MENTIONS PRÉLIMINAIRES
Ce livret intitulé « faire sa bonne
comptabilité et l'audit comptable »
destiné essentiellement aux étudiants et cadres de la
comptabilité et de finances porte sur deux parties à savoir :
Faire sa bonne comptabilité et l'audit
comptable. La première partie aborde les notions sous
forme des questionnements et la seconde donne la notion globale pour l'audit
(Qui, quoi, comment, pourquoi, quelle fin et à combien ?) plus
particulièrement de la mission d'audit en république
Démocratique du Congo et de la création et organisation de
l'Ordre National des Experts Comptables.
La comptabilité est considérée comme une
science, une technique et un art. Elle est une science car régit par des
normes, des règles ou des principes de base immuables consignés
dans les plans comptables généraux1. Elle est une
technique des comptes parce qu'elle manipule plusieurs comptes et livres
judicieusement choisis pour enregistrer toutes les opérations ou
transactions affectant le patrimoine de l'entreprise; ceux-ci exigent une
technicité et une doitée appropriée. Elle est un art parce
qu'elle exige un ordre, une clarté, et une propreté lors de
l'enregistrement des opérations et la présentation des
états financiers de synthèse2.
En dehors de son rôle économico - financier
qu'elle joue en donnant, dans la mesure du possible, la valeur du patrimoine,
la comptabilité joue aussi un rôle juridique en fournissant des
preuves nécessaires et qui font foi en justice lors que les
enregistrements sont réguliers. En outre, elle fournit des informations
aux agents économiques extérieurs appelés tiers (clients,
fournisseurs, banques, associés, propriétaires, débiteurs
et créanciers, Etat,).
La comptabilité est obligatoire surtout celle
générale. Elle est régie par des dispositions
légales qui donnent les normes de la tenue des comptes. Dans notre pays,
la comptabilité est régie par le Conseil Permanent de la
Comptabilité au Congo (CPCC) et est déjà adaptée au
Plan OHADA.
1 VERHUSLT A., Comptabilité
approfondie, éd. CRP, Kinshasa, 1996
2 PERNOD et FAYEL A., Comptabilité
générale de l'entreprise, Manuel et application,
Dunod, Paris, 1998.
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La comptabilité tire son origine dans les anciennes
civilisations et ne saurait de nos jours être négligée par
n'importe quel gestionnaire3.
Pour l'audit, Il n'existe plus actuellement d'entreprise
moderne gérée rationnellement qui ne recourt au service de
l'audit. Celui-ci est le résultat du développement de
l'entreprise qui a rendu les tâches de gestion fort complexes. Pour se
rassurer que toutes les opérations de l'entreprise sont
exécutées conformément aux instructions de la Direction
Générale et pour savoir si les normes de gestion sont
appliquées correctement par tous, dans le cadre de management, les
responsables des unités décisionnelles ont été
amenés à mettre en branche cette fonction de contrôle dont
l'une des composantes est l'audit.
Avec la présence des multinationales, l'audit est rendu
désormais incontournable. En effet, l'audit vient dissiper les
interprétations différentes de la part des divers managers
responsables de différentes succursales. Il convient aussi de le
rappeler que les dirigeants, à tous les niveaux hiérarchiques,
veulent avoir un feed-back des instructions données. Dans cette
perspective, l'audit tombe tout juste à propos et passe pour une
vérification et une correction de méthodes de gestion de
l'entreprise. Au-delà de son souci normal, l'audit met également
l'accent sur le contrôle des flux financiers de l'entreprise.
Le rôle joué par l'audit dans la conduite des
affaires d'une société est désormais indéniable.
Alors que son champ d'action s'étend, sa présence favorise ainsi
la coopération entre des comptables, des juristes et des consultants en
management. En plus, on constate un afflux de compétences tant interne
qu'externe sur la gestion de l'entreprise. De nos jours, il n'est plus
admissible d'ignorer l'apport combien important fourni par la révision
de comptes dans la vie des affaires. Le banquier, dans sa décision
d'octroi des crédits, exige entre autre des garanties, celle
apportée par l'examen sérieux des états financiers
attestés par un professionnel compétent et indépendant.
D'une manière générale, l'économie
moderne qui distingue les propriétaires (associés) de
l'entreprise d'un côté et les gérants de l'autre, entend
choisir ces derniers parmi les personnes qualifiées susceptibles de
satisfaire les intérêts de toutes les parties en présence.
"Etant donné cette séparation entre les propriétaires de
l'entreprise et les gérants, il devient presque impossible aux premiers
cités de suivre par eux-mêmes l'évolution de leurs
affaires. L'assemblée générale des actionnaires, les co-
propriétaires de la société ainsi que l'Etat
3 Augustin MUTABAZI NGABOYEKA,
Comptabilité Générale, SYSCOHADA,
1ère édition, UCB, Septembre 2014.
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recourent à des techniciens spécialisés
en matière de comptabilité, à qui ils confient la mission
de les informer sur la bonne et/ ou mauvaise marche des affaires, ainsi que sur
l'honnêteté des comptes présentés par les
gérants. Ces spécialistes sont dénommés auditeurs,
expert-comptable, réviseurs des entreprises...4
A leur tour, les gérants manquent de temps
matériels et même parfois, de compétences
nécessaires pour s'occuper de toutes les activités
financière de l'entreprise. C'est pourquoi, ils délèguent
une bonne partie de leurs responsabilités à des collaborateurs
jugés compétents. Mais, cette délégation de pouvoir
doit être contrôlée en permanence. Les dirigeants ou
gérants s'entourent des auditeurs internes qui les informent sur
l'efficacité de la gestion de leurs affaires.
De son côté, l'Etat qui est le garant
(régulateur) de l'activité économique du pays veut aussi
exercer un droit de regard sur toutes les entreprises. Sa démarche
s'explique par le fait que ses ressources financières proviennent en
majeure partie des impôts et taxes payés par les
différentes sociétés oeuvrant sur le territoire national.
Les experts indépendants attestent que les informations fournies par les
gérants des entreprises sont fiables, incères et
honnêtes.
Les travailleurs qui croient toujours au maquillage des
chiffres présentés par le comité de gestion, exigent en
conséquence l'audit des états financiers. C'est là un
meilleur moyen de leur assurer un emploi durable pour l'avenir. Bref, nous
pouvons retenir que tout le public est soucieux de connaître comment
évolue chaque branche de l'activité économique nationale
et par ricochet, toutes les entreprises y oeuvrant. Il n'y a dès lors
que l'audit pour le rassurer. En tout état de cause, nous pouvons
retenir que l'auditeur indépendant remplit une fonction sociale
importante qui exige de lui un haut niveau de formation, tant morale
qu'intellectuelle. Profession à la fois contraignante et exaltante, la
révision comptable ne s'improvise pas. Elle suppose, au contraire, la
mise en oeuvre réfléchie et concertée des moyens
rationnels adaptés à la dimension et au statut de l'entreprise
à auditer.
Portant sur les considérations générales,
le 1er chapitre dégage sur les écritures comptables
les moins usuels mais plus importantes et leur procédure de
manipulation. Le second chapitre, est axé sur les normes (principes)
régissant la pratique de l'audit, la profession de l'audit en
République Démocratique du Congo, avec un cas pratique, à
titre d'exemple va clore ce livret.
4 Seblon MPERE BOYE MPERE, Contrôle de
gestion et Audit, ULPGL -Goma, 2011.
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Il est judicieux de noter que toutes les valeurs
monétaires illustrées dans ce livret aux différents
exercices d'application sont exprimées en francs congolais (CDF)
conformément à l'article 17 de l'acte uniforme ayant trait
à la comptabilité.
Il convient en outre de rappeler que les dispositions de
l'ordonnance -loi n°10/001 du 20 aout 2010, portant institution de la TVA
en République Démocratique du Congo, ont été prises
en compte à sa première section dans ce livret.
Pour l'audit comptable, nous avons aussi fait recours à la
loi n°15/002 du 12 février 2015 portant création et
organisation de l'ordre National des Experts Comptables en République
Démocratique du Congo publié au cabinet du président de la
République à Kinshasa.
Ephrem ALAKINI MUHIGIRWA,
Ph.D. en économie
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