III.5. ETUDE COMPARATIVE DES VALEURS CHEZ LES ACTEURS
DE L'ACTIVITE (Grossistes et détaillants)
Dans cette partie du travail, nous serons entrain de
présenter en comparant les différentes valeurs
dégagées par la commercialisation de la farine de maïs par
catégorie des commerçants (grossistes et détaillants).
Nous établirons une comparaison sur les coûts engagés, les
recettes obtenues et les différentes marges bénéficiaires.
La figure ci-dessous illustre cette situation.
Graphique 1 : Comparaison des valeurs chez les grossistes
et détaillants
100%
40%
90%
80%
70%
60%
50%
30%
20%
10%
0%
Grossistes détaillants
87,36%
12,64% 15,96%
84,04% coût de revient
Marge bénéficiaire
Source: Nos analyses
A la lecture de ce graphique, il est à constater que
les détaillants présentent une marge bénéficiaire
supérieure à celle des grossistes. La valeur de la marge
bénéficiaire du
détaillant est 15,96% de la recette par kilo (ou par
100Kg). Les commerçants grossistes ont quant à eux 12,64% de la
marge bénéficiaire sur les recettes totales.
En considérant les valeurs monétaires
réelles les marges bénéficiaires des acteurs par kg vendu
en Franc se présentent comme suit :
Graphique2 : Les marges bénéficiaires en
valeur monétaire
80
60
40
20
0
Grossistes
39,28
MB en FC/KG
Détaillants
71,6
MB en FC/KG
Source: Nos analyses
Etant donné que la marge bénéficiaire des
détaillants est supérieure à celle des grossistes, notre
hypothèse selon laquelle, les vendeurs détaillant sont ceux qui
auraient une grande part de la marge bénéficiaire que les
vendeurs grossistes dans le système commercial d'autant plus qu'ils
vendent par unité de mesure et chaque unité vendue est
susceptible de dégager un plus, est confirmée.
Graphique3 : Comparaison de la rentabilité
financière
20,00%
15,00%
10,00%
0,00%
5,00%
Grossistes Détaillants
14,47%
Rentabilité financière
18,99%
Rentabilité financière
Source: Nos analyses
Ce graphique fait voir également que la
rentabilité tirée par coût engagé est
élevé chez les commerçants détaillants que chez les
commerçants grossistes. Comme dit précédemment pour 100$
dépensés ramène au détaillant 18,99$ tandis que
pour le grossiste c'est 14,47$.
8. Test t (de student) de comparaison de moyenne des
indicateurs de la commercialisation
Pour arriver à mieux juger la différence qui
existe entre les éléments qui interviennent dans les
activités commerciales de la farine de maïs à Bukavu entre
les deux catégories de commerçants il convient de
présenté le test t de student de comparaison des
moyennes.
Tableau n° 16 : Test t de comparaison de moyenne des
indicateurs de la commercialisation
VARIABLES
|
Coût de Marge
commercialisation bénéficiaire
|
Rentabilité financière
|
Rentabilité commerciale
|
Différence
|
3,790
|
6,030
|
16,730
|
14,300
|
t(Valeur observée)
|
16,030
|
33,075
|
71,389
|
83,040
|
|t|(Valeur critique)
|
1,986
|
1,986
|
|
1,986
|
1,986
|
DDL
|
93
|
|
93
|
93
|
93
|
p-value (bilatérale)
|
< 0,0001
|
< 0,0001
|
|
< 0,0001
|
< 0,0001
|
Alpha
|
0,05
|
0,05
|
|
0,05
|
0,05
|
Source : Nos analyses
H0 : La différence entre les moyennes est égale
à 0.
Ha : La différence entre les moyennes est
différente de 0.
Etant donné que les p-value calculées sont toutes t
inférieure au niveau de signification alpha=0,05, on doit rejeter toutes
les hypothèses nulles H0, et retenir les hypothèses alternatives
Ha.
Il ya donc des différences significatives entre le
coût de commercialisation entre les deux catégories des
commerçants, le coût supporté par les détaillants
est supérieur à celui supporté par les grossistes.
Quant à la marge bénéficiaire la marge
bénéficiaire des détaillants, leurs rentabilités
financières et commerciales sont respectivement supérieures aux
marges bénéficiaires, aux rentabilités financières
et commerciales de grossistes. Ces résultats statistiques nous donnent
un soubassement d'approuver avec zèle la confirmation de notre
hypothèse selon laquelle, les vendeurs détaillant sont ceux qui
auraient une grande part de la marge bénéficiaire que les
vendeurs grossistes dans le système commercial d'autant plus qu'ils
vendent par unité de mesure et chaque unité vendue est
susceptible de dégager un plus.
III.6. ANALYSE DES CONTRAINTES DANS LA
COMMERCIALISATION DE LA FARINE DE MAÏS DANS LA VILLE DE
BUKAVU Par ce présent travail, certaines
difficultés dans la commercialisation de la farine de maïs ont
été identifiées. Les faiblesses internes sont susceptibles
de compromettre l'atteinte des objectifs de l'activité. Les acteurs
étaient constitués seulement des commerçants
(grossistes et détaillants) pour tous ces
commerçants les mêmes difficultés ont été
enregistrées.
Le tableau ci-après présente ces différentes
difficultés de la commercialisation par marché.
Tableau n°17 : difficultés dans la
commercialisation de la farine de maïs
DIFFICULTES/CONTRAINTES
- Victime de vol,
- Concurrence de produits importés
- production locale insuffisante alors que, produit vivrier, car
méconnaissance de la technique culturale
- guerres répétée au lieu
d'approvisionnement (Nord Kivu, route Uvira)
- Délabrement de route du lieu d'approvisionnement au lieu
de vente,
- prix non stable,
- Absence d'électricité si besoin de transformation
de graine en farine
- présence de la concurrence déloyale,
- charges domestiques élevées,
- rotation de stock lente,
- non accès au crédit bancaire,
- vente à crédit,
- insécurité,
- difficulté de vente en saison de pluie car marché
non construit(les détaillants dans les
marchés de Kadutu et Bagira),
|
Source: Nos confections
Dans l'activité commerciale de farine les
commerçants ont montré qu'ils sont souvent menacés par le
cas de vol dans les dépôts. Aussi, beaucoup de gens n'ont pas
connaissance de l'existence de la farine de maïs de bonne qualité.
Pour bon nombre de la population, le de bonne qualité est la farine
importée (farine de Kampala, Rwanda. Pourtant, les collectrices vendent
souvent une bonne variété de maïs que celle importée
(goût, arôme, long grain, etc.).
En outre, à cause de leur critère de choix et de
leur exigence, les femmes collectrices
ont des difficultés à trouver sur toute
l'année de maïs de qualité supérieure. Faute de la
matière première, elles sont obligées de
vendre le maïs de qualité inférieure dans ces
périodes de pénuries.
Par ailleurs, la faible maîtrise des techniques
culturales relatives au repiquage, à
l'application des engrais, constituent un handicap pour la
production de maïs local de
meilleure qualité.
Il est à signaler aussi, que l'insuffisance
d'infrastructures routières et du marché limite les
commerçants dans l'exercice de leur activité. Surtout en
période de pluie les routes sont quasiment impraticables. Pour les
commerçants détaillants sous l'air et sans abri si
une fois la pluie menaçait au moment de vente.
Soulignons aussi que la disponibilité d'une
quantité de la farine correspondante à la demande locale n'est
pas permanente sur toute l'année. À certaines périodes,
une diminution sensible est observée favorisant ainsi l'entrée
massive de la farine importée. Cette indisponibilité temporaire
(de janvier à avril et souvent en juillet) est un facteur important de
spéculation et de variation des prix sur les marchés. La farine
importée est une vrai concurrence pour ce marché de niche surtout
quand le prix de la farine locale grimpe tellement à cause d'une faible
disponibilité (à partir de janvier et avant les nouvelles
récoltes).
Par ailleurs, la faible synergie entre les structures d'appui
intervenant dans la
commercialisation de farine de maïs à Bukavu
pourrait développer davantage un esprit individualiste et créer
des déséquilibres dans les interventions visant à
promouvoir
l'activité afin de dégager une marge
bénéficiaire encourageante. En outre, la taxation imposée
sur La commercialisation ne favorise pas l'entrée de ce maïs dans
le marché de niche (supermarchés et autres). Ceci contribue
à l'augmentation du prix à la
consommation.
En plus de ces difficultés susmentionnés les
commerçants ont aussi difficile à accéder
au crédit pour l'amélioration de
l'activité car leur chiffre d'affaires est jugé insignifiants par
eux-mêmes. Le système de crédit bancaire n'est pas
très développé à Bukavu et les micros finances qui
octroient des crédits aux individus imposent un taux
d'intérêt exorbitant.
Le cas d'insécurité tout au long du chemin qui
mène du lieu d'approvisionnement vers le lieu de vente contraint les
vendeuses d'émerger davantage. L'électricité dans la ville
met obstacle à la vitesse de rotation de l'activité. Si le
commerçant a effectué l'achat de graine de maïs
l'étape de transformation cause dans la plus part de fois
problème et ralentie l'opération que le commerçant
prétendait réaliser.
Sur base de cette description issue des éléments
de l'enquête nous confirmons notre deuxième hypothèse selon
laquelle Les contraintes sécuritaires, le faible niveau
d'infrastructures de transport, les taxes et les tracasseries
routières de tout genre, la saisonnalité, la faible
capacité de stockage, l'absence de crédit, le climat des affaires
sont là les contraintes de commercialisation de la farine de maïs
dans la ville de Bukavu
Recommandations
De ce qui précède, les recommandations suivantes
peuvent être données :
- Que les commerçants se regroupent en association pour
discuter ensemble de leurs problèmes et chercher des pistes de solution
surtout pour ce qui est du prix de vente.
- Que l'Etat soit capable de crée les usines pour la
transformation de graine de
maïs en farine de maïs et que le courant soit en
permanence pour permettre cette transformation.
- Que l'Etat intervienne à la construction des routes
en général et dans la zone d'étude en particulier afin de
réduire le coût de transport qui compromet au
développement des activités.
- Que l'Etat intervienne dans la production de maïs en
appliquant une politique agricole susceptible de motiver les producteurs
à la production.
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