I-1- La raison d'être d'une stratégie agricole
commune
Le secteur rural en général et les agricultures
familiales, en particulier, se présentent encore comme le principal
gisement d'emploi et de création de richesses et de revenus dans la
sous-région. L'histoire du développement agricole montre qu'outre
sa distribution directe à la croissance, le secteur agricole participe
grâce à ses liens intersectoriels multiformes, à la
croissance d'autres secteurs de l'économie et contribue
significativement à la réduction de la pauvreté et de la
faim. Les données récentes relèvent une croissance accrue
et durable de la production agricole. Celle-ci résulte non seulement
d'une augmentation soutenue de la productivité de la main d'oeuvre et de
la terre ; mais aussi d'une diminution sensible du coût de
production et de transaction. Ce qui contribue largement à la lutte
contre la faim et la pauvreté tant en milieu rural qu'en milieu urbain.
Ces données indiquent également que l'accès
équitable aux ressources, notamment la terre, la compétence, le
crédit, le marché, restent une condition indispensable dans la
lutte contre la pauvreté et la faim.
Dans ce contexte, l'élaboration et la mise en oeuvre de
la stratégie agricole commune ont un rôle essentiel pour assurer
un développement agricole pérenne et cohérent. Parmi les
grandes thématiques de la stratégie agricole commune, on
note : la construction d'un cadre macroéconomique incitateur, la
contractualisation autour des ressources multi-usage, le développement
des politiques favorables à l'émergence des services
pérennes (conseil, crédit, approvisionnement et
commercialisation, recherche-développement, etc.), l'organisation des
marchés (au niveau régional) et des filières.
La stratégie agricole commune doit créer les
conditions d'une croissance largement répartie et durable de la
productivité agricole, accompagnée d'une diminution des prix des
denrées alimentaires, afin d'obtenir une réduction sensible de
l'insécurité alimentaire et de la pauvreté au niveau des
ménages. Ainsi, une stratégie commune doit rappeler que :
le manque d'infrastructure entraine des coûts de transactions très
élevés et augmente les risques d'isolement ; la
dégradation des ressources naturelles continue à un rythme
accéléré, provoquant ainsi la détérioration
de l'environnement physique. L'accès des femmes à
l'éducation, la terre, la technologie, le crédit et la protection
sociale constituent la clé du développement de la zone CEMAC et
aussi un acte de justice sociale.
Enfin, la stratégie agricole commune vise à
appuyer le développement technique et économique durable des
agricultures familiales des pays de la sous-région avec un double
objectif de réduction de la pauvreté et une augmentation de la
croissance.
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