a.2. Interprétation de la carte coût
résultat du PPSAC pour les phases I et II
Le graphique suivant permet d'apprécier
l'évolution conjointe des coûts et des résultats du PPSAC
au Cameroun entre 2006 et 2012. De prime à bord, nous pouvons constater
que dans l'ensemble, les résultats de la mise en oeuvre du projet
pendant la phase I (les points rouges sur le graphique) sont supérieurs
à ceux-ci pendant la phase II du projet (les points en bleu). Il
apparait aussi qu'en 2007, la mise en oeuvre du PPSAC a été plus
performante qu'en 2006. Une situation similaire s'observe entre 2010 et 2011.
L'observation du graphique permet en outre de faire un constat marquant. Les
fins de phase enregistrent des coûts plus bas et sont en
général aussi moins efficace que les années
précédentes. Cela peut se justifier par les positions
particulières des années 2008 et 2012 (nettement à gauche
par rapport aux autres années).
Figure 9:
Carte coût (réel), résultat du PPSAC au Cameroun pour les
Phases I & II
Source : Auteur
Le graphique permet aussi de voir que l'année 2010
semble être la moins coût efficace. En effet, l'on y a
utilisé près de 3,5 milliards de F CFA pour éviter 2268
infections à VIH moins qu'en 2009 où l'on a évité
2500 infections à VIH avec près de sept fois moins de ressources.
Le graphique à droite présente une situation
agrégée pour les deux phases du projet. Il apparait que
près de 4 milliards de F CFA ont permis d'éviter un peu moins
10 900 nouvelles infections pendant les trois premières
années. De l'autre côté près de 9 milliards de F CFA
ont permis d'éviter seulement un peu plus de 11 500 nouvelles
infections. Ceci donne une élasticité du résultat par
rapport au coût de 0,052. Autrement dit lorsque l'on double les
ressources du projet c'est-à-dire lorsque les coûts varient de 100
%, le résultat en termes d'infections évitées lui
n'évolue que de 5,2 %.
b. Etude de la relation entre le coût du PPSAC et son
efficacité
b.1. Analyse de l'évolution du rapport
coût efficacité du PPSAC.
Nous avons dit plus haut dans le document que les
évaluations économiques en général et les analyses
de type coût efficacité en particulier sont des outils d'aide
à la prise de décision. Menées prospectivement, elles
permettent de comparer une intervention donnée à d'autres
alternatives possibles. Lorsque les évaluations de type coût
efficacité sont menées rétrospectivement, l'objectif
latent est celui de mesure de la performance dans la mise en oeuvre d'une
d'intervention donnée. Dans l'une ou l'autre des situations, l'outil
d'analyse principal est le ratio coût efficacité.
Le graphique ci-dessous présente le ratio coût
efficacité du PPSAC au Cameroun entre 2006 et 2012. Il y apparait que
cette quantité varie d'une période à l'autre. En
début de phase, les valeurs du ratio coût efficacité sont
relativement élevées. Celles-ci baissent considérablement
au fur et à mesure que le projet s'exécute. On peut en outre
constater que ces valeurs sont plus élevées lors de la phase II.
A titre d'exemple, le ratio coût par infection évitée de
l'année 2010 qui est de l'ordre de 1,5 million par infection à
VIH évitée est pratiquement trois fois supérieur à
celui obtenu en 2006.
Figure 10:
Evolution du coût (en F CFA) par infection évitée du PPSAC
de 2006 à 2012
Source : Auteur
En temps que ratio, la variabilité du rapport
coût efficacité peut avoir deux sources. Lorsque le
dénominateur (résultat) double par exemple, à coût
inchangé, le ratio est divisé de moitié ; et
inversement, si le numérateur (coût) double, à
résultat inchangé, le ratio double lui aussi. Pour une
période donnée, un ratio coût efficacité stable
(relativement constant) laisse présager que les résultats de
l'intervention sont sensibles aux moyens mis en oeuvre. En effet, compte tenu
des explications précédentes, si le ratio est constant, cela veut
dire que le numérateur et le dénominateur évoluent dans le
même sens et dans des proportions similaires.
Les données du graphique précédent ne
militent pas en faveur d'une stabilité du ratio coût
efficacité. La valeur de ce ratio est nettement plus
élevée pendant la phase II que la phase I. Les
développements précédents relativement à l'analyse
des coûts ont permis de remarquer que les coûts du PPSAC ont
pratiquement doublé entre la phase I et II. Par ailleurs le
résultat (en termes du nombre d'infections évitées) a
relativement baissé à la phase II. L'effet combiné de ces
deux variations justifie que le ratio coût efficacité soit plus
élevé lors de la phase II. Le fait que le ratio ait nettement
augmenté à la seconde phase du PPSAC au Cameroun traduit une
gestion inefficiente. Les moyens ont augmenté mais les résultats
eux ont baissé.
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