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Strategies d'adaptation des ménages agricoles de Kinsevere au prolongement de la saison sèche

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par Serge OKANO APANGANI
Université de Lubumbashi - Ingénieur Agroeconomiste 2016
  

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UNIVERSITE DE LUBUMBASHI

FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES

Département d'Economie Agricole

STRATEGIES D'ADAPTATION DES MENAGES AGRICOLES DE KINSEVERE AU PROLONGEMENT DE LA SAISON SECHE.

? Par OKANO APANGANI Serge

Travail présenté et défendu en vue de l'obtention du grade d'Ingénieur agronome

Juillet 2016

UNIVERSITE DE LUBUMBASHI

FACULTE DES SCIENCES AGRONOMIQUES

Département d'Economie Agricole

STRATEGIE D'ADAPTATION DES MENAGES AGRICOLES DE KINSEVERE AU PROLONGEMENT DE LA SAISON SECHE.

? Par OKANO APANGANI Serge

Travail présenté et défendu en vue de l'obtention du grade d'Ingénieur agronome

Directeur : Prof. Dr. Ir. Jules NKULU MWINE

Encadreur : Ass. KIRONGOZI SWEDI

Année Académique 2015 - 2016

EPIGRAPHE

Le peu que je sache, je veux le faire connaitre, afin qu'un autre, meilleur que je suis, découvre la vérité, et que l'oeuvre qu'il poursuit sanctionne mon erreur. Je m'en réjouirai pour avoir été malgré tout, cause que cette vérité se fasse jour.

Albrecht Durer

IN MEMORIUM

A toi mon regretté père, Willem OKANO, qui aurais bien mérité voir ton fils se frayer un chemin dans le désert par souci de se taper une place autour du soleil.

Que la terre de nos aïeux te soit douce et reposante.

Paix éternelle auprès du Père !

OKANO APANGANISerge

DEDICACE

A ma très chère maman Romanie NZAY, toute la famille OKANO, mes frères et soeurs pour tous leurssoutiens forts ;

A mon pasteur Gérard KAMBEMBO et toute la communauté la présence de Dieu Lubumbashi pour tout le soutien ;

A mademoiselle Laurette MBO MOKE, pour son accompagnement des années durant,

Je dédie ce mémoire.

AVANT-PROPOS

Ce travail qui justifie la fin de notre deuxième cycle des études universitaires en sciences agronomiques n'a été directement ou indirectement rendu effectif que par le concours de plusieurs personnes. Il a fallu à tout moment du courage, des conseils exhortatifs des uns et des autres, et surtout la persévérance et le dynamisme pour atteindre notre objectif.

C'est ainsi qu'il sied premièrement de remercier Notre Seigneur Jésus-Christ, Donateur des dons excellents, pour le souffle de vie qu'il nous a accordé durant toute notre existenceici-bas.

Nos remerciements s'adressent également à la faculté des sciences agronomiques en générale et en particulier, au doyen de la faculté Monsieur le professeur Mylor NGOY SHUCHA, au vice doyen chargé de la recherche Monsieur le professeur Bazirake MUJINYA et au vice doyen chargé de l'enseignement Monsieur le professeur CHOCHA d'avoir accepté notre sujet de recherche et rendu possible notre travail.

Nous remercions de tout notre coeur le Professeur Jules NKULU FYAMA qui, malgré ses multiples occupations, a volontairement accepté la direction de ce travail.  Qu'il trouve ici l'expression de notre sincère gratitude et que le Bon Dieu le bénisse et à l'assistant KIRONGOZI SWEDI qui a accepté de nous encadrer et aussi à l'assistant Arsène MUSHAGALUSHA pour son soutien.

Nous songeons à tous nos Professeurs, Chefs des travaux et Assistants de la Faculté des Sciences Agronomiques pour tout ce qu'ils ont fait pour rendre acceptable et utile notre formation tant morale que scientifique.

Nous remercions vivement Monsieur Ir. Michel SANTOS, le Manager du département de Social de l'entreprise MMG Kinsevere et tous ses collaborateurs pour tout le soutien, ayant permis et contribué au bon déroulement de nos recherches à Kinsevere.

A vous tous mes frères et soeurs pour le soutien moral et financier que vous n'avez jamais cessé de m'apporter toute ma formation durant, je vous remercie. A toute la famille MUNANGI, à Papa Raymond BALELA pour l'accompagnement Spirituel et matériel.

Avous tous mes amis et camaradesde lutte, le parcours avec vous restera un grand événement dans mon histoire.

OKANO APANGANI Serge

RESUME

Les populations de la région de Kinsevere (RD Congo) subissent déjà les impacts des changements climatiques, et les ressources qu'ils utilisent dans la production agricoles sont en dégradation. Ainsi, le présent travail qui pourra servir d'étude préalable aux stratégies d'adaptation aux aléas climatiques, vise à contribuer à la réduction de la vulnérabilité des agriculteurs de Kinsevere. Pour atteindre nos objectifs, une enquête a été menée dans dix villages choisis aléatoirement, entre autre ;Denis, Kalilanda, Kilongo, Kiswishi, Lutenge, Mikanga, Mpundu, Muhombe, Mumanga et Ngongo. En outre, pour la réalisation de ce travail il a été utilisé un échantillon dont la taille était de 106 agriculteurs, les enquêtes et interviews ont été mises en oeuvre. Pour y parvenir, les techniques documentaires ont concouru à la synthèse littéraire. Après la collecte des données, le logiciel Excel et minitab 16 ont été utilisés pour la saisie d'une base de données et les analyses statistiques.

D'où, nous avons constaté ce qui suit :

· -La majorité des agriculteurs de Kinsevere affirment que le démarrage de la saison pluvieuse a reculé de deux mois par rapport au passé.

· -La contribution de l'entreprise minière MMG Kinsevere a un effet sur la résilience de la majorité des agriculteurs (octroi des crédits) et elle est la seule structure d'accompagnement de ces derniers, à travers son programme d'appui.

· -Quelques mutations socioéconomiques sont signalées au sein de cette communauté, notamment, l'abandon des cultures à cycle long au bénéfice de celles à cycle court, l'introduction de nouvelles cultures (Légume feuille, Gombo, Manioc et patate) dans leurs spéculations habituelles.

Mots-clés : changement climatique, impact, adaptation, ménage agricole, Kinsevere

ABSTRACT

The populations of the region of Kinsevere (DRC) subsistent already the impacts of the climatic changes because of their capacities of adaptation limited and their big dependence of resources to strong climatic sensitivity as resources in water and the systems of agricultural production. Thus, the present work that will be able to act as previous survey to the strategies of adaptation to the climatic risks, aim to contribute to the reduction of the vulnerability of the agriculturists of Kinsevere. To reach our objectives, an investigation has been led uncertainly in ten chosen villages, between other Dennis, Kalilanda, Kilongo, Kiswishi, Lutenge, Mikanga, Mpundu, Muhombe, Mumanga and Ngongo. Besides, for the realization of this work he/it has been used an uncertain sampling whose size was of 106 agriculturists, then the investigations and interviews have been set in motion. To arrive there, the documentary techniques contributed to the literary synthesis for the writing of this work. After the collection of the data, the software Excel and Minitab 16 have been used for the seizure of a data base and the statistical analyses.

After the analysis of the results, we noted what follows:

- The majority of the agriculturists of Kinsevere affirm that the starting of the rainy season moved back of two months in relation to the past.

- The contribution of the enterprise mining MMG Kinsevere has an effect on the resilience of the majority of the agriculturists (concession of the credits) and she is the only structure of accompaniment of these last, through his/her/its program of support to the agriculturists,;

- Some socio-economic mutations are signaled within this community, notably, the abandonment of the cultures to cycle long to the profit of those to short cycle, the introduction of new cultures (Vegetable leafs, Gumbo, Cassava and potato) in their usual speculations.

Keywords: climatic change, impact, adaptation, agricultural household, Kinsevere,

TABLE DE MATIERES

EPIGRAPHE I

IN MEMORIUM II

DEDICACE III

AVANT-PROPOS IV

RESUME V

ABSTRACT VI

TABLE DE MATIERES..................................................................................................................................VII

LISTE DE TABLEAUX IX

LISTE DE FIGURES X

LISTE DE SIGLES ET ABREVIATIONS XI

0. INTRODUCTION 1

0.1. Problématique 1

0.2. Hypothèses 2

0.3. Objectifs 2

0.3.1. Objectif global 2

0.3.2. Objectifs spécifiques 2

0.4. Intérêt de l'étude 3

0.5. Délimitation du sujet 3

0.6. Structure du travail 4

CHAPITRE I. LES GENERALITES 5

I.1. Etat des connaissances 5

I.2. Définition de quelques concepts 6

I.2.1. Changement Climatique 6

I.2.2. Climat 7

I.2.3. Ménage 7

I.2.5. Chef de ménage 7

I.3. Situation climatique de la RD Congo 8

I.4. Impact du changement climatique sur l'agriculture 9

I. 4. 1. Impact du changement climatique sur la photosynthèse 10

I.4.2. Impact du changement climatique sur le sol agricole 10

I.4.3. Impact du changement climatique sur les facteurs biotique du sol 10

I.4.4. impact du changement climatique sur cycle cultural 11

I.5. Impact du changement climatique sur la santé humaine 12

I.6. Stratégies d'adaptations au changement climatique 13

I.6.1 Les changements techniques 13

I.6.2. Anticipations économiques et politiques 13

CHAPITRE II. MILIEU, MATERIELS ET METHODES 15

II.1. Présentation du milieu d'étude 15

II.1.1. situation géographique de Kinsevere 15

II.1.2. Types de sols identifies 16

II.1.2. Végétation de Kinsevere 16

II.2. Matériels 17

II. 3. Méthodologie 17

II.3.1. Echantillonnage 18

II.3.2. Déroulement de l'enquête 18

CHAPITRE III. PRESENTATION DE RESULTATS 19

III.1. Caractéristiques démographiques des enquêtés 19

III.2. Perception des agriculteurs sur le changement climatique 21

III.3. Impact du changement climatique sur l'agriculture de Kinsevere 25

III.4. Quelques stratégies paysannes d'adaptation au changement climatique 28

III.5. Situation climatique de la région 30

III.5.1. La moyenne de température saisonnière (en °C) 30

III.5.2. Evolution temporelle des précipitations pluri-mensuelles et saisonnières à Kinsevere 31

CHAPITRE IV. DISCUSSION 33

IV.1. Caractéristiques des enquêtés 33

IV.2. perception des agriculteurs sur le changement climatique 33

IV.3. Impact du changement climatique sur l'agriculture à Kinsevere 35

IV.4. Quelques stratégies paysannes d'adaptation au changement climatique 35

CONCLUSION 37

BIBLIOGRAPHIE 39

LISTE DE TABLEAUX

Tableau 1. L'ancienneté des enquêtés dans leurs villages d'habitation 1

Tableau 2 : L'état de la fertilité du sol 25

Tableau 3: les variétés de cultures abandonnées dans le système cultural 27

Tableau 4: opinion sur la période de semis 27

Tableau 5. Nouvelles cultures pratiquées 29

Tableau 6. La nature d'aides que reçoivent les agriculteurs de Kinsevere et leurs impacts sur la superficie emblavée. 29

Tableau 7 : Perspective de ménages au cas d'une longue saison sèche 30

LISTE DE FIGURES

Figure 1. Cartographie de types de climat de la République Démocratique du Congo 1

Figure 2. Gestion des risques futurs et renforcement de la résilience, les solutions et leurs relations 14

Figure 3. Cartographie de la région agricole de Kinsevere 16

Figure 4. Sexe, profession et sexe des chefs de ménages 19

Figure 5. La variation de l'âge des enquêtés selon les villages 20

Figure 6. Démarrage de la saison de pluie dans le passé 21

Figure 7. Perception des agriculteurs sur la tombée des pluies dans le passé 22

Figure 8. Démarrage actuel de la saison de pluie dans le milieu d'étude 22

Figure 9: perception des agriculteurs sur la période des tombées des pluies actuellement 23

Figure 10. La longueur de la saison pluvieuse, longueur de séquences sèches, fréquence et intensité de pluies dans la région de Kinsevere 24

Figure 11 : longueur de la saison sèche dans la région de Kinsevere 24

Figure 12: Signes indicateurs de l'arrivée proche de la saison pluvieuse 25

Figure 13. Disparition et apparition des espèces végétales dans la région de Kinsevere 26

Figure 14. Les espèces végétales apparues dans la région 27

Figure 15. Régénérescence de la fertilité de sol agricole 28

Figure 16 : Attente des ménages aux institutions d'accompagnement 30

Figure 17. La moyenne de température saisonnière 31

Figure 18. Caractérisation de la variabilité pluri-mensuelle des pluies à Kinsevere 32

LISTE DE SIGLES ET ABREVIATIONS

CO2 : Dioxyde de carbone

GIEC Groupe d'Experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (IPCC en

Anglais)

IPCC Intergovernmental Panel on Climate Change (GIEC en français)

FAO Food and Agriculture Organization of the United Nations

INRA Institut National de la Recherche Agronomique

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

PANA : Programme d'Action National d'Adaptation aux changements climatiques

CILSS : Comité Permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel

UNFPA : fonds des nations unies pour la population

COPEIAA : Conseil de Prospective Européenne et Internationale pour l'Agriculture et l'alimentation

PAM : Programme alimentaire mondiale

BOAD : Banque Ouest Africaine de développement

ZCIT : Zone de Convergence Inter Tropicale

0. INTRODUCTION

0.1. Problématique

Les impacts des changements climatiques affectent déjà gravement l'environnement, les ressources naturelles et les populations qui en dépendent, en particulier les communautés les plus pauvres et les plus vulnérables (IPCC, 2001), à cause de leurs capacités d'adaptation limitées et leur grande dépendance des ressources à forte sensibilité climatique telles que les ressources en eau et les systèmes de production agricole (GIEC, 2001).

Il est maintenant scientifiquement admis que le changement climatique est une réalité avec laquelle l'humanité devra composer (PANA-Togo, 2009).

Les changements climatiques évalués par le Groupe Intergouvernemental d'experts sur l'Évolution du Climat (GIEC) dus à la modification de la teneur en gaz de l'atmosphère indiquent diverses tendances actuelles et futures susceptibles de se manifester au niveau mondial et africain : hausse des températures, montée du niveau des océans, variabilité accrue de la pluviométrie et des caractéristiques des saisons agricoles, recrudescence de phénomènes extrêmes tels que les sécheresses et inondations(BOAD, 2010).

Cependant, certains pays d'Afrique subsaharienne connaissent d'ores et déjà des conditions climatiques qui rendent l'agriculture difficile. Il est probable que le changement climatique réduise la durée de croissance végétale, surtout dans certaines régions du continent (Thonon, 2006) voire, au pire, contraigne de vastes régions agricoles marginales à abandonner toute activité productive (GIEC, 2007b).

Selon les prévisions, le rendement des récoltes devrait diminuer, dans certains pays, de quelque 50 % d'ici 2020 ; quant aux revenus agricoles nets, ils pourraient chuter de pas moins de 90 % d'ici 2100, les exploitants en culture pluviale étant les plus frappés par ce phénomène. Inévitablement, cette situation portera atteinte à la sécurité alimentaire, et par conséquent, l'analyse du niveau de vulnérabilité des agriculteurs permettra de prioriser les stratégies d'adaptation, en réponse aux impacts des risques climatiques,pour la prise des décisions utiles, afin d'améliorer les performances de production agricole.

D'après l'UNFPA(les fonds des nations unies pour la population) , 2009, le réchauffement climatique menace d'aggraver la pauvreté et alourdir le sort des communautés vulnérables, notamment avec la sécheresse, la baisse de rendement agricole, les inondations, les migrations, etc. «tous les effets de changements climatiques qu'on rencontre dans le monde sont déjà perceptibles en RDC : qu'il s'agisse de l'augmentation de la température, de l'impact sur la déforestation, l'émission des gaz à effet de serre... »a indiqué le professeur Bruno LapikaDimanfu(2009), consultant à l'UNFPA. Et Il invite la RDC à mettre en oeuvre des mécanismes pour s'adapter à la nouvelle donnée.

Pour ce, pour déterminer et quantifier les mesures d'adaptation mises en place par les communautés paysannes de Kinsevere, nous nous sommes posés tout au long de notre recherche les questions suivantes :

1. Comment les paysans de Kinsevere perçoivent-ils le changement climatique ?

2. Ont- ils connu des mutations dans leurs structures socioéconomiques ?

3. Y a-t- il des structures qui les accompagnent dans leur résilience ?

4. Quelles sont alors des stratégies développées conjointement ?

0.2. Hypothèses

1. Le changement climatique serait un fait prévisible qui perturbe l'agriculture et les économies paysannes à Kinsevere.

2. Ces peuples auraient connu des mutations socio-économiques à la recherche du cadre de vie meilleur

3. MMG Kinsevere se présenterait comme la seule structure d'accompagnement auxAgriculteurs dans leur résilience, dans son programme d'accompagnement aux Agriculteurs.

4. Pour leur adaptation au prolongement de la sécheresse, les ménages agricoles auraient utilisé les variétés améliorées et le maraichage pour assurer leur résilience.

0.3. Objectifs

0.3.1. Objectif global

L'objectif global est de contribuer à la réduction de la vulnérabilité des agriculteurs de Kinsevere à travers des propositions de stratégies d'adaptation au changement climatique.

0.3.2. Objectifs spécifiques

Les objectifs spécifiques de nos recherches consistent à :

Ø Analyser la perception des paysans sur la variabilité du climat dans les villages du rayon d'action de MMG Kinsevere ;

Ø Identifier les structures intervenant dans la résilience de ces agriculteurs;

Ø Analyser les mutationssocioéconomiques au sein des communautés paysannes de ces villages;

Ø identifier les stratégies développées par les Agriculteurs et des organisations d'accompagnement dans ces villages.

0.4. Intérêt de l'étude

Plusieurs éléments ont suscité notre intérêt à étudier les stratégies d'adaptation des ménages agricoles au prolongement de la saison sèche dans le site de Kinsevere. En effet l'extension du désert du Kalahari fait déjà des victimes au Katanga, à la suite des effets pervers de cette désertification. L'on observe une diminution de la durée de la saison des pluies, une évolutionrégressive des taux pluviométriques et l'incursion persistante des épisodes secs en pleine saison des pluies. Ce fléaupaupérise les populations rurales qui vivent exclusivement de l'agriculture pluviale et exacerbe l'insécurité alimentaire, a révélé Bavon N'sa Mputu(2013). De même il se pose avec acuité une pénurie de certains produits agricoles et que la rareté de ces produits est perceptible sur le marché et inquiète plus d'une personne.

D'où sur le plan scientifique, ce travail ne constitue non seulement un document de référence pour les futures chercheurs, mais également, il permet de comprendre certains problèmes qui freinent le développement agricole au niveau local en particulier, et au niveau national en général.

Les autorités politico-administratives peuvent élaborer des stratégies partant des résultats de cette étude, pour rendre la province plus productive, afin de faire face à l'insécurité alimentaire tout en préservant l'environnement dans la région.

0.5.Délimitation du sujet

L'enquête a été réalisée dans les villages situés à 30 km de la ville de Lubumbashi, dans les airs d'actions de l'entreprise MMG Kinsevere, sur trois axes dont l'axe Kilongo, l'axe Muhombe et enfin l'axe Power line. En effet, l'étude avait débuté au mois de février 2016 pour prendre fin au mois de juin de la même année.

0.6.Structure du travail

Outre l'introduction générale et la conclusion, ce travail s'articule en quatre chapitres :

- Revue de la littérature (chapitre premier),

- Présentation du milieu, matériels et méthodes (chapitre deuxième),

- Présentation et interprétation des résultats (chapitre troisième),

- Discussion des résultats (chapitre quatrième).

CHAPITRE I. LES GENERALITES

I.1.Etat des connaissances

Le changement climatique est sans équivoque. On note déjà, à l'échelle du globe, une hausse des températures moyennes de l'atmosphère et de l'océan, une fonte massive de la neige et de la glace et une élévation du niveau moyen de la mer (GIEC, 2007). Il est l'un des défis les plus complexes de notre jeune siècle. Aucun pays n'est à l'abri de ses effets (Wolrd Bank, 2010).

En effet, la température moyenne à la surface de la Terre a déjà augmenté de 0,6°C au 20ème siècle. Selon les modèles climatiques et les hypothèses d'évolution des émissions de CO2, le réchauffement mondial sera compris en moyenne entre 1,4 et 5,8°C au 21ème siècle (GIEC, 2007). Le niveau moyen de la mer a augmenté de 0,17 mètres au 20ème siècle, il est prévu pour le 21ème siècle une augmentation comprise entre 0,18 et 0,59 mètres (GIEC, 2007).

Globalement, la distribution des précipitations quotidiennes pourrait évoluer dans le sens d'une augmentation de la proportion de pluies torrentielles (VellingaetVerseveld, 2000). L'Afrique, bien qu'il ait le moins contribué aux changements climatiques, c'est le continent le plus vulnérable à ces changements parce que la pauvreté, qui y est généralisée, restreint ses capacités d'adaptation (Gondard-Delcroix et Rousseau, 2004). La plupart des scénarii de changement climatique prévoit pour l'Afrique une diminution des précipitations qui varie de 0,5 à 40% avec une moyenne de 10 à 20% pour les horizons 2025 (Adgeretal., 2005a). Les précipitations annuelles devront diminuer dans une grande partie de l'Afrique méditerranéenne, le nord du Sahara et en Afrique australe (Christensen et al., 2007), alors que les projections de l'évolution de la pluviométrie dans le Sahel, sur la côte guinéenne, et le sud du Sahara restent incertaines (Christensen etal., 2007).

Cependant, les conséquences souvent néfastes sur l'agriculture, se feront sentir à toutes les latitudes, en particulier dans les pays en développement (COPEIAA, 2006), avec des répercussions négatives sur la sécurité alimentaire (FAO, 2008). Pour bon nombre de pays en voie de développement, une augmentation de 1°C pourrait réduire de 10 % les récoltes de céréales, dont le maïs. On estime que la production de céréales dans les tropiques pourrait baisser de 30 % au cours des 50 prochaines années (Hodgeet al, 2005). En Afrique, d'ici 2020, 75 à 250 millions de personnes devraient souffrir d'un stress hydrique accentué par les changements climatiques; dans certains pays, le rendement de l'agriculture pluviale pourrait chuter de 50 % d'ici 2020. Selon plusieurs scénarii climatiques, la superficie des terres arides et semi-arides pourrait augmenter de 5 à 8 % d'ici à 2080 (GIEC, 2007).

D'où, sans mesures d'adaptation appropriées, les systèmes agro-sylvo-pastoraux et halieutiques seront fortement fragilisés (Sarr, 2010).Par ailleurs, certains experts de la communauté internationale de développement pensent qu'examiner le passé permet d'avoir une bonne idée de la manière dont les agriculteurs pourraient réagir dans le futur (Smit et al., 2009).Les stratégies pour améliorer les capacités d'adaptations locales sont désormais nécessaires, pour minimiser les impacts potentiels du climat et assurer la stabilité régionale de la production alimentaire (Rosenzweig et Tubiello, 2007).

Par exemple, au Mali, grâce à l'assistance agro-hydro-météorologique aux communautés rurales comme stratégie d'adaptation, la production a augmenté en moyenne de 42% pour le mil, 35% pour le sorgho et 68% pour le maïs, dans toute la zone couverte par ces activités (Konate et al., 2003).

I.2.Définition de quelques concepts

I.2.1. Changement Climatique

Un changement climatique correspond à une modification durable (de la décennie au million d'années) des paramètres statistiques du climat global de la Terre ou de ses divers climats régionaux. Ces changements peuvent être dus à des processus intrinsèques à la Terre, à des influences extérieures ou, plus récemment, aux activités humaines.Principalement aux émissions de gaz à effet de serre produite par les activités humaines (UNESCO, 2014).

Par ailleurs la Convention Cadre de Nations Unies sur les Changements Climatiques définit les changements climatiques comme " les changements de climat qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la composition de l'atmosphère mondiale et qui viennent s'ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au cours de périodes comparables ".

Le réchauffement climatique désigne la modification climatique de la Terre caractérisée par une augmentation de la température moyenne des océans et de l'atmosphère, sur plusieurs années. Il serait attribuable à 90% à l'Homme depuis 1950, selon les expertises du GIEC

(Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), chargé d'évaluer et de synthétiser les travaux menés par les laboratoires du monde entier, afin de mieux comprendre les risques liés au réchauffement de la planète, d'en prévoir les conséquences et de définir les stratégies pour les pallier.

I.2.2. Climat

Le climat se définit comme l'ensemble de phénomènes météorologiques (température, pression, précipitation, etc.) qui caractérisent l'état moyen de l'atmosphère à un point du globe. Il est influencé par deux types des facteurs : cosmiques et géographiques. Et il se définit à partir de l'analyse de certains éléments météorologiques : La température, la pression et les précipitations (Mongo Sukulu, 2015).

I.2.3. Ménage

Selon PAM, le ménage est un groupe des personnes (ou une seule personne) apparentées ou non, vivant ensemble dans le même logement ou concession, et satisfaisant ensemble leurs besoins économiques et sociaux essentiels (nourriture en particulier) en reconnaissant l'autorité d'un chef de ménage ( www.wam.wfp.org)

En ce qui concerne le ménage agricole ou rural est un agent économique dont les activités de production et de consommation sont liées, ilest à la fois producteur et consommateur. Il emploi essentiellement de la main d'oeuvre familiale. Son objectif principal est d'obtenir une production qui couvre ses besoins essentiels. Il est communément admis que les ménages ruraux dépendent exclusivement de leur production agricole pour leur survie et leur sécurité (SCA et SAP mali 2008).

I.2.5. Chef de ménage

Le chef de ménage est le preneur de décision au sein du ménage, et son autorité est reconnue par les autres membres. Il est possible que le principal contributeur au revenu du ménage ne soit pas nécessairement le chef de ménage. Dans beaucoup de communautés, l'adulte homme le plus âgé est souvent considéré comme le chef de ménage, qu'il soit ou non le principal contributeur au revenu du ménage. En tant que preneur de décision, le chef de ménage est la personne qui est le plus au courant de ce qui se passe dans le ménage, et il/elle est souvent la personne la plus appropriée à être interrogée. (CSA ET SAP, 2003)

I.3. Situation climatique de la RD Congo

Le potentiel de dispersion atmosphérique et climatique de l'intérieur de la République Démocratique du Congo (RDC) est déterminé par la condition atmosphérique associée à la Zone de Convergence Inter Tropicale (ZCIT) située au-dessus de l'équateur. Ces conditions convergentes associées résultent dans le développement des formations nuageuses donnant lieu à des tempêtes et des pluies. En raison de ces conditions atmosphériques, les pluies en RDCongo sont pour la plupart de type convectif. La migration de la ZCIT, au nord et au sud de l'équateur, contrôle le climat de la RDC et les petits changements dans le système dominant à basse pression, ce qui entraine des conditions favorables à la stagnation des masses d'air.

Les valeurs de bilan du rayonnement à la surface sont élevées tout au long de l'année en raison de la proximité de l'équateur. Le pays est à cheval sur l'équateur, ce qui entraîne une différence dans les saisons au nord et au sud de la latitude 0°, latitude qui est elle-même caractérisée par une seule saison. La géographie de la RDC est dominée par le bassin du fleuve Congo, qui couvre une superficie d'environ 1 million de km2. Le pays est incliné vers l'ouest en direction de l'embouchure du fleuve Congo dans l'Océan Atlantique, avec des zones plus montagneuses à l'est conséquence du Rift africain.

Source :Many Kennes - Madika

Figure 1.Cartographie de types de climat de la République Démocratique du Congo

En général, Les types climatiques du Katanga appartiennent au groupe des climats chauds qui ne sont pas limités aux tropiques, mais à la zone des hautes pressions proche du 30e parallèle. Selon ROBERT (1956, cité dans KASONGO, 2008), l'argument fondamental de la classification des climats du Katanga doit être la durée des saisons humides et sèches, les variations faibles d'ailleurs, de la température étant elles-mêmes influencées par celles de l'humidité. Suivant les critères de classification de Koppen, le Katanga comprend deux zones climatiques : Aw et Cw. La zone Aw est caractérisée par la température diurne du mois le plus froid qui est supérieure à 18 °C; la hauteur annuelle des pluies, exprimée en cm, est supérieure au double de la température moyenne annuelle en °C, augmentée de 14; la côte pluviométrique du mois le plus sec descend en dessous de 60 mm.

Les caractéristiques de la zone Cw sont: la température moyenne diurne du mois le plus froids descend en dessous de 18°C, mais reste supérieure à -3°C. En appliquant les critères de Köppen au Katanga, la zone Aw peut être subdivisée, selon la longueur de la saison sèche, en différentes sous zones climatiques ci-après: Aw3, Aw3-4, Aw4, Aw4-5, Aw5, Aw5-6 et Aw6 (Bernard, 1950; Ruwetetal., 1985; Malaisse, 1997).

La ville de Lubumbashi appartient au type climatique Cw6 de Köppen (Kasongo et al.,2013) ou Cw7 selon Dikumbwa et Kisimba (2000). Le régime pluviométrique est caractérisé par une saison de pluies (novembre à mars), une saison sèche (mai à septembre) et deux mois de transition (avril et octobre) (Leblanc et Malaisse, 1978 ; Kasongo et al.,2013). L'humidité et la température journalière moyenne sont respectivement 60 % et 20,1°C (Mujinya et al.,2010). Octobre et novembre sont les mois les plus chauds avec une moyenne des maxima journaliers de 31 à 33°C et une température moyenne mensuelle de 23°C. La ville est sur une surface d'aplanissement, accidentée par quelques collines d'orientation nord-ouest sud-est et de faible dénivellation. Dans les talwegs de la Lubumbashi et de la Kafubu, l'altitude baisse légèrement, passant de 1300 m à 1170 m (Leblanc et Malaisse, 1978).

I.4. Impact du changement climatique sur l'agriculture

Le changement climatique avéré secaractérise principalement par :

- une augmentation de la température moyenne à la surface du globe,- une augmentation de la teneur en CO2 de l'atmosphère,- une augmentation de la variabilité intra annuelle du climat (précipitations et évènements pluvieux, écarts de températures, ...), et- une augmentation des fréquences des évènements extrêmes (précipitations, forteschaleurs ou forts gels, vents, orages violents...).La température constituant en quelque sorte « l'horloge » du développement de la plante, leCO2 étant la source de carbone des végétaux supérieurs et l'eau étant nécessaire à leurmétabolisme, et ces facteurs pouvant interagir, la production végétale peut s'en trouverfortement affectée ( http://www.ipcc.ch/)

I. 4. 1.Impact du changement climatique sur la photosynthèse

Selon la fenêtre thermique, la photosynthèse peut être accentuée ou limitée en conditions deconcentration en CO2 atmosphérique plus élevée, et sans tenir compte desinteractions entre les facteurs, il est difficile d'évaluer leurs effets réels(Soussana, 2001), et l'auteur ajoute, l'allocation accrue des produits de la photosynthèse vers les racinesstimule également les puits de carbone souterrains associés aux racines (mycorhizes, bactériessymbiotiques fixatrice d'azote, micro-organismes de la rhizosphère), ce qui modifie lefonctionnement biologique du sol.La vitesse de décomposition des matièresorganiques reste incertaine. En effet, si elle est accélérée par l'augmentationde la température du sol, elle nécessite une certaine teneur en eau du sol, qui a justementtendance à diminuer en conditions de températures plus élevées.

I.4.2.Impact du changement climatique sur le sol agricole

L'érosion hydrique des sols est directement proportionnelle aux précipitations, alors quel'érosion éolienne augmente fortement au-dessus d'une vitesse seuil du vent. Ces dégradationstendent à accentuer les stress hydrique et minéral des cultures, ce qui constitue une pressionsupplémentaire sur les régions déjà déficitaires (Bazzaz et Sombroek, 1997, Soussana, 2001).Parallèlement aux dégradations du milieu physique, les facteurs biotiques interagissentégalement avec les changements des températures et des précipitations. En particulier, lespathogènes et les nuisibles peuvent endommager les cultures et réduire fortement lesrendements espérés à la hausse (Rosenzweig et Hillel, 1998).

I.4.3. Impact du changement climatique sur les facteurs biotique du sol

Les maladies fongiques etbactériennes (comme par exemple, le mildiou, les rouilles) voient leur développementfavorisé par des températures douces, des conditions d'humidité et de rayonnement favorablescréant la rosée. Les adventices bénéficient, comme les cultures, des effets positifs del'augmentation de la teneur en CO2 atmosphérique. Or parmi les cultures alimentaires dumonde, plus de 80 % sont des plantes en C3, qui si elles bénéficient plus de « l'effetfertilisant» du CO2 pour leurs rendements que les C4, sont aussi plus sensibles au déficithydrique. Et parallèlement, quatorze espèces d'adventices parmi les dix-huit les plusagressives sont des plantes en C4, mieux adaptées à des températures chaudes (Soussana,2001). Les nuisibles et en particulier les insectes phytophages apparaissent favorisés par uneréduction de leur mortalité hivernale et pourraient se montrer plusagressifs, en consommant des quantités plus importantes de végétaux suite à une baisse de laqualité des feuilles ingérées qui seraient moins riches en protéines.

I.4.4.impact du changement climatique sur cycle cultural

A l'échelle du cycle cultural tout entier, l'augmentation de la température provoque unraccourcissement du cycle cultural des plantes annuelles (comme la plupart des grandescultures). Cependant, ce sont surtout les phases de montaison et de remplissage qui sontconcernées, alors que la phase végétative se trouve allongée (par manque de températuresbasses nécessaires à la vernalisation). Le déplacement des phasesthermosensibles (montaison et remplissage des grains) augmente les risques d'accident dus augel ou à des températures trop élevées(Caroline G., 2005).

Si l'augmentation de la teneur en CO2 de l'atmosphère active la photosynthèse, elle peut être compensée comme nous l'avons vu par les interactions avec la température et le raccourcissement des cycles culturaux. De plus si la production primaire augmente, cela ne se traduit pas nécessairement par une augmentation du rendement. Outre la quantité, les rendements peuvent également être affectés en termes de qualité, en particulier, la teneur en azote des productions. La forme de l'étroite liaison qui existe entre la teneur en carbone et en azote d'une plante ; principe de la courbe de dilution de l'azotedeLemaire et Gastal énoncé en 1997,implique donc, pour une fertilisation azotée identique à l'actuelle, une diminution de la teneur en azote de la plante et donc de la teneur en protéines des grains. De même, la baisse du rapport protéine/énergie des fourrages entraîne une moindre disponibilité en protéines microbiennes pour les ruminants, ce qui induit également une production accrue de méthane par les micro-organismes du rumen. Cet effet serait modulé selon la nature de la prairie pâturée, car les élevages extensifs aux prairies peu riches en protéines auraient ainsi tendance à être plus méthanogènes, alors que les élevages intensifs valorisant des prairies riches en protéines verraient leur production de méthane augmenter modérément (Soussana, 2001). Enfin, les fourrages auront tendance à être plus riches en lignine ce qui diminue leur digestibilité.

I.5.Impact du changement climatique sur la santé humaine

Sur le plan sanitaire, au début des années 90, on était peuconscient des risques pour la santéque représentaient les changementsclimatiques. Ce manque de prise deconscience traduisait le manquegénéral de connaissances concernantles effets néfastes probables de laperturbation des systèmesbiophysiques et écologiques sur lebien-être et la santé des populations.L'apport d'évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) publiéen 1991, en témoigne. La température et l'eau de surface ont toutes deux une influence importantesur les insectes vecteurs de maladiesinfectieuses comme le paludisme oude maladies virales comme la dengueet la fièvre jaune. Lahausse des températures favorise lareproduction des vecteurs et réduit la période dematuration de l'agentpathogène dans l'organisme duvecteur. Cependant, une trop grandechaleur ou un manque d'humiditépeuvent nuire à la survie desmoustiques.

De nos jours, le paludisme ne sévitque dans les régions tropicales etsubtropicales. La sensibilité de lamaladie au climat est illustrée par deszones en bordure de déserts et dehautesterres où des températuresplus élevées et/ou des pluies associées à El Niño peuventaugmenter la transmission du paludisme (CambrigeUniversityPress; 2013). Dans leszones de paludisme instable des paysen développement, les populationsexemptes d'immunité sont plusexposées à des épidémies quand lesconditions météorologiques favorisentla transmission.La chaleur est un risque sanitaire immédiat à envisager. Près des trois-quarts des jours chauds observésdepuis 1850 sont attribuables au changement climatique(Fischer E, Knutti R., 2015). Rappelons que les canicules de 2003 puisde 2006 et 2015 ont causé respectivement 15 000,2 000 et 3 300 décès en excès en quelques joursenFrance (Fouillet. et al, 2008). Des interactions entre pollution et chaleur extrêmes ont également été documentées en France et dans le monde(Pascal M. et al., 2014).Les changements climatiques globaux provoqueront des dispositions spatiales nouvelles et différenciées sur la surface de la planète et dans la vie des hommes. Tout en appartenant encore au domaine de la spéculation, les influences du réchauffement planétaire sur les conditions de santé et de maladie de la population doivent être prises au sérieux, car elles constituent une menace pour l'humanité (Mendonça, 2014).

D'après Czeresnia et Ribeiro (2000, p. 12) « les conséquences épidémiologiques de cet intense processus de transformations sont radicales et imprévisibles. L'émergence de nouvelles maladies, qui peuvent aussi se manifester, sous forme d'épidémies fatales et dévastatrices, n'est pas seulement une fiction ».

Gatrel (2002,p. 11-12) considère que les effets du réchauffement global sur la santé se feront sentir à long terme, alors que les effets provenant d'épisodes climatiques extrêmes se font sentir à court et très court terme.

En considérant les changements climatiques liés à l'effet de serre planétaire, Haines (1992, p.140) affirme que « différentes maladies, telles que le paludisme, la trypanosomiase, la leishmaniose, la filariose, l'amibiase, l'onchocercose, la schistosomiase et diverses maladies parasitaires vermineuses, aujourd'hui restreintes aux zones tropicales, sont liées à la température et pourraient théoriquement être affectées par le changement du climat ». Les travaux de nombreux experts montrent que la température est aussi liée à beaucoup d'autres maladies non-parasitaires, telles que la fièvre jaune, la dengue et d'autres maladies virales transmises par des arthropodes, la peste bubonique, la dysenterie et d'autres affections diarrhéiques.

I.6. Stratégies d'adaptations au changement climatique

I.6.1 Les changements techniques

Les changements techniques font partie des adaptations qui sont déjà en partie mises en place. En effet, certains consistent en des réadaptations d'itinéraires techniques déjà existants et ne réclament pas de changement majeur de mode de conduite des cultures. Par exemple, cela peut être une modification des dates de semis, des apports azotés, de la densité. L'évolution des dates de semis est déjà observable. D'autres adaptations impliquent des acteurs et mobilisent des compétences au-delà du producteur. En particulier, certaines impliquent des investissements lourds en termes de recherche/développement et financiers. C'est le cas de la mise au point de nouvelles variétés adaptées à des conditions thermiques, hydriques et de pressions biologiques nouvelles, de la mise au point de nouveaux herbicides et pesticides plus efficaces. Cela concerne aussi la recherche de la mise au point de pratiques culturales innovantes (en matière de conservation des sols, d'irrigation, de conduites culturales de manière générale...).

I.6.2. Anticipations économiques et politiques

D'un point de vue privé, les souscriptions d'assurances font partie des formes d'anticipation possibles, cependant, la question de l'évaluation de la variabilité réelle des impacts reste posée et rend difficile le calcul des primes. D'un point de vue public, des mesures incitatives telles que les taxes, sur des apports trop élevés d'azote ou sur les émissions de GES, peuvent être mises en places, ou bien des primes pour l'application de certains modes de conduite de cultures. Les aides compensatoires peuvent également compléter les mesures incitatives en indemnisant par exemple les pertes de rendement ou de revenu des agriculteurs.Les interactions et rétroactions physiques, techniques, et économiques qui s'exercent sur l'agriculture suite au changement climatique sont variées et complexes. Afin de les prendre en compte, au moins en partie, et afin de mieux pouvoir évaluer ensuite les dommages, les modèles peuvent nous aider à intégrer les différents aspects de la question.Selon la FAO (2009), les productions agricoles ont subi ces dernières années une régression d'au moins 35% globalement pour le secteur traditionnel.En moyenne, le revenu net généré par ce type d'agriculture est estimé à plus ou moins 15$ par are et par campagne agricole (INSPAGRI, 2008).

Résumé à l'intention des décideurs

Notions principales utilisées dans la contribution du Groupe de travail II au cinquième Rapport d'évaluation, illustrant les points d'accès et les approches qui se recoupent ainsi que les principales considérations dans la gestion des risques liés au changement climatique.

Source : GIEC, 2014

Figure 2.Gestion des risques futurs et renforcement de la résilience, les solutions et leurs relations.

CHAPITRE II. MILIEU, MATERIELS ET METHODES

II.1. Présentation du milieu d'étude

La nécessité n'est pas seulement celle de préciser le milieu de manière extensive, mais il est évident de donner les lieux précis où les éléments ont été recueillis de façon restreinte. A cet effet, Kinsevere a servi comme grande source de données pour la réalisation de cette étude.

II.1.1. situation géographique de Kinsevere

Notre milieu d'étude est localisé dans le secteur de Bukanda, au territoire de Kipushi dans la province du Haut Katanga, à 11 ° 46' Sud et 27° 23' Est de la RD Congo. C'est une entité politico administrative décentralisée d'une superficie de 12059 km2 avec une population de 283786 dont 17866 ménages agricoles. Ses sols seraient pauvres en azote et nécessiteraient un apport en chaux et en fertilisant pour améliorer la productivité agricole (Mushagalusa et al.,2015).Le site minier de Kinsevere est situé dans le carré minier de Lubumbashi à environ 27 Km au Nord-Est de la ville de Lubumbashi à 1Km au Nord Nord-Est de la carrière de Lwiswishi. Le secteur est à 27° 32', 27° 36' de longitude Est et 11° 19', 11° 24' de latitude Sud.Il se situe précisément sur un plateau qui est aligné avec le relief structurel régional connu sous le nom de l'Arc lufilien. Le plateau est coupé par des ruisseaux et des rivières qui forment des vallées profondes, en pente douce. La hauteur du plateau se situe entre 1150 - 1300 m d'altitude.La topographie régionale est incisée par la rivière Luapula et ses affluents, cette rivière coule en direction du nord vers sa confluence avec le fleuve Congo via le Lac Moero, les rivières Luvua et Lualaba. Son bassin versant s'étend sur la zone du projet de Kinsevere et au-delà (AMC, 2007).

Figure 3. Cartographie de la région agricole de Kinsevere

II.1.2. Types de sols identifies

Les principaux types de sols rencontrés sont ceux des formes de Hutton, Clovelly et Griffin de la phase orthique, ainsi que les formes de Shortlands plus structurées, et les variations de formes de solshydromorphes, incluant l'Avalon, Pinedene, Glencoe et Westleigh. Ces sols sont rencontrés sur le site au niveau de la Décharge à Stériles et de la Lixiviation en Tas/HPL(MMG, 2014).

II.1.2. Végétation de Kinsevere

La formation végétale dominante est la forêt claire Zambézienne (Miombo).

Cette végétation est caractérisée par: Monoteskatangensis, Brachystegiaspiciformis,

Julbernardiaglobiflora, Julbernardiapaniculata. (MMG, 2014)

II.2. Matériels

Pour réaliser cette étude, plusieurs matériels nous ont servi dans les différentes étapes : lors de lacollectedes données, nous nous sommes servis d'un questionnaire, à questions ouvertes et fermées, afin de recueillir toutes les informations nécessaire dans cette étude. Le bus de transport de l'entreprise MMG Kinsevere, la moto, la jeep ont été utilisés comme moyen dedéplacement lors de nos descentes sur terrain pour la collecte de données. Etle carnet de recherche, stylo à bille, GPS et un ordinateur nous ont été utile respectivement dans l'enregistrement d'autres observations importantes, prélèvement des coordonnées géographiques, la saisie du mémoire et l'analyse des résultats.

II. 3. Méthodologie

La démarche méthodologique dans cette étude était axée sur la recherche documentaire et la collecte des données sur terrain. C'est ainsi que, Pour atteindre les objectifs dont nous nous sommes fixés dès le départ, nous avions utilisé un bon nombre de méthodes et techniques.

- La technique documentaire ou observation documentaire nous a servi à faire recourt aux documents écrits existant, en rapport avec notre thématique traitée. Dans le cas qui nous concerne, nous avons utilisé les informations des différentes institutions publiques, diverses publications et internet.

Lors de nos descentes sur terrain, deux techniques essentielles d'enquêtes étaient utilisées :

- Les entretiens structurés ont été réalisés à l'aide d'un questionnaire adressé directement aux enquêtés.

- Les entretiens non structurés étaient également utilisés tout au long de notre étude sur le terrain. Ils ont permis de vérifier et de compléter certaines informations collectées au cours des enquêtes.

Après la collecte des données auprès de différentes personnes faisant partie de l'échantillon, le logiciel Excel et minitab16 ont été utilisé pour la saisie d'une base de données et les analyses statistiques.Les éléments de statistique descriptive tels que le pourcentage, la moyenne, l'écart type, le minimum et le maximum ont servi pour l'interprétation des résultats, l'analyse de la variance (ANOVA) pour comparer les moyennes et le test de chi-carré pour vérifier l'indépendance entre deux variables qualitatives.

Pour un p-value ? 0,05 ; la différence est jugée significative.

II.3.1. Echantillonnage

Les enquêtes ont été effectuées du 28 Janvier au 28 Avril 2016 dans dix localités environnants la mine deMMGKinsevere (Denis, Kalilanda, Kilongo, Kiswishi, Lutenge, Mikanga, Mpundu, Muhombe, Mumanga et Ngongo). Au cours de ces enquêtes, 106 paysans nous ont consacré une partie de leur temps pour répondreà nos questions. A cet effectif, il faut ajouter une dizaine de Cadres des Services techniques du sociale et des services chargés de l'environnement de l'entreprise MMG Kinsevere qui ont bien répondu également à certaines de nosquestions. Nous nous sommes particulièrement intéressés à une frange de la population qui s'adonne effectivement à l'agriculture, choisi aléatoirement dans ces dix localités.

II.3.2. Déroulement de l'enquête

La collecte de données a été réalisée au moyen d'une fiche d'enquête, constituée d'un questionnaire de soixantaine de questions préalablement établi, et qui a facilité nos entretiens avec les paysans.Dans ses grandes lignes, le questionnaire a porté sur : la perception des agriculteurs sur les changements climatiques,l'impact de ces changements sur les activités agricoles, leurs stratégies d'adaptation mises en place pour faire face à ces changements, les structures qui les accompagnent et leurs attentes auprès de ces institutions, les attitudes des répondants adoptées en cas de dégradation d'avantage des conditions climatiques dans leurs milieux. Par ailleurs,en ce qui concerne l'analyse des risques climatiques au niveau du milieu d'étude, nous nous sommes servis également des données quotidiennes de températures minimales et maximales, de la quantité de précipitation collectés régulièrement au département de l'environnement qui s'occupe de la Météorologie de Kinsevere.

CHAPITRE III. PRESENTATION DE RESULTATS

III.1. Caractéristiques démographiques des enquêtés

Les figures ci-dessous présentent le sexe des enquêtés, de chef des ménages et leurs professions. Nous remarquons que 52,8% des répondants étaient des femmes, contre 47,2% des hommes. Pour ce qui est des chefs de ménage, la quasi-totalité des responsables des ménages sont des hommes (92,5%), contre 7,5% de femmes. Dans ces villages, l'agriculture constitue pour eux une activité principale à 93,4%, 2,8% d'enseignants et également 2,8% étaient des chefs de différents villages.

Figure 4. Sexe, profession et sexe des chefs de ménages

Quant à l'âge des enquêtés, les résultats montrent que la majorité des Agriculteurs étaient jeunes, car la moyenne d'âge est de 45 ans, avec un maximum de 55 ans trouvé dans le village Muhombe et un minimum de 36 ans situé dans le village Kilongo. Kilongo représente le village où la population est plus jeune. Et à Muhombe, nous retrouvons une population plus âgée comme illustre la figure 5 ci-dessous.

Figure 5. La variation de l'âge des enquêtés selon les villages

Tableau 1. L'ancienneté des enquêtés dans leurs villages d'habitation

Village

Durée moyenne (an)

minimum

Q1

médian

Q3

Maximum

Denis

8

1

2

9

1O

20

Kalilanda

15

9

9

14

20

23

Kilongo

5

1

1

5

9

15

Kiswishi

24

5

9

20

30

6O

Lutenge

25

5

15

25

35

45

Mikanga

7

2

2

4

15

20

Mpundu

6

3

4

6

9

10

Muombe

25

10

12

16

42

42

Mumanga

12

1

4

10

20

39

Ngongo

11

1

5

10

18

20

Le tableau ci-dessus présente l'ancienneté des agriculteurs dans leurs villages d'habitation. Il révèle qu'en moyenne le village Kikongo est celui qui reçoit beaucoup de nouveaux venus qui, en moyenne la population a une ancienneté de 5 ans. Cela est expliqué par les activités minières qui attirent un bon nombre de populations dans ce village, pour la recherche de conditions de vie favorables, suivit du village Mpundu qui présente une moyenne de l'ancienneté de 7ans.

III.2. Perception des agriculteurs sur le changement climatique

Quant au démarrage de la saison pluvieuse, la figure ci-dessous révèle que 78,3% des paysans enquêtés ont approuvé que dans les anciens temps la saison de pluie commençait au mois de septembre et que ce n'ai plus le cas aux temps actuels. Cela a influencé beaucoup de mutations dans le secteur agricole de la région. Ainsi 20,76% ont considéré le mois d'Octobre comme le mois de début de la saison pluvieuse dans le passé et un faible pourcentage de 0,94% considère le mois de Novembre étant le début de la saison de pluies dans le passé.

Figure 6.Démarrage de la saison de pluie dans le passé

La figure 7 ci-dessous dévoile que, l'ancienneté dans le ville a une influence sur la période de démarrage de la saison des pluies dans le passé à Kinsevere. Ainsi, pour ceux qui ont en moyenne 13#177;11,73 ans dans l'un des villages enquêtés, disent que dans le temps passé, la période pluvieuse débutait au mois de septembre. Tandis pour ceux qui ont 9#177;8.51 ans dans le village, pour eux elle débutait au mois d'octobre. Et le test t de student montre de différence significative entre ces deux groupes d'agriculteurs (p = 0.045)

Figure 7.Perception des agriculteurs sur la tombée des pluies dans le passé

Les résultats de cette étude révèlent que, actuellement, la pluie débute vers la fin du mois de novembre, c'est un constat pour 64,15% des enquêtés, et 35,84% ont répondu qu'il intervient au mois de décembre.

Figure 8. Démarrage actuel de la saison de pluie dans le milieu d'étude

Le graphique ci-dessous illustre la période de début de saison de pluies actuellement dans la région en fonction de l'ancienneté des agriculteurs dans le village.Le test t de student montre que l'ancienneté des répondants dans le village n'influence pas lesréponses à la question de savoir en quel mois démarre la saison pluvieuse dans leurs milieux(P=0.4722).

Figure 9: perception des agriculteurs sur la période des tombées des pluies actuellement

Pour ce qui est de la durée de saison pluvieuse (drspl), sur un effectif total de 106 enquêtés, 104 soit 98,1% ont affirmé que la saison pluvieuse est devenue de plus en plus courte et perturbée, 2 personnes soit 1,9% juge que la durée de la saison de pluie est normale.

A la question de savoir si la saison pluvieuse est de plus en plus pluvieuse (spplse), 92,5% de nos enquêtés témoignent que la saison de pluie est devenue de plus en plus pluvieuse et cette période est accompagnée d'un bon nombre de jours où ils constatent des fortes pluies, contre 7,5% qui n'ont rien constaté. Et la quasi-totalité des paysans a affirmé que cette période est accompagnée d'un bon nombre de jours de fortes pluies, soit 87,7 % de l'effectif des paysans enquêtés, contre 12,3% qui ne constatent pas l'augmentation de nombre de pluies fortes.

Quant à la longueur de séquencesèche sur les milieux enquêtés, 98,1% des répondants affirment que les séquences sèches ont variées ces derniers temps.

Figure 10. La longueur de la saison pluvieuse, longueur de séquences sèches, fréquence et intensité de pluies dans la région de Kinsevere

Le graphique ci-dessous illustre bien la perception des répondants sur la situation de la saison sèche dans leurs milieux. Sur 106 personnes interrogées, 101soit 95,3% affirme qu'actuellement la saison sèche est devenue plus longue, et 5 personnes, soit 4,7% affirme le contraire. Ce changement pousse les agriculteurs à développer des stratégies leur permettant à s'adapter à ces changements des conditions climatiques dans leurs milieux habituels.

Figure 11. Longueur de la saison sèche dans la région de Kinsevere

Il ressort des résultats de cette étude que, l'arrivée de la saison de pluie était signalée par des signes qui sont naturels dans ces villages. Ainsi 62,36% de répondants sont ceux qui reconnaissaient par présence et cris d'oiseaux l'arrivée de la saison pluvieuse, 19,81% sont ceux qui reconnaissaient le début de la saison de pluie par l'apparition de certaines fleurs d'arbres, 10,37% sont ceux qui reconnaissaient l'arrivée de pluie par les astres et de fortes chaleurs avant la tombé de pluie. Peu de gens, soit7,54% n'avaient aucune information sur les signes qui annoncent le début de la saison pluvieuse.

Figure 12: Signes indicateurs de l'arrivée proche de la saison pluvieuse

III.3. Impact du changement climatique sur l'agriculture de Kinsevere

Tableau 2 : L'état de la fertilité du sol

Opinions sur la fertilité du sol

Effectifs

Pourcentage

Moins fertiles

103

97 ,2

Plus fertiles

3

2 ,8

La quasi-totalité des paysans enquêtés (97,2%) a affirmé que la fertilité des sols est dans un état de dégradation, alors que celui-ci est un facteur important dans l'agriculture. cela implique que l'agriculture dans la région est en danger permanent si l'on n'améliore pas les conditions de travail et adapter des stratégies rationnelles de l'utilisation de ce facteur. Et 2,8% seulement ont confirmé que le sol est en bon état pour les pratiques agricoles.

Ces graphiques montrent l'impact du changement climatique sur les végétaux, il indique la disparition et l'apparition de certaines espèces dans leurs milieux des cultures. Sur la disparition des espèces, sur 106 enquêtés, 81,1% ont déclaré la disparition des certains arbres, 9,5% ont reconnu la disparition des herbes et 9,4% n'ont rien constaté comme disparition des espèces végétales.Pour ce qui est de l'apparition des espèces végétale, 65,1% des enquêtés ont confirmé l'apparition des herbes qu'ils ne voyaient auparavant, 25,5% ont l'apparition des arbres et 9,4% n'ont rien constaté.

Figure 13.Disparition et apparition des espèces végétales dans la région de Kinsevere

Le graphique ci-dessous illustre quesur 100% des enquetés, 5,66% ont constaté l'apparution de l'Acacia mearnsii dans leurs villages, 17,92% ont reconnu la présence de l'Eucalyptus citriodora (qui est une oeuvre de l'entreprise MMG dans le cadre du programme de reboisement communautaire). 16,98% ont remarqué la présence de Titoniadiversifolia, 8,49% n'ont pas d'information sur l'apparition d'espèces végétales nouvelles dans leurs milieux, et la majorité a constaté la présence de Pengula (Acanthospermum astrale), soit 50,94%, qui est une herbe indicatrice des sols dégradés.

Figure 14. Les espèces végétales apparues dans la région

Tableau 3: les variétés de cultures abandonnées dans le système cultural

Variétés abandonnées

Effectifs

Pourcentage (%)

 

Cycle long

78

73,6

 

Peu résistant

3

2,8

 

Locale

11

10,4

 

Aucune

11

13,2

 

Par rapport à la modification des certains paramètres du climat dans la région, les agriculteurs ont abandonné certaines variétés de culture les plus vulnérables pour les quelles leur vécu quotidien évoluerait négativement. Ainsi 73,6% ont abandonné les variétés à cycle long (manioc et maïs : Kameketa) car la saison de pluie s'est rétréci, 13,2% n'ont rien abandonné, 10,4% ont abandonné les variétés locales et 2,8% ont abandonné les variétés peu résistante à la sécheresse.

Tableau 4: opinion sur la période de semis

Période de semis

Effectifs

Pourcentage (%)

Semis tardif

105

99,1

Semis précoce

1

0,9

Ce tableau 4 montre que 105 sur 106 enquêtés soit 99,1% ont confirmé que la date de semis est devenue tardive à cause du prolongement de la saison sèche dans la région et 1 enquêté seulement soit 0,9% prouve que sa période de semis est précoce.

III.4. Quelques stratégies paysannes d'adaptation au changement climatique

Ce graphique dévoile que la majorité des paysans, 45 soit 42,5% ne pratique aucune technique de régénération de sol pour pouvoir espérer la bonne productivité de sol. Contrairement aux autres dont 37,7% font le reboisement dans leurs terrains pour améliorer la fertilité de sol de culture et enfin 19,8% sont ceux qui pratiquent la jachère pour l'amélioration de la fertilité du sol.

Figure 15. Régénérescence de la fertilité de sol agricole

Tableau 5.Nouvelles cultures pratiquées

Changement cultural

Effectifs

Pourcentage (%)

Légume feuille

30

28,3

Gombo

10

9,4

Manioc et patate

8

7,5

Maïs

4

3,8

Aucun

54

50,9

Afin d'améliorer le vécu quotidien, 30 agriculteurs sur 106 soit 28,3% ont ajouté dans leurs habitudes culturales, la culture de légume feuille, 9,4% ont ajouté la culture de gombo, 7,5% ont ajouté la culture de manioc et la patate douce et 3,8% n'ont rien ajouté dans leurs spéculations cultivées habituellement.

Tableau 6.La nature d'aides que reçoivent les agriculteurs de Kinsevere et leurs impacts sur la superficie emblavée.

Nature d'aide

Variation superficie

Enfant

travailleurs

MMG

Aucune aide

Augmentation

11

9

67

11

diminution

3

1

1

2

La même

1

0

0

0

p-value

0.01666

 

Ce tableau ci-dessus montre que la variation de superficie est dépendante de la nature d'aide. Le test de chi-carré montre de différence hautement significative (P-value = 0,01666). Nous constatons que l'entreprise minière MMG Kinsevere est la seule structure qui accompagne les agriculteurs, son soutien a un impact sur l'augmentation des superficies emblavées.

Ce graphique illustre que sur 106 enquêtés, 76,41 % des paysans attendent des institutions une assistance en fertilisants, 12,2642% souhaitent les matériels agricoles, 9,43396% attendent une assistance technique, et 1,88679 % attendent toute forme d'aide.

Figure 16 : Attente des ménages aux institutions d'accompagnement

Tableau 7 : Perspective de ménages au cas d'une longue saison sèche

Précaution

Effectif

Pourcentage

Augmenter la superficie

44

41,5

Garder la même superficie

13

12,3

Réduire pour éviter la perte

3

2,8

Migrer dans le bas fond

46

43,4

Le tableau ci-dessus dévoile la perspective des agriculteurs au cas où la saison sèche se prolongeait d'avantage, sur 106 enquêtés, 46 soit 43,4% déclarent aller cultiver dans le bas fond, 41,5% pensent augmenter leurs superficies de champs dans l'espérance d'augmenter aussi la production, 12,3% pensent garder la même superficie, et 2,8% pensent réduire leurs superficies pour éviter la perte d'énergie pour un travail moins rentable.

III.5. Situation climatique de la région

III.5.1. La moyenne de température saisonnière (en °C)

Ce graphique explique la fluctuation thermique de la région de Kinsevere. Il ressort de celui-ci que le mois d'Octobre est le plus chaud avec une moyenne de 24,64°C en trois saisons pluvieuses comme observé de 2013 à 2016. Il est suivi des mois de Novembre avec une moyenne de 23,53°C et Septembre (23,31°C). Et la plus basse température moyenne est observée au mois d'Avril car il annonce déjà la saison sèche. Les mois de Septembre, Octobre et Novembre forment une gamme des mois à température élevée de la région. Dans la saison, nous constatons que la gamme de mois les plus pluvieuses ont une température moyenne faible.

Lafigure ci-bas montre l'évolution temporelle durant les trois saisons culturales (2013-2016)

Figure 17. La moyenne de température saisonnière

III.5.2. Evolution temporelle des précipitations pluri-mensuelles et saisonnières à Kinsevere

La figure montre que Janvier est le mois le plus pluvieux, avec un peu plus de 227,414 mm de moyenne par mois. Le mois de septembre n'a presque pas de pluie, avec une seule pluie de 0,672 mm en 2014. Les trois dernières saisons montrent que les mois de Decembre, Janvier, Février et Mars forment la gamme des mois le plus pluvieux à Kinsevere. Le mois d'Octobre a perdu en 2015 plus de la moitié de sa quantité d'eau et en Avril 2016 sa pluviométrie a baissée sensiblement, le début de saison est affecté par des perturbations pluviométriques sensibles entre les trois saisons culturales (2013-2016).

Source : station météo MMG

Figure 18. Caractérisation de la variabilité pluri-mensuelle des pluies à Kinsevere

CHAPITRE IV. DISCUSSION

Cette recherche a été menée dans les dix villages se trouvant dans le rayon d'action de MMG Kinsevere. Il était questionde contribuer à la réduction de la vulnérabilité des agriculteurs de Kinsevere à travers des propositions de stratégies d'adaptation au changement climatique. 106 agriculteurs ont été pris au hasard dans ces dix villages et ont répondu à toutes nos questions en rapport avec la thématique traitée.

IV.1. Caractéristiques des enquêtés

Il a été constaté que, parmi les agriculteurs enquêtés,les femmes sont majoritaires, soit 52,8% et seulement 8 sont chefs de ménages soit 7,5%. Par contre, les hommes représentent 47,2% de ces agriculteurs et 92,5% des chefs des ménages sont de sexe masculin. Le taux élevé de participation des femmes dans l'agriculture est appuyé par le rapport de la Banque Mondiale qui indique qu'au Nigeria, par exemple, les femmes représentent environ 60% à 80% de la main-d'oeuvre agricole, ce sont généralement les hommes qui prennent des décisions importantes concernant la gestion des exploitations (Nirit-Ari, 2014).

Quant à l'âge, les résultats montrent que la majorité des Agriculteurs étaient jeunes, car la moyenne d'âge est de 45 ans, avec le minimum et maximum respectivement de 36 et 55 ans. Ce résultat se rapproche de celui trouvé par Soumahoro en 1999, dans son étude intitulé l'agriculture et l'emploi des jeunes, qui démontre que la tranche d'âge plus préoccupée par la production et la vente des produits agricoles est entre 32 et 42.

IV.2. perception des agriculteurs sur le changement climatique

De tous les enquêtés, 78,30% des paysans ont affirmé que dans les anciens temps la saison de pluie commençait au mois de septembre et que actuellement ce n'est plus le cas.Les pluiescommencent de plus en plus en retard par rapport au passé. Cette situation a étéégalement constatée par Kalombo K. en 2015, dans son étude sur la caractérisation de la répartition temporelle des précipitations à Lubumbashi, il a eu à remarquer que, pendant les saisons pluvieuses de 2008-2013, la saison agricole n'a démarré que dans la première quinzaine de novembre pour les trois saisons et au cours de la deuxième quinzaine (du 15 au 30 novembre) pour les trois autres saisons ; donc les saisons agricoles sont, en comparaison avec la période 1970-1995, tardives. Il y a des bonnes raisons aux agriculteurs qui n'ont qu'en moyenne 9-13 ans d'existence dans ces villages de citer ces deux mois (octobre et novembre) comme période de démarrage de la saison pluvieuse. C'est ainsi que dans notre étude, 19,8113% de répondant considèrent le mois d'Octobre comme le début de la saison pluvieuse dans le passé, un faible pourcentage (0,94%) pour le mois de Novembre et 79,24% le mois de septembre.

Selon Goula et al. (2006), enCôte d'Ivoire, le début des saisons de pluie accuse un retard dont la durée reste variable d'une région à l'autre. Adejuwonet al. (1990) décrivent aussi un retard dans le début des saisons de pluie dans l'étude de quelques stations réparties sur différentes zones climatiques du Nigeria. Nous comprenons par-là que le problème de changement climatique est un problème pour tous.

La quasi-totalité des paysans enquêtés (98,1%) a affirmé que la saison de pluie est de plus en plus perturbée actuellement et raccourcis, tandis que 1,9% seulement n'ont pas constaté ce raccourcissement de la saison de pluie, 92,5 % ont affirmé que la saison de pluie est de plus en plus pluvieuse, 98,7%disent que cette période est accompagnée d'un bon nombre de jours de fortes pluies. Cette situation trouve son explication dans les travaux réalisés parServatet al. (1998), il démontre que dans les pays riverains du Golfe de Guinée, connaissent un régime à deux saisons des pluies, il se dégage également une tendance au raccourcissement des saisons des pluies.

Par ailleurs, Kalombo K. (2015), a trouvé qu'en prenant en compte uniquement les mois de pleine saison pluvieuse dans la région de Lubumbashi, c'est-à-dire, Décembre, Janvier et Février, l'analyse montre que, sur la période 1970-1995, les épisodes secs les plus observés ont une durée de 3 jours (35% des cas), souvent en Décembre (environ 40%) et de 2 jours (25% des cas). Cette évolution vers des épisodes secs de plus de 3 jours, semble se confirmer dans l'échantillon des années récentes (2008-2013). Les durées des épisodes (séquences) secs les plus observées durant cette courte période certes, sont celles de plus de 5 jours (plus de 53% des cas observés dans l'ensemble) : épisodes secs de 5 jours dans 5 cas ; 3 cas d'épisodes secs de 6 jours observés en Décembre (2010-2012); un seul cas, avec un épisode sec de durée de 8 jours, a été observé en Février 2013. Ces résultats confirment la perception des agriculteurs de Kinsevere qui, sur un effectif total de 98,1% affirment que des épisodes secs au cours des saisons des pluies a augmenté ces derniers temps.Pour ce qui est de nombre des jours de fortes pluies, les résultats de la figure 10 : révèle que, 87,7% d'enquêtés ont confirmé qu'ils vivent actuellement une situation d'augmentation de fortes pluies accompagnées de vents violents. Ce phénomène serait dû à la mauvaise répartition de pluies. Ceci est appuyé parMagdalaine (2014) qui a observé que la survenue d'El Nino dans le pacifique et l'occurrence de fortes pluies dans le Sud-est de la RDC, devrait encore être précisé. Et il est très probable (plus de 9chances sur 10) que les chaleurs extrêmes, les vagues de chaleur et les évènements de fortes précipitations continueront à devenir plus fréquents (GIEC, 2007).

En ce qui concerne les signes indicateurs de l'arrivée de la saison de pluie, la majorité des enquêtés déclarent que, le début de saison pluvieuse est majoritairement indiqué par des cris d'oiseaux (62,26%), de fortes chaleurs avant la tombé de pluie et le positionnement des étoiles. Ceci atteste les Turkana du Kenya qui croient que les grenouilles annoncent la pluie, ainsi que certains oiseaux. Dans le Nord-Est de la Tanzanie, certains indicateurs naturels permettent de prévoir le début de pluie : hausse de température, changement dans la présence et le comportement des oiseaux (FAO, 1996).

IV.3. Impact du changement climatique sur l'agriculture àKinsevere

La dégradation des sols, la réduction de la disponibilité de l'eau et la baisse des rendements des cultures sont, entre autres, les impacts de la hausse de température, la sècheresse, le raccourcissement des saisons pluvieuses sur le sol, la disponibilité en eau et les cultures. A travers ces risques, le changement climatique impacte à des degrés divers les activités des paysans qui vivent dans des conditions déjà précaires. En effet, l'agriculture pluviale pratiquée par ces paysans est fortement dépendante de la pluviométrie qui devient de plus en plus aléatoire. Tout ceci explique la faible capacité d'adaptation des paysans montrée dans la présente étude. Kaere (2009) a abouti à la même conclusion en montrant qu'en termes de production agricole en Afrique, l'impact des changements climatiques dépendra non seulement des aléas climatiques extrêmes mais aussi de ladynamique interne des systèmes agricoles, autrement dit de leur capacité d'adaptation.

IV.4. Quelques stratégies paysannes d'adaptation au changement climatique

Selon le rapport de Pana RDC (2010), les changements climatiques et leurs effets sur les tendancespluviométriques et les températures finiront par exacerber la vulnérabilité des populations rurales en RDC ; des populations qui dépendent presque exclusivement de l'agriculture pluviale et les principales denrées de base comme sources de revenus. D'où pour survivre, les paysans de Kinsevereadoptent certaines stratégies pouvant les aider à faire face à une modification des conditions climatiques déjà constatées dans leurs milieux ; 73,6% des répondants, abandonnent les variétés à cycle long au profit de celles à cycle court, 45,2%ont introduit de nouvellescultures (Légumefeuille,Gombo,Manioc et patate) dans leurs spéculations habituelles. Cependant,selon le constat fait par Bel et al., (2010) au Congo et en Centrafrique, ils indiquent que les paysans savent que leurs pratiques endogènes d'adaptation ne sont que des expérimentations compte tenu du degré d'incertitude qui entoure les prévisions sur le changement climatique, d'où, accompagner ces agriculteurs de ce coin comme ce que fait l'entreprise minière MMG Kinsevere s'avère indispensable.

En effet la variation de superficie est dépendante de la nature d'aide. Le test de chi-carré a montré de différence hautement significative (tableau 6). Et nous constatons que l'entreprise minière MMG Kinsevere est la seule structure qui accompagne les agriculteurs, son soutien a un impact sur l'augmentation des superficies emblavées, étant donné que dans les pays en développement l'augmentation de production est fonction l'augmentation de superficie.

CONCLUSION

La présente étude avait pour contribuer à la réduction de la vulnérabilité des agriculteurs de Kinsevere à travers des propositions de stratégies d'adaptation au changement climatique. Pour ce faire, différents villages (10) se trouvant dans le rayon d'action de l'entreprise minière MMG Kinsevere ont été enquêtés. Pour la réalisation de ce travail il a été utilisé un échantillonnage aléatoire dont la taille était de 106 agriculteurs, ensuite les enquêtes et interviews ont été mises en oeuvre. Pour y parvenir, les techniques documentaires ont concouru à la synthèse littéraire pour la rédaction de ce travail. Après l'analyse des résultats, nous avions constaté ce qui suit :

(1) La majorité des agriculteurs de Kinsevere affirment que le démarrage de la saison pluvieuse à reculer de deux mois par rapport au passé.

(2) La contribution de l'entreprise minière MMG Kinsevere a un effet sur la résilience de lamajorité des agriculteurs (octroi des crédits) et elle est la seule structure d'accompagnement de ces derniers, à travers son programme d'appui aux agriculteurs ;

(3) Quelques mutations socioéconomiques sont signalées au sein de cette communauté, notamment ; l'abandon des cultures à cycle long au bénéfice de celles à cycle court, l'introduction de nouvellescultures (Légumefeuille, Gombo,Manioc et patate) dans leurs spéculations habituelles ;

(4) Les agriculteurs ne pratiquent que la jachère pour la régénérescence des sols, et l'entreprise minière MMG Kinsevere à travers son programme d'accompagnement, distribue les plantules (acacia, eucalyptus, oranger) aux agriculteurs pour le reboisement communautaire.

Eu égard à ce qui précède, nous suggérons ce qui suit :

- Les institutions publiques et ONG doivent rechercher des financements pour la mise en oeuvre des stratégies d'adaptation efficaces au changement climatique;

- Des séances de formation et d'information doivent s'organiser à l'intention des paysans pour leurs apprendre comment protéger l'environnement ;

- Ouverture des banques des crédits agricoles à un faible taux d'intérêt ;

- L'Etat doit investir dans la recherche pour la mise en place des variétés résistantes à la sècheresse;

- l'usage des plantes fertilisantes, telles que le Mucunasp pour l'amélioration de la fertilité des sols, dont plusieurs études ont déjà démontré des résultats satisfaisants.

Photos a) la semence de Mucuna ; photo b) la culture au champ de Mucuna en association avec le maïs.

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