UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
Département d'Economie Agricole
STRATEGIES D'ADAPTATION DES MENAGES AGRICOLES DE
KINSEVERE AU PROLONGEMENT DE LA SAISON SECHE.
? Par OKANO APANGANI Serge
Travail présenté et défendu en vue de
l'obtention du grade d'Ingénieur agronome
Juillet 2016
UNIVERSITE DE LUBUMBASHI
FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
Département d'Economie Agricole
STRATEGIE D'ADAPTATION DES MENAGES AGRICOLES DE
KINSEVERE AU PROLONGEMENT DE LA SAISON SECHE.
? Par OKANO APANGANI Serge
Travail présenté et défendu en vue de
l'obtention du grade d'Ingénieur agronome
Directeur : Prof. Dr. Ir. Jules NKULU MWINE
Encadreur : Ass. KIRONGOZI SWEDI
Année Académique 2015 - 2016
EPIGRAPHE
Le peu que je sache, je veux le faire connaitre, afin qu'un
autre, meilleur que je suis, découvre la vérité, et que
l'oeuvre qu'il poursuit sanctionne mon erreur. Je m'en réjouirai pour
avoir été malgré tout, cause que cette
vérité se fasse jour.
Albrecht Durer
IN MEMORIUM
A toi mon regretté père, Willem OKANO, qui
aurais bien mérité voir ton fils se frayer un chemin dans le
désert par souci de se taper une place autour du soleil.
Que la terre de nos aïeux te soit douce et reposante.
Paix éternelle auprès du Père !
OKANO APANGANISerge
DEDICACE
A ma très chère maman Romanie NZAY, toute la
famille OKANO, mes frères et soeurs pour tous leurssoutiens
forts ;
A mon pasteur Gérard KAMBEMBO et toute la
communauté la présence de Dieu Lubumbashi pour tout le
soutien ;
A mademoiselle Laurette MBO MOKE, pour son accompagnement des
années durant,
Je dédie ce mémoire.
AVANT-PROPOS
Ce travail qui justifie la fin de notre deuxième cycle
des études universitaires en sciences agronomiques n'a été
directement ou indirectement rendu effectif que par le concours de plusieurs
personnes. Il a fallu à tout moment du courage, des conseils
exhortatifs des uns et des autres, et surtout la persévérance
et le dynamisme pour atteindre notre objectif.
C'est ainsi qu'il sied premièrement de remercier Notre
Seigneur Jésus-Christ, Donateur des dons excellents,
pour le souffle de vie qu'il nous a accordé durant toute notre
existenceici-bas.
Nos remerciements s'adressent également à la
faculté des sciences agronomiques en générale et en
particulier, au doyen de la faculté Monsieur le professeur Mylor NGOY
SHUCHA, au vice doyen chargé de la recherche Monsieur le professeur
Bazirake MUJINYA et au vice doyen chargé de l'enseignement Monsieur le
professeur CHOCHA d'avoir accepté notre sujet de recherche et rendu
possible notre travail.
Nous remercions de tout notre coeur le Professeur Jules NKULU
FYAMA qui, malgré ses multiples occupations, a volontairement
accepté la direction de ce travail. Qu'il trouve ici l'expression
de notre sincère gratitude et que le Bon Dieu le bénisse et
à l'assistant KIRONGOZI SWEDI qui a accepté de nous encadrer et
aussi à l'assistant Arsène MUSHAGALUSHA pour son soutien.
Nous songeons à tous nos Professeurs, Chefs des travaux
et Assistants de la Faculté des Sciences Agronomiques pour tout ce
qu'ils ont fait pour rendre acceptable et utile notre formation tant morale que
scientifique.
Nous remercions vivement Monsieur Ir. Michel SANTOS, le
Manager du département de Social de l'entreprise MMG Kinsevere et tous
ses collaborateurs pour tout le soutien, ayant permis et contribué au
bon déroulement de nos recherches à Kinsevere.
A vous tous mes frères et soeurs pour le soutien moral
et financier que vous n'avez jamais cessé de m'apporter toute ma
formation durant, je vous remercie. A toute la famille MUNANGI, à Papa
Raymond BALELA pour l'accompagnement Spirituel et matériel.
Avous tous mes amis et camaradesde lutte, le parcours avec
vous restera un grand événement dans mon histoire.
OKANO APANGANI Serge
RESUME
Les populations de la région de Kinsevere (RD Congo)
subissent déjà les impacts des changements climatiques, et les
ressources qu'ils utilisent dans la production agricoles sont en
dégradation. Ainsi, le présent travail qui pourra servir
d'étude préalable aux stratégies d'adaptation aux
aléas climatiques, vise à contribuer à la
réduction de la vulnérabilité des agriculteurs de
Kinsevere. Pour atteindre nos objectifs, une enquête a été
menée dans dix villages choisis aléatoirement, entre
autre ;Denis, Kalilanda, Kilongo, Kiswishi, Lutenge, Mikanga, Mpundu,
Muhombe, Mumanga et Ngongo. En outre, pour la réalisation de ce travail
il a été utilisé un échantillon dont la taille
était de 106 agriculteurs, les enquêtes et interviews ont
été mises en oeuvre. Pour y parvenir, les techniques
documentaires ont concouru à la synthèse littéraire.
Après la collecte des données, le logiciel Excel et minitab 16
ont été utilisés pour la saisie d'une base de
données et les analyses statistiques.
D'où, nous avons constaté ce qui suit :
· -La majorité des agriculteurs de Kinsevere
affirment que le démarrage de la saison pluvieuse a reculé de
deux mois par rapport au passé.
· -La contribution de l'entreprise minière MMG
Kinsevere a un effet sur la résilience de la majorité des
agriculteurs (octroi des crédits) et elle est la seule structure
d'accompagnement de ces derniers, à travers son programme d'appui.
· -Quelques mutations socioéconomiques sont
signalées au sein de cette communauté, notamment, l'abandon
des cultures à cycle long au bénéfice de celles à
cycle court, l'introduction de nouvelles cultures (Légume feuille,
Gombo, Manioc et patate) dans leurs spéculations habituelles.
Mots-clés : changement
climatique, impact, adaptation, ménage agricole, Kinsevere
ABSTRACT
The populations of the region of Kinsevere (DRC) subsistent
already the impacts of the climatic changes because of their capacities of
adaptation limited and their big dependence of resources to strong climatic
sensitivity as resources in water and the systems of agricultural production.
Thus, the present work that will be able to act as previous survey to the
strategies of adaptation to the climatic risks, aim to contribute to the
reduction of the vulnerability of the agriculturists of Kinsevere. To reach our
objectives, an investigation has been led uncertainly in ten chosen villages,
between other Dennis, Kalilanda, Kilongo, Kiswishi, Lutenge, Mikanga, Mpundu,
Muhombe, Mumanga and Ngongo. Besides, for the realization of this work he/it
has been used an uncertain sampling whose size was of 106 agriculturists, then
the investigations and interviews have been set in motion. To arrive there, the
documentary techniques contributed to the literary synthesis for the writing of
this work. After the collection of the data, the software Excel and Minitab 16
have been used for the seizure of a data base and the statistical analyses.
After the analysis of the results, we noted what follows:
- The majority of the agriculturists of Kinsevere affirm that
the starting of the rainy season moved back of two months in relation to the
past.
- The contribution of the enterprise mining MMG Kinsevere has
an effect on the resilience of the majority of the agriculturists (concession
of the credits) and she is the only structure of accompaniment of these last,
through his/her/its program of support to the agriculturists,;
- Some socio-economic mutations are signaled within this
community, notably, the abandonment of the cultures to cycle long to the profit
of those to short cycle, the introduction of new cultures (Vegetable leafs,
Gumbo, Cassava and potato) in their usual speculations.
Keywords: climatic change, impact,
adaptation, agricultural household, Kinsevere,
TABLE DE MATIERES
EPIGRAPHE
I
IN MEMORIUM
II
DEDICACE
III
AVANT-PROPOS
IV
RESUME
V
ABSTRACT
VI
TABLE DE
MATIERES..................................................................................................................................VII
LISTE DE TABLEAUX
IX
LISTE DE FIGURES
X
LISTE DE SIGLES ET ABREVIATIONS
XI
0. INTRODUCTION
1
0.1. Problématique
1
0.2. Hypothèses
2
0.3. Objectifs
2
0.3.1. Objectif global
2
0.3.2. Objectifs spécifiques
2
0.4. Intérêt de l'étude
3
0.5. Délimitation du sujet
3
0.6. Structure du travail
4
CHAPITRE I. LES GENERALITES
5
I.1. Etat des connaissances
5
I.2. Définition de quelques concepts
6
I.2.1. Changement Climatique
6
I.2.2. Climat
7
I.2.3. Ménage
7
I.2.5. Chef de ménage
7
I.3. Situation climatique de la RD Congo
8
I.4. Impact du changement climatique sur
l'agriculture
9
I. 4. 1. Impact du changement climatique sur la
photosynthèse
10
I.4.2. Impact du changement climatique sur le
sol agricole
10
I.4.3. Impact du changement climatique sur les
facteurs biotique du sol
10
I.4.4. impact du changement climatique sur cycle
cultural
11
I.5. Impact du changement climatique sur la
santé humaine
12
I.6. Stratégies d'adaptations au changement
climatique
13
I.6.1 Les changements techniques
13
I.6.2. Anticipations économiques et
politiques
13
CHAPITRE II. MILIEU, MATERIELS ET METHODES
15
II.1. Présentation du milieu
d'étude
15
II.1.1. situation géographique de
Kinsevere
15
II.1.2. Types de sols identifies
16
II.1.2. Végétation de Kinsevere
16
II.2. Matériels
17
II. 3. Méthodologie
17
II.3.1. Echantillonnage
18
II.3.2. Déroulement de l'enquête
18
CHAPITRE III. PRESENTATION DE RESULTATS
19
III.1. Caractéristiques
démographiques des enquêtés
19
III.2. Perception des agriculteurs sur le
changement climatique
21
III.3. Impact du changement climatique sur
l'agriculture de Kinsevere
25
III.4. Quelques stratégies paysannes
d'adaptation au changement climatique
28
III.5. Situation climatique de la région
30
III.5.1. La moyenne de température
saisonnière (en °C)
30
III.5.2. Evolution temporelle des
précipitations pluri-mensuelles et saisonnières à
Kinsevere
31
CHAPITRE IV. DISCUSSION
33
IV.1. Caractéristiques des
enquêtés
33
IV.2. perception des agriculteurs sur le changement
climatique
33
IV.3. Impact du changement climatique sur
l'agriculture à Kinsevere
35
IV.4. Quelques stratégies paysannes
d'adaptation au changement climatique
35
CONCLUSION
37
BIBLIOGRAPHIE
39
LISTE DE TABLEAUX
Tableau 1. L'ancienneté des
enquêtés dans leurs villages d'habitation
1
Tableau 2 : L'état de la
fertilité du sol
25
Tableau 3: les variétés de
cultures abandonnées dans le système cultural
27
Tableau 4: opinion sur la période de
semis
27
Tableau 5. Nouvelles cultures
pratiquées
29
Tableau 6. La nature d'aides que reçoivent
les agriculteurs de Kinsevere et leurs impacts sur la superficie
emblavée.
29
Tableau 7 : Perspective de ménages au
cas d'une longue saison sèche
30
LISTE DE FIGURES
Figure 1. Cartographie de types de climat de la
République Démocratique du Congo
1
Figure 2. Gestion des risques futurs et
renforcement de la résilience, les solutions et leurs relations
14
Figure 3. Cartographie de la région
agricole de Kinsevere
16
Figure 4. Sexe, profession et sexe des chefs de
ménages
19
Figure 5. La variation de l'âge des
enquêtés selon les villages
20
Figure 6. Démarrage de la saison de pluie
dans le passé
21
Figure 7. Perception des agriculteurs sur la
tombée des pluies dans le passé
22
Figure 8. Démarrage actuel de la saison de
pluie dans le milieu d'étude
22
Figure 9: perception des agriculteurs sur la
période des tombées des pluies actuellement
23
Figure 10. La longueur de la saison pluvieuse,
longueur de séquences sèches, fréquence et
intensité de pluies dans la région de Kinsevere
24
Figure 11 : longueur de la saison sèche
dans la région de Kinsevere
24
Figure 12: Signes indicateurs de
l'arrivée proche de la saison pluvieuse
25
Figure 13. Disparition et apparition des
espèces végétales dans la région de Kinsevere
26
Figure 14. Les espèces
végétales apparues dans la région
27
Figure 15. Régénérescence
de la fertilité de sol agricole
28
Figure 16 : Attente des ménages aux
institutions d'accompagnement
30
Figure 17. La moyenne de température
saisonnière
31
Figure 18. Caractérisation de la
variabilité pluri-mensuelle des pluies à Kinsevere
32
LISTE DE SIGLES ET ABREVIATIONS
CO2 : Dioxyde de carbone
GIEC Groupe d'Experts Intergouvernemental sur
l'Evolution du Climat (IPCC en
Anglais)
IPCC Intergovernmental Panel on Climate Change
(GIEC en français)
FAO Food and Agriculture Organization of the United Nations
INRA Institut National de la Recherche
Agronomique
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
PANA : Programme d'Action National d'Adaptation aux
changements climatiques
CILSS : Comité Permanent Inter-Etats de Lutte
contre la Sécheresse dans le Sahel
UNFPA : fonds des nations unies pour la
population
COPEIAA : Conseil de Prospective Européenne et
Internationale pour l'Agriculture et l'alimentation
PAM : Programme alimentaire mondiale
BOAD : Banque Ouest Africaine de développement
ZCIT : Zone de Convergence Inter Tropicale
0. INTRODUCTION
0.1. Problématique
Les impacts des changements climatiques affectent
déjà gravement l'environnement, les ressources naturelles et les
populations qui en dépendent, en particulier les communautés les
plus pauvres et les plus vulnérables (IPCC, 2001), à cause de
leurs capacités d'adaptation limitées et leur grande
dépendance des ressources à forte sensibilité climatique
telles que les ressources en eau et les systèmes de production agricole
(GIEC, 2001).
Il est maintenant scientifiquement admis que le changement
climatique est une réalité avec laquelle l'humanité devra
composer (PANA-Togo, 2009).
Les changements climatiques évalués par le
Groupe Intergouvernemental d'experts sur l'Évolution du Climat (GIEC)
dus à la modification de la teneur en gaz de l'atmosphère
indiquent diverses tendances actuelles et futures susceptibles de se manifester
au niveau mondial et africain : hausse des températures, montée
du niveau des océans, variabilité accrue de la
pluviométrie et des caractéristiques des saisons agricoles,
recrudescence de phénomènes extrêmes tels que les
sécheresses et inondations(BOAD, 2010).
Cependant, certains pays d'Afrique subsaharienne connaissent
d'ores et déjà des conditions climatiques qui rendent
l'agriculture difficile. Il est probable que le changement climatique
réduise la durée de croissance végétale, surtout
dans certaines régions du continent (Thonon, 2006) voire, au pire,
contraigne de vastes régions agricoles marginales à abandonner
toute activité productive (GIEC, 2007b).
Selon les prévisions, le rendement des
récoltes devrait diminuer, dans certains pays, de quelque 50 % d'ici
2020 ; quant aux revenus agricoles nets, ils pourraient chuter de pas moins de
90 % d'ici 2100, les exploitants en culture pluviale étant les plus
frappés par ce phénomène. Inévitablement, cette
situation portera atteinte à la sécurité alimentaire, et
par conséquent, l'analyse du niveau de vulnérabilité des
agriculteurs permettra de prioriser les stratégies d'adaptation, en
réponse aux impacts des risques climatiques,pour la prise des
décisions utiles, afin d'améliorer les performances de production
agricole.
D'après l'UNFPA(les fonds des nations unies pour la
population) , 2009, le réchauffement climatique menace d'aggraver
la pauvreté et alourdir le sort des communautés
vulnérables, notamment avec la sécheresse, la baisse de rendement
agricole, les inondations, les migrations, etc. «tous les effets de
changements climatiques qu'on rencontre dans le monde sont déjà
perceptibles en RDC : qu'il s'agisse de l'augmentation de la
température, de l'impact sur la déforestation, l'émission
des gaz à effet de serre... »a indiqué le professeur
Bruno LapikaDimanfu(2009), consultant à l'UNFPA. Et Il invite la RDC
à mettre en oeuvre des mécanismes pour s'adapter à la
nouvelle donnée.
Pour ce, pour déterminer et quantifier les mesures
d'adaptation mises en place par les communautés paysannes de Kinsevere,
nous nous sommes posés tout au long de notre recherche les questions
suivantes :
1. Comment les paysans de Kinsevere perçoivent-ils le
changement climatique ?
2. Ont- ils connu des mutations dans leurs structures
socioéconomiques ?
3. Y a-t- il des structures qui les accompagnent dans leur
résilience ?
4. Quelles sont alors des stratégies
développées conjointement ?
0.2. Hypothèses
1. Le changement climatique serait un fait prévisible
qui perturbe l'agriculture et les économies paysannes à
Kinsevere.
2. Ces peuples auraient connu des mutations
socio-économiques à la recherche du cadre de vie meilleur
3. MMG Kinsevere se présenterait comme la seule
structure d'accompagnement auxAgriculteurs dans leur résilience, dans
son programme d'accompagnement aux Agriculteurs.
4. Pour leur adaptation au prolongement de la
sécheresse, les ménages agricoles auraient utilisé les
variétés améliorées et le maraichage pour assurer
leur résilience.
0.3. Objectifs
0.3.1. Objectif global
L'objectif global est de contribuer à la
réduction de la vulnérabilité des agriculteurs de
Kinsevere à travers des propositions de stratégies d'adaptation
au changement climatique.
0.3.2. Objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques de nos recherches consistent
à :
Ø Analyser la perception des paysans sur la
variabilité du climat dans les villages du rayon d'action de MMG
Kinsevere ;
Ø Identifier les structures intervenant dans la
résilience de ces agriculteurs;
Ø Analyser les mutationssocioéconomiques au sein
des communautés paysannes de ces villages;
Ø identifier les stratégies
développées par les Agriculteurs et des organisations
d'accompagnement dans ces villages.
0.4. Intérêt de l'étude
Plusieurs éléments ont suscité notre
intérêt à étudier les stratégies d'adaptation
des ménages agricoles au prolongement de la saison sèche dans le
site de Kinsevere. En effet l'extension du désert du Kalahari fait
déjà des victimes au Katanga, à la suite des effets
pervers de cette désertification. L'on observe une diminution de la
durée de la saison des pluies, une évolutionrégressive des
taux pluviométriques et l'incursion persistante des épisodes secs
en pleine saison des pluies. Ce fléaupaupérise les populations
rurales qui vivent exclusivement de l'agriculture pluviale et exacerbe
l'insécurité alimentaire, a révélé Bavon
N'sa Mputu(2013). De même il se pose avec acuité une
pénurie de certains produits agricoles et que la rareté de ces
produits est perceptible sur le marché et inquiète plus d'une
personne.
D'où sur le plan scientifique, ce travail ne constitue
non seulement un document de référence pour les futures
chercheurs, mais également, il permet de comprendre certains
problèmes qui freinent le développement agricole au niveau local
en particulier, et au niveau national en général.
Les autorités politico-administratives peuvent
élaborer des stratégies partant des résultats de cette
étude, pour rendre la province plus productive, afin de faire face
à l'insécurité alimentaire tout en préservant
l'environnement dans la région.
0.5.Délimitation du sujet
L'enquête a été réalisée
dans les villages situés à 30 km de la ville de Lubumbashi, dans
les airs d'actions de l'entreprise MMG Kinsevere, sur trois axes dont l'axe
Kilongo, l'axe Muhombe et enfin l'axe Power line. En effet, l'étude
avait débuté au mois de février 2016 pour prendre fin au
mois de juin de la même année.
0.6.Structure du travail
Outre l'introduction générale et la
conclusion, ce travail s'articule en quatre chapitres :
- Revue de la littérature (chapitre premier),
- Présentation du milieu, matériels et
méthodes (chapitre deuxième),
- Présentation et interprétation des
résultats (chapitre troisième),
- Discussion des résultats (chapitre
quatrième).
CHAPITRE I. LES GENERALITES
I.1.Etat des connaissances
Le changement climatique est sans équivoque. On note
déjà, à l'échelle du globe, une hausse des
températures moyennes de l'atmosphère et de l'océan, une
fonte massive de la neige et de la glace et une élévation du
niveau moyen de la mer (GIEC, 2007). Il est l'un des défis les plus
complexes de notre jeune siècle. Aucun pays n'est à l'abri de ses
effets (Wolrd Bank, 2010).
En effet, la température moyenne à la surface
de la Terre a déjà augmenté de 0,6°C au 20ème
siècle. Selon les modèles climatiques et les hypothèses
d'évolution des émissions de CO2, le réchauffement mondial
sera compris en moyenne entre 1,4 et 5,8°C au 21ème siècle
(GIEC, 2007). Le niveau moyen de la mer a augmenté de 0,17 mètres
au 20ème siècle, il est prévu pour le 21ème
siècle une augmentation comprise entre 0,18 et 0,59 mètres (GIEC,
2007).
Globalement, la distribution des précipitations
quotidiennes pourrait évoluer dans le sens d'une augmentation de la
proportion de pluies torrentielles (VellingaetVerseveld, 2000). L'Afrique, bien
qu'il ait le moins contribué aux changements climatiques, c'est le
continent le plus vulnérable à ces changements parce que la
pauvreté, qui y est généralisée, restreint ses
capacités d'adaptation (Gondard-Delcroix et Rousseau, 2004). La plupart
des scénarii de changement climatique prévoit pour l'Afrique une
diminution des précipitations qui varie de 0,5 à 40% avec une
moyenne de 10 à 20% pour les horizons 2025 (Adgeretal., 2005a). Les
précipitations annuelles devront diminuer dans une grande partie de
l'Afrique méditerranéenne, le nord du Sahara et en Afrique
australe (Christensen et al., 2007), alors que les projections de
l'évolution de la pluviométrie dans le Sahel, sur la côte
guinéenne, et le sud du Sahara restent incertaines (Christensen etal.,
2007).
Cependant, les conséquences souvent néfastes
sur l'agriculture, se feront sentir à toutes les latitudes, en
particulier dans les pays en développement (COPEIAA, 2006), avec des
répercussions négatives sur la sécurité alimentaire
(FAO, 2008). Pour bon nombre de pays en voie de développement, une
augmentation de 1°C pourrait réduire de 10 % les récoltes de
céréales, dont le maïs. On estime que la production de
céréales dans les tropiques pourrait baisser de 30 % au cours des
50 prochaines années (Hodgeet al, 2005). En Afrique, d'ici 2020, 75
à 250 millions de personnes devraient souffrir d'un stress hydrique
accentué par les changements climatiques; dans certains pays, le
rendement de l'agriculture pluviale pourrait chuter de 50 % d'ici 2020. Selon
plusieurs scénarii climatiques, la superficie des terres arides et
semi-arides pourrait augmenter de 5 à 8 % d'ici à 2080 (GIEC,
2007).
D'où, sans mesures d'adaptation appropriées,
les systèmes agro-sylvo-pastoraux et halieutiques seront fortement
fragilisés (Sarr, 2010).Par ailleurs, certains experts de la
communauté internationale de développement pensent qu'examiner le
passé permet d'avoir une bonne idée de la manière dont les
agriculteurs pourraient réagir dans le futur (Smit et al., 2009).Les
stratégies pour améliorer les capacités d'adaptations
locales sont désormais nécessaires, pour minimiser les impacts
potentiels du climat et assurer la stabilité régionale de la
production alimentaire (Rosenzweig et Tubiello, 2007).
Par exemple, au Mali, grâce à l'assistance
agro-hydro-météorologique aux communautés rurales comme
stratégie d'adaptation, la production a augmenté en moyenne de
42% pour le mil, 35% pour le sorgho et 68% pour le maïs, dans toute la
zone couverte par ces activités (Konate et al., 2003).
I.2.Définition de quelques concepts
I.2.1. Changement Climatique
Un changement climatique correspond à une
modification durable (de la décennie au million d'années) des
paramètres statistiques du climat global de la Terre ou de ses divers
climats régionaux. Ces changements peuvent être dus à des
processus intrinsèques à la Terre, à des influences
extérieures ou, plus récemment, aux activités
humaines.Principalement aux émissions de gaz à effet de serre
produite par les activités humaines (UNESCO, 2014).
Par ailleurs la Convention Cadre de Nations Unies sur les
Changements Climatiques définit les changements climatiques comme " les
changements de climat qui sont attribués directement ou indirectement
à une activité humaine altérant la composition de
l'atmosphère mondiale et qui viennent s'ajouter à la
variabilité naturelle du climat observée au cours de
périodes comparables ".
Le réchauffement climatique désigne la
modification climatique de la Terre caractérisée par une
augmentation de la température moyenne des océans et de
l'atmosphère, sur plusieurs années. Il serait attribuable
à 90% à l'Homme depuis 1950, selon les expertises du GIEC
(Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution
du climat), chargé d'évaluer et de synthétiser les travaux
menés par les laboratoires du monde entier, afin de mieux comprendre les
risques liés au réchauffement de la planète, d'en
prévoir les conséquences et de définir les
stratégies pour les pallier.
I.2.2. Climat
Le climat se définit comme l'ensemble de
phénomènes météorologiques (température,
pression, précipitation, etc.) qui caractérisent l'état
moyen de l'atmosphère à un point du globe. Il est
influencé par deux types des facteurs : cosmiques et
géographiques. Et il se définit à partir de l'analyse de
certains éléments météorologiques : La
température, la pression et les précipitations (Mongo Sukulu,
2015).
I.2.3. Ménage
Selon PAM, le ménage est un groupe des personnes (ou
une seule personne) apparentées ou non, vivant ensemble dans le
même logement ou concession, et satisfaisant ensemble leurs besoins
économiques et sociaux essentiels (nourriture en particulier) en
reconnaissant l'autorité d'un chef de ménage (
www.wam.wfp.org)
En ce qui concerne le ménage agricole ou rural est un
agent économique dont les activités de production et de
consommation sont liées, ilest à la fois producteur et
consommateur. Il emploi essentiellement de la main d'oeuvre familiale. Son
objectif principal est d'obtenir une production qui couvre ses besoins
essentiels. Il est communément admis que les ménages ruraux
dépendent exclusivement de leur production agricole pour leur survie et
leur sécurité (SCA et SAP mali 2008).
I.2.5. Chef de ménage
Le chef de ménage est le preneur de décision
au sein du ménage, et son autorité est reconnue par les autres
membres. Il est possible que le principal contributeur au revenu du
ménage ne soit pas nécessairement le chef de ménage. Dans
beaucoup de communautés, l'adulte homme le plus âgé est
souvent considéré comme le chef de ménage, qu'il soit ou
non le principal contributeur au revenu du ménage. En tant que preneur
de décision, le chef de ménage est la personne qui est le plus au
courant de ce qui se passe dans le ménage, et il/elle est souvent la
personne la plus appropriée à être interrogée. (CSA
ET SAP, 2003)
I.3. Situation climatique de la RD Congo
Le potentiel de dispersion atmosphérique et
climatique de l'intérieur de la République Démocratique du
Congo (RDC) est déterminé par la condition atmosphérique
associée à la Zone de Convergence Inter Tropicale (ZCIT)
située au-dessus de l'équateur. Ces conditions convergentes
associées résultent dans le développement des formations
nuageuses donnant lieu à des tempêtes et des pluies. En raison de
ces conditions atmosphériques, les pluies en RDCongo sont pour la
plupart de type convectif. La migration de la ZCIT, au nord et au sud de
l'équateur, contrôle le climat de la RDC et les petits changements
dans le système dominant à basse pression, ce qui entraine des
conditions favorables à la stagnation des masses d'air.
Les valeurs de bilan du rayonnement à la surface sont
élevées tout au long de l'année en raison de la
proximité de l'équateur. Le pays est à cheval sur
l'équateur, ce qui entraîne une différence dans les saisons
au nord et au sud de la latitude 0°, latitude qui est elle-même
caractérisée par une seule saison. La géographie de la RDC
est dominée par le bassin du fleuve Congo, qui couvre une superficie
d'environ 1 million de km2. Le pays est incliné vers l'ouest en
direction de l'embouchure du fleuve Congo dans l'Océan Atlantique, avec
des zones plus montagneuses à l'est conséquence du Rift
africain.
Source :Many Kennes - Madika
Figure 1.Cartographie de types de
climat de la République Démocratique du Congo
En général, Les types climatiques du Katanga
appartiennent au groupe des climats chauds qui ne sont pas limités aux
tropiques, mais à la zone des hautes pressions proche du 30e
parallèle. Selon ROBERT (1956, cité dans KASONGO, 2008),
l'argument fondamental de la classification des climats du Katanga doit
être la durée des saisons humides et sèches, les variations
faibles d'ailleurs, de la température étant elles-mêmes
influencées par celles de l'humidité. Suivant les critères
de classification de Koppen, le Katanga comprend deux zones climatiques : Aw et
Cw. La zone Aw est caractérisée par la température diurne
du mois le plus froid qui est supérieure à 18 °C; la hauteur
annuelle des pluies, exprimée en cm, est supérieure au double de
la température moyenne annuelle en °C, augmentée de 14; la
côte pluviométrique du mois le plus sec descend en dessous de 60
mm.
Les caractéristiques de la zone Cw sont: la
température moyenne diurne du mois le plus froids descend en dessous de
18°C, mais reste supérieure à -3°C. En appliquant les
critères de Köppen au Katanga, la zone Aw peut être
subdivisée, selon la longueur de la saison sèche, en
différentes sous zones climatiques ci-après: Aw3, Aw3-4, Aw4,
Aw4-5, Aw5, Aw5-6 et Aw6 (Bernard, 1950; Ruwetetal., 1985; Malaisse, 1997).
La ville de Lubumbashi appartient au type climatique Cw6 de
Köppen (Kasongo et al.,2013) ou Cw7 selon Dikumbwa et Kisimba (2000). Le
régime pluviométrique est caractérisé par une
saison de pluies (novembre à mars), une saison sèche (mai
à septembre) et deux mois de transition (avril et octobre) (Leblanc et
Malaisse, 1978 ; Kasongo et al.,2013). L'humidité et la
température journalière moyenne sont respectivement 60 % et
20,1°C (Mujinya et al.,2010). Octobre et novembre sont les mois
les plus chauds avec une moyenne des maxima journaliers de 31 à
33°C et une température moyenne mensuelle de 23°C. La ville
est sur une surface d'aplanissement, accidentée par quelques collines
d'orientation nord-ouest sud-est et de faible dénivellation. Dans les
talwegs de la Lubumbashi et de la Kafubu, l'altitude baisse
légèrement, passant de 1300 m à 1170 m (Leblanc et
Malaisse, 1978).
I.4. Impact du changement climatique sur l'agriculture
Le changement climatique avéré
secaractérise principalement par :
- une augmentation de la température moyenne à
la surface du globe,- une augmentation de la teneur en CO2 de
l'atmosphère,- une augmentation de la variabilité intra annuelle
du climat (précipitations et évènements pluvieux,
écarts de températures, ...), et- une augmentation des
fréquences des évènements extrêmes
(précipitations, forteschaleurs ou forts gels, vents, orages
violents...).La température constituant en quelque sorte «
l'horloge » du développement de la plante, leCO2 étant la
source de carbone des végétaux supérieurs et l'eau
étant nécessaire à leurmétabolisme, et ces facteurs
pouvant interagir, la production végétale peut s'en
trouverfortement affectée (
http://www.ipcc.ch/)
I.
4. 1.Impact du changement climatique sur la photosynthèse
Selon la fenêtre thermique, la photosynthèse
peut être accentuée ou limitée en conditions
deconcentration en CO2 atmosphérique plus élevée, et sans
tenir compte desinteractions entre les facteurs, il est difficile
d'évaluer leurs effets réels(Soussana, 2001), et l'auteur
ajoute, l'allocation accrue des produits de la photosynthèse vers les
racinesstimule également les puits de carbone souterrains
associés aux racines (mycorhizes, bactériessymbiotiques fixatrice
d'azote, micro-organismes de la rhizosphère), ce qui modifie
lefonctionnement biologique du sol.La vitesse de décomposition des
matièresorganiques reste incertaine. En effet, si elle est
accélérée par l'augmentationde la température du
sol, elle nécessite une certaine teneur en eau du sol, qui a
justementtendance à diminuer en conditions de températures plus
élevées.
I.4.2.Impact du changement climatique sur le sol
agricole
L'érosion hydrique des sols est directement
proportionnelle aux précipitations, alors quel'érosion
éolienne augmente fortement au-dessus d'une vitesse seuil du vent. Ces
dégradationstendent à accentuer les stress hydrique et
minéral des cultures, ce qui constitue une pressionsupplémentaire
sur les régions déjà déficitaires (Bazzaz et
Sombroek, 1997, Soussana, 2001).Parallèlement aux dégradations du
milieu physique, les facteurs biotiques interagissentégalement avec les
changements des températures et des précipitations. En
particulier, lespathogènes et les nuisibles peuvent endommager les
cultures et réduire fortement lesrendements espérés
à la hausse (Rosenzweig et Hillel, 1998).
I.4.3. Impact du changement climatique sur les facteurs
biotique du sol
Les maladies fongiques etbactériennes (comme par
exemple, le mildiou, les rouilles) voient leur
développementfavorisé par des températures douces, des
conditions d'humidité et de rayonnement favorablescréant la
rosée. Les adventices bénéficient, comme les cultures, des
effets positifs del'augmentation de la teneur en CO2 atmosphérique. Or
parmi les cultures alimentaires dumonde, plus de 80 % sont des plantes en C3,
qui si elles bénéficient plus de « l'effetfertilisant»
du CO2 pour leurs rendements que les C4, sont aussi plus sensibles au
déficithydrique. Et parallèlement, quatorze espèces
d'adventices parmi les dix-huit les plusagressives sont des plantes en C4,
mieux adaptées à des températures chaudes (Soussana,2001).
Les nuisibles et en particulier les insectes phytophages apparaissent
favorisés par uneréduction de leur mortalité hivernale et
pourraient se montrer plusagressifs, en consommant des quantités plus
importantes de végétaux suite à une baisse de
laqualité des feuilles ingérées qui seraient moins riches
en protéines.
I.4.4.impact du changement climatique sur cycle cultural
A l'échelle du cycle cultural tout entier,
l'augmentation de la température provoque unraccourcissement du cycle
cultural des plantes annuelles (comme la plupart des grandescultures).
Cependant, ce sont surtout les phases de montaison et de remplissage qui
sontconcernées, alors que la phase végétative se trouve
allongée (par manque de températuresbasses nécessaires
à la vernalisation). Le déplacement des phasesthermosensibles
(montaison et remplissage des grains) augmente les risques d'accident dus augel
ou à des températures trop élevées(Caroline G.,
2005).
Si l'augmentation de la teneur en CO2 de l'atmosphère
active la photosynthèse, elle peut être compensée comme
nous l'avons vu par les interactions avec la température et le
raccourcissement des cycles culturaux. De plus si la production primaire
augmente, cela ne se traduit pas nécessairement par une augmentation du
rendement. Outre la quantité, les rendements peuvent également
être affectés en termes de qualité, en particulier, la
teneur en azote des productions. La forme de l'étroite liaison qui
existe entre la teneur en carbone et en azote d'une plante ; principe de
la courbe de dilution de l'azotedeLemaire et Gastal énoncé en
1997,implique donc, pour une fertilisation azotée identique à
l'actuelle, une diminution de la teneur en azote de la plante et donc de la
teneur en protéines des grains. De même, la baisse du rapport
protéine/énergie des fourrages entraîne une moindre
disponibilité en protéines microbiennes pour les ruminants, ce
qui induit également une production accrue de méthane par les
micro-organismes du rumen. Cet effet serait modulé selon la nature de la
prairie pâturée, car les élevages extensifs aux prairies
peu riches en protéines auraient ainsi tendance à être plus
méthanogènes, alors que les élevages intensifs valorisant
des prairies riches en protéines verraient leur production de
méthane augmenter modérément (Soussana, 2001). Enfin, les
fourrages auront tendance à être plus riches en lignine ce qui
diminue leur digestibilité.
I.5.Impact du changement climatique sur la santé
humaine
Sur le plan sanitaire, au début des années 90,
on était peuconscient des risques pour la santéque
représentaient les changementsclimatiques. Ce manque de prise
deconscience traduisait le manquegénéral de connaissances
concernantles effets néfastes probables de laperturbation des
systèmesbiophysiques et écologiques sur lebien-être et la
santé des populations.L'apport d'évaluation du Groupe d'experts
intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) publiéen
1991, en témoigne. La température et l'eau de surface ont toutes
deux une influence importantesur les insectes vecteurs de maladiesinfectieuses
comme le paludisme oude maladies virales comme la dengueet la fièvre
jaune. Lahausse des températures favorise lareproduction des vecteurs et
réduit la période dematuration de l'agentpathogène dans
l'organisme duvecteur. Cependant, une trop grandechaleur ou un manque
d'humiditépeuvent nuire à la survie desmoustiques.
De nos jours, le paludisme ne sévitque dans les
régions tropicales etsubtropicales. La sensibilité de lamaladie
au climat est illustrée par deszones en bordure de déserts et
dehautesterres où des températuresplus élevées
et/ou des pluies associées à El Niño peuventaugmenter la
transmission du paludisme (CambrigeUniversityPress; 2013). Dans leszones de
paludisme instable des paysen développement, les populationsexemptes
d'immunité sont plusexposées à des épidémies
quand lesconditions météorologiques favorisentla transmission.La
chaleur est un risque sanitaire immédiat à envisager. Près
des trois-quarts des jours chauds observésdepuis 1850 sont attribuables
au changement climatique(Fischer E, Knutti R., 2015). Rappelons que les
canicules de 2003 puisde 2006 et 2015 ont causé respectivement
15 000,2 000 et 3 300 décès en excès en quelques
joursenFrance (Fouillet. et al, 2008). Des interactions entre pollution et
chaleur extrêmes ont également été
documentées en France et dans le monde(Pascal M. et al., 2014).Les
changements climatiques globaux provoqueront des dispositions spatiales
nouvelles et différenciées sur la surface de la planète et
dans la vie des hommes. Tout en appartenant encore au domaine de la
spéculation, les influences du réchauffement planétaire
sur les conditions de santé et de maladie de la population doivent
être prises au sérieux, car elles constituent une menace pour
l'humanité (Mendonça, 2014).
D'après Czeresnia et Ribeiro (2000, p. 12) « les
conséquences épidémiologiques de cet intense processus de
transformations sont radicales et imprévisibles. L'émergence de
nouvelles maladies, qui peuvent aussi se manifester, sous forme
d'épidémies fatales et dévastatrices, n'est pas seulement
une fiction ».
Gatrel (2002,p. 11-12) considère que les effets du
réchauffement global sur la santé se feront sentir à long
terme, alors que les effets provenant d'épisodes climatiques
extrêmes se font sentir à court et très court terme.
En considérant les changements climatiques
liés à l'effet de serre planétaire, Haines (1992, p.140)
affirme que « différentes maladies, telles que le paludisme, la
trypanosomiase, la leishmaniose, la filariose, l'amibiase, l'onchocercose, la
schistosomiase et diverses maladies parasitaires vermineuses, aujourd'hui
restreintes aux zones tropicales, sont liées à la
température et pourraient théoriquement être
affectées par le changement du climat ». Les travaux de nombreux
experts montrent que la température est aussi liée à
beaucoup d'autres maladies non-parasitaires, telles que la fièvre jaune,
la dengue et d'autres maladies virales transmises par des arthropodes, la peste
bubonique, la dysenterie et d'autres affections diarrhéiques.
I.6. Stratégies d'adaptations au changement
climatique
I.6.1 Les changements techniques
Les changements techniques font partie des adaptations qui
sont déjà en partie mises en place. En effet, certains consistent
en des réadaptations d'itinéraires techniques déjà
existants et ne réclament pas de changement majeur de mode de conduite
des cultures. Par exemple, cela peut être une modification des dates de
semis, des apports azotés, de la densité. L'évolution des
dates de semis est déjà observable. D'autres adaptations
impliquent des acteurs et mobilisent des compétences au-delà du
producteur. En particulier, certaines impliquent des investissements lourds en
termes de recherche/développement et financiers. C'est le cas de la mise
au point de nouvelles variétés adaptées à des
conditions thermiques, hydriques et de pressions biologiques nouvelles, de la
mise au point de nouveaux herbicides et pesticides plus efficaces. Cela
concerne aussi la recherche de la mise au point de pratiques culturales
innovantes (en matière de conservation des sols, d'irrigation, de
conduites culturales de manière générale...).
I.6.2. Anticipations économiques et politiques
D'un point de vue privé, les souscriptions
d'assurances font partie des formes d'anticipation possibles, cependant, la
question de l'évaluation de la variabilité réelle des
impacts reste posée et rend difficile le calcul des primes. D'un point
de vue public, des mesures incitatives telles que les taxes, sur des apports
trop élevés d'azote ou sur les émissions de GES, peuvent
être mises en places, ou bien des primes pour l'application de certains
modes de conduite de cultures. Les aides compensatoires peuvent
également compléter les mesures incitatives en indemnisant par
exemple les pertes de rendement ou de revenu des agriculteurs.Les interactions
et rétroactions physiques, techniques, et économiques qui
s'exercent sur l'agriculture suite au changement climatique sont variées
et complexes. Afin de les prendre en compte, au moins en partie, et afin de
mieux pouvoir évaluer ensuite les dommages, les modèles peuvent
nous aider à intégrer les différents aspects de la
question.Selon la FAO (2009), les productions agricoles ont subi ces
dernières années une régression d'au moins 35% globalement
pour le secteur traditionnel.En moyenne, le revenu net
généré par ce type d'agriculture est estimé
à plus ou moins 15$ par are et par campagne agricole (INSPAGRI, 2008).
Résumé à l'intention des
décideurs
Notions principales utilisées dans la contribution du
Groupe de travail II au cinquième Rapport d'évaluation,
illustrant les points d'accès et les approches qui se recoupent ainsi
que les principales considérations dans la gestion des risques
liés au changement climatique.
Source : GIEC, 2014
Figure 2.Gestion des
risques futurs et renforcement de la résilience, les solutions et leurs
relations.
CHAPITRE II. MILIEU, MATERIELS ET
METHODES
II.1. Présentation du milieu d'étude
La nécessité n'est pas seulement celle de
préciser le milieu de manière extensive, mais il est
évident de donner les lieux précis où les
éléments ont été recueillis de façon
restreinte. A cet effet, Kinsevere a servi comme grande source de
données pour la réalisation de cette étude.
II.1.1. situation géographique de Kinsevere
Notre milieu d'étude est localisé dans le
secteur de Bukanda, au territoire de Kipushi dans la province du Haut Katanga,
à 11 ° 46' Sud et 27° 23' Est de la RD Congo. C'est une
entité politico administrative décentralisée d'une
superficie de 12059 km2 avec une population de 283786 dont 17866 ménages
agricoles. Ses sols seraient pauvres en azote et nécessiteraient un
apport en chaux et en fertilisant pour améliorer la productivité
agricole (Mushagalusa et al.,2015).Le site minier de Kinsevere est situé
dans le carré minier de Lubumbashi à environ 27 Km au Nord-Est de
la ville de Lubumbashi à 1Km au Nord Nord-Est de la carrière de
Lwiswishi. Le secteur est à 27° 32', 27° 36' de longitude Est
et 11° 19', 11° 24' de latitude Sud.Il se situe
précisément sur un plateau qui est aligné avec le relief
structurel régional connu sous le nom de l'Arc lufilien. Le plateau est
coupé par des ruisseaux et des rivières qui forment des
vallées profondes, en pente douce. La hauteur du plateau se situe entre
1150 - 1300 m d'altitude.La topographie régionale est incisée par
la rivière Luapula et ses affluents, cette rivière coule en
direction du nord vers sa confluence avec le fleuve Congo via le Lac Moero, les
rivières Luvua et Lualaba. Son bassin versant s'étend sur la zone
du projet de Kinsevere et au-delà (AMC, 2007).
Figure 3. Cartographie de la
région agricole de Kinsevere
II.1.2. Types de sols identifies
Les principaux types de sols rencontrés sont ceux des
formes de Hutton, Clovelly et Griffin de la phase orthique, ainsi que les
formes de Shortlands plus structurées, et les variations de formes de
solshydromorphes, incluant l'Avalon, Pinedene, Glencoe et Westleigh. Ces sols
sont rencontrés sur le site au niveau de la Décharge à
Stériles et de la Lixiviation en Tas/HPL(MMG, 2014).
II.1.2. Végétation de Kinsevere
La formation végétale dominante est la
forêt claire Zambézienne (Miombo).
Cette végétation est caractérisée
par: Monoteskatangensis, Brachystegiaspiciformis,
Julbernardiaglobiflora, Julbernardiapaniculata.
(MMG, 2014)
II.2. Matériels
Pour réaliser cette étude, plusieurs
matériels nous ont servi dans les différentes
étapes : lors de lacollectedes données, nous nous sommes
servis d'un questionnaire, à questions ouvertes et fermées, afin
de recueillir toutes les informations nécessaire dans cette
étude. Le bus de transport de l'entreprise MMG Kinsevere, la moto, la
jeep ont été utilisés comme moyen dedéplacement
lors de nos descentes sur terrain pour la collecte de données. Etle
carnet de recherche, stylo à bille, GPS et un ordinateur nous ont
été utile respectivement dans l'enregistrement d'autres
observations importantes, prélèvement des coordonnées
géographiques, la saisie du mémoire et l'analyse des
résultats.
II.
3. Méthodologie
La démarche méthodologique dans cette
étude était axée sur la recherche documentaire et la
collecte des données sur terrain. C'est ainsi que, Pour atteindre les
objectifs dont nous nous sommes fixés dès le départ, nous
avions utilisé un bon nombre de méthodes et techniques.
- La technique documentaire ou observation documentaire nous
a servi à faire recourt aux documents écrits existant, en
rapport avec notre thématique traitée. Dans le cas qui nous
concerne, nous avons utilisé les informations des différentes
institutions publiques, diverses publications et internet.
Lors de nos descentes sur terrain, deux techniques
essentielles d'enquêtes étaient utilisées :
- Les entretiens structurés ont été
réalisés à l'aide d'un questionnaire adressé
directement aux enquêtés.
- Les entretiens non structurés étaient
également utilisés tout au long de notre étude sur le
terrain. Ils ont permis de vérifier et de compléter certaines
informations collectées au cours des enquêtes.
Après la collecte des données auprès de
différentes personnes faisant partie de l'échantillon, le
logiciel Excel et minitab16 ont été utilisé pour la saisie
d'une base de données et les analyses statistiques.Les
éléments de statistique descriptive tels que le pourcentage, la
moyenne, l'écart type, le minimum et le maximum ont servi pour
l'interprétation des résultats, l'analyse de la variance (ANOVA)
pour comparer les moyennes et le test de chi-carré pour vérifier
l'indépendance entre deux variables qualitatives.
Pour un p-value ? 0,05 ; la différence est
jugée significative.
II.3.1. Echantillonnage
Les
enquêtes ont été effectuées du 28 Janvier au 28
Avril 2016 dans dix localités environnants la mine deMMGKinsevere
(Denis, Kalilanda, Kilongo, Kiswishi, Lutenge, Mikanga, Mpundu, Muhombe,
Mumanga et Ngongo). Au cours de ces enquêtes, 106 paysans nous ont
consacré une partie de leur temps pour répondreà nos
questions. A cet effectif, il faut ajouter une dizaine de Cadres des Services
techniques du sociale et des services chargés de l'environnement de
l'entreprise MMG Kinsevere qui ont bien répondu également
à certaines de nosquestions. Nous nous sommes particulièrement
intéressés à une frange de la population qui s'adonne
effectivement à l'agriculture, choisi aléatoirement dans ces dix
localités.
II.3.2. Déroulement de l'enquête
La collecte de données a été
réalisée au moyen d'une fiche d'enquête, constituée
d'un questionnaire de soixantaine de questions préalablement
établi, et qui a facilité nos entretiens avec les paysans.Dans
ses grandes lignes, le questionnaire a porté sur : la perception des
agriculteurs sur les changements climatiques,l'impact de ces changements sur
les activités agricoles, leurs stratégies d'adaptation mises en
place pour faire face à ces changements, les structures qui les
accompagnent et leurs attentes auprès de ces institutions, les attitudes
des répondants adoptées en cas de dégradation d'avantage
des conditions climatiques dans leurs milieux. Par ailleurs,en ce qui concerne
l'analyse des risques climatiques au niveau du milieu d'étude, nous nous
sommes servis également des données quotidiennes de
températures minimales et maximales, de la quantité de
précipitation collectés régulièrement au
département de l'environnement qui s'occupe de la
Météorologie de Kinsevere.
CHAPITRE III. PRESENTATION DE
RESULTATS
III.1. Caractéristiques démographiques des
enquêtés
Les figures ci-dessous présentent le sexe des
enquêtés, de chef des ménages et leurs professions. Nous
remarquons que 52,8% des répondants étaient des femmes, contre
47,2% des hommes. Pour ce qui est des chefs de ménage, la
quasi-totalité des responsables des ménages sont des hommes
(92,5%), contre 7,5% de femmes. Dans ces villages, l'agriculture constitue pour
eux une activité principale à 93,4%, 2,8% d'enseignants et
également 2,8% étaient des chefs de différents
villages.
Figure 4. Sexe, profession
et sexe des chefs de ménages
Quant à l'âge des enquêtés, les
résultats montrent que la majorité des Agriculteurs
étaient jeunes, car la moyenne d'âge est de 45 ans, avec un
maximum de 55 ans trouvé dans le village Muhombe et un minimum de 36
ans situé dans le village Kilongo. Kilongo représente le village
où la population est plus jeune. Et à Muhombe, nous retrouvons
une population plus âgée comme illustre la figure 5 ci-dessous.
Figure 5. La variation de
l'âge des enquêtés selon les villages
Tableau 1. L'ancienneté des
enquêtés dans leurs villages d'habitation
Village
|
Durée moyenne (an)
|
minimum
|
Q1
|
médian
|
Q3
|
Maximum
|
Denis
|
8
|
1
|
2
|
9
|
1O
|
20
|
Kalilanda
|
15
|
9
|
9
|
14
|
20
|
23
|
Kilongo
|
5
|
1
|
1
|
5
|
9
|
15
|
Kiswishi
|
24
|
5
|
9
|
20
|
30
|
6O
|
Lutenge
|
25
|
5
|
15
|
25
|
35
|
45
|
Mikanga
|
7
|
2
|
2
|
4
|
15
|
20
|
Mpundu
|
6
|
3
|
4
|
6
|
9
|
10
|
Muombe
|
25
|
10
|
12
|
16
|
42
|
42
|
Mumanga
|
12
|
1
|
4
|
10
|
20
|
39
|
Ngongo
|
11
|
1
|
5
|
10
|
18
|
20
|
Le tableau ci-dessus présente l'ancienneté des
agriculteurs dans leurs villages d'habitation. Il révèle qu'en
moyenne le village Kikongo est celui qui reçoit beaucoup de nouveaux
venus qui, en moyenne la population a une ancienneté de 5 ans. Cela est
expliqué par les activités minières qui attirent un bon
nombre de populations dans ce village, pour la recherche de conditions de vie
favorables, suivit du village Mpundu qui présente une moyenne de
l'ancienneté de 7ans.
III.2. Perception des agriculteurs sur le changement
climatique
Quant au démarrage de la saison pluvieuse, la figure
ci-dessous révèle que 78,3% des paysans enquêtés ont
approuvé que dans les anciens temps la saison de pluie commençait
au mois de septembre et que ce n'ai plus le cas aux temps actuels. Cela a
influencé beaucoup de mutations dans le secteur agricole de la
région. Ainsi 20,76% ont considéré le mois d'Octobre comme
le mois de début de la saison pluvieuse dans le passé et un
faible pourcentage de 0,94% considère le mois de Novembre étant
le début de la saison de pluies dans le passé.
Figure 6.Démarrage de la
saison de pluie dans le passé
La figure 7 ci-dessous dévoile que, l'ancienneté
dans le ville a une influence sur la période de démarrage de la
saison des pluies dans le passé à Kinsevere. Ainsi, pour ceux qui
ont en moyenne 13#177;11,73 ans dans l'un des villages enquêtés,
disent que dans le temps passé, la période pluvieuse
débutait au mois de septembre. Tandis pour ceux qui ont 9#177;8.51 ans
dans le village, pour eux elle débutait au mois d'octobre. Et le test t
de student montre de différence significative entre ces deux groupes
d'agriculteurs (p = 0.045)
Figure 7.Perception des
agriculteurs sur la tombée des pluies dans le passé
Les résultats de cette étude
révèlent que, actuellement, la pluie débute vers la fin du
mois de novembre, c'est un constat pour 64,15% des enquêtés, et
35,84% ont répondu qu'il intervient au mois de décembre.
Figure 8. Démarrage actuel
de la saison de pluie dans le milieu d'étude
Le graphique ci-dessous illustre la période de
début de saison de pluies actuellement dans la région en fonction
de l'ancienneté des agriculteurs dans le village.Le test t de student
montre que l'ancienneté des répondants dans le village
n'influence pas lesréponses à la question de savoir en quel mois
démarre la saison pluvieuse dans leurs milieux(P=0.4722).
Figure 9: perception des
agriculteurs sur la période des tombées des pluies
actuellement
Pour ce qui est de la durée de saison pluvieuse
(drspl), sur un effectif total de 106 enquêtés, 104 soit 98,1% ont
affirmé que la saison pluvieuse est devenue de plus en plus courte et
perturbée, 2 personnes soit 1,9% juge que la durée de la saison
de pluie est normale.
A la question de savoir si la saison pluvieuse est de plus en
plus pluvieuse (spplse), 92,5% de nos enquêtés témoignent
que la saison de pluie est devenue de plus en plus pluvieuse et cette
période est accompagnée d'un bon nombre de jours où ils
constatent des fortes pluies, contre 7,5% qui n'ont rien constaté. Et la
quasi-totalité des paysans a affirmé que cette période est
accompagnée d'un bon nombre de jours de fortes pluies, soit 87,7 % de
l'effectif des paysans enquêtés, contre 12,3% qui ne constatent
pas l'augmentation de nombre de pluies fortes.
Quant à la longueur de séquencesèche sur
les milieux enquêtés, 98,1% des répondants affirment que
les séquences sèches ont variées ces derniers temps.
Figure 10. La longueur de la
saison pluvieuse, longueur de séquences sèches, fréquence
et intensité de pluies dans la région de Kinsevere
Le graphique ci-dessous illustre bien la perception des
répondants sur la situation de la saison sèche dans leurs
milieux. Sur 106 personnes interrogées, 101soit 95,3% affirme
qu'actuellement la saison sèche est devenue plus longue, et 5 personnes,
soit 4,7% affirme le contraire. Ce changement pousse les agriculteurs à
développer des stratégies leur permettant à s'adapter
à ces changements des conditions climatiques dans leurs milieux
habituels.
Figure 11. Longueur de la saison
sèche dans la région de Kinsevere
Il ressort des résultats de cette étude que,
l'arrivée de la saison de pluie était signalée par des
signes qui sont naturels dans ces villages. Ainsi 62,36% de répondants
sont ceux qui reconnaissaient par présence et cris d'oiseaux
l'arrivée de la saison pluvieuse, 19,81% sont ceux qui reconnaissaient
le début de la saison de pluie par l'apparition de certaines fleurs
d'arbres, 10,37% sont ceux qui reconnaissaient l'arrivée de pluie par
les astres et de fortes chaleurs avant la tombé de pluie. Peu de gens,
soit7,54% n'avaient aucune information sur les signes qui annoncent le
début de la saison pluvieuse.
Figure 12: Signes indicateurs
de l'arrivée proche de la saison pluvieuse
III.3. Impact du changement climatique sur l'agriculture de
Kinsevere
Tableau 2 : L'état de
la fertilité du sol
Opinions sur la fertilité du sol
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
Moins fertiles
|
103
|
97 ,2
|
Plus fertiles
|
3
|
2 ,8
|
La quasi-totalité des paysans enquêtés
(97,2%) a affirmé que la fertilité des sols est dans un
état de dégradation, alors que celui-ci est un facteur important
dans l'agriculture. cela implique que l'agriculture dans la région est
en danger permanent si l'on n'améliore pas les conditions de travail et
adapter des stratégies rationnelles de l'utilisation de ce facteur. Et
2,8% seulement ont confirmé que le sol est en bon état pour les
pratiques agricoles.
Ces graphiques montrent l'impact du changement climatique
sur les végétaux, il indique la disparition et l'apparition de
certaines espèces dans leurs milieux des cultures. Sur la disparition
des espèces, sur 106 enquêtés, 81,1% ont
déclaré la disparition des certains arbres, 9,5% ont reconnu la
disparition des herbes et 9,4% n'ont rien constaté comme disparition des
espèces végétales.Pour ce qui est de l'apparition des
espèces végétale, 65,1% des enquêtés ont
confirmé l'apparition des herbes qu'ils ne voyaient auparavant, 25,5%
ont l'apparition des arbres et 9,4% n'ont rien constaté.
Figure 13.Disparition et
apparition des espèces végétales dans la région de
Kinsevere
Le graphique ci-dessous illustre quesur 100% des
enquetés, 5,66% ont constaté l'apparution de l'Acacia
mearnsii dans leurs villages, 17,92% ont reconnu la présence de
l'Eucalyptus citriodora (qui est une oeuvre de l'entreprise MMG
dans le cadre du programme de reboisement communautaire). 16,98% ont
remarqué la présence de Titoniadiversifolia,
8,49% n'ont pas d'information sur l'apparition d'espèces
végétales nouvelles dans leurs milieux, et la majorité a
constaté la présence de Pengula (Acanthospermum
astrale), soit 50,94%, qui est une herbe indicatrice des sols
dégradés.
Figure 14. Les espèces
végétales apparues dans la région
Tableau 3: les
variétés de cultures abandonnées dans le système
cultural
Variétés abandonnées
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
|
Cycle long
|
78
|
73,6
|
|
Peu résistant
|
3
|
2,8
|
|
Locale
|
11
|
10,4
|
|
Aucune
|
11
|
13,2
|
|
Par rapport à la modification des certains
paramètres du climat dans la région, les agriculteurs ont
abandonné certaines variétés de culture les plus
vulnérables pour les quelles leur vécu quotidien
évoluerait négativement. Ainsi 73,6% ont abandonné les
variétés à cycle long (manioc et maïs :
Kameketa) car la saison de pluie s'est rétréci, 13,2% n'ont rien
abandonné, 10,4% ont abandonné les variétés locales
et 2,8% ont abandonné les variétés peu résistante
à la sécheresse.
Tableau 4: opinion sur la période de semis
Période de semis
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Semis tardif
|
105
|
99,1
|
Semis précoce
|
1
|
0,9
|
Ce tableau 4 montre que 105 sur 106 enquêtés
soit 99,1% ont confirmé que la date de semis est devenue tardive
à cause du prolongement de la saison sèche dans la région
et 1 enquêté seulement soit 0,9% prouve que sa période de
semis est précoce.
III.4. Quelques stratégies paysannes d'adaptation au
changement climatique
Ce graphique dévoile que la majorité des
paysans, 45 soit 42,5% ne pratique aucune technique de
régénération de sol pour pouvoir espérer la bonne
productivité de sol. Contrairement aux autres dont 37,7% font le
reboisement dans leurs terrains pour améliorer la fertilité de
sol de culture et enfin 19,8% sont ceux qui pratiquent la jachère pour
l'amélioration de la fertilité du sol.
Figure 15.
Régénérescence de la fertilité de sol
agricole
Tableau 5.Nouvelles cultures pratiquées
Changement cultural
|
Effectifs
|
Pourcentage (%)
|
Légume feuille
|
30
|
28,3
|
Gombo
|
10
|
9,4
|
Manioc et patate
|
8
|
7,5
|
Maïs
|
4
|
3,8
|
Aucun
|
54
|
50,9
|
Afin d'améliorer le vécu quotidien, 30
agriculteurs sur 106 soit 28,3% ont ajouté dans leurs habitudes
culturales, la culture de légume feuille, 9,4% ont ajouté la
culture de gombo, 7,5% ont ajouté la culture de manioc et la patate
douce et 3,8% n'ont rien ajouté dans leurs spéculations
cultivées habituellement.
Tableau 6.La nature d'aides que reçoivent les
agriculteurs de Kinsevere et leurs impacts sur la superficie
emblavée.
Nature d'aide
|
Variation superficie
|
Enfant
|
travailleurs
|
MMG
|
Aucune aide
|
Augmentation
|
11
|
9
|
67
|
11
|
diminution
|
3
|
1
|
1
|
2
|
La même
|
1
|
0
|
0
|
0
|
p-value
|
0.01666
|
|
Ce tableau ci-dessus montre que la variation de superficie
est dépendante de la nature d'aide. Le test de chi-carré montre
de différence hautement significative (P-value = 0,01666). Nous
constatons que l'entreprise minière MMG Kinsevere est la seule structure
qui accompagne les agriculteurs, son soutien a un impact sur l'augmentation des
superficies emblavées.
Ce graphique illustre que sur 106 enquêtés,
76,41 % des paysans attendent des institutions une assistance en fertilisants,
12,2642% souhaitent les matériels agricoles, 9,43396% attendent une
assistance technique, et 1,88679 % attendent toute forme d'aide.
Figure 16 : Attente
des ménages aux institutions d'accompagnement
Tableau 7 : Perspective de ménages au cas d'une
longue saison sèche
Précaution
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Augmenter la superficie
|
44
|
41,5
|
Garder la même superficie
|
13
|
12,3
|
Réduire pour éviter la perte
|
3
|
2,8
|
Migrer dans le bas fond
|
46
|
43,4
|
Le tableau ci-dessus dévoile la perspective des
agriculteurs au cas où la saison sèche se prolongeait d'avantage,
sur 106 enquêtés, 46 soit 43,4% déclarent aller cultiver
dans le bas fond, 41,5% pensent augmenter leurs superficies de champs dans
l'espérance d'augmenter aussi la production, 12,3% pensent garder la
même superficie, et 2,8% pensent réduire leurs superficies pour
éviter la perte d'énergie pour un travail moins rentable.
III.5. Situation climatique de la région
III.5.1. La moyenne de température saisonnière
(en °C)
Ce graphique explique la fluctuation thermique de la
région de Kinsevere. Il ressort de celui-ci que le mois d'Octobre est le
plus chaud avec une moyenne de 24,64°C en trois saisons pluvieuses comme
observé de 2013 à 2016. Il est suivi des mois de Novembre avec
une moyenne de 23,53°C et Septembre (23,31°C). Et la plus basse
température moyenne est observée au mois d'Avril car il annonce
déjà la saison sèche. Les mois de Septembre, Octobre et
Novembre forment une gamme des mois à température
élevée de la région. Dans la saison, nous constatons que
la gamme de mois les plus pluvieuses ont une température moyenne faible.
Lafigure ci-bas montre l'évolution temporelle durant les
trois saisons culturales (2013-2016)
Figure 17. La moyenne de
température saisonnière
III.5.2. Evolution temporelle des précipitations
pluri-mensuelles et saisonnières à Kinsevere
La figure montre que Janvier est le mois le plus pluvieux,
avec un peu plus de 227,414 mm de moyenne par mois. Le mois de septembre n'a
presque pas de pluie, avec une seule pluie de 0,672 mm en 2014. Les trois
dernières saisons montrent que les mois de Decembre, Janvier,
Février et Mars forment la gamme des mois le plus pluvieux à
Kinsevere. Le mois d'Octobre a perdu en 2015 plus de la moitié de sa
quantité d'eau et en Avril 2016 sa pluviométrie a baissée
sensiblement, le début de saison est affecté par des
perturbations pluviométriques sensibles entre les trois saisons
culturales (2013-2016).
Source : station météo MMG
Figure 18. Caractérisation
de la variabilité pluri-mensuelle des pluies à Kinsevere
CHAPITRE IV. DISCUSSION
Cette recherche a été menée dans les
dix villages se trouvant dans le rayon d'action de MMG Kinsevere. Il
était questionde contribuer à la réduction de la
vulnérabilité des agriculteurs de Kinsevere à travers des
propositions de stratégies d'adaptation au changement climatique. 106
agriculteurs ont été pris au hasard dans ces dix villages et ont
répondu à toutes nos questions en rapport avec la
thématique traitée.
IV.1. Caractéristiques des enquêtés
Il a été constaté que, parmi les
agriculteurs enquêtés,les femmes sont majoritaires, soit 52,8% et
seulement 8 sont chefs de ménages soit 7,5%. Par contre, les hommes
représentent 47,2% de ces agriculteurs et 92,5% des chefs des
ménages sont de sexe masculin. Le taux élevé de
participation des femmes dans l'agriculture est appuyé par le rapport de
la Banque Mondiale qui indique qu'au Nigeria, par exemple, les femmes
représentent environ 60% à 80% de la main-d'oeuvre agricole, ce
sont généralement les hommes qui prennent des décisions
importantes concernant la gestion des exploitations (Nirit-Ari, 2014).
Quant à l'âge, les résultats montrent
que la majorité des Agriculteurs étaient jeunes, car la moyenne
d'âge est de 45 ans, avec le minimum et maximum respectivement de 36 et
55 ans. Ce résultat se rapproche de celui trouvé par Soumahoro en
1999, dans son étude intitulé l'agriculture et l'emploi des
jeunes, qui démontre que la tranche d'âge plus
préoccupée par la production et la vente des produits agricoles
est entre 32 et 42.
IV.2. perception des agriculteurs sur le changement
climatique
De tous les enquêtés, 78,30% des paysans ont
affirmé que dans les anciens temps la saison de pluie commençait
au mois de septembre et que actuellement ce n'est plus le cas.Les
pluiescommencent de plus en plus en retard par rapport au passé. Cette
situation a étéégalement constatée par Kalombo K.
en 2015, dans son étude sur la caractérisation de la
répartition temporelle des précipitations à Lubumbashi, il
a eu à remarquer que, pendant les saisons pluvieuses de 2008-2013, la
saison agricole n'a démarré que dans la première quinzaine
de novembre pour les trois saisons et au cours de la deuxième quinzaine
(du 15 au 30 novembre) pour les trois autres saisons ; donc les saisons
agricoles sont, en comparaison avec la période 1970-1995, tardives. Il y
a des bonnes raisons aux agriculteurs qui n'ont qu'en moyenne 9-13 ans
d'existence dans ces villages de citer ces deux mois (octobre et novembre)
comme période de démarrage de la saison pluvieuse. C'est ainsi
que dans notre étude, 19,8113% de répondant considèrent le
mois d'Octobre comme le début de la saison pluvieuse dans le
passé, un faible pourcentage (0,94%) pour le mois de Novembre et 79,24%
le mois de septembre.
Selon Goula et al. (2006), enCôte d'Ivoire,
le début des saisons de pluie accuse un retard dont la durée
reste variable d'une région à l'autre. Adejuwonet al.
(1990) décrivent aussi un retard dans le début des saisons
de pluie dans l'étude de quelques stations réparties sur
différentes zones climatiques du Nigeria. Nous comprenons par-là
que le problème de changement climatique est un problème pour
tous.
La quasi-totalité des paysans enquêtés
(98,1%) a affirmé que la saison de pluie est de plus en plus
perturbée actuellement et raccourcis, tandis que 1,9% seulement n'ont
pas constaté ce raccourcissement de la saison de pluie, 92,5 % ont
affirmé que la saison de pluie est de plus en plus pluvieuse,
98,7%disent que cette période est accompagnée d'un bon nombre de
jours de fortes pluies. Cette situation trouve son explication dans les travaux
réalisés parServatet al. (1998), il démontre que
dans les pays riverains du Golfe de Guinée, connaissent un régime
à deux saisons des pluies, il se dégage également une
tendance au raccourcissement des saisons des pluies.
Par ailleurs, Kalombo K. (2015), a trouvé qu'en
prenant en compte uniquement les mois de pleine saison pluvieuse dans la
région de Lubumbashi, c'est-à-dire, Décembre, Janvier et
Février, l'analyse montre que, sur la période 1970-1995, les
épisodes secs les plus observés ont une durée de 3 jours
(35% des cas), souvent en Décembre (environ 40%) et de 2 jours (25% des
cas). Cette évolution vers des épisodes secs de plus de 3 jours,
semble se confirmer dans l'échantillon des années récentes
(2008-2013). Les durées des épisodes (séquences) secs les
plus observées durant cette courte période certes, sont celles de
plus de 5 jours (plus de 53% des cas observés dans l'ensemble) :
épisodes secs de 5 jours dans 5 cas ; 3 cas d'épisodes secs de 6
jours observés en Décembre (2010-2012); un seul cas, avec un
épisode sec de durée de 8 jours, a été
observé en Février 2013. Ces résultats confirment la
perception des agriculteurs de Kinsevere qui, sur un effectif total de 98,1%
affirment que des épisodes secs au cours des saisons des pluies a
augmenté ces derniers temps.Pour ce qui est de nombre des jours de
fortes pluies, les résultats de la figure 10 : révèle
que, 87,7% d'enquêtés ont confirmé qu'ils vivent
actuellement une situation d'augmentation de fortes pluies accompagnées
de vents violents. Ce phénomène serait dû à la
mauvaise répartition de pluies. Ceci est appuyé parMagdalaine
(2014) qui a observé que la survenue d'El Nino dans le pacifique et
l'occurrence de fortes pluies dans le Sud-est de la RDC, devrait encore
être précisé. Et il est très probable (plus de
9chances sur 10) que les chaleurs extrêmes, les vagues de chaleur et les
évènements de fortes précipitations continueront à
devenir plus fréquents (GIEC, 2007).
En ce qui concerne les signes indicateurs de
l'arrivée de la saison de pluie, la majorité des
enquêtés déclarent que, le début de saison pluvieuse
est majoritairement indiqué par des cris d'oiseaux (62,26%), de fortes
chaleurs avant la tombé de pluie et le positionnement des
étoiles. Ceci atteste les Turkana du Kenya qui croient que les
grenouilles annoncent la pluie, ainsi que certains oiseaux. Dans le Nord-Est de
la Tanzanie, certains indicateurs naturels permettent de prévoir le
début de pluie : hausse de température, changement dans la
présence et le comportement des oiseaux (FAO, 1996).
IV.3. Impact du changement climatique sur l'agriculture
àKinsevere
La dégradation des sols, la réduction de la
disponibilité de l'eau et la baisse des rendements des cultures sont,
entre autres, les impacts de la hausse de température, la
sècheresse, le raccourcissement des saisons pluvieuses sur le sol, la
disponibilité en eau et les cultures. A travers ces risques, le
changement climatique impacte à des degrés divers les
activités des paysans qui vivent dans des conditions déjà
précaires. En effet, l'agriculture pluviale pratiquée par ces
paysans est fortement dépendante de la pluviométrie qui devient
de plus en plus aléatoire. Tout ceci explique la faible capacité
d'adaptation des paysans montrée dans la présente étude.
Kaere (2009) a abouti à la même conclusion en montrant qu'en
termes de production agricole en Afrique, l'impact des changements climatiques
dépendra non seulement des aléas climatiques extrêmes mais
aussi de ladynamique interne des systèmes agricoles, autrement dit de
leur capacité d'adaptation.
IV.4. Quelques stratégies paysannes d'adaptation au
changement climatique
Selon le rapport de Pana RDC (2010), les changements
climatiques et leurs effets sur les tendancespluviométriques et les
températures finiront par exacerber la vulnérabilité des
populations rurales en RDC ; des populations qui dépendent presque
exclusivement de l'agriculture pluviale et les principales denrées de
base comme sources de revenus. D'où pour survivre, les paysans de
Kinsevereadoptent certaines stratégies pouvant les aider à faire
face à une modification des conditions climatiques déjà
constatées dans leurs milieux ; 73,6% des répondants,
abandonnent les variétés à cycle long au profit de celles
à cycle court, 45,2%ont introduit de nouvellescultures
(Légumefeuille,Gombo,Manioc et patate) dans leurs spéculations
habituelles. Cependant,selon le constat fait par Bel et al., (2010) au
Congo et en Centrafrique, ils indiquent que les paysans savent que leurs
pratiques endogènes d'adaptation ne sont que des expérimentations
compte tenu du degré d'incertitude qui entoure les prévisions sur
le changement climatique, d'où, accompagner ces agriculteurs de ce coin
comme ce que fait l'entreprise minière MMG Kinsevere s'avère
indispensable.
En effet la variation de superficie est dépendante de
la nature d'aide. Le test de chi-carré a montré de
différence hautement significative (tableau 6). Et nous constatons que
l'entreprise minière MMG Kinsevere est la seule structure qui accompagne
les agriculteurs, son soutien a un impact sur l'augmentation des superficies
emblavées, étant donné que dans les pays en
développement l'augmentation de production est fonction l'augmentation
de superficie.
CONCLUSION
La présente étude avait pour contribuer
à la réduction de la vulnérabilité des agriculteurs
de Kinsevere à travers des propositions de stratégies
d'adaptation au changement climatique. Pour ce faire, différents
villages (10) se trouvant dans le rayon d'action de l'entreprise minière
MMG Kinsevere ont été enquêtés. Pour la
réalisation de ce travail il a été utilisé un
échantillonnage aléatoire dont la taille était de 106
agriculteurs, ensuite les enquêtes et interviews ont été
mises en oeuvre. Pour y parvenir, les techniques documentaires ont concouru
à la synthèse littéraire pour la rédaction de ce
travail. Après l'analyse des résultats, nous avions
constaté ce qui suit :
(1) La majorité des agriculteurs de Kinsevere affirment
que le démarrage de la saison pluvieuse à reculer de deux mois
par rapport au passé.
(2) La contribution de l'entreprise minière MMG
Kinsevere a un effet sur la résilience de lamajorité des
agriculteurs (octroi des crédits) et elle est la seule structure
d'accompagnement de ces derniers, à travers son programme d'appui aux
agriculteurs ;
(3) Quelques mutations socioéconomiques sont
signalées au sein de cette communauté, notamment ; l'abandon
des cultures à cycle long au bénéfice de celles à
cycle court, l'introduction de nouvellescultures (Légumefeuille,
Gombo,Manioc et patate) dans leurs spéculations habituelles ;
(4) Les agriculteurs ne pratiquent que la jachère pour
la régénérescence des sols, et l'entreprise minière
MMG Kinsevere à travers son programme d'accompagnement, distribue les
plantules (acacia, eucalyptus, oranger) aux agriculteurs pour le reboisement
communautaire.
Eu égard à ce qui précède, nous
suggérons ce qui suit :
- Les institutions publiques et ONG doivent rechercher des
financements pour la mise en oeuvre des stratégies d'adaptation
efficaces au changement climatique;
- Des séances de formation et d'information doivent
s'organiser à l'intention des paysans pour leurs apprendre comment
protéger l'environnement ;
- Ouverture des banques des crédits agricoles à
un faible taux d'intérêt ;
- L'Etat doit investir dans la recherche pour la mise en place
des variétés résistantes à la sècheresse;
- l'usage des plantes fertilisantes, telles que le Mucunasp
pour l'amélioration de la fertilité des sols, dont plusieurs
études ont déjà démontré des
résultats satisfaisants.
Photos a) la semence de Mucuna ;
photo b) la culture au champ de Mucuna en association avec le
maïs.
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