UNIVERSITE MARIEN NGOUABI
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FACULTE DES LETTRES ET DES SCIENCES
HUMAINES
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DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
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LES PROBLEMES D'ACCES A L'EAU POTABLE DE LA POPULATION
DE
L'ARRONDISSEMENT 4 MOUNGALI A BRAZZAVILLE
(République du Congo)
Mémoire de Maîtrise
Option : Géographie Humaine et
Economique
Spécialité : Géographie
rurale
Présenté et soutenu
publiquement
Par
Prince Loïque NGOULOUBI MABA
Sous la direction de :
Yolande BERTON- OFOUEME (Professeur titulaire,
C.A.M.E.S)
Soutenu devant le Jury :
Président : Bonaventure
Maurice MENGHO, Professeur titulaire, Université Marien
NGOUABI
Rapporteur : Yolande
BERTON-OFOUEME, Professeur titulaire, Université
Marien NGOUABI
Examinateur : Clotaire OKOUYA,
Maître-Assistant, Université Marien
NGOUABI
Le 15 février 2013
Mention : Bien
Année académique 2011-2012
SOMMAIRE
DEDICACE.............................................................................................02
REMERCIEMENTS...................................................................................04
LISTE DES SIGLES ET
ACRONYMES.........................................................06
RESUME...............................................................................................08
Summary...............................................................................................08
INTRODUCTION
GENERALE...................................................................09
1- Etat de la
question.................................................................................10
2-
Problématique......................................................................................12
3-
Objectifs.............................................................................................13
4-
Hypothèses..........................................................................................12
5- Contexte et justification de
l'étude............................................................12
6- Définition des
concepts..........................................................................15
7- Méthodologie de
travail..........................................................................16
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE
L'ARRONDISSEMENT
4
MOUNGALI..........................................................................................25
Chapitre I : CADRE GEOGRAPHIQUE ET
ORGANISATIONNEL....................26
Chapitre II : LES ASPECTS HUMAINS ET
SOCIO-ECONOMIQUES................35
Conclusion
partielle................................................................................48
DEUXIEME PARTIE : L'ACCES A
L'EAU....................................................50
Chapitre III : LES SOURCES
D'APPROVISIONNEMENT.................................51
Chapitre IV : LES PROBLEMES D'ACCESSIBILITE EN
EAU.........................64
Chapitre V : LA QUALITE DE L'EAU ET LES MALADIES
HYDRIQUES...........70
Chapitre VI : SUGGESTION POUR L'AMELIORATION DE
LA SITUATION......104
CONCLUSION
GENERALE......................................................................117
BIBLIOGRAPHIE....................................................................................121
ANNEXE...............................................................................................126
TABLE DES
MATIERES..........................................................................139
DEDICACE
Je dédie ce modeste travail à la
mémoire de mon défunt père Joseph Ngouloubi et de ma
regrettée tante Jeanne Kilayima qui ma élevé, que leurs
âmes reposent en paix ;
Je dédie aussi ce travail :
A ma mère Yvonne NGNANATSIA ;
A mon oncle Basile Maba Likibi ;
A mon frère Grégoire Moua-Likibi pour
votre aide multiforme ;
A mon frère aîné Laurent Ngouolali
pour m'avoir montré la voix à suivre ;
A ma grand- mère Thérèse
Kélé pour son affection ;
A mes frères, Armand Kidzé, Cyriaque
Okuya, Jude Ngoulamiéré, Barion Likibi, Aurys
Lissouéré, Thom Bertrand, Leyma Keckoua ;
A mes soeurs, Odile Sah, Savye Likibi, Chella
Liyélabo, Josianne Ngouloubi. Ce travail est le fruit de vos
sacrifices.
A mes oncles Gérard Ngandzounou, Jean-Pierre
Ngandzounou, Georges Sikémé;
A mes neveux et nièces, Chislove Amanda,
Delmiche Likibi.
Remerciements
Je tiens à remercier sincèrement tous ceux qui
ont contribué à ma formation et à l'élaboration de
ce travail, particulièrement :
- M. Dieudonné TSOKINI, Doyen de la Faculté des
Lettres et des Sciences Humaines (F.L.S.H.) ;
- Madame Clémence DITENGO, chef de département
de géographie ;
- Professeur Yolande BERTON OFOUEME, mon Directeur de
mémoire, pour votre disponibilité, la pertinence de vos remarques
et suggestions, vos observations et sages conseils en dépit de vos
multiples occupations. Trouver à travers ce faible témoignage,
notre reconnaissance pour cette initiation à la recherche et aussi
à la vie professionnelle. Ce travail est le fruit de vos sacrifices.
- Professeur Bonaventure Maurice MENGHO. J'ai gardé de
vous en ma double qualité d'étudiant et de chef de classe en
option pendant deux ans, le souvenir d'un bon formateur ;
- M. Daniel LOUMOUAMOU, pour l'aide multiforme, les
exhortations et les sages conseils ;
- Messieurs Christian MALIKI, Alfred TIRA, Ferdinand DZANI,
Damase NGOUMA ;
- M. Alphonse NDINGA, conseiller au Ministère du
Tourisme ;
- ma très chère amie Andoha NDINGA KIBA à
laquelle je témoigne toute ma reconnaissance ;
- ma très chère Paroline TSHILOMBO ;
- M. Souve PENE, pour la documentation mise à ma
disposition ;
- mon grand-frère Xavier Assongo ;
je n'oublie pas tous les enseignants du département de
géographie pour leur contribution à ma formation.
- mes amis Marien Aniaba, Marius Bissoba, Chamir Dupré
Loumouenidio, Marien Molamou, Rolphe Oko Issombo, Astride Mouankié,
Degrement Itoua, Karrel Ockoumou, Lys Shékinah Madzou, Branly
Nkou, Cedrick Iloki.
A tous ceux qui de près ou de loin ont
contribué à la réussite de ce travail, toute mon
affection.
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
ASECNA : Agence pour la
Sécurité de la Navigation Aérienne en Afrique et à
Madagascar
B.A.D : Banque Africaine de
Développement
B.E.P.C : Brevet d'Etude du
Premier Cycle
CNSEE : Centre National de la
Statistique et des Etudes Economiques CREPA :
Centre Régional pour l'Eau Potable et l'Assainissement à
faible coût
CIR : Centre
International de l'Eau et de l'Assainissement
C.H.U : Centre Hospitalier
Universitaire
C.M.S : Centre
Médico-social
C.M.R.P : Centre
Médical des Ressources Professionnelles
DDSB : Direction
Départementale de la Statistique de Brazzaville
D.C.O : Demande Chimique en
Oxygène
D.I. E.P.A : Décennie
Internationale de l'Eau Potable et d'Assainissement
F.A.D : Fond Africain de
Développement
Ha : Hectare
MES : Matières en
suspension
M.A.S.S.A.H : Ministère des
Affaires Sociales, de la Solidarité et de l'Action
Humanitaire
M.E.H : Ministère de
l'Energie et de l'Hydraulique
m m :
millimètres
mg/l : milligramme par
litre
ORSTOM : Organisation de la
Recherche Scientifique et Technique d'Outre-Mer
O.M.D : Objectif du
Millénaire pour le Développement
OMS : Organisation
Mondiale de la Santé
ONU : Organisation des
Nations Unies
O.N.G : Organisation Non
Gouvernementale
O.N.G.B: Office Nationale du Gros
Bétail.
PH : Potentiel
d'hydrogène
PRIPODE : Programme International
de Recherche sur les Interactions entre la
Population, le Développement
et l'Environnement.
R.G.P.H : Recensement
Général de la Population et de l'Habitat
S.N.D.E : Société
Nationale de Distribution d'Eau
S.N.E.C : Société
Nationale des Eaux du Cameroun
S.E.E.G : Société
d'Energie et d'Eau du Gabon
SIPC : Stratégie
Internationale de l'ONU pour la Prévention des Catastrophes
SMIC : Salaire Minimum
Interprofessionnel de Croissance
TCM : Toilettes à
Chasse Manuelle
THT : Titre
Hygrométrique Total
UFC : Unité Format
Colonie
Résumé
L'étude sur les problèmes d'accès
à l'eau potable de la population de l'arrondissement 4 Moungali a
été menée dans les 9 quartiers que compte
l'arrondissement. Il s'agissait de s'apercevoir de la façon dont les
populations de cet arrondissement s'organisent pour s'alimenter en eau dont
elles ont besoin pour vivre. En effet, d'une façon particulière,
un accent a été mis sur la qualité de l'eau qu'elles
utilisent et sa répercussion sur la santé publique.
L'eau, estimée de mauvaise qualité par
certains ménages, est responsable des maladies hydriques. Son
inaccessibilité, pour certains ménages, est due notamment
à l'endommagement du réseau, la vétusté des
installations, les dysfonctionnements et l'éloignement des sources
d'approvisionnement en eau potable. Les problèmes de qualité
s'expliquent par le mauvais traitement de l'eau de consommation par la
Société Nationale de Distribution d'Eau (SNDE), l'impuissance des
pouvoirs publics, le manque de volontarisme en matière
d'amélioration des conditions de vie des populations en milieu urbain,
le manque de sensibilisation et d'intégration des programmes
« eau et santé ». La mauvaise pratique en
matière d'hygiène et d'assainissement rend les populations
vulnérables, surtout les enfants qui sont les plus exposés
à toutes les maladies hydriques (dermatoses, gales, diarrhée,
infections intestinales, parasitoses, etc.). La question de « l'eau
potable pour tous » est devenue depuis quelques années
l'object des grandes conférences internationales et préoccupe
l'humanité entière. Cependant, les résultats sur le
terrain, particulièrement à Moungali et Brazzaville en
générale jusqu'à nos jours sont insignifiants.
Mots-clés : Problèmes,
accès, eau, santé.
Summary
The study on the problems of access to drinking water for
the population of the district Moungali 4 was conducted in nine districts in
the borough. It was to see how the people of this district are organized to
supply water they need to live on. Indeed, in a particular way, the focus has
been on the quality of the water they use and its impact on public health.
Water, estimated by some poor households, is responsible
for waterborne diseases. Its inaccessibility, for some households, is mainly
due to damage to the network, dilapidated facilities, malfunctions and removal
of sources of drinking water. Quality problems are due to the ill-treatment of
drinking water by the Society National of Distribution of the Water (NELS), the
impotence of government, lack of voluntarism in improving living conditions
populations in urban areas, lack of awareness and integration programs "water
and health". The bad practice of hygiene and sanitation makes people
vulnerable, especially children who are most vulnerable to all waterborne
diseases (dermatitis, scabies, diarrhea, intestinal infections, parasites,
etc.). The issue of "water for all" has become in recent years the object of
major international conferences and concern all humanity. However, the results
on the ground, particularly in Brazzaville and in general Moungali until today
are insignificant.
Keywords: Problems, access, water,
health.
INTRODUCTION GENERALE
L'eau en Afrique reste un des sujets majeurs des
préoccupations des gouvernants, des responsables de la santé
publique et des médecins. Elle est aussi l'enjeu d'une part importante
de l'aide internationale et fait l'objet d'une attention particulière
des Organisations Non Gouvernementales (O.N.G.) travaillant dans le domaine de
la santé. La question de l'eau touche toutes les tranches d'âges,
c'est-à-dire les enfants, les adultes et les personnes du
troisième âge. Sa relation avec l'état de santé est
souvent posée comme une priorité, comme une évidence par
les médias, mais elle a curieusement reçu relativement peu
d'attention des chercheurs, qu'ils soient médecin travaillant sur les
déterminants de la santé, nutritionnistes
intéressés par les conséquences nutritionnelles ou
épidémiologiques concernés par le complexe interaction et
infection liée à l'eau. Bien que l'eau soit disponible en grande
quantité à travers tout le pays, les Congolais, comme les autres
habitants de l'Afrique rencontrent des difficultés d'accès
à l'eau potable. Moins de la moitié des Congolais ont
accès à l'eau potable. Cet accès varie largement entre les
centres urbains et les zones rurales. Les taux d'urbanisation
élevés ont contribué à concentrer les efforts
nationaux et les politiques publiques vers la mise à disposition d'eau
potable en zones urbaines. Seulement 14% de la population en
zone rurale et 59% en zone urbaine ont accès à
l'eau potable (Plan ONU pour l'avenir... 2003-2004, République du
Congo). Ces zones, sont souvent desservies par des sources d'eau
contaminées (des sources non captées, des puits ouverts et des
réservoirs de collecte des eaux de pluies en mauvais état et
rarement désinfectés). Les populations sont exposées
à des maladies hydriques variées. L'accès, en apparence
facile, à l'eau, du fait de la présence de nombreux cours d'eau,
a favorisé la faible implication des autorités publiques dans les
actions visant l'accès à l'eau potable. Dans l'arrondissement 4
Moungali, les populations, à l'image de celles d'autres arrondissements,
sont confrontées aux problèmes d'accès à l'eau
potable malgré l'existence d'un réseau d'adduction d'eau.
1- Etat de la question
De nos jours, il existe une série de travaux portant
sur les problèmes d'eau, surtout concernant les politiques
stratégiques et projets économiques lancés dans les pays
en développement, notamment dans le cadre de l'amélioration des
conditions d'accès à l'eau potable et les conséquences qui
en découlent.
Plusieurs auteurs mettent en relief la mauvaise gestion des
ressources en eau en Afrique. MAFOUTA, B. (2009)1(*) évoque le
comportement malsain des entreprises ayant en charge la distribution de l'eau
en Afrique Centrale (la SNDE, la SNEC et la SEEG), dans leurs stratégies
de distribution et de commercialisation de l'eau.
Tandis que, TCHAGO, B. (2011), conclut
principalement sur l'intérêt d'améliorer et de mutualiser
les politiques régionales de gestion des ressources hydriques et de
renforcer les capacités techniques des Etats en matière de
gouvernance.
BERTON-OFOUEME, Y. (2010)2(*) analyse la question de
l'approvisionnement en eau potable des populations en milieu rural au Congo.
Elle met en relief les modes d'approvisionnement en eau ainsi que les
problèmes d'accès à l'eau et les activités
menées sur le plan national et international pour améliorer
l'accès à l'eau en milieu rural.
IKOUNGA M. et PANEL R.
(2000) retracent l'histoire de Brazzaville dans le domaine de
l'approvisionnement en eau, du premier système d'alimentation en eau
courante de la ville qui remonte à la fin des années 30 jusqu'en
1983, l'année de démarrage des travaux de construction du projet
de renforcement du système d'alimentation en eau potable. Les auteurs
précisent que l'eau courante de la Société Nationale de
Distribution d'Eau est la source d'approvisionnement unique pour les soins
industriels et la source principale pour l'eau de consommation domestique.
KINOUANI, R. (2007)3(*) détermine les différents types
de ravitaillement en eau potable des quartiers Poto-Poto Djoué, Sangolo
et Mbemba Landou à Brazzaville. Il analyse la qualité de l'eau
utilisée par les habitants desdits quartiers et identifie quelques
maladies provenant de la consommation de l'eau de puits, de pluies, de forages
et de sources. Il termine son analyse par les perspectives de distribution
d'eau dans ces quartiers.
SALIF, D. et REKACEWICZ, P. (2002)4(*), quant à eux,
démontrent clairement non seulement les modes de consommation de l'eau
et leur impact sur le milieu naturel, mais aussi l'ensemble des
problèmes posés par la gestion ·politique· de l'eau
quand elle se raréfie, notamment les conséquences des
activités humaines sur les ressources en eau et sur la qualité de
cette dernière.
S'inscrivant dans cette logique, les études
réalisées par l'ONU / SIPC (2004)5(*), permettent d'affirmer
qu'après la malnutrition, le manque d'eau propre et la mauvaise
hygiène sont les facteurs les plus importants de risque de maladie.
Quatre (4) milliards de cas de diarrhée sont ainsi enregistrés
tous les ans. Ils font en moyenne 1,5 million de morts
(généralement des enfants de moins de cinq ans). Environ 6
millions de personnes sont atteintes de cécité du fait du
trachome, et près de 500 millions d'autres sont exposées à
ce risque. Environ 300 millions de personnes attrapent le paludisme tous les
ans et 200 millions sont infectées par la bilharziose, et 20 millions
d'entre elles souffrent de sérieux problèmes de santé.
Ainsi, l'ONU souligne que la rareté de l'eau provoque
déjà, dans certains pays, des conflits et des violences qui y
menacent la stabilité sociale et politique locale. C'est le cas en
1999-2000 du litige Botswana-Namibie).
Tous ces travaux de recherche répertoriés
contribuent à la connaissance des problèmes d'accès
à l'eau, notamment la précarité des sources
d'approvisionnement en eau potable des populations de la majorité des
pays en développement. Ainsi, les résultats de ces travaux
présentent les problèmes généraux en matière
de gestion des ressources en eau en Afrique.
2- Problématique
L'eau c'est la vie. Elle apparaît en première
approximation comme un élément essentiel de la planète.
Elle est le constituant et l'aliment des organismes vivants. Elle est à
l'origine même de la vie. Elle est associée à l'homme
dès son apparition, elle est liée à la manifestation du
droit de propriété foncière de la notion d'Etat et de la
spiritualité. Elle a pu intégrer les grandes civilisations du
passé, au point que Witifogel les a qualifiées comme
hydrauliques.
Il est certes difficile d'évaluer exactement toute
l'importance du rôle joué par l'eau dans l'ascension
pénible de l'homme vers la civilisation. Mais, il est certain que sans
eau il n y a pas de vie sur terre, et que faute d'eau
bactériologiquement pure en qualité suffisante, les
progrès humains seront probablement ralentis. Il serait difficile
d'imaginer un milieu propre et sain dépourvu d'eau.
En effet, l'eau est un élément
autour duquel se maintient et se développe la vie. L'homme consomme
environ deux (2) litres d'eau par jour, soit 1330 litres d'eau /an. L'eau
occupe plus de 60% de son poids corporel (J. RYOS-TSOUN, 1999).
D'ailleurs, certains auteurs affirment que l'homme meurt
beaucoup plus rapidement de soif que de faim. Le terme
·eau· désigne aussi bien l'eau du ciel
que l'eau souterraine et de surface.
Par ailleurs, le développement extraordinaire
contemporain des villes, des industries et des agricultures est fondé
largement sur les usages multiples et intensifiés de l'eau. Très
bon marché, l'eau est la matière utilisée en de grandes
quantités. Elle a été pillée et gaspillée.
A cet effet, il a fallu prendre conscience qu'elle est un bien précieux,
indispensable et qu'il n'existe pas de produit de substitution. Ainsi donc la
gestion ou la pénurie de cette ressource dans certains coins du globe
pourrait être à l'origine des conflits armés internationaux
dans l'avenir.
Il sied de signaler aussi que l'eau est vitale
pour la santé au même titre que l'air. L'homme pour sa survie en
a besoin. La qualité de l'eau consommée a des conséquences
sur la santé. Tous ses effets néfastes peuvent susciter des
épidémies.
Cet aspect de santé publique devrait davantage
mobiliser la communauté nationale. Car dans les zones urbaines les
besoins en logements croissants, vont de paire avec les besoins en eau.
Un projet de construction de 400 logements, initié par
le gouvernement, abritera environ deux mille (2000) familles si on prend un
ratio de cinq (5) par logement. Il va falloir approvisionner en eau potable ces
ménages et aussi évacuer les eaux usées. On voit là
une illustration d'une problématique faisant de l'eau une question
d'enjeu-sociétale. Moungali, arrondissement de 166 719 habitants,
n'échappe pas aux problèmes d'accès à l'eau potable
pour sa population. Chaque jour, des grappes des populations, à des
heures de sommeil (4 heures ou 5 heures) ou de repos (16 à 18 heures),
vont à la recherche d'un liquide précieux qui n'est pas parfois
de bonne qualité, en parcourant de longues distances. Cette
qualité d'eau de boisson qui n'est pas totalement garantie, provoque des
maladies hydriques. Pour ce qui est de notre zone d'étude,
les questions suivantes s'imposent :
- quelles sont les sources d'approvisionnement en eau des
populations ?
- quelle est la qualité de l'eau
consommée ?
- quelles sont les maladies liées à la
consommation de l'eau ?
- quels sont les recours en cas de maladies ?
3- Objectifs
3.1- Objectif général
Tenant compte de la problématique, la présente
étude a pour objectif général l'analyse des
problèmes d'accès à l'eau potable dans l'arrondissement 4
Moungali.
3.2- Objectifs spécifiques
Pour atteindre cet objectif général, il nous
faut :
- identifier les sources d'approvisionnement en eau de la
population ;
- examiner la qualité de l'eau provenant de ces sources
d'approvisionnement ;
- identifier les maladies hydriques liées à la
mauvaise qualité de l'eau consommée ;
- analyser les lieux de consultations en cas de maladies
hydriques.
4- Hypothèses
4.1- Hypothèse
générale
L'accès à l'eau de qualité est difficile
à Moungali et la population locale consomme de l'eau qui est source de
nombreux problèmes sanitaires.
4.2- Hypothèses spécifiques
H1- Les populations de Moungali
utilisent plusieurs sources d'approvisionnement en eau : l'eau de puits,
de forages et de robinets.
H2- L'eau consommée est
d'une manière générale de mauvaise qualité du fait
de la pollution physique et anthropique.
H3- Les populations souffrent de
diverses maladies liées à la consommation d'eau
polluée.
H4- Les populations ont recours
principalement à l'automédication en cas de maladies
hydriques.
5- Contexte et justification de l'étude
Notre étude sur les « Problèmes
d'accès à l'eau potable de la population de l'arrondissement 4
Moungali à Brazzaville (République du Congo) »
s'inscrit dans un contexte mondial et international où les voix des
gestionnaires, des distributeurs, des spécialistes et des organismes
nationaux et internationaux, en charge d'aider au développement durable
sur le plan environnemental, s'accordent sur la création d'une
infrastructure fiable permettant la mise en place d'équipements
indispensables aux populations urbaines par la fourniture des services
élémentaires et vitaux à la vie (l'eau potable, la
santé, l'électricité, les voies de communication, le
ramassage d'ordures ménagères) et d'un habitat confortable dans
les villes africaines où le phénomène de l'urbanisation a
atteint un seuil critique.
La société en charge de la commercialisation de
l'eau, la S.ND.E, s'est assignée entre autre objectif, produire et
distribuer à la population Congolaise une eau potable. Cependant cet
objectif général fixé dès sa création en
1967 est loin d'être atteint au regard des résultats de l'audit de
la S.N.D.E6(*)
En effet, la plupart des arrondissements de
Brazzaville ne disposent pas d'équipements collectifs et les quartiers
populaires manquent d'équipements pour évacuer les eaux
usées de sorte que les matières fécales se trouvent
fréquemment dans les nappes phréatiques, ce qui rend l'eau des
puits dangereuse.
Avant ces difficultés auxquelles les pouvoirs publics
ne prêtent que superficiellement d'attention, les populations (hommes,
femmes et enfants) des quartiers populaires en général et celles
de Moungali en particulier sont obligées de consommer l'eau des puits,
de pluie et des forages, cela malgré les risques encourus7(*)
Ces contraintes
exercées sur l'eau et la santé de la population à Moungali
devraient faire l'objet d'une étude bien détaillée. Cette
démarche nous permet également de proposer dans la mesure de nos
connaissances des solutions susceptibles de soulager ces populations
résidentes.
6- Définition des concepts
Pour une meilleure compréhension, il est très
crucial de définir ici les mots clés de notre thème
d'étude :
Accès à l'eau : est un
indicateur représentant la part de la population disposant d'un
accès raisonnable à une quantité d'eau potable.
(OMS, 2012).
EAU : c'est une boisson
désaltérante, transparente et incolore, au goût très
peu prononcé et dont la consommation est vitale pour l'ensemble des
organismes vivants. (Dictionnaire Encarta, 2009).
SANTE : selon l'OMS, «La
santé est un état de complet bien-être physique, mental et
social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou
d'infirmité.» (Actes officiels de l'Organisation Mondiale de la
Santé, 22 juillet 1946), n°. 2, p. 100.
7- Méthodologie de travail
Compte tenu de la spécificité de notre objet
d'étude et du temps de recherche qui nous a été
accordé, nous avions fait recours à quatre techniques pour
vérifier la pertinence de nos hypothèses sur le terrain, à
savoir :
7.1- L'observation
Méthode initiale en sciences humaines et en sciences
administratives, elle nous a permis de mieux saisir la réalité du
problème d'eau dans le quatrième arrondissement de Brazzaville.
C'est pour cette raison que nous avions visité la zone d'étude.
Ce qui nous a permis évidemment de se rendre compte des sources
d'approvisionnement en eau de la population.
7.2- La recherche documentaire
Cette phase de recherche était prévue quasiment
tout le long de notre étude. Elle a consisté à rassembler
et à lire les ouvrages et les articles d'ordre général et
spécifique, des rapports, des actes de séminaires et ateliers,
des mémoires, des résultats d'enquêtes antérieures,
des revues, des documents cartographiques et photographiques ayant trait
à notre thème de recherche ou qui ont porté sur la zone
d'étude.
En effet, la lecture nous a permis
d'élargir notre champ de connaissances et d'informations, et de nous
imprégner des idées émises par d'autres, afin de faire
l'état de la question.
7.3- Les enquêtes sur le
terrain
Elles ont consisté à soumettre à la
population de Moungali qui rencontrent les problèmes d'accès
à l'eau potable des questionnaires et / ou fiches d'enquête pour
recueillir des informations.
L'enquête auprès des populations a
spécifiquement porté sur les interviews et entretiens directs
auprès des chefs de ménages, de quartiers, de zones et de blocs,
de quelques autorités municipales, des spécialistes de ce domaine
et de la population cible. En effet, les critères de choix des quartiers
enquêtés, s'est fait suivant l'accès à l'eau, car
les problèmes ne se posent pas de la même façon dans tous
les quartiers. Vue les difficultés financières et les
périodes d'enquêtes, notamment les événements du 04
mars 2012 et les campagnes législatives, notre tâche à
été complexe. Sur 250 chefs de ménages prévus, nous
n'avons réalisé les enquêtes qu'auprès de 151. Outre
les enquêtes auprès des ménages et des personnes
ressources, nous avons effectué l'analyse microbiologique et
physico-chimique des eaux consommées par les populations de Moungali
(eau de forage, de puits et de robinet) au laboratoire national d'analyse des
eaux de la S.N.D.E. où nous avons passé un stage de trois mois
durant. Le dépouillement des registres de consultations médicales
et d'analyse au Centre Médical des Ressources Professionnelles (CMRP),
qui est l'une des antennes des Médecins d'Afrique à Moungali a
été une action complémentaire aux questionnaires.
7.4- Prélèvement des
échantillons d'eau consommée par la population de
Moungali
Pour déterminer les caractéristiques
physico-chimiques et microbiologiques d'une eau, nous avions
procédé par une série d'examens sur le terrain et au
laboratoire. Pour cela, les conditions de prélèvement sont
nécessaires.
A cet effet, treize points d'eau (Puits, Robinets, Forages et
Potablocs) ont été choisis dans la zone d'étude. A ces
sources d'approvisionnement s'ajoutent les deux Potablocs de Djiri et du
Djoué. Ces deux potablocs sont considérés aujourd'hui
comme les sources principales en fourniture d'eau dans la ville de Brazzaville.
La figure n°1, nous montre la localisation des puits et des forages dont
les échantillons ont été prélevés.
La figure n°1 : Localisation des points
des prélèvements dans la zone d'étude
Des échantillons d'eau ont été
prélevés dans des récipients propres, rincés
plusieurs fois avec l'eau distillée et fermés
hermétiquement sans laisser de bulles d'air dans le flacon, en vue
d'analyser au laboratoire central de contrôle et d'analyse de l'eau.
Les flacons sont en verre et en plastique. Les bouteilles en
plastique sont bien adaptées (Photo n°2). Elles ont
été conservées dans un réfrigérateur (2
à 4°C) jusqu'au moment de l'analyse.
Planche n°1 : Mode de
prélèvement des échantillons d'eau
Photo n°1 : Préparation de l'eau
distillée. La préparation de l'eau distillée
permettant de nettoyer les flacons au préalable avant le
prélèvement (cliché : P. L. MABA
NGOULOUBI, 27 janvier 2012).
Photo n°2 : Les types de
récipients pour le prélèvement (cliché : P. L.
MABA NGOULOUBI, 27 janvier 2012).
Les flacons en verre (100 ml) ont été
stérilisés à l'aide d'un autoclave (stérilisation
humide) ou four pasteur (stérilisation sèche) pendant 15 minutes
à une température de 121C° (programme 5 de l'autoclave) qui
redescende au fur et à mesure jusqu'à se refroidir,
présenté ici en image ci-dessous. Cependant, les bouteilles en
plastique (500 ml) ne sont pas mises dans cet appareil de peur qu'elles se
ramollissent.
Photo n°1 : Matériel de
prélèvement. Autoclave (stérilisation
humide) ou four pasteur (stérilisation sèche). C'est à
l'aide de cet appareil que les flacons en verre ont été
stérilisés (cliché : P. L. MABA NGOULOUBI, 14
février 2012).
Les flacons en verre ont été utilisés
pour les analyses microbiologiques et les flacons en plastique pour les
analyses physico-chimiques.
7.5- Méthode de prélèvement des
échantillons d'eau pour les analyses physico-chimiques
Ces méthodes de prélèvement ont
été reparties de la manière suivante :
- cas de l'eau du robinet
Pour prélever l'eau, nous avions ouvert le robinet,
laissé couler l'eau pendant 10 minutes et rempli totalement le
récipient pour éviter l'oxydation de la matière organique
en présence de l'oxygène.
- cas de l'eau des puits et des forages
En ce qui concerne les eaux de puits et de forages, nous
avions nettoyé et rempli totalement les bouteilles. Les eaux ont
été prélevées dans les puits à l'aide d'un
fil de moins de 3 mètres auquel était attaché un
récipient. Pour les forages, le prélèvement a eu lieu
directement dans les flacons stérilisés à l'aide des
tuyaux capteurs d'eau.
7.6- Méthode de prélèvement des
échantillons pour les analyses microbiologiques
Le prélèvement des échantillons des
analyses microbiologiques a été l'une des opérations les
plus difficiles à réaliser.
- cas de l'eau du robinet
Pour ce type de prélèvement, nous avons
nettoyé correctement les robinets avec de l'alcool, laissé ouvert
le robinet pendant 10 minutes sous le flambeur (Photo n°2) et
réalisé le prélèvement de l'échantillon.
Ensuite, nous avons fermé hermétiquement la bouteille pour
éviter la contamination des échantillons par des microbes
aérobiques.
Photo n°2 : Le flambeur, appareil
utilisé pendant le prélèvement et l'analyse
microbiologique (cliché : P. L. MABA NGOULOUBI, 14 février
2012).
- Cas de l'eau du puits et du forage
Pour les eaux de puits et de forages, nous avons ouvert
soudainement les bouteilles, et prélevé l'eau tout en laissant
une poche d'air. Nous n'avions pas rempli totalement la bouteille pour faire
survivre les microbes aérobiques contenus dans l'eau. Le transport des
échantillons prélevés s'est fait dans une glacière
pour éviter les variations de températures de l'eau.
Il est important de signaler que, le prélèvement
dans tous les treize points d'eau précités s'est fait le
même jour, question pour nous d'éviter les conditions de variation
de la température.
7.7- Analyses physico-chimiques
Les analyses ont été effectuées 20
à 22 h environ après les prélèvements, ce qui nous
a permis d'obtenir de bons résultats. Car, dépasser ce laps de
temps, les échantillons doivent nécessairement être
préparés afin d'être conservé.
Les paramètres analysés ont été
choisis en fonction de l'objectif recherché (Tableau n°1).
Tableau n°1 : Les différents types de
paramètres physico-chimiques analysés
Paramètres
|
Unités
|
NORMES DE L'OMS
|
PH
|
-
|
6,5-9,00
|
Température
|
°C
|
12-30
|
Turbidité
|
NTU
|
5
|
Couleur
|
mg/Pt-Co
|
15
|
Odeur
|
-
|
Sans
|
Saveur
|
-
|
Sans
|
Aspect
|
-
|
-
|
Conductivité C
|
us/cm
|
-
|
TAC
|
mg/ Lcaco3
|
100
|
THT
|
mg/ Lcaco3
|
150
|
Matières en suspension (M.E.S)
|
mg/ L
|
<1
|
Calcium ca2+
|
mg/ L
|
70
|
Magnésium
|
mg/ L
|
50
|
Nitrites N02-
|
mg/ L
|
0,1
|
Nitrates N03-
|
mg/ L
|
50
|
Bicarbonates
|
mg/ L
|
200
|
Minéralisation générale
|
mg/ L
|
300
|
Source : Laboratoire d'analyse des eaux
de la S.N.D.E
Tous ces paramètres ont permis de déterminer la
qualité de l'eau consommée par les populations de Moungali.
Cependant, ces paramètres seuls, ne peuvent pas donner de garantie
absolue de potabilité d'une eau. Ainsi, nous étions
obligés d'ajouter des paramètres bactériologiques afin de
donner une réponse précise au problème de la
qualité de l'eau consommée par la population de Moungali.
7.8- Analyses bactériologiques
Les analyses bactériologiques ont permis de mettre en
évidence la pollution fécale de l'eau. Elles ont permis
également de contrôler l'efficacité des mesures de
protection ou de traitement des eaux dans leur ensemble.
Une eau pouvait être considérée
bactériologiquement comme potable et pouvoir être
distribuée aux collectivités lorsqu'elle n'est pas susceptible de
porter atteinte à la santé de ceux qui la consomment8(*). Ainsi, il a été
recommandé que l'eau prélevée réponde aux
critères suivants :
- aucun échantillon de 100 ml d'eau ne devrait contenir
d'Escherichia colis (E. Coli) ;
- aucun échantillon de 100 ml ne devrait contenir plus
de 10 coliformes fécaux, ni d'organismes parasites ou pathogènes,
ni de streptocoques fécaux ;
- aucun échantillon de 20 ml d'eau ne devrait contenir
des germes anaérobies sulfito-réducteur à 37°c.
Les paramètres à analyser ont été
choisis toujours en fonction de l'objectif visé (Tableau n°2)
Tableau n°2 : Les différents types de
paramètres microbiologiques analysés
Paramètres
|
Normes de l'OMS
|
Germes totaux (24 heures à 37°)
|
0-30 ufc / 100 ml
|
Coliformes totaux (24 heures à 37°)
|
0 ufc / 100 ml
|
Coliformes fécaux (24 heures à 44°)
|
0 ufc / 100 ml
|
Bactéries sulfito-réductrices (24 heures
à 37°)
|
Négatif
|
Source : Laboratoire d'analyse des eaux
de la S.N.D.E
7.8- Traitement des données
Les données ainsi recueillies ont été
traitées à l'ordinateur à l'aide du logiciel de traitement
des données statistiques (Excel 2007) pour la réalisation de
certains tableaux, figures et graphiques devant servir comme illustration dans
le texte.
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE DE
L'ARRONDISSEMENT (4) MOUNGALI
Toute étude sur une population donnée, en
particulier lorsqu'elle touche à sa santé est en strict relation
avec un espace géographique. En effet, l'étude sur les
« problèmes d'accès à l'eau potable de la
population de l'arrondissement 4 Moungali à Brazzaville
(République du Congo) n'échappe pas à cette
réalité. Par ailleurs, l'environnement physique, politique et
socio-économique a une influence sur les ressources en eau et sur la
façon de les gérer. Cette partie comporte deux chapitres :
le premier aborde le cadre géographique et organisationnel ; un
accent est mis sur les aspects physiques (climat, hydrographie, relief et sols)
et le cadre organisationnel de la zone d'étude ; le deuxième
met en évidence les aspects humains (évolution des effectifs,
structure des enquêtés par taille, par âge et par sexe,
densité de population) et les aspects socio-économiques
(activités et revenus des populations).
Chapitre I : CADRE GEOGRAPHIQUE ET
ORGANISATIONNEL.
Tous travaux de recherche ne se font pas de façon
aléatoire. En effet, le choix d'une zone d'étude est
indispensable. Cette zone d'étude, présente des
caractéristiques physiques particulières.
I.1. Situation géographique
L`arrondissement Moungali est situé au centre de la
ville comme l'indique la figure n°2.
Il est limité :
- au Nord par l'Arrondissement 7 Mfilou, au niveau de l'Avenue
NGAMABA ;
- au Sud par l'Arrondissement 3 Poto-Poto, à la hauteur
du chemin de fer et la rue Lénine ;
- à l'Est par l'Arrondissement 5 Ouenzé, au
niveau de la rivière Madoukou-Tsékélé et l'Avenue
Boueta-Mbongo ;
- à l'Ouest par la rivière Mfilou.
Par ces limites, Moungali occupe une position centrale par
rapport aux autres arrondissements. La figure n°2 confirme qu'il est une
zone tampon entre ·Brazzaville nord· et ·Brazzaville
sud·.
Figure n°2 : Localisation de
l'arrondissement n°4 Moungali dans la commune de
Brazzaville.
I.2- Aspects historiques
L'arrondissement 4 Moungali est avant tout une extension de
l'arrondissement 3 Poto-Poto, créé en janvier 1957. Il n'existe
pas de documents retraçant son histoire.
Cependant, selon les informations orales, il y eu un Monsieur
au nom de «MOUNGALI» qui habitait la zone. Toutes
personnes désireuses d'acquérir un terrain dans cette zone
s'adressaient à Monsieur MOUNGALI.
I.3. Aspects physiques
- Le climat
En ce qui concerne le climat, une étude
particulière du climat de Moungali est quasi impossible avec les moyens
financiers dont nous nous disposons. Dans ces conditions, une attention est
mise sur le climat général de Brazzaville.
Située à l'intérieur de la zone tropicale
humide, le climat du site urbain de Brazzaville est de type tropical humide qui
règne dans le Sud-Ouest du Congo (M.J. SAMBA KIMBATA,
1978). Ainsi, le climat se caractérise par l'alternance d'une
saison sèche et d'une saison pluvieuse.
La saison sèche correspond au minimum
pluviométrique. Elle dure généralement quatre mois, de
juin à septembre (juillet et août frôlent la
sécheresse absolue avec moins de 2 mm d'eau).
La saison des pluies, quant à elle, s'étend
d'octobre à mai et dure en général huit mois. Il tombe en
moyenne 1400 mm d'eau / an mais les pluies ne sont pas les mêmes pendant
toute l'année. Les pluies se repartissent en deux périodes
présentant chacune un pic. La première période
s'étend de septembre à décembre avec le pic qui intervient
en novembre ou en décembre. La deuxième période va de mars
à mai avec un maximum situé en mars ou en avril. Ces moments de
grande pluviosité, sont séparés par une période de
ralentissement du rythme des pluies en janvier - février, période
souvent qualifiée de petite saison sèche. Le minimum relatif de
janvier étant de 122 mm d'eau.
Le motif de l'absence d'uniformité en matière de
pluies est encore accentué par l'irrégularité du
régime pluviométrique interannuel. Il y a des années
très humides ou plus arrosées que d'autres. Les années
exceptionnelles ont une influence remarquable, car c'est d'elles que
dépend l'importance de l'érosion.
Brazzaville reçoit en moyenne 1370 mm d'eau en 12 mois.
Les pluies se caractérisent par leur intensité et leur abondance.
L'intensité s'explique par l'énergie des gouttes d'eau qui
tombent à la surface du sol à chaque précipitation. Ce
phénomène a pour effet la destruction de la structure du sol et
la réduction de la perméabilité de sa structure
superficielle, ce qui a pour conséquence d'accroître le
ruissellement et d'engendrer l'érosion.
Les températures ne sont toutefois pas excessives.
Pendant les mois les plus chauds, le thermomètre atteint 26°C, avec
un maxima de 32°C. L'amplitude thermique annuelle varie de 4°
à 5°C.
On assiste par contre à une prédominance des
vents d'Est qui constituent un redoutable danger.
- Hydrographie
Au plan hydrographique, Moungali est
baigné par trois cours d'eau :
- Madoukou-Tsékélé qui prend sa source
entre la rue Loukouo et la rue Malima, à deux ruelles de l'Avenue
Jacques OPANGAULT (quartier 47 ·CEG MATSOUA·) ;
- Mfoa qui prend sa source à côté du mur
de l'ASECNA en traversant le Boulevard Denis SASSOU NGUESSO ;
- Mfilou qui prend sa source entre l'ex-ferme ONGB et le CEG
NGAMABA (Figure n°3).
- Relief
L'arrondissement 4 Moungali, de par sa position
géographique, ne présente quasiment pas un relief de type
particulier. Toutefois, cet aspect donne l'occasion d'étudier le relief
de Brazzaville dans son ensemble. En effet, le site de Brazzaville
présente un paysage contrasté juxtaposant deux (2) types de
relief : les plateaux et la plaine. Son relief fait transition entre le relief
du plateau de M'bé (Plateaux Batéké) au nord et celui du
plateau des Cataractes au sud. Le plateau intermédiaire, raviné
et vallonné avec une altitude moyenne située entre 300 et 320
mètres, et d'inclinaison nord-ouest, sud-ouest, correspond aux
arrondissements de Bacongo, Makélékélé, Mfilou et
Talangaï (PRIPODE, 2006). Le relief permet un drainage naturel des eaux de
pluie et des eaux usées. Cependant, les cours d'eau
(Makélékélé, la Glaciaire, la Tsiémé,
Madoukou-Tsékélé, et la Mfoa), compte tenu du mode
anarchique d'occupation de l'espace, favorisent l'érosion. La plaine
située à l'est et au nord-est avec une altitude comprise entre
275 à 285 m, inclut les arrondissements de Poto-Poto, Moungali
Ouenzé, et une partie de Talangaï. L'absence de pente et la forte
occupation du sol provoquent des « inondations » en saison de pluie
dans une grande partie de ces arrondissements. Le quartier 43 à un
relief accidenté dans la majeure partie sur le plateau et subit le
phénomène d'érosion. Ces caractéristiques sont
presque les mêmes dans les quartiers 44, 48 et 49.
- Sols
Etant donner que les sols hydromorphes se rencontrent sur des
roches-mères très variées, en des positions topographiques
diverses (plateau, glacié, plaine, vallée, terrasse) et sous tous
les climats (continental, tempéré, tropical, humide, etc.),
Moungali n'échappe pas de cette réalité. Il
présente des sols hydromorphes. Un sol est dit hydromorphe lorsqu'il
montre des marques physiques d'une saturation régulière en eau,
la vie microbienne est alors « noyée » et la présence
d'eau a également des conséquences physico-chimiques. C'est cet
aspect qui fait que l'eau des puits de Moungali soit fortement
minéralisée. L'hydromorphie des sols de Moungali est aussi
caractérisée par la présence des cours d'eau qui affleure
dans cet arrondissement notamment la Mfilou, la Mfoa et
Madoukou-Tsékélé. Selon une étude menée par
J.D. NZILA sur les caractéristiques des sols du Congo et
problèmes des sols (cité par B.H. NSONDE, 2003), sur une
épaisseur de 100 mètres de sol à Moungali, on constate 95%
de sable. Le quartier 41 est quasiment marécageux dans sa propre
totalité et sablonneux. Les caractéristiques des sols sont
presque identiques dans les quartiers 46 et 47.
Figure n°3 : Le réseau
hydrographique et le relief dans la zone d'étude
II- Cadre organisationnel
Du point de vue organisationnel, l'arrondissement 4 Moungali
est divisé en 09 quartiers (Figure n°4) :
Ø Quartier 41 : ECOLE DES BEAUX ARTS
Il est limité :
- au nord par l'Avenue des trois Martyrs ;
- au sud par la rue Lénine ;
- à l'est par la rivière
Madoukou-Tsékélé ;
- à l'ouest par l'Avenue de la Paix.
Ø Quartier 42 : ANCIENS
COMBATANTS
Il est limité :
- au nord par l'Avenue des trois Martyrs ;
- au sud par la voie ferrée Congo Océan
(C.F.C.O.) ;
- à l'est par le croisement de l'Avenue de la Paix avec
la rue Lénine ;
- à l'ouest par le croisement de l'Avenue des trois
Martyrs et le pont Centenaire.
Ø Quartier 43 : PLATEAU DES 15
ANS
Il est limité :
- au nord par le mur de l'ASECNA ;
- au sud par la voie ferrée Congo
Océan ;
- à l'est par l'Avenue Loumo ;
- à l'ouest par le Boulevard de l'Aéroport.
Ø Quartier 44 : ·DIX
MAISONS·
Il est limité :
- au nord par le croisement de l'Avenue Loutassi et la rue
Itoumbi ;
- au sud par l'Avenue des trois Martyrs ;
- à l'est par le croisement de l'Avenue de la Paix et
l'Avenue des trois Martyrs ;
- à l'ouest par l'Avenue Loumo.
Ø Quartier 45 : CEG DE LA PAIX
Il est limité :
- au nord par le croisement de la rue Itoumbi et de l'Avenue
Malamine ;
- au sud par l'Avenue de la Paix ;
- à l'est par l'Avenue Malamine ;
- à l'ouest par l'Avenue de la Paix.
Ø Quartier 46 : MARCHE DE 10
FRANCS
Il est limité :
- au nord par la rue Itoumbi ;
- au sud par l'Avenue des trois Martyrs ;
- à l'est par l'Avenue Bouéta-Mbongo ;
- à l'ouest par l'Avenue Malamine.
Ø Quartier 47 : CEG MATSOUA
Il limité :
- au nord par l'Avenue Jacques OPANGAULT ;
- au sud par la rue Itoumbi ;
- à l'est par l'Avenue Bouéta-Mbongo ;
- à l'ouest par l'Avenue de la Paix.
Ø Quartier 48 : MOUKONDO
Il est limité :
- au nord par la rivière Tsiémé ;
- au sud par le mur de l'ASECNA ;
- à l'est par l'Avenue Mpiaka ;
- à l'ouest par l'Avenue NGAMABA.
Ø Quartier 49 : LA POUDRIERE
Il est limité :
- au nord par l'Avenue NGAMABA ;
- au sud par le mur de l'ASECNA et le Boulevard Denis SASSOU
NGUESSO ;
- à l'est par le mur de l'ASECNA ;
- à l'ouest par la rivière Mfilou.
En somme, ce chapitre montre que le 4è
arrondissement de la ville de Brazzaville présente des aspects physiques
particuliers. Mais, en ce qui concerne le climat et le relief, il n y a pas une
particularité car ce sont les mêmes qui règnent dans toute
la ville de Brazzaville.
Figure n°4 : Cadre organisationnel de la
zone d'étude
Chapitre II : LES ASPECTS HUMAINS ET
SOCIO-ECONOMIQUES
L'évolution d'une population, ses activités et
son revenu sont incontestables surtout en matière d'accès
à l'eau. De même que la ville s'accroit en espace et en
démographie, les besoins en eau sont grandissants.
II.1- Evolution des effectifs
L'évolution accélérée de la
population s'observe quasiment dans tous les arrondissements. En 2001, Moungali
a une superficie de 693 ha avec une densité de population de 196.61
habitants / ha. Il a connu une augmentation assez importante de sa population
qui a quasi doublé entre 1984- 2007. Cette population est passée
de 79.703 habitants en 1984 à 166.719 habitants en 2007. Selon les
projections, elle passera de 166.719 habitants en 2007 à 225.631 en 2020
(Tableau 3), soit une augmentation de plus de 3000 habitants par an.
Tableau n°3 : Evolution de la population de
Moungali de 1984 à 2020
Année
|
Effectif
|
1984
|
79.703
|
1996
|
116.372
|
1998
|
122.912
|
1999
|
126.318
|
2000
|
129.812
|
2001
|
136.250
|
2002
|
137.103
|
2003
|
140.901
|
2004
|
144.804
|
2005
|
148.815
|
2007
|
166.719
|
2010
|
179.932
|
2015
|
203.035
|
2020
|
225.631
|
Source : DDSB / CNSEE
- 1984: Données des RGPH, 1984
- 1998 - 2005 : Estimations de la population
- 2007 : Données du RGPH 2007
- 2010 - 2020 : Projections.
Cette augmentation de la population s'accompagne d'une
naissance de nouvelles habitations, de nouvelle culture avec l'arrivée
des étrangers. Ce qui a des répercutions sur la mauvaise gestion
des eaux usées.
II.2- Quelques données sur
l'échantillon
II.2.1- Structure par taille des
ménages
Le dictionnaire français définit le mot
« ménage » étant comme un individu ou groupe
d'individus vivant ensemble considérés en tant qu'unité
socio-économique. Le ménage est aussi définit comme
l'ensemble des personnes constituant une famille vivant sous le même
toit. Le chef de ménage peut être un homme ou une femme. Mais le
plus souvent, le chef de ménage est un homme.
En effet, la répartition des chefs de ménages
par sexe selon la taille du ménage spécifie à propos du
sexe masculin ce qui suit : dans les ménages dirigés par les
hommes, 6% des enquêtés ont plus de 10 personnes à leur
charge, 49% moins de 5 et 36% entre 5 et 10.
Pour ce qui est du sexe féminin, 56% des femmes de
l'échantillon ont moins de 5 personnes, 31% d'elles ont 5 à 10
personnes contre celles de plus de 10, 8% seulement. Cependant, 5% n'ont pas
répondu à la question. En ce qui concerne les hommes, 49% des
enquêtés ont moins de 5 personnes, 36% de 5 à 10 contre
ceux qui ont plus de 10. Mais, 9% d'eux n'ont pas répondu à la
question. De façon générale, le tableau n°4 montre
que les femmes gèrent les ménages qui comportent plus de
personnes. Face à cette contrainte, les femmes sont obligées de
passer des heures pour chercher l'eau.
Tableau n°4 : Répartition des chefs de
ménages par sexe en fonction de la taille du ménage
sexe
Taille du ménage
|
Femmes
|
Hommes
|
Total
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Moins de 5
|
46
|
56
|
34
|
49
|
80
|
53
|
De 5 à 10
|
26
|
31
|
25
|
36
|
51
|
33
|
Plus de 10
|
6
|
8
|
4
|
6
|
10
|
7
|
Non réponse
|
4
|
5
|
6
|
9
|
10
|
7
|
Total
|
82
|
100
|
69
|
100
|
151
|
100
|
Source : Enquête de terrain 2012
II.2.2- Structure par âge et sexe
L'âge et le sexe représentent deux variables
démographiques fondamentales qui sont ordinairement prises en compte
dans l'analyse de toutes les caractéristiques d'une population. La prise
en compte de ces deux caractéristiques démographiques dans la
planification du développement économique et social constitue une
démarche rationnelle dans le développement des projets sur une
population. Notre enquête de terrain a permis de recueillir des
informations intéressantes sur la répartition par âge et
par sexe de la population de Moungali. Le tableau n°5 permet de constater
que 33% de femmes de l'échantillon ont moins de 30 ans, 35% d'elles ont
de 30-50 ans contre 14% qui ont 50 et plus. Cependant, en ce qui concerne les
hommes, 38% d'entre eux ont moins de 30 ans, 40% de 30-50 ans contre 22% ayant
50 et plus. De façon globale, ce tableau montre la dominance de la
population enquêtée jusqu'à l'âge de 50 ans. Ceci
traduit la forte demande en eau potable dans l'arrondissement, plus que la
population est jeune, plus les demandes en eau ne s'accroissent.
Ces résultats permettent d'affirmer que la population
de Moungali n'est pas vieillissante, si l'on tient compte de l'espérance
de vie au Congo qui est de l'ordre de 57 ans9(*).
Tableau n°5 : Répartition des
enquêtés par âge et par sexe
sexe
Groupe d'âge
|
Femme
|
Homme
|
Total
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
15 - 19 ans
|
7
|
9
|
4
|
6
|
11
|
7
|
20 - 24 ans
|
14
|
17
|
13
|
19
|
27
|
18
|
25 - 29 ans
|
12
|
15
|
9
|
13
|
21
|
14
|
30 - 34 ans
|
16
|
20
|
5
|
7
|
21
|
14
|
35 - 39 ans
|
11
|
14
|
7
|
10
|
18
|
12
|
40 - 44 ans
|
3
|
4
|
12
|
17
|
15
|
10
|
45 - 49 ans
|
5
|
6
|
4
|
6
|
9
|
6
|
50 - 54 ans
|
5
|
6
|
6
|
9
|
11
|
7
|
55 - 59 ans
|
4
|
4
|
2
|
3
|
6
|
4
|
60 - 64 ans
|
3
|
3
|
3
|
5
|
6
|
4
|
65 - 69 ans
|
1
|
1
|
2
|
3
|
3
|
2
|
70 - 74 ans
|
1
|
1
|
1
|
1
|
2
|
1
|
70 - 79 ans
|
|
|
1
|
1
|
1
|
1
|
Total
|
82
|
100
|
69
|
100
|
151
|
100
|
Source : Enquête de terrain 2012
II. 3- Densité de population
La densité de la population est définie comme le
nombre moyen d'habitants par unité de surface. En d'autre terme c'est le
rapport entre la population d'un territoire donné et sa superficie. Ce
rapport est exprimé en nombre d'habitant au
Km2.
Les taux de croissance élevés de la population
à Moungali s'expliquent par les flux migratoires en provenance de
l'arrière-pays, le croît naturel, les flux migratoires internes
à la ville et aux flux en provenance de la République
Démocratique du Congo (RDC). Une des conséquences de cette
concentration est l'occupation de l'espace de certaines zones sans
opérations de lotissement. Ainsi, certains quartiers sont crées
sans tenir compte du schéma d'aménagement urbain. Des
aménagements sont érigés sur des sites impropres à
la construction (zone sablonneuse ou inondable).
En effet, la densité de la population à Moungali
est passée de 11.501 habitants / km2 en 1984
à 24.057 habitants / km2 en 2007. Cette densité
passera, selon les estimations du CNSEE de 25.964 habitants / km2 en
2010 à 32.558 habitants / km2 en 2020 (Tableau n°6).
L'accroissement de la population et sa densité ont un impact sur la
consommation d'eau.
Tableau 6 : Répartition de la population de
Moungali selon la superficie et la densité de population de 1984
à 2020
Années
|
Populations Résidentes
|
Superficie en km2
|
Densité (Hab. / km2)
|
1984
|
79.703
|
6,93
|
11.501
|
1996
|
116.372
|
16.792
|
1998
|
122.912
|
17.736
|
1999
|
126.318
|
18.227
|
2000
|
129.812
|
18.731
|
2001
|
136.250
|
19.660
|
2002
|
137.103
|
19.783
|
2003
|
140.901
|
20.332
|
2004
|
144.804
|
20.895
|
2005
|
148.815
|
21.474
|
2007
|
166.719
|
24.057
|
2010
|
179.932
|
25.964
|
2015
|
203.035
|
29.297
|
2020
|
225.631
|
32.558
|
Sources :
- 1984: Données des RGPH 1984
- 1998 - 2005 : les estimations de la population
- 2007 : Données du RGPH 2007
- 2010 - 2020 : Projections.
IV- Aspects sociaux et économiques
Dans ce point sont abordés les activités et les
revenus de la population mais aussi un des aspects sociaux portant sur les
lieux d'aisance qui ont une influence sur la qualité de l'eau des
puits.
IV.1- aspects sociaux : le cas des lieux
d'aisance
Faisant l'objet de notre enquête, l'espace de la
parcelle n'est pas exclusivement affecté à l'habitation, mais
aussi à d'autres installations comme les lieux d'aisances et autres. De
fait, l'assainissement de l'arrondissement est quasi complètement
assuré par les habitants comme l'indique la figure n°5.
Selon une étude menée récemment par le
Ministère des Affaires Sociales, 63,8% de la population de Moungali ont
des toilettes dont 33,8% de type moderne10(*). Mais notre étude de terrain a montré
qu'environ 95% de la population enquêtée possèdent des
toilettes contre 5% qui vivent sans installation sanitaire. En effet, nous
pouvons constater que parmi les lieux d'aisance utilisés, les latrines
simples sont dominantes (74%) par rapport aux WC moderne
(21%), comme le montre le tableau n°7.
Tableau n°7 : Répartition de la
population en fonction des types de lieux d'aisance
Types de lieux d'aisance
|
Population
|
Effectifs
|
%
|
Latrine simple
|
112
|
74
|
WC moderne
|
32
|
21
|
Sans installation sanitaire
|
7
|
5
|
Total
|
151
|
100
|
Source : Enquête de terrain,
2012.
Par ailleurs, l'enquête auprès de la population a
montré que les populations de Moungali utilisent quatre (4) modes
d'évacuation des latrines. Ces modes sont les plus répondus dans
toute la ville de Brazzaville en générale et dans la
majorité des quartiers de l'arrondissement n°4 en particulier. En
effet, la répartition de ces modes d'évacuation en fonction des
types de lieux d'aisance, révèle que :
§ pour les latrines simples, c'est l'enfouissement qui
est le mode le plus utilisé (88%) ;
§ pour les WC moderne, le mode d'évacuation par
camion est dominant (84%) ;
§ pour les ménages sans installation sanitaire,
étant donné qu'ils n'ont pas d'endroit propice pour la
déjection des matières fécales, ils
défèquent dans la nature qui devient par analogie leurs lieux
d'évacuation.
Ainsi, la figure n°5 simplifie les types de lieux
d'aisance en fonction du mode d'évacuation des excrétas.
Figure n°5 :
Répartition des types de lieux d'aisance en fonction du mode
d'évacuation des excrétas
Source : Enquête de terrain,
2012.
Il ressort de cette figure n°5 que, pour les
ménages qui ont des latrines simples, 7% d'eux utilisent le camion pour
l'évacuation de leurs excrétas, 5% les déversent dans les
collecteurs pour certains et dans Madoukou-Tsékélé pour
d'autres et 88%, les enfouissent dans le sol.
Pour les ménages qui possèdent des WC moderne,
84% des chefs de ménages enquêtés utilisent le camion, et
seulement 16% pratiquent le mode d'enfouissement dans le sol pour se
débarrasser de leurs excrétas.
Cependant, pour les chefs ménages enquêtés
qui n'ont pas d'installations sanitaires, 72% d'eux déversent leurs
excrétas dans la nature ; 14% déversent dans les collecteurs
et en fin, 14% enfouissent leurs excrétas dans le sol. En claire, ces
résultats montrent que l'enfouissement des excrétas est le mode
le plus pratiqué. Ce mode a des impacts sur la qualité de l'eau
consommée. Après les pluies, les eaux qui ruissellent, se
mélangent aux excrétas et s'infiltrent jusqu'à atteindre
la nappe phréatique d'où sont tirés les eaux de puits et
de forages. Dans ces conditions, le réseau d'adduction d'eau de la SNDE
n'est resté en marge de ces impacts. En effet, dans les endroits
où les tuyaux sont délabrés, l'eau des conduits est
polluée au contact avec l'eau insalubre.
En considérant un certain nombre de raisons, la
nécessité de construire des latrines s'impose à Moungali.
Il existe plusieurs types de latrines dont certaines sont adaptées et
vulgarisées par les institutions comme le CREPA dans le but
d'amélioration des conditions de vie des populations, de
résoudre les besoins en assainissement et en eau de bonne qualité
dans les villes des pays en développement en général et
à Moungali en particulier. Les technologies d'assainissement les plus
communément utilisées aujourd'hui sont les toilettes à
chasse d'eau.
IV.2- aspects économiques
IV.2.1- Activités
S'agissant de la catégorie professionnelle, Moungali
tout comme les autres arrondissements de Brazzaville, présente des faits
particuliers. En effet, tout le monde n'exerce pas les mêmes
activités comme on peut le constaté dans le tableau n°8.
En effet, la majeure partie des activités n'est pas
menée au sein des quartiers. Il s'effectue alors chaque jour des
migrations pendulaires vers les autres quartiers centraux et le centre-ville
où est concentrée la quasi-totalité des administrations ou
services (tableau n°8).
Tableau n°8 : Répartition des chefs de
ménages en fonction de la profession et du sexe
sexe
Profession
|
Femmes
|
Hommes
|
Total
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Fonction publique
|
11
|
13
|
14
|
20
|
25
|
17
|
Paraétatique
|
2
|
3
|
7
|
10
|
9
|
6
|
Privé
|
8
|
10
|
18
|
26
|
26
|
17
|
Chômeur
|
2
|
3
|
5
|
7
|
7
|
5
|
Sans emploi
|
10
|
12
|
7
|
10
|
17
|
11
|
Petit commerce
|
12
|
14
|
12
|
18
|
24
|
16
|
Ménagère
|
20
|
25
|
0
|
0
|
20
|
13
|
Scolarisé
|
5
|
6
|
2
|
3
|
7
|
5
|
Sans réponse
|
12
|
14
|
4
|
6
|
16
|
10
|
Total
|
82
|
100
|
69
|
100
|
151
|
100
|
Source : Enquête de terrain,
2012.
Il ressort de la lecture du tableau n°8 que 40% des chefs
de ménages enquêtés se déclarent salariés ou
occupés. Ils se répartissent comme suite : 17% sont dans la
fonction publique, 6% dans le secteur paraétatique, 17% dans le secteur
privé et 21% des commerçants et des personnes scolarisées.
Environ 10% des chefs de ménages enquêtés n'ont aucune
activité régulière rémunérée. Il
s'agit là des chômeurs11(*) et des personnes scolarisées.
De l'observation méticuleuse de ce tableau, il ressort
que la fonction publique emploie 17% des enquêtés ; le petit
commerce en occupe 16%. Le petit commerce est pratiqué souvent devant
les parcelles d'habitation ou sur les avenues principales. C'est d'ailleurs
cette caractéristique qui fait de Moungali un grand centre
d'échanges commerciaux. En effet, nous pouvons dire que, tout habitant
à Moungali a une activité qui lui permet de vivre au quotidien
peu importe sa nature.
En fin de compte, ces chiffres ont un intérêt
capital dans la mesure où ils permettent de faire une estimation
approximative de la masse salariale disponible dans l'arrondissement.
IV.2.2- Revenus
En analysant les revenus des chefs de ménages
enquêtés (tableau n°9), nous pouvons dire de manière
générale que les revenus des chefs de ménages sont
faibles.
Les résultats du tableau n°9 montrent que 31% des
chefs de ménages de sexe masculin gagnent moins de 50.000 FCFA, contre
59% gagnant 50.000 FCFA et plus, et 10% d'entre eux n'ont pas apporté de
réponse à cette question, ceci ne dit pas qu'ils n'ont pas de
revenus.
Par contre, 38% des chefs de ménages de sexe
féminin ont moins de 50.000 FCFA contre 26% de celles qui gagnent plus
de 50.000 FCFA. Mais, 36% de femmes enquêtées n'ont pas
répondu à cette question. Il s'agit là, soit des personnes
qui travaillent dans le secteur informel, soit celles qui pensent toujours
assurer le fameux rôle de nos ancêtres, celui d'être femme
au foyer.
En définitive, il ressort de cette brève
interprétation que le taux élevé des chefs de
ménages à revenu inférieur à 50.000 FCFA, traduit
qu'à Moungali la population inactive est plus que la population active
(tableau n°9). En effet, la faille des revenus empêche aux
populations de palier certains problèmes auxquels elles sont
confrontées comme l'insuffisance des équipements et des
infrastructures dans les quartiers respectifs pour un avenir meilleur.
Tableau n°9 : Répartition des chefs de
ménages en fonction des revenus et du sexe
|
sexe
|
Total
|
Classe de revenus (FCFA)
|
Femmes
|
Hommes
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Moins de 10000
|
6
|
8
|
3
|
5
|
9
|
6
|
De 10000 à 25000
|
14
|
17
|
5
|
7
|
19
|
12
|
De 25000 à 50000
|
11
|
13
|
13
|
19
|
24
|
16
|
Plus de 50000
|
21
|
26
|
41
|
59
|
62
|
41
|
Sans réponse
|
30
|
36
|
7
|
10
|
37
|
25
|
Total
|
82
|
100
|
69
|
100
|
151
|
100
|
Source : Enquête de terrain,
2012.
En clair, nous pouvons affirmer sans ambages qu'au terme de ce
chapitre, les besoins en eau à Moungali sont grandissant vue
l'évolution des effectifs. Cependant, les faibles revenus des
populations ne leur donnent pas accès à une eau de bonne
qualité et aux lieux d'aisance adéquats.
CONCLUSION PARTIELLE
Au terme de cette partie de notre étude, il sied de
signaler que le milieu physique, politique et socio-économique a une
influence décisive sur la gestion des ressources en eau et son
accès par l'ensemble des populations de Moungali.
Le milieu physique présente des conditions favorables
pour les populations qui y vivent et pour l'établissement d'un
réseau d'adduction d'eau.
Le climat et le relief ne comportent pas de craintes
majeures, tandis que les sols, du fait de leur saturation
régulière en eau, nuisent à la qualité de l'eau des
puits qui est fortement minéralisée.
Au plan organisationnel, Moungali compte neuf quartiers
bien structurés et nécessite la révision des installations
de la SNDE.
Concernant la population, on note l'augmentation
démographique depuis quelques décennies qui s'accompagne d'une
naissance de nouvelles habitations, de nouvelles cultures, avec
l'arrivée des étrangers. Ceci entraine une mauvaise gestion des
eaux usées. La croissance démographique s'accompagne aussi par la
forte demande en eau, d'où l'insuffisance de la quantité produite
par la SNDE.
Au niveau économique, la plupart des chefs de
ménages ont des revenus inférieurs au Salaire Minimum
Interprofessionnel de Croissance (SMIC). Ce qui ne leur donne pas la
possibilité de faire face aux problèmes d'accès à
l'eau.
DEUXIEME PARTIE : L'ACCES A L'EAU
POTABLE
"L'accès à l'eau potable et aux systèmes
sanitaires est un besoin humain fondamental" : la déclaration finale du
Forum a abouti à cette insuffisante notion de "besoin", qui n'est une
nouveauté pour personne et n'apporte aucune perspective de solution pour
les différentes crises de l'eau actuelles et futures.
1 homme sur 3 n'a pas
accès
à l'eau potable dans le monde alors que 7 milliards de personnes
peuplent la terre : les perspectives sont sombres, puisqu'il y aura 9 milliards
d'humains en 2050 et que ce seront 2 hommes sur 3 qui subiront des
pénuries d'eau12(*). Moungali notre champ d'étude n'est pas en
marge de cette réalité.
Cette deuxième partie analyse les sources
d'approvisionnement en eau, les problèmes d'accessibilité en eau,
la qualité de l'eau et les maladies.
Chapitre III : LES SOURCES
D'APPROVISIONNEMENT.
L'eau douce disponible ne représente qu'1% du total de
l'eau présente sur la planète. Face à la croissance
démographique, aux risques sanitaires et sociaux liés aux
maladies hydriques, au réchauffement climatique et aux risques de
catastrophes naturelles, la quantité et la qualité de l'eau
disponible deviennent problématiques. En effet, les conséquences
ne font que s'amplifier, en particulier pour les populations les plus pauvres.
Ainsi, deux personnes sur trois qui n'ont pas accès à l'eau
potable survivent avec moins de deux dollars par jour13(*). Cependant, un enfant sur sept
ne bénéficie d'aucun soin de santé, et 40% de la
population mondiale vivent sans installations sanitaires de base.14(*) Réduire la
vulnérabilité de ces populations en leur donnant un meilleur
accès aux services d'eau et d'assainissement constitue donc un facteur
de lutte contre la pauvreté et de réduction des maladies
hydriques.
Cependant, en matière hydraulique, le Congo dispose
chaque année en moyenne 222 milliards de m3 d'eau de surface,
198 milliards de m3 d'eau souterraine renouvelable, auxquels il faut
ajouter plus de 1000 milliards de m3 d'eau venant des pays voisins.
Trois types de ressources sont mises à contribution pour la satisfaction
des différents besoins : eau de pluie, de surface et souterraine.
Malgré ces atouts, le taux de desserte en eau potable
est insuffisant. En 2000, il n'était que de 40,7% en milieu
urbain.15(*)
Par ailleurs, à Moungali, la population utilise
plusieurs sources d'approvisionnement en eau à savoir : l'eau de la
SNDE, de puits, de forage, de pluie, des cours d'eau et des opérateurs
privés.
III.1- L'eau de la S.N.D.E
La Société Nationale de Distribution d'Eau
(SNDE) qui a exercé pendant longtemps et qui continue toujours à
exercer le monopole de distribution d'eau en République du Congo
enregistre 75,5% des ménages abonnés pour l'approvisionnement en
eau à Moungali16(*). Ce taux, fort élevé, n'est pas le
reflet de la réalité sur le terrain dans la mesure où
l'eau coule rarement des robinets de Moungali, à l'exemple de quelques
zones du quartier 41 (Ecole des Beaux Arts) et le plateau des 15 ans où
les populations ont passé près de 10 ans sans que l'eau ne coule
des robinets (Enquête personnelle). Les habitants sont obligés de
parcourir de longues distances pour accéder à l'eau lorsqu'elles
ne l'achètent pas auprès des privés qui développent
des forages dans leurs parcelles et font des chiffres d'affaires
élevés. Cela explique le fait que les données
affinées au sein du fichier de la SNDE révèlent finalement
que les habitants de Moungali ne sont qu'à peine 40% à
posséder réellement d'un abonnement en eau. Cela se traduit au
sein de cet arrondissement par l'existence des bornes fontaines publiques.
En effet, certains quartiers de l'arrondissement ont connu une
extension spontanée du réseau d'alimentation en eau, qui est le
fait d'ouvriers de connivence avec les jeunes techniciens des agences de la
SNDE.
En outre, dans les parcelles reliées au réseau
de distribution d'eau de la SNDE, les robinets se trouvent
généralement soit à l'entrée de la parcelle, soit
à l'angle de celle-ci du côté de la rue ou de l'avenue
à côté des WC.
Par ailleurs, à cause des problèmes de la
pression d'eau distribuée que ne cessent de déplorer les
populations, les robinets sont installés à 50 cm de hauteur.
Cependant, la réalité sur le terrain reste contraire, (photo
n°3). En effet, le niveau des revenus moyens des ménages
propriétaires ne donne pas l'occasion du tout à chaque
ménage de disposer d'un branchement.
Photo n°3: Résolution des
problèmes de la pression d'eau distribuée par la SNDE,
l'adaptation d'un robinet en vue d'améliorer la pression de l'eau de la
SNDE (Cliché P.L. MABA NGOULOUBI, 27 janvier 2012 à 18h :
16).
Il ressort de ces images que, malgré la logique de la
SNDE à installer les robinets à une hauteur de 50 cm,
contrairement à cela, les populations trouvent mieux de placer leurs
robinets à 50 mètres de profondeur pour faciliter la pression
d'eau.
Le coût du branchement est de 150.000 FCFA, lorsque le
raccordement est à une distance de 20 mètres, alors que la
tarification forfaitaire bimensuelle de l'eau est de 12.700 FCFA pour les
ménages connectés au réseau d'alimentation d'eau de la
SNDE en qualité de client, peu importe la quantité d'eau
utilisée17(*).
C'est cet aspect de problème qui défavorise les ménages
à faible revenus.
S'ajoutent à cet aspect, des pénuries
fréquentes observées dans les quartiers de l'arrondissement.
Par ailleurs, à Moungali, les familles très
pauvres sont obligées de se procurer l'eau à fort coût
pouvant être estimé de 2 ou 3 fois plus chère, que celle
acquise sur le réseau de la SNDE.
Il est évident que plus l'approvisionnement en eau est
adéquat, plus les chances d'une bonne hygiène sont grandes du
côté de la population. Malheureusement, la population ne dispose
pas d'un bon approvisionnement en eau, ainsi que de systèmes
d'assainissement performants. Ce qui rend cette population extrêmement
vulnérable aux maladies liées à l'eau (photo n°4).
Photo n°4: Mode d'approvisionnement en eau
potable par la population du quartier 41. Cette image montre la
façon par laquelle les enfants et les mamans prennent l'eau dans des
conditions précaires. En arrière-plan de cette image, une fille
tient un tuyau qui permet de puiser l'eau. Ce tuyau est donné au plus
fort (cliché MABA NGOULOUBI Prince Loïque,
septembre 2012).
A cet effet, il existe une relation statistique entre le
niveau des revenus des chefs de ménages et le mode d'approvisionnement
par branchement direct de la SNDE (figure n°6).
La figure n°6 montre que les chefs de ménages
enquêtés ayant un revenu inférieur à 10.000 FCFA,
seuls 4% ont un branchement direct de la SNDE ; 11% de ceux qui ont un
revenu entre 10.000 et 25.000 FCFA sont connectés directement au
réseau de la SNDE. Cependant, 11% n'ont pas répondu à
cette question.
En fait, la majorité des chefs de ménages
à revenu supérieur à 50.000 FCFA possède un
branchement de la SNDE dans la parcelle, soit 53% des chefs de ménages
enquêtés. En outre, 21% des chefs de ménages gagnant entre
25.000 et 50.000 FCFA disposent d'un robinet dans la parcelle.
Ce fort taux d'abonnés à revenu supérieur
à 50.000 FCFA, s'explique par la présence massive des
fonctionnaires et des hommes d'affaires dans les quartiers.
Cependant, d'autres personnes ont préféré
être déconnectées du réseau de distribution d'eau de
la SNDE, au lieu de payer une eau qui ne sort parfois qu'une ou deux fois par
semaine ou par mois. En effet, il y a eu des ménages qui ont
été privés du branchement du fait de l'incapacité
de payer les factures au sortir des événements politiques (1993
et 1997) qu'a connus Brazzaville.
Le manque de moyens financier pour payer les factures,
s'explique en partie par le faible taux de desserte dans les secteurs desservis
par le réseau. Ainsi, à l'issu de notre dépouillement,
nous nous sommes rendus compte que sur 151 chefs de ménages
enquêtés, à peine 53 disposent d'un robinet de la SNDE dans
la parcelle, et 42 d'entre eux ne sont pas satisfaits de cette
société, soit 79% ; Seulement 8 chefs de ménages
possédant un branchement direct dans la parcelle sont satisfaits de leur
branchement, soit 15% des chefs de ménages enquêtés. A
peine 3 chefs de ménages enquêtés possédant un
branchement n'ont donné aucune réponse à cette question,
soit 6% (figure n°5).
Ces statistiques renseignent sur l'état actuel des
installations de la SNDE qui ne couvrent plus les besoins en eau des
populations souscrites à son réseau.
Figure n°6: Répartition des chefs de
ménages ayant un branchement direct à la SNDE en fonction des
revenus.
Source : Enquête de terrain
2012.
En clair, les tarifs exorbitants des branchements
pratiqués par la SNDE ne favorisent que les nantis. La
conséquence est que les autres ménages à faible revenu
sont forcés d'aller s'approvisionner chez les voisins. Les populations
sont obligées de trouver des arrangements entre elles. Ces arrangements
sont beaucoup plus observés soit chez les ménages non
connectés au réseau d'adduction d'eau de la SNDE, soit chez dans
les parcelles où l'eau ne coule quasiment plus aux robinets. Dans ces
conditions, certaines familles prennent l'eau chez les voisins à raison
de 1.000 à 1.500 FCFA par mois. D'autres achètent à 100 ou
200 F CFA le bidon de 25 litres18(*).
III.1.1- Bref aperçu sur le coût de l'eau
de la SNDE
Le coût du service offert peut constituer un obstacle
à l'accès des plus démunis à l'eau
potable :
- le coût de raccordement au réseau
s'élève à 150.000 FCFA, ce qui constitue un frein au
développement des branchements domestiques.
- la facturation du service est bimestrielle, ce qui rend le
paiement difficile pou les familles en situation de précarité.
- il n'y a aucun compteur fonctionnel. La facturation est donc
forfaitaire : 6.900 FCFA dans les quartiers faiblement alimentés
(Plateau par exemple) et 12.700 FCFA (254 FCFA / m3 soit 6.35 FCFA /
litres) dans les quartiers régulièrement desservis comme
Makélékélé pour 50 m3 par
bimestre.19(*)
- le système de tarification est fondé sur une
péréquation au niveau national et une progressivité du
tarif en fonction du volume consommé (Tableau n°10).
Tableau n°10 : Grille de
tarification de la SNDE
Tranche de tarification par (bimestre)
|
Prix (FCFA / m3)
|
0 - 25 m3
|
90 FCFA
|
26 - 65 m3
|
120 FCFA
|
supérieur à 65 m3
|
151.8 FCFA
|
Source : Enquête
Dialogue Citoyen auprès des usagers, 2006.
III.2- L'eau de puits
La recherche obstinée d'une boisson naturelle
irremplaçable et remarquable continue d'être la première
préoccupation des populations. L'homme peut toutefois manquer de
nourriture, mais pas d'eau. La nourriture peut être remplacée par
une autre mais pas l'eau, l'eau na pas d'issue. A défaut d'avoir l'eau
courante et de qualité exceptionnelle de la S.N.D.E, les habitants de
Moungali font recours aux points naturels, généralement de
qualité médiocre. Dans ces conditions, les eaux de puits, de
pluies recueillies dans des récipients constituent encore cette
population une ressource essentielle, en dépit des risques sanitaires
que cette eau comporte.
En effet, pour palier les problèmes de pénurie
d'eau courante qui règnent dans toute la commune de Moungali desservie
par le réseau de la S.N.D.E, les populations ont jugé bon de
trouver des issues de substitution telles que le puits dans la parcelle
habitée ou dans les parcelles voisines. En effet, les puits sont
creusés généralement à la verticale à la
main par un puisatier, avec pour outils de travail une pioche, une pelle
bêche, une pelle ordinaire et en fin un sceau pour remonter la terre. Le
puisatier est assisté par une personne pouvant l'aider. Le puits est
circulaire de un mètre de diamètre. La profondeur ne
dépasse pas généralement 8 mètres à cause
des sols hydromorphes que cet arrondissement présente. En creusant, on
peut trouver l'eau à moins de 5 mètres de profondeur. En effet,
les enquêtes auprès des ménages montrent que 12 chefs de
ménages sur 151, utilisent l'eau des puits, soit 8% des chefs de
ménages enquêtés. Ainsi, l'eau des puits est soit gratuite,
soit payante.
Cependant, l'environnement où ces puits sont
installés ne présente aucune mesure hygiénique (planche
n°2).
Planche n°2 : L'approvisionnement au puits
au quartier 41.
Photo n°3 : Approvisionnement au puits non
aménagé. Cette image montre comment les populations
s'alimentent en eau du puits pour divers usages. A gauche de cette image, un
jeune garçon tire le récipient attaché au fil. A droite,
une jeune fille attend impatiemment son tour (cliché MABA NGOULOUBI
Prince Loïque, 27 janvier 2012).
Photo n°4 : une vue interne du puits.
La profondeur de ce puits ne fait pas plus de 5 mètres
(cliché MABA NGOULOUBI Prince Loïque, 27 janvier 20
III.3- L'eau des cours d'eau
Moungali est traversé par trois rivières qui
font de lui l'un des arrondissements les plus baignés de la ville de
Brazzaville. L'eau des cours d'eau sert à tous les usages domestiques,
mais elle n'est pas destinée à la boisson d'après nos
enquêtes auprès des ménages. Ces cours d'eau sont sources
de dépotoir public pour toute la population riveraine même s'ils
sont aménagés comme Madoukou-Tsékélé et la
Mfoa dont les travaux sont en cours d'exécution. Certaines populations
utilisent l'eau des cours d'eau pour la vaisselle et l'hygiène
corporelle (cas du quartier 49 à la poudrière avec le cours d'eau
de la Mfilou et 43 au plateau de 15 ans). D'autres l'utilisent pour l'arrosage
des cultures maraîchères, car pendant la saison sèche, il
se développe surtout une activité agricole le long des cours
d'eau, tel est le cas de la rivière Mfilou vers la frontière et
Madoukou-Tsékélé à Jeanne-Vialle.
Nos enquêtes sur le terrain ont
révélé que seulement 2% de la population utilisent l'eau
des cours d'eau, mais à des usages différents.
III.4- L'eau de pluies
La pluie désigne généralement une
précipitation
d'
eau à l'état
liquide tombant de
nuages vers le
sol. La
récupération de cette eau est une pratique bien connue dans la
plupart des quartiers de l'arrondissement 4 Moungali qui connaissent des graves
pénuries d'eau potable. En effet, ce mode d'approvisionnement est l'une
des possibilités par laquelle la population utilise pour remédier
à la situation de pénuries d'eau à
répétition dans les quartiers.
L'eau de pluie est recueillie essentiellement dans des bidons,
des fûts et divers récipients avant d'être utilisée
dans les ménages. Faisant l'objet de notre cas ici, à Moungali,
la population utilise l'eau de pluie de façon permanente pendant la
période pluvieuse. En effet, les enquêtes sur le terrain ont
révélé que 2% de la population utilisent l'eau de pluie
tant pour les usages domestiques que pour la boisson.
III.5- L'eau du forage
L'eau du forage constitue la principale source
d'approvisionnement en eau des populations de Moungali. Le système de
s'approvisionner en eau de forage par la population est une pratique courante
pour l'ensemble des habitants de cet arrondissement et qu'aucun riverain ne
peut s'en passer. L'eau de forage est la plus utilisée à
Moungali par toute la population, qu'elle soit desservie ou non desservie par
le réseau d'adduction d'eau de la SNDE. La politique d'implantation des
forages à Moungali devient un moyen de réaliser les bons
chiffres d'affaires pour ceux qui pratiquent ce genre de commerce (planche
n°3). Les enquêtes de terrain ont montré que sur 151 chefs de
ménages, 66 utilisent l'eau du forage, soit 43% des chefs de
ménages enquêtés.
Planche n°3 : Le mode d'accès
à l'eau par la population au quartier 48 et 41
Photo n°5 : La population s'alimente aux
forages dans l'un des quartiers de Moungali. Cette image montre
l'engouement des populations s'approvisionnant aux forages non
protégés (cliché MABA NGOULOUBI Prince Loïque, 27
janvier 2012).
Photo n°6 : Un forage installé dans
une parcelle à Moukondo. En arrière-plan de cette image,
un gérant du forage tient le tuyau pour remplir les bidons. En
avant-plan, les acheteurs (cliché MABA NGOULOUBI Prince Loïque,
2012).
III.6- Opérateurs privés
Les prestations parallèles sont une façon
importante pour les populations d'obtenir des services. En répondant
à la demande des consommations hors réseau et non servis,
opérateurs privés et organismes, ont mis au point des
« produits » novateurs (kiosques, services de livraison,
eau en paquet / bouteille, réseaux indépendants, etc.). Dans
certains pays, ces opérateurs privés représentent 70% de
l'approvisionnement en service urbain20(*). Alors que les prix de l'eau fournis par les
opérateurs privés parallèles sont
généralement plus élevés que celui des services
publics. Ces prix ne sont pas nécessairement usuraires mais
reflètent souvent les coûts réels des petits
opérateurs.
D'après nos enquêtes sur le terrain, les
opérateurs privés à Moungali comme dans les autres
arrondissements de la ville de Brazzaville sont repartis en deux sous secteurs
à savoir :
- les camions citernes
Puisque la situation de l'eau de consommation s'empire dans
toute la ville de Brazzaville en générale et à Moungali en
particulier, il se développe ici et là le commerce exercé
par les opérateurs privés notamment les camions citernes dont les
sapeurs pompiers et bien d'autres sociétés privées. Ces
opérateurs s'approvisionnent dans les différents forages de la
ville, ensuite ils revendent de l'eau chez les particuliers à un prix
non fixe. Mais nos enquêtes sur le terrain ont
révélé que certains le font à 10.000 FCFA la cuve
de 1.000 litres. Pour que ces camions citernes se déplacent, la
quantité de l'eau à acheter doit être importante (à
partir de 2.000 litres).
- les pousse-pousseurs
Ils ont pour lieu d'approvisionnement les quartiers où
l'eau coule régulièrement aux robinets. Les pousse-pousseurs
achètent l'eau à raison de 50 FCFA le bidon de 25 litres pour
revendre à 150 ou 200 FCFA. En effet, 10% de la population
s'approvisionne auprès des opérateurs privés (tableau
n°11).
Tableau n°11 : Répartition des
effectifs selon les sources d'approvisionnement en eau à
Moungali
Source
|
Effectif
|
%
|
SNDE
|
53
|
35
|
Puits
|
12
|
8
|
Cours d'eau
|
2
|
2
|
Forage
|
66
|
43
|
Pluies
|
2
|
2
|
Opérateurs privés
|
16
|
10
|
Total
|
151
|
100
|
Source :
Enquête de terrain, 2012.
Au terme de ce chapitre, il est important de retenir qu'en
matière d'approvisionnement en eau potable, la ville de Brazzaville en
générale et l'arrondissement 4 Moungali connait d'énormes
problèmes. En effet, six sources d'approvisionnement sont mises à
la disposition des populations notamment les puits, forages, cours d'eau,
pluies, opérateurs privés et enfin l'eau de la SNDE.
Malgré ces différentes sources, la population a du mal à
se procurer de cette ressource précieuse.
Chapitre IV : LES PROBLEMES D'ACCES A L'EAU
POTABLE.
Jusqu'en 1967, date de la création de la
Société Nationale de Distribution d'Eau (S.N.D.E.), le Congo
n'était pas doté d'une véritable politique nationale de
l'eau. Les interventions dans ce secteur étaient menées par
plusieurs acteurs.
En 1970 à la suite de la grande sécheresse, des
maladies et épidémies qui ont caractérisé l'Afrique
à cette période, les Nations Unies ont lancé la
Décennie Internationale de l'Eau Potable et d'Assainissement (DIEPA)
avec comme recommandation la centralisation des activités du secteur eau
au sein d'une seule structure pour plus de cohérence. En effet,
malgré la recommandation de la DIEPA, la ville de Brazzaville
généralement et la commune de Moungali particulièrement
connait d'énormes problèmes d'accessibilité en eau
potable. Ces problèmes sont divers, mais dans le cas de notre
étude, on peut retenir ceux liés aux distances parcourues par la
population, à l'insuffisance du réseau et aux pénuries et
à la fréquence aux points d'approvisionnement en eau.
IV.1- Distances
Le petit Larousse 2010 définit le mot distance comme
étant un « intervalle séparant deux points dans
l'espace ; longueur à parcourir pour aller d'un point à un
autre ». En effet, l'éloignement ici correspond à la
distance qui sépare les points d'eau des domiciles. Celle-ci pose un
problème, celui du service obligatoire et souvent pénible, en
d'autre terme « corvée ». La corvée en
approvisionnement d'eau est déterminée par la contrainte aux
ménages surtout non raccordés à un réseau d'eau et
aux ménages connectés directement au branchement SNDE, à
la suite des carences ou coupures d'eau répétées.
La corvée consiste ici d'aller chercher l'eau à
plus de 30 minutes voire une heure du temps de son domicile dans un
récipient de 25 litres, 15 litres ou 5 litres, à l'aide d'une
brouette ou d'un pousse-pousse ou encore par portage sur la tête
lorsqu'on ne possède aucun moyen roulant.
En effet, la planche n°4, montre la tragique
corvée exécutée par les habitants de Moungali qui vivent
belle et bien dans un milieu urbain et en plein coeur de la ville de
Brazzaville, non pas à la périphérie de celle-ci, ni dans
un milieu rural.
Planche n°4 : La
corvée d'eau
Photo n°7 : Cette photo retrace la
corvée exécutée et la distance parcourue par les habitants
du 4è arrondissement de la ville de Brazzaville. Cette image
montre un jeune garçon transportant six (6) bidons dans sa brouette
(cliché MABA NGOULOUBI Prince Loïque, 26 Janvier 2012 à
15 :41 minutes).
Photo n°8 : Cette image montre une
jeune dame avec plein de récipients d'eau (cliché MABA NGOULOUBI
Prince Loïque, 26 Janvier 2012 à 15 :41 minutes).
Selon qu'on trouve son eau dans la parcelle voisine, aux
forages, aux puits ou camions citernes, la distance à parcourir varie.
Ainsi, près de 75% de la population enquêtée trouve l'eau
à une distance parcourue de 1 à 20 minutes, 16% à une
distance de 25 à 50 minutes et en fin, 9% vont chercher à une
distance de 55 à 120 minutes comme l'indique la figure n°7.
Figure n°7 : Répartition de la
population selon la distance parcourue pour chercher l'eau.
Source : Enquête de terrain,
2012.
Il ressort de ce diagramme circulaire que les distances
parcourues par la population de Moungali à pied avec des
récipients de 10 litres, 15 litres, 20 litres et de 25 litres à
la main, à l'aide d'un pousse-pousse ou dans une brouette sont
vécues comme un ·calvaire·. Les populations perdent non
seulement de l'énergie, mais aussi du temps.
IV.2- Insuffisance du réseau
L'insuffisance du réseau cause beaucoup de
difficultés face aux adaptations en fourniture d'eau. Ces
difficultés d'accès à l'eau potable dans les quartiers de
Moungali sont de deux ordres:
- manque de réseau d'adduction d'eau dans les nouveaux
quartiers ;
- manque d'eau au robinet de façon récurrente
dans les quartiers ayant un réseau.
Ces difficultés font que la population s'oriente vers
un approvisionnement en eau de pluie, forages et puits. La pratique de bains
dans les ruisseaux et rivières qui arrosent la ville est
fréquente. Dans certains quartiers de Moungali, l'eau courante est quasi
inexistante en dépit d'un réseau d'adduction. Les infrastructures
de distribution d'eau existent, mais elles sont insuffisantes et
vétustes, entrainant ainsi une irrégularité dans la
fourniture d'eau ou encore fournissant, une eau souvent de mauvaise
qualité (normes d'acceptabilité non respectés). Ceci
oblige les ménages à des surcoûts domestiques. Par
ailleurs, les familles très pauvres sont obligées de se procurer
l'eau à fort coût pouvant être estimé de 2 ou 3 fois
plus chère, que celle acquise sur le réseau de la SNDE. Par
exemple, le bidon de vingt cinq litres d'eau est couramment acheté
à 150 FCFA21(*)
l'unité (Photo n°5). Lorsque l'on sait que la consommation moyenne
d'un individu à Brazzaville est d'environ 20 litres d'eau, cela revient
à 110 litres d'eau pour un ménage de 5,52 personnes22(*).
Chaque matin des grappes de personnes errent dans des rues de
Brazzaville, bidons ou d'autres récipients à bout de bras,
à la recherche de quelque endroit où les robinets ne sont pas
encore totalement à sec. « Cela fait plus de trois mois que
l'eau ne sort plus de nos robinets. Nous sommes contraints d'aller à sa
recherche chaque jour », a confié Roger Samba, un habitant du
quartier Plateaux des 15 ans, situé dans l'arrondissement 4 Moungali.
L'eau fait actuellement l'objet d'un commerce florissant pour
les rares privilégiés chez qui elle coule encore dans des
robinets. « Il nous faut au moins dix à quinze bidons par jour
à raison de 100 FCFA le bidon, ce qui représente 10.000 à
15.000 FCFA par semaine », a indiqué Samba23(*).
« Le comble, c'est que les factures arrivent tous
les mois comme si l'eau coulait. C'est vraiment déplorable »,
a-t-il ajouté.
Même les vendeurs de bidons font les bonnes affaires en
cette période de pénurie d'eau potable à Brazzaville.
« Le commerce des bidons est devenu très
prospère », a indiqué Guy Ondélé, un
habitant de l'arrondissement 1 Bacongo, ajoutant que le prix d'un bidon de 25
litres est passé de 1.000 à 2.000 FCFA ».
« En dépit de la hausse du prix du bidon qui
est passé du simple au double, le commerce de bidon est en plein essor
dans la ville. Sans bidons vous ne pouvez pas transporter l'eau », a
signalé Samba.
« La situation d'eau potable dans notre
arrondissement est de plus en plus grave. Puisque, pour
bénéficier de cette précieuse ressource, nous sommes
obligés de défaire les installations de la SNDE, parce que les
robinets sont très élevés, d'où, nous n'avons pas
d'autres choix que de les faire descendre afin de faciliter la sortie d'eau.
Cette situation de pénurie d'eau est due en amant au manque
d'électricité qui fait monter l'eau au niveau des grands
châteaux, qui par la suite, desservent les quartiers. Ce qui est cruel,
est que nous riverains desdits quartiers, sommes obligés de nous lever
tôt à 1heure, 2 heures ou 4 heures du matin pour pouvoir
bénéficier de cette boisson naturelle lorsqu'elle coule. A ces
heures, il y a une forte pression au niveau du robinet », a indiqué
un habitant du quartier 49 la poudrière.
Ces difficultés d'accès à l'eau
s'expliquent par la marginalisation de l'eau dans les programmes de
développement, le manque de concrétisation des actions
envisagées pour l'amélioration des conditions de vie des
populations en milieu urbain et rural et la faible intégration des
problèmes liés à l'eau dans les programmes de
santé24(*).
Photos n°5 : un pousse-pousseur à la
quête de l'eau. Cette photo montre comment un pousse-pousseur au
bord de Madoukou-Tsékélé, vient de chercher l'eau à
Ouenzé (cliché MABA NGOULOUBI Prince Loïque).
IV.2- Pénurie et fréquence
Le manque d'eau nécessaire à la couverture des
besoins vitaux à Moungali ne date pas d'aujourd'hui. Car,
posséder un branchement de la SNDE sans connaître des
pénuries est une chose rare. En effet, plusieurs ménages
enquêtés à Moungali déclarent avoir connu des
pénuries qui vont d'une semaine à un mois, voire des
années, tel est le cas des quartiers Plateau des 15 ans, Mounkondo,
Ecole de peinture et autres.
Ainsi, ces multiples pénuries poussent les
ménages à fréquenter mainte fois les sources
d'approvisionnement lorsque cette précieuses liquide coule des robinets
ou ailleurs.
En outre, le faible débit de certains points de
ravitaillement en eau entraîne de longs fils d'attente. La durée
d'attente peut également être importante aux lieux
d'approvisionnement. Elle est de 1 ou 2 heures d'attentes dans certains points
d'eau. Ainsi, les différentes pratiques domestiques (toilette,
vaisselle, cuisine) conduisent les ménagères à
s'approvisionner tout au long de la journée :
généralement très tôt le matin entre 5 heures et 10
heures, le soir de 16 heures à 18 heures. Ainsi, la plupart des chefs de
ménages enquêtés prennent l'eau deux fois par jour (40%),
c'est-à-dire le matin ou le soir, 37% prennent l'eau une fois par jour
(le matin ou le soir), mais avec un grand nombre de récipients (8
à 15 bidons par prise), 17% se rendent au point d'eau trois fois par
jour, 5% quatre fois par jour et en fin 1% des ménages
enquêtés se rendent au point d'eau dix fois par jour comme
l'indique la figure n°8.
Figure n°8: La répartition de la
population suivant la fréquence de puisage d'eau.
Source : Enquête de terrain,
2012.
Il ressort de cette figure, que les populations de Moungali
fréquentent de façon assez importante les lieux
d'approvisionnement d'eau potable. La fréquence est repartie de la
manière suivante : 37% des ménages s'approvisionnent une
fois par jour, 62% deux à quatre fois par jour contre 1% qui va une fois
par jour.
Dans l'ensemble, la plupart des ménages
s'approvisionnent deux à quatre fois par jour ; ce qui est une
contrainte pour les femmes. Toutefois, plus d'un tiers de ménages
enquêté s'approvisionnent une fois par jour, il s'agit là
de ceux qui ont un branchement.
En claire, la diversité des modes d'approvisionnement
en eau potable à Moungali à un impact sur la vie quotidienne des
habitants dans la mesure où ces habitants parcourent de longues
distances à la quête de cette denrée précieuse mais
négligée. En effet, les problèmes d'insuffisance et de
pénuries observées dans toute la commune de Moungali ne
favorisent pas ces populations à prendre leurs responsabilités
surtout pour les populations exerçant dans le secteur étatique
(retard au service, etc.).
Malgré l'ancienneté de la SNDE qui a vu le jour
depuis 1967, les populations n'ont pas toujours une stabilisation en
matière d'accès à l'eau potable. En effet, un exercice
pénible est observé par l'ensemble de la population, parcourir
les longues distances, l'insuffisance du réseau d'adduction d'eau et les
pénuries fréquentes. Tels sont les problèmes que ces
populations rencontrent.
Chapitre V : LA QUALITE DE L'EAU ET LES MALADIES
HYDRIQUES.
La qualité de l`eau de boisson est un problème
universel de santé. L`eau est essentielle pour la vie, mais elle peut
transmettre et transmet des maladies dans les pays de tous les continents, des
plus pauvres aux plus riches. En effet, l`eau, une ressource essentielle, est
utilisée à des fins alimentaires, d`hygiène corporelle ou
récréatives, nécessitant un haut niveau de qualité
physico-chimique, chimique et microbiologique.
Avoir de l`eau à disposition en qualité et en
quantité suffisante contribue au maintien de la santé. Elle peut
être aussi source de maladie du fait de sa contamination par des
déchets ménagers, industriels, agricoles, par des excrétas
et divers déchets organiques. Ainsi, cette partie du document traite des
normes de qualité pour une eau de boisson, ensuite la qualité de
l'eau consommée à Moungali et les différentes maladies
liées à l'eau rencontrées.
I- Les normes de qualité
Une
eau est dite potable quand elle
satisfait à un certain nombre de caractéristiques la rendant
propre à la
consommation
humaine.
Les standards de référence dans ce domaine
diffèrent selon les époques, les pays et l'autorité en
charge de cette définition dans certains pays. Le concept de «
potabilité »
varie à travers le monde, fruit d'un contexte historique, scientifique
et culturel local. Il détermine la question de l'accès à
l'eau, puisqu'une eau de bonne qualité est essentielle au
développement économique et humain.
Par exemple, les paramètres pouvant être
réglementés sont :
- la qualité
organoleptique (
couleur,
turbidité,
odeur,
saveur) ;
- certains paramètres physico-chimiques naturels (
température,
pH,
chlorures : 200 mg/l,
sulfates : 250 mg/l,
etc.) ;
- des substances dites indésirables (
nitrates : 50 mg/l,
nitrites,
pesticides,
etc.) ;
- des substances
toxiques (
arsenic,
cadmium,
plomb,
hydrocarbures,
etc.) ;
- des paramètres microbiologiques (l'
eau ne doit pas contenir
d'organismes
pathogènes,
dont
coliformes fécaux
et les Germes totaux).
En effet, pour les indicateurs de qualité, les
principaux moyens disponibles sur le terrain pour estimer la qualité de
l'eau sont l'enquête sanitaire, complétée par l'analyse
bactériologique et les analyses physico-chimiques. Les types d'analyse
sont choisis en fonction de l'objectif poursuivi.
II- Qualité de l'eau consommée par les
populations de Moungali
Aux exigences de l'accès à l'eau, s'ajoute un
problème de qualité à coup sûr alarmant. En effet,
l'eau utilisée par la population pour toutes les fonctions devra
être propre afin de protéger la santé. Dans cette
même analyse, Jean de Dieu KONONGO BABAKAS, cité par AYESSA et
PIGASSE, écrit ce qui suit : « les gens n'ont pas
seulement besoin d'eau. Ils ont aussi besoin d'une eau de qualité,
c'est-à-dire d'une eau potable, claire, inodore, limpide, et sans
saveur. 25(*)
Généralement, l'extension du réseau pose
le problème lié à la qualité de l'eau
distribuée par les opérateurs en charge de la distribution de
l'eau. L'ancien système collectif datant de la colonisation est devenu
insuffisant du fait de l'extension de la ville de Brazzaville.
Ce système ne concerne que les quartiers les plus anciens de Brazzaville
comme Bacongo, Makélékélé, Poto-Poto et
Ouenzé (Figure n°9).
Figure n°9 : Le réseau
d'adduction d'eau de Brazzaville en 2003
Source : Centre d'Etudes et de Recherche
en Gestion et Entrepreneuriat, convention PRIPODE CG1, du 20 Août 2003,
Version du 30 avril 2006.
Il ressort de cette figure n°9 que le réseau
d'adduction d'eau datant de l'époque coloniale est devenu à
l'ère d'aujourd'hui insuffisant du fait de l'extension spatiale de
Brazzaville. Cette insuffisance cause d'énormes problèmes de
pénuries et de qualité d'eau dans la mesure où les
infrastructures n'ont pas été révisées.
En effet, les Nations Unies exigent que l'eau
distribuée et consommée soit traitée suivants les normes
de l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Pour le cas de certaines
entreprises africaines, la situation laisse entrevoir certains faits. Au Congo
par exemple, si l'eau de la SNDE est considérée par les Congolais
comme peu potable, les analyses faites au laboratoire de la SNDE en 2007
montent les faits inverses (tableau 12 et 13).26(*) En effet, les analyses bactériologiques et
physico-chimiques effectuées sur vingt points d'eau sont
résumés dans le tableau n°12.
Tableau n°12 : Analyse bactériologique
de l'eau de la SNDE prélevée sur 20 points d'eau en
2007.
INDICATEURS
|
Eau de la SNDE
|
Normes de l'OMS
|
Germes totaux sur Gélose nutritive à 37°c
|
0 / 100 ml
|
0-30 / 100 ml
|
Streptocoques fécaux sur gélose de Barneset
Slanetz
|
0 / 100 ml
|
0 / 100 ml
|
Coliformes totaux sur Mac Konkey Agar à 37°
|
0 / 100 ml
|
0 / 100 ml
|
Bactéries sulfito réductrice sur mille sur
milieu Simmons en milieu ambiant
|
0 / 100 ml
|
0 / 100 ml
|
Source : Laboratoire SNDE, 2007.
Tableau 13 : Analyse physico-chimique de l'eau de
la SNDE
Propriétés
|
Unités
|
Valeurs moyennes mesurées
|
Normes de l'OMS
|
PH
|
|
7,39
|
6,5 - 8,5
|
Température
|
C°
|
28,8
|
12 - 30
|
Turbidité
|
NTC
|
2,34
|
0 -10
|
Couleur
|
Mg / l pt. Cob
|
0
|
15
|
Odeur
|
|
Largement chlorée
|
Sans
|
Saveur
|
|
Sans
|
Sans
|
Source : laboratoire SNDE, 2007
La lecture de ces deux tableaux montre que l'eau
distribuée par la SNDE est de bonne qualité. Cependant, les avis
des consommateurs peuvent être contradictoires du fait de la
réalité que présente quelquefois cette eau en
matière de coloration et de dépôt qu'elle engendre dans les
récipients placés au repos. Cependant, en mettant un accent sur
ces résultats provenant du laboratoire de la S.N.D.E en 2007, la
réalité est nettement différente avec nos résultats
récemment analysés de 2012 (les tableaux n°20 à 23).
Il est vrai que l'homme sans eau, ne peut pas survivre ;
mais cette eau doit cependant être propre. Car contaminée, elle
véhicule un grand nombre de maladies fatales. Les déchets
d'origine humaine, quand ils ne sont pas évacués ou
éliminés convenablement (du fait généralement de la
mauvaise hygiène), constituent le facteur le plus important de
pollution. Si la qualité de l'eau est généralement bonne
à la source comme l'on montré les résultats de 2007 du
laboratoire de la SNDE, les risques de contamination pendant son transport et
la faible probabilité quelle sera stérilisée par
ébullition avant d'être consommée accroit l'incidence des
maladies hydriques. Les maladies qui en résultent se propagent du fait
de la mauvaise hygiène et la population entière est ainsi
exposée à des risques sanitaires (Photo n°6).
Photo n°6 : Exposition de la population
à des risques sanitaires et la propagation des maladies hydriques dues
aux eaux stagnantes.
Cette image de l'eau stagnante dans l'une des ruelles de
Moungali montre le degré par lequel la population entière est
exposée aux risques de contamination. Ainsi, au contact de cette eau, la
propagation des maladies hydriques est visible (cliché MABA NGOULOUBI
Prince Loïque, 2011).
Toutefois, la qualité de l'eau consommée par les
populations de Moungali pousse à voir les liens existant entre l'eau
consommée et la population comme l'indique la figure n°10.
Population
Volet 2
Volet 1
Environnement
Eau
Volet 3
Figure n°10 : Interactions entre
population, eau et environnement
Source : Enquête de terrain,
2012.
L'analyse de ce triptyque montre qu'en matière de
qualité de l'eau consommée, qu'il existe des interactions entre
la population, l'eau et l'environnement qui agissent de façon mutuelle
les uns sur les autres. Ainsi, dans le volet 1 de la figure, il ressort que les
populations entretiennent des rapports étroits avec l'eau, notamment en
termes de consommation et usages multiformes. L'eau est utilisée ici
sous trois formes à savoir : dans l'agriculture, les industries et
en fin dans les usages ménagers. Elle a des répercutions sur
l'environnement (volet 2) notamment sur la pollution de l'environnement,
l'appauvrissement des sols et la dégradation des
écosystèmes.
Pour le volet 3, l'eau qui vient de subir les
différentes interactions lors des deux premiers volets, chargée
en polluants et en contaminants divers, pose le problème de risque
sanitaire comme la contamination aux maladies liées à l'eau. En
effet, cette figure montre aussi que la dégradation des
écosystèmes et l'appauvrissement des sols peut entraîner
une pénurie d'eau et alimentaire, des conflits à propos de l'eau,
le ralentissement de la croissance économique. Tous ces
problèmes, peuvent conduire à des déplacements de la
population. En Irak par exemple, selon une étude menée par
l'UNESCO, les pénuries d'eau ont entraîné des
déplacements des populations dans le Nord. Plus de 100.000 habitants du
Nord de l'Irak ont été obligés de quitter leur foyer
depuis 2005 en raison de graves pénuries d'eau. En clair, il ressort de
cette figure triptyque que la population, l'eau et l'environnement ont des
actions décisives sur les uns les autres. La qualité de l'eau
nous interpelle tous et conduit à effectuer des
prélèvements afin de se rendre compte de la qualité de
l'eau consommée par les populations de Moungali.
II.1. Présentation des différentes
analyses
Dans tous travaux de recherche, il est nécessaire
qu'après tout prélèvement et analyse des
échantillons d'eau vient une phase conséquente. Celle-ci n'est
qu'une autre que la présentation des résultats. Ainsi, tous les
résultats qui ont fait l'objet de notre stage au laboratoire national
d'analyse d'eau de la SNDE sont présentés dans les tableaux
n° 14 à 23.
Tableau n°14: Résultats des analyses
chimiques et physico-chimiques de l'eau de forage
Paramètres
|
Unités
|
ECHANTILLONS
|
NORMES
DE L'OMS
|
F1
|
Moyenne
|
F2
|
Moyenne
|
F3
|
Moyenne
|
P1
|
P2
|
P1
|
P2
|
P1
|
P2
|
PH
|
-
|
4,29
|
4,39
|
4,34
|
3,84
|
4,25
|
4,045
|
4,32
|
4,24
|
4,28
|
6,5-9,00
|
Température
|
°C
|
20
|
20
|
20
|
20
|
20
|
20
|
20
|
20
|
20
|
12-30
|
Turbidité
|
NTU
|
0,21
|
0,06
|
0,135
|
0,13
|
0,04
|
0,085
|
0,11
|
0,00
|
0,055
|
5
|
Couleur
|
mg/Pt-Co
|
0,00
|
2,5
|
1,25
|
0,00
|
2,5
|
1,25
|
0,00
|
5
|
2,5
|
15
|
Odeur
|
-
|
Sans
|
Sans
|
Sans
|
Sans
|
Sans
|
Sans
|
Sans
|
Sans
|
Sans
|
Sans
|
Saveur
|
-
|
Acide
|
Sans
|
Sans
|
Sans
|
Sans
|
Sans
|
Sans
|
Sans
|
Sans
|
Sans
|
Aspect
|
-
|
H
|
H
|
H
|
H
|
H
|
H
|
H
|
H
|
H
|
-
|
Conductivité
|
us/cm
|
127,1
|
112,1
|
119,6
|
285
|
300
|
292,5
|
133,0
|
139,9
|
136,45
|
-
|
TAC
|
mg/ Lcaco3
|
10
|
27,5
|
18,75
|
10
|
32,5
|
21,25
|
5
|
45
|
25
|
100
|
THT
|
mg/ Lcaco3
|
12,5
|
57,5
|
35
|
47,5
|
87,5
|
67,5
|
33,88
|
80
|
56,94
|
150
|
MES
|
mg/ L
|
2
|
2
|
2
|
0
|
1
|
0,5
|
0
|
4
|
2
|
<1
|
Calcium ca2+
|
mg/ L
|
2,66
|
16,58
|
9,62
|
16,66
|
27,41
|
22,035
|
12,38
|
21,48
|
16,93
|
70
|
Magnésium
|
mg/ L
|
1,46
|
4,01
|
2,735
|
1,46
|
4,74
|
3,1
|
0,73
|
6,57
|
3,65
|
50
|
Nitrites N02-
|
mg/ L
|
0,09
|
0,31
|
0,2
|
0,39
|
0,58
|
0,485
|
0,30
|
0,37
|
0,335
|
0,1
|
Nitrates N03-
|
mg/ L
|
4,17
|
15,9
|
10,035
|
19,87
|
29,15
|
24,51
|
15,30
|
18,55
|
16,925
|
50
|
Bicarbonates
|
mg/ L
|
12,2
|
33,55
|
22,875
|
12,2
|
39,65
|
25,925
|
6,1
|
54,9
|
30,5
|
200
|
Minéralisation générale
|
mg/ L
|
120
|
106,61
|
113,305
|
219,32
|
230,87
|
225,095
|
102,35
|
132,57
|
117,46
|
<600
|
Source : Enquête de terrain, 2012.
Tableau n°15 : Résultats des analyses
microbiologiques de l'eau de forage
Paramètres
|
Echantillons
|
Normes de l'OMS
|
|
F1
|
Moyenne
|
F2
|
Moyenne
|
F3
|
Moyenne
|
P1
|
P2
|
|
P1
|
P2
|
|
P1
|
P2
|
|
Germes totaux (24h à 37°)
|
8800
|
0
|
4400
|
12000
|
0
|
6000
|
6900
|
0
|
3450
|
0-30 ufc / 100ml
|
Coliformes totaux (24h à 37°)
|
1400
|
0
|
700
|
12000
|
0
|
6000
|
9600
|
0
|
4800
|
0 ufc / 100ml
|
Coliformes fécaux (24h à 44°)
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0 ufc / 100ml
|
Bactéries sulfito-réductrices (24h à
37°)
|
-
|
-
|
|
+
|
-
|
|
-
|
-
|
|
Négatif
|
Source : Enquête de terrain,
2012.
Légende:
F1 : Forage 1
F2 : Forage 2
F3 : Forage 3
P1 : Premier prélèvement
P2 : Deuxième
prélèvement
Ufc : unité format colonie
Tableau n°16 : Résultats des
analyses chimiques et physico-chimiques des eaux des Puits
PARAMETRES
|
UNITES
|
ECHANTILLONS
|
NORMES
OMS
|
Puits 1
|
Puits 2
|
Puits 3
|
Puits 4
|
P1
|
P2
|
P1
|
P2
|
P1
|
P2
|
P1
|
P2
|
PH
|
-
|
5,88
|
5,92
|
7,10
|
6,49
|
6,95
|
6,00
|
5,74
|
5,45
|
6,5-9,00
|
Température
|
C°
|
20
|
20
|
20
|
20
|
20
|
20
|
20
|
20
|
12-30
|
Turbidité
|
NTU
|
3,96
|
4,33
|
7,17
|
8,81
|
35,6
|
28,2
|
2,29
|
5,59
|
5
|
Couleur
|
mg/L Pt-co
|
5
|
2,5
|
5
|
7,5
|
5
|
10
|
7,5
|
7,5
|
15
|
Odeur
|
-
|
D
|
D
|
D
|
D
|
D
|
D
|
D
|
D
|
Sans
|
Saveur
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Sans
|
Aspect
|
-
|
LT
|
LT
|
LT
|
T
|
T
|
T
|
T
|
T
|
-
|
Conductivité
|
us/cm
|
1089
|
823
|
1017
|
1570
|
1051
|
1047
|
775
|
796
|
-
|
TAC
|
mg/L caco3
|
152,5
|
140
|
402,5
|
687,5
|
410
|
487,5
|
130
|
200
|
100
|
THT
|
mg/ L
|
270
|
230
|
565
|
1200
|
547,5
|
712,5
|
280
|
391,66
|
150
|
Matières en suspension
|
mg/ L
|
6
|
1
|
2
|
21
|
41
|
38
|
3
|
3
|
<1
|
Calcium Ca2+
|
mg/ L
|
72,37
|
59,29
|
131,98
|
319,40
|
123,22
|
171,12
|
81,63
|
109,94
|
70
|
Magnésium Mg2+
|
mg/ L
|
22,26
|
20,44
|
58,76
|
100,37
|
59,86
|
71,17
|
18,98
|
29,2
|
50
|
Nitrites N02-
|
mg/ L
|
1,27
|
0,95
|
1,72
|
5,43
|
1,45
|
2,38
|
1,59
|
2,03
|
0,1
|
Nitrates N03-
|
mg/ L
|
62,54
|
47,7
|
86,12
|
271,62
|
72,87
|
119,25
|
79,5
|
101,57
|
50
|
Bicarbonates HC03-
|
mg/ L
|
186,05
|
170,8
|
491,05
|
838,75
|
500,2
|
594,75
|
158,6
|
244
|
200
|
Minéralisation générale
|
mg/ L
|
826,04
|
589,20
|
771,43
|
1190,9
|
797,22
|
794,19
|
554,83
|
569,87
|
300
|
Source : Enquête de terrain,
2012.
Légende : D :
Décomposition ; LT : Légèrement
Trouble ; T :
Trouble.Tableau n°17 : La moyenne des résultats
des analyses chimiques et physico-chimiques des eaux des Puits
PARAMETRES
|
UNITES
|
ECHANTILLONS
|
NORMES
OMS
|
Moyenne P1
|
Moyenne P2
|
Moyenne P3
|
Moyenne P4
|
PH
|
-
|
5,9
|
6,795
|
6,475
|
5,6
|
6,5-9,00
|
Température
|
C°
|
20
|
20
|
20
|
20
|
12-30
|
Turbidité
|
NTU
|
4,2
|
7,99
|
31,9
|
3,94
|
5
|
Couleur
|
mg/L Pt-co
|
3,75
|
6,25
|
7,5
|
7,5
|
15
|
Odeur
|
-
|
D
|
D
|
D
|
D
|
Sans
|
Saveur
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Sans
|
Aspect
|
-
|
LT
|
T
|
T
|
T
|
-
|
Conductivité
|
us/cm
|
956
|
1293,5
|
1049
|
785,5
|
-
|
TAC
|
mg/L caco3
|
146,25
|
545
|
448,75
|
165
|
100
|
THT
|
mg/ L
|
250
|
882,5
|
630
|
335,83
|
150
|
Matières en suspension
|
mg/ L
|
3,5
|
11,5
|
19,75
|
3
|
<1
|
Calcium Ca2+
|
mg/ L
|
65,83
|
225,69
|
147,17
|
95,785
|
70
|
Magnésium Mg2+
|
mg/ L
|
21,35
|
79,565
|
65,51
|
24,09
|
50
|
Nitrites N02+
|
mg/ L
|
1,11
|
3,575
|
1,91
|
1,81
|
0,1
|
Nitrates N03-
|
mg/ L
|
55,12
|
178,87
|
96,06
|
90,535
|
50
|
Bicarbonates HC03-
|
mg/ L
|
178,425
|
664,9
|
545,475
|
201,3
|
200
|
Minéralisation générale
|
mg/ L
|
707,62
|
981,165
|
795,705
|
562,35
|
<600
|
Source : Enquête de terrain,
2012.
Légende :
D : Décomposition ;
LT : Légèrement Trouble ;
T : Trouble.
Tableau n°18 : Résultats des analyses
microbiologiques de l'eau des puits
Paramètres
|
Echantillons
|
Normes de l'OMS
|
P1
|
P2
|
P3
|
P4
|
P1
|
P2
|
P1
|
P2
|
P1
|
P2
|
P1
|
P2
|
Germes totaux (24 à 37°)
|
600
|
15000
|
34800
|
15000
|
4800
|
15000
|
16000
|
15000
|
0-30 ufc / 100ml
|
Coliformes totaux (24 à 37°)
|
22800
|
15000
|
37200
|
15000
|
11600
|
15000
|
2100
|
15000
|
0 ufc / 100ml
|
Coliformes fécaux (24h à 44°)
|
0
|
7500
|
0
|
7500
|
0
|
7500
|
300
|
7500
|
0 ufc / 100ml
|
Bactéries sulfito-réductrices (24 à
37°)
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
+
|
Négatif
|
Source : Enquête de terrain,
2012.
|
Tableau n°19 : Calcul de la
moyenne des résultats des analyses de l'eau des puits
Paramètres
|
Echantillons
|
Normes de l'OMS
|
Moyenne P1
|
Moyenne P2
|
Moyenne P3
|
Moyenne P4
|
Germes totaux (24 à 37°)
|
7800
|
24900
|
9900
|
15500
|
0-30 ufc / 100ml
|
Coliformes totaux (24 à 37°)
|
18900
|
26100
|
13300
|
8550
|
0 ufc / 100ml
|
Coliformes fécaux (24h à 44°)
|
3750
|
3750
|
3750
|
3900
|
0 ufc / 100ml
|
Bactéries sulfito-réductrices (24 à
37°)
|
+
|
+
|
+
|
+
|
Négatif
|
Source : Enquête de terrain,
2012.
Légende : P1 : Puits
1 ; P2 : Puits 2 ; P3 :
Puits 3
Tableau n°20 : Résultats des
analyses chimiques et physico-chimiques des eaux des robinets
PARAMETRES
|
UNITES
|
ECHANTILLONS
|
NORMES
OMS
|
R1
|
R 2
|
R 3
|
R4
|
P Djoué
|
P Djiri
|
P1
|
P2
|
P1
|
P2
|
P1
|
P2
|
P1
|
P2
|
P1
|
P2
|
P1
|
P2
|
PH
|
-
|
6,82
|
6,50
|
5,63
|
7,15
|
5,10
|
5,66
|
5,73
|
5,86
|
5,36
|
6,10
|
4,54
|
6,30
|
6,5-9
|
Température
|
C°
|
20
|
20
|
20
|
20
|
20
|
20
|
20
|
20
|
20
|
20
|
20
|
20
|
12-30
|
Turbidité
|
NTU
|
3,44
|
3,85
|
6,15
|
5,05
|
5,48
|
5,12
|
3,88
|
3,36
|
0,31
|
3,6
|
2,70
|
6,14
|
5
|
Couleur
|
mg/L Pt-co
|
1,25
|
2,5
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
15
|
Odeur
|
-
|
sans
|
sans
|
sans
|
sans
|
sans
|
sans
|
sans
|
sans
|
sans
|
sans
|
sans
|
sans
|
Sans
|
Saveur
|
-
|
sans
|
sans
|
sans
|
sans
|
sans
|
sans
|
sans
|
sans
|
sans
|
sans
|
sans
|
sans
|
Sans
|
Aspect
|
-
|
H
|
T
|
H
|
T
|
H
|
T
|
H
|
T
|
H
|
H
|
H
|
T
|
-
|
Conductivité
|
us/cm
|
30,3
|
20,0
|
22,6
|
36,3
|
21,1
|
13,9
|
10,3
|
21,3
|
26,5
|
25,4
|
10,2
|
10,5
|
-
|
TAC
|
mg/L caco3
|
10
|
7,5
|
2,5
|
10
|
15
|
5,02
|
10
|
5,76
|
10
|
22,5
|
10
|
5
|
100
|
THT
|
mg/ L
|
17,5
|
10,25
|
7,5
|
18,26
|
21,66
|
7
|
18,33
|
10,65
|
17,5
|
31,38
|
15
|
5,25
|
150
|
Matières en suspension
|
mg/ L
|
0
|
5
|
0
|
9
|
0
|
4
|
0
|
4
|
0
|
0
|
0
|
8
|
<1
|
Calcium Ca2+
|
m/ L
|
44,66
|
1,24
|
2,41
|
4,96
|
5,16
|
1,63
|
4,99
|
2,91
|
4,66
|
7,30
|
3,66
|
0,93
|
70
|
Magnésium Mg2+
|
m/L
|
1,46
|
1,09
|
0,36
|
1,46
|
2,19
|
0,73
|
1,46
|
0,84
|
1,46
|
3,28
|
1,46
|
0,73
|
50
|
Nitrites N02-
|
m/L
|
0,079
|
0,02
|
0,053
|
0,08
|
0,07
|
0,02
|
0,08
|
0,05
|
0,079
|
0,009
|
0,053
|
0,005
|
0,1
|
Nitrates N03-
|
m/L
|
3,97
|
1,45
|
2,65
|
4,37
|
3,52
|
1,04
|
4,41
|
2,59
|
3,97
|
4,70
|
2,65
|
0,25
|
50
|
Bicarbonates HC03-
|
m/L
|
12,2
|
9,15
|
3,05
|
12,2
|
18,3
|
6,12
|
12,2
|
7,02
|
12,2
|
27,45
|
12,2
|
6,1
|
200
|
Minéralisation générale
|
m/g L
|
41,36
|
27,30
|
30,85
|
49,55
|
28,80
|
18,97
|
14,06
|
29,07
|
36,17
|
34,67
|
13,92
|
14,33
|
<300
|
Source : Enquête de terrain,
2012.
Légende : R : Robinet ;
P : Potabloc ; H : Homogène ; T :
Trouble ; P1 : Prélèvement n°1 ; P2 :
Prélèvement n°2.
Tableau n°21 : La moyenne des
résultats des analyses chimiques et physico-chimiques des eaux des
robinets
PARAMETRES
|
UNITES
|
ECHANTILLONS
|
|
|
NORMES
de
l'OMS
|
Moyenne R1
|
Moyenne R2
|
Moyenne R3
|
Moyenne R4
|
Potabloc Djoué
|
Potabloc Djiri
|
PH
|
-
|
6,66
|
6,39
|
5,38
|
5,79
|
5,73
|
5,42
|
6,5-9
|
Température
|
C°
|
20
|
20
|
20
|
20
|
20
|
20
|
12-30
|
Turbidité
|
NTU
|
3,64
|
5,6
|
5,3
|
3,62
|
1,95
|
4,42
|
5
|
Couleur
|
mg/L Pt-co
|
1,25
|
1,5
|
0
|
0
|
0
|
0
|
15
|
Odeur
|
-
|
sans
|
Sans
|
Sans
|
Sans
|
Sans
|
Sans
|
Sans
|
Saveur
|
-
|
Sans
|
Sans
|
Sans
|
Sans
|
Sans
|
Sans
|
Sans
|
Conductivité
|
us/cm
|
25,15
|
29,45
|
17,5
|
15,8
|
25,95
|
10,35
|
-
|
TAC
|
mg/L caco3
|
8,75
|
6,25
|
10, 01
|
7,88
|
16,25
|
7,5
|
100
|
THT
|
mg/ L
|
13,87
|
12,88
|
14,33
|
14,49
|
24,44
|
10,12
|
150
|
Matières en suspension
|
mg/ L
|
2,5
|
4,5
|
2
|
2
|
0
|
4
|
<1
|
Calcium Ca2+
|
m/ L
|
22,95
|
3,68
|
3,39
|
3,95
|
5,98
|
2,29
|
70
|
Magnésium Mg2+
|
m/L
|
1,27
|
0,91
|
1,46
|
1,15
|
2,37
|
1,09
|
50
|
Nitrites N02-
|
m/L
|
0,049
|
0,066
|
0,045
|
0,065
|
0,044
|
0,029
|
0,1
|
Nitrates N03-
|
m/L
|
2,71
|
3,51
|
2,28
|
3,5
|
4,33
|
1,45
|
50
|
Bicarbonates HC03-
|
m/L
|
10,57
|
7,62
|
12,21
|
41,2
|
19,82
|
9,15
|
200
|
Minéralisation générale
|
m/g L
|
68,66
|
40,2
|
23,88
|
21,56
|
35,42
|
14,12
|
<300
|
Source : Enquête de terrain, 2012.
Légende : R : Robinet
Tableau n°22 : Résultats des analyses
microbiologiques des eaux des robinets
Paramètres
|
Echantillons
|
Normes de l'OMS
|
R1
|
R2
|
R3
|
R4
|
P de Djiri
|
P de Djoué
|
P1
|
P2
|
P1
|
P2
|
P1
|
P2
|
P1
|
P2
|
P1
|
P2
|
P1
|
P2
|
Germes totaux (24 à 37°)
|
12400
|
0
|
4500
|
0
|
3600
|
15000
|
21600
|
0
|
3600
|
0
|
14400
|
200
|
0-30 ufc/ 100ml
|
Coliformes totaux (24 à 37°)
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
15000
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0 ufc / 100ml
|
Coliformes fécaux (24h à 44°)
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
7500
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0 ufc / 100ml
|
Bactéries sulfito réductrices (24 à
37°)
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
+
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Négatif
|
Source : Enquête de terrain,
2012.
Tableau n°23 : La moyenne des
résultats des analyses microbiologiques des eaux des
robinets
Paramètres
|
Echantillons
|
Normes de l'OMS
|
Moyenne R1
|
Moyenne R2
|
Moyenne R3
|
Moyenne R4
|
Moyenne P de Djiri
|
Moyenne P de
Djoué
|
Germes totaux (24 à 37°)
|
6200
|
2250
|
9300
|
10800
|
1800
|
7300
|
0-30 ufc/100ml
|
Coliformes totaux (24 à 37°)
|
0
|
0
|
7500
|
0
|
0
|
0
|
0 ufc/100 ml
|
Coliformes fécaux (24h à 44°)
|
0
|
0
|
3750
|
0
|
0
|
0
|
0 ufc/ 100 ml
|
Bactéries sulfito réductrices (24 à
37°)
|
-
|
-
|
+
|
-
|
-
|
-
|
Négatif
|
Source : Enquête de terrain,
2012.
Légende : R1 : Robinet 1 ;
R2 : Robinet 2 ; R3 robinet 3 ; R4 : Robinet 4 ;
P : Potabloc
II.2. Interprétation des
résultats
L'interprétation des résultats est repartie de
la manière suivante :
- Forage 1 (localisé au Q 48 :
Moukondo)
Le tableau n°14 des résultats des analyses de ce
forage dont le prélèvement c'est effectué de façon
hebdomadaire, montrent que les caractéristiques suivantes : l'eau
de ce forage est agressive car la moyenne du PH est de 4,34 qui n'est pas dans
l'intervalle des normes de l'OMS qui est 6,5 à 9. C'est une eau non
turbide, dans la mesure où la moyenne de la turbidité est
égale à 1 NTU. C'est une eau douce car la dureté totale
est faible (35 mg/ Lcaco3), alors que selon les normes de l'OMS,
elle va jusqu'à 150 mg/ Lcaco3. Eau moyennement
minéralisée (113,305 mg/ L), c'est une eau qui demande une
correction du PH pour que physico-chimiquement celle-ci soit conforme aux
normes de l'OMS.
En effet, le tableau n° 15 de la microbiologie montre que
l'eau de ce forage n'est pas conforme aux normes de l'OMS, car il y a la
présence des germes totaux (4400 ufc / 100 ml) et des coliformes totaux
(700 ufc / 100 ml) en quantité élevée. Cependant, en ce
qui concerne les coliformes fécaux, elle répond aux normes de
l'OMS. Cette eau nécessite une désinfection totale avant toute
consommation humaine.
Il ressort des résultats du tableau n°15 que
pendant le premier prélèvement l'eau était fortement
contaminée, ceci est marqué par la présence des coliformes
et germes totaux. Par contre, pour le deuxième
prélèvement, aucune présence n'a été
observée. A cet effet, il sied de signaler que, la contamination est
externe, elle est due soit à la bâche de réserve soit au
tuyau.
- Forage 2 (localisé au Q 48 :
Moukondo)
Suite aux résultats des analyses
présentés dans le tableau n°14, on remarque que le forage 2
est le plus minéralisé avec 225,095 de minéralisation
générale que le forage 1 qui à peine 113,305 et le forage
n°3, 117,46. En effet, c'est une eau très agressive. Ce sont des
eaux douces par ce que la quantité d'éléments de pollution
(nitrates et nitrites) est faible. Pour éliminer totalement ces
éléments de pollution (nitrates et nitrites), il est important de
passer par la désinfection à l'aide des composés
chlorés comme l'hypochlorite de calcium ou hypochlorite de sodium, en
d'autres termes eau de javel.
Nous pouvons aussi affirmer qu'en dehors de
l'agressivité des eaux de ces forages, physico-chimiquement, elles sont
conformes aux normes de l'OMS (tableau n°14).
Pour conserver la bonne qualité microbiologique des
eaux de ces trois (3) forages, une désinfection totale est
nécessaire, car pour une eau de forage, la contamination microbienne est
externe si la nappe phréatique est bonne et elle est interne que si la
nappe phréatique est détruite. Mais, la composition
physico-chimique de ces trois (3) forages montre que leurs nappes
phréatiques ne sont pas détruites par ce que les nitrates et les
nitrites devraient être élevés et l'eau devrait avoir les
odeurs de décomposition.
- Forage 3 (localisé au Q 46 :
Marché Dix Francs)
En ce qui concerne ce forage, les résultats de la
physico-chimique montrent que l'eau est très agressive, avec un taux de
nitrates légèrement élevé. Mais, les
résultats de la microbiologie prouvent que cette eau est polluée
et nécessite une désinfection avant toute consommation humaine.
Cependant, selon le deuxième prélèvement, les
résultats de la physico-chimique montrent que l'eau de ce forage est
très agressive et selon les résultats de la microbiologie, cette
eau réponde aux normes de l'OMS (tableaux n°14 et 15).
Eau des puits
- Puits 1 (localisé au Q 41 : Ecole de
Peinture)
Les résultats des analyses du puits n°1 montrent
les caractéristiques suivantes : l'eau est faiblement agressive par
ce que le PH est inférieur aux normes de l'OMS, il de l'ordre de 5,9.
Légèrement turbide ; c'est une eau dure ; fortement
minéralisée dont la teneur en élément de pollution
à savoir : les nitrates et les nitrites est élevée
(1,11 et 55,12 mg/l). En effet, cette eau présente une odeur de
décomposition d'où physico-chimiquement l'eau du puits 1 n'est
pas conforme aux normes de potabilité (tableaux n°17 et 18).
Il ressort des tableaux n°14, 17 et 18 que les
résultats de la microbiologie montrent que les eaux du puits 1 sont
très polluées, d'où elles nécessitent une
désinfection totale avant toute consommation humaine.
- Puits 2 (localisé au Q 41 : Ecole de
Peinture)
Les résultats physico-chimiques de ce puits issus des
tableaux n°15 et n° 16 montrent que c'est une eau non agressive, PH
normal car il est inférieur à la moyenne (6,795). C'est une eau
colorée, elle est turbide dépassant les normes de l'OMS (7,99
NTU). Ainsi, les eaux de ce puits sont très dures, en d'autres termes,
on peut dire qu'elles sont plus dures que celles du puits 1. Il sied aussi de
signaler que, les eaux de ce puits présentent la teneur en
éléments de pollution (nitrates et nitrites) très
élevées, 3,575 mg/l pour les nitrites et 178,87 mg/l pour les
nitrates. Ce sont des eaux fortement minéralisées, pourrie et
dégageant une odeur de décomposition. En d'autre terme, l'eau du
puits 2 n'est pas conforme aux normes de l'OMS.
Il ressort du tableau n°17 que, l'eau du puits 2 n'est
pas utilisable sous toute forme quelque en soit le niveau de la pénurie
sans pourtant que cela ne subissent aucun traitement préalable.
Cependant, la population de Moungali en utilise quant même. Ces eaux
dépassent fortement les normes de l'OMS, 34800 ufc / 100 ml pour le
premier prélèvement et 1500 ufc / 100 ml pour le deuxième
prélèvement, avec une moyenne de 24900 ufc / 100ml sur 0-30 ufc /
100ml d'après les normes de l'OMS pour les germes totaux.
Concernant les coliformes totaux, 37200 ufc / 100ml pour le
premier et 15000 ufc / 100 ml pour le deuxième sur 0 ufc/100 ml
d'après l'OMS. Cependant, la moyenne est de l'ordre de 13300 ufc / 100
ml. Pour ce qui est des bactéries sulfito-réductrices, tous les
résultats sont positifs, or l'OMS déclare à ce niveau la
négativité des résultats.
- Puits 3 (localisé au Q 46 :
(Marché Dix Francs)
Suite aux résultats d'analyse physico-chimique du
tableau n°15, ils montrent que l'eau du puits 3 est plus agressive que
celle du puits 2 avec un PH 6,475, mais celui-ci est normal aux normes. C'est
une eau très turbide (turbidité étant 31,9 NTU, elle
dépasse énormément les normes de l'OMS. Ce sont des eaux
colorées, la présence des matières en suspension est
assez importante (19,75 mg/l), alors qu'elles doivent être <1 selon
les normes. C'est une eau très dure présentant la teneur en
nitrites et nitrates élevée (1,91 pour les nitrites et 96,06 pour
les nitrates), tableau n°16.
En effet, la minéralisation générale
étant de 795,705 mg/l, nous conclure avec fermeté que cette est
fortement minéralisée et présente une odeur de
décomposition selon les résultats issues des tableaux n°15
et 16.
- Puits 4 (localisé au Q 42 : Ancien
combattant)
Il ressort du tableau n°16 que, l'eau du puits 4 est
faiblement agressive avec un PH 5,6, moins turbide (3,94 NTU) qui n'est pas
loin de la moyenne normale de l'OMS (PH 5). Elle est colorée et
présente une odeur de décomposition. Sa dureté totale est
très élevée (THT égale à 335,83 mg/l) et les
éléments de pollution sont hors normes : c'est une eau
fortement minéralisée. Du point de vue physico-chimique, c'est
une eau qui est excessivement hors normes.
Eu égard a ce qui précède, on peut dire
que la contamination de ces puits est interne par rapport à la
profondeur (profondeur inférieur à 10 m). La contamination est
externe lorsque la distance entre les puits et les latrines, la hauteur entre
la surface du puits et du sol est faible. La distance étant faible,
entraine l'entrée des eaux de pluies dans les puits suivi d'une
contamination.
Les eaux des robinets
- Robinet 1 (localisé au Q 43 : Plateau
des 15 ans)
D'une façon générale, les
résultats des tableaux n°19 et n°20, prouvent que l'eau du
robinet 1 répond avec exactitude aux normes de potabilité de
l'OMS. C'est une qui est moins agressive, faiblement turbide, douce et
faiblement minéralisée. Cependant, les matières en
suspension sont trop élevées (2,5 mg/l), alors qu'elles doivent
être inférieur à 1 (<1).
En effet, la physico-chimique seule ne traduit pas la
potabilité d'une eau de consommation, il y a aussi l'analyse
microbiologique. Les résultats des tableaux n°22 et n°23 des
analyses microbiologiques, l'eau de ce robinet n'est pas conforme, elle
présente des germes totaux (6200 ufc/100 ml), qui selon les normes
devraient être de 0 Ufc /100 ml.
- Robinet 2 (localisé au Q 41 : Ecole de
Peinture)
Les résultats de cette analyse montrent que, l'eau de
ce robinet est faiblement agressive, fortement turbide,
légèrement colorée (1,5 mg/L Pt-co), très douce. On
observe aussi l'existence des éléments de pollution sous forme de
traces. C'est une eau minéralisée car la minéralisation
générale est de 4,5 mg/l.
Par contre, les résultats microbiologiques montrent que
cette eau présente des germes totaux en excès par rapport aux
normes de l'OMS (tableaux n°20 à 23).
- Robinets 3 et 4 (localisés au Q 48 et
47 : Moukondo et Matsoua)
Comme pour tous les robinets, ici le constat est quasiment le
même. Concernant le robinet 3, l'eau est trop turbide (5,3 NTU),
présentant des matières en suspension hors normes (2 mg/l). Pour
le robinet 4, le constat est presque le même, eau trop turbide (3,62 NTU)
et 2 mg/l de matières en suspension, ce qui n'est pas du tout normale
pour une eau de consommation (tableau n°21).
- Potabloc de Djiri et de Djoué
L'alimentation en eau potable de Brazzaville est
assurée en amont par les deux usines qui couvrent les
extrémités nord et sud de la ville. Ainsi, il s'agit de l'usine
et du potabloc de Djiri et de l'usine et du potabloc de Djoué. En effet,
nous nous sommes intéressés uniquement aux potablocs. Ce simple
choix est le fait que, ce sont ces deux sources qui fonctionnent normalement
suite aux dysfonctionnements observés par les usines, avec le
vieillissement de leurs installations.
Par ailleurs, en voyant les résultats des tableaux
n°20, 21, 22 et 23, les eaux répondent aux normes de
potabilité de l'OMS, à tous les paramètres
physico-chimiques, sauf l'augmentation des matières en suspension
observées au niveau du potabloc de Djiri, elles sont de l'ordre de 4
mg/l au lieu d'être <1 comme prévoit l'OMS.
Comme il est de rituel, seule l'analyse physico-chimique ne
définissent pas la potabilité de l'eau. C'est pour cette raison,
qu'une analyse microbiologique a été faite pour déterminer
les différents germes.
En effet, suite à cette analyse, une
interprétation a été donnée, que les deux potablocs
fournissent des eaux présentant des germes totaux au moment de notre
prélèvement. Pendant tous les deux prélèvements, le
potabloc de Djiri nous a donné les germes totaux avec une moyenne de
1800 Ufc/100 ml et celui de Djoué 7300 Ufc/100 ml ; or les normes
de l'OMS sont de l'ordre de Ufc/100 ml (tableaux n°20 à 21).
III. Maladies hydriques
Les maladies hydriques sont les maladies causées par la
consommation d'eau contaminée par des fèces animales ou humaines,
qui contiennent des microorganismes pathogènes (
http: //
www.lenntech.com/fran%E7ais/malad).
Elles sont aussi causées par l'eau
contaminée par des déchets humains, animaux, ou chimiques. La
pleine image des maladies associées à l'eau est complexe pour un
grand nombre de raisons. Sur la dernière décennie, l'image des
problèmes de santé relative à l'eau est devenue de plus en
plus vaste, avec l'émergence de nouvelles maladies infectieuses
relatives à l'eau et la réémergence de certaines
déjà connues.
En effet, elles sont une tragédie humaine dont le poids
se fait de plus en plus lourd, tuant plus de 5 millions de personnes chaque
année. Environ 60% de la mortalité infantile dans le monde est
due à des maladies infectieuses ou parasitaires, qui sont pour la
plupart liées à l'eau (Web 1).
Les maladies d'origines hydriques sont dues à des
infections du genre gastro-entériques. On distingue trois types
d'infections parmi lesquelles on peut citer : les infections
bactériennes, les infections parasitaires (Dysenteries amibiennes
gastro-entérites, filariose, bilharziose, paludisme...) et les
infections virales.
La recherche scientifique montre que les risques les plus
importants de décès dus à la diarrhée et aux
infections parasitaires sont causés par l'eau. Puisque les
infrastructures d'assainissement sont peu performantes ou inexistantes.
A Moungali, les déchets d'origine humaine ne sont
généralement pas éliminés convenablement. Le
surpeuplement des quartiers économiquement faibles (c'est à dire
où les taux d'occupation sont, en moyenne, de 5,2 personnes par
pièces, comme dans tous les quartiers de Moungali) facilite la
propagation des maladies hydriques et exerce des pressions considérables
sur les aménagements communs comme les cuisines, les salles de bain et
les buanderies. La médiocrité du drainage force
l'écoulement de la vase ou l'évacuation des eaux usées par
des trous pratiqués dans les murs des logement vers l'extérieur
où elles forment des flaques stagnantes d'eau contaminée qui sont
un milieu fertile pour les moustiques et les oeufs d'ankylostome. Dans ces
conditions, les maladies diarrhéiques de type hydrique comme le cholera,
la typhoïde et la dysenterie, se propagent rapidement. L'assainissement
est donc un problème majeur au Congo en général et
à Moungali en particulier, il contribue également de
manière significative, à l'apparition de problèmes
sanitaires.
En effet, il s'est tenue en Octobre 2012 une campagne de
sensibilisation sociale en faveur de lutte contre les maladies
diarrhéiques y compris le cholera. A cette occasion, des services
techniques de l'unité de la santé, du département de la
santé et de la population en partenariat avec l'OMS, ont fait la
rétrospective des interventions dans le cadre de la riposte contre les
épidémies du cholera à répétition que le
Congo connait depuis 2007 et de sensibiliser les communautés de base sur
les stratégies disant à réduire les risques de propagation
de ces maladies. Il faut dire, vulgariser les bonnes pratiques d'hygiène
et d'assainissement, les écoles, les parcelles, les marchés
publiques et autres endroits. Ainsi, l'historique des maladies
diarrhéiques au Congo se présente comme suite :
Au cours de cette compagne, selon le Docteur Raymond KELLY,
délégué représentant de l'OMS au Congo, à
souligner que : le nombre des cas des choleras notifiés à
l'OMS continuent de croitre. En 2011, 58 contrées n'ont notifiées
que 500.085.854 cas dont 7.816 mortels. Il à révélé
par ailleurs que le bilan véritable de cette maladie déchiffres
de 3 à 5 millions de cas et de 100 à 120 décès par
an. Ce qui prouve à insuffisance que le cholera à
l'échelle mondiale est un danger pour la santé publique et au
développement sociale.
En effet, en 2007 une épidémie de cholera de
forte ampleur a sévit dans les départements méridionaux du
Congo avec Pointe-Noire comme l'épicentre de cette maladie. Au cours de
cette même épidémie qui à durée 6 mois, 7.295
cas ont été enregistrés, avec 110 décès, en
2008, l'épidémie à été
déclarée à Brazzaville et dans les départements de
la Bouendza et du pool avec 123 cas dont 3 décès, le district de
Loudima dans le département de la Bouendza à été
l'épicentre de cette seconde épidémie. En 2009, 82 cas et
1 décès dû au cholera ont été
enregistrés dans le département du pool. Et l'année 2010,
à été l'année sans épidémie dans
notre pays27(*).
Ainsi, c'est dans ce même contexte que nous nous sommes
rendus dans l'une des cliniques des Médecins d'Afrique au Congo
située à Moungali qui est un centre de santé de
référence de l'arrondissement 4, voire de toute la ville de
Brazzaville. En effet, le dépouillement des fiches de consultation y
est nécessaire.
Dans le cadre de notre étude, les maladies hydriques
sont de deux volets :
- Selon le dépouillement des fiches de consultation au
CMRP. Vue la disponibilité des résultats au Centre Médical
de Ressources Professionnelles (C.M.R.P), nous avions pu dépouiller les
fiches de la période allant du 1er Janvier au 31 Mars 2012
(tableau n°24).
Tableau n°24 : Répartition des
patients en fonction des maladies identifiées au CMRP de
Moungali
Maladies
|
Effectifs
|
%
|
Gales
|
1
|
1
|
Paludisme
|
85
|
30
|
Gastroentérites, infections bactériennes
|
33
|
12
|
Infections urinaires, respiratoires et digestifs
|
23
|
9
|
Dysenterie, amibiase
|
6
|
2
|
Parasitoses, parasitoses intestinales, amibiases intestinales
|
42
|
15
|
Dermatoses, anémie
|
7
|
3
|
Staphylococcie cutanée, ceridiose cutanée,
staphylocoque
|
7
|
3
|
Diarrhée
|
8
|
3
|
Bronchite
|
9
|
3
|
Inflammation génitale
|
6
|
2
|
Salmonellose ou fièvre typhoïde
|
7
|
2
|
Rhinite chronique
|
5
|
2
|
Pneumopathie, colopathie
|
3
|
1
|
Syndrome grippale
|
6
|
2
|
C.P.N (consultation prénatale)
|
16
|
6
|
Eczéma
|
6
|
2
|
Absence de sein
|
1
|
1
|
Rougeole
|
1
|
1
|
TOTAL
|
272
|
100
|
Source : Centre Médical de
Ressources Professionnelles (C.M.R.P), 2012.
Il ressort de ce tableau n°24 que les résultats du
diagnostic du premier trimestre de l'année 2012 montrent que 272
personnes se sont rendues au C.M.R.P pour diverses maladies parmi lesquelles,
celles liées à la consommation d'une eau de mauvaise
qualité. En effet, ces résultats nous ont permis d'identifier les
maladies hydriques dont souffre la population et de calculer le taux de
maladies hydriques à Moungali à base de la formule
suivante :
T 1
Taux = x 100
T 2
T 2
T 1 = Total des maladies supposées être
liées à l'eau de consommation
T 2 = Total des malades du 1er janvier au
31 mars 2012
En effet, les résultats obtenus après examen de
cette formule et ceux présentés précédemment dans
le tableau n°24 sur les types de maladies
liées à l'eau permettent d'affirmer un certain nombre
d'hypothèses : la population souffre de diverses maladies parmi
lesquelles celles liées à la consommation de l'eau
polluée. Ainsi, le taux de maladies liées à l'eau
polluée est de 54,05% contre 45,95% pour les autres maladies dont le
paludisme28(*). Il sied de
signaler aussi que, ces maladies ne sont pas seulement liées à la
consommation de l'eau polluée car il existe bien d'autres causes
(problèmes d'hygiène par exemple).
Selon les enquêtes menées sur le terrain
auprès des ménages, il est important de signaler que
l'accroissement de la population dans des grandes villes des pays africains et
les pollutions domestiques générées mettent de plus en
plus en péril les nappes phréatiques alimentant en eau les
populations.
L'eau est porteuse d'agents pathogènes lorsqu'elle est
de mauvaise qualité, entraînant ainsi diverses maladies d'origine
hydrique. Ces maladies sont les fièvres typhoïdes, les
fièvres jaunes, les infections urinaires, les diarrhées, les
parasitoses intestinales et les dermatoses. L'Organisation Mondiale de la
Santé (OMS) estime que 80% des maladies et plus d'un tiers des
décès dans les pays du sud sont dus à l'eau
contaminée.
Selon les Nations Unies, les
maladies
liées à l'eau insalubre telles que le choléra,
les diarrhées, dysenteries, hépatites et
trachomes affectent 4 milliards de personnes par an. 1,5
millions d'enfants meurent chaque année des suites de diarrhées
à cause de la mauvaise qualité de l'eau.
Près de 40 % de la population mondiale ne dispose pas
d'installations sanitaires de base pour le
traitement des
eaux usées. Dans les pays en développement, plus de 90 % des
eaux provenant des égouts sont déversés dans les cours
d'eau. 70 % des déchets industriels s'y retrouvent également
selon les Nations Unies, polluant durablement la ressource en eau potable.
Les analyses physico-chimiques et bactériologiques
faites ont permis d'identifier un certain taux d'éléments nocifs
élevés, c'est-à-dire qui ne répondent pas aux
normes de l'OMS pour l'homme dans l'eau consommée à
Moungali : Germes totaux, Coliformes totaux, Coliformes fécaux,
Bactéries sulfito-réductrices. En outre,
l'endémicité des maladies d'origine hydrique rencontrée
à Moungali apparaît dans le tableau n°25. En effet, une
même personne peut souffrir ou avoir souffert de plusieurs cas de
maladies citées dans le tableau ci-dessous, la nécessité
de respecter l'effectif enquêté (151chefs de ménages
enquêtés) n'est pas prise en compte. Ainsi, à la question
de savoir, « avez-vous déjà souffert des maladies
suivantes ? » l'enquêté avait la possibilité
de cocher 8 réponses. Voilà pourquoi le nombre de réponses
obtenues a dépassée le nombre d'enquêtés.
Tableau n°25 : Répartition des types
de maladies hydriques rencontrées à Moungali en fonction du
sexe.
|
Sexe
|
|
Rubriques
|
Femmes
|
Hommes
|
Total
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Effectifs
|
%
|
Non réponse
|
16
|
3,42%
|
47
|
10,06
|
63
|
13,5
|
Dermatoses
|
41
|
8,77
|
29
|
6,20
|
70
|
14,98
|
Parasitoses intestinales
|
58
|
12,41
|
29
|
6,20
|
87
|
18,62
|
Diarrhée
|
91
|
19,48
|
44
|
9,42
|
135
|
28,90
|
Infection urinaire
|
25
|
5,35
|
14
|
2,99
|
39
|
8,35
|
Fièvre jaune
|
11
|
2,35
|
6
|
1,28
|
17
|
3,64
|
Fièvre typhoïde
|
18
|
3,85
|
9
|
1,92
|
27
|
5,78
|
Choléra
|
10
|
2,14
|
6
|
1,28
|
16
|
3,42
|
Poliomyélite
|
8
|
1,71
|
5
|
1,07
|
13
|
2,8
|
Total
|
278
|
|
189
|
|
467
|
100
|
Source : Enquête de terrain,
2012.
Il ressort du tableau n°25 qu'à Moungali, de
toutes les femmes enquêtées, 8,77% ont déjà souffert
de dermatoses, 12,41% de parasitoses intestinales, 19,48% de diarrhée,
5,35% d'infection urinaire, 2,35% de fièvre jaune, 3,85% de
fièvre typhoïde, 2,14% du choléra et en fin 1,71% de la
poliomyélite. Par contre, en ce qui concerne les hommes
enquêtés, la majorité a souffert de diarrhée (9,42%)
des hommes, de dermatoses (6,20%), de parasitoses intestinales (6,20%),
d'infection urinaire (2,99%), de fièvre typhoïde (1,92%) et de
fièvre jaune (1,28%), de choléra (1,28%) et de
poliomyélite (1,07%).
Ces résultats issus du tableau n°25 montrent que
les femmes sont les plus vulnérables et les plus exposées aux
différentes maladies hydriques tout simplement de par leur contact avec
de l'eau polluée de forage et de puits.
D'une manière générale, 13,5% de la
population enquêtée, n'ont jamais souffert de maladies hydriques.
Mais 86,5% des cas enregistrés, ont déjà été
victime d'au moins une de ces maladies liée à l'eau. Ainsi,
14,98% de la population enquêtée a souffert de dermatoses, 18,62%
de parasitoses intestinales, 28,90% de diarrhée, 8,35% d'infection
urinaire, 3,64% de fièvre jaune, 5,78% de fièvre typhoïde,
3,42 de choléra et 2,8% de poliomyélite.
Dans l'ensemble, les maladies hydriques rencontrées
à Moungali sont variées, mais les quatre les plus importantes
sont : la diarrhée, les parasitoses intestinales, les dermatoses et
l'infection urinaire. Les femmes sont plus concernées par cette
situation que les hommes.
En faisant allusion à ces résultats, nous
pouvons facilement comprendre que l'eau demeure la principale cause de ces
maladies, car les différents germes pathogènes découverts
lors de nos analyses dans de l'eau consommée par les populations de
Moungali, sont à l'origine de ces maladies hydriques.
En effet, la population enquêtée pense que, les
femmes ne sont pas les personnes plus vulnérables car il y a aussi les
enfants qui sont exposés aux maladies hydriques (figure n°11).
Figure n°11 : Répartition des
couches les plus vulnérables aux maladies liées à
l'eau
Source : Enquête de terrain,
2012.
Il ressort de cette figure n°11 qu'à Moungali les
enfants sont la couche la plus exposée aux risques des maladies
liées à l'eau polluée. En effet, prés de 53% des
chefs de ménages le confirment, 23,17% des chefs de ménages ont
répondu que les vieux étaient la couche la plus frappée
par les maladies hydriques. Une proportion de 9,93% de la population
enquêtée cite les adultes, 9,27%, les jeunes.
De façon générale, ce fort taux de
vulnérabilité des enfants ajouté à quelques
maladies déjà contractées par la population de Moungali et
celles analysées permettra une fois de plus de confirmer que l'eau
consommée par la population de Moungali est de mauvaise qualité.
Ce fait explique le manque de traitement adéquat des eaux de forage et
de puits voire même de robinet.
Au regard des résultats sur les maladies hydriques, il
est très indispensable pour nous de savoir qu'en cas de maladies quels
sont les recours thérapeutiques des populations.
III.1- Recours thérapeutiques des populations
en cas de maladies
En fait, les personnes malades font généralement
recours à divers types de services de santé dont les plus
importants comprennent les services modernes de santé offerts par divers
agents (infirmier, médecin), l'automédication, les
guérisseurs et les tradi-praticiens (Banque Mondiale, 1996).
A l'évidence, le recours aux soins est
déterminé par un certain nombre de choix et de contraintes qui
dépendent à la fois des croyances, des stratégies
individuelles et collectives et d'autres facteurs tels que l'environnement
social, économique et médical. Pour cela, le tableau n°26
nous indique les lieux de consultations en cas de maladies hydriques en
fonction des revenus des populations.
Les résultats du tableau n°26 sur la
répartition des lieux de consultations en cas de maladies hydriques en
fonction des revenus, montrent que : 80% des chefs de ménages
enquêtés gagnant plus de 50.000 FCFA se rendent à
l'hôpital en cas de maladies hydriques, 20% pour ceux qui gagnent 10.000
à 25.000 FCFA et seulement 11% pour les chefs de ménages
enquêtés gagnant moins de 10.000 FCFA. Cependant, en ce qui
concerne l'automédication, 89% des chefs de ménages
enquêtés qui gagnent moins de 10.000 FCFA ont recours, 80% de
ceux à revenus situés entre 10.000 à 25.000 FCFA, 67% de
ceux ayant un revenu de 25.000 à 50.000 FCFA et 10% de ceux qui gagnent
plus de 50.000 FCFA.
En effet, ce taux élevé des populations faisant
recours à l'automédication est traduit par les faibles revenus
observés dans la plupart des ménages enquêtés ;
62% des chefs de ménages enquêtés utilisent cette
technique. Par contre, seul 27% des ménages enquêtés vont
à l'hôpital en cas de maladies liées à la
consommation d'une eau insalubre. Ainsi, ces résultats permettent
d'affirmer que la population de Moungali fait plus recours à
l'automédication en cas de maladies hydriques.
Tableau n°26 : Répartition des lieux
de consultation en cas de maladies hydriques en fonction des revenus des
populations
|
Classes de revenus (FCFA)
|
|
Lieu de
recours
|
Moins de 10.000
|
10.000 à 25.000
|
25.000 à 50.000
|
Plus de 50.000
|
Total
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Hôpital
|
5
|
11
|
7
|
20
|
10
|
33
|
20
|
80
|
42
|
28
|
Automédication moderne
|
40
|
89
|
28
|
80
|
20
|
67
|
5
|
10
|
93
|
62
|
Sans réponse
|
|
|
|
|
|
|
|
|
16
|
10
|
TOTAL
|
45
|
100
|
35
|
100
|
30
|
100
|
25
|
100
|
151
|
100
|
Source : Enquête de terrain, 2012.En somme, ce
chapitre sur la qualité de l'eau consommée par la population
permet de conclure que l'eau consommée par les populations de Moungali
quelle que soit sa nature (puits, forages, robinets, etc.), ne répond
pas aux normes de potabilité de l'OMS. Elle nécessite une
désinfection avant toute consommation humaine.
En effet, les analyses faites sur le terrain ont prouvé
que l'eau consommée par la population est porteuse de maladies hydriques
parmi lesquelles la diarrhée, la dysenterie, les infections urinaires et
digestives, etc.).
Chapitre VI : SUGGESTIONS POUR L'AMELIORATION DE
LA SITUATION
L'accès à l'eau potable est difficile à
Moungali et la population locale consomme de l'eau qui est source de
problèmes sanitaires. Aussi, nous proposons dans les lignent suivantes
quelques approches de solutions.
I- La participation des acteurs sociaux et
économiques à la gestion des ressources en eau
A l'instar de la SNDE et au regard de l'importance
considérable et de la diversité des besoins, il est indispensable
d'envisager la participation de tout le monde.
Ces problèmes doivent interpeller plusieurs
acteurs :
- les populations elles mêmes ;
- les autorités sanitaires ;
- les pouvoirs publics (municipalité arrondissement
4) ;
- les Organisations Non Gouvernementales ;
- les opérateurs économiques ;
- la Société Nationale de Distribution d'Eau
(SNDE).
1- Les populations elles mêmes : les populations
doivent se prendre en charge. Une organisation au niveau communautaire peut
permettre l'octroi de crédits pour la réalisation de projets
d'adduction d'eau potable ou le financement des forages.
2- Les autorités sanitaires : ici, il s'agit de
mettre en place une politique de sensibilisation des populations aux
problèmes d'hygiène et d'assainissement de faire des
séances de démonstration de désinfection, de filtration et
de traitement d'eau, aider les ménages à construire des latrines
et les utiliser convenablement. Il serait souhaitable que le service
d'hygiène et le laboratoire d'analyse des eaux de la SNDE effectuent des
analyses d'eau de puits et des forages utilisés par les populations de
façon périodique pour certaine et naturellement pour d'autre afin
d'identifier les différents pathogènes en vue d'apporter les
corrections.
3- Les pouvoirs publics : le gouvernement et
particulièrement l'arrondissement 4 Moungali doivent trouver les
solutions aux problèmes d'alimentation en eau potable. Une contrainte
morale doit être exercée au niveau du gouvernement afin de mettre
en oeuvre une politique cohérente et harmonieuse en matière
d'adduction d'eau et aussi de sa qualité.
4- Les Organisation Non Gouvernementales et les
opérateurs économiques peuvent venir en aide aux populations des
secteurs concernés. Il faut créer un cadre professionnel pour les
entreprises de construction des forages.
5- La SNDE : un proverbe dit : « aux grands
maux, grands remèdes ». Il serait très cruciale dans une
situation de crise en eau potable de penser d'abord à la SNDE. L'une des
actions à entreprendre serait de réhabiliter et de redimensionner
le réseau de distribution d'eau jusqu'aux quartiers où il est
inexistant ou vétuste. C'est donc là une initiative d'un
aménagement exigeant une volonté politique. Il s'agirait, entre
autres, de :
- redéfinir les attributions de la SNDE ;
- développer la communication entre la SNDE et la
population ;
- clarifier et soutenir l'action de la SNDE en vue de
rapprocher d'avantage la société des habitants ;
- réduire impérativement le monopole de la SNDE
en ouvrant le marché de l'eau à d'autres opérateurs. Cela
permettrait de répondre partiellement à la demande des
populations en eau potable.
II- Réorganisation du circuit
La réorganisation du circuit consistera à
procéder par l'amélioration de l'accès des ménages
à l'eau potable qui est une dimension prioritaire de lutte contre la
pauvreté à Moungali et à Brazzaville, d'une part et au
Congo d'autre part, afin de sécuriser les conditions de vie des
populations. Il est important d'élaborer un programme « Eau
potable et assainissement pour tous et à tous les niveaux
sociaux ». En effet, développer cet accès par une
politique d'investissement volontariste pour parvenir à une
amélioration du taux d'accès des populations à l'eau
potable.
«La SNDE devra également avoir un service de
supervision qui sera communicatif entre la société et les
abonnés, question d'éviter les problèmes et tout
désagrément que l'on constate souvent. » à
suggérer un habitant du quartier 41.
Il s'agit de réaliser de nouveaux points d'eau modernes
et de réhabiliter certains ouvrages existants. Pour le faire il
faudrait :
§ procéder au changement de l'ensemble de la
tuyauterie datant de l'époque coloniale ;
§ renforcer les capacités de production de la
SNDE ;
§ donner les commandes de la gestion de l'eau aux femmes,
car se sont elles qui en souffrent le plus ;
§ bien traiter de l'eau ;
§ Informer les clients en cas de coupure et mettre en
place un service de contrôle et celui de distribution des
factures ;
§ construire les forages publics à
caractère social ;
§ désinfecter l'eau, car tout le monde na pas la
possibilité d'acheter de l'eau purifiée ou de source ;
§ connecter toutes les parcelles disposant d'un
branchement ;
§ assurer un bon traitement de l'eau ;
§ nettoyer les tuyaux conducteurs d'eau au moins une fois
par trimestre et rétablir l'eau dans les parcelles où elle a
été coupée, ce qui relève de la compétence
de l'Etat ;
§ fournir un accès permanent à l'eau.
III- Assainissement de l'arrondissement
Dans de nombreuses grandes villes des pays en
développement, une partie importante des habitants vit dans des
bidonvilles ou des quartiers d'habitat précaire. Ceux-ci ne sont ni
desservis par les réseaux publics d'adduction d'eau, ni bien assainis.
Ils ne bénéficient d'aucun avantage de la vie urbaine et n'ont
pas d'accès aux services de base que sont la fourniture à
domicile de l'eau potable ou d'évacuation des eaux usées. Face
à cette réalité, Brazzaville en tant que capitale d'un des
pays en développement n'échappe pas à cette situation. En
effet, le plus grand problème préoccupant à Moungali est
celui de la mauvaise utilisation des ressources en eau pour ceux qui ont des
branchements de la SNDE et celui de l'inaccessibilité à l'eau par
tous due certainement à plusieurs problèmes évoqués
tout le long de notre étude. D'où, il serait souhaitable de
trouver quelques approches stratégiques, quelques principes
recommandés à l'échelle internationale et d'assurer une
gestion efficace des ordures ménagères.
III.1- Approche stratégique en vue d'une
utilisation rationnelle des eaux usées
Les problèmes d'eaux sont extrêmement complexes
et les solutions doivent être conçues en fonction des
spécificités de chaque pays, province et municipalité.
Cela nécessite le développement et l'élaboration d'un plan
d'action stratégique pour la gestion durable des eaux d'égouts
dans les centres urbains.
L'approche stratégique proposée se concentrera
fortement sur la gestion d'eaux d'égouts, mais inclura également
l'approvisionnement en eau, l'utilisation des nutriments et d'autres
écoulements des matières liées au cycle de l'eau.
L'approche inclut trois (03) étapes :
- assurance de l'utilisation rationnelle de l'eau ;
- traitement des eaux usées pour une
réutilisation ultérieure ;
- augmentation de la capacité d'auto purification de
l'environnement.
Production, distribution de l'eau potable et de consommation
Ressource en eau
Pas d'épuration à ce niveau
Collecte et traitement des eaux usées
Augmentation autoépuration
Utilisation rationnelle de l'eau
Traitement pour la réutilisation
Etape 1
Etape 2 Etape 2
Nutriments
Agriculture
Aquaculture,
Récupération d'épuration
Figure n°12 : Schéma de
l'approche stratégique en trois (03) étapes
Source : Esrey et al (2000)
modifié par nous.
Il ressort de cette figure n°12 sur l'approche
stratégique en vue d'une meilleure utilisation rationnelle de l'eau que
l'eau produite par des différentes entreprises
spécialisées et destinées à la consommation, ne
doit pas être jetée n'importe où. Cependant, elle doit
plutôt subir une collecte afin d'être traitée pour la
réutilisation (étape 2).
La réutilisation c'est par exemple, la production des
nutriments utiles en agriculture et en aquaculture. La deuxième
étape de ce schéma consiste à récupérer
toute l'eau produite par des entreprises et de faire de l'eau un circuit
fermé (la récupération de l'eau à 100%), faire en
sorte qu'aucune eau produite ne soit perdue.
En effet, l'autoépuration est la capacité de
l'eau - de mer ou de rivière - à transformer et à
éliminer les pollutions qui se trouvent en elle. L'
épuration
quand à elle, est une opération de
purification des
eaux usées
pour les débarrasser de tout élément
polluant avant de les
recycler.
III.2- Mettre en oeuvre des principes
prônés à l'échelle mondiale
Les principes de Dublin ont joué un rôle de
premier plan dans la définition des recommandations de l'agenda 21
(chapitre 18 sur les ressources en eau douce) adoptées lors de la
conférence des Nations Unies sur l'environnement et le
développement, qui s'est déroulée à Rio de Janeiro
en 1992. Depuis lors, ces «principes de Dublin » ou
« principes de Rio » ont reçu l'appui massif de la
communauté internationale qui les reconnaît comme principes
directeurs pour la gestion intégrée des ressources en eau.
Récemment, ces principes ont à nouveau été
énoncés et remodelés lors des grandes conférences
internationales sur l'eau qui se sont tenues à Harare et Paris, en 1998,
et lors de la réunion Rio + 5, organisée par la commission des
Nations Unies sur le développement durable la même année.
Aux autorités congolaises, plus
précisément à la SNDE, il incombe la lourde
responsabilité de préconiser, considérer et de pratiquer
les quatre principes de Dublin qui sont :
1. l'eau douce est une ressource limitée et
vulnérable, indispensable à la vie, au développement et
à l'environnement ;
2. le développement et la gestion de l'eau devraient
être fondés sur une approche participative impliquant usagers,
planificateurs et décideurs à tous les niveaux ;
3. mettre les femmes au coeur des processus
d'approvisionnement, de gestion et de conservation de l'eau ;
4. pour tous ses différents usages, souvent
concurrents, l'eau a une dimension économique. C'est pourquoi elle doit
être considérée comme un bien économique29(*).
III.3- Gestion des ordures
ménagères
La problématique de la gestion des ordures
ménagères est une question qui nécessite une lutte
harmonieuse. Elle peut être à l'origine des maladies transmises
de l'animal à l'homme. Cependant, les résidus nutritifs des
déchets ménagers attirent une faune visible ou pas dont certains
microorganismes (virus, champignons, bactéries, etc.), les rats -
vecteurs de la peste - les chiens et d'autres carnivores pouvant donner la
rage. Et pour ce qui est des invertébrés, on constate que les
ordures ménagères constituent le principal vivier de divers
insectes dont les mouches, cafards, moustiques, vecteurs de maladies comme les
diarrhées, le choléra, le paludisme, etc. Il est à noter
aussi, l'existence de possibilités de transmission du VIH/sida par la
présence de déchets biomédicaux contaminés au
niveau des poubelles (aiguilles, seringues, cotons, etc.).
Le brûlage des ordures ménagères
entraîne des rejets de polluants organiques nocifs (particules
respirables) à la santé des populations.
L'enfouissement peut aussi polluer les eaux souterraines et
l'homme se contamine en consommant quotidiennement ou en restant au contact de
l'eau provenant des nappes phréatiques (puits par exemple).
Les ordures ménagères (OM) ou déchets
ménagers sont issus de l'activité journalière des
ménages. Elles incluent également, en général, les
déchets des commerçants et artisans qui suivent les mêmes
circuits de traitement. La composition des ordures ménagères est
très variée. On y trouve notamment des matières organiques
putrescibles et de nombreux matériaux issus des emballages : verre,
métal, matière plastique, carton, sachet d'eau
purifiée...
Etat des lieux ou évaluation sur la gestion des
ordures ménagères
Elle concerne la collecte, le transport, la
réutilisation, le traitement-valorisation ou l'élimination des
déchets. Cette gestion des déchets prendra en compte les types de
déchets solides, liquides, chacun possédant sa filière
spécifique. Ainsi dans l'agglomération de Moungali, la forte
concentration des populations et des activités économiques, les
changements des modes de consommation, sont, entre autres, à l'origine
d'une production croissante et diversifiée de déchets solides
urbains (communément appelés ordures ménagères).
Faute de solution dynamique, leur gestion fait souvent défaut et ces
déchets présentent des risques aussi bien pour l'environnement
que pour la santé publique.
A Moungali le volume des ordures ménagères ne
cesse d'augmenter comme dans tout Brazzaville. Le service de ramassage et de
traitement des ordures ménagères constitue l'un des services
publics essentiels. Dans le cadre de notre étude, le ramassage et le
traitement de ces ordures seront organisés par les collectivités
locales ou sociétés privées mais, qui sera bien
subventionnées par l'Etat pour éviter tout
désagrément comme ce qu'a connu la société
PROBRAZZA en 2010.
En effet, pour une meilleure collecte et un bon traitement, la
méthode la plus appropriée sera celle de la «
pesée-embarquée ».
Egalement appelée
« pesage-dynamique », la pesée-embarquée est
une démarche innovante et respectueuse de l'environnement qui permet de
responsabiliser les usagers au tri sélectif.
En effet, chaque famille de la de Commune de Moungali devra
possédée d'un conteneur représenté ici en photo
destiné aux ordures ménagères non recyclables, de 140
litres ou de 240 litres par exemple, suivant le nombre de personnes par
famille. Ce principe simple est avantageux pour le particulier ou la
collectivité, dans la mesure où :
- il permettra de préserver l'environnement par
l'économie de ressources naturelles ;
- il permettra de maîtriser les coûts
d'élimination des déchets ;
- il réduira le volume et le tonnage des
déchets ;
- il réduira enfin le coût de la facturation
pratiqué par les pousse-pousseurs ambulants.
Photo n°7 : L'exemple d'une poubelle pour
une bonne collecte des ordures. Ce format des bacs qui seront misent
à la disposition des populations pour une bonne collecte d'ordures
ménagères (Source :
http//www.cc-paysrougemont.fr).
http://www.cc-paysrougemont.fr/assets/snippets/phpthumb/phpThumb.php?src=../../../assets/images/autres/poubelle.jpg&w=800&h=600&q=100Les
conteneurs seront mis à la disposition des populations par
la société qui gagnera le marché. Il ne coûtera donc
rien à l'usager et celui-ci en restera propriétaire.
En cas de détérioration ou de perte d'un
conteneur, un nouveau conteneur sera proposé à l'usager qui devra
payer une participation si la détérioration est de son fait.
Certains conteneurs seront livrés avec un verrouillage
dans deux cas prévus :
- à la demande expresse de l'utilisateur, qui devra
dès lors en supporter le coût ;
- si ce verrouillage a été déterminé
par la société qui s'en chargera en raison de l'emplacement des
conteneurs et de la facilité de collecte, le coût sera à la
charge de ladite.
Les conteneurs sont destinés à recevoir les
ordures ménagères non recyclables. Les matières
recyclables telles que le papier, le carton, le verre et le plastique sont
à amener aux points d'apport volontaire, et les autres matériaux
en déchetterie. Pour ce qui est de l'eau de consommation, la
création d'une police de l'eau est nécessaire.
IV- Création de la police de l'eau
L'eau fait partie du patrimoine commun de la nation. Sa
protection, sa mise en valeur et le développement de la ressource
utilisable, dans le respect des équilibres naturels sont
d'intérêt général. L'usage de l'eau appartient
à tous dans le cadre des lois et règlements ainsi que des droits
établis.
La police de l'eau aura pour objectifs de préserver ou
de retrouver des différents points d'approvisionnements et des
ressources en eau de qualité, mais aussi de concilier ses
différents usages. Elle contrôlera ainsi l'émergence et le
développement d'aménagements ou d'activités nuisibles pour
l'équilibre des eaux.
En effet, il existera deux actions complémentaires en
matière de la police de l'eau, l'une administrative et l'autre
judiciaire. Ces actions s'inscrira dans le cadre de la politique de l'eau qui
sera définie chaque année par le Ministère de
l'hydraulique et déclinera ensuite en priorités d'actions. A
partir de celles-ci, la mission interservices de l'eau (SNDE, laboratoire
d'analyse de l'eau, le centre national d'hygiène publique) proposeront
un plan de contrôle annuel à l'échelle communautaire pour
coordonner les interventions administratives et judiciaires des agents de la
police spécialisée de l'eau.
IV.1- L'action administrative de la police de
l'eau
Les services étatiques seront chargés de
l'action administrative. Ils analyseront les dossiers traitant des
installations, ouvrages, travaux ou activités liées à
l'eau potable. La police administrative a pour vocation première de
prévenir et de limiter les dommages et nuisances des activités
humaines à l'égard de l'environnement et d'assurer les analyses
de l'eau soient hebdomadaires, soient mensuelles en collaboration avec le
service d'hygiène publique et le laboratoire d'analyse des eaux de la
SNDE. Elle comprend également le suivi et le contrôle du respect
des autorisations délivrées avec, en cas d'infraction,
l'établissement de procès-verbaux et/ou la prise de sanctions
administratives. Connaître pour mieux gérer, et donc exprimer des
avis éclairés et proposer des solutions : telle est la
démarche entreprise par La police de l'eau. Dialoguer sur le terrain,
expliquer et sensibiliser les acteurs locaux est une autre dimension importante
du travail des agents.
IV.2- L'action judiciaire de la police de
l'eau
Cette action, quant à elle, conduite
par le procureur de la République, aidera des agents assermentés
de contrôle qualité de la police de l'eau à prendre des
décisions fermes sur l'ensemble des entreprises qu'elles soient
privées, paraétatiques ou étatiques fournissant de l'eau
ne répondant pas aux normes de potabilité établies.
L'agent assermenté informe et explique aux différents producteurs
d'eau de consommation sur des conséquences des diverses infractions qui
seront prévues. Lorsque le dialogue avec le contrevenant ne suffit pas,
ou que l'infraction est caractérisée par des textes, les agents
dresseront un procès-verbal qui sera transmis au procureur de la
République. C'est le procureur qui juge de la suite à donner
à la constatation de l'infraction.
V. Considérer l'eau comme,
- un bien écologique
L'eau comme bien écologique a trois dimensions, i) elle
fait partie du milieu naturel et en tant que telle c'est un bien ayant une
valeur esthétique ; ii) toutes les créatures vivantes ont
besoin d'eau qui est indispensable à la survie des
écosystèmes, et iii) l'eau fait partie d'un processus naturel de
changement constant et c'est une composante essentielle qui intervient dans le
transfert de la matière et de l'énergie.
- un bien économique
Ressource rare par ce que limitée en
quantité par rapport à la demande qui en un faite ; traiter
l'eau de bien économique revient à lui reconnaître un
coût d'opportunité.
- et un bien social
L'eau en tant que bien auquel est attachée une valeur
sociale. Du fait que l'eau est un élément constitutif essentiel
de la vie, l'accès à elle est un droit reconnu à tous.
Comme l'eau répond aux besoins fondamentaux de l'homme, des
quantités minimales d'eau potable doivent être disponibles,
à des prix abordables, pour tous les groupes socio-économiques de
Moungali.
VI. La privatisation de la SNDE
En 1987, lors de sa création, la SNDE a une mission
spécifique. Donner accès à une eau de qualité
à l'ensemble de toute la population, est tel son objectif
assigné. A la preuve du contraire, cet objectif est loin d'être
atteint. Ainsi, la crucification de l'entreprise est due à la mauvaise
gestion de la politique de renouvellement des infrastructures.
Les promesses de réhabilitation du réseau de
canalisation annoncées depuis plus de trois ans, par son ministre de
tutelle, tardent à se concrétiser. Les branchements datant de
l'époque coloniale et devenant de ce fait obsolètes sont à
priori l'un des grands défis que le gouvernement peine à relever.
Il y aurait plus de 67% de mauvais branchements en entrée comme en
sortie d'habitation dans les zones urbaines à soulever M. Emile MOKOKO
WONGOLO, Directeur Générale de la SNDE. En conséquence,
les eaux usées de ces logements se mélangent avec les eaux
traitées destinées à la consommation. Le risque de
pollution ainsi occasionnée est évident.
Il est également récurrent d'observer que dans
les grandes artères de Brazzaville les fuites de canalisation provoquent
des coupures intempestives de distribution d'eau dans plusieurs quartiers de
Brazzaville. C'est le premier reproche que les utilisateurs font à l'
endroit de cette société qui tarde à s'investir dans le
remplacement des canalisations défectueuses.
Face à ces simples observations, le transfert de la
priorité d'une partie ou de la totalité du capital de la SNDE du
secteur public au secteur privé est certainement la meilleure des
solutions pour palier les problèmes d'approvisionnement en eau potable
à Moungali en particulier et dans toute la ville de Brazzaville en
générale. Après la privatisation, la SNDE peut rester sous
le contrôle partiel de l'Etat si ce dernier choisit de rester
actionnaire. L'intérêt de privatiser la SNDE, pourra forcer un
approvisionnement obligatoire et une gestion rentable, ce qui n'est pas
obligatoire pour les entreprises publiques. Privatiser la SNDE c'est enlever
à l'Etat le monopole de sa gestion complète.
Après avoir montré que les problèmes
d'accès à l'eau restent l'une des premières
préoccupations pour l'ensemble de la population de la ville de
Brazzaville en général et de Moungali en particulier, quelques
suggestions peuvent être faites à l'égard des
autorités publiques en charge des questions de l'eau, de
l'hygiène publique et de l'assainissement. Ces suggestions supposent
qu'une nouvelle approche dans l'application de la participation des acteurs
sociaux et économiques est souhaitable. Elles constituent un pilier pour
poser les fondements de base pouvant servir d'élaboration et de
définition d'une stratégie ou d'un schéma directeur
pouvant servir de repère à une gestion des ressources en eau
réellement partagée entre les décideurs et les populations
cible.
CONCLUSION PARTIELLE
En définitive, il est important de rappeler que la
République du Congo, l'un des pays les plus humides de la sous
région d'Afrique-centrale, et disposant d'un réseau
hydrographique important, connait des problèmes d'approvisionnement en
eau dû probablement à un faible taux d'investissement et à
la mauvaise gestion. A Brazzaville, seuls 26% de la population ont accès
à l'eau courante, pourtant la ville est située au bord d'un des
plus puissants fleuves du monde : le fleuve Congo, ainsi nous constatons
la non existence adéquate du système d'adduction d'eau potable au
niveau des quartiers populaires.
Dans la plupart de ces quartiers, la population fait recours
à des puits et des forages pour s'approvisionner en eau dans des
conditions d'hygiène et d'assainissement précaires ou
inexistantes.
Par ailleurs, à Moungali, les familles très
pauvres sont obligées de se procurer l'eau à coût
élevé pouvant être estimé de 2 ou 3 fois plus
chère que celle acquise sur le réseau de la SNDE. En effet, cette
eau acquise n'est pas entièrement de bonne qualité. Elle est
source de maladies hydriques les plus récurrentes du monde
(diarrhées, amibiases, dysenteries et autres).
CONCLUSION GENERALE
L'étude sur les problèmes d'accès
à l'eau potable de la population de l'arrondissement 4 Moungali,
focalisée essentiellement sur la qualité de l'eau
consommée par ladite population et sa répercussion sur la
santé, a donné des résultats intéressants.
Moungali est l'un des arrondissements centro-urbains de la
ville de Brazzaville. Il fait partie des plus grands anciens quartiers de
celle-ci. Ces caractéristiques permettent de bien étudier la
question de l'approvisionnement en eau potable dans le reste des quartiers de
la ville, qu'ils soient périphériques, périurbains ou
centro-urbains.
Moungali comptait en 2007 une population estimée
à 166.719 habitants, soit 12,13% de la population de Brazzaville, sur
une superficie de 1419, 525 ha. Sa population est cosmopolite et vit
essentiellement des activités commerciales pour la plupart. Sur le plan
hydrographique, Moungali est baigné par trois cours d'eau à
savoir Madoukoutsékélé, la Mfoa et la Mfilou. Il attire
aujourd'hui les populations des zones périphériques et
étrangères de par sa position centrale qui facilite les
déplacements et la pratique des activités diversifiées.
Malgré ces caractéristiques, les revenus des chefs de
ménages enquêtés ne permettent pas d'améliorer leurs
conditions de vie, surtout pour des familles nombreuses. Bien que les 95% de la
population enquêtée vit avec des installations sanitaires, 5%
d'elle vivent sans aucune installations sanitaires. Ainsi, dans cet
arrondissement les installations sanitaires sont à compléter dans
certains ménages et à construire dans d'autres.
En ce qui concerne les sources d'approvisionnement en eau
potable, un réseau d'adduction existe dans la quasi-totalité des
quartiers de Moungali. Mais, les problèmes de vétusté de
l'ensemble du réseau de la SNDE, les pénuries et
dysfonctionnements répétés dans tous les quartiers de
l'arrondissement poussent alors ces populations à utiliser plusieurs
sources d'approvisionnement en eau. Ce fait confirme notre hypothèse
selon laquelle la population de Moungali utilise plusieurs sources
d'approvisionnement en eau, à savoir les forages, les puits, les camions
citernes de vente d'eau et l'eau de rivière.
L'intervalle dans le temps ou l'éloignement des points
d'approvisionnement d'eau pose souvent un problème de service
obligatoire ou « corvée d'eau ». Cette corvée
d'eau modifie les agendas des populations. La perte de temps pour aller au
service pour certains, à l'école et autres activités pour
d'autres. Car le point de chute dans toute cette corvée c'est d'avoir un
peu d'eau pour ramener à la maison afin de satisfaire les besoins
vitaux. A Moungali, la population utilise l'eau de forage, de robinet, de pluie
pour la boisson. Cependant, pour les travaux ménagers (cuisine, lessive,
vaisselle) et l'hygiène corporelle elles utilisent l'eau de puits et de
rivière.
En effet, les résultats des analyses
d'échantillon d'eau ont révélés que pour la plupart
des cas, l'eau utilisée par la population de Moungali est
polluée. Elle nécessite une désinfection avant toute
consommation humaine. Les germes pathogènes comme les coliformes totaux,
coliformes fécaux, bactéries sulfito-réductrices et les
germes totaux ont été trouvés après plusieurs
analyses faites. Ce qui rend la population victime des maladies hydriques. Ces
résultats ont été bel et bien confirmés par nos
enquêtes auprès des ménages. Ainsi, les maladies d'origine
hydrique comme les gastroentérites, infections bactériennes,
dermatoses, parasitoses intestinales, amibiases intestinales, diarrhée,
cholera, poliomyélite sont récursives. Ce constat a
été aussi confirmé par les interviews
réalisées avec les populations et le Centre Médical des
Ressources Professionnelles (CMRP).
La vulnérabilité de la population a
été beaucoup plus observée chez les enfants.
L'une des difficultés à contourner est de faire
comprendre à la population que la qualité de l'eau n'est pas du
tout déterminée par la couleur, car l'eau peut être claire
mais elle n'est pas de bonne qualité. Cependant, l'eau peut être
colorée, mais elle est potable.
C'est à cet effet que, nous lançons une sonnette
d'alarme à toute la population, qu'elle soit urbaine ou rurale et
à toutes les autorités congolaises, que l'une des actions
à entreprendre est la « lutte contre la pauvreté :
adopter l'idéologie eau et assainissement pour tous ».
Les problèmes rencontrés à Moungali ont
permis de suggérer :
- la réorganisation du circuit de la SNDE afin de
renforcer les capacités d'approvisionnement en eau potable des
populations ;
- la construction des forages publics ;
- l'assainissement de l'arrondissement tout en trouvant une
approche stratégique en vue d'une utilisation rationnelle des eaux
usées, mettre en oeuvre les principes prônés à
l'échelle mondiale, assurer une bonne gestion des ordures
ménagères ;
- la création d'une police de l'eau et en fin ;
- la considération de l'eau comme un bien
écologique, économique et social ;
- la privatisation de la SNDE, l'un des moyens les plus
efficaces pour améliorer la desserte en eau potable de la population.
Toutes les approches de solutions suggérées dans
cette étude émanent de notre modestie et de l'esprit volontariste
à apporter une contribution suite aux observations faites sur le terrain
et les résultats de nos enquêtes.
En définitive, nous sommes persuadés de ne pas
avoir épuisé tous les aspects de la thématique. Nous
admettons toutefois avoir apporté une précision utile sur un
sujet qui reste et restera toujours d'actualité au Congo
particulièrement et dans le monde en général.
BIBLIOGRAPHIE
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33- République du Congo Brazzaville
état des lieux sur le droit à l'alimentation,
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34- Rapport d'Etat des lieux (2007) :
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40- Visscher, J.T. & Veenstra, S.
(1988) : Filtration lente sur le sable, CIR, la Haye, Pays-Bas,
72 p.
ANNEXES
ANNEXES
Annexe I : Listes des figures, cartes, tableaux
et des planches
Annexe 1 : Liste des figures et
cartes
Figure n°
|
Pages
|
1- Localisation des points de prélèvement dans
la zone d'étude
|
18
|
2- Localisation de l'arrondissement n°4 Moungali dans la
commune de Brazzaville
|
27
|
3- Le réseau hydrographique et le relief dans la zone
d'étude
|
31
|
4- Cadre organisationnel de la zone d'étude
|
34
|
5- Répartition des types de lieux d'aisance en fonction
du mode d'évacuation des excrétas
|
42
|
6- Répartition des chefs de ménages ayant un
branchement direct à la SNDE en fonction des revenus
|
53
|
7- Répartition de la population selon la distance
parcourue pour chercher l'eau
|
64
|
8- La répartition de la population suivant la
fréquence du puisage d'eau
|
68
|
9- Le réseau d'adduction d'eau de Brazzaville en
2003
|
72
|
10- Interaction entre population, eau et environnement
|
75
|
11- Répartition des couches les plus vulnérables
en cas de maladies liées à l'eau
|
98
|
12- Schéma de l'approche stratégique en trois
(03) étapes
|
106
|
Annexe 2 : Liste des tableaux
Tableaux n°
|
Pages
|
1- Les différents types de paramètres
physico-chimiques analysés
|
22
|
2- Les différents types de paramètres
microbiologiques analysés
|
24
|
3- Evolution de la population de Moungali de 1984 à
2020
|
35
|
4- Répartition des chefs de ménages par sexe en
fonction de la taille du ménage
|
37
|
5- Répartition des enquêtés par âge et
par sexe
|
38
|
6- Répartition de la population de Moungali selon la
superficie et la densité de 1984 à 2020
|
40
|
7- Répartition de la population en fonction des types
de lieux d'aisance
|
41
|
8- Répartition des chefs de ménages en fonction
de la profession et du sexe
|
44
|
9- Répartition des chefs de ménages en fonction
des revenus et du sexe
|
46
|
10- Grille de tarification de la SNDE
|
54
|
11- Les sources d'approvisionnement en eau à Moungali
|
61
|
12- Analyse bactériologique de l'eau de la SNDE
prélevée sur 20 points d'eau en 2007
|
73
|
13- Analyse physico-chimique de l'eau de la SNDE
|
73
|
14- Résultats des analyses chimiques et
physico-chimiques de l'eau de forage
|
77
|
15- Résultats des analyses microbiologiques de l'eau de
forage
|
78
|
16- Résultats des analyses chimiques et
physico-chimiques des eaux des Puits
|
79
|
17- La moyenne des résultats des analyses chimiques et
physico-chimiques des eaux des puits
|
80
|
18- Résultats des analyses microbiologiques de l'eau
des puits
|
81
|
19- Calcul de la moyenne des résultats des analyses de
l'eau des puits
|
81
|
20- Résultats des analyses chimiques et
physico-chimiques des eaux des robinets
|
82
|
21- La moyenne des résultats des analyses chimiques et
physico-chimiques des eaux des robinets
|
83
|
22- Résultats des analyses microbiologiques des eaux
des robinets
|
84
|
23- La moyenne des résultats des analyses
microbiologiques des eaux des robinets
|
84
|
24- Répartition des patients en fonction des maladies
identifiées au CMRP de Moungali
|
93
|
25- Répartition des types de maladies hydriques
rencontrées à Moungali en fonction du sexe
|
96
|
26- Répartition des lieux de consultation en cas de
maladies hydriques en fonction des revenus des populations
|
100
|
Annexe 3 : Liste des planches
Planches n°
|
Pages
|
1- Mode de prélèvement des échantillons
d'eau
|
19
|
2- L'approvisionnement au puits au Q 41
|
56
|
3- Le mode d'accès à l'eau par la population au
Q 41 et Q48
|
59
|
4- La corvée d'eau
|
63
|
Annexe 4 : Liste des photos
Photos n°
|
Pages
|
1- Un autoclave
|
20
|
2- Le flambeur
|
21
|
3- Résolution des problèmes de la pression d'eau
distribuée par la SNDE
|
51
|
4- Mode d'approvisionnement en eau potable par la population
du Q 41
|
52
|
5- Un pousse-pousseur à la quête de l'eau
|
67
|
6- Exposition de la population à des risques sanitaires et la
propagation des maladies hydriques dues aux eaux stagnantes
|
74
|
7- L'exemple d'une poubelle pour une bonne collecte des
ordures
|
110
|
Annexe II : Questionnaire d'enquête
destiné aux ménages
Travail* Progrès* Humanité*
UNIVERSITE MARIEN NGOUABI
FACULTE DES LETTRES ET DES
SCIENCES HUMAINES
DEPARTEMENT DE GEOGRAPHIE
QUESTIONNAIRE D'ENQUETE
THEME :
LES PROBLEMES D'ACCES A L'EAU POTABLE DE LA POPULATION
DE L'ARRONDISSEMENT 4 MOUNGALI A BRAZZAVILLE
(République du Congo)
Ce questionnaire ayant un caractère purement
scientifique, n'engage pas votre personnalité.
La science garantit l'anonymat. Ainsi, répondre
correctement aux questions serait une manière de pousser les
autorités à réfléchir. sur vos conditions de vie et
sur l'avenir de votre Arrondissement.
MERCI POUR VOTRE FRANCHE
COLLABORATION !
|
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|
TABLES DES MATIERES
|
Pages
|
Sommaire
|
1
|
Dédicaces
|
3
|
Remerciements
|
4
|
Liste des sigles et acronymes
|
6
|
Résumé
|
8
|
INTRODUCTION GENERALE
|
9
|
· Etat de la question
|
10
|
· Problématique
|
12
|
· Objectifs
|
13
|
· Hypothèses
|
14
|
· Contexte et justification de l'étude
|
14
|
· Définition des concepts
|
15
|
· Méthodologie de travail
|
16
|
- L'observation
|
16
|
- La recherche documentaire
|
16
|
- Les enquêtes sur le terrain
|
16
|
- Prélèvement des échantillons d'eau
consommée par la population de Moungali
|
17
|
- Méthode de prélèvement des
échantillons d'eau pour les analyses physico-chimique
|
20
|
- Méthode de prélèvement des
échantillons pour les analyses microbiologiques
|
21
|
- Analyses physico-chimiques
|
22
|
- Analyses bactériologiques
|
23
|
· Traitement des données
|
24
|
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION GENERALE
DE
L'ARRONDISSEMENT 4 MOUNGALI
|
25
|
Chapitre I : CADRE GEOGRAPHIQUE ET ORGANISATIONNEL
|
26
|
I.1. Situation géographique
|
26
|
I.2- Aspects historiques
|
27
|
I.3. Aspects physiques
|
28
|
- Le climat
|
28
|
- Hydrographie
|
29
|
- Relief
|
29
|
- Sols
|
30
|
II- Cadre organisationnel
|
31
|
Chapitre II : LES ASPECTS HUMAINS ET
SOCIO-ECONOMIQUES
|
35
|
II.1- Evolution des effectifs
|
35
|
II.2- Quelques données sur l'échantillon
|
36
|
II.2.1- structure par taille du ménage
|
36
|
- structure par âge et sexe
|
37
|
II. 3- Densité de population
|
38
|
IV- Aspects socio-économiques
|
41
|
IV.1- Aspects sociaux : le cas des lieux d'aisance
|
41
|
IV.2- Aspects économiques
|
43
|
IV.2.1- Activités
|
43
|
IV.2.2- Revenus
|
45
|
CONCLUSION PARTIELLE
|
47
|
DEUXIEME PARTIE : L'ACCES A L'EAU
|
48
|
Chapitre III : LES SOURCES D'APPROVISIONNEMENT
|
49
|
III.1- L'eau de la S.N.D.E
|
50
|
III.1.1- Bref aperçu sur le coût de l'eau de la
SNDE
|
54
|
III.2- L'eau de puits
|
55
|
III.3- L'eau des cours d'eau
|
57
|
III.4- L'eau de pluies
|
57
|
III.5- L'eau du forage
|
57
|
III.6- Opérateurs privés
|
60
|
Chapitre IV : LES PROBLEMES D'ACCES A L'EAU
|
62
|
IV.1- Distances
|
62
|
IV.2- Insuffisance du réseau
|
64
|
IV.2- Pénurie et fréquente
|
67
|
Chapitre V : LA QUALITE DE L'EAU ET LES MALADIES HYDRIQUES
|
70
|
I- Les normes de qualité
|
70
|
II- Qualité de l'eau consommée par les populations
de Moungali
|
71
|
II.1. Présentation des différentes analyses
|
76
|
II.2. Interprétation des résultats
|
85
|
- Forage 1 (localisé au Q 48 : Moukondo)
|
85
|
- Forage 2 (localisé au Q 48 : Moukondo)
|
85
|
- Forage 3 (localisé au Q 46 : Marché Dix
Francs)
|
86
|
Eau des puits
|
86
|
- Puits 1 (localisé au Q 41 : Ecole de Peinture)
|
86
|
- Puits 2 (localisé au Q 41 : Ecole de
Peinture)
|
87
|
- Puits 3 (localisé au Q 41 : Marché Dix
Francs)
|
87
|
- Puits 4 (localisé au Q 42 : Ancien combattant)
|
88
|
Les eaux des robinets
|
88
|
- Robinet 1 (localisé au Q 43 : Plateau des 15
ans)
|
88
|
- Robinet 2 (localisé au Q 41 : Ecole de
Peinture)
|
89
|
- Robinets 3 et 4 (localisé au Q 48 et 47 :
Moukondo et Matsoua)
|
89
|
- Potabloc de Djiri et de Djoué
|
89
|
III. Maladies hydriques
|
90
|
III.1- Recours thérapeutique des populations en cas de
maladies
|
98
|
Chapitre VI : SUGGESTIONS POUR L'AMELIORATION DE LA
SITUATION
|
102
|
I- La participation des acteurs sociaux et économiques
|
102
|
II- Réorganisation du circuit
|
103
|
III- Assainissement de l'arrondissement
|
104
|
III.1- Approche stratégique en vue d'une utilisation
rationnelle des eaux usées
|
105
|
III.2- Mettre en oeuvre des principes prônés
à l'échelle mondiale
|
107
|
III.3- Gestion des ordures ménagères
|
108
|
Etat des lieux ou évaluation sur la gestion des ordures
ménagères
|
109
|
IV- Création de la police de l'eau
|
111
|
IV.1- L'action administrative de la police de l'eau
|
111
|
IV.2- L'action judiciaire de la police de l'eau
|
112
|
V. Considérer l'eau comme,
|
112
|
- un bien écologique
|
112
|
- un bien économique
|
112
|
- et un bien social
|
112
|
VI. La privatisation de la SNDE
|
113
|
CONCLUSION PARTIELLE
|
114
|
CONCLUSION GENERALE
|
115
|
BIBLIOGRAPHIE
|
119
|
ANNEXES
|
124
|
Annexe 1 : Liste des figures et cartes
|
125
|
Annexe 2 : Liste des tableaux
|
126
|
Annexe 3 : Liste des planches
|
128
|
Annexe 4 : Liste des photos
|
128
|
Annexe II : Questionnaire d'enquête destiné aux
ménages
|
129
|
Table des matières
|
137
|
* 1 MAFOUTA, B.
(2009) : La problématique de l'eau potable en
Afrique Centrale, une analyse comparative du Congo, Cameroun et du Gabon,
édition du CERAP, Brazzaville, 46 p.
* 2 BERTON-OFOUEME, Y.
(2010) : L'approvisionnement en eau des populations
rurales au Congo Brazzaville, les Cahiers d'Outre-Mer, p. 7- 29.
* 3 KINOUANI, R.
(2007) : Ravitaillement en eau potable des quartiers
périphériques, cas de Poto-Poto, Sangolo et Mbemba Landou,
Mémoire de Maîtrise, Département de Géographie.
* 4 Salif, D. et REKACEWICZ,
P. (anonyme) : Atlas mondial de l'eau, une pénurie annoncée,
éditions Autrement Collection / Monde, 63 p.
* 5 ONU / SIPC
(2004) : Eau et aléas en Afrique - Guide à l'usage
des dirigeants communautaires, collection ·Education·, volume 2,
numéro 1, 45 p.
* 6 Commission de suivi des
audits (1992), Rapport d'audit de la S.N.D.E. ·BRAZZAVILLE· P
3.
* 7 « Programme
Ville Santé (2000), Plan d'action quinquennal 2001-2005 de la
reconstruction de Brazzaville sur base de concept Ville
Santé » P.17.
* 8 Centre régional
pour l'eau potable et l'assainissement (1998) : «Programme
d'éducation pour la santé relative à l'approvisionnement
en eau potable de la ville de Brazzaville», manuel de formation des
vulgarisateurs, Brazzaville.
* 9 Source des
données : Banque mondiale, dernière mise à jour 31
octobre 2012.
* 10 Ministère des
Affaires Sociales, de la Solidarité et de l'Action Humanitaire :
PROJET D'ENCADREMENT DES TPE DES TRAVAUX HIMO (PAVAGE DES RUES ET COLLECTE DES
DECHETS A BRAZZAVILLE), mise en oeuvre des actions rapport de diagnostic social
de base de l'arrondissement 4 Moungali. 52 p.
* 11 Les chômeurs ici,
ne sont pas non seulement des personnes qui ont perdu leur emploi et les sans
emploi, mais aussi des ouvriers dans divers domaines qui sont
déclarés chômeurs.
* 12 Rapport
démographique et statistique des Nations Unies, 2011.
* 13 Action internationale.
Novembre 2009. N° 2, Eau, assainissement et hygiène.
Emetteur : DROI
* 14 Rapport annuel de
l'UNICEF 2006.
* 15 République du
Congo Brazzaville- Etat des lieux sur le droit alimentaire,
présenté par : Le point focal RAPDA Congo.
* 16 Ministère des
Affaires Sociales de la Solidarité et de l'Action Humanitaire :
Projet d'Appuis à la Réinsertion des Groupes
Défavorisés (PARSGD), page 5
* 17 Société
Nationale de Distribution d'Eau, Direction Générale
Brazzaville : Etude sur le prix du mètre-cube
d'eau, août 2000, 9 p.
* 18 Enquête de
terrain, 2012.
* 19
Source : Enquête Dialogue Citoyen auprès des
usagers 2006
* 20 Collignon, Bernard et
vezina, Maroc, Indepent Water and sanitation providers in Africa cities, WSP
2000.
* 21 En raison de 50 FCFA
l'eau livrée et 100 FCFA le transport par « pousse-pousse »
(chariot) utilisé par ailleurs dans l'évacuation des
déchets ménagers.
* 22 Programme international
de recherche sur les interactions entre la population, le développement
et l'environnement (PRIPODE)
* 23 Un habitant du quartier
43 (Plateau des 15 ans).
* 24 Yolande OFOUEME BERTON.
- L'approvisionnement en eau des populations rurale au Congo Brazzaville. Les
Cahiers d'Outre-Mer, Janvier-Mars 2010 p 28.
* 25 AYESSA, Belinda. Et
PIGASSE J-P. (2002) : « Congo-Brazzaville, chronique
2001 », édition Adiac, France.
* 26Bertrand MAFOUTA
(2009) « La problématique de l'eau potable en Afrique
Centrale : une analyse comparative du Congo, du Cameroun et du
Gabon ». Brazzaville 2009.
* 27 Alexis MOUNGOU
MOUYOUKA, Médecin Lieutenant Colonel, Directeur de la santé
publique et de la promotion de la santé, Compagne de sensibilisation
pour la lutte contre les maladies diarrhéiques. 23 octobre 2012
Brazzaville.
* 28 Résultat issu
des calculs effectués en fonction de la formule posée dans le
texte.
* 29 TAC BACKGROUND, P.
(2006) : la gestion intégrée des ressources en eau.
Partenariat mondial pour l'eau Comité technique consultatif (TAC), 122
p.
|