Evaluation coà»t efficacité du projet de prévention du VIH/SIDA en Afrique Centrale( Télécharger le fichier original )par Noel Magellan Nino NSONG NTOCK Institut Sous-régional Multisectiorel de Technologie, de Planification et d'Evaluation des projets - Master 2015 |
I.5.2. Une rupture d'approvisionnement en préservatifs qui a sapé les efforts de la phase II.Une rupture en approvisionnement des pays en préservatifs a été observée dans l'ensemble de la sous-région couverte par le Projet PPSAC. Dans le cas du Cameroun, cette rupture s'est étalée entre novembre 2010 et février 2011, soit une période de quatre mois. Ceci a influencé l'atteinte des objectifs du projet. Le fonctionnement et les activités des AMS ont été énormément perturbés en termes de missions prévues. Cette rupture a en outre porté préjudice à l'image de l'ACMS ce qui a eu une répercussion sur ses autres activités menées notamment dans la lutte contre le paludisme et la planification familiale. Parmi les causes de cet incident, l'on recense le retard dans la livraison de certaines commandes par les fournisseurs, les difficultés liées au transport maritime (naufrage d'un bateau transportant une commande exceptionnelle) et même aérien des préservatifs. Toujours au nombre des causes de la rupture d'approvisionnement on recense une rupture de contrat pour cause de surenchère par le fournisseur IDA. Trois indicateurs de projets (IOP3 ; IOP4 ; IOP5) ont été particulièrement affectés par la disponibilité des préservatifs. Ce sont respectivement le nombre de préservatifs masculins vendus par les AMS, la consommation moyenne de condom par tête d'habitant, et la proportion des jeunes qui estiment que les condoms sont disponibles quand ils en ont besoin. En effet, l'évolution positive de ces indicateurs est largement tributaire de la disponibilité des préservatifs. Une rupture comme celle qui a été observée justifie ; du moins en partie l'absence de performance relative à ces indicateurs. La rupture qu'a connue le PPSAC en préservatifs masculins a modifié les habitudes d'achat chez les grossistes et semi-grossistes qui s'approvisionnaient traditionnellement auprès de l'ACMS. Les parts de marché que ces nouveaux produits ont gagné a eu des répercussions sur les habitudes de consommation des populations avec tous les risques que cela comporte (en effet, la plupart des préservatifs de substitution observé sur le marché pendant la période de rupture n'était ni testé ni homologué). En plus d'être de qualité douteuse, ces préservatifs étaient plus coûteux que ceux vendus par l'ACMS ce qui a compromis leur accessibilité financière. La répercussion de ce coût prohibitif a été entre autres l'adoption de comportement à risque. En effet, une étude33(*) menée par la coordination du PPSAC a révélé que certains individus utilisaient alternativement des sachets en plastique comme moyen de protection. Dans certains cas extrêmes, la cherté des nouveaux préservatifs sur le marché a justifié leur non utilisation. * 33 Simin Schahbazi (2011) |
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