1.2. Du thème à l'objet de recherche
Ce nouveau concept n'a pris son essor dans les textes
scientifiques que vers la fin des années 1990, avec l'article de
Costanza (Fisher, 2009 ; Barnaud 2011 ; De Goot, 2010). Cette
équipe multidisciplinaire (économistes, géographes et
écologues) a défini les services éco- systémiques
comme « l'ensemble des bénéfices directs et
indirects rendus à la société par les fonctions des
écosystèmes ».
Dans cette recherche, nous nous sommes donné comme
objet de comprendre la disparition des « espaces verts »
à Lubumbashi. C'est à partir de nos observations que nous sommes
arrivé à proposer un objet d'étude. Lubumbashi, la
capitale du cuivre, hier « Elisabethville» a
cédé son sourire à la tristesse. « Les espaces
verts » de cette ville sont effacés de la carte
géographique au profit des habitats précaires, sous
prétexte d'éliminer l'insalubrité et
l'insécurité.
L'Etat est une personne morale qui est
représentée directement par les institutions sensées
gérer ces espaces comme le service de la Division des affaires
foncières, la Coordination urbaine de l'environnement ainsi que le
Service d'urbanisme et habitat. En réfléchissant sur la
disparition des espaces verts, nous voulons aussi comprendre comment ces
institutions étatiques sont impliquées dans leur gestion.
Notre préoccupation consiste à analyser la
gestion des espaces verts à Lubumbashi où nous constatons de plus
en plus leur disparition et leur remplacement par les stations de carburant,
qui se multiplient, dans un contexte de réchauffement de la
planète. Cette disparition menace la sécurité humaine dans
la ville de Lubumbashi.
En effet, l'exploitation des stations de carburant est une
source potentielle de pollution atmosphérique, de la pollution du sol,
des eaux et constituent une nuisance pour la population environnante de par
leur stockage dans la citerne ; leur utilisation pose déjà
problème. Pour comprendre cette disparition, nous nous sommes
concentrés sur les discours des acteurs.
L'observation nous a permis de nous intéresser à
la problématique de l'aménagement du territoire plus
particulièrement à la gestion des espaces verts dans la ville de
Lubumbashi. Il existait une politique de gestion des espaces verts, aujourd'hui
d'après notre observation et constat sur terrain, nous sommes
arrivé à l'hypothèse qu'il en existe plus dans la ville.
Nous constatons de plus en plus la disparition dédits espaces.
C'est ce qui nous a amené à chercher à
comprendre comment se gèrent les espaces verts hérités de
la colonisation et ensuite comprendre leur disparition dans la capitale
cuprifère de la République Démocratique du Congo.
Des sites qui constituaient autrefois une forêt urbaine
ont été graduellement remplacés par des stations de
carburant et d'autres investissements tels que les écoles, les maisons
d'habitation ou de commerce etc. Cette forêt contenait des espèces
de flore et de faune qui contribuaient à l'équilibre
écologique de ladite ville.
Kaufman (repris par Lupitshi wa Numbi, N., 2006:5) note
qu'une fois le thème défini et le champ circonscrit, l'objet
« est donc ce qui parvient à être séparé
de la connaissance commune et de la perception subjective du sujet grâce
- bien entendu - à des procédures scientifiques
d'objectivation ». Pour notre part, nous avons essayé de
clarifier certains concepts qui structurent la présente recherche.
Sur le plan urbanistique, dans la ville de Lubumbashi (la
capitale du cuivre de la RDC), les colons avaient prévu les espaces
verts pour un cadre de vie urbaine verdoyant et permettant de se
détendre, d'embellir la ville ainsi que de se protéger contre
les effets néfastes. Dans la présente recherche, au lieu de
présenter les causes de la disparition de ces espaces verts comme objet
de recherche, nous avons choisi de faire une analyse sur la disparition des
espaces verts à Lubumbashi.
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