Année Académique:
2015-2016
UNIVERSITE DE PAIX-
AFRIQUE
Université du Bassin
du Congo- Académie
Africaine de Démocratie
5549, AV.AKULA-MATONGE-KALAMU-KINSHASA
Faculte des Sciences Economiques et
de Gestion
PARADIGME SCP DANS L'ETUDE DES
PERFORMANCES DES MARCHES AGRICOLES A
BUKAVU : CAS DU MARCHE DE MAÏS
Mémoire présenté et défendu en vue de
l'obtention du Diplôme de licencié en sciences Economiques et de
Gestion
Option : Economie Rurale
Présenté par Ephrem ALAKINI MUHIGIRWA
Directeur : Dr. ASIOR PARETO WHOOF
0. INTRODUCTION
0.1 PROBLEMATIQUE
L'histoire du monde à travers son évolution
raconte comment l'homme « Sédentaire » a mis en jeu la
pratique de diverses activités entre autres : la chasse, la pêche,
la cueillette, l'agriculture, etc. dans le but de pouvoir satisfaire ses
besoins multiples, économiques, alimentaires, etc. (A. Smith, 1984).
L'agriculture est le seul secteur qui puisse, avec
équité, offrir de l'emploi à des milliers des personnes,
leur procurer un revenu et créer des plus-values substantielles
bénéfiques. Même à la population les plus pauvres.
Celle-ci a permis la plupart des pays africains d'enregistrer des taux de
croissance remarquables surtout dans les vingt premières années
d'indépendance (1960-1980). Ces taux de croissance sont dus en grande
partie aux produits agricoles d'exportation qui ont généré
des ressources financières importantes (Furaha, 2009).
En RDC, les cultures vivrières représentent
l'essentiel (80%) du PIB agricole. Le manioc est la principale culture
vivrière du pays. Il est cultivé dans toutes les régions
de la RDC. Les autres spéculations ont une importance variable en
fonction des régions : le maïs dans le sud (Katanga) et le haricot
dans l'est. A cause de la détérioration des infrastructures de
transport et de la désorganisation des circuits de commercialisation, la
production vivrière est largement destinée à
l'autoconsommation et/ou à l'approvisionnement des marchés de
proximité. Les principales cultures vivrières sont le manioc, le
maïs, le riz, la banane plantain et le haricot. La production est de type
traditionnel sans utilisation de variétés
sélectionnées - sauf dans de rares cas pour le manioc - ou
d'intrants (engrais, produits phytosanitaires) et donc les rendements sont
très faibles. D'après les statistiques officielles, la production
vivrière a connu au mieux une stagnation et probablement un
déclin depuis le début des années 1990. Il est certain
toutefois que la production a été très inférieure
à la croissance démographique ce qui a aggravé
l'insécurité alimentaire dans l'ensemble du pays, et en
particulier en zone urbaine, malgré un accroissement considérable
des importations alimentaires (riz, maïs,
huile de palme...). Les raisons de ce déclin sont
largement les mêmes dans tous les cas : impossibilité de produire
pour les grands centres de consommation, absence de variétés
améliorées et d'intrants, méthodes culturales
inadéquates, forte incidence des maladies et prédateurs et pertes
après récolte très élevées. Le déclin
des productions vivrières, facteur d'insécurité
alimentaire à la fois au niveau national et au niveau des
ménages, témoigne de la gravité de la crise
traversée par le pays depuis un demi-siècle. Leur croissance
soutenue est donc la clé à la fois de la croissance du secteur
dans son ensemble et de la sécurité alimentaire du pays (J.P.
Chausse et al. 2012).
L'opportunité de pouvoir vendre sa production agricole
est un incitant important pour tout producteur. Jusqu'ici la politique agricole
de la RDC s'est plus préoccupée des aspects liés
essentiellement à la production. Mais cet objectif d'augmentation de la
production agricole n'a pas toujours tenu compte des aspects de
commercialisation c'est-à-dire des conditions de mise sur le
marché des productions obtenues par les paysans (P. Mpanzu et al.
2011).
Le maïs est la principale céréale produite
en RDC, avec un niveau de production quatre fois plus important que le riz. Sa
culture est très répandue en RDC, mais particulièrement au
Katanga, dans les deux Kasaï, le Bandundu et dans le nord de
l'Équateur. C'est le seul produit agricole dont la production semble
avoir (faiblement) augmenté depuis les années 90 (de 1 million de
tonnes en 1990 à 1,2 million en 2002). Les rendements sont variables
d'une région à une autre - avec de grands exploitants atteignant
de très hauts rendements au Katanga - mais la moyenne nationale est
faible, à moins de 1 t/ha, du fait de la faible utilisation de
variétés améliorées et d'intrants agricoles, et de
l'importance des dégâts causés par divers parasites. Les
conditions agro-climatiques de la RDC sont toutefois favorables à la
production de maïs et permettent au Congo non seulement de s'auto-suffire
(éliminant les importations en particulier de la Zambie), mais encore de
se positionner après réhabilitation des infrastructures de
transport et avec un accès satisfaisant aux semences de qualité
et aux intrants - comme le grenier à céréales de la
sous-région. La culture du maïs est dominée par les
exploitations traditionnelles de très
petite taille, centrées sur l'autoconsommation et la
sécurité alimentaire familiale, qui n'utilisent aucun intrant et
qui cultivent le mais le plus souvent en association (manioc, arachide) (J.P.
Chausse et al. 2012).
Particulièrement, dans la ville de Bukavu la
consommation du mais est une activité importante et ne cesse de
croître actuellement. Cependant, la vente de maïs rencontre de
nombreuses difficultés sur le marché entre autres : le manque
d'un marché officiel, l'instabilité de prix etc.
La présence étude nous permettra de nous
interroger sur l'efficacité et l'efficience de marché agricole de
maïs à Bukavu. De ce qui précède nous tentons de nous
poser les questions suivantes :
- Quel est le comportement des différents acteurs sur le
marché de maïs ?
- Quelles sont les contraintes de commercialisation de
maïs dans la ville de Bukavu ?
- Quel est la part du profit de chaque acteur intervenant dans
la commercialisation de la farine de maïs dans différents
marchés de la ville de Bukavu ?
0.2. HYPOTHESES DU TRAVAIL
Nous présumons en guise d'hypothèses de notre
recherche que :
- Les acteurs en occurrence les commerçants et les
acheteurs sur le marché de maïs seraient conséquent à
l'augmentation de la demande étant donné que l'activité
commerciale du maïs reste plus concurrentielle ;
- Les contraintes de commercialisation de maïs seraient
d'ordre sécuritaires, le faible niveau d'infrastructures de transport,
les taxes et les tracasseries routières de tout genre, la
saisonnalité, la faible capacité de stockage, l'absence de
crédit, le climat des affaires ;
- Les vendeurs détaillants sont ceux qui auraient une
grande part de la marge bénéficiaire que les vendeurs grossistes
dans le système commercial d'autant plus qu'ils vendent par unité
de mesure et chaque unité vendue dégager un plus.
0. 3. CHOIX ET INTERET DU SUJET
Notre travail porte sur un aspect socio-économique dont
voici le sujet : Paradigme SCP (Structure, Comportement et Performance) dans
l'étude des performances des marchés agricoles à Bukavu,
Cas de maïs). En choisissant ce sujet, le but était Nous de savoir
si le service offert par le marché de maïs à travers les
marchés agricoles à la population de Bukavu pourrait assurer une
certaine sécurité alimentaire aux habitants de la ville.
Par ailleurs pour le monde scientifique, notre travail donne
à tout curieux scientifique le goût de savoir comment la situation
de l'agriculture évolue, d'où ce travail orientera des futurs
chercheurs sur l'importance qu'il faut accorder à la culture de
maïs et à la structure de son marché.
0.4. OBJECTIFS DU TRAVAIL
A. Objectif général
L'objectif de cette étude est de comprendre le
système d'approvisionnement et de distribution du maïs. Ainsi que
les différentes composantes pouvant influencer le prix et la
disponibilité du maïs qui est l'un des aliments auxquels composant
le panier de consommation de la majorité de la population de Bukavu.
B. Objectifs spécifiques
-Identifier les acteurs du marché et décrire le
rôle de chacun ainsi que leur influence sur le marché de maïs
à Bukavu.
- Constituer la structure des coûts et les marges
prélevées par chacun des intermédiaires le long de la
chaîne de distribution au marché de maïs à Bukavu.
0.5. ETAT DE LA QUESTION
Notre travail porte sur « Le paradigme structure
comportement performance dans l'étude des marchés agricoles
à Bukavu » (cas de maïs). Sur base des lectures faites, il a
été constaté que d'autres chercheurs ont
déjà travaillé sur les sujets proches et semblables
à ce denier.
A. Bashige (2010), dans son travail intitulé
Structure - comportement - performance du marché des produits agricoles.
Cas de la pomme de terre pour la vile de Bukavu,
poursuit l'objectif de montrer le rôle des produits
agricoles en général et en particulier la pomme de terre dans
l'alimentation et les habitudes alimentaires des populations à Bukavu.
Il Cherche également à savoir l'impact du circuit de
commercialisation de la pomme de terre sur la disponibilité et le prix
de la pomme de terre à Bukavu. Afin d'atteindre les objectifs
émis, l'auteur utilise les méthodes (comparative, analytique et
statistique) et techniques (questionnaire, interviews et documentaire). Il
aboutit aux résultats selon lesquels la production de pomme de terre
permet à plusieurs familles pauvres à Bukavu de se nourrir
quotidiennement. En suite il remarque que le circuit compte plusieurs
intermédiaires allant du producteur en passant par les collecteurs, les
grossistes, les semi- grossistes, les détaillants et aussi les micro-
détaillants avant d'atteindre le consommateur final. Cela a alors comme
conséquence la majoration du prix à chaque stade de distribution.
La présence de plusieurs barrières militaires, les tracasseries
aux ports et parkings ainsi que l'existence de plusieurs taxes illégales
sur le marché influencent grandement le prix de cette denrée et
pousse toujours ce dernier à la hausse.
A. Munga (2010), L'analyse comparative des filières
d'approvisionnement du produit maïs de la vile de
Bukavu. L'objectif poursuivi était de comparer le niveau de
performance entre deux filières. La filière d'approvisionnement
du maïs en provenance de Goma et celle du maïs importé. Pour
arriver aux résultats de son travail, il a fait recours aux
méthodes et techniques : la méthode historico-comparative,
l'observation directe, technique d'interview libre, l'enquête sur base
d'un questionnaire, la technique documentaire, la technique statistique.
Comparativement à la filière d'approvisionnement
des maïs importés, la filière locale d'approvisionnement est
moins performante suite à des coûts de transaction
élevés.
Sur le marché de gros, les grossistes ont un pouvoir de
marché très élevé par rapport aux
détaillants ou aux micros-détaillants.81% ont affirmé
avoir fixés les prix lors des échanges et 19% seulement sont en
association avec les autres grossistes, ce qui prouve que les grossistes
coopèrent et mettent en place un prix collusoire. Dans le circuit
de commercialisation les résultats ont montré
que, 38% des grossistes signent des
contrats d'approvisionnement avec les détaillants.
D.H. Balami (2009), Etude régionale sur le contexte
de commercialisation de bétail, accès aux marchés et
défis d'amélioration des conditions de vie des communautés
pastorales. L'objectif du travail est d'améliorer la connaissance
et la compréhension du fonctionnement de la filière «
bétail sur pied » à l'échelle de l'Afrique de l'Ouest
et centrale où le prix de vente du bétail conditionner largement
les niveaux de vie des communautés pastorales et agro pastorales.
L'approche méthodologique s'est appuyée sur un
cadrage initial, fruit d'une recherche et une analyse documentaires.
L'étude a ensuite consisté en la conduite d'enquêtes de
terrain portant sur l'analyse de la perception des acteurs et des
expériences de structuration et d'accompagnement.
A l'issu de son étude l'auteur trouve que, le contexte
mondial apparaît déterminant et rend imprévisible
l'évolution des conditions cadres du commerce du bétail. Il
remarque également qu'il existe une demande dynamique que la production
domestique n'est pas
en mesure de satisfaire. Le système de coordination
complexe de la filière est difficilement pénétrable par
des nouveaux acteurs car la commercialisation de bétail demeure une
opération à haut risque. Le positionnement des petits
éleveurs est de ce
fait limité dans la chaîne de valeur, il n'offre
que des marges restreintes pour ces derniers. L'étude souligne
également les inacceptables tracasseries administratives persistent,
malgré les avancées en matière d'intégration
régionale.
Joachim kabore (2012), Analyse de la chaîne de
valeur oignon de l'Oudalan et de son potentiel d'insertion dans les
marchés urbains au Burkina Faso. L'étude a pour objectif de
faire un état des lieux de la chaîne de valeur oignon de l'Oudalan
de façon à constituer une situation de référence au
démarrage du programme d'Alimentation des villes par l'Agriculture
Familiale (PAVAF) ce qui permettra à terme de mesurer les effets du dit
programme sur les conditions de vie des populations. Afin d'atteindre
l'objectif poursuivi, la démarche méthodologique suivante a
été utilisée. La première concerne les
études préliminaires renfermant la revue de la
littérature et la visite de reconnaissance ; la deuxième
intéresse la collecte de données moyennant des outils tels que
l'observation directe, des focus groupe, des entretiens individuels, à
l'aide de guides d'entretien avec les personnes ressources et organisations,
tandis que la troisième rejoint la phase de traitement de données
avec un logiciel d'analyse de filière.
Les résultats obtenus ont montré que l'oignon de
l'Oudalan est actuellement commercialisé à l'intérieur de
la province du fait que, dans le contexte actuel, l'oignon est produit en
faible quantité et sur une courte période, ce qui ne permet pas
de couvrir la demande locale. De ce fait, l'analyse de la filière a
montré que les producteurs sont les agents qui créent le plus de
valeur ajoutée (98.5 %) comparativement aux autres agents de la
filière : commerçants ambulants (18,0 %), grossistes (20.5 %) et
détaillant (25,0 %). Sur 1 kg d'oignon, la vente au détail
génère plus d'excédents nets que la vente en gros, mais
lorsque le volume de transaction de l'agent devient important, la vente en gros
procure plus de revenus. L'analyse financière dépeint un contexte
favorable à l'amélioration de la performance de la filière
à partir du modèle ESOP.
Ces travaux ainsi présentés se
différencie de notre en ce sens que l'objectif poursuivi par notre
travail est distincts de ces derniers. En ce qui nous concerne nous cherchons
à comprendre le système d'approvisionnement et de distribution du
maïs. ainsi que les différentes composantes pouvant influencer le
prix et la disponibilité du maïs qui est l'un des aliments auxquels
composant le panier de consommation de la majorité de la population de
Bukavu. L'approche méthodologique utilisée a un trait de
ressemblance à tous ces travaux mais notre particularité
réside au niveau de la méthode analytique que nous avons
utilisée. En plus de cette approche analytique nous avons
également fait usage au test t de student de comparaison de moyenne.
Chapitre premier :
REVUE DE LA LITTERATURE
Comme il convient de connaître le contexte dans lequel
certains mots sont utilisés, cela conduit à définir les
différents concepts clés ayant trait à notre sujet. Ce
chapitre comprend la revue de la littérature théorique.
I.1. LE PARADIGME STRUCTURE COMPORTEMENT
PERFORMANCE
I.1.1. Historique du Paradigme SCP
Les base de l'économie industrielle (Industrial
Organization) ont jetées par E. Mason (université d'Harvard) dans
les années 1930 -1940. La démarche de Mason (1957) est empirique
: il a réalisé une accumulation d'études de secteur (
monographies )en vue, d'une part, de construire une classification des
structures de marché existantes et d'autre part, d'établir des
règles concernant l'influence de ces structures sur les comportements
des firmes (approche positives).
Mason étant très critique vis-à-vis de la
théorie microéconomique standard, non applicable selon lui. Il ne
fait pas intervenir les principes microéconomiques dans son analyse
(Moati, 1995)
En 1959, J.Bain poursuit l'analyse de Mason et formule le
paradigme structure - comportement- performance (SCP). Le paradigme SCP
(également appelé « approche structuraliste » postule
une relation directe et unidirectionnelle entre les structures et les
comportements de l'entreprise pour expliquer les performances
d'une industrie ou d'un
marché (Le Roux, 2003).
Ce paradigme permet à Bain d'expliquer l'observation
empirique établie sur la relation
nombre d'entreprise -niveau de profit - barrières
à l'entrée.
Plus les barrières à l'entrée sont
élevées, plus l'industrie est concentrée, et plus le taux
profit moyen l'est également. A la différence de Mason, Bain est
plus conciliant vis-à-vis de la théorie microéconomique et
considère l'économie industrielle doit s'y ancrer (Moati
,1995).
Bain abandonne l'étude monographique des secteurs et
utilise pour la premier fois une
analyse économétrique pour analyser un ensemble
limité de données communes à un
ensemble de secteurs il s'agit de trouver dans les sources de
données disponibles des
indicateurs statistiques capables de rendre compte des
différentes dimensions de l'organisation d'un secteur et
d'étudier les corrélations qui les lient (Moati,1995).
Les travaux de F.M.Scherer (1970) sont l'aboutissement du
paradigme SCP.
L'économie industrielle s'ancre davantage dans la
théorie microéconomique standard : les performances d'un
marché s'analysent à travers l'étude des structures de
marché en repérant les écarts par rapport à la
norme qu'est la situation de concurrence pur et parfaite. L'économie
industrielle devient alors une approche normative.
L'approche structuraliste a inspiré de nombreux textes
de lois américains (lois anti trust) visant à condamner tout
comportement anti concurrentiel (Arena et al. 1988, Carlton et al.2008).
Figure 1 : Schéma de base SCP (Bain,
1959)
Structure des marchés
Degré de concentration des vendeurs
Degré de concentration des acheteurs
Degré de différenciation des produits
Barrières à l'entrée.
|
Comportement
Politique de prix
Politique de production
Mode de coordination et d'interaction entre les firmes d'un
marché (intégration verticales, fusions,
contrats)
|
Performance
Efficience de la production
Taille des profits
Part des coûts de commercialisation dans les coûts
totaux
Caractéristiques du produit
Progrès technique en matière d'innovation produits
et de procédés
I.1.2. Le paradigme
Le paradigme est « un exemple exemplaire »qui sert
de modèle de référence pour les activités
scientifique au sein d'une discipline donnée. Par extension à la
suite d'un travail de Th. Kuhn (1922-1966) on appelle paradigme un ensemble
d'hypothèses, de méthodes, de concepts de problématiques,
qui sont commune aux chercheurs d'une communauté scientifique
déterminée au cours d'une période donnée.
En science économique, le terme paradigme est souvent
utilisé comme synonyme de théorie (Dictionnaire de science
économique).
I.1.3. La structure du marché et son contenu
La structure d'un marché de produits est un ensemble
d'éléments caractéristiques de l'organisation du
marché. De tels éléments sont de nature à
influencer l'état de la
concurrence et au-delà, la formation des prix sur un
marché. Ils traduisent
l'environnement institutionnel dans lesquels s'opèrent
toutes les activités commerciales et, qui, comme tel, constitue un cadre
qui en quelque sorte s'impose aux opérateurs commerciaux. Bien qu'il
constitue l'émanation lointaine des stratégies commerciales des
opérateurs. La description des éléments de cet
environnement institutionnel repose sur un certain nombre de concepts qui
constituent les bases théoriques du fonctionnement des marchés
agricoles (Kouassi et al, op.cit).
Brain (1968) définit la structure d'un marché
comme l'ensemble des caractéristiques qui
déterminent les rapports entre les producteurs et les
clients, entre les clients et entre les producteurs existants et potentiels.
La structure comprendra, entre autres le nombre d'acheteurs et
de vendeurs, la différenciation des produits, l'intégration
verticale et les barrières à l'entrée des nouvelles
firmes (Gervais 1999). Clodius (1961) ainsi que Scherer (1980)
cité par Tollens (1997) établissent que le nombre de
commerçants doit être aussi élevé que
l'économie le permet, l'absence d'obstacles artificiels pour la
mobilité et l'entrée ainsi que l'existence
de différences modérées et visibles sur
les prix selon la qualité des produits devant être
manifestés.
Selon Koch (1980) et Rhodes (1983) les quatre aspects marquant
la structure du marché sont le degré de concentration des
vendeurs, celui des acheteurs, le degré de différenciation des
produits et les conditions d'entrée et de sortie du marché. Ces
éléments mesurent l'amplitude des écarts par rapport au
modèle de concurrence parfaite. Pus l'écart est important, plus
la concurrence sur le marché est imparfaite, c'est-à-dire
qu'à l'extrême, il s'agirait d'un monopole.
On définit la concentration du marché comme la
répartition sur le marché du nombre et
de l'importance des vendeurs. La concentration est
considérée jouer un grand rôle dans la détermination
du comportement d'un secteur donné, car elle conditionne
l'interdépendance d'action de chaque entreprise.
? Barrière à l'entrée
Les barrières à l'entrée sont des
entraves incompatibles avec le concept de concurrence parfaite et ont pour
effet de limiter le nombre d'opérateurs sur le marché.
L'existence de fortes barrières juridiques, économiques ou
sociales à l'entrée de certains marchés justifient des
situations de monopole et d'oligopsones accroissant le pouvoir de marché
de certains agents en présence.
Ces entraves peuvent revêtir plusieurs formes, sur les
marchés vivriers africains, allant du nombre d'opérateurs ou
places disponibles sur un marché limité par une décision
administrative ou autre à des actes juridiques (licences, patentes,
permis de commerce, transmission du commerce par héritage, etc.) en
passant par des contraintes ethniques sur le marché, le capital de
départ dans un système de rationnement de crédits,
l'accès à l'information, à la technologie ainsi que
l'existence des économies d'échelle.
Des barrières à la sortie sont
caractéristiques des marchés où existent des coûts
de sortie liés à l'immobilité et l'importance des
investissements réalisés (Mastaki, 2006).
I.1.4. Comportement du marché et son contenu
Le comportement du marché retrace la manière de
réagir des entreprises en matière de commercialisation et donc la
politique et la stratégie des firmes selon les termes de Bain
(1968).Il s'agit des schémas de conduite à
suivre par les entreprises pour stabiliser ou s'ajuster aux données du
marché où elles font leurs achats et leurs ventes.
Le comportement du marché est principalement axé
sur la conduite des commerçants par rapport aux différents
aspects des stratégies commerciales. Il tient compte dans son analyse
des comportements d'achat, de vente, ceux en rapport avec le transport, le
stockage, l'information et le financement.
I.1.5. Performance du marché et son contenu
La performance du marché se réfère aux
résultats économiques de la structure et de la conduite du
marché. Elle concerne les relations entre les marges et les coûts
de services de commercialisation. Les variables déterminantes de la
performance des marchés sont :
· La différence entre le prix moyen et le coût
moyen ;
· L'efficacité des services offerts (choix
technologique) ;
· L'allocation des ressources selon la demande des
consommateurs.
· La performance du marché porte aussi sur la
progressivité et l'équité (Mastaki, 2006).
· La progressivité mesure la dynamique de
l'innovation et des changements technologiques au sein des marchés
agricoles. les marchés performants étant
caractérisés par des innovations en termes de produits et des
services qui sont récompensées par les consommateurs lorsqu'elles
répondent à leurs besoins.
· L'équité quant à elle, se
rapporte à la distribution des bénéfices de
commercialisation agricole. La rémunération de chacun des
participants au marché devant être fonction de sa contribution
à celui-ci. Un marché performant exclut des possibilités
de surprofits monopolistiques résultant d'un pouvoir de marché
excessif.
I.2. ETUDE DU MARCHE AGRICOLE
Le marché est un lieu physique ou se rencontre les
demandes des acheteurs et les offres des vendeurs d'un bien donné
(Flouzat, 1985). IL est encore un lieu de
comportement collectif des divers agents économiques
à l'égard d'un bien en cause (Jacquemin et al. 2001).
a. Caractéristique d'un marché
De par les définitions ci- haut citées, 5
caractéristiques peuvent être décelées (Flouzat,
1985). Il s'agit entre autres de :
? Le nombre d'acheteurs et de vendeurs :
Certains marchés font intervenir un très grand nombre
d'agents économiques (marché de concurrence pure et parfaite),
d'autres disposent quelques uns.
? La nature du produit : la nature du produit
dépend de ses caractéristiques et les échanges sont
sensiblement influencés par ces dernières. Concernant surtout les
produits agricoles, les caractéristiques liées à la nature
du produit sont d'une grande importance.
? Le degré d'information : Il renferme
la connaissance dont disposent les acheteurs et les vendeurs sur le prix
pratiqué ailleurs ou antérieurement, des quantités
disponibles au moment même, après ou ailleurs, ainsi que des
qualités des biens.
? La mobilité des vendeurs et des acheteurs :
Il renferme la possibilité de déplacement dont disposent
les offreurs et les demandeurs éventuels.
? La mobilité parfaite des offreurs et des
demandeurs : Ceci signifie la libre entrée dans le
marché et l'absence d'obstacles à le quitter.
Cependant, la réalisation effective de chacune de ces
conditions est une situation qui ne se rencontre pratiquement jamais et les
échanges se réalisent dans les conditions très
différentes. Néanmoins, cette théorie demeure utile dans
l'identification des imperfections du marché. Ainsi, l'analyse des
imperfections constitue un grand et premier pas nécessaire dans
l'analyse des marchés (Kodjo, 2008).
b. La commercialisation des produits agricoles
La commercialisation étant toute activité
économique associée au flux des biens et services dès la
production primaire jusqu'à la consommation finale.
Un produit agricole pour devenir produit alimentaire doit
subir une certaine succession d'étapes. Il ressort alors de ceci que le
producteur et le consommateur ne résident pas nécessairement au
même endroit et d'autre part que le produit tel qu'il sort des champs
n'est pas souvent désiré sans cette transformation par les
consommateurs. Le consommateur est alors intéressé par l'achat en
vue de satisfaire son besoin alimentaire et cela au prix le plus bas possible
alors que le producteur cherche des revenus maximum dans la vente de son
produit(A. Kodjo, 2008).
c. Circuits de commercialisation agricole
Les rôles respectifs des marchés dans les
circuits de commercialisation installés sur toute l'étendue du
territoire d'un pays, même au-delà des frontières,
permettent d'établir la hiérarchie fonctionnelle des
marchés en même temps que de rendre compte de la structure des
circuits commerciaux (Kouassi et al. 2005).
Les circuits commerciaux s'établissent en trois ou
quatre principales étapes selon les cas. De l'amont à l'aval se
succèdent les étapes de collecte, de l'approvisionnement ou
du transit, et celle de la consommation. Ces quatre
étapes peuvent être réparties en deux phases : celle de la
collecte regroupant les étapes de la collecte et de
l'approvisionnement ou du transit et celle de la distribution
correspondant à l'étape des
marchés de consommation.
Les marchés épousent les rôles
spécifiques dévolus aux deux phases et aux étapes. Suivant
ces rôles, ils se répartissent en quatre niveaux (Kouassi et al,
2005).
? Les marchés de collecte sont constitués de
petits centres ruraux ou de hameaux éparpillés dans les campagnes
rurales. La fonction de collecte des produits
alimentaires s'y exerce, ainsi que dans les villages et aux bords
de champ. Les
produits rassemblés en ces lieux sont acheminés
vers les marchés des centres plus importants que sont les marchés
d'approvisionnement ;
? Les marchés d'approvisionnement sont ceux où
convergent les produits collectés. Ils offrent de plus grandes
quantités de produits étant donné qu'ils reçoivent
non
seulement les produits rassemblés dans les zones
primaires de collecte, mais aussi ceux de leurs villages et hameaux
environnants. Les produits ainsi rassemblés sont
évacués soit vers des centres de transit, soit
vers des centres de consommation, il s'agit ici de centres de négoce
;
? Les marchés de transit sont ceux des centres
éventuels où transitent certains produits avant d'être
acheminer vers les marchés des centres de consommation. Les
marchés de transit sont également des marchés frontaliers
où transitent des produits provenant des localités ou villages
situés dans l'espace frontalier. Tous les marchés de transit,
d'obédience transfrontalière ou non, sont des marchés
d'approvisionnement ;
? Les marchés de consommation sont ceux des centres de
consommation où affluent les produits rassemblés dans les
marchés d'approvisionnement.
Les marchés de la phase de collecte sont situés
dans les zones de production excédentaire marquées par des
densités de peuplement relativement faibles, et surtout où le
bilan alimentaire relatif aux produits consommés est
excédentaire.
Le fait urbain n'y est pas très développé
de sorte que les populations urbaines non paysannes et grosses consommatrices
de denrées alimentaires n'y sont pas considérables. Les habitudes
alimentaires des populations des diverses zones portent sur certains produits
et en libèrent d'autres qui y sont ainsi de véritables cultures
commerciales.
Ces circuits de commercialisation sont animés par
divers acteurs qui constituent une donnée fondamentale du fonctionnement
des marchés des produits alimentaires.
De façon schématique, les produits alimentaires
arrivent dans les marchés de collecte en provenance des villages, fermes
et hameaux environnants. Ces marchés expédient les produits vers
les marchés d'approvisionnement et de transit, marchés qui
à leur tour assurent le transfert des produits alimentaires vers les
marchés de consommation (Kouassiet al,2005).
I.3. ACTEURS ET CIRCUITS D'APPROVISIONNEMENT DU
MAÏS A BUKAVU
A. Les acteurs de la filière
Le nombre d'acteurs dépend du circuit d'approvisionnement
de chaque filière.
? Les acteurs de la filière d'approvisionnement
du maïs provenant de Goma et Uvira
Nous avons inventoriés six acteurs qui interviennent
dans l'acheminement du maïs vers le marché de Bukavu : Les six
acteurs sont ; les producteur, les collecteurs, les grossistes, les
semi-grossistes, les détaillants, les micro- détaillants.
? Les producteurs
Ce sont des propriétaires ou des locateurs terriens qui
ont à leur disposition les terres qu'ils cultivent. Ils exercent la
culture maïs dont une partie est destinée à la consommation
et le reste est destiné à la commercialisation. Ils sont
localisés en amont de la filière et précisément au
Nord - Kivu qui constitue la zone de production. Ils commercialisent
généralement leur maïs en graine.
? Les collecteurs
Les collecteurs à son tour rassemblent des petits lots
dispersés en plusieurs endroits dans les milieux ruraux du Nord- Kivu
pour les réunir en grandes quantités sur les marchés
principaux de cette province. Le marché de Goma constitue le passage ou
la porte de sortie de la grande partie de la production du maïs
commercialisée vers le Rwanda et la ville de Bukavu.
? Les grossistes
Les grossistes de maïs à Bukavu sont des
commerçants qui exercent leurs activités dans les
dépôts du marché Kadutu ou à certains endroits de la
ville de Bukavu comme pour d'autres céréales. Ces acteurs
commercialisent le maïs après une légère
transformation et dont sous la forme farine. Les grossistes achètent
donc le maïs en grain à Goma, au Rwanda ou même à
l'intérieur de la province du Sud- Kivu. Ces derniers subissent beaucoup
de tracasseries et dépenses à cause de la longueur du circuit.
? Les semi- grossistes
Ces sont des commerçants en majorités de femmes
qui pratiquent leur commerce au sein et au tour du marché de Kadutu, et
presque dans toutes les rues de la ville de Bukavu. Ils se placent surtout
devant les dépôts.
? Les détaillants
Ces sont des petits commerçant qui achètent
auprès des grossistes ou semi - grossistes et effectuent leur vente en
détail. Toutefois, ils se heurtent surtout à la faiblesse du
pouvoir d'achat des consommateurs locaux, ce qui réduit sensiblement
leurs ventes journalières. Par rapport aux autres acteurs (grossistes,
semi-grossiste), les détaillants sont essentiellement composés
par une population féminine.
? Les micro- détaillants
Ces sont des petits commerçants qui achètent
auprès des détaillants pour revendre en des petites
quantités surtout le long des rues et des marchés de
proximité. Les micro-détaillants sont également
composés par une population féminine. ( Leonard munga
,2010)
? Les acteurs de la filière d'approvisionnement
du maïs provenant du Rwanda En ce qui concerne cette
filière, nous avons inventorié deux acteurs : les grossistes du
Rwanda et les détaillants.
? Les grossistes du Rwanda
Les vendeurs grossistes exercent également leurs
activités dans les dépôts sur les différents
marchés du Rwanda. Le marché de Kamembe constitue le
marché
d'approvisionnement pour la majorité d'acteurs de
Bukavu.
? Les détaillants
Ces sont des petits commerçants qui achètent
auprès des grossistes du Rwanda et effectuent leur vente en
détail. (Leonard, 2010)
I.4. GENERALITE SUR LA PRODUCTION DE
MAÏS
A. L'origine du maïs
L'origine du maïs est l'objet de nombreuses controverses
de la part des spécialistes. Quel que soit la validité des
différentes théories, on s'accorde à considérer que
les centres d'origine du maïs sont situés en Amériques
centrale, principalement au Mexique et dans les Antilles .De là, il se
serait répandu d'abord à travers la Mexique du nord et
du sud et en suite, après la découverte de
l'Amérique par Christophe Colomb, vers l'Europe et d'autre
régions au il est aujourd'hui cultivé.
Le maïs est introduit en Afrique beaucoup plus
récemment, bien que certaines sources tendent à indiquer qu'il
existait au Nigeria avant même les traversées de Christophe
Colomb. Ramené en Europe en 1493, le maïs fut ensuite introduit en
Afrique et diffusé à travers le continent suivant
différentes voies. ( D.Ristanovic cité par Romain H. 2001 )
A l'échelle mondiale, le maïs occupe le
deuxième rang parmi les céréales après le
blé.Dans le monde, la production de maïs dépasse les
400millions de tonnes par an, pour environ 500milions des tonnes de blé
et un peu moins de 400millions de tonnes de riz
Les agriculteurs des pays industrialisés produisent un
peu plus de 60%du tonnage mondial de maïs. Les Etes-unis sont de loin le
principal producteurs ,avec 40% de la productionmondiale totale, sur une
surface représentant plus au moins 21%de la surface mondiale totale
réservée au maïs les pays de l'Est de l'Europe occupent la
deuxième place et les producteurs de maïs les plus importants sont
la Hongrie, la Raumanie et l'ex-Yougoslavie dans l'union européenne, les
principaux producteurs sont la France, l'Italie, et l'Espagne. (D.Ristanovic
cité par Romain H. 2001).
Dans les pays en voie de développement( où le
maïs vient en troisième place après le riz et le
blé)40% du total de la production mondiale de maïs est
réalisée sur 60%de la surface totale mondiale des terres
affectées au maïs soit en environ 80million
d'hectares .dans ces pays la maïs est cultivé dans
les régions subtropicales et
tempérées ainsi que dans des zones de moyenne
altitude et dans des zones de montagneuses (1.500)la chine, le Brésil,
le Mexique ,et l'argentine sont les quatre principaux producteurs.
La production et la consommation de maïs, varient
considérablement dans les différentes régions d'Afrique.
Sur de vastes zones de l'Est et du sud de l'Afrique le maïs
représente le principal aliment de base. Il est cultivé et
consommé par la plupart des
familles d'agriculteurs. Alors que son importance est moindre
dans l'ouest et le centre de l'Afrique le maïs reste l'une des principales
sources de calories, surtout dans certaines régions du Nigeria, du
Ghana, du Bénin et de la cote d'ivoire.
B. Systèmes de culture
? L'ouest et le centre de l'Afrique
Les technologies de production de maïs en Afrique centrale
et en Afrique de l'ouest sont
assez différentes et sont le résultat de facteurs
agro climatique et socio-économiques
très divers. Dans ces contrées d'Afrique, les
groupements de producteurs ne sont pas aussi différencies qu'ils ne le
sont dans l'Est et au sud de l'Afrique et l'échelle de
production du maïs ne varie pas dans des proportions
similoires.la plus grande partie de
la production du maïs encore basée sur les systèmes de
culture itinérante et de culture sur brulis. Dans beaucoup, de
régions, trois aux quatre années de production de maïs
alternent avec trois ou quatre années de jachère
forestière. Dans certains endroits, les jachères et les
périodes de culture sont plus longues selon la densité de
population et
l'Etat du sol.
? Usage
Depuis très longtemps, le maïs constitue pour
beaucoup de peuples et de civilisation un aliment un fourrage, une
denrée, un matériau de construction, un combustible, une plante
médicinale ou décorative. Ses grains, sa tige, ses feuilles ses
épis, son aigrette et ses soies ont dans la plupart des régions
une valeur commerciale, même si celle du grain reste la plus importante.
Avec le développement industriel, le maïs est devenu de
plus en plus une matière première industrielle
pour la production d'amidon, de gluten, d'huile de farine et de gruan d'alcool
et de lignocellulose pour une transformation
cellulose pour une transformation ultérieure en une
vaste gamme de produits et de sous-produits.(D.Ristanovi cité par Romain
H.2001)
De par le monde, près de 66% de l'ensemble du maïs
sont utilisés pour nourrir le bétail, 25%sont destinés
à la consommation humaine et 9% sercent à des fins industrielles
et comme semences.
Dans les pays en voie de développement, grosso modo 50%
de l'ensemble du maïs sont consommés par l'homme entant que source
directe de nourriture, tandis que 43% sont destinés au bétail, le
reste étant utilisé en industrie et comme semences.
Signalons qu'en Afrique, la quasi-totalité du maïs
est utilisée pour la consommation humaine, à l'exception d'une
petite quantité réservée au bétail (moins de
10%).Une partie du maïs est consommée encore vert comme en cas soit
grillé au bouille. Le grain sec est le plus souvent transformé en
porridge, en soupe, en pâte fermentée ou en une sorte de couscous.
(D.Ristanovi cité par Romain H.2001)
Dans tous les cas, c'est la qualité qui importe, tout
particulièrement la texture, la couleur, le goût, la
facilité de manipulation, la qualité à l'entreposage et la
qualité de cuisson.
Dans les nombreuses régions de l'Est et du Sud de
l'Afrique, où le maïs est la première denrée de base,
les ménages ruraux préfèrent de loin le maïs dur
moulu en farine. La farine raffinée est normalement faite à la
maison même si de la farine partiellement traitée peut être
portée au moulin du village pour une mouture finale, Dans certaines
régions, le maïs destiné à la consommation domestique
est conduit directement au moulin du village pour être moulu en farine
complète non raffinée. La demande des consommateurs pour des
types de farine plus raffinée augmente sans cesse aussi bien dans les
régions urbaines que rurales, probablement parce que la farine
raffinée cuit plus rapidement.
Dans l'ouest et dans le centre de l'Afrique, les
préférences pour des textures de grain différentes varient
selon le genre de consommation du maïs. Dans les régions où
le maïs est moulu mouillé (c'est- à-dire moulu après
avoir été trempé dans l'eau pendant plusieurs jours), la
texture du grain est mains importante et les consommateurs
préfèrent en général le type de maïs dur parce
qu'il se garde mieux. Mais dans les régions où le
maïs est moulu à sec, les consommateurs
préfèrent les types de maïs farineux et dentés parce
qu'ils sont plus faciles à manipuler avec les méthodes de mouture
traditionnelles.
Le maïs est aussi utilisé dans des aliments
dérivés tels que les céréales du petit
déjeuner et la bière. De futurs efforts pour
l'amélioration du maïs devront donc tenir compte de ces
critères de qualité retenus par ces utilisateurs qui sont les
fabricants d'aliments et les brasseurs. (D.Ristanovi cité par
Romain H, 2001).
A. Types de maïs cultivés en Afrique
Bien qu'en Afrique, les agriculteurs cultivent de nombreux
types différents de maïs, le maïs blanc reste
prédominant sur l'ensemble du continent. Depuis quelques années,
on constate un intérêt croissant pour le maïs jaune
destiné au fourrage. Dans chaque type de couleur, les variations des
autres caractéristiques physiques du grain sont nombreuses.
L'Afrique Centrale et l'Afrique de l'ouest ont un pourcentage
très faible de zones maïsicoles cultivés en maïs
améliore. Dans la plupart des pays les entreprises
spécialisées en semences de maïs ne sont que très peu
développées. Seulement 1%des champs à maïs de la
région sont cultivés avec des l'hybrides et environ 10% sont
cultivés avec des variétés ameliorées à
pollinisation libre. Ce qui explique que les cultivateurs se tournent vers
leurs variétés traditionnelles pour cultiver environ 90% du total
des champs de maïs. (D.Ristanovi cité par Romain
H,2001)
Chapitre deuxième :
MILIEU D'ETUDE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE
Le présent chapitre s'articule autour de deux points :
dans un premier temps il est question de la présentation du milieu
d'étude (Bukavu) et dans un second temps la méthodologie
utilisée.
II.1. Présentation du milieu d'étude
II.1.1. Monographie de la ville de Bukavu
La fondation de la ville de Bukavu par l'autorité
coloniale avait débuté par l'installation en 1901 d'un camp
militaire dans la presqu'île de MUHUMBA sous le commandement du
lieutenant OLSEN. Ce camp était essentiellement stratégique pour
contrecarrer et contrôler l'expansion allemande.
Notons que Bukavu est la déformation du mot `shi :
« Bunkafu » signifiant maigre vaches. La légende locale
raconte que les rites coutumiers animés à la flûte «
KARHERA » faisaient émerger les vaches des eaux du lac Kivu. Il est
un fait que les vaches provenaient du Rwanda en nageant sur le lac Kivu.
A partir de l'arrêté royal du 5 février
1953, Bukavu devient le chef-lieu de la province du Sud-Kivu (mairie Bukavu,
2009). Par la suite, cet arrêté sera modifié par 7 textes
de 1940 à 1947, celui du 27 mai 1947 le reconnaît encore comme
chef-lieu de la province du Sud-Kivu parmi les 6 provinces constitutives de la
République suite à l'ordonnance loi n°88-031 du 20 juillet
1988 portant découpage territorial du Kivu, Bukavu continuera à
être chef-lieu de la province du Sud-Kivu. (mairie Bukavu,
2010)
II.1.2. Aspect géographique (mairie Bukavu 2010)
a) Limites territoriales
Au Sud, la ville de Bukavu se sépare du territoire de
Kabare par une limite conventionnelle. Celle-ci se prolonge à l'Ouest
jusqu'à la rivière NYAMUHINGA à Bagira. Elle
déverse ses eaux dans la NYACHIDUDUMA avant de se jeter dans le lac
Kivu. Ces deux rivières constituent la limite ouest avec le territoire
de Kabare.
Au Nord, la rivière Ruzizi accueille les eaux du lac
Kivu qui les charrient jusqu'au lac Tanganyika. La vallée où
coule la Ruzizi n'est pas exclusivement restreinte et englobe la
République Rwandaise et du Burundi avec notre pays la République
Démocratique du Congo.
b)Coordonnées géographiques
Notre ville est installée dans le bassin appelé
EASTERN VALLEY DU GRABEN, précisément la région de Grands
Lacs sur 2°30' de latitude Sud et 28°50' de longitude Est.
c)Superficie
Bukavu s'étend sur une superficie de 44, 90
km2 dont 23, 30 km2 de la commune de Bagira, 10,00
km2 pour Kadutu et 11,57 km2 d'Ibanda.
d)Types de climat
? Alternance des saisons
Notre ville a la chance d'avoir un climat pluvieux sur plus ou
moins 8 mois. Le mois de septembre est le début de cette période
et prend fin en mai. Son climat tropical est tempéré dans la
basse altitude de 1500m en commune d'Ibanda et Kadutu, ensuite à 1600 m
dans celle de Bagira. La saisonsèchedure 3 à 4 mois.
? Variation de la température
La température moyenne dépasse rarement 20°
à Bukavu. Elle est pondérée par la présence du lac
Kivu dans la commune d'Ibanda, le long de côte se prolongeant dans celle
de Bagira passant par Bralima-Bwindi jusqu'à Kazingo à la limite
avec le territoire de Kabare.
? Pluviosité
Les précipitations s'élèvent à
1320 mm enregistrées à la station sis à 1670 m d'altitude.
Les précipitations à Bukavu sont régulières d'un
mois à l'autre.
e)Nature du sol
La nature du sol de Bukavu a eu le privilège d'un sol
et un substratum basaltique donc relativement fertile. Les sols ne sont pas du
tout des sols argileux au sens propre du mot, sinon ils seraient beaucoup plus
compacts, mais perméables, moins poreux de sorte
qu'à la moindre sécheresse, Bukavu manquerait
d'eau. L'aspect montagneux de Bukavu lui donne des particularités en ce
qui concerne les sols (mairie de Bukavu, 2010).
II.1.3. Hydrographie
? Principaux lacs et cours d'eau
Le seul lac, le Kivu au nord de la ville déverse ses
eaux dans la Ruzizi. Celle-ci coule à l'Est vers le Tanganyika. La
Ruzizi est l'unique frontière de notre pays avec la République
Rwandaise et Burundaise.
Les affluents du lac Kivu sont : Wesha, Kahuha (Kawa), Chula,
Mugaba et Nachiduduma. Ruziz reçoit encore les eaux de la Mukukwe et de
la Mulenge. (mairie Bukavu, 2010).
II.1.4. La population
Le tableau suivant représente brièvement la
population de la ville de Bukavu en insistant sur la population nationale et
étrangère par entité pour l'année 2010.
Tableau n°1 : Statistiques par
entité ou subdivision administrative de la ville de Bukavu
COMMUNE DE BAGIRA
Quartiers
|
Hommes
|
Femmes
|
Garçons
|
Filles
|
Total
|
KASHA
|
25.343
|
29.615
|
38.883
|
46.612
|
140.453
|
LUMUMBA
|
6.434
|
6.919
|
10.080
|
10.675
|
34.108
|
NYAKAVOGO
|
6.173
|
6.002
|
8.394
|
8.472
|
29.041
|
TOTAL COMMUNE
|
37.959
|
42.536
|
57.357
|
65.759
|
203.602
|
COMMUNE D'IBANDA
|
Quartiers
|
Hommes
|
Femmes
|
Garçons
|
Filles
|
Total
|
NDENDERE
|
26.196
|
29.349
|
33.402
|
40.120
|
129.067
|
NYALUKEMBA
|
7.675
|
7.778
|
10.864
|
11.498
|
37.815
|
PANZI
|
18.514
|
21.451
|
25.027
|
29.512
|
94.504
|
TOTAL COMMUNE
|
52.385
|
58.578
|
69.130
|
81.130
|
261.386
|
COMMUNE DE KADUTU
|
Quartiers
|
Hommes
|
Femmes
|
Garçons
|
Filles
|
Total
|
CIMPUNDA
|
6.764
|
6.939
|
10.970
|
13.326
|
35.999
|
KAJANGU
|
2.679
|
2.916
|
5.159
|
5.573
|
16.327
|
KASALI
|
4.263
|
4.283
|
5.185
|
5.326
|
19.057
|
MOSALA
|
15.872
|
16.140
|
17.027
|
17.488
|
66.527
|
NKAFU
|
13.059
|
12.832
|
15.332
|
15.254
|
56.477
|
NYAKALIBA
|
6.521
|
6.598
|
8.961
|
9.663
|
31.743
|
NYAMUGO
|
14.034
|
14.255
|
19.679
|
20.251
|
68.219
|
TOTAL COMMUNE
|
63.192
|
63.963
|
82.313
|
84.881
|
294.349
|
TOTAL VILLE
BUKAVU
|
153.527
|
165.077
|
208.963
|
231.770
|
759.337
|
Source : Mairie de Bukavu, rapport
annuel 2013.
A partir de ce tableau qui nous fait les statistiques de la
population de Bukavu, nous remarquons qu'en ce qui concerne cette population,
elle est répartie en trois communes (Ibanda, Kadutu et Bagira). Nous
constatons que la commune de Kadutu est plus peuplée que ces deux autres
communes et de ce fait, comporte un nombre des quartiers élevés
que celui des autres communes.
Ce tableau nous montre aussi que dans chaque commune, la
population féminine est plus élevée par rapport à
celle masculine. La population Bukavienne est jeune du fait que les
statistiques des jeunes garçons et filles sont élevées par
rapport à celles des hommes et femmes adultes.
Il ressort de ce tableau que la majorité de la
population Bukavienne est nationale.
Les nationaux sont nombreux par rapport aux étrangers,
la commune d'Ibanda compte beaucoup d'étrangers et vient en premier lieu
avec un nombre total de 546 personnes étrangères du territoire ;
la commune de Kadutu occupe la deuxième place avec 267 étrangers
et la commune de Bagira 9.
La commune d'Ibanda compte un nombre élevé
d'étrangers par rapport aux autres communes pour des raisons qui sont
spécifiques : toutes les activités économiques, sociales
et autres en grande partie s'effectuent dans cette commune. Elle se trouve au
centre de la ville. Quant à la commune de Bagira, elle est un peu
éloignée du centre-
ville, raison pour laquelle il y a peu d'étrangers ou
même pas par rapport aux autres. La commune de Kadutu elle, se rapproche
du centre-ville. (mairie de Bukavu ,2013)
II.2.5. Aspect économique de la ville de Bukavu
Le secteur économique de la ville de Bukavu, comme dans
tout le reste de la RDC, est
dominé par le secteur informel et celui de petites et
moyennes entreprises. Cependant,
le secteur informel bat son plein car occupant un grand nombre de
personnes.
Ce point présente la ville de Bukavu sous ces aspects
économiques. Nous allons
considérer l'agriculture, les voies de communication,
l'emploi et le commerce.
1° L'agriculture
La ville de Bukavu vit grâce à l'approvisionnement
en produits agricoles provenant des
collectivités environnantes voire même par les
territoires se trouvant en dehors de la
province notamment les territoires et/ou collectivités
ci-après : Kavumu, Sange, Plaine de
Nyam'kumbi et dans le Masisi (Province du Nord-Kivu).
2° Les voies de communication
Dans la province du Sud-Kivu, en particulier dans la ville de
Bukavu, trois voies de
communication permettent les transactions et les échanges.
Il s'agit de la voie terrestre,
voie aérienne et lacustre.
? Voie terrestre
Renferme les principaux axes routiers dont l'un va de Bukavu vers
Uvira, l'autre de
Bukavu vers Goma, le troisième de Bukavu vers
Kisangani.
? Voie aérienne
Long de 200 m, la piste de l'aéroport de Kavumu est la
seule voie pratiquée aujourd'hui.
Elle est exploitée par la régie des voies
aériennes (RVA).
? Voie lacustre
Plusieurs bateaux de taille moyenne exploitent cette voie sur le
lac Kivu, parmi lesquels
nous pouvons citer les bateaux de la SNCC, Emmanuel, Rafiki,
Akonkwa, etc.
3° Le commerce
a. Centrescommerciaux
- Bagira : Bagira Centre (place Lumumba),
centre commercial (place Nkubirwa) ; sentier Kasaï, place Busingizi chez
madame Kachelewa.
- Ibanda : Les Centres commerciaux
cités ci-dessous sont les plus importants et
qui ravitaillent la commune d'Ibanda. Ils sont sis sur l'avenue
Patrice Emery Lumumba, sur l'avenue industrielle à la place Major Vangu
et Panzi.
- Kadutu : Le marché Central de Kadutu
est bien le poumon de la ville, suivi du marché de Cimpunda, Limanga,
Kasali, marché beachMuhanzi, petit marché à
l'école de filles de Cimpunda (Mwachi) et l'avenue
industrielle à son rive gauche.
b. Missions importantes de commerce
A Kadutu comme à Ibanda et Bagira, les maisons de
commerce diffèrent suivant les produits vendus ou suivant leurs
services. Ainsi, plus ou moins 300 dépôts et 250 pharmacies, 25
restaurants et 20 papeteries environ sont recensés en commune de
Kadutu.
c. Contrôle de prix
La plupart d'opérateurs économiques affichent
les prix mais ceux-ci sont marchandés et suite à la fluctuation
du dollar américain, ici l'Etat semble absent à cause de
l'impunité et aussi de la corruption. Dans le rapport annuel de la
commune d'Ibanda 2010, il a été constaté que les
opérations économiques respectent l'affichage de prix mais
chaque
commerçant affiche les prix de son choix et cela suite au
changement du taux du dollar mois après mois et à l'absence de
l'autorité de l'Etat (Commune d'Ibanda, 2010, p.179). Malgré la
sensibilisation par les agents de l'économie commune, les prix ont
monté en
flèche sous prétexte de la
dépréciation de notre monnaie face à la devise.
d. Demande en produit alimentaire dans la ville de
Bukavu
La demande en produits alimentaires tels que la farine de
maïs, du manioc, du riz, des haricots, est forte dans la ville du fait que
ces produits constituent les aliments de base de la population.
En outre, la croissance de la population dans le milieu rural, la
surpopulation dans le
milieu environnant la ville, l'exode rural, fait que la demande
alimentaire ne cesse de
croître au jour le jour dans la ville de Bukavu. Dans
différents marchés de la ville de
Bukavu ( Kadutu, Bagira, Nyawera, Nguba...) nous pouvons
estimer que plus de 80% des produits vendus sont des produits
importés(Mairie Bukavu, 2010, p123).
II.2. METHODOLOGIE
Pour mener à bien ce travail, divers outils de
collecte, traitement et analyse des données seront utilisés,
parmi lesquels les méthodes et les techniques de recherche.
II.3.1.Outils d'analyse des données
a) Méthode analytique
Par cette méthode nous avons eu à analyser les
données collectées sur terrain. Ensuite elle nous a permis
d'analyser systématiquement tous les éléments jugés
importants en vue de les interpréter ; d'en tirer des conclusions, et
d'en porter un jugement de valeur.
b) Méthode descriptive
Celle-ci nous a permis de décrire les aspects
géographiques, politico administratifs, économique et socio
-culturels dans la ville de Bukavu.
c) Méthode statistique
Cette dernière nous a permis quant à elle de
présenter les données recueillies sous forme des tableaux et
graphiques de manière à en prendre connaissance aisément
et d'en tirer toutes les conclusions qui s'imposent.
II.2.2. Outils de collecte des données
a) Documentaire
Celle-ci a permis d'enrichir les connaissances sur le sujet
que nous nous sommes choisi, nous avons utilisé des ouvrages, des
travaux de mémoires, des travaux publiés, des cours, des rapports
et internet.
b) L'observation
Cette technique consiste à constater un fait sur
terrain en vue de tirer une conclusion claire et précise. Celle-ci nous
à aider à faire un constant sur le niveau socioéconomique
des enquêtés.
c) L'interview
Cette technique nous a permis d'obtenir des informations verbales
auprès de nos enquêtés. Si l'enquêté est
analphabète.
d) Questionnaire d'enquête
Cette technique nous a permis de récolter les informations
concernant les variables qui intéressent notre travail. Par celle-ci
nous avons rédigé un questionnaire contenant un
nombre d'items écrits que l'enquêté lira
ensuite y répondra. Le questionnaire comprend
des questions ouvertes et fermées pour permettre de bien
appréhender les opinions des enquêtés.
II.2.3. ECHANTILLONNAGE
1. Calcul de la taille de
l'échantillon
Etant donné que la taille de la population d'étude
(grossistes et détaillants de la
commercialisation de la farine de maïs) n'est pas presque
connue pendant l'investigation de nos recherches. En effet, avant
l'enquête proprement dite nous avons effectué une étude
préliminaire pour nous permettre de calculer la taille
d'échantillon auquel va porter notre étude. Sur le questionnaire
la variable d'intérêt était l'ancienneté dans la
commercialisation
de la farine de maïs. Ce faisant sur les 30 premiers
enquêtés, nous avons observés que 13
d'entre eux ont une ancienneté supérieur
à 5 ans soit 43,33% considéré comme p et ceux
ayant une ancienneté inferieur à 5ans
représentent q ou 1-p de 56,67%. Connaissant déjà les
prévalences estimatives, la taille de l'échantillon a
été déterminée en se servant de la formule des
proportions se présentant comme suit :
Z xpx
d 2
p
)
1
2 ? 2 (
n0 0
Z2
?
(I. P. Pellegi, 2003)
: La valeur critique qui est de 1,96 au niveau de confiance de
95%
2
p : Proportion des commerçants ayant une ancienneté
de plus de 5 dans l'activité 1-p: la proportion des commerçants
ayant une ancienneté inférieure ou égale à 5ans
N : la population totale d0: marge d'erreur, 10% Etant
donné ce qui précède
Le nombre de commerçants à enquêter a
été reparti en deux catégories dont 47 commerçants
grossistes et 47 commerçants détaillants.
2. Déroulement de l'enquête
Les enquêtés ont été
retrouvés dans les marchés de la place. Notamment dans les
marchés de Nyawera, Bagira, Kadutu. Au terrain nous
avons groupés les commerçants en deux groupes pour faciliter la
collecte des données. Le groupe des grossistes (grossistes et semis
grossistes) et le groupe des détaillants (détaillants et
micro détaillants).
L'enquête de chaque grossiste ou semi grossiste
correspondait à l'enquête d'un détaillant ou micro
détaillant. Ce qui nous a permis de constituer une base de sondage de 47
grossistes et 47 détaillants. Après enquête les
données ont été dépouillées par
Microsoft EXCEL et traiter dans SPPS V.16. II.3.4.
DEMARCHE ANALYTIQUE
Pour arriver à dégager une marge
bénéficiaire des commerçants sous étude une
démarche analytique nous a été nécessaire. Par
celle-ci nous avons tenu compte de tous les coûts auxquels les
commerçants font face dans la commercialisation de ces
produits.
Le coût de revient de la commercialisation de la farine
de maïs est constitué par Prix d'achat de la farine, le coût
de transport, le coût d'aliment acheté pendant le voyage pour
l'achat des marchandises, le coût de manutention le coût de
stockage, taxe et
impôts payés ainsi que des autres coûts subis
sur le marché pendant la
commercialisation.
? Analyse sur les recettes et marge
bénéficiaire La méthode classique de calcul du
profit est :
Bénéfice = Recette totale- coût
total de REVIENT
Les recettes pour les commerçants sont constituées
des revenus issus de la vente. Ainsi, RECETTE TOTALE = Quantité
vendue X Prix de Vente.
? Test t de student
Afin de comparer les différentes valeurs entre acteurs
sous études nous avons fait recourt au test t de student de comparaison
de moyenne. Nous avons eu à comparer les rentabilités
financière et commerciales entre les grossistes et les
détaillants.
Ainsi donc :
H0 : La différence entre les moyennes est égale
à 0.
Ha : La différence entre les moyennes est
différente de 0.
Au seuil de significativité alpha 5% nous allons
retenir l'hypothèse nulle si p-value est supérieur à 5%.
Dans le cas contraire l' H0 sera rejetée.
Chapitre troisième :
ANALYSE DES DONNEES ET INTERPRETATION DES RESULTATS
Le présent chapitre porte sur la présentation des
résultats après analyse des données. En présentant
ces résultats nous serons également entrain de les
interpréter afin de
comprendre ce qu'ils présentent.
III.1. IDENTIFICATION DES VENDEURS
Les enquêtes destinées aux acteurs de la
commercialisation de la farine de maïs dans différents
marchés de la ville de Bukavu, nous ont permis de confirmer que
l'âge moyen de commerçants qui vendent en détail est de
37,61 ans et pour les grossistes c'est 35,21
ans. Ces résultats nous donnent la latitude de dire que,
la commercialisation de la farine
de maïs est pratiquée par une population relativement
jeune, car c'est une activité qui demande beaucoup d'énergie pour
effectuer plusieurs voyages pour l'approvisionnement
(pour les grossistes) et une grande compétitivité
et souplesse pour parvenir à vendre dans une multitude des vendeurs.
La durée d'exercice de l'activité est en moyenne de
8 ans pour les grossistes et de 7 ans
pour les détaillants.
Tableau n° 3 : Répartition des
enquêtés selon le sexe
Sexe Effectifs pourcentage
Détaillant Masculin 0 0
Féminin 47 100
Grossiste Masculin 45 95,7
Féminin 2 4,3
TOTAL Masculin 2 2,13
Féminin 92 97,87
Total 94 100
Source : Nos analyses
Les résultats de ce tableau laissent voir que les
acteurs dans la commercialisation de la farine de maïs dans la ville de
Bukavu sont en majorités des femmes (97,87%). Les
hommes représentent 2,13%. Cette disparité entre
le sexe dans notre base de sondage se justifie par le fait que la
commercialisation de la farine est une activité considérée
féminine.
Tableau n° 4 : Localisation des
enquêtés (marchés)
Marchés Effectifs Pourcentage
Détaillants Bagira 16 34,0
Kadutu 19 40,4
Nyawera 12 25,5
Grossistes Bagira 15 31,9
Kadutu 16 34,0
Nyawera 16 34,0
Total Bagira 31 32,98
Kadutu 35 37,23
Nyawera 28 29,79
Total 94 100
Source: Nos analyses
A la lecture de ce tableau, nous constatons que la plupart de
nos enquêtés sont de vendeurs dans le marché de Kadutu
(37,23%). Dont 40,4% parmi les détaillants et 34% parmi les grossistes.
Cette représentativité supérieure des
enquêtés au marché de Kadutu s'explique par le fait que ce
marché est considéré comme marché central de la
ville et regorge un grand nombre des vendeurs pour toute sorte de marchandise
dans la ville. Il reste le marché de référence pour
d'autres marchés sous étudiés. Dans le marché de
Nyawera 29,79% des vendeurs ont été sondés et 32,98% dans
le marché de Bagira. A Nyawera, les vendeuses détaillants sont
faiblement représentés car la plus part des ménages
achètent en stock les aliments surtout la farine de maïs, manioc,
riz et haricots et souvent auprès des grossistes ou semi grossistes.
III.3. STRUCTURE ET COMPORTEMENT DES VENDEURS
Selon Tollens (1997) cité par Mastaki (2006) les variables
de comportement sont
l'adaptation des producteurs et des commerçants aux
changements du marché et leurs prises de décisions. En termes de
prise des décisions, pour les commerçants, il s'agit de
leurs pratiques en matière de fixation des prix, les
ententes, les relations avec les fournisseurs et le service à la
clientèle et la décision de stocker les produits.
1. Source de capital de démarrage
Tableau n°5: Source capital de
démarrage
Source de financement % détaillants % Grossiste %Total
générale
Aide familiale 48,9 53,2 51,1
Crédit 21,3 29,8 25,5
Revenu des occupations antérieures
|
29,8 17,0 23,4
|
% Total /catégorie 100,0 100 100
Source: Nos analyses
La lecture de ce tableau prouve que 51,1% des vendeuses ont
débuté leurs activités par un capital provenant des aides
familiales. Cette observation se justifie par le fait que
notre base de sondage est majoritairement féminine.
D'habitude les femmes reçoivent de l'argent de la main de leurs maris,
soit de leurs parents ou de la main d'un membre de
la famille pour pallier à la satisfaction des besoins
primaires du ménage. Parmi ces vendeurs 25,5% ont contracté des
crédits pour débuter la vente de la farine de maïs. Cette
représentation faible des commerçants qui demandent le
crédit se justifie par le fait
que l'accessibilité au crédit est
conditionnée par la possession d'un immeuble qu'il doit
mettre en gage. 23,4% ont comme capital de démarrage,
le revenu des activités antérieures (salaire, une activité
commerciale qu'elle exerçait avant qu'elle décide de vendre la
farine de maïs,..).
A cet effet, avons remarqué que, le fonds de
démarrage moyen de l'activité était de 61,38$ pour les
détaillants et de 777,2$ pour les grossistes.
Etant donné que la majorité des
enquêtés ont débuté les activités avec les
fonds qui ne seront pas remboursés (74,5%) notamment les aides
familiales et revenu antérieurs ils
doivent bien exercer leurs activités sans contrainte ni
culpabilisation d'arrestation comme c'est le cas pour ceux qui ont
débutés les activités avec l'argent de crédit en
cas de non
remboursement.
Les commerçants ont donc la probabilité
d'assurer la stabilité et la durabilité de leurs activités
en répondant aux besoins préliminaires de la famille. D'habitudes
les femmes progressent mieux dans les activités commerciales
alimentaires car la farine de maïs constitue un denrée alimentaire
de base dans plusieurs ménages à Bukavu.
2. Détention de la patente et attestation de
vente
Tableau n°6: Obligations légales de
vente
|
% détaillants
|
% Grossiste
|
%Total général
|
Attestation
d'ouverture et patente
|
38,3
|
46,8
|
42,5
|
Patente
|
61,7
|
53,2
|
57,5
|
Total par catégorie
|
100
|
100
|
100
|
Source: Nos analyses
|
|
|
|
Pour exercer une activité quelconque il faut remplir
certaines conditions. Pour le cas
d'espèce nos enquêtés sont assujettis
à la détention d'une patente et/ou d'une attestation
d'ouverture.
Les commerçants ont d'habitude la tendance
d'échapper au paiement de ces documents car supposent qu'ils ne
reçoivent rien d'amélioration de condition de vente de la part de
l'Etat. Pour les commerçants détaillants ils vendent à
l'extérieur. En cas d'un soleil accablant ou de pluie ces derniers sont
indisposés et manquent où s'abriter.
Graphique1 : Valeur de patente et attestation d'ouverture
en $
40
60
50
30
20
10
0
Bagira Kadutu Nyawera
5
35
Grossistes
25
55
12
45
Bagira Kadutu Nyawera
10
20
Détaillants
12
25 25
10
ATTESTATION D'OUVERTURE
PATENTE
Source : Nos analyses
Nous observons par ce graphique que les coûts de ces
documents qui garantissent l'exercice de l'activité sont
élevés dans les marchés de Kadutu que dans d'autres
marchés car c'est un marché considéré central dans
la ville de Bukavu. Les prix varient également en fonction de la
catégorie des commerçants.
3. Identification du lieu d'approvisionnement par
catégorie de commerçant Tableau n° 7:Lieu
d'approvisionnement
Marchés
|
% Détaillants
|
% Grossiste
|
% Total général
|
BICHI MWANZI
|
6,4
|
0
|
3,2
|
GOMA
|
4,3
|
40,4
|
22,4
|
MARCHE CENTRAL
|
57,4
|
0
|
28,7
|
RWANDA
|
31,9
|
55,3
|
43,6
|
UVIRA
|
0
|
4,2
|
2,1
|
% Total par catégorie
|
100
|
100
|
100
|
Source : Nos analyses
|
|
|
|
Le lieu d'approvisionnement de la farine se différencie
par la catégorie des commençants, soit qu'on est grossiste ou
détaillant. Bien des grossistes s'approvisionnent au Rwanda (55,3%) et
des détaillants (31,9%) prétendant avoir une bonne qualité
au Rwanda. La raison de proximité pousse aussi ces derniers de s'y
approvisionner. En plus de cela la production intérieure
parait insuffisante par rapport à
la demande, d'où la nécessité de combler ce
déficit par l'importation. Goma est un lieu d'approvisionnement car la
production de maïs au Nord Kivu est grande qu'au Sud Kivu d'où
40,4% des grossistes et 4,3% des détaillants. Certains de nos
enquêtés grossistes s'approvisionnent à Uvira surtout
pendant la saison de pluie. Le lieu d'approvisionnement dépend d'un
commerçant à un autre. Les commerçant tiennent aussi
compte de la
qualité du produit qui induit la préférence
des clients tout en tenant compte du coût de revient et du prix de vente
afin de dégager une marge réconfortante. Etant donné que
les grossistes vendent leurs produits à Bukavu, bien des
détaillants (57,9%) s'approvisionnent auprès de ces derniers pour
éviter les coûts de transport par le long trajet et d'autres
risques relatifs au voyage.
4. Type des fournisseurs
Tableau n°8: Type de fournisseur par
catégorie d'acteur
Fournisseurs des
acteurs de
commercialisation
|
Acteur de commercialisation % Total général
|
Détaillants Grossiste
|
|
Grossistes 100 46,8 73,4
Producteurs 0 53,2 26,6
% Total par catégorie 100 100,0 100%
Source: Nos analyses
Pour s'approvisionner la totalité des
détaillants s'approvisionnent auprès de grossistes. A leur tour
les grossistes 53,2% s'approvisionnent auprès des producteurs et 46,8%
auprès des grossistes des milieux d'approvisionnement (Goma, Rwanda et
Uvira).
5. Fixation de prix
Dans l'activité de commercialisation de la farine de
maïs à Bukavu plusieurs agents
participent à la décision de fixation de prix
conformément au tableau ci-dessous. Tableau n°9: Fixation
de prix
Fixation de prix
|
% Détaillants
|
% Grossiste
|
% Total général
|
Association
|
14,9
|
8,5
|
11,7
|
Vendeuses
|
80,9
|
76,6
|
78,8
|
Etat
|
0
|
2,1
|
1,1
|
Fournisseur
|
0
|
6,4
|
3,2
|
Marché
|
4,3
|
6,4
|
3,2
|
% Total
|
100,0
|
100
|
100
|
|
Source : Nos analyses
Selon les résultats de nos enquêtes, nous avons
observés que, parfois le pouvoir public
intervient dans la fixation de prix indirectement. Quand le
taux d'imposition augmente ou de dédouanement pour ceux-là qui
s'approvisionnent au Rwanda le prix sur le marché de la farine augmente.
11,7 % de l'ensemble des vendeurs ont montré qu'ils s'organisent en
association pour garder le prix uniforme sur le marché. Mais dans
l'ensemble (78,8%) chaque vendeur fixe son prix comme il trouve bon, selon le
prix d'approvisionnement. D'autres vendent à un prix dérisoire
pourvu qu'ils trouvent quoi
mettre sous la dent le soir car vivent au taux du jour et ne
détiennent que cette activité comme source de revenu. Vu ce qui
précède nous pouvons dire les commerçants de la farine de
maïs à Bukavu ne sont pas organisés car ne respectent pas
les compromis
qu'ils fixent ensemble. D'autre part ceci permet aux
consommateurs de s'approvisionner à un prix abordable car l'attente de
prix entre les vendeurs a le plus souvent une conséquence
négative sur le bien-être du consommateur.
6. Relation avec les fournisseurs
Objectivement l'activité de vente ne tient pas compte
des relations familiales et sociales. Les éléments qui mettent en
relation l'acheteur et le vendeur sont souvent le prix et la
qualité du produit vendu. Pourtant d'autres relations
impersonnelles telles que l'amitié, le lien familial ou la
régularité d'approvisionnement influence l'approvisionnement des
acteurs conformément au tableau ci-dessous.
Tableau n°10: Relation avec les
fournisseurs
Type de relation
|
% Détaillants
|
% Grossistes
|
% Total
|
Amis
|
19,1
|
12,8
|
15,9
|
Frère (familier)
|
6,4
|
4,3
|
5,4
|
Tout client
|
74,5
|
83,0
|
78,7
|
Total catégorie
|
100
|
100
|
100
|
Source: Nos analyses
Partant de nos analyses, nous avons observé que 78,7%
des commerçants (grossistes et détaillants) achètent les
produits à n'importe quel fournisseur présent sur marché.
L'activité commerciale est l'élément qui les lie. D'autres
acteurs par contre sont liés par leurs fournisseurs par l'amitié
à 19,1 % pour les détaillants et 12,8% pour les grossistes et par
le lien familial respectivement à 6,4% pour les grossistes et 4,3% pour
les détaillants.
7. Avantages accordés aux clients
Le marché du maïs étant concurrentiel, les
acteurs de commercialisation développent plusieurs mécanismes de
fidélisation en accordant des avantages aux clients. Ainsi, le tableau
ci-dessous reprend les avantages accordés aux clients.
Tableau n°11: Avantages des clients
Avantages
|
% Détaillants
|
% Grossiste
|
% Total général
|
AUCUN
|
36,2
|
17,0
|
26,6
|
REDUCTION PRIX
|
63,8
|
83,0
|
73,4
|
Total
|
100
|
100,0
|
100
|
Source: Nos analyses
Il ressort de ce tableau que, 73,4% des commerçants
avantagent les clients en réduisant le prix. Parfois pour retenir les
clients les vendeuses vendent à crédit aux clients, leurs
donnent des surplus de la quantité achetée
surtout en période de fêtes de fin d'année. Pour certains
conditionnent des marchandises par les emballages et cela motive en quelque
sorte les clients.
III.4. PERFORMANCES DU MARCHE
La performance du marché est le résultat
économique de la structure et du comportement. Elle concerne
l'efficacité du marché à certains niveaux (occupation,
bien-être économique, disponibilité des aliments, niveaux
des prix d'approvisionnement...) et la manière dont les
bénéfices sont distribués. La rémunération
de chaque acteur est fonction de sa contribution sur le marché. Un
marché performant exclut des possibilités de surprofits
monopolistiques résultant d'un pouvoir de marché excessif
(Tollens, 1994cité par Mastaki, 2006).
Dans cette section nous allons analyser la structure de
coûts pour les commerçants. La structure des coûts de
commercialisation de la farine de maïs pour les deux catégories des
commerçants (grossistes et détaillants) et cette structure sera
constitué des éléments suivants : le prix d'achat de la
farine de maïs, le coût de transport, le coût d'entreposage,
le coût d'emballage, taxe et impôt, le coût de manutention,
les barrières routières et des autres charges supportées
pendant la commercialisation. Les enquêtes ont conduit à faire des
analyses journalières et mensuelles de vente et d'achats des
détaillants et des grossistes.
Les vendeurs fournissaient des informations des coûts
par opération d'achat et de vente et non par quantité vendue ou
achetée. Ce faisant pour trouver les résultats mensuels nous
avons multiplié les résultats obtenus par opération par le
nombre de rotation par mois. Connaissant le prix de vente des produits nous
allons ensuite dégager la recette issue de l'opération.
L'aboutissement sera justifié par la mise en place de la marge
bénéficiaire de chaque catégorie des vendeurs.
III.4.1. LES GROSSISTES
Les grossistes achètent les produits en stocks. Ils
achètent plusieurs sacs à la fois. Nous avons estimé le
prix moyen d'un sac de 50kg à chaque lieu d'approvisionnement.
Figure 2 : Comparaison de prix
d'approvisionnement
PRIX D'ACHAT PAR LIEU D'APPROVISIONNEMENT EN $
50 Kg
de FARINE DE MAÏS
15,5
15
14,5
14
13,5
13
12,5
12
14$
15$
13$
GOMA RWANDA UVIRA
PRIX D'ACHAT
Source: Nos analyses
Nous constatons par la figure ci-dessus que les prix
d'approvisionnement se diffèrent d'un lieu à un autre. Mais suite
aux frais de transport et d'autres frais connexes dus au trajet fait, les
commerçants nous ont affirmé que le prix de revient est presque
le même une fois arrivé au marché d'écoulement.
Ainsi donc, ayant ces différents prix, pour le cas de grossistes le prix
moyen d'approvisionnement est de 14$ par sac de 50kg et vendent en moyenne 54,6
sacs par opération. Mais nos calculs seront faits sur base de 100Kg,
toute chose restant égale par ailleurs.
1. Analyse de coût d'exploitation
La structure des coûts de commercialisation du maïs
pour les grossistes est décrite dans le tableau suivant :
Tableau n°12: Structure des coûts
d'exploitation
Désignation des charges Montant opération en$ sur
100Kg
achetés
Coût d'achat 28
Coût de transport 0,23
Coût d'entreposage 0,40
Taxe 0,42
Manutention
|
0,2
|
Barrière
|
0,13
|
Autres charges
|
0,13
|
Prix de revient
|
29,51
|
Source: Nos analyses
Ayant déjà dans la deuxième colonne le
coût de commercialisation par opération en admettant une base
standard de 100Kg nous parvenons à trouver que pour 100Kg acheté
le commerçant grossiste subit une charge d'exploitation de 1,51$ en plus
du prix d'achat qui est de 28$.
Ainsi donc dans le graphique suivant nous présentons la
part de chaque coût dans le prix de revient (coût total).
Graphique3 : Part de chaque coût dans le prix de
revient
Montant opération en $ sur 100Kg
achetés
100,00%
90,00%
80,00%
70,00%
60,00%
50,00%
40,00%
94,80%
Montant opération en $ sur 100Kg
achetés
30,00%
20,00%
10,00%
0,00%
0,78% 1,35% 1,42% 0,68% 0,44% 0,44%
Source : Nos analyses
2. Analyse sur les recettes et marge
bénéficiaire
Les recettes pour les commerçants sont constituées
des revenus issus de la vente de maïs. Ainsi,
RECETTE= QUANTITE VENDUE x PRIX DE VENTE
Comme le calcul porte sur l'opération faite, la recette
est obtenue en multipliant la quantité vendue par opération fois
le prix de vente. Le prix de vente moyen d'un sac de 50kg est de 16,89$.
Travaillant sur une base de 100Kg, nous disons alors que toute chose restant
égale par ailleurs le prix de vente de 100Kg est de 33,78$.
La marge bénéficiaire sur 100 Kg des
commerçants grossistes se trouve alors dans le tableau suivant :
Tableau n°13: Recette et Marge
bénéficiaire des commerçants grossistes
profit(m arge beneficiaire)
Recette par opération Montant par
opération
rentabiliá financière?
x1 00
Recette
Coût de revient Marge
bénéficière
|
33,78
29,51
4,27
|
Source: Nos analyses
A la lecture de ce tableau, nous constatons que les
commerçants grossistes ont une marge bénéficiaire de 4,27$
par commercialisation des 100Kg de la farine de maïs. Les explications de
ce tableau nous permettent de dégager la marge
bénéficiaire que les grossistes tirent dans un kg vendu. En
effet, les 4,27$ correspondent à 100kg vendus. Pour un Kg la marge est
alors de (4,27/100)=0,0427$ en multipliant ce montant par le taux de change
moyen (920FC). Nous constatons que par Kg vendu le grossiste obtient une marge
de 39,284FC tandis que pour les 100Kg il gagne 3928,4 FC.
3. Rentabilités financière et
commerciale
? rentabilit é financière =
x100 =14
5 1
,
,
rentabilité commerciale ?
coûtderevient
(marge beneficiaire) x
47%
En additionnant les différents coûts subits lors
de la commercialisation de la farine de maïs, nous remarquons que le prix
de revient des détaillants est de 41,01$. La part du
Les valeurs des rentabilités financière et
commerciales ainsi calculées chez les grossistes peuvent être
interprétées comme suit : l'activité de commercialisation
de farine de maïs à Bukavu ramène au grossiste 14,47$ si
celui-ci a dépensé en tout 100$ (rentabilité
financière). Egalement dans les 100$ issu de la vente il ya 12,64$ de
bénéfice (rentabilité commerciale).
III.4.2. DETAILLANTS
1. Analyse de coût de commercialisation
Ainsi, pour le cas de détaillants le prix moyen
d'approvisionnement est de 17,47$ par sac de 50kg et vendent en moyenne 59,36Kg
par opération. Mais comme fait dans la section précédente
portant sur les commerçants grossistes les calculs vont porter sur une
base de 100Kg dans les activités des détaillants, toutes choses
restant égales par ailleurs. Les charges de commercialisation sont
décrites dans le tableau suivant : Tableau n°14 : Analyse
de coûts de commercialisation
Désignation des charges
|
Montant par opération en$
|
- prix d'achat
|
34,94
|
- Coût de transport
|
0,80
|
- Coût d'entreposage
|
0,82
|
- Taxe
|
0,70
|
- Manutention
|
0,91
|
- Barrière
|
0,72
|
- Autres charges
|
1,32
|
Prix de revient
|
41,01
|
Source: Nos analyses
|
|
prix d'achat dans le prix de revient est de 85% et le reste des
charges est reparti en 15%. Lisons cette description dans le graphique suivant
:
90%
85%
Part des coûts dans le prix de revient
1,95% 1,99% 1,70% 2,20% 1,76% 3,22%
part des coûts dans le prix de revient
0%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
Source : Nos analyses
2. Analyse de vente
Le prix de vente de la farine de maïs varie en fonction de
la localisation du marché dans la ville de Bukavu. C'est ainsi que nous
pouvons lire dans le graphique suivant le prix d'un Kg dans les trois
marchés constituant notre base de sondage.
PRIX DE VENTE
0,5$
0,48$
0,55
0,54
0,53
0,52
0,51
0,5
0,49
0,48
0,47
0,46
0,45
0,54$
NYAWERA KADUTU BAGIRA
PRIX DE VENTE
Figure 3 : Comparaison de prix de vente par
marché
Source: Nos analyses
Le prix de vente d'un Kg varie en fonction du marché.
Le prix est plus élevé dans le marché de Nyawera que dans
les deux autres marchés. Ce phénomène s'explique par la
fait que les consommateurs qui s'approvisionnent dans le marché de
Nyawera
apparaissent avoir un revenu élevé que ceux de
deux autres marchés. Les vendeurs profitent de cette situation
économique pour faire varier le prix en fonction de la situation
géographique du marché et du caractère
socioéconomique des demandeurs. En moyenne pouvons-nous dire que le prix
d'un Kg de farine de maïs auprès de vendeuses qui offrent en
détail dans la ville de Bukavu est de (0,54+0,50+0,48)/3= 0,506$. En
monnaie nationale ceci correspond à 460Fc.
Figure 4 : Comparaison de quantité vendue par
marché
Quantité moyenne vendue par jour et par
marché
45
42,1875kg
30,52631579kg 27,91666667kg
quanté moyenne vendue par jour et par
marché
Bagira Kadutu Nyawera
40
35
30
25
20
15
10
5
0
Source: Nos analyses
Nous constatons également par la lecture de ce
graphique, que, la quantité vendue par jour varie en fonction de la
situation géographique du marché et de la situation
économique des consommateurs qui s'approvisionnent dans ce
marché.
Pour le cas du marché de Nyawera les consommateurs
s'approvisionnent la plupart de fois en stock. L'achat de la petite
quantité au quotidien s'observe rarement.
Cependant, pour le cas de Bagira un bon nombre de la
population vit au taux du jour et chaque fois ils sont au marché avec
des petits sachets pour acheter de la farine qui ne servira que pour la
consommation de ce jour. Dans le marché de Kadutu, étant un
7
? 99%
grand marché le cas est mixte. Ceux qui achètent en
grande quantité y sont présents et ceux-là qui
achètent par Kg ou par « Namaha » sont aussi demandeurs dans
le marché. 3. Analyse sur les recettes et marge
bénéficiaire
Comme le calcul porte sur l'opération faite, la recette
est obtenue en multipliant la quantité vendue par opération fois
le prix de vente. Le prix de vente moyen d'un kg est de 0,488$ soit 448,8Fc.
Ainsi donc, la quantité vendue par opération est de 59,36 Kg.
L'opération tiendra compte sur 100kg vendus considérés
comme unité standard.
La marge bénéficiaire des commerçants des
détaillants se trouve alors dans le tableau suivant.
Tableau15 : calcul de la marge bénéficiaire
chez les détaillants
Description Montant par opération de vente
de 100 Kg en $
Recette 48,8
Coût de revient 41,01
Marge bénéficière 7,79
Source: Nos analyses
En examinant ce tableau nous remarquons que, les
commerçants détaillants ont une marge bénéficiaire
de 7,79$ par opération de vente de 100Kg. Les explications de ce tableau
nous permettent de dégager la marge bénéficiaire que les
détaillants tirent dans un kg vendu. En effet, les 7,79$ correspondent
à 100Kg vendus. Pour un Kg la marge est alors de (7,79/100) =0,079$ en
multipliant ce montant par le taux de change moyen (920FC) nous constatons que
par Kg vendu le détaillant obtient une marge de 71,67FC. Ainsi donc
7167FC si vente 100Kg
?rentabilité financière ?
x100
0 1
4 1
,
1 8,
Par les résultats de la rentabilité
financière et rentabilité commerciale nous pouvons dire que cette
activité ramène au détaillant 18,99$ si celui-ci a
dépensé en tout 100$ (rentabilité financière).
Egalement dans les 100$ issu de la vente il y'a 15,96$ de
bénéfice (rentabilité commerciale).
III.5. ETUDE COMPARATIVE DES VALEURS CHEZ LES ACTEURS
DE L'ACTIVITE (Grossistes et détaillants)
Dans cette partie du travail, nous serons entrain de
présenter en comparant les différentes valeurs
dégagées par la commercialisation de la farine de maïs par
catégorie des commerçants (grossistes et détaillants).
Nous établirons une comparaison sur les coûts engagés, les
recettes obtenues et les différentes marges bénéficiaires.
La figure ci-dessous illustre cette situation.
Graphique 1 : Comparaison des valeurs chez les grossistes
et détaillants
100%
40%
90%
80%
70%
60%
50%
30%
20%
10%
0%
Grossistes détaillants
87,36%
12,64% 15,96%
84,04% coût de revient
Marge bénéficiaire
Source: Nos analyses
A la lecture de ce graphique, il est à constater que
les détaillants présentent une marge bénéficiaire
supérieure à celle des grossistes. La valeur de la marge
bénéficiaire du
détaillant est 15,96% de la recette par kilo (ou par
100Kg). Les commerçants grossistes ont quant à eux 12,64% de la
marge bénéficiaire sur les recettes totales.
En considérant les valeurs monétaires
réelles les marges bénéficiaires des acteurs par kg vendu
en Franc se présentent comme suit :
Graphique2 : Les marges bénéficiaires en
valeur monétaire
80
60
40
20
0
Grossistes
39,28
MB en FC/KG
Détaillants
71,6
MB en FC/KG
Source: Nos analyses
Etant donné que la marge bénéficiaire des
détaillants est supérieure à celle des grossistes, notre
hypothèse selon laquelle, les vendeurs détaillant sont ceux qui
auraient une grande part de la marge bénéficiaire que les
vendeurs grossistes dans le système commercial d'autant plus qu'ils
vendent par unité de mesure et chaque unité vendue est
susceptible de dégager un plus, est confirmée.
Graphique3 : Comparaison de la rentabilité
financière
20,00%
15,00%
10,00%
0,00%
5,00%
Grossistes Détaillants
14,47%
Rentabilité financière
18,99%
Rentabilité financière
Source: Nos analyses
Ce graphique fait voir également que la
rentabilité tirée par coût engagé est
élevé chez les commerçants détaillants que chez les
commerçants grossistes. Comme dit précédemment pour 100$
dépensés ramène au détaillant 18,99$ tandis que
pour le grossiste c'est 14,47$.
8. Test t (de student) de comparaison de moyenne des
indicateurs de la commercialisation
Pour arriver à mieux juger la différence qui
existe entre les éléments qui interviennent dans les
activités commerciales de la farine de maïs à Bukavu entre
les deux catégories de commerçants il convient de
présenté le test t de student de comparaison des
moyennes.
Tableau n° 16 : Test t de comparaison de moyenne des
indicateurs de la commercialisation
VARIABLES
|
Coût de Marge
commercialisation bénéficiaire
|
Rentabilité financière
|
Rentabilité commerciale
|
Différence
|
3,790
|
6,030
|
16,730
|
14,300
|
t(Valeur observée)
|
16,030
|
33,075
|
71,389
|
83,040
|
|t|(Valeur critique)
|
1,986
|
1,986
|
|
1,986
|
1,986
|
DDL
|
93
|
|
93
|
93
|
93
|
p-value (bilatérale)
|
< 0,0001
|
< 0,0001
|
|
< 0,0001
|
< 0,0001
|
Alpha
|
0,05
|
0,05
|
|
0,05
|
0,05
|
Source : Nos analyses
H0 : La différence entre les moyennes est égale
à 0.
Ha : La différence entre les moyennes est
différente de 0.
Etant donné que les p-value calculées sont toutes t
inférieure au niveau de signification alpha=0,05, on doit rejeter toutes
les hypothèses nulles H0, et retenir les hypothèses alternatives
Ha.
Il ya donc des différences significatives entre le
coût de commercialisation entre les deux catégories des
commerçants, le coût supporté par les détaillants
est supérieur à celui supporté par les grossistes.
Quant à la marge bénéficiaire la marge
bénéficiaire des détaillants, leurs rentabilités
financières et commerciales sont respectivement supérieures aux
marges bénéficiaires, aux rentabilités financières
et commerciales de grossistes. Ces résultats statistiques nous donnent
un soubassement d'approuver avec zèle la confirmation de notre
hypothèse selon laquelle, les vendeurs détaillant sont ceux qui
auraient une grande part de la marge bénéficiaire que les
vendeurs grossistes dans le système commercial d'autant plus qu'ils
vendent par unité de mesure et chaque unité vendue est
susceptible de dégager un plus.
III.6. ANALYSE DES CONTRAINTES DANS LA
COMMERCIALISATION DE LA
FARINE DE MAÏS DANS LA VILLE DE
BUKAVU
Par ce présent travail, certaines
difficultés dans la commercialisation de la farine de maïs
ont
été identifiées. Les faiblesses internes sont susceptibles
de compromettre l'atteinte
des objectifs de l'activité. Les acteurs
étaient constitués seulement des commerçants
(grossistes et détaillants) pour tous ces
commerçants les mêmes difficultés ont été
enregistrées.
Le tableau ci-après présente ces différentes
difficultés de la commercialisation par marché.
Tableau n°17 : difficultés dans la
commercialisation de la farine de maïs
DIFFICULTES/CONTRAINTES
- Victime de vol,
- Concurrence de produits importés
- production locale insuffisante alors que, produit vivrier, car
méconnaissance de la technique culturale
- guerres répétée au lieu
d'approvisionnement (Nord Kivu, route Uvira)
- Délabrement de route du lieu d'approvisionnement au lieu
de vente,
- prix non stable,
- Absence d'électricité si besoin de transformation
de graine en farine
- présence de la concurrence déloyale,
- charges domestiques élevées,
- rotation de stock lente,
- non accès au crédit bancaire,
- vente à crédit,
- insécurité,
- difficulté de vente en saison de pluie car marché
non construit(les détaillants dans les
marchés de Kadutu et Bagira),
|
Source: Nos confections
Dans l'activité commerciale de farine les
commerçants ont montré qu'ils sont souvent menacés par le
cas de vol dans les dépôts. Aussi, beaucoup de gens n'ont pas
connaissance de l'existence de la farine de maïs de bonne qualité.
Pour bon nombre de la population, le de bonne qualité est la farine
importée (farine de Kampala, Rwanda. Pourtant, les collectrices vendent
souvent une bonne variété de maïs que celle importée
(goût, arôme, long grain, etc.).
En outre, à cause de leur critère de choix et de
leur exigence, les femmes collectrices
ont des difficultés à trouver sur toute
l'année de maïs de qualité supérieure. Faute de la
matière première, elles sont obligées de
vendre le maïs de qualité inférieure dans ces
périodes de pénuries.
Par ailleurs, la faible maîtrise des techniques
culturales relatives au repiquage, à
l'application des engrais, constituent un handicap pour la
production de maïs local de
meilleure qualité.
Il est à signaler aussi, que l'insuffisance
d'infrastructures routières et du marché limite les
commerçants dans l'exercice de leur activité. Surtout en
période de pluie les routes sont quasiment impraticables. Pour les
commerçants détaillants sous l'air et sans abri si
une fois la pluie menaçait au moment de vente.
Soulignons aussi que la disponibilité d'une
quantité de la farine correspondante à la demande locale n'est
pas permanente sur toute l'année. À certaines périodes,
une diminution sensible est observée favorisant ainsi l'entrée
massive de la farine importée. Cette indisponibilité temporaire
(de janvier à avril et souvent en juillet) est un facteur important de
spéculation et de variation des prix sur les marchés. La farine
importée est une vrai concurrence pour ce marché de niche surtout
quand le prix de la farine locale grimpe tellement à cause d'une faible
disponibilité (à partir de janvier et avant les nouvelles
récoltes).
Par ailleurs, la faible synergie entre les structures d'appui
intervenant dans la
commercialisation de farine de maïs à Bukavu
pourrait développer davantage un esprit individualiste et créer
des déséquilibres dans les interventions visant à
promouvoir
l'activité afin de dégager une marge
bénéficiaire encourageante. En outre, la taxation imposée
sur La commercialisation ne favorise pas l'entrée de ce maïs dans
le marché de niche (supermarchés et autres). Ceci contribue
à l'augmentation du prix à la
consommation.
En plus de ces difficultés susmentionnés les
commerçants ont aussi difficile à accéder
au crédit pour l'amélioration de
l'activité car leur chiffre d'affaires est jugé insignifiants par
eux-mêmes. Le système de crédit bancaire n'est pas
très développé à Bukavu et les micros finances qui
octroient des crédits aux individus imposent un taux
d'intérêt exorbitant.
Le cas d'insécurité tout au long du chemin qui
mène du lieu d'approvisionnement vers le lieu de vente contraint les
vendeuses d'émerger davantage. L'électricité dans la ville
met obstacle à la vitesse de rotation de l'activité. Si le
commerçant a effectué l'achat de graine de maïs
l'étape de transformation cause dans la plus part de fois
problème et ralentie l'opération que le commerçant
prétendait réaliser.
Sur base de cette description issue des éléments
de l'enquête nous confirmons notre deuxième hypothèse selon
laquelle Les contraintes sécuritaires, le faible niveau
d'infrastructures de transport, les taxes et les tracasseries
routières de tout genre, la saisonnalité, la faible
capacité de stockage, l'absence de crédit, le climat des affaires
sont là les contraintes de commercialisation de la farine de maïs
dans la ville de Bukavu
Recommandations
De ce qui précède, les recommandations suivantes
peuvent être données :
- Que les commerçants se regroupent en association pour
discuter ensemble de leurs problèmes et chercher des pistes de solution
surtout pour ce qui est du prix de vente.
- Que l'Etat soit capable de crée les usines pour la
transformation de graine de
maïs en farine de maïs et que le courant soit en
permanence pour permettre cette transformation.
- Que l'Etat intervienne à la construction des routes
en général et dans la zone d'étude en particulier afin de
réduire le coût de transport qui compromet au
développement des activités.
- Que l'Etat intervienne dans la production de maïs en
appliquant une politique agricole susceptible de motiver les producteurs
à la production.
CONCLUSION
Nous voici à la fin de notre étude
intitulée « Paradigme structure, comportement et performance dans
l'étude de performance de marchés agricole à Bukavu. Cas
du maïs. Ce travail avait l'objectif de comprendre le système
d'approvisionnement et de
distribution du maïs. Ainsi que les différentes
composantes pouvant influencer le prix et la disponibilité du maïs
qui est l'un des aliments auxquels plus de 70% de la population de Bukavu
pourrait accéder compte tenu de son prix.
Pour arriver à cet objectif nous avons
été conduits par certaines questions tout au long du travail. La
préoccupation était de savoir quel sont les comportements des
différents
acteurs sur le marché de maïs lors de
l'accroissement de la demande dans la ville de
Bukavu ? En plus de cela nous voulions identifier les contraintes
de commercialisation de maïs dans la ville de Bukavu ? En fin, nos
préoccupations se sont aussi orientées dans le souci de savoir
quelle est la part du profit de chaque acteur dans le circuit de
commercialisation de la farine de maïs dans différents
marchés de la ville de Bukavu. Pour répondre à ces
questions nous avons présumés les hypothèses selon
lesquelles :
- Les acteurs en occurrence les commerçants et les
acheteurs sur le marché de
maïs seraient conséquent à l'augmentation
de la demande étant donné que l'activité commerciale du
maïs reste plus concurrentielle ;
- Les contraintes sécuritaires, le faible niveau
d'infrastructures de transport, les taxes et les tracasseries routières
de tout genre, la saisonnalité, la faible capacité de stockage,
l'absence de crédit, le climat des affaires ;
- Les vendeurs détaillant sont ceux qui auraient une
grande part de la marge
bénéficiaire que les vendeurs grossistes dans le
système commercial d'autant plus qu'ils vendent par unité de
mesure et chaque unité vendue est susceptible de dégager un
plus.
Dans le premier chapitre de ce travail, nous avons essayé
de définir les différents
concepts clés ayant trait à notre sujet. Le second
chapitre comprend le milieu d'étude de
notre travail qui est la ville de Bukavu mais aussi le calcul
de la taille d'échantillon., le dernier chapitre s'est focalisé
sur l'analyse et l'interprétation des résultats de toutes les
données nécessaires issues des enquêtes
menées dans la ville de Bukavu à partir du modèle
structure-comportement-performance.
Quant à la méthodologie, nous avons
utilisé la méthode descriptive, la méthode analytique, la
méthode statistique, la technique documentaire, la technique
d'observation, et la technique d'interview et la technique par questionnaire.
Une descente sur le terrain a été faite et l'enquête a
porté sur 94 acteurs intervenants dans le
marché.
Dans le troisième chapitre nous avons eu à
présenter et interpréter les résultats du travail.
Par rapport aux comportements des acteurs (vendeurs) sur le
marché de maïs compte tenu de la demande, il s'agit de leurs
pratiques en matière de fixation des prix, les ententes, les relations
avec les fournisseurs et le service de la clientèle. Quant aux
fournisseurs, la totalité des détaillants
s'approvisionnent auprès des grossistes, les grossistes
s'approvisionnent chez d'autres grossistes et auprès des producteurs.
Quant au prix, le pouvoir public, l'augmentation du taux d'imposition ou de
dédouanement, les
associations, le jugement personnel des vendeurs comptent dans
la fixation de prix. Pour ce qui est des clients, les vendeurs
développent certaines stratégies pour motiver la
clientèle, soit la réduction de prix, la vente
à crédit, l'octroi des surplus aux clients lors de
la vente. Ces résultats nous permettent de nuancer
notre première hypothèse de recherche.
Par les résultats du test statistique de comparaison de
moyennes qui ont montré que la marge bénéficiaire ainsi
que les différentes rentabilités calculées ont une
différentes significatives au seuil de confiance de 5%. En clarifiant
que ces valeurs ci-hauts décrites sont supérieurs chez les
détaillants que chez les grossistes. Ces résultats nous ont donc
permis de confirmer avec zèle notre troisième hypothèse
selon laquelle, les vendeurs
détaillant sont ceux qui auraient une grande part de la
marge bénéficiaire que les vendeurs grossistes dans le
système commercial d'autant plus qu'ils vendent par unité de
mesure et chaque unité vendue est susceptible de dégager un
plus.
Tout au long du travail certains problèmes ont
été identifiés comme contraignants à la
commercialisation de la farine de maïs dans la ville de Bukavu. En effet,
l'insécurité et troubles politiques enregistrés ici et
là à l'Est du pays, le manque d'infrastructure de
commercialisation adéquates, l'absence et le délabrement des
routes pour faciliter le transport des marchandises et des commerçants.,
les taxes et les tracasseries fiscale de tout genre sans contrepartie, la
saisonnalité, la faible capacité de stockage, l'absence de
crédit, le climat des affaires non encourageant dans la ville. Ces
éléments susmentionnés nous ont permis de confirmer notre
deuxième hypothèse reprise dans les lignes
précédentes.
Nous avons trouvé que chaque acteur a une part de
profit dans le circuit de commercialisation de la farine de maïs dans les
différents marchés de la ville de Bukavu. Les commerçants
grossistes ont une marge bénéficiaire de 4,27$ pour 100Kg de
farine vendue, les rentabilités financière et commerciale pour ce
dernier sont respectivement de 14,47% et 12,64%.Pour les vendeurs
détaillants la marge bénéficiaire de 7,79$ par
opération, leurs rentabilités financière et commerciale
sont respectivement de 18,99% et de 15,96%.
Toute oeuvre humaine étant entachée d'erreurs et
n'ayant pas abordé tous les points relatifs à ce sujet, nous
ouvrons une brèche à une étude ultérieure à
d'autres chercheurs à faire de recherches dans ce même sens en vue
d'enrichir le présent travail.
BIBLIOGRAPHIE
I. Ouvrages
1. CARLTON, D. W. & PERLOFF, J. M. (2008), Economie
industrielle, Collection OuverturesEconomiques, 2ème
édition, ed. De Boeck.
2. KODJO AGBEGNIDO (2008), Organisation et
efficacité des circuits de distribution du riz local au Togo, cas de la
valée du Zéro, Université de
Lomé.
3. MENDOZA G. (1998), Des tableurs informatiques pour
l'analyse temporele et spatiale des prix : une application au
riz et au maïs en Equateur in Scott G et Griffon D., prix, produits et
acteurs: méthodes pour analyser la commercialisation agricole dans les
pays en développement. CIRAD-CIP-Karthala.
4. SCHERER, F.M. (1970), Industrial Market Structure and
Economic Performance, Rand Mc Nally College, Publishing Company,
Chicago.
II. Archives, Revues et Articles
1. ANTHONYSMITH (1984), Technicien d'agriculture
tropicale, Elevage de volaille ? vol1.
2. ARAGRANDE M. et ARGENTI O. (1998). L'étude des
SADA des viles dans les pays en développement. Bulletin
des services agricoles de la FAO, collection « aliments dans les
viles » n°04/98, Rome
3. ARENA, R., BENZONI, L., DE BRANDT, J. & ROMANI, P.M.
(1988), Traité d'Economie Industrielle, collection Economie,
ed. Economica
4. BAIN J. S. (1959), Industrial organization. John wiley
and sons, New York.
5. F.A.O (2008), Etat de l'insécurité
alimentaire dans le monde 2008. Prix élevé des denrées
alimentaires et insécurité alimentaire, menace et
perspectives, Rome.
6. FRANS GOOSSENS(2001), le rôle de la SADA dans la
sécurité alimentaire de Kinshasa,
7. KOUASSI B. SIRPÉ G. ET GOGUÉ A. (2005),
Infrastructures de commerce et échanges des produits alimentaires :
disponibilité, utilisation et coût en Afrique de l'ouest centrale.
Karhala, Paris.
8. KOUASSI B. SIRPÉ G. ET GOGUÉ A. (2006),
Commerce des produits agricoles et sécurité alimentaire
durable en Afrique de l'ouest centrale, Karthala, Paris, 220 p.
9. MASON, E. S. (1957), Economic concentration and the
monopoly problem, Harvard University Press.
10. MOATI, P. (1995), Méthode d'étude
sectorielle, volume 1, CREDOC, Cahiers de recherchen°70.
11. MOATI, P. [1996], Méthode d'étude
sectoriele, volume 2, CREDOC, Cahiers de
recherchen°93, septembre 1996.
12. TERPEND P. (1997). Guide pratique de l'approche
filière. Le cas de l'approvisionnement et de la distribution des
produits alimentaires dans les villes, Rome.
13. TOLLENS E. (1997), Les marchés de gros dans
les villes africaines. Diagnostic, rôle, avantage et
éléments d'étude et de développement,
Collection aliments pour les villes, Rome.
III. Thèses, Mémoires Et TFC
1. BASHIGE NDAGANO Arsène(2010). ,
Structure-comportement-performance du marché des produits agricoles cas
de la pomme de terre pour la ville de Bukavu ? Mémoire, UEA,
Inédit.
2. FURAHA ZAGABE (2009), Etude de la commercialisation
des légumes sur les marchés de Kabare et son impact sur le revenu
des ménages, mémoire, UEA, Inédit.
3. MASTAKI NAMEGABE J.L. (2006), Le rôle des
goulots d`étranglement de la commercialisation dans l`adoption des
innovations agricoles chez les producteurs vivriers du sud - Kivu (Est de la
R.D.Congo), Thèse, FUSAGX.
4. MFUAMBA LUKEBA(2004), Diagnostic et perspectives sur
la commercialisation des produits agricoles en vue de l'amélioration du
revenu des paysans. Cas du sorgho dans la chefferie de Kabare,
mémoire, Inédit, UEA.
5. MUNGA ABEDI(2010), Analyse comparative des
filières d'approvisionnement du produit maïs de la
vile de Bukavu, mémoire, UEA, Inédit.
IV. Rapport et sites
1. Rapport de la Mairie 2009 279
2. Rapport de la mairie de Bukavu, 2010
3. Rapport de la mairie de Bukavu, 2013
4.
http://ddata.over-blog.com/xxxyyy/0/55/48/77/Manuel-etude-secteurs-Moati-vol-1.pdf
5.
http://www.philippe-moati.com/article-manuel-d-etude-de-secteurs-volume-2-52770104-
comments.html#comment93554295
TABLE DES MATIERES
PRELUDE I
DEDICACE II
REMERCIEMENTS III
SIGLES ET ABREVIATIONS IV
LISTE DES TABLEAUX ET DES FIGURES V
0. INTRODUCTION 1
0.1 PROBLEMATIQUE 2
0.2. HYPOTHESES DU TRAVAIL 4
0. 3. CHOIX ET INTERET DU SUJET 5
0.4. OBJECTIFS DU TRAVAIL 5
0.5. ETAT DE LA QUESTION 5
CHAPITRE I : REVUE DE LA LITTERATURE 9
I.1. LE PARADIGME STRUCTURE COMPORTEMENT PERFORMANCE 9
I.1.1. Historique du Paradigme SCP 9
I.1.2. Le paradigme Erreur ! Signet non
défini.
I.1.3. La structure du marché et son contenu 11
I.1.4. Comportement du marché et son contenu 12
I.1.5. Performance du marché et son contenu 13
I.2. ETUDE DU MARCHE AGRICOLE 13
I.3. ACTEURS ET CIRCUITS D'APPROVISIONNEMENT DU MAÏS A
BUKAVU 16
A. Les acteurs de la filière 16
II.1. Présentation du milieu d'étude 23
II.1.1. Monographie de la ville de Bukavu 23
II.1.2. Aspect géographique (mairie Bukavu 2010) 23
II.1.3. Hydrographie 25
II.1.4. La population 25
II.2.5. Aspect économique de la ville de Bukavu 27
II.2. METHODOLOGIE 29
II.3.1.Outils d'analyse des données 29
II.2.2. Outils de collecte des données 29
II.2.3. ECHANTILLONNAGE 30
II.3.4. DEMARCHE ANALYTIQUE 31
CHAPITRE III : ANALYSE DES DONNEES ET INTERPRETATION DES
RESULTATS 33
III.1. IDENTIFICATION DES VENDEURS 33
III.4. PERFORMANCES DU MARCHE 41
III.4.1. LES GROSSISTES 41
III.4.2. DETAILLANTS 45
III.5. ETUDE COMPARATIVE DES VALEURS CHEZ LES ACTEURS DE
L'ACTIVITE
(Grossistes et détaillants) 49
III.6. ANALYSE DES CONTRAINTES DANS LA COMMERCIALISATION DE LA
FARINE DE MAÏS DANS LA VILLE DE BUKAVU 52
CONCLUSION 56
BIBLIOGRAPHIE 58
TABLE DES
MATIERES
57