Impact de l'economie informelle dans la survie de la population kinoise( Télécharger le fichier original )par Fiston BOLA IWULA Université de Kinshasa - Graduat 2010 |
INTRODUCTION L'Afrique reste victime des handicaps des structures héritées de la colonisation. Ce qui explique en majeure partie la persistance de la pauvreté sur continent (1(*)). En République Démocratique du Congo, les chercheurs Belges M.M TOM DE HERDT et Stefaan MARYSSE (2), analysant l'économie informelle au Zaïre, constatent ce qui suit : - En 1955, 39 % de la population active urbaine c'est-à-dire âgée de 15 à 39 ans, se trouvaient dans le secteur formel et 61% dans l'économie non structurée ; - En 1961, 29.1% elles s'y trouvaient encore et 70.9% dans le secteur informel ; - En 1990, 5% seulement de la population active urbaine pouvaient encore compter sur le revenu du secteur formel. Ainsi pendant les années de crises s'étalant entre 1960 et 1967, de nombreuses Kinoises se sont livrées aux activités de survie. Les femmes, par nécessité économique et pour améliorer la situation matérielle de leurs familles respectives, se sont vues obligées de passer au secteur informel (2(*)). Parallèlement aux constants faites par les chercheurs M.M TOM DE HERDT et Stefaan MARYSSE, c'est vers l'année 1974 que la RDC avait subi l'effet de la crise économique internationale avec l'augmentation du prix du carburant. Le délabrement du tissu économique s'est atténué avec la zaïrianisation qui avait détruit l'infrastructure industrielle et commerciale relativement moderne (3(*)). Avec la modicité du pouvoir d'achat, la plupart des ménages congolais survivent grâces aux activités informelles. Ces activités sont généralement exercées sans registres de commerce et d'autres documents requis par la loi. Les pillages de 1991 furent à l'origine d'une fuite importante de capitaux, appartenant non seulement à des étrangers, mais aussi à des congolais fortunés. Le pouvoir d'achat réel des congolais a terriblement diminué, le salaire ne permet pas aux Congolais en général et aux Kinois en particulier de subvenir aux besoins élémentaires tels que la nourriture, le logement, l'habillement et de l'éducation des enfants et cela même pour les catégories sociales du haut de l'échelle. Ainsi, plusieurs conséquences socio-économiques se sont traduites sur le plan de l'emploi par l'augmentation du chômage, la diminution du taux d'emploi dans le secteur formel. Au regard de ce qui précède, ce travail se propose d'examiner si le secteur informel libère réellement la population Kinoise de la misère et de pauvreté. Cette thématique nous amène à nous poser les questions suivantes : - Quel est l'incidence du secteur informel dans les ménages des Kinois? - Lui permet- il de contribuer au fisc et à l'expansion économique de la ville de Kinshasa ? Au regard de la problématique de ce travail, nous partons de l'hypothèse selon laquelle « les activités informelles permettraient à la population de la ville de Kinshasa d'assurer effectivement sa survie et de contribuer à l'épanouissement de cette entité politico-administrative par le paiement du fisc et la prise en charge de leur famille ». Le secteur informel étant un sujet au centre d'actualité, le présent travail se propose d'analyser l'impact de ce secteur dans la population kinoise afin d'en dégager certaines caractéristiques descriptives susceptibles d'avoir une idée générale sur la création des micro- entreprises. Il vise un intérêt théorique et un intérêt pratique. Sur le plan théorique, il vise à sensibiliser la population congolaise de l'importance que revêt le secteur informel dans la lutte contre le chômage, le vandalisme et la pauvreté. Sur le plan pratique, il incite tous les jeunes diplômés à se jeter dans l'informel devant la crise de l'emploi pour se libérer de la mendicité sociale et de la misère. 0.4 Méthodologie du travailPour bien mener cette étude, nous avons fait recours à la méthode d'observation directe. Au regard de la nature des données désirées, des objectifs fixés et des résultats attendus, nous avons utilisé: - Le questionnaire d'enquête qui, en tant que technique de recueil d'informations, permet de joindre davantage un grand nombre de sujets en moins de temps et de disposer des données relatives à l'objet d'étude. - La technique documentaire qui a consisté à réunir la documentation nécessaire afférente à l'objet de cette étude dans le but de : ? Saisir la portée théorique et conceptuelle du secteur informel; ? Définir les approches théoriques adaptées à cette étude ; ? Réunir la documentation relative à l'objet de cette. - Le prélèvement des fréquences qui a été employé dans le dépouillement des données dans le but de rendre intelligible le traitement des données ; - Le calcul des pourcentages pour le traitement des données recueillies tout au long de notre investigation. La rigueur scientifique exige qu'un travail de cette portée soit délimité dans le temps et dans l'espace pour mieux cerner le problème. C'est la raison pour laquelle, nos analyses sont circonscrites dans la commune de Mont-Ngafula de 2006-2011. Devant l'immensité du secteur informel, nous nous sommes restreints aux opérateurs oeuvrant uniquement aux cabines téléphoniques de cette entité. * 1HUBERT B., 100 mots- clés d'histoire économique, Edition Berlin, Paris Berlin, 2000, P.3 * 2TOM DE HERDT ET STEFAAN M., L'économie informelle au Zaïre (sur)vie et pauvreté dans la période de transmission, Harmattan, Institut africain CEDAF, 1996, P.85 * 3 TOM DE HERDT ET STEFAAN M., Op cit , P.96. |
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