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L'inflammation est un processus homéostatique dont le
but est de limiter les destructions tissulaires, détruire l'agent causal
et activer le processus de réparation tissulaire. La réaction
inflammatoire peut se manifester de manière aigue ou chronique ;
cette dernière, caractérisée notamment par sa grande
durée peut toutefois survenir spontanément (Ferguson,
2010).
Les maladies inflammatoires chroniques comme les maladies
cardiovasculaires, les cancers, les maladies respiratoires, les
diabètes, les maladies digestives et les affections cutanées
ainsi que les pathologies infectieuses sont en nette recrudescences dans notre
pays. Selon les projections de l'OMS, les décès dus à ces
maladies augmentent dans l'ensemble du monde avec un accroissement plus
marqué dans les régions africaines et méditerranées
orientale (OMS, 2008). En effet, selon l'OMS 2008 l'incidence dans le cas par
exemple du pseudo polyarthrite rhizomélique est de 10 à 50 pour
100000/an tandis que la prévalence du lupus érythémateux
disséminé est de 12 à 40 pour 100000/an. Ceci Constitue
alors de plus en plus un problème mondial de santé publique. Ces
pathologies s'accompagnent généralement de processus
inflammatoire qui est souvent l'un des signes d'alerte vers les complications.
Qu'elles soient d'origine inflammatoire ou autre, elles s'accompagnent de
désordres dans l'organisme surtout sur le plan protéique ;
en effet, l'inflammation fait intervenir des cellules, des vaisseaux, des
modifications de la matrice extracellulaire et de nombreux médiateurs
chimiques qui peuvent être pro ou anti- inflammatoires et qui peuvent
modifier ou entretenir la réaction inflammatoire. Ainsi, les maladies
chroniques sont responsables de 60% des décès dans le monde selon
l' (OMS, 2007) et représentent de ce fait la première cause de
mortalité. Toujours selon les données de l'OMS 2007, 80% de
décès dus à ces maladies surviennent dans les pays
à revenu faible ou intermédiaire.
La réaction inflammatoire
généralisée d'origine infectieuse ou non peut entrainer
un état de choc avec défaillance multi-viscérale qui
engage le pronostic vital (décès dans 50% des cas). Ces
situations requièrent un diagnostic et un traitement en urgence. Le
diagnostic de maladie inflammatoire chez l'adulte peut avoir des
conséquences dans la prise en charge ; une prise en charge
« intelligente » implique une connaissance
« intégrée » de la physiopathologie, dont des
méthodes de diagnostic fiables et adaptées. Les progrès
dans la connaissance des mécanismes physiopathologique impliqués
dans la réponse inflammatoire ont été à l'origine
du développement de méthodes d'exploration nouvelles et
variées. Devant ce foisonnement de méthodes, il importe de faire
la part entre les examens qui apportent une information réellement
utile pour le diagnostic ou la prise de décision. C'est ainsi que
devant le foisonnement de méthodes d'explorations du processus
inflammatoire il importe de faire la part entre les examens qui apportent une
information réellement utile pour le diagnostic ou la prise de
décision comme l'hémogramme, la VS ,
l'électrophorèse des protéines sériques, le profil
protéique et les examens en cours de validation à l'instar du
dosage des cytokines et chemokines, des formes solubles de molécules
d'adhésion, des médiateurs lipidiques dont l'indication doit
encore être réservée aux protocoles de recherche clinique.
Dès lors la vitesse de sédimentation qui est un
élément d'orientation diagnostic, non spécifique mais
simple à réaliser devient un outil précieux ; il
s'agit de la vitesse nécessaire aux cellules sanguines pour
sédimenter et se déposer au fond d'un tube à essai. Le
sang rendu incoagulable est placé dans un tube à essai et l'on
observe la vitesse à laquelle les globules rouges tombent et se
déposent dans le fond du tube. C'est ainsi qu'on l'utilise
régulièrement dans le suivi de certaines maladies inflammatoires,
les rhumatismes par exemple. La VS est élevée dans la plupart des
maladies infectieuses et inflammatoires, en raison de l'augmentation dans le
sang des protéines de la réaction inflammatoire comme le
fibrinogène ou l'alpha 2 globulines. Ces molécules vont
précipiter la chute des globules au fond du tube. Ainsi la VS est d'une
aide précieuse dans le diagnostic des inflammations. Cependant sa technique de réalisation d'un
centre de santé à l'autre n'est pas toujours identique ;
en effet, lors de nos stages académiques, nous avons constaté
que les procédures standard de la VS telles que décrite par
l'OMS( les points auxquels il convient de veiller lors de la réalisation
d'une vitesse de sédimentation comprennent un bon mélange de
l'échantillon de 1,6ml de sang complet avec 0,4 ml de solution de
citrate de sodium ( 3,8%), le positionnement vertical du tube de verre ou de
matière synthétique, le début de la mesure au plus tard
deux heures après le prélèvement sanguin et le maintien
d'une température ambiante( entre 18 et 22°c). tout non respect de
ces conditions standard peut fausser les résultats.) ne sont pas
toujours appliquées dans nos structures sanitaires.
En Afrique et au Cameroun en particulier le non respect de
ces procédures dans la réalisation de la VS entraine non
seulement un fardeau économique considérable à la
société mais aussi une mauvaise prise en charge du patient ;
le coût annuel des dépenses des patients pour le dépistage
des maladies liées à l'inflammation est énorme.
Ce constat nous amène à poser la question
suivante : quelles sont les variabilités dans les résultats
de la VS par l'utilisation de ces méthodes ? C'est ce qui nous a
motivé à proposer un thème de recherche portant
sur : l'étude évaluative des techniques de
détermination de la vitesse de sédimentation observé en
clinique ; d'ou la question de recherche :
1. question de recherche
Qu'elle est l'appréciation faite des techniques
d'estimation de la vitesse de sédimentation utilisée en
clinique ?
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