un
conseil d'administration, une direction générale, un conseil
technique, un assistanat de direction.
Ensuite, elle comporte six directions centrales dont les
dénominations sont les suivantes : Direction de la production et du
transport, Direction de la distribution, Direction des centres
extérieurs, Direction financière et comptable, Direction des
ressources humaines, Direction des études, de la planification et de
l'équipement.
En plus, elle compte cinq directions régionales qui se
retrouvent à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Koudougou, Koupéla,
Ouahigouya.
Mission et l'objectif du service production thermique de
la SONABEL Bobo I
Le service production thermique dans lequel s'est effectué
notre stage a pour mission principale de produire de l'énergie en
qualité et quantité suffisante à partir du thermique et
d'assurer une bonne maintenance des équipements de production.
Organigramme du service production thermique
Il est composé des structures suivantes : la Division
Production Thermique Bobo, la Division Production Thermique Bobo II et le
Laboratoire.
La division production thermique Bobo I est composée de
plusieurs sections accomplissant diverses tâches :
-la section commis magasin est chargée de
gérer les pièces de rechange, les combustibles et les
huiles ainsi que l'élaboration des rapports de la centrale.
-la section mécanique intervient sur les travaux d'ordre
mécanique.
-la section électricité est sollicitée pour
les travaux d'ordre électrique.
-la section conduite est chargée de l'exploitation, du
suivi des groupes et des auxiliaires de la centrale.
2. PRESENTATION DE LA ZONE
D'ETUDE
2.1. SITUATION GEOGRAPHIQUE DE LA
VILLE DE BOBO-DIOULASSO
La ville de Bobo-Dioulasso est située dans la
région sud-ouest du BURKINA-FASO à 365km de Ouagadougou la
capitale. Elle est comprise entre les coordonnées géographiques
de longitude 4°18' Ouest et de latitude 11°10'Nord.
La commune est divisée en 25 secteurs organisés en
trois arrondissements (MAHRH, 1995)
2.2. HYDROLOGIE ET
HYDROGEOLOGIE
2.2.1 EAUX DE SURFACE
Le réseau hydrographique de la ville de Bobo-Dioulasso est
constitué par le collecteur principal le marigot Houet (affluent du Kou)
et ses affluents.
Une partie de l'agglomération déborde à
l'Est sur le sous-bassin versant de la Niamé et à l'Ouest sur le
sous-bassin du Bingbélé.
Le marigot Houet draine le secteur septentrional de
Bobo-Dioulasso qu'elle traverse du Sud vers le Nord (MAHRH, 2005).
2.2.2 EAUX SOUTERRAINES
Le système aquifère dans la région de
Bobo-Dioulasso se présente sous deux formes :
- une forme multicouche dans sa partie centrale dans la mesure
où l'empilement de différents niveaux gréseux amène
à distinguer différents niveaux aquifères ;
- une forme monocouche dans sa partie périphérique,
et notamment à proximité de la zone source dans la mesure
où les différentes directions de fracturation sont capables de
mettre en relation et d'interconnecter entre eux les différents niveaux
aquifères gréseux.
Il convient de signaler la présence dans les formations
d'altération de petits niveaux aquifères non discontinus
développés sur quelques mètres, proches de la surface de
la terre le plus souvent exploités par des puits particuliers (MAHRH,
2005).
2.2.3 GEOLOGIE ET GEOMORPHOLOGIE
La structure géologique de la région de
Bobo-Dioulasso comprend :
- un socle profond (400m) : sol ancien, granité et
absolument perméable
- une série de grès :
*les grès de sotuba : ces grès sont durs,
poreux, peu perméable, assez fissurés
*les grès de Bobo-Dioulasso : ils
présentent de nombreuses fissures, failles et diaclases. Ces
grès s'altèrent facilement, les réseaux de fracture
qu'ils présentent servent de drain.
Les dépôts de couverture superficielle
récente sont constitués de sable, d'argile et de
latérite.
La structure généralement rencontrée
à 160 cm lors des essais présente la superposition suivante
depuis le terrain naturel :
- terre végétale ;
- limons silteux ou sableux ;
- argile latéritique gravelo-gréseuse ;
- grès altéré.
Les sols sont généralement de couleur brune et
uniforme. Les pentes sont de l'ordre de1à 2% très favorables
à l'absorption des eaux par le sol.
3. PRESENTATION DE L'AIRE
D'ETUDE
La station SONABEL Bobo I se trouve dans l'arrondissement de
KONSA, notamment dans le secteur n°9 dénommé ACCART VILLE.
La vulnérabilité des sols à la pollution
s'explique par la nature du site d'implantation de la centrale. Selon une
étude menée par l'ONEA en 1999, la centrale se trouve sur une
zone caractérisée par :
- une perméabilité variant entre 5 à 15
l/m2/j;
- une faible profondeur de la nappe phréatique qui se
situe entre 10 à 20 m ;
- des volumes admissibles pour l'épandage des eaux
usées inferieurs à 6 l/m2/j.
Il faut signaler que la vitesse de déplacement des
hydrocarbures varie de 30 m/h dans une roche sèche fissurée
à 1 cm/an dans certains sols argileux.
(
www.feric.ca/gestion_hydrocarbures)
Ces données indiquent qu'il est impérieux pour la
SONABEL Bobo I d'adopter sans délai des mesures de traitement des
terres pour prévenir des risques de pollution des sols.
CHAPITRE III : GENERALITES
SUR LES SOLS POLLUES
1. CADRE REGLEMENTAIRE
Le BURKINA FASO dispose de plusieurs lois en matière de
préservation et de promotion de l'environnement. Pour ce qui concerne la
pollution des sols nous pouvons retenir:
- LOI N°005/97/ADP du 30janvier 1997
portant Code de l'Environnement au BURKINA FASO
Cette loi définit en son article 5.13 la pollution ou
l'acte de pollution des eaux et des sols.
- LOI N°23/94/ADP du 19mai 1994 portant
Code de santé publique.
Elle détermine les mesures de protection sanitaire de
l'environnement et de lutte contre les nuisances, les bruits ainsi que toutes
les formes de déchets.
- DECRET N°2001-188/PRES/PM/MEE portant
fixation des normes de rejets de polluants dans l'air, l'eau et le sol.
Le présent décret fixe les normes de rejets de
polluants dans l'air, l'eau et le sol.
- DECRET N°2001-342/PRES/PM/MEE portant
champ d'application, contenu et procédure de l'étude et de
l'impact sur l'environnement.
Ce décret instaure la réalisation d'une
étude d'impact pour les cas suivants en matière
d'énergie : le transport et distribution d'énergie dont
tension est inferieure à 225kw, les centrales nucléaires et
l'aménagement de même que le stockage de gaz et
d'hydrocarbures
- DECRET
N°98-322/PRES/PM/MEE/MCIA/MEM/MS/MATS/METSS/MEF portant
conditions d'ouverture et de fonctionnement des établissements dangereux
et incommodes.
Il détermine les conditions d'ouverture et de
fonctionnement des établissements dangereux, insalubres et incommodes
à travers leur nomenclature ainsi que les formalités
régissant l'ouverture et le fonctionnement des établissements sus
mentionnés.
- DECRET N°98-323/PRES/PM/MATS/MIHU/MS/MTT
portant réglementation de la collecte, du stockage, du transport, du
traitement et de l'élimination des déchets.
Ce décret vise la mise en place et au respect des
conditions de collecte, du stockage, du transport, du traitement et de
l'élimination des déchets.
Cependant la non application effective et la
méconnaissance de cette réglementation dans le milieu industriel
limitent sa force et partant les effets positifs qu'elle pourrait engendrer.
2. LES TYPES DE POLLUTION DES SOLS AU NIVEAU DE BOBO I
En effet, les polluants rejetés par la SONABEL
Bobo I se résument comme suit : les huiles usagées, les
boues d'hydrocarbures et d'huile, les hydrocarbures du fait des fuites et
déversements, les eaux usées, les résidus des produits
chimiques, les retombées des combustions, les déchets solides.
Ces contaminants sont à l'origine de la pollution des sols
caractérisée par les mécanismes et les formes
ci-dessous.
2.1. LES MECANISMES DE POLLUTION
DES SOLS
Les mécanismes de pollution peuvent se faire de la
manière suivante :
-les polluants peuvent contaminés les sols par
transfert latéral lié à l'écoulement des eaux.
Il s'agit des polluants présents dans les eaux pluviales
qui n'ont pas pu être récupérées et répandues
autour des installations. C'est également le cas des eaux
résiduaires issues des lavages des pièces et engins qui se font
dans et à proximité d'une aire aménagée.
La dernière préoccupation pour ce cas de figure
concerne le cas des retombées des combustions. Pour ce point les
difficultés d'appréciation sont liées à l'absence
des données en la matière, surtout l'évaluation du taux
d'incorporation de ces polluants dans le sol.
-les contaminants peuvent polluer les sols par transfert vertical
lié à la perméabilité des sols (5 à 15
l/m2/j) et la vitesse de percolation des sols qui est de 5 à
30 l d'eaux usées /m2/j pour l'ensemble des terres de la
ville (ONEA, 1999).
Le risque de contamination des sols est réel en raison
des puits du recueil des eaux usées et l'aire où sont enfuies les
anciennes cuves.
2.2 FORMES DE POLLUTION
La pollution des sols en cause à la SONABEL Bobo I
revêt les formes suivantes comme c'est le cas général des
pollutions industrielles (Nature et Ressource, 1982) :
- une pollution locale et ponctuelle : les
risques majeurs concernent l'enceinte des installations et surviennent suite
à des débordements des cuves, lors du déchargement des
combustibles, l'épandage des eaux résiduaires, les eaux
usées rejetées dans les caniveaux.
- une pollution diffuse et chronique :elle
est le fait de l'éventuelle infiltration des polluants dans le sol et la
nappe phréatique affleurente via les puits des eaux usées, les
fuites provenant du parc à combustible et des cuves enterrées
depuis qu'elles étaient en fonction ,les terres
décapées ainsi que le sable utilisé pour absorber les
différentes plaques de combustibles et les
« décharges » qui reçoivent les eaux
usées vidangées et rejetées dans la nature.
- une pollution différée et
accidentelle : il s'agit de l'épandage de polluants
à grande échelle à la suite d'un accident.
3. LES IMPACTS DE LA POLLUION DES SOLS
3.1. IMPACTS SANITAIRES SUR LES
TRAVAILLEURS ET SUR LA POPULATION ENVIRONNANTE
3.1.1 IMPACTS SUR LES TRAVAILLEURS
L'exposition excessive des travailleurs aux sols pollués
favorise le contact avec les polluants entraînant ainsi la contraction de
diverses maladies comme le montre le tableau ci-dessous.
Tableau n°1 : risques sanitaires des travailleurs
MODE D'AFFECTATION
|
TYPES DE RISQUE
|
Exposition par le fioul lourd : inhalation de vapeur, sous
forme liquide,
|
Néphropathie, conjonctivite, irritation des voies
respiratoires, migraines, effet narcotique, nausées
|
Expositions répétées au gazole et fioul
lourd
|
Assèchement de la peau, dermatites chimiques, risque accru
de cancers du poumon et de la prostate
|
Exposition au carburant et combustible
|
Irritation de muqueuse et la peau
|
Toxicité par ingestion (cas rare)
|
Vomissement, irritation des voies digestives, diarrhées
|
Source : étude record n°02-0125/1A
Les maladies professionnelles notifiées au niveau de la
SONABEL Bobo I concernent essentiellement les maladies de la peau :
dermatites, irritations, cancers.
3.1.2 IMPACTS SUR LA POPULATION RIVERAINE
La population riveraine est exposée à des maladies
hydriques liées à la pollution éventuelle de la nappe
phréatique.
En effet, la perméabilité du sol du lieu
d'implantation de la SONABEL Bobo I est comprise entre 5 à 10
l/m2/j, la vitesse de percolation est comprise entre 5 à 30
l/m2/j et la nappe se situe entre 10 à 20 m.
L'acte de pollution de la nappe est facilité par
l'utilisation des puits perdus pour le recueil des eaux usées.
Les hydrocarbures percolent dans le sol jusqu'à ce qu'ils
atteignent l'eau souterraine (on connaît 8000 puits indigènes
à Bobo-Dioulasso, MAHRH, 2005) ou une couche imperméable, puis
migrent dans le plan horizontal. Cette action est facilitée dans ce cas
par les puits perdus et les fuites au moment du fonctionnement des cuves
enterrées.
Certains éléments toxiques contenus dans les
hydrocarbures peuvent se bio-accumuler et devenir beaucoup plus dangereux pour
les organismes situés plus haut dans la chaîne alimentaire, y
compris l'homme.
3.2. IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX
La perturbation de l'équilibre
écologique du milieu naturel se traduit par une modification de la faune
et la flore.
Elle provient de rejets non intentionnels des eaux usées
vidangées et des terres polluées à la suite de
déversement des effluents liquides. En effet, pour favoriser la
séparation des eaux usées et des hydrocarbures en suspension
dans les puits de stockage des eaux usées, la partie constituée
par les hydrocarbures est momentanément vidangée avec les eaux
usées domestiques et rejetée directement dans la nature. Il en
résulte l'inhibition des processus d'autoépuration du sol et la
limitation de développement des micro-organismes du sol de même
que le blocage de ré-oxygénation.
Quant aux huiles usagées, elles sont
considérées comme des déchets dangereux car elles
contiennent des hydrocarbures et d'autres additifs chimiques tels que des
sulfonâtes, du soufre, du chlore, des composés azotés et
des métaux (baryum, zinc, chrome) qui rendent ces huiles impropres
à l'usage auquel elles étaient destinées initialement. Ces
huiles, lorsqu'elles sont rejetées sans précautions dans la
nature, peuvent empêcher l'infiltration de l'eau dans le sol,
entraînant de facto la baisse de la teneur en oxygène du
milieu (DGACV, 2005).
Les huiles usagées ont également un impact sur les
eaux de surface car une goutte d'huile usagée suffit pour rendre 10
m 3 d'eau impropre à la consommation. De même, 1 litre
d'huile usagée pollue 1000 m 3 d'eau et jusqu'à 1 m3 de sol (
www.feric.ca/gestion_hydrocarbures).
CHAPITRE IV : RESULTATS ET
ANALYSES
1. ETAT DES LIEUX DE LA POLLUTION
DES SOLS AU NIVEAU DE BOBO I
1.1 MODE DE GENERATION DES
POLLUANTS
La SONABEL utilise annuellement pour le fonctionnement de ses
centrales thermiques environ 1291 tonnes de DDO et 22838 tonnes de fuel lourd
(SP/CONAGESE, 2001).
L'utilisation de ces hydrocarbures donne lieu au rejet de
quantités importantes d'huiles usagées qui, cumulées
avec la grande consommation en eau font de la SONABEL une grande productrice de
déchets industriels.
Tableau n°2 : génération de
déchets par SONABEL Bobo I
SONABEL BOBO I
|
Année
|
Consommation de lubrifiant
Litre(l)
|
Boue de
Combustible
Litre(l)
|
Huile
Usagée
Litre(l)
|
Quantité de boue incinérée
Litre(l)
|
Eaux usées
Litre(l)
|
Chiffons et sciures
kg
|
|
2003
|
11532
|
200
|
4000
|
/
|
/
|
/
|
|
2004
|
4695
|
700
|
2290
|
600
|
/
|
/
|
|
2006
|
|
400
|
|
400
|
23000
|
195,5
|
|
2007
|
|
|
2100
|
|
1252000
|
431
|
|
2008
|
|
|
1550
|
|
132000
|
562,9
|
|
2010
|
|
|
6345
|
|
|
131,5
|
Source : DGACV, 2005 ; Rapports d'activités
annuels (2006, 2007, 2008,2010).
Ces déchets émettent dans le sol d'énormes
quantités de polluants que sont :
- les hydrocarbures : fioul, lubrifiant, huile à
moteur ;
- les huiles usagées qui contiennent les métaux
lourds et les metalloïdes (le silicium, le zinc, le cadmium, le bore,
etc.) ;
- les restes des produits chimiques de traitement des eaux
utilisées dans les procédés industriels et ceux
utilisés pour doser les combustibles ;
- les boues d'huile et d'hydrocarbures ;
- les eaux usées ;
- les retombées des combustions des hydrocarbures :
les suies
1.2 LIEUX LES PLUS EXPOSES
L'acte de pollution directe concerne plusieurs endroits dans
l'enceinte de Bobo I. Il s'agit notamment des lieux ci-après :
- le parc de stockage d'hydrocarbures : c'est le lieu
d'implantation des cuves qui contiennent le combustible indispensable au
fonctionnement des machines.
Il se divise en deux selon les risques de pollution.
. D'une part, du fait des pratiques anciennes de stockage
des hydrocarbures, quatre cuves sont enterrées. Il s'agit de trois cuves
d'une capacité de 35000 litres et le quatrième a une
capacité de 50000 litres.
Ces cuves occupent une superficie d'environ 100m2 et
présentent un risque de pollution des sols du fait des fuites
d'hydrocarbures qui y ont été constatées et ont conduit
à leur déclassement.
. D'autre part, les lieux incriminés concernent
l'aire de stockage actuel des hydrocarbures du fait d'éventuelles
fuites de combustibles.
- les lieux de pollution concernent également les
localités de déversement éventuel de combustibles et les
lieux de stockage des eaux usées sous forme de puits perdus ;
- enfin, le risque de pollution concerne l'aire de lavage des
pièces, l'épandage des eaux pluviales aux alentours de l'usine et
des suies, l'aire d'implantation de l'usine.
2. SITUATION DE LA GESTION
ACTUELLE DES TERRES POLLUEES
2.1. PROBLEMATIQUE DE LA POLLUTION
DES SOLS
La prise en compte des questions environnementales
à Bobo I remonte à la fin de l'année 2002.En cette
année là, les préoccupations environnementales se
révélaient cruciales au sein de la société
(Rapport d'activité environnementale ,2003).
La problématique du traitement des terres polluées
s'est posée selon le même rapport en ces
termes « Du point de vue du cadre environnemental, des actions
d'assainissement ont été menées :
- récurage des divers caniveaux et des fosses;
- suivi et résorption par la réparation des
diverses vannes, des fuites de DDO constatées au parc lors du mouvement
de combustible ;
- du fait des fuites constatées au niveau des citernes de
combustibles enterrées d'où la pollution prononcée du sol,
deux cuves ont été isolées et déclassées. Il
s'agit de la n°5 de 5000 litres et de la n°3 de 35000 litres.
Il reste à souhaiter que dans les jours à
venir(...) le Service Environnement se penche un peu plus sur les questions
délicates et quasi insolubles pour la majeur partie de nous, à
savoir la gestion des terres polluées, la gestion des vieilles batteries
etc. »
Cette note traduit d'une part la reconnaissance de la pollution
des sols du fait des activités normales dans la société et
d'autre part l'absence d'un système ou d'un plan de traitement de ces
sols pollués.
Toutefois, cette prise en compte des questions environnementales
a abouti à la mise en place des mesures suivantes :
- « sensibilisation du personnel avec projection de
film sur la gestion des déchets solides et liquides ;
- formation théorique sur la gestion des sols
contaminés. » (Rapport, 2006).
- élaboration de rapports mensuels sur la gestion
environnementale ;
- élaboration de rapports annuels sur la gestion
environnementale ;
- existence de Correspondant Environnement chargé des
questions environnementales ;
- existence d'une cellule environnementale non
structurée ;
- réalisation d'ouvrages pour prévenir les
pollutions : bétonnage de l'aire et de la murette de
rétention, amélioration de l'étanchéité du
berceau de la cuve, construction de bac de rétention, isolement par du
sable de remplissage de cuve enterrée (1/4) ;
- acquisition et pose de compteur d'eau usée (actuellement
en panne) ;
- rehaussement du mur de rétention.
2.2. GESTION ACTUELLE DES
DECHETS
Les déchets produits qui constituent une menace pour
l'environnement sont gérés comme suit :
- les déchets solides constitués de chiffons,
sciures, papiers et feuilles mortes sont
incinérés ;
- les eaux usées sont stockées dans des puits
perdus et sont soit vidangées et rejetées dans la nature soit
conduites dans un caniveau à ciel ouvert ;
- les boues de combustibles sont
incinérées ;
2.3. TRAITEMENT DES TERRES POLLUEES
Il n'existe pas de système de traitement de terres
polluées à Bobo I. Le principe actuel consisterait, en cas de
pollution, à excaver la quantité de terres touchée et
l'amener à SONABEL BOBO II pour un traitement.
Le système de traitement des terres polluées
à ce niveau se résume comme l'indique la figure ci-dessous.
Figure n°1 : Schéma de gestion des terres
polluées à Bobo II.
Source : d'après les visites
Le système de traitement fonctionne selon le principe
suivant :
- les terres polluées sont décapées puis
maintenues pendant longtemps sur une aire de stabilisation non
aménagée (annexe 2 p 29) ;
- ensuite elles sont reçues dans un bassin étanche
où elles sont traitées par arrosage d'eau de ville pendant une
durée d'environ deux à trois ans .Les eaux usées
d'épuration sont recueillies dans un bassin secondaire puis rejoignent
les eaux usées provenant de la centrale et l'ensemble est rejeté
dans la nature après une décantation simple.
.
CHAPITRE V : PROPOSITION DE
METHODES DE GESTION DES SOLS POLLUES
1. ENJEUX DE LA DEPOLLUTION DES
SOLS
Le Développement Durable passe par une convergence entre
l'économie, le social et l'environnement. Pour y parvenir, le secteur
industriel est un levier incontournable.
C'est pourquoi de grandes innovations sont nécessaires
dans ce secteur afin d'intégrer la dimension environnementale et
sociale pour parvenir à un développement intégral.
Il faut noter également que la préservation de
l'environnement constitue avant tout un avantage inestimable pour l'industrie
en ce qu'elle permet de réduire ses coûts et ses pertes de
matières premières et d'améliorer ses systèmes de
production.
A propos des avantages de la protection de l'environnement dans
une industrie, le rapport d'activités environnementales 2003 de BOBO I
souligne au niveau des résultats des activités annuelles en ces
termes : « au vue des actions entreprises, nous constatons
une nette amélioration de notre cadre de vie. Beaucoup de dangers ont
pu être ainsi écartés (risques d'incendies, diminution de
la pollution des sols, etc..).
2. CHOIX DE METHODE DE TRAITEMENT
DES SOLS POLLUES
Que ce soit pour évaluer correctement le terme source de
pollution dans les études de risques (étude du transfert vers la
nappe ou quantification de niveaux d'exposition ),ou pour déterminer
les procédés de traitement adaptés, de même que pour
contrôler les opérations de dépollution, une connaissance
précise du niveau de concentration des polluants présents dans
les sols est indispensable.
En effet, la concentration du polluant en surface ou en
profondeur va déterminer la technique de traitement qui convient le
mieux. D'une manière générale un sol est
considéré pollué par les hydrocarbures lorsqu'il
présente une concentration de 0,5mg d'hydrocarbure par gramme de terre
(Oil & Gas and Technologies-Rev, IFP, vol 59 ( 2004), No.3) et
nécessite une opération de dépollution.
3. TECHNIQUES DE TRAITEMENT ADPTEES AUX HYDROCARBURES
Plusieurs techniques de traitement des hydrocarbures sont
proposées dans la littérature. La particularité de notre
cas nous conduit aux options décrites ci-dessous.
3.1. PREMIÈRE OPTION :
LA DÉSORPTION THERMIQUE
Dans ce cas, les terres polluées doivent être
préalablement excavées et préparées (tri, criblage,
séchage, stockage...).
Cette technique assure une volatilisation des hydrocarbures en
chauffant les terres entre 300 et 600°C.
La terre est ensuite refroidie par aspersion d'eau avant de
ressortir totalement assainie.
Les effluents gazeux sont ensuite refroidis, filtrés
(élimination des ultimes micropoussières) et épurés
dans un laveur de grande capacité.
Pour des concentrations plus faibles, les vapeurs extraites
peuvent aussi être traitées en les faisant passer au travers d'une
série de récipients pour flux gazeux. Ces récipients
contiennent des matériaux conçus pour adsorber les contaminants
des vapeurs. L'absorbant est généralement du charbon actif sous
forme granulaire.
Le rendement de désorption thermique d'un sol
dépend de plusieurs caractéristiques du sol : la
granulométrie d'entrée, la teneur en eau du sol et la teneur en
matières organiques.
Ce procédé présente les avantages
suivants : il traite une plus vaste gamme de déchets
d'hydrocarbures pétroliers, permet le remblayage du sol traité,
se présente sous plusieurs systèmes fixes et/ou transportables.Le
traitement est capable d'enlever plus de 90% des composés organiques.
L'inconvénient de cette technique est qu'elle peut
émettre une quantité excessive de particules et émanations
dans l'air si les conditions de fonctionnement ne sont pas optimales.
3.2. DEUXIÈME OPTION :
LA TECHNIQUE DE LAVAGE DES SOLS PAR PERCOLATION
La technique de traitement des sols pollués par
lavage est bien envisagée dans les cas les plus courants de pollution
organique des sols, c'est-à-dire ceux qui concernent les
hydrocarbures d'origine pétrolière comme le
gazole, le fioul, le diesel, l'essence, le kérosène et les huiles
minérales, les HAP, purs ou en mélange.
La technique de traitement chimique par percolation consiste
principalement en des lessivages de sol en tas. La première étape
du traitement consiste en la mise en place des
infrastructures : aires étanches de lessivage, bassins de
gestion des solutions et effluents, unité
de traitement des effluents. Puis le tas est constitué,
sur une hauteur qui est fréquemment de
l'ordre de quelques mètres. La solution réactive
est ensuite injectée au sommet du tas via des
dispositifs d'arrosage (rampe d'aspersion, arroseurs,..). Elle
percole à travers ce dernier,
entraînant les contaminants en solution, puis atteint la
couche de drainage préparée à la base
du tas et est ainsi récupérée et
acheminée jusqu'à un bassin ou une cuve de stockage. La phase
liquide, qui contient les contaminants extraits, fait
généralement l'objet d'un traitement : il y a
séparation de l'eau d'avec les hydrocarbures ainsi que les
sédiments par décantation, débourbage, centrifugation et
filtration.
Cette solution est ensuite traitée dans l'unité de
traitement des effluents (par épuration ou
régénération) puis soit recyclée pour
lelessivage des tas, soit rejetée.
Les hydrocarbures récupérés sont
valorisés par voie thermique.
L'opération de lessivage dure usuellement plusieurs mois
etl'aspersion par la solution réactive s'effectue le plus souvent de
manière discontinue. Des bilans périodiques par mesures des
teneurs résiduelles et analyse des volumes et teneurs des effluents,
permettent de suivre la dépollution et de vérifier le niveau
d'extraction atteint.
D'une manière générale, on utilise des
solvants et tensioactifs pour améliorer les procédés.
Parmi ceux-ci nous avons l'acide chlorhydrique, le propane, les amines
dissoutes, le dioxyde de carbone à l'état supercritique (entre
gazeux et liquide), le dichlorométhane.
3.3 TROISIÈME OPTION :
BIOREMEDIATION
Le principe de ce procédé est d'utiliser au
mieux la capacité des microorganismes à
transformer, désintoxifier et/ou détruire les
polluants organiques (tels les hydrocarbures ici) pour qu'ils ne
présentent plus de risque ni pour l'environnement ni pour la
santé humaine.
Le sol pollué est excavé et mis en tas. On ajoute
les nutriments (azote et phosphore en
particulier) ainsi qu'une aération forcée pour
améliorer le rendement de la biodégradation et on contrôle
l'oxygénation par retournement mécanique de la terre. La mise en
andains peut être à l'air libre ou sous hangar.
Cette technique peut être accentuée et entretenue
par la construction de compostières qui permettent d'élever la
température et l'ajout d'un substrat organique comme la fumure.
Les terres traitées peuvent être utilisées
comme matériel de remblai.
Les raisons du traitement biologique peuvent se résumer
comme suit : il est écologique, doux et il n'y a pas d'effets
induits, les contaminants peuvent être complètement
détruits.
La limite de cette technique est quelle nécessite la
biodégradabilité des polluants.
Tableau n°3 : ANALYSE COMPARATIVE DES OPTIONS
PROPOSEES
Techniques
|
Désorption thermique
|
Lavage par percolation
|
Bioremediation
|
Principe
|
La technique consiste à extraire les composés
volatils du sol pollué par chauffage au moyen d'une unité de
traitement mobile acheminée sur le site.
|
Il s'agit du lessivage des sols pollués en tas à
l'aide des tensioactifs suivi du traitement des effluents liquides dans des
bassins successifs
|
Excavation du sol pollué plus conditionnement par ajout
d'azote, de phosphore, de substrat organique pour stimuler l'activité
des microorganismes
|
Durée
|
Une semaine
|
2 mois
|
6-7 mois
|
Coût estimatif
|
1500000 à 2000000f CFA
|
300000 à 600000f CFA
|
200000 à 400000f CFA
|
Avantages
|
Possibilité de traiter une grande quantité de
déchets d'hydrocarbure et de valorisation des sols, efficace à
plus de 90%
Possibilité de traiter une très grande
quantité de terres polluées
|
Elle s'applique à une vaste gamme d'hydrocarbures,
|
Destruction complète des contaminants, écologique,
|
Limites
|
Besoin importants en carburant pour le fonctionnement
|
Non destruction des polluants et nécessité d'un
traitement secondaire
|
Nécessité de la biodégradabilité des
polluants
|
Technique recommandée à Bobo I : la
Bioremediation.
Les raisons sont : elle est facile à mettre en
oeuvre, suivre, et à gérer. Le coût est abordable et le
temps de traitement est acceptable. Elle est écologique.
4. RECOMMANDATIONS ET DIFFICULTEES
RENCONTREES
Aux termes de cette étude, nous formulons les
recommandations suivantes dont la mise en oeuvre permettra de résoudre
les cas de pollution des sols actuelles et de prévenir les risques
éventuels.
4.1. RECOMMANDATIONS A
L'ENDROIT DE LA SONABEL
Parvenu à la fin de notre étude sur la
dépollution industrielle, nous pensons que des efforts qui sont
déjà faits doivent être renforcés au niveau des
structures suivantes :
4.1.1. Renforcement de la gestion
environnementale
Pour ce faire, la création d'un service environnemental
bien structuré à la place de la cellule environnementale non
structurée actuelle. À cet effet, le recrutement d'un technicien
en environnement serait souhaitable. Le service environnemental aura pour
charges :
- assurer la surveillance environnementale de la
centrale et;
- initier et évaluer de nouvelles techniques
écologiques de traitement des déchets ;
- réaliser des sessions de formation et de sensibilisation
continues à l'endroit du personnel.
4.1.2. Mesures de
prévention
Elles concernent d'abord la réhabilitation des bassins de
décantation dans lesquels un traitement chimique peut être
associé au traitement biologique pour optimiser le traitement des eaux
usées rejetées par la centrale .Cette technique permettra de
mettre un terme à l'utilisation des puits perdus et aux rejets dans les
caniveaux de la place.
Ensuite, il importe de réaliser des aménagements
paysagers pour réduire les atteintes à l'atmosphère dues
aux composés volatils.
En plus, il est indispensable de rechercher les meilleurs
techniques de conversion des huiles pour résorber les quantités
d'huiles usagées par exemple le recyclage des huiles usées.
4.1.3. Partenariat
Afin d'améliorer sa gestion environnementale, la SONABEL
gagnerait à établir un partenariat avec les structures
ci-après :
4.1.3.1. LA DIRECTION RÉGIONALE DE L'ENVIRONNEMENT
ET DU DÉVELOPPENT DURABLE
Cette structure apportera des appuis-conseils en
matière de gestion de l'environnement pour ce qui concerne les
unités industrielles. Ensuite, elle aidera la SONABEL dans la
réalisation des aménagements paysagers et surtout la
réalisation d'audits environnementaux.
4.1.3.2. L'OFFICE NATIONAL DE L'EAU ET DE
L'ASSAINISSEMENT
Cette structure est indispensable à deux niveaux. D'abord
le raccordement de la SONABEL au réseau d'aux usées conduisant
à la station d'épuration de Dogona. En plus, elle favorisera,
à travers les analyses de suivi des eaux rejetées dans les
égouts, la réduction de la toxicité des eaux usées
dont la centrale est à l'origine.
4.1.3.3. SAPHYTO ET SOAF
Pour résoudre la question des cuves enterrées la
SONABEL a la charge de les déterrer et les faire décontaminer par
la SAPHYTO qui possède une expérience en la matière. Ces
sociétés permettront à la SONABEL de se
débarrasser des déchets contaminés par broyage et le
broyat peut être vendu aux ferrailleurs.
4.1. 4. Mise en oeuvre des
infrastructures de dépollution
Il s'agit pour la SONABEL de prendre attache avec les
maîtres d'ouvrage de la place pour réaliser concrètement la
BIOREMEDIATION.
4.2. DIFFICULTEES RENCONTREES
Pour la réalisation de cette étude, nous avons fait
face à plusieurs difficultés dont les majeurs sont :
- l'insuffisance de documentation en matière de
dépollution industrielle d'où le recours constant à
l'internet ;
- l'absence de données concernant l'état de
pollution éventuelle de la nappe au secteur n°9 sud où
est implantée l'usine ;
- le manque d'équipement nécessaire pour
évaluer exactement le degré de concentration des polluants dans
le sol ainsi que le volume de terre dont le traitement est urgent.
CONCLUSION
La SONABEL assure la production, la distribution et la vente
d'électricité au BURKINA-FASO.
L'urbanisation et le développement des activités
socio-économiques qui caractérisent la ville de Bobo-Dioulasso
induisent une augmentation de la demande en énergie
électrique.
Cette énergie fournie par la SONABEL est à 80%
d'origine thermique et génère des polluants nuisibles à
l'environnement notamment la pollution du sol par les huiles usagées,
les pertes de carburant et les eaux usées.
Ces déchets ont des impacts négatif non seulement
pour l'environnement, mais aussi sur le personnel de la société
et pourraient compromettre son fonctionnement futur ainsi que la santé
de la population riveraine.
La mise en oeuvre d'un plan de gestion des terres polluées
permettra de prévenir les risques de pollution des sols et au besoin de
les traiter pour favoriser leur régénération.
En somme, dans un contexte de Développement Durable, la
prise en compte des préoccupations environnementales d'une
manière intégrale constitue un enjeu majeur dans le secteur
industriel. Elle permettra d'améliorer les performances en termes de
production, d'économie des dépenses par la rationalisation des
approvisionnements en matières premières et de léguer un
héritage sain aux générations futures du point de vue
production d'énergie électrique et de préservation de
l'environnement.
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http://fr.wikipedia.org/wiki/sol_(p%CA9dologie)
www.record-net.org
www.feric.ca/gestion_hydrocarbures)
ANNEXE 1
Photo n°1 : Puits d'eaux usées (Bobo I)
Photo n°2 : Puits d'eaux usées (Bobo I)
Photo n°3 : Bassin de décantation(Bobo I)
ANNEXE 2
Photo n°4: Cuves enfuies (Bobo I)
Photo n°6 : Aire de stabilisation(Bobo II)
Photo n°7 :Bassin de traitement (Bobo II) Photo
n°5 : Aire de lavage des pièces (Bobo I)
SOURCE : (clichés DIAGBOUGA E.
,2011)
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