REPUBLIC OF CAMEROON
Peace-Work-Fatherland
MINISTRY OF HIGHER EDUCATION
THE UNIVERSITY OF NGAOUNDERE
FACULTY OF ECONOMICS AND MANAGEMENT
ECONOMICS DEPARTMENT
251659776
REPUBLIQUE DU CAMEROUN
Paix-Travail-Patrie
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
UNIVERSITE DE NGAOUNDERE
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE
GESTION
DEPARTEMENT D'ECONOMIE
251658752
251660800
PR
MEMOIRE DE FIN D'ETUDE EN VUE DE L'OBTENTION DU MASTER
RECHERCHE EN SCIENCES ECONOMIQUES
AGRICULTURE ET CROISSANCE ECONOMIQUE DANS LES PAYS DE LA
CEMAC
251661824
Rédigé Par :
MAHAMAT AZAKI
Licencié en Economie Monétaire et
Bancaire MATRICULE : 10C369EG
Sous la direction du :
Pr SAHA JEANCLAUDE
Agrégé de Sciences
Economiques
ANNEE ACADEMIQUE 2014-2015
251657728
SOMMAIRE
SOMMAIRE
i
DEDICACE
ii
REMERCIEMENTS
iii
LISTE DES ACRONYMES ET ABRÉVIATIONS
iv
LISTE DES TABLEAUX
vi
LISTE DES GRAPHIQUES
vii
RESUME
viii
ABSTRACT
viii
INTRODUCTION
GENERALE
1
PARTIE
I : CADRE D'ANALYSE ET PRESENTATION DU SOUS SECTEUR AGRICOLE DANS LA
CEMAC
17
CHAPITRE I : CADRE MACROECONOMIQUE D'ANALYSE
DE L'AGRICULTURE
19
SECTION I : L'AGRICULTURE DANS LA COMPTABILITE
NATIONALE
19
SECTION II : LE ROLE DE L'AGRICULTURE DANS LE
PROCESSUS DU EVELOPPEMENT ECONOMIQUE
27
CHAPITRE II : L'AGRICULTURE DANS LA CEMAC
34
SECTION I : L'ETAT DU SOUS SECTEUR
AGRICOLE
34
SECTION II : LES POLITIQUES MISES EN
OEUVRE
41
PARTIE
II : EVALUATION EMPIRIQUE DU LIEN ENTRE AGRICULTURE ET CROISSANCE
ECONOMIQUE DANS LES PAYS DE LA CEMAC
53
CHAPITRE III : TECHNIQUES D'ESTIMATION DU ROLE
DE L'AGRICULTURE DANS LE PROCESSUS DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE :
METHODOLOGIE
55
SECTION I : SPECIFICATION DU MODELE
NEO-CLASSIQUE
55
SECTION II : DONNEES D'ETUDE ET MODELE
D'ESTIMATION
62
CHAPITRE IV : RESULTATS ET IMPLICATIONS DES
POLITIQUES ECONOMIQUES POUR LA CEMAC
70
SECTION I : PRESENTATION ET ANALYSE DES
RESULTATS
70
SECTION II : IMPLICATIONS DES POLITIQUES
ECONOMIQUES
84
CONCLUSION GENERALE
90
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
92
ANNEXES
95
TABLE DES MATIERES
111
DEDICACE
Je dédie ce modeste travail à mon feu
père AZAKI ADOUM
251656704
REMERCIEMENTS
Au terme de ce travail qui nous a demandé de
l'endurance, l'heure est venue pour nous d'exprimer notre profonde gratitude
à l'endroit de ceux qui, de près ou de loin ont participé
à la réalisation de ce travail.
Ø Nous tenons tout d'abord à remercier Allah de
nous avoir accordé santé, courage et
persévérance ;
Ø Nous exprimons notre profonde gratitude à
l'endroit du Pr. SAHA JEAN CLAUDE, mon directeur de mémoire, pour sa
disponibilité, son écoute, et surtout sa rigueur en faveur d'un
travail toujours repensé qui nous ont été très
précieux ;
Ø Nous ne saurons oublier le corps enseignant de la
Faculté car ce travail est aussi la somme algébrique des
formations reçues durant notre parcours ;
Ø A mon cher grand frère ADOUM AZAKI qui a
sacrifié toute sa vie pour notre éducation et qui n'a jamais
cessé de jouer le rôle d'un père pour nous ;
Ø A mes frères et soeurs, HALIME AZAKI, FATIME
AZAKI, MAIMOUNA AZAKI, SALEH AZAKI, ABDOULAYE AZAKI, ADAMA AZAKI, MOUSSA AZAKI,
HAROUN AZAKI, ainsi qu'à mes cousins et cousines IDRISS MAHAMAT,
SABOURA, MAHAMAT AHMAT, DANNA qui m'ont toujours encouragé ;
Ø A ma chère mère KOUBRAH ISSAKHA et mes
tantes ACHE MOUSSA, MINA ASSAFI, ZARA ASSAFI, HAOUA, HANAN DJADID, RAHMATA
CHADRA, FANNE CHADRA sans oublier FATME DJABA qui n'ont jamais cessé de
m'aider ;
Ø Mes camarades de la même promotion 2014-2015,
à tous mes voisines et voisins de la cité DON CORLEONE
II ;
Ø Tous ceux qui de près ou de loin ont
contribué à la réalisation de ce travail, qu'ils s'en
trouvent ici remerciés.
LISTE
DES ACRONYMES ET ABRÉVIATIONS
ADLI
|
Agricultural Demand-Led Industrialisation
|
BEAC
|
Banque des Etats de l'Afrique Centrale
|
BM
|
Banque Mondiale
|
CEBEVIRAH
|
Commission Economique du Bétail, de la Viande et des
Ressources Halieutiques
|
CEMAC
|
Communauté Economique et Monétaire de l'Afrique
Centrale
|
DSRP
|
Document Stratégique de Réduction de
Pauvreté
|
FAO
|
Food and Agriculture Organization
|
ha
|
Hectare
|
IDE
|
Investissement Direct Etranger
|
LSDV
|
Least Square Dummy Variables
|
MCG
|
Moindres Carrés Généralisés
|
MCO
|
MoindresCarrésOrdinaires
|
Naf
|
Nomenclature d'activités françaises
|
OMD
|
Objectifs du Millénaire pour le Développement
|
PIB
|
Produit Intérieur Brut
|
PIBRH
|
Produit Intérieur Brut par Habitant
|
PMA
|
Pays les Moins Avancés
|
PME
|
Petite et Moyennes Entreprises
|
PMI
|
Petites et Moyennes Industries
|
PRASAC
|
Pôle Régional de Recherche Appliquée au
développement des Savanes d'Afrique Centrale
|
RCA
|
République centrafricaine
|
RNB
|
Revenu National Brut
|
RND
|
Revenu National Disponible
|
TVA
|
Taxe sur la Valeur Ajoutée
|
UDEAC
|
Union Douanière et Economique des Etats de l'Afrique
Centrale
|
VA
|
Valeur Ajoutée
|
VAAGR
|
Valeur Ajoutée du sous secteur Agricole
|
VAIND
|
Valeur Ajoutée du secteur Industriel
|
VECM
|
Modèle Vectoriel à Correction d'Erreur
|
WDI
|
World DevelopmentIndicator
|
LISTE
DES TABLEAUX
Tableau 1 : Données
démographiques
2
Tableau 2 : Évolution de la part de
l'agriculture dans le PIB des pays de la CEMAC
37
Tableau 3 : les principales cultures de rente
des pays de la CEMAC
39
Tableau 4 : Présentation des variables
et leurs signes attendus
62
Tableau 5 : Stationnarité des
variables
71
Tableau 6 : Test de spécification des
équations et choix du modèle approprié
72
Tableau 7 : Résultats des estimations
par pays (modèle 1)
74
Tableau 8 : Résultats des estimations
du modèle 1
75
Tableau 9 : Test de spécification des
équations et choix du modèle approprié
80
Tableau 10 : Résultats des estimations
par pays (modèle 2)
81
Tableau 11 : Résultats des estimations
du modèle 2
82
LISTE
DES GRAPHIQUES
Figure 1 : Évolution de la part de
l'agriculture dans le PIB de la CEMAC
2
RESUME
De nombreuses études ont montré le rôle de
l'agriculture dans le processus de développement économique. Pour
les physiocrates, l'agriculture est indispensable au
développement ; elle fournit des ressources nécessaires au
développement économique. Ainsi, ce travail a pour objectif
principal de montrer l'interaction entre l'agriculture et la croissance
économique dans la zone CEMAC. Grace au modèle classique (Solow,
1965), nous avons pu estimer et tester nos hypothèses. Il en ressort de
cette estimation que l'agriculture contribue positivement à la formation
du PIB en CEMAC. Cependant, nous avons également montré que la
dynamique du secteur agricole influence positivement le secteur industriel en
CEMAC.
Mots clés : agriculture, croissance
économique, secteur agricole, secteur industriel, CEMAC.
ABSTRACT
Many studies have shown the role of agriculture in the
economic development process. For the physiocrats, agriculture is essential for
development; it provides the necessary resources for economic development.
Thus, this work's main objective is to show the interaction between agriculture
and economic growth in the Economic and Monetary Community of Central Africa
(EMCCA) zone. Thanks to the classic model (Solow, 1965), we were able to
estimate and test our hypotheses. It follows from this estimate that
agriculture does contribute positively to the GDP in the EMCCA. However, we
have also shown that the dynamics of the agricultural sector positively
influencing the industrial sector in EMCCA.
Keywords: agriculture, economic growth, agriculture,
industry, EMCCA.
INTRODUCTION GENERALE
251653632
I.CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE
Theodore Schultz entama son discours d'acceptation du prix
Nobel d'économie de 1979 en faisant l'observation suivante :
« Pour la plupart, les habitants de la
planète sont pauvres ; par conséquent, étudier
l'économie de la pauvreté nous apporterait beaucoup de
renseignements sur les principes économiques qui comptent vraiment.
Partout dans le monde, les pauvres tirent en majorité leur revenu dans
l'agriculture ; par conséquent, étudier l'économie
agricole nous apporterait beaucoup de renseignements sur l'économie de
la pauvreté » (Schultz, 1979).
Après sa création le 16 mars 1994 à
N'Djamena au Tchad, sur les cendres de l'Union Douanière et Economique
des Etats de l'Afrique Centrale (UDEAC), la Communauté Economique et
Monétaire de l'Afrique Centrale (CEMAC) est un outil
d'intégration et de développement socioéconomique et un
espace de solidarité entre les six pays de l'Afrique centrale en voie de
développement qui en sont membres: le Cameroun, la République
centrafricaine (RCA), la République du Congo, le Gabon, la Guinée
Équatoriale et le Tchad.
La zone CEMAC s'étend du nord au sud, entre le
24e degré de latitude nord et le 5e degré
de latitude sud et de l'ouest à l'est, entre le 8e et le
28e degré de longitude est. Elle couvre une superficie totale
de plus de 3.000.000 Km2 dont 1.284.000 pour le seul Tchad.
La sous-région est dotée d'abondantes
ressources naturelles, aussi riches que diversifiées. On y rencontre
cinq grandes zones agro-écologiques:
Ø La zone saharienne : c'est une
zone désertique représentée uniquement au Tchad où
elle couvre 60% du territoire au nord, soit 770.400 Km². Elle est
caractérisée par une pluviométrie variant de 0 à
300 mm du nord vers le sud et une végétation (quand il y en a)
de steppes ou pseudo steppes. Les sols nus, caractérisés par des
dunes, occupent les confins septentrionaux de la zone. A ce niveau, les points
de végétation se rencontrent essentiellement dans des oasis
où existent des palmeraies, puis des parcours clairsemés,
utilisés pour des élevages camelins et caprins nomades.
Ø La zone sahélienne :
c'est une zone relativement sèche, caractérisée par une
pluviométrie allant de 300 à 700 mm. La végétation
est constituée d'un tapis herbacé composé en grande partie
de graminées et parsemé d'arbustes, en particulier des
épineux. Une petite partie de l'extrême nord du Cameroun et
presque le tiers du territoire tchadien font partie de cette zone.
Ø La zone
soudano-sahélienne : dans cette zone, la
pluviométrie est généralement comprise entre 700 et 1
000 mm et peut, dans certains cas, atteindre et dépasser 1 200 mm. La
végétation y est constituée de vastes savanes arbustives.
C'est une zone de transition entre les régions sèches et les
régionshumides. Elle est représentée
dans trois pays: le nord du Cameroun, la RCA et le sud du Tchad.
Ø La zone
soudano-guinéenne : cette zone est également une
zone de transition, mais elle est plus humide que la précédente.
Elle est caractérisée par une pluviométrie allant de 1 200
à 1 600 mm et une végétation constituée de hautes
savanes boisées et de forêts clairsemées. Cette zone
agro-écologique se retrouve dans la partie centrale du Cameroun, la
partie ouest et centrale de la RCA, le sud-ouest du Congo et le sud du Gabon.
Ø La zone forestière: c'est la
zone de climat équatorial, fortement humide. Elle est
caractérisée par une pluviométrie comprise
généralement entre 1 600 et 2 500 mm, pouvant atteindre
jusqu'à 4 000 mm, comme c'est le cas dans les provinces du littoral et
du sud-ouest du Cameroun. La végétation est constituée de
forêts plus ou moins denses. Cette zone couvre les parties sud du
Cameroun et de la RCA, le nord et le centre du Congo, une partie importante du
Gabon et tout le territoire de la Guinée équatoriale.
La diversité du climat est un facteur explicatif
important de la diversité des cultures agricoles dans les pays de la
CEMAC. Cependant, l'un des thèmes d'actualité largement
débattus dans le monde entier est celui du rôle de l'agriculture
dans le développement des Pays les Moins Avancés (PMA). L'analyse
de l'importance de l'agriculture dans la réduction de la pauvreté
dans ces pays a fait l'objet de plusieurs études. Ces études ont
montré que dans les pays en développement, l'agriculture est
considérée comme le pilier de l'économie et le secteur
productif le plus important à travers le rôle crucial qu'elle joue
dans le produit intérieur brut (PIB).
En effet, elle reste l'activité majeure en milieu
rural, milieu dans lequel la population était estimée en 2001
à 56 % de la population totale par la FAO. Elle constitue même le
principal secteur de l'économie des pays de la CEMAC car elle occupe
près de 64% de la population active et contribue à l'ordre de 25%
à la formation du PIB. En outre, la croissance du surplus agricole est
considérée par certains économistes comme la condition de
base du développement économique. D'autres économistes
considèrent que pour les pays sous-développés c'est
l'industrialisation qui en fournissant des techniques modernes permet le
développement de l'agriculture. Une troisième catégorie
d'économistes soutient le principe selon lequel il faut
« marcher sur ses deux jambes ». Du point de vue de
l'analyse économique, l'agriculture a retenu l'attention de plusieurs
acteurs tout au long de l'histoire : les auteurs romains, les agrariens
mercantilistes français, les physiocrates, les ingénieures
agronomes français, etc.
Block (1999) a utilisé la méthode des
multiplicateurs sectoriels pour montrer que la croissance dans le secteur
agricole est primordiale à la promotion de la croissance
économique en Ethiopie, Par ailleurs, Fan et alii. (2000) dans
leur analyse ont débouché sur l'importance de
l'amélioration technologique et des infrastructures rurales dans la
stimulation de la croissance en Inde.
Le secteur agricole joue un rôle important dans
l'amorçage du développement économique des pays de la
CEMAC et, comme l'affirme Bella (2009), c'est un secteur en amont des autres
secteurs d'activités car il fournit des ressources nécessaires
à leur développement. En définitive, l'agriculture occupe,
ipso facto, une place capitale et constitue le moteur de l'économie des
pays en voie de développement et spécialement dans la CEMAC. Car
une agriculture soutenue et rigoureuse est indispensable pour une croissance
économique.
Bien que plusieurs chercheurs aient accordé un
intérêt particulier à la relation agriculture-croissance
économique, peu d'études empiriques sont faites, notamment en ce
qui concerne les pays de la CEMAC.
Cette place particulière de l'agriculture dans
l'économie des pays de la CEMAC justifie l'intérêt qui a
été porté au thème : « agriculture et
croissance économique dans les pays de la CEMAC ».
Ce mémoire a pour problématique d'analyser
empiriquement non seulement la contribution de l'agriculture à la
croissance économique, mais aussi la dynamique du sous-secteur agricole
sur celle du secteur industriel dans le but de suggérer des politiques
économiques pour une croissance durable.
Depuis quelques décennies, cette agriculture
considérée comme la
cheville ouvrière de
l'économie de l'Afrique subsaharienne connaît quelques
difficultés liées aux facteurs institutionnels, politiques et
structurels. Conscients de ces difficultés, les gouvernants de plusieurs
pays ont procédé à des réformes en vue de restituer
à l'agriculture son rôle historique. A cette fin, les pays de la
CEMAC par exemple, dans le souci de développer l'agriculture qui
constitue le moteur de l'économie, ont souligné la
nécessité de disposer d'un cadre cohérent pour, soit
l'élaboration, soit l'harmonisation de leurs politiques agricoles
nationales. La décision a été prise en 1999 lors de la
conférence des chefs d'Etat à Malabo avec pour but de
préparer une stratégie agricole commune pour les pays de la
sous-région. Les chefs d'Etat ont opté pour une démarche
constituée de plusieurs étapes dans le cadre de
l'élaboration de cette stratégie afin d'aboutir à la
réalisation à terme d'une politique communautaire pour
l'agriculture.
La problématique du développement du secteur
agricole en vue d'un développement économique et social durable
est plus que jamais d'actualité et une réflexion approfondie sur
la question s'impose. C'est donc à juste titre qu'on peut se demander
quel est l'impact du secteur agricole sur la croissance économique des
pays de la CEMAC ?
De cette question principale découle deux autres
questions subsidiaires à savoir :
1- Quelle est la contribution de l'agriculture au PIB des pays
de la CEMAC ?
2- Quel impact l'agriculture a-t-elle eu sur le
développement du secteur industriel dans les pays de la CEAMAC ?
La présente étude essaye d'apporter des
réponses à ces interrogations.
II.OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
Objectif principal
Cette étude a pour objectif principal d'évaluer
l'impact du sous-secteur agricole sur la croissance économique des pays
de la CEMAC.
Objectifs spécifiques
Pour aboutir à l'objectif principal, les objectifs
spécifiques fixés dans le cadre de cette étude sont au
nombre de deux (2) et se résument comme suit :
Ø analyser la contribution de l'agriculture à la
croissance du PIB ;
Ø estimer la corrélation entre l'agriculture et
le secteur industriel.
III.HYPOTHESES DE RECHERCHE
Les deux hypothèses suivantes sont posées :
Hypothèse 1 : l'agriculture
contribue positivement à la formation du PIB des pays de la
CEMAC ;
Hypothèse 2 : la dynamique du
secteur agricole influence positivement celle du secteur
industriel.
IV.REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE
Nous organisons cette revue de la littérature en deux
parties. La première partie s'intéresse à la revue de la
littérature théorique, et la deuxième partie passe en
revue la littérature empirique.
Revue de la littérature de la première
hypothèse
Avant les années 1950, certains auteurs ont
estimé que la croissance agricole a précédé celle
de l'industrie. C'est ainsi que les historiens de la révolution
industrielle ont affirmé que la révolution agricole a
précédé la révolution industrielle par un
décalage de cinquante à soixante années. En 1767, à
l'aube de la révolution industrielle, Mill affirmait que la
productivité de l'agriculteur limite la taille du secteur
industriel1(*). A partir de
1950, les économistes considéraient de plus en plus le secteur
agricole comme un secteur retardé dans l'économie,
générateur d'un surplus de main d'oeuvre tel que l'a
formalisé Lewis (1955). L'intérêt était porté
sur la croissance résultant du secteur non agricole. Le secteur agricole
devait fournir à ce dernier les éléments
nécessaires à son expansion. À cet effet, les physiocrates
reconnaissaient que l'importance d'un surplus agricole était essentielle
pour la bonne santé des finances publiques et le niveau de
l'activité économique.
Pour Lewis (1955), l'agriculture est source de formation du
capital. Elle libère la main d'oeuvre faiblement productive pour
alimenter les autres secteurs notamment l'industrie en constituant ainsi un
marché pour les produits industriels fournisseurs des devises permettant
de financer les importations.
Selon Bella (2009), le secteur agricole, de par son potentiel
de profits, attire des Investissements Directs Etrangers (IDE), créant
de ce fait des emplois et ouvrant de nouveaux créneaux d'investissements
au profit des entrepreneurs locaux pour une augmentation de la production
locale. Dans ce même ordre d'idée, la Banque Mondiale (2008)
estime que l'agriculture contribue au développement de plusieurs
manières. D'abord, en tant qu'activité économique,
« l'agriculture peut alimenter la croissance de l'économie
nationale, offrir des opportunités d'investissement au secteur
privé et être le principal moteur des industries
apparentées et de l'économie rurale non agricole ».
Ensuite, les industries et les services associés à l'agriculture
dans les chaînes de valeur contribuent souvent pour plus de 30 % au PIB
dans les pays en mutation et les pays urbanisés. Enfin, elle pense que
l'agriculture constitue un instrument de développement unique en tant
qu'activité économique, moyen de subsistance et fournisseur de
services environnementaux.
Pour la B.M. (2008), la manière dont l'agriculture
favorise le développement diffère d'un pays à un autre
selon la façon dont chaque pays l'utilise pour alimenter la croissance
et réduire la pauvreté. Dans les pays à vocation agricole
à l'instar des pays d'Afrique sub-saharienne, l'agriculture est le
principal moteur de la croissance. Dans les pays en mutation tels que la Chine,
l'Inde, l'Indonésie, le Maroc et la Roumanie, elle n'est plus un facteur
primordial de la croissance économique ; elle contribue en moyenne pour
seulement 7 % à l'augmentation du PIB. Dans les pays urbanisés,
la contribution directe de l'agriculture à la croissance
économique est encore plus réduite (5 % de l'augmentation du PIB,
en moyenne).
Kuznets (1964) pour sa part, distingue quatre voies par
lesquelles l'agriculture concourt au développement économique.
D'abord, à travers ses produits, l'agriculture est source de nourriture.
Elle permet d'alimenter la main d'oeuvre des autres secteurs. Elle procure
à l'industrie les matières premières. Un secteur agricole
productif fournira des produits bon marché. D'où une
amélioration du niveau de rémunération réelle et
donc une possibilité d'accumulation pour les autres secteurs. De plus,
l'augmentation de la production agricole a un effet sur la croissance du PIB.
Ensuite, le secteur agricole peut constituer une demande de biens industriels
et des services. Une amélioration de la productivité dans ce
secteur devrait permettre l'amélioration des revenus du monde paysan et
par conséquent l'accroissement de leur consommation. Le secteur agricole
peut ainsi faciliter l'émergence de nouveaux débouchés
pour les industries. En outre, l'agriculture est source de devises pour
l'ensemble de l'économie à travers l'exportation de ses produits.
Ces devises peuvent permettre d'importer des machines et matières
premières dont a besoin l'industrie pour se développer. Enfin,
l'agriculture dégage le plus souvent un surplus de main d'oeuvre qui est
considérée comme un important facteur de production aux autres
secteurs, notamment l'industrie.
Bako (2011) s'est intéressé aux problèmes
de financement de l'agriculture burkinabé en mettant en exergue les
potentialités et les défis de cette agriculture afin
d'appréhender les besoins de financement du secteur et d'analyser les
problèmes de son financement. Une analyse économétrique
réalisée à partir d'un modèle à correction
d'erreur a révélé qu'il existe une relation de long terme
entre la production agricole et les financements publics et que ces
financements ont un impact positif à court et à long terme sur la
croissance agricole. Les simulations réalisées montrent
qu'à partir d'un taux de croissance des financements publics agricoles
de 9% sur la période 2009-2015, le pays pourrait atteindre les Objectifs
du Millénaire pour le Développement (OMD) en matière de
réduction de la faim.
Revue de la littérature de la deuxième
hypothèse
Peu d'études empiriques ont porté sur la
corrélation entre le sous-secteur agricole et le secteur industriel, de
même qu'avec le PIB. Ces quelques études qui ont été
réalisées établissent une corrélation positive
entre l'agriculture (en amont), le secteur industriel et le PIB (en aval).
C'est ainsi que Yao (2000) a démontré par la méthode de
cointégration qu'en Chine, l'agriculture a entraîné la
croissance du secteur industriel, et la croissance du secteur non agricole n'a
pas d'effet sur le secteur agricole.
Katircioglu (2006) a mené les mêmes études
dans la partie nord de Chypre afin d'établir le sens de causalité
selon Granger entre les taux de croissance du PIB réel et du PIB
réel agricole. Dans une deuxième étude, il a
recherché la cointégration et les relations causales entre les
différents secteurs d'activité de Chypre du nord. En utilisant
les valeurs en logarithme du PIB réel, du PIB réel agricole, du
PIB réel industriel et du PIB réel des services, il trouve que
l'agriculture reste encore l'épine dorsale de l'économie de ce
pays et qu'elle a une relation d'équilibre à long terme avec la
croissance économique et donne la direction du développement de
l'industrie.
Bella (2009) a abouti aux résultats contraires à
ceux de Katircioglu (2006) pour le Cameroun. Par l'estimation d'un
modèle vectoriel à correction d'erreur (VECM), il trouve qu'il
existe une relation de long terme entre les taux de croissance du PIB
réel par tête, des PIB réel agricole, industriel et des
services. Cette relation de long terme montre qu'une hausse du PIB réel
agricole a eu en moyenne une baisse du PIB réel par tête. Les
estimations révèlent également que le développement
du secteur agricole n'a pas causé celui des autres secteurs.
V.METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE
Nous présenterons dans cette partie tout d'abord la
définition des variables et la source des données, en suite la
méthode de réalisation de l'objectif spécifique 1 et enfin
la méthode de réalisation de l'objectif spécifique 2.
1.Les variables et les données
Les variables
Les variables suivantes seront utilisées dans le
modèle qu'on utilisera dans ce document : le produit
intérieur brut réel par tête, le capital physique par
tête, la valeur ajoutée du sous-secteur agricole et la valeur
ajoutée du secteur industriel. Parmi ces variables, on distingue les
variables à expliquer et les variables explicatives.
Les variables à expliquer
Ø Produit Intérieur Brut par tête
(PIBRH)
Le Produit intérieur brut ou P.I.B. est défini
comme étant la somme des valeurs ajoutées réalisées
à l'intérieur d'un pays par l'ensemble des branches
d'activité [auxquelles on ajoute la taxe sur la valeur ajoutée
(TVA) et les droits de douane], pour une période donnée,
indépendamment de la nationalité des entreprises qui s'y
trouvent.
L'utilisation de la valeur ajoutée permet
d'éviter que la même production ne soit prise en compte plus d'une
fois, puisque dans son calcul on retire la valeur des biens consommés
pour la production.
Le ratio PIB par habitant mesure, quant à lui, le
niveau de vie. En effet, comme le total des valeurs ajoutées est
égal à la somme de l'ensemble des revenus, le PIB par habitant
est aussi égal au revenu par habitant.
Ø La valeur ajoutée du secteur industriel
(VAIND)
Elle comprend la valeur ajoutée dans les mines, la
fabrication (qui fait aussi l'état d'un sous-groupe distinct), la
construction, l'électricité, l'eau et le gaz.
Les variables explicatives
Ø Le capital physique par tête (k)
Le capital physique désigne l'ensemble des biens
physiques produits dans le passé et utilisés pour la production
présente ou future. Le stock de capital physique provient de
l'accumulation des investissements réalisés par les entreprises,
les ménages et l'Etat au cours du temps. Il reflète les
capacités de production futures d'un pays. Il est mesuré par la
Formation Brute du Capital Fixe (FBCF)
Ø La valeur ajoutée du sous-secteur agricole
(VAAGR)
D'après la Banque Mondiale, l'agriculture englobe la
foresterie, la chasse, la pêche ainsi que les cultures et la production
animale. La valeur ajoutée agricole est la production nette du
sous-secteuragricole après avoir additionné tous les sortants et
soustrait tous les entrants.
Toutes ces variables sont quantitatives c'est-à-dire
elles se mesurent en chiffre.
La source des données
Toutes les données utilisées dans ce
modèle sont annuelles. Elles sont extraites des bases de données
de World DevelopmentIndicator (WDI) 2014 et de la Banque des Etats de
l'Afrique Centrale (BEAC) et couvrent la période de 1995-2013 soit 19
ans. La table des données est présentée en annexe 1.
Ces données sont compilées dans Excel
2013 et analysées en utilisant deux logiciels
économétriques : Eviews 8.0 et Stata
11.
2.Méthode de réalisation de l'objectif
spécifique 1
La mesure de l'impact de l'agriculture sur l'économie
des pays de la CEMAC se fera à l'aide d'un modèle
économétrique. Il s'agit d'estimer une relation entre les
performances économiques du sous-secteur agricole et celles du secteur
industriel, et de l'économie en général.
Le modèle utilisé dans ce document repose sur
une fonction de production classique dont la forme générale est
:
Yt = F (Kt, Lt)
(1)
Où
Ytdésigne l'output global,
Ktle
capital,Lt le travail et
t, le temps. En divisant l'output par
L, on obtient :
Yt/Lt = F
(Kt/Lt, 1)
AvecYt/Ltqui
est le produit par tête ; on peut le noter
yt
Kt/Ltest le
capital par tête ; on peut le
notekt
La fonction de production s'écrit alors de la
façon suivante :
yt = f (kt)
(2)
Où
ytdésigne le PIB réel par
habitant (PIBRH) et kt, le
capital par tête à la période t.
L'objectif de l'étude menée à conduit
à introduire d'autres variables dans ce modèle, notamment la
valeur ajoutée du sous-secteur agricole et la valeur ajoutée du
secteur industriel. Finalement la fonction devient :
PIBRHt = f (kt,
VAAGRt, VAINDt) (3)
Les variables
VAAGRtetVAINDt
désignent respectivement la valeur ajoutée du sous-secteur
agricole et la valeur ajoutée du secteur industriel.
On peut aussi écrire l'équation (3) sous la
forme linéaire suivante :
LOGPIBHt=
â0+â1LOGkt+â2LOGVAAGRt+â3LOGVAINDt+?t
(4)
Dans l'équation (4) l'operateur
LOG représente le logarithme ;
â0 est le terme constant mesurant
l'influence sur la variable expliquée de toutes les autres variables qui
ont été omises dans la spécification du
modèle ; â1,
â2et
â3 sont les paramètres du modèle
ou encore les coefficients de régression et
?t représente toutes les formes
d'erreurs liées au modèle c'est-à-dire erreur de
spécification, erreur de mesure, erreur de fluctuation
d'échantillonnage, etc. La distribution du terme d'erreur suit une loi
normale centrée réduite, c'est-à-dire
?t N (0, 1).
L'équation (4) sert à analyser la contribution
de l'agriculture à la formation du PIB des pays de la CEMAC. Elle nous
permettra de réaliser l'objectif spécifique 1 de ce travail. Les
variables qui nous intéressent le plus ici sont le capital physique et
la valeur ajoute du sous-secteur agricole. Les signes attendus de leurs
coefficients sont tous positifs.
3.Méthode de réalisation de l'objectif
spécifique 2
En permutant le PIB réel par habitant et la
valeur ajoutée du secteur industriel, on obtient :
VAINDt = f (kt,
PIBRHt, VAAGRt) (5)
Ou encore:
LOGVAINDt=á0+á1LOGkt+á2LOGPIBHt+á3LOGVAAGRt+Et
(6)
Avec : l'operateurLOGqui est le
logarithme ; á0le terme
constant ; á1,
á2 et
á3représentent les paramètres
etEtle terme d'erreur.
L'équation (6) sert à estimer la dynamique du
sous-secteur agricole sur le secteur industriel.Elle nous permettra de
réaliser l'objectif spécifique 2. La variable qui nous
intéresse le plus ici est la valeur ajoutée du sous-secteur
agricole, le signe attendu de son coefficient est positif.
VI.PLAN DU TRAVAIL
Le plan de rédaction de cette étude est
constitué de deux parties principales : la première partie traite
essentiellement le cadre d'analyse du sous-secteur agricole et présente
l'état de ce sous-secteur dans la CEMAC. Nous mettrons en
évidence, au travers du premier chapitre, le cadre
macroéconomique d'analyse de l'agriculture (CHAPITRE I). Le second
chapitre est essentiellement consacré à l'agriculture dans les
pays de la CEMAC (CHAPITRE II). La deuxième partie de cette étude
est consacrée à l'analyse empirique. Pour ce faire, nous allons
dans un premier temps présenter la méthodologie de l'estimation
de notre modèle au travers de l'outil économétrique
(CHAPITRE III) et dans un deuxième temps, nous
présenterons les résultats et leurs interprétations,
ainsi que les recommandations des politiques économiques (CHAPITRE
IV).
PARTIE
I : ETUDE DU LIEN THEORIQUE ENTRE AGRICOLE ET CROISSANCE ECONOMIQUE DANS
LA CEMAC
251654656
L'agriculture est un
secteur
d'activité dont la fonction est de produire un
revenu
financier à partir de l'exploitation de la
terre(
culture), de
la
forêt (
sylviculture), de la
mer, des lacs et des rivières (
aquaculture,
pêche),
de l'animal de ferme (
élevage) et de
l'animal sauvage (
chasse). Elle constitue le
principal secteur de l'économie des pays de la CEMAC car elle occupe
près de 64% de la population active et contribue à l'ordre de 25%
à la formation du PIB.
Il convient de comprendre par conséquent l'importance
que revêt le sous-secteur agricole pour l'économie des pays de la
CEMAC. Pour saisir l'impact de ce sous-secteur sur la croissance
économique de la CEMAC, nous avons trouvé opportun de
présenter d'une part le cadre macroéconomique d'analyse de
l'agriculture (chapitre I) et d'autre part l'agriculture dans la CEMAC
(chapitre II).
CHAPITRE I : CADRE MACROECONOMIQUE D'ANALYSE DE
L'AGRICULTURE
L'agriculture est une activité économique
consistant à produire des denrées alimentaires et certaines
matières premières. Historiquement, elle est
considérée comme le premier secteur économique (avec la
pêche, l'élevage et l'exploitation agricole). Dans la
classification de l'activité économique en trois secteurs d'Alan
B. Fisher et Colin Clark, elle constitue, avec la sylviculture et la
pêche, le secteur primaire. Pour les physiocrates, la seule
activité réellement productive est l'agriculture. La terre
multiplie les biens : une graine semée produit plusieurs graines.
Ainsi, la première section de ce chapitre porte sur la
place de l'agriculture dans la comptabilité nationale. La
deuxième section quant à elle présente le rôle de
l'agriculture dans le processus du développement économique.
SECTION I : L'AGRICULTURE DANS LA COMPTABILITE
NATIONALE
L'agriculture occupe une place importante dans la
comptabilité nationale. Ainsi, nous présenterons, dans cette
partie, le domaine de la comptabilité nationale d'une part ; et
d'autre part, l'architecture du compte de l'agriculture.
I. LE CHAMP DE LA COMPTABILITE NATIONALE
Dans ce paragraphe, il est question pour nous de
présenter, en premier lieu, les principaux concepts et variables de la
comptabilité nationale, et en second lieu ses principes et son
importance.
I-1- Les principaux concepts et variables de la
comptabilité nationale
La comptabilité nationale est la description
macroéconomique du cycle du revenu national selon le principe de la
comptabilité en partie double et au moyen d'une séquence de
comptes montrant les rapports entre les diverses variables économiques.
Elle est généralement constituée des valeurs
ajoutées (VA) brutes ; du produit intérieur brut
(PIB) ; du revenu national brut ; de l'épargne brute, la
formation brute de capital et prêt net ; emprunt net/prêt net
dans les comptes financiers ; variation des valeurs nettes.
Dans une économie, le total des ressources des biens et
services est égal au total des emplois (ressources totales = emplois
totaux). Dans la comptabilité nationale la VA brute est
considérée comme la valeur de tous les biens et services qui sont
produits au cours d'une production donnée mais qui ne sont pas
consommés immédiatement dans le processus de production de cette
période. Par conséquent, elle représente la valeur de tous
les biens et services disponibles pour les différents emplois autres que
la consommation intermédiaire. Elle s'obtient de la façon
suivante :
VA brute = production-consommation intermédiaire (1)
Elle peut encore être calculée comme
suit :
VA brute = consommation finale + formation brute de capital +
exportations-importations (2)
La consommation intermédiaire, la consommation finale
et la formation brute du capital fixe évoquées dans les
équations ci-dessus correspondent aux emplois mesurés du point de
vue du consommateur ou de l'acheteur. Leur valeur tient compte des impôts
et subventions sur les biens et services. Lorsque les impôts sur les
produits augmentent, les subventions sur les produits font baisser les prix
dont doivent s'acquitter les consommateurs. Cependant, la production
mesurée du point de vue des producteurs, c'est-à-dire
correspondant au montant qu'ils doivent recevoir et qui ne tiennent pas compte
de l'ensemble des impôts et droits sur les biens et services, mais
incorporant les subventions sur biens et services. Donc, il faut ajouter les
impôts sur biens et services à la production et déduire de
celle-ci les subventions pour obtenir une évaluation uniforme des offres
et des emplois (production + impôts - subventions-consommation
intermédiaire = consommation finale + formation brute de capital +
exportations-importations).
S'agissant du PIB, il correspond à l'ensemble des biens
et services produits sur le territoire national quelle que soit la
nationalité des producteurs. Pour l'expliquer, on peut totaliser la
valeur de la production de la consommation intermédiaire des diverses
branches d'activité économique. D'où :
PIB = production + impôts - subventions-consommation
intermédiaire
La production diminuée de la consommation
intermédiaire peut être remplacée par la VA brute. On
obtient :
PIB=VA brute + impôts-subventions
Le PIB peut aussi être considéré comme la
valeur de tous les biens et services disponibles pour les différents
emplois finals à l'intérieur d'un pays ou pour les exportations.
On obtient donc le PIB mesuré à partir des
dépenses :
PIB = consommation finale + formation brute de capital +
exportations-importations
Il peut également être calculé comme la
somme des rémunérations des salariés, des impôts et
diminué des subventions et de l'excédent brut
d'exploitation/revenu mixte.
PIB = rémunérations des
salariés + impôts - subventions-excédent brut
d'exploitation/revenu mixte
Outre la VA brute et le PIB, la comptabilité nationale
intègre également le revenu national brut (RNB). Ce revenu
cherche à mesurer le revenu net reçu par les résidents en
raison des facteurs de production dont ils sont propriétaires (main
d'oeuvre, actifs non produits et capital). Il se formule de la façon
suivante :
RNB = PIB + rémunération des salariés et
revenu de la propriété provenant du reste du
monde-rémunération des salariés et revenu de la
propriété allant au reste du monde
De même, le revenu national disponible (RND) peut
être défini comme suit :
RND brut = RNB + transferts courants du reste du
monde-transferts courant au reste du monde
Concernant les trois variables (épargne brute,
formation brute de capital et prêt net), l'épargne brute et
formation brute de capital sont étroitement liées au prêt
net. L'épargne brute est définie comme la différence entre
le RND brut et la consommation finale. Par contre, la différence entre
l'épargne brute augmentée de transfert net de capitaux et la
formation brute de capital représente l'emprunt net du reste du monde ou
les prêts nets au reste du monde.
Mathématiquement elles se présentent comme
suit :
Epargne brute = RND brut-consommation finale
Prêt net (+)/emprunt net(-) = épargne brute +
transfert net de capital-formation brute de capital
Cependant, l'emprunt net/prêt net apparaît aussi
dans les opérations sur l'actif/passif financier avec le reste du monde.
Il est également la différence entre l'acquisition nette d'actif
financier et l'encours net de passif (devises, effets, prêts, etc.).
Prêt net (+)/emprunt net (-) = acquisition nette d'actif
financier-encours net de passif
Enfin, la valeur nette peut être définie comme la
différence entre la valeur totale des actifs, financiers et non
financiers, et la valeur totale de passif de l'économie
étudiée. Elle mesure la richesse nette de la nation. Les
variations de la valeur nette mesurent les variations de la richesse de cette
nation. Elles sont égales à la différence entre les
variations de la valeur totale des actifs et les variations de la valeur totale
des passifs. En plus des variations de la valeur nette dues aux fluctuations
des prix qui modifient la valeur attribuée aux actifs et aux passifs ou
ayant une cause naturelle, par exemple les découvertes des ressources
naturelles, l'appauvrissement de ces ressources ou les destructions dues
à des catastrophes naturelles, les variations des valeurs nettes dues
aux activités et opérations économiques sont égales
au total de l'épargne brute et de transfert net des capitaux de
l'étranger.
I-2- Les principes et importances de la comptabilité
nationale
Les comptes provenant de la comptabilité nationale
reposent en général sur sept grands principes :
- Représentation et analyse du circuit
économique national ;
- Evaluation des opérations qui ont lieu entre les
différents agents économiques ;
- Suivi de la marche de l'économie nationale ;
- Technique comptable exhaustive, cohérente et
homogène ;
- Outil indispensable à la modélisation et
à la prévision ;
- Comparaisons internationales, inter-temporelles et
inter-régionales ;
- Indicateurs importants de la conduite de la politique
économique, comme le taux de croissance annuelle ou trimestrielle de
l'économie.
En plus des principes énumérés
ci-dessus, la comptabilité nationale considérée comme une
technique de synthèse statistique dont l'objet est de fournir une
représentation
quantifiée de l'économie d'un pays, est importante pour ce
pays.
Elle a deux vocations principales: modéliser et
étudier l'activité économique d'un pays donné
pendant une durée précise (la plupart du temps un an) d'une
part ; et prévoir l'évolution d'une conjoncture, d'autre
part. La comptabilité nationale peut ainsi être un outil de
prévision pour aider un gouvernement à trouver des solutions ou
à relancer la consommation par exemple. Les comptes nationaux sont
publiés par trimestre ou par année.
La comptabilité nationale joue un rôle
fondamental dans la vie économique des pays, notamment par
l'intermédiairede son agrégat le plus connu : le PIB.
II. ARCHITECTURE DU COMPTE DE L'AGRICULTURE
Le compte de l'agriculture est l'un des comptes les plus
significatifs de la comptabilité nationale. Présenter le domaine
et la séquence du compte d'agriculture, tel sera l'ossature de ce
paragraphe.
II-1- Le domaine décrit par le compte de
l'agriculture
Le système de comptabilité nationale vise
à produire un cadre cohérent afin de comparer et de combiner les
différentes évaluations. Pour élaborer les comptes
nationaux, l'on doit acquérir une définition précise des
concepts et des méthodes d'élaboration.
En effet, le compte de l'agriculture constitue une extension
des travaux de comptabilité nationale menés pour l'ensemble de
l'économie. Ce compte établit une description spécifique
et plus détaillée de l'activité agricole, tout en restant
cohérent du point de vue de la comptabilité nationale.
Il se réduit à faire une analyse des comptes de
la branche agricole. Le but recherché est de décrire les
opérations économiques découlant de la mise en oeuvre
d'une activité agricole, c'est-à-dire le processus de production
agricole et le revenu qui en découle. Il s'abstient d'analyser
l'ensemble du revenu des unités engagées dans une production
agricole (notamment des ménages agricoles), dans la mesure où ces
unités peuvent avoir d'autres formes de revenu ou de charge que celles
décrites dans le compte de l'agriculture.
Ainsi, les activités spécifiques du compte de
l'agriculture sont considérées comme telles lorsque la
combinaison des moyens tels l'équipement, la main d'oeuvre, les
procédés de fabrications ou les réseaux d'information,
aboutissent à la création des biens ou des services
déterminés. Dans la Nomenclature d'activités
françaises (Naf), la division 01 « agriculture »
recouvre les activités suivantes :
- La culture des végétaux : la culture de
céréale et plantes industrielles, le maraîchage,
l'horticulture et les pépinières, la culture
fruitière ;
- L'élevage d'animaux : il regroupe
l'élevage des chevaux de course, des chevaux de selle, d'animaux de
compagnie, d'animaux des eaux
- La culture des végétaux associée
à l'élevage d'animaux ;
- Les services annexes à l'agriculture : ils
recouvrent les services rendus par les entreprises de travaux agricoles, les
coopératives d'utilisation en commune de matériel agricole, les
centres d'insémination artificielle et autres entreprises de service
à l'élevage ;
- La chasse : chasse, piégeage, reproduction du
gibier, activités des services annexes.
Nous pouvons également réaliser une
répartition de la branche d'activité agricole :
ü Les activités agricoles des unités
agricoles ;
ü Les activités secondaires non agricoles non
séparables des unités agricoles.
II-2- La séquence du compte de l'agriculture
Le compte de l'agriculture se présente sous forme
d'une séquence de comptes qui décrit la formation de la VA
dégagée par les unités agricoles et sa distribution sous
forme de revenu primaire. La séquence comprend trois comptes : le
compte de production, le compte d'exploitation et le compte de revenu
d'entreprise.
- Le compte de production enregistre en ressources la
production et en emploi la consommation intermédiaire. Le solde
comptable est la VA, qui peut être calculée avant ou après
déduction de la consommation du capital fixe (VA brute ou nette). En
déduisant de la VA les autres impôts sur la production et en y
ajoutant les subventions d'exploitation, on obtient la VA au coût des
facteurs. La VA nette au coût des facteurs, dénommée
« résultat agricole » constitue le résultat
des facteurs de production ;
- Le compte d'exploitation quant à lui décrit la
répartition de revenu issu du processus de production entre facteur de
production « travail » et « capital »,
après prélèvement fiscal ou attribution des subventions
par les administrations publiques. Il enregistre en ressources la VA et les
subventions d'exploitation, en emploi la rémunération des
salariés et les impôts sur la production. Le solde comptable
correspond au revenu dégagé par les unités du fait de
l'utilisation de leur activité dans le processus de production. Ce solde
qui présente la rémunération du capital est
généralement appelé « excédent
d'exploitation » ;
- Le compte de revenu d'entreprise, pour sa part, permet de
mesurer un revenu propre du concept de profit courant avant distribution et
impôt sur le revenu, tel qu'il est habituellement utilisé en
comptabilité privée. Il enregistre en ressources
l'excédent d'exploitation ou le revenu mixte, et en emploi les
intérêts et charges locatives sur terres agricoles versées
au titre de l'activité productive. En principe les intérêts
reçus par les unités agricoles au titre de leur activité
productive figurent également en ressources. En revanche les
intérêts fictifs sur les dépôts viennent en contre
partie des consommations intermédiaires des services
d'intermédiation financière indirectement mesurée sur les
dépôts.
SECTION II : LE ROLE DE L'AGRICULTURE DANS LE PROCESSUS
DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
L'agriculture peut exercer plusieurs fonctions dans
l'économie globale et, selon le processus de développement
choisi, jouer un rôle plus ou moins important. Pour analyser le
rôle de l'agriculture dans le processus de développement, il est
utile de faire appel à la théorie du surplus (le réservoir
de la main d'oeuvre agricole comme carburant de la croissance
économique) et les vertus agricoles pour le développement.
I. LA TEORIE DU SURPLUS : LE RESERVOIR DE LA MAIN
D'OEUVRE AGRICOLE COMME CARBURANT DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
Nous présenterons dans ce paragraphe les fondements,
les modalités du transfert du surplus vers l'industrie et les
enrichissements de la théorie du surplus.
I-1- Les fondements et modalités du transfert du
surplus vers l'industrie
Ce sous paragraphe est subdivisé en deux : d'une
part les fondements de la théorie du surplus ; et d'autre part, le
transfert du surplus vers l'industrie.
I-1-a- Les fondements de la théorie du
surplus
Cette théorie se fonde sur les travaux d'Arthur Lewis
(1954), inspirés par l'économie politique classique. A long
terme, l'accumulation de capital dépend de la part du profit par rapport
au salaire et à la rente foncière. Quand cette part augmente,
l'accumulation s'accélère et le pays se développe. Lewis
propose une théorie dans laquelle la mise au travail de
l'excédent de manoeuvre agricole permet d'engendrer des profits
croissants. L'analyse part du dualisme des économies, qui est le trait
central des économies en développement : un secteur agricole
traditionnel de subsistance disposant d'un excédent structurel de main
d'oeuvre coexistant avec le secteur moderne capitaliste en gestation. La
productivité marginale du travail est nulle dans le secteur
agricole : sa production ne se réduit pas quand on lui soustrait la
force du travail en excédent. L'excédent potentiel de main
d'oeuvre résulte de l'effet combiné de la croissance
démographique, du progrès technique dans le secteur agricole et
de l'extension de droit de propriété, et il doit être
impérativement libéré afin d'asseoir les bases de
l'industrialisation.
I-1-b- Les modalités du transfert du surplus vers
l'industrie
La transition agricole s'appuie sur les facteurs structurels
affectant la demande. L'amélioration de la productivité agricole
permet une baisse des coûts de productions agricoles, qui se traduit par
une baisse des prix relatifs agricoles. En effet, selon la loi d'Engel,
l'élasticité revenue de la demande des produits alimentaires
étant inférieure à l'amélioration de la
productivité, l'agriculture profite à l'industrie : la
baisse des prix agricoles n'est intégralement absorbée que par
une augmentation équivalente de la demande en produits agricoles, qui se
reportent sur les produits industriels. Une augmentation des revenus se traduit
alors par une augmentation de la demande des produits industriels et des
services et une diminution des prix relatifs des biens alimentaires. Ceci
facilite beaucoup la main d'oeuvre agricole excédentaire vers le secteur
industriel, dans lequel la productivité marginale de la main d'oeuvre
est positive.
La demande de la main d'oeuvre croit jusqu'à ce que la
productivité marginale égalise le taux de salaire courant
égal à un salaire de subsistance. Le sous-secteur agricole
engendre alors des profits croissants jusqu'à ce que tout le surplus de
la main d'oeuvre soit absorbé par le secteur industriel. Les profits
sont alors réinjectés dans le secteur, augmentant la demande de
main d'oeuvre. Le progrès technique, permettant d'augmenter la
productivité marginale du secteur capitalistique, aboutit
également à ce résultat. A partir de ce moment, l'offre de
la main d'oeuvre devient élastique au salaire courant : elle
s'accroit avec le salaire courant. L'économie est désormais
développée.
Si les profits n'atteignent pas un niveau suffisant, le
processus de transfert peut être bloqué. C'est le cas lorsque, par
exemple, la demande de biens de subsistance devient forte et qu'il faut
envisager d'introduire des méthodes capitalistiques dans l'agriculture.
Les deux secteurs doivent donc se partager les profits. Ou encore lorsque le
rapport prix des biens du secteur moderne par rapport aux biens de subsistance,
fixant le salaire courant, diminue. Cela augmente en effet le salaire de
subsistance et limite les transferts vers l'industrie.
I-2- Les enrichissements de la théorie du surplus
La théorie du surplus de main d'oeuvre repose sur deux
hypothèses fortes :
- Ce surplus induit une stabilité du salaire tant que
ce surplus n'est pas résorbé ;
- La productivité marginale du travail est nulle dans
le secteur traditionnel.
Ces hypothèses peuvent être critiquables. En
fait, l'excédent de la main d'oeuvre peut être
considéré comme un véritable réservoir de main
d'oeuvre pour les périodes intenses (récolte...). L'articulation
agriculture/industrie et urbain/rural mériterait d'être
réactualisée : les activités rurales ne sont pas
uniquement agricoles.
Dans tous les cas, l'une des conditions de transition
agricole est bien l'augmentation du revenu national grâce à
l'essor des activités industrielles modernes, et la théorie
standard est peu loquace sur les conditions de cet essor : s'il est
bloqué, le surplus de la main d'oeuvre agricole en surnombre vient
nourrir l'essor d'un secteur informel urbain peu productif et peu
innovateur ; ce qui bloque la croissance.
Les économistes classiques expliquent le déclin
relatif à l'agriculture par le jeu de la demande grâce à
l'évolution des prix relatifs. Cependant, il semble que les facteurs
d'offre aient aussi un rôle majeur à jouer. La dotation des
facteurs (capital humain et physique) est en effet importante, comme le
suggère la théorie suivante (Rybczynski, 1955) :
« pour une valeur donnée de rapport des prix de produit,
l'augmentation du rapport capital/travail engendre une augmentation de la
production du secteur le plus intensif en capital par rapport au secteur le
mois intensif. Inversement, la diminution du rapport capital/travail engendre
une diminution relative du rapport entre les deux secteurs. »
Martin et Warr (1994) postulent que l'accumulation de capital
est l'élément prépondérant dans l'explication du
déclin agricole relatif, plus encore que l'évolution des prix
relatifs (les effets de la demande) ou le progrès technique.
II. VERTUSAGRICOLESPOURLE DEVELOPPEMENT
Dans ce paragraphe nous présenterons les perspectives
réelles pour l'agriculture de favoriser une croissance
équilibrée et l'impact de cette agriculture sur la
pauvreté.
II-1- Les perspectives réelles pour l'agriculture vers
une croissance équilibrée
Etant donné que le développement ne se
résume pas à la seule croissance économique du PIB,
celle-ci n'en constitue pas moins un pilier fondamental. Ainsi, on distingue
communément différents leviers par lesquels l'agriculture peut
être mobilisée efficacement au service d'une croissance plus
forte.
Les travaux de Johnston et Mellor (1961) ont mis en avant les
effets de liaison ou d'entrainement par lesquels tout point de croissance
agricole se démultiplie dans l'économie toute entière
(notion de multiplicateur de croissance)2(*). Ces effets de liaison sont au coeur de l'approche
ADLI (Agricultural Demand-Led Industrialisation) popularisée par Adelman
(1984) et ont donné lieu à la littérature abondante.
Plusieurs effets d'entrainements sont envisagés :
- Effets de liaisons intersectorielles, en aval dans
l'industrie agro-alimentaire qui bénéficie des produits moins
onéreux, et en amont via la consommation accrue d'intrant ;
- Effets-revenus sur la consommation (entrainant la
consommation d'autres biens que les biens agricoles).
La quantification de ces effets multiplicateurs est assez
délicate, et son principe même est d'ailleurs contesté par
certains auteurs, comme Collier et Dercon (2014), qui le mettent en doute, en
particulier dans le cas d'une économie ouverte. Parmi les études
récentes, Hagblade (2007) les évalue à un niveau assez
élevé. Mais d'autres études sont plus nuancées. Nul
ne semble cependant infirmer que ces effets au moins aussi fort (et le plus
souvent supérieur) que dans les secteurs non agricoles. On peut
dès lors parler, pour les décideurs politiques, de pari
raisonnable sur l'agriculture.
A ces effets de liaison aval-amont et « effets
revenus », on peut ajouter l'existence d'un effet sur les salaires.
Celui-ci tient au fait qu'une productivité accrue des secteurs de
subsistances non échangeables sur le marché international permet
de maintenir les salaires nominaux bas, ce qui sert les autres secteurs soumis
à la concurrence.
II-2- L'impact de l'agriculture sur la pauvreté
L'étude de Christiansen et al. (2008), portant sur les
pays en développement souligne que l'agriculture est
généralement efficace en matière de lutte contre la
pauvreté. Cette efficacité relative n'a toutefois rien
d'automatique et plusieurs conditions doivent être réunies pour
que la croissance de la production agricole se traduise en réduction
significative de la pauvreté. On peut citer en particulier le
désenclavement des territoires structurellement
défavorisés pour éviter l'isolement de petits producteurs,
l'accès à des marchés fonctionnant correctement et au gain
de productivité, notamment via des technologies adaptées, et
l'accès des paysans aux actifs (eau, terre, crédit, etc.).
Selon la Banque Mondiale, trois modes de sortie de la
pauvreté en zone rurale peuvent être distingués : la
spécialisation agricole, la diversification vers les activités
rurales non agricoles ou la migration vers des zones urbaines ou à
l'étranger. Il s'avère souvent que ces voies de sortie ne peuvent
être que théoriques.
CONCLUSION
En somme, il était question dans ce chapitre de
développer le cadre d'analyse de l'agriculture. Au regard de tout ce qui
précède, il ressort que l'agriculture occupe une place
prépondérante dans la comptabilité nationale d'un pays et
qu'elle a un rôle incontournable dans le processus du
développement économique.
CHAPITRE II : L'AGRICULTURE DANS LA CEMAC
La CEMAC dispose des potentialités agricoles
énormes qui ne demandent qu'à être mises en valeur. En
effet, en dehors du nord Cameroun et du Tchad, qui connaissent parfois des
problèmes de sécheresse, la zone jouit de conditions naturelles
très favorables à l'agriculture. Malgré ces
potentialités, l'insécurité alimentaire et la
pauvreté ne cessent d'accroitre dans la sous-région.
Pour s'en convaincre, nous présenterons en
première section l'état du sous-secteur agricole et en
deuxième section, les politiques agricoles mises en oeuvre.
SECTION I : L'ETAT DU SOUS SECTEUR AGRICOLE
L'agriculture est reconnue comme le secteur qui contribue le
plus à la croissance économique en zone CEMAC. Ainsi, dans cette
partie nous mettrons en évidence, d'une part les insuffisances de la
production agricole ; et d'autre part, le niveau de la consommation
agricole en zone CEMAC.
I. LA CRISE DE LA PRODUCTION AGRICOLE
Nous évoquerons dans ce paragraphe la situation des
acteurs et celle de la production agricole.
I-1- La situation des acteurs de production agricole
La situation socio-économique de la zone CEMAC est
caractérisée par la pauvreté et l'insécurité
alimentaire. Ces deux phénomènes sociaux déjà
très répandus dans la CEMAC se sont aggravés durant les
dix dernières années à cause des crises
socio-économiques qui se sont révélées comme
étant la cause et la conséquence des problèmes
militaro-politiques qui ont secoué la plupart des pays membres de la
CEMAC et les pays voisins.
Le niveau de revenu moyen par habitant pour la zone CEMAC est
comparable à celui des autres zones moins avancées, et on
constate une forte variation entre les pays et les différents groupes
sociaux au sein de chaque pays. Les données sur le PIB moyen par
habitant montrent qu'elles variaient entre 250 US $ et 498 US $ durant la
période 2000-2003. La répartition de ce revenu entre les groupes
sociaux dans les différents pays membres est presque similaire. Environ
20% des plus pauvres dans ces pays ont moins de 5% de revenu, tandis que 20%
des plus riches contrôlent plus de 60% de revenu.
En dépit de la bonne tenue que présentent les
indicateurs macroéconomiques des Etas de la CEMAC, la situation sociale
ne cesse de se dégrader. La pauvreté reste importante. Elle
touche plus de 30% de la population de la région.
I-2- La situation de la production agricole
Le secteur agricole de la zone CEMAC a été fort
intimidé tant en terme de croissance de la production qu'en terme de
productivité de main d'oeuvre et celle de la terre au cours de la
période allant de 1966-2007.
La production agricole totale dans la zone CEMAC a connu un
taux de croissance modeste passant de 0,09% par an durant la période
1990-1993 à 0,92% par an durant la période 2000-2003. Le taux de
croissance de la production végétale est remonté de -0,37%
par an entre 1966-1992 à 0,65% en 2000-2007. On constate
également que le taux de croissance de la production agricole
enregistré dans la zone est de loin inférieur au taux de
croissance démographique de l'ordre de 3,0% par an et au taux de
croissance de la production agricole de 6,0% par an retenu par la
déclaration du millénaire comme étant nécessaire
pour la réduction de la pauvreté et de la faim. Toutefois, le
taux de croissance de la production agricole varie fortement entre les
différents pays membres de la communauté économique et
monétaire de l'Afrique centrale. Avant 1993, le taux de croissance de la
production agricole variait entre 2,40% au Cameroun à -2,97% en
Guinée Equatoriale. Après cette année il était de
4,30% au Tchad contre -2,45% en Guinée Equatoriale. La modeste
performance de l'activité agricole explique dans une large mesure
l'aggravation de la pauvreté et de l'insécurité
alimentaire observée dans la sous-région CEMAC
caractérisée par une forte croissance démographique.
Parlant de la sécurité alimentaire, elle est
devenue une des préoccupations majeures de l'humanité d'autant
plus que la lutte contre la pauvreté et la faim est un des objectifs du
millénaire pour le développement. La faim demeure un grand
problème pour l'humanité, en particulier pour les pays de la
CEMAC.
Tableau 1 :
Données démographiques
|
Cameroun
|
RCA
|
Congo
|
Gabon
|
Guinée Equat.
|
Tchad
|
CEMAC
|
Population totale (millions)
|
15,0
|
3,4
|
2,8
|
1,2
|
0,5
|
7,6
|
30,5
|
Taux de croissance (%)
|
2,8
|
2,5
|
3,2
|
2,0
|
2,4
|
2,5
|
2,7
|
Population rurale (millions)
|
9,3
|
2,2
|
1,5
|
0,3
|
0,3
|
6,0
|
19,6
|
Source : BEAC
Cet accroissement de la population urbaine comporte deux
aspects contradictoires : le principal avantage est le fait que cette
population constitue pour les producteurs agricoles un débouché.
Son accroissement devrait donc profiter aux ruraux qui doivent accroître
la production et satisfaire les besoins des consommateurs urbains et
répondre à la pression supplémentaire sur les
denrées alimentaires. Par contre, l'urbanisation croissante se fait au
détriment de la population rurale qui se voit privée de ses bras
les plus solides, l'exode rural étant d'avantage alimenté par les
jeunes qui rêvent d'une vie meilleure en ville.
Tableau 2 :
Évolution de la part de l'agriculture dans le PIB
des pays de la CEMAC
|
1996
|
2002
|
Cameroun
|
32,88
|
28,21
|
RCA
|
52,58
|
54,93
|
Congo
|
9,40
|
6,14
|
Gabon
|
7,94
|
7,42
|
Guinée Equat.
|
39,14
|
4,32
|
Tchad
|
38,83
|
35,09
|
Source : BEAC
Figure 1 :
Évolution de la part de l'agriculture dans le PIB de la
CEMAC
Source : CEMAC, 2003
Dans le graphique ci-dessus, on constate que l'agriculture n'a
pas vraiment contribué à la formation du PIB au Congo (6,14%),
Gabon (7,42%) et Guinée Equatoriale (4,32%) en l'an 2002.
S'agissant de la productivité de la main d'oeuvre
agricole et de la terre, il convient de préciser que le coût de
transaction constitue trois paramètres importants qui déterminent
la compétitivité et la rentabilité de l'agriculture et, de
ce fait, le succès de la lutte contre la faim et la pauvreté. En
acceptant que la productivité de céréale, racine et
tubercule occupe l'essentiel du temps alloué aux activités
agricoles, le niveau de la productivité moyenne de la main d'oeuvre
agricole reste largement faible et de loin inférieur à la moyenne
africaine et mondiale. Concernant la productivité de la terre, le niveau
de rendement des cultures reste très bas dans la zone CEMAC
comparé au niveau moyen dans le monde.
La faible productivité de l'agriculture des pays
membres de la CEMAC est la résultante d'une politique inadéquate
en matière d'investissement dans tous les facteurs contribuant à
l'amélioration de la productivité agricole. Parmi ces facteurs,
l'utilisation négligeable des engrais chimiques, le manque de maitrise
de l'eau, l'utilisation fort limitée des semences
améliorées, et la prédominance des pratiques culturales
non éprouvées, constituent la principale cause de la faible
productivité de l'agriculture dans la zone CEMAC.
II. LA CONSOMMATION AGRICOLE EN ZONE CEMAC
Ici, nous nous focaliserons sur la situation des
échanges et la transformation des produits agricoles en zone CEMAC.
II-1- La situation des échanges agricole en CEMAC
Les économies nationales ont influencé les
orientations de la sous-région CEMAC en matière des
définitions des politiques et d'organisation du commerce des produits.
Les efforts sont d'avantage portés sur l'organisation des
filières des produits destinés à l'exportation vers
l'Europe plutôt que sur celles des produits consommés
localement.
A l'échelle nationale, les pouvoirs publics ont
créé des organisations officielles de commercialisation
chargées de la collecte et de la distribution des produits agricoles.
Ces structures fonctionnaient dans le temps suivant les conditions variables et
selon les objectifs qui leur étaient assignés.
Au niveau sous régional, les échanges ne sont
pas limités à l'absence du cadre réglementaire et
juridique fonctionnel entre les Etats membres de la sous-région mais
plutôt à des obstacles physiques. Ces échanges demeurent
très limités et pratiqués de façon informelle et
presque exclusivement à travers les marchés frontaliers. Il
importe de souligner que les estimations concernant ces échanges sont
approximatives, ce qui reflète l'une des graves insuffisances des
données auxquelles il y a lieu de remédier. Cependant,
malgré l'incertitude de ces données, ce commerce est beaucoup
plus substantiel que ne le laissent voir les statistiques officielles. Il est
généralement constitué des produits agricoles et
alimentaires. Plus de 60 produits vivriers à l'état primaire sont
échangés au niveau intra-régional. Ces produits subissent
à l'exportation des contraintes administratives trop longues et trop
lourdes qui ne font que contribuer au blocage des échanges de la
CEMAC.
Les échanges internationaux vers l'Europe concernent
particulièrement les produits de rente ; entre autres la banane, le
coton, le café, le cacao etc. Chaque pays pratique au moins une des
principales cultures de rente comme nous le voyons au tableau ci-dessous et le
Cameroun pratique presque toutes les cultures de rente de la zone.
Tableau 3 : les
principales cultures de rente des pays de la CEMAC
Pays
Cultures
|
Cameroun
|
RCA
|
Congo
|
Gabon
|
Guinée Equatoriale
|
Tchad
|
Cacao
|
X
|
|
X
|
X
|
X
|
|
Café
|
X
|
X
|
X
|
X
|
X
|
|
Caoutchouc
|
X
|
|
|
X
|
|
|
Banane
|
X
|
|
|
|
|
|
Coton
|
X
|
X
|
|
|
|
X
|
Thé
|
X
|
|
|
|
|
|
Huile de palme
|
X
|
X
|
|
|
|
|
Tabac
|
|
X
|
|
|
|
|
Source : Construction de l'auteur à
partir des données du rapport économique
CEMAC 2004
Dans la CEMAC, les échanges agricoles
représentent seulement 28% de l'ensemble des échanges intra-zone
en 2003. Pour avoir une échelle de comparaison, ces mêmes
échanges représentent plus de 75% du commerce au sein de l'union
européenne. Les échanges sont marqués par de fortes
disparités. Le Cameroun concentre à lui seul 70% du commerce
intra-régional. Les produits alimentaires échangés sont
peu diversifiés sur le plan de leur composition et de leur
destination.
Nous constatons que la majorité de ces produits ne sont
pas transformés au niveau de la sous-région. En théorie,
pour un développement économique durable, il est capital pour un
pays de transformer ses matières premières (produits agricoles)
sur place ; ce qui n'est pas le cas dans la sous-région CEMAC.
II-2- La transformation des produits agricoles
Les filières industrielles se développent
timidement dans la sous-région. Elles sont concentrées
principalement dans le domaine brassicole, dans les usines de cigarettes, de
sucrerie, les usines de pâtes alimentaires, de ciments, d'huile de table,
etc. Certaines productions locales alimentent les industries de la
sous-région. C'est le cas du cacao pour le chocolat, du tabac pour les
usines de cigarettes, de la canne à sucre pour les sucreries. Pour les
pays de la CEMAC, le développement des industries manufacturées
contribuera à l'expansion du tissu industriel. Ceci permet aux pays de
la sous-région d'abandonner le schéma récurrent de
l'importation des produits manufacturés et de pouvoir les produire
eux-mêmes. Limitant ainsi la dépendance vis-à-vis des pays
industrialisés.
Les pays de la CEMAC sont moins avancés, pourtant ils
regorgent d'un potentiel énorme en ressources naturelles comme le cacao,
le café, etc. L'insuffisance des industries constitue un frein au
développement de la zone.
SECTION II : LES POLITIQUES MISES EN OEUVRE
Compte tenu de la faible productivité agricole de la
sous-région, les autorités ont opté pour une politique
agricole commune. Malgré cette stratégie, les pays membres de la
CEMAC ont chacun adopté une politique nationale spécifique
à leur contexte.
I. LES POLITIQUES COMMUNES
Tour à tour, nous mettrons l'accent sur la raison
d'être d'une politique agricole commune et sur la description de cette
politique en zone CEMAC.
I-1- La raison d'être d'une stratégie agricole
commune
Le secteur rural en général et les agricultures
familiales, en particulier, se présentent encore comme le principal
gisement d'emploi et de création de richesses et de revenus dans la
sous-région. L'histoire du développement agricole montre qu'outre
sa distribution directe à la croissance, le secteur agricole participe
grâce à ses liens intersectoriels multiformes, à la
croissance d'autres secteurs de l'économie et contribue
significativement à la réduction de la pauvreté et de la
faim. Les données récentes relèvent une croissance accrue
et durable de la production agricole. Celle-ci résulte non seulement
d'une augmentation soutenue de la productivité de la main d'oeuvre et de
la terre ; mais aussi d'une diminution sensible du coût de
production et de transaction. Ce qui contribue largement à la lutte
contre la faim et la pauvreté tant en milieu rural qu'en milieu urbain.
Ces données indiquent également que l'accès
équitable aux ressources, notamment la terre, la compétence, le
crédit, le marché, restent une condition indispensable dans la
lutte contre la pauvreté et la faim.
Dans ce contexte, l'élaboration et la mise en oeuvre de
la stratégie agricole commune ont un rôle essentiel pour assurer
un développement agricole pérenne et cohérent. Parmi les
grandes thématiques de la stratégie agricole commune, on
note : la construction d'un cadre macroéconomique incitateur, la
contractualisation autour des ressources multi-usage, le développement
des politiques favorables à l'émergence des services
pérennes (conseil, crédit, approvisionnement et
commercialisation, recherche-développement, etc.), l'organisation des
marchés (au niveau régional) et des filières.
La stratégie agricole commune doit créer les
conditions d'une croissance largement répartie et durable de la
productivité agricole, accompagnée d'une diminution des prix des
denrées alimentaires, afin d'obtenir une réduction sensible de
l'insécurité alimentaire et de la pauvreté au niveau des
ménages. Ainsi, une stratégie commune doit rappeler que :
le manque d'infrastructure entraine des coûts de transactions très
élevés et augmente les risques d'isolement ; la
dégradation des ressources naturelles continue à un rythme
accéléré, provoquant ainsi la détérioration
de l'environnement physique. L'accès des femmes à
l'éducation, la terre, la technologie, le crédit et la protection
sociale constituent la clé du développement de la zone CEMAC et
aussi un acte de justice sociale.
Enfin, la stratégie agricole commune vise à
appuyer le développement technique et économique durable des
agricultures familiales des pays de la sous-région avec un double
objectif de réduction de la pauvreté et une augmentation de la
croissance.
I-2- Les politiques agricoles communes de la CEMAC
Elles visent à améliorer les performances du
secteur agricole régional, marquées par une faible
productivité, un très faible rythme d'accroissement de la
production agricole. En effet, la satisfaction des besoins alimentaires des
populations passe en premier lieu par l'augmentation substantielle de la
production régionale. Pour cela, un certain nombre d'actions ont
été entrepris pour atteindre cet objectif :
- Le renforcement et la dynamisation de la recherche agricole
et la vulgarisation des technologies innovantes et adaptées aux
conditions agro-écologiques des différents pays, permettant de
faire face aux effets de la variabilité et au changement climatique.
Cette action pose la nécessité de doter les systèmes
nationaux et régionaux (PRASAC, CEBEVIRAH) de ressources humaines et
financières conséquentes et d'assurer la coordination de leurs
interventions ;
- La facilitation de l'accès aux intrants (engrais,
semences améliorées, produits vétérinaires) et
autres facteurs de productions (matériels agricoles, technologies
innovantes) des petits producteurs, éleveurs, pêcheurs et autres
exploitants forestiers. A cet effet, il s'agit de mettre en place des
incitations conséquentes telles que les subventions, les fonds de
garantie, la bonification de taux d'intérêt et la densification
des réseaux de distributeurs ;
- La mise en place d'un programme régional de
restauration de la fertilité des sols, notamment à travers la
mise en place d'un projet de formation des producteurs sur la gestion
intégrée de la fertilité des terres agricoles ;
- Le développement de nouvelles chaines de VA, qui
passe, entre autres par la diversification de la production, la promotion de
nouvelles filières d'agriculture et d'élevage, de la
transformation agro-alimentaire ainsi que par la mise en conformité des
normes sanitaires et phytosanitaires ;
- La facilitation de l'accès des producteurs aux
ressources productives, notamment la terre. Cette action implique une
harmonisation et une coordination des politiques foncières des Etats
membres, la sécurisation foncière, et la facilitation de
l'accès des femmes aux terres de bonne qualité ;
- Le renforcement des structures nationales de statistiques
agricoles aux moyens de la promotion d'opérations statistiques
régulières (recensements et enquêtes agricoles), et du
développement des systèmes d'alerte et d'informations sur la
sécurité alimentaire ;
- Le développement des infrastructures rurales et
agricoles (retenues d'eau, périmètres irrigués,
hydraulique villageoise, pistes rurales, magasins de stockage des produits,
etc.) ;
- Le renforcement de la formation professionnelle des
exploitants, formation intégrant les dimensions production,
transformation, mise en marché et managériales des exploitations
agricoles familiales,
II. LES SPECIFICITES DES POLITIQUES NATIONALES
Outre les politiques agricoles communes, les pays de la zone
CEMAC ont opté individuellement pour une stratégie
spécifique à leur contexte.
II-1- Le Cameroun
Le Cameroun a adopté une politique agricole dite de
deuxième génération impulsée par son gouvernement.
Il entend mettre en oeuvre un vaste programme d'accroissement de la production
agricole en vue de répondre aussi bien au besoin alimentaire des
populations qu'aux exigences d'une agriculture industrialisée. La
modernisation de l'appareil de production se trouve être la voie sans
laquelle la volonté de redynamisation du monde rural ne peut se faire.
Elle passe par la facilitation de l'accès aux facteurs de productions
que sont la terre, l'eau, les intrants agricoles entre autres, la promotion des
innovations technologiques à travers le renforcement de la liaison
recherche/vulgarisation, et la dynamique de la compétitivité dans
les filières de production.
Le lancement de l'appel à la manifestation
d'intérêt pour la mise en place d'une usine de production
d'engrais était l'une des préinscriptions urgentes du chef de
l'Etat lors du comice agropastoral d'Ebolowa en vue de remédier à
certaines difficultés qui minent le monde rural telles que le manque de
matériel végétal amélioré et la
médiocrité de la productivité des terres.
Cette initiative rentre également en droite ligne des
recommandations du programme détaillé pour le
développement de l'agriculture africaine, à savoir la
création dans chaque sous-région d'une usine de production
d'engrais en fonction des avantages comparatifs en termes de ressources
naturelles disponibles. Elle permettra en outre au Cameroun de continuer
à tenir son rôle naturel de poumon de l'Afrique centrale en
approvisionnant toute la sous-région, qui, il faut souligner, ne dispose
pas encore de ce type d'industrie.
II-2- La Centrafrique
En Centrafrique, le pire a été
évité en matière d'insécurité alimentaire.
En dépit du lourd impact de la crise sur le monde rural, les paysans ont
réussi à planter grâce à l'aide internationale. Pas
de famine dans les campagnes, mais beaucoup de paysans restent dans une
situation fragile car la production agricole est loin d'être
exceptionnelle.
La République centrafricaine considère
l'agriculture comme l'un des moteurs de la croissance économique
nécessaire à sa reconstruction et à la réduction de
la pauvreté. Le pays dispose d'importante ressource naturelle et de
conditions climatiques favorables aux activités agricoles ; ces
potentialités ne sont pas encore pleinement exploitées. Pour
favoriser la pleine exploitation de ces potentialités, il a
adopté une politique dite DSRP (Document stratégique de
réduction de pauvreté) en monde rural. Ce document a pour
principal objectif de rehausser la productivité agricole en milieu
rural, construire des infrastructures économiques permettant de
favoriser la production agricole, favoriser l'organisation des acteurs,
augmenter la capacité des structures d'appui au monde rural.
II-3- Le Congo
Dans un pays très défavorisé, où
l'Etat et l'aide internationale sont peu présents voire absents,
l'agriculture joue un rôle crucial pour les personnes les plus
démunies. Elle représente le moyen de se nourrir et un potentiel
de revenu. Au niveau du territoire, l'agriculture est vitale pour la
sécurité alimentaire de la population et pour l'emploi. A
condition qu'elle soit structurée et qu'elle réponde aux
exigences d'un marché, elle peut constituer un fort levier pour toute
une communauté ou tout un pays tel que le Congo.
La République du Congo dispose d'une situation
géographique exceptionnelle favorable à l'agriculture. Toutefois,
le secteur agricole a traversé une longue période de
déclin. L'agriculture familiale de ce pays assure plus de 90% de la
production nationale et couvre 80% des superficies cultivées. Cette
agriculture ne peut couvrir les besoins alimentaires de la population en raison
de la faible productivité. Au regard de ce déficit, le
gouvernement congolais a adopté plusieurs stratégies pour
développer le sous-secteur agricole :
- Le renforcement de la gestion des ressources
foncières par l'adoption d'un code foncier agricole et la confection
d'une cartographie ;
- L'amélioration de l'accessibilité aux zones de
production et de condition de vie en zone rurale à travers le
développement d'infrastructure socio-économique de base ;
- L'amélioration de l'offre de travail et le
renforcement du marché du travail agricole à travers la
création des centres de formation professionnelle ;
- Le renforcement de la gouvernance du secteur et l'appui au
secteur privée ;
- La planification stratégique du secteur par le
ministère sectoriel concerné ;
- L'adoption d'un cadre réglementaire pour fixer des
normes de qualité environnementale incluant les études d'impact
environnemental des projets proposés, pour favoriser le
développement durable du secteur, tout en préservant le
patrimoine environnemental.
II-4- Le Gabon
L'agriculture est à l'honneur au Gabon. Tous les
secteurs économiques sont soutenus et traditionnellement financés
pour atteindre les objectifs fixés. La stratégie
privilégie une production de qualité, pour revenir à ce
qui a fait le succès de l'agriculture gabonaise dans les années
1970.
Pour accroitre la contribution de l'agriculture à
l'augmentation du PIB du Gabon, le pays s'est doté d'une politique
d'accompagnement des microprojets avec notamment la création des
coopératives agricoles et le renforcement du secteur de
commercialisation et de conditionnement. Celle-ci permettra de : renforcer
le secteur de la commercialisation ; améliorer le conditionnement
des produits agricoles ; augmenter le rendement (création d'un parc
de tracteurs équipés) ; développer une agriculture de
compétition mécanisée et moderne ; réduire
l'exode rural ; renforcer le cadre juridique de l'exploitation agraire.
En effet, l'ambition du Gabon est triple :
- Porter la contribution de l'agriculture de 5% à 20%
du PIB d'ici 2020 ;
- Assurer l'autosuffisance alimentaire du pays ;
- Ne plus être tributaire des importations alimentaires
étrangères pour sa sécurité alimentaire.
Pour mener à bien ces objectifs, six axes
stratégiques ont été mis en place pour un programme
agricole par le gouvernement gabonais :
- Information et communication sur le programme agricole de
sécurité alimentaire et de croissance ;
- Renforcement des capacités des auteurs et appui
à la recherche agricole ;
- Large disponibilité et diffusion de la matière
végétale ;
- Promotion des pôles de productions
intensives ;
- Soutien à l'organisation de la collecte et de la
commercialisation des produits ;
- Appui à l'accès au financement des
activités agricoles.
Outre ces six axes, le Gabon a également lancé
une politique agricole nationale destinée à
régénérer l'industrie du cacao et du café.
Actuellement, le Gabon produit environ 300 tonnes du café et du cacao
exportées vers les pays de l'union européenne et les Etats-Unis.
Cette politique de réhabilitation devrait augmenter la capacité
de production du Gabon en matière de produits de rente.
II-5- La Guinée Equatoriale
La production agricole de la Guinée ne recouvre plus
les besoins alimentaires de la population ni en volume de production ni en
valeur nutritive. Le pays doit recourir à des fortes importations
à partir des pays voisins pour combler ses déficits et pour cela
l'un des objectifs du gouvernement est d'utiliser les revenus provenant de
l'activité pétrolière pour le développement des
secteurs tels que l'agriculture et l'industrie et atteindre ainsi une plus
grande autosuffisance. On distingue deux types d'agriculture dans ce
pays :
- Une agriculture de subsistance orientée vers la
production de yuca, igname, arachide, etc., généralement pour une
autoconsommation de la famille. C'est une agriculture extensive, traditionnelle
et de faible productivité pratiquée par les petits agriculteurs
appliquant des méthodes de culture traditionnelle. La culture des
aliments de base s'est réalisée jusqu'à maintenant par un
système de production traditionnelle, sans application d'engrais et
imposant l'ouverture des nouvelles parcelles après un ou deux ans de
culture pour remplacer les parcelles épuisées ;
- Une agriculture intensive orientée vers
l'exportation. Elle vise à la production des principaux produits
agricoles de rente (cacao et café) et est réalisée
principalement par les sociétés privées
Pour développer ces deux types d'agriculture le
gouvernement Equato-guinéen a mis en place plusieurs
techniques :
- La création des fermes modèles à
gestion privée pour produire tout ce qui est importé à
l'extérieur ;
- Apprendre les techniques modernes des cultures aux
paysans ;
- Offrir à chacun les moyens de pratiquer dans sa
plantation familiale une agriculture de seconde
génération ;
- Distribuer des semences, des fertilisants et des outils.
II-6- Le Tchad
Le Tchad dispose d'un large éventail de
potentialités humaines et agronomiques permettant l'accroissement
durable du niveau de la production et la réduction de la
pauvreté. Mais de nombreuses contraintes d'ordre institutionnel,
technique et naturel limitent les performances du sous-secteur agricole. Il
s'agit entre autres :
- Des moyens d'intervention du ministère de
l'agriculture relativement limités tant au niveau des ressources
humaines où le vieillissement est très préoccupant, qu'au
niveau des infrastructures, des équipements, etc. ;
- Des services d'appui en milieu rural faiblement
représentés sur le terrain, malgré la redéfinition
du rôle de l'Etat et la proposition du nouveau cadre institutionnel pour
le développement rural ;
- Des outils financiers nécessaires à la
modernisation des exportations agricoles et la promotion des PME/PMI en milieu
rural qui font défaut ;
- Du mauvais état des infrastructures de transport, en
particulier des pistes rurales ne facilitant pas l'accès des produits au
marché intérieur et extérieur ;
- De la taxation des intrants et équipements agricoles
jugés très lourds par les opérateurs du secteur et autres
taxes informelles ponctionnées en toute illégalité,
pénalisant les performances du système de commercialisation et la
compétitivité des produits agricoles ;
- De la production vivrière nationale faible et peu
diversifiée, avec des rendements pour les céréales
présentant moins de la moitié de ceux des pays à niveau de
développement similaire ;
- Du secteur coton qui constituait la principale culture de
rente et une source des devises importantes pour le pays mais qui a du mal
à s'ajuster aux contraintes économiques et commerciales
internationales.
Pour remédier à tous ces maux le gouvernement
tchadien a entrepris plusieurs actions :
ü Renforcer les capacités des services d'appui,
des organisations des producteurs et des petites exploitations
familiales ;
ü Sécuriser les productions par la promotion de la
maitrise de l'eau à travers divers types d'aménagements ;
ü Réduire les pertes importantes
post-récoltes pour accroitre les disponibilités
alimentaires ;
ü Améliorer les techniques de transformation
post-récolte des produits agricoles, le stockage et la commercialisation
en créant un environnement attrayant ;
ü Améliorer la productivité des cultures
porteuses notamment l'ail, l'oignon, l'arachide, les fruits et légumes
avec comme objectif l'amélioration des revenus des producteurs par la
promotion et la structuration de ces filières et la dynamisation du
système d'information sur le marché ;
ü Promouvoir le développement des services de
proximité en appuyant la décentralisation et la
responsabilisation ;
ü Relancer les activités de la filière
coton et l'amélioration de sa productivité avec la participation
des cotonculteurs et de leurs organisations dans le cadre
COTONTCHAD/SN ;
ü Renforcer les capacités des acteurs du
développement agricole ;
ü Accompagner les évolutions institutionnelles
actuelles afin d'assurer les services de proximité efficace aux
producteurs ;
ü Résorber le déficit en produits vivriers
et particulièrement celui en céréale à travers une
production céréalière moyenne de 2300.000 tonnes et
plus/an par le passage à des rendements du riz de 2 tonnes/ha
actuellement à 3,3 tonnes/ha ;
ü Poursuivre les activités de relance et
d'amélioration de la productivité de la filière coton,
avec la participation des cotonculteurs et de leurs organisations.
CONCLUSION
Grosso modo, il était question pour nous dans ce second
chapitre de présenter le concept de l'agriculture dans la
sous-région CEMAC. Au regard de tout ce qui précède, il en
ressort que l'état du sous-secteuragricole reconnait une insuffisance en
matière de production. Cette crise alimentaire va amener les Etats
membres de la CEMAC à adopter une stratégie agricole commune afin
de remédier à cette dépression.
CONCLUSION DE LA PREMIERE PARTIE
Cette première partie nous a permis de définir
le cadre conceptuel et théorique de notre étude. Ainsi, au
premier chapitre nous avons présenté la place de l'agriculture
dans la comptabilité nationale et son rôle dans le processus du
développement économique. Le second chapitre est consacré
essentiellement à l'agriculture dans la CEMAC. Pour cela, nous avons
présenté en premier l'état même de ce sous-secteur
et en deuxième lieu les stratégies mises en oeuvre.
PARTIE II : EVALUATION EMPIRIQUE DU LIEN ENTRE
AGRICULTURE ET CROISSANCE ECONOMIQUE DANS LES PAYS DE LA CEMAC
251655680
Dans cette partie, nous allons indiquer la démarche
méthodologique de cette étude et procéder à
l'analyse économétrique de l'impact de l'agriculture sur la
croissance économique des pays de la CEMAC. Ainsi, le troisième
chapitre consacré à la démarche méthodologique
précisera la spécification du modèle de base, les
données utilisées ainsi que les méthodes et les techniques
d'estimation économétrique.
Le quatrième chapitre analysera l'effet de
l'agriculture sur la croissance économique des pays de la CEMAC en
utilisant différents tests économétriques. En effet, il
s'agit de tester économétriquement les deux hypothèses
suivantes : H1 : l'agriculture contribue positivement et
suffisamment à la formation du PIB des pays de la CEMAC ;
H2 : la dynamique du secteur agricole influence positivement
celle du secteur industriel. Ce chapitre sera clôturé par les
implications de politiques économiques pour la CEMAC.
CHAPITRE III : TECHNIQUES D'ESTIMATION DU ROLE DE
L'AGRICULTURE DANS LE PROCESSUS DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE :
METHODOLOGIE
Le secteur agricole joue un rôle important dans
l'amorçage du développement économique d'un pays, c'est un
secteur en amont des autres secteurs d'activités car il fournit des
ressources nécessaires à leur développement. Ce chapitre
est consacré aux présentations du modèle et des
différents tests qui seront utilisés dans le chapitre suivant.
Nous aborderons d'une part la spécification du modèle
néo-classique en section I et d'autre part les données
d'études et mode d'estimation feront l'objet de la section II.
SECTION I : SPECIFICATION DU MODELE NEO-CLASSIQUE
Dans le cadre économétrique, un modèle
consiste en une présentation formalisée d'un
phénomène sous forme d'équation dont les variables sont
des grandeurs économique. Un modèle peut être aussi
définit comme une présentation schématique et partielle
d'une réalité naturellement plus complexe. Cette section
présente d'une part le modèle néo-classique et d'autre
part les variables de ce modèle et les signes attendus de chaque
coefficient.
I. LE MODELE NEO-CLASSIQUE
Dans ce paragraphe nous aborderons la structure de base du
modèle néo-classique et la forme fonctionnelle de ce
modèle.
I-1- La structure de base
La version de base du modèle classique considère
une économie fermée qui produit un seul bien et utilise le
travail et le capital. Elle considère le progrès technique comme
une donnée et le taux d'épargne comme étant
exogène3(*). Il n'y a
pas d'Etat, il y a un nombre fixe de firmes dans l'économie, chacune
ayant la même technologie de production.
Formellement le modèle se focalise sur quatre (4)
variables :
- Flux de production qui est noté Y ;
- Le stock de capital K ;
- Nombre de travailleurs L ;
- Le savoir (connaissance) ou l'efficacité du travail
noté A.
L'économie combine le travail, le capital et le savoir
pour produire. La fonction de production agrégée est donc
donnée par :
Y=F (K, AL)
Où le capital et le travail sont supposés
globalement complémentaires (Edgeworth)
(FK,L>0).
Trois caractéristiques de la fonction de production
peuvent être notées :
- Parce que K et L sont des
variables de stock, de façon stricte ce sont les taux de flux de service
de ces facteurs ;
- Le temps n'entre pas directement dans la fonction mais est
plutôt pris en compte seulement à travers K, L et
A. C'est-à-dire la production varie au cours du temps
seulement si les inputs de production varient ;
- A et L entrent dans la
fonction de façon multiplicative. AL désigne la
quantité effective de travail et de progrès technique qui entre
dans la fonction est considéré comme augmentant le travail ou
neutre au sens de Harrod.
I-2- La forme fonctionnelle du modèle
Le modèle utilisé pour notre travail repose sur
une fonction de production classique où on ne prend pas en compte le
progrès technique. On a donc la fonction suivante :
Yt = F (Kt, Lt)
(1)
Où
Ytdésigne l'output global,
Ktle
capital,Ltle travail et
t, le temps. En divisant l'output par
L, on obtient :
Yt/Lt = F
(Kt/Lt, 1)
AvecYt/Ltqui
est le produit partête ; on peut le
noteryt
Kt/Ltest le
capital par tête ; on peut le
noterkt
La fonction de production s'écrit alors de la
façon suivante :
yt = f (kt)
(2)
Où
ytdésigne le PIB réel par
habitant (PIBRH) et kt, le
capital par tête à la période t.
I-2-a- Le modèle de réalisation de
l'objectif spécifique 1
L'objectif de l'étude menée à conduit
à introduire d'autres variables dans ce modèle, notamment les PIB
sectoriels. Finalement la fonction devient :
PIBRHt = f (kt,
VAAGRt, VAINDt,) (3)
Les variables VAAGRt et VAINDt,
désignent respectivement la valeur ajoutée du sous-secteur
agricole et la valeur ajoutée du secteur industriel.
On peut aussi écrire l'équation (3) sous la
forme linéaire suivante :
LOGPIBHt= â0 +
â1LOGkt + â2LOGVAAGRt +
â3LOGVAINDt + ?t (4)
Dans l'équation (4) l'operateur LOG
représente le logarithme ; â0 est le
terme constant mesurant l'influence sur la variable expliquée de toutes
les autres variables qui ont été omises dans la
spécification du modèle ; â1,
â2 et â3 sont les
paramètres du modèle ou encore les coefficients de
régression et ?t représente toutes les formes
d'erreurs liées au modèle c'est-à-dire erreur de
spécification, erreur de mesure, erreur de fluctuation
d'échantillonnage, etc. La distribution du terme d'erreur suit une loi
normale centrée réduite c'est-à-dire
?t N (0, 1).
I-2-b- Le modèle de réalisation de
l'objectif spécifique 2
En permutant le PIB réel par habitant et la
valeur ajoutée du secteur industriel, on obtient :
VAINDt = f (kt,
PIBRHt, VAAGRt) (5)
Ou encore:
LOGVAINDt= á0 +
á1LOGkt + á2LOGPIBHt
+ á3LOGVAAGRt + Et
(6)
Avec : l'operateur LOG qui est le logarithme,
á0 le terme constant, á1,
á2 etá3 représentent les
paramètres et Et le terme d'erreur. Il est important de
rappeler que la distribution du terme d'erreur suit toujours une loi normale
centrée réduite.
II. LA PRESENTATION DES VARIABLES DU MODELE ET SIGNES
ATTENDUS
Nous présentons dans ce paragraphe les variables d'une
part et d'autre part nous donnons le signe attendu de chaque coefficient.
II-1- La présentation des variables
II-1-a- Les variables à expliquer
Les variables à expliquer de nos équations sont
le PIB par habitant et la valeur ajoutée du secteur industriel.
- Variable à expliquer de l'objectif
spécifique 1 : le PIB par habitant
Le Produit intérieur brut ou P.I.B. est défini
comme étant la somme des valeurs ajoutées réalisées
à l'intérieur d'un pays par l'ensemble des branches
d'activité [auxquelles on ajoute la taxe sur la valeur ajoutée
(TVA) et les droits de douane], pour une période donnée,
indépendamment de la nationalité des entreprises qui s'y
trouvent.
L'utilisation de la valeur ajoutée permet
d'éviter que la même production ne soit prise en compte plus d'une
fois, puisque dans son calcul on retire la valeur des biens consommés
pour la production.
Le ratio PIB par habitant mesure, quant à lui, le
niveau de vie. En effet, comme le total des valeurs ajoutées est
égal à la somme de l'ensemble des revenus, le PIB par habitant
est aussi égal au revenu par habitant.
Katircioglu (2006) a mené une étude dans la
partie nord de Chypre en établissant le sens de causalité selon
Granger entre les taux de croissance du PIB réel et du PIB réel
agricole. Dans une deuxième étude, il a recherché la
cointégration et les relations causales entre les différents
secteurs d'activité, il trouve que l'agriculture a une relation
d'équilibre à long terme avec la croissance économique et
donne la direction du développement de l'industrie.
- Variable à expliquer de l'objectif
spécifique 2 : la valeur ajoutée du secteur
industriel
La valeur ajoutée du secteur industriel comprend la
valeur ajoutée dans les mines, la fabrication, l'eau, la construction et
le gaz.
Selon Yao (2000) le PIB agricole entraine la croissance du
secteur industriel et le secteur non agricole n'a pas eu d'effet sur
l'agriculture.
II-1-b- Les variables explicatives
Comme pour les variables à expliquer, nous avons les
variables explicatives de l'objectif spécifique 1 et 2 :
- Variables explicatives de l'objectif
spécifique 1 :
· Le capital physique : Le capital physique
désigne l'ensemble des biens physiques produits dans le passé et
utilisés pour la production présente ou future. Le stock de
capital physique provient de l'accumulation des investissements
réalisés par les entreprises, les ménages et l'Etat au
cours du temps. Il reflète les capacités de production futures
d'un pays. Il est mesuré par la formation brute du capital
fixe ;
· La valeur ajoutée du sous-secteur
agricole : D'après la Banque Mondiale, l'agriculture englobe la
foresterie, la chasse, la pêche ainsi que les cultures et la production
animale ;
· La valeur ajoutée du secteur industriel comprend
la valeur ajoutée dans les mines, la fabrication, etc.
- Variables explicatives de l'objectif
spécifique 2 :
· Le capital physique : il désigne l'ensemble
des biens physiques produits dans le passé et utilisés pour la
production présente ou future. Il est mesuré par la formation
brute du capital fixe ;
· Le PIB par habitant : c'est un indicateur du
niveau d'activité économique. Il est parfois utilisé pour
mesurer approximativement le revenu par tête ;
· La valeur ajoutée du sous-secteur
agricole : c'est la production nette agricole après avoir
additionné tous les sortants et soustrait tous les entrants.
II-2- Les signes attendus des paramètres du
modèle
II-2-a- Les paramètres de l'objectif
spécifique 1
Les variables explicatives présentées plus haut
(objectif spécifique 1) influencent positivement la croissance
économique (PIB par tête).
Les paramètres associés aux différentes
variables explicatives sont â1, â2
etâ3. Ils représentent respectivement le
capital physique, la valeur ajoutée agricole et la valeur ajoutée
du secteur industriel. Les signes attendus de ces trois paramètres sont
tous positifs.
II-2-b- Les paramètres de l'objectif
spécifique 2
Les variables explicatives de l'objectif spécifique 2
présentées ci-dessus influencent positivement la dynamique du
secteur industriel.
Les paramètres reliés aux différentes
variables explicatives sontá1, á2
etá3. Ils représentent respectivement le capital
physique, le PIB par habitant et la valeur ajoutée agricole. Les signes
attendus de ces paramètres sont tous positifs.
Tableau 4 :
Présentation des variables et leurs signesattendus
Variables explicatives
|
Signes attendus des différents paramètres
associés aux variables explicatives
|
Capital physique (k)
|
Positif (+)
|
PIB par tête (PIBH)
|
Positif (+)
|
Valeur ajoutée agricole (VAAGR)
|
Positif (+)
|
Valeur ajoutée du secteur industriel (VAIND)
|
Positif (+)
|
Source : Construction de l'auteur à partir
de la théorie économique
SECTION II :DONNEESD'ETUDE ET MODELED'ESTIMATION
Nous présenterons dans cette section la source, le
traitement et la méthode d'estimation.
I. SOURCE ET TRAITEMENTDES DONNEES
Nous donnons d'une part la source de nos données et
d'autre part nous présenterons le traitement des
données.
I-1- La sourcedes données
Toutes les données utilisées dans ce
modèle sont annuelles. Elles sont extraites des bases de données
de World DevelopmentIndicator (WDI) 2014 et de la Banque des Etats de
l'Afrique Centrale (BEAC) et couvrent la période de 1995-2013 soit 19
ans. La table des données est présentée en annexe 1.
Ces données sont compilées dans Excel
2013 et analysées en utilisant deux logiciels
économétriques : Eviews 8.0 et Stata 11.
I-2- Le traitement des données
Nous développerons dans ce sous paragraphe les
différents tests qui seront utilisés pour notre estimation.
I-2-a- Le test de stationnarité
Avant de lancer les estimations, il importe dans chaque
travail de recherche d'effectuer un test de stationnarité. Ce test
permet d'identifier les caractéristiques stochastiques d'une
série chronologique4(*). C'est-à-dire qu'on ne peut identifier les
caractéristiques stochastiques d'une série chronologique que si
elle est stationnaire. Ainsi,
lorsquelesvariablesnesontpasstationnaires,l'estimationdescoefficientsparlaméthodedesmoindrescarrésordinaires(MCO)etlestestsusuelsdest-Studentsetf-Fishernesontpasvalides.
Ceci dit, les coefficients estimés ne convergent pas vers leur vraie
valeur. On dira ainsi que les régressions sont fallacieuse. En d'autres
termes, une série est dite non stationnaire lorsque sa moyenne et sa
variance ne sont pas constantes dans le temps.
Nous commençons à tester l'hypothèse
nulle
Ho: de non stationnarité
Contre l'hypothèse alternative
H1: de stationnarité
Pour étudier la stationnarité des variables, on
utilise un test de racine unitaire. Parmi les tests de racine unitaire en panel
existants, nous utilisons le test de Levin, Lin et Chu. Les tests de racine
unitaire en panel de Levin, Lin et Chu (LLC) sont utilisés en raison de
leur simplicité ; ils sont réalisés à partir
des seuils de la loi normale centrée réduite, contrairement au
cas des séries temporelles.
La règle de décision (accepter ou rejette
l'hypothèse nulle) consiste à comparer la statistique de LLC
(tp*) par rapport au seuil de la loi normale
centrée réduite N(0,1) à 5% en valeur absolue.
Ainsi :
Ø Si
tp*<N(0,1) en valeur absolue on
accepte l'hypothèse alternative. La série
considérée est alors stationnaire;
Ø Si tp*>
N(0,1) en valeur absolue on accepte l'hypothèse nulle et la
série considérée est non-stationnaire.
I-2-b- Le test
d'hétéroscédasticité
L'hétéroscédasticité qualifie des
données qui n'ont pas une variance constante. Elle ne biaise pas
l'estimation des coefficients, mais l'inférence habituelle n'est plus
valide puisque les écarts-types trouvés ne sont pas les bons.
L'hétéroscédasticité est une situation
rencontrée fréquemment dans les données, il est donc
important de la détecter et de la corriger.
Il existe plusieurs tests pour détecter
l'hétéroscédasticité. Parmi ces tests on distingue
entre autres : le test de Goldfeld-Quandt ; le test de
Gleisjer ; le test de White ; le test de Breusch-Pagan ; etc.
Pour notre travail, on utilise le test de Breusch-Pagan.
Les hypothèses sont formulées de la
manière suivante :
H0 : il n'y a pas
d'hétéroscédasticité
(homoscédasticité)
Contre
H1 : il y a
hétéroscédasticité
Le test de Breush-Pagan utilise la statistique
nR2 et suit une loi de Chi2 à k-1 degré de
liberté, k étant le nombre de variables explicatives y compris la
constante.
La règle de décision est la suivante :
- Si nR2 ? ÷2lu
(k-1) on accepte l'hypothèse nulle, et on considère que les
erreurs sont homoscédastiques ;
- Si nR2 > ÷2lu
(k-1) on accepte l'hypothèse alternative, et on considère
que les erreurs sont hétéroscédastiques.
Pour corriger
l'hétéroscédasticité, il existe deux
solutions :
- Paramétriser la matrice de variance-covariance des
erreurs (MCG)
- Utiliser les MCO et corriger les écarts-types par la
méthode d'Eicker-White.
Pour notre travail nous optons pour la méthode
d'Eicker-White. Cette méthode consiste à effectuer une
régression par les MCO et calculer les variances robustes.
I-2-c- Le test d'autocorrélation
L'autocorrélation concerne les erreurs :
et = Yt - . Il y a autocorrélation toutes les fois
où on peut trouver un coefficient de corrélation linéaire
significativement différent de zéro (0) entre la chronologie des
résidus et cette même chronologie décalée d'un ou de
plusieurs pas de temps. Ce phénomène d'autocorrélation est
très fréquent dans le modèle estimé avec des
séries chronologiques.
Le test le plus utilisé pour détecter une
autocorrélation est le test de Durbin-Watson (DW). Ces auteurs proposent
la statistique suivante :
DW=
On peut aussi approximer la statistique de DW de la
façon suivante :
DW = 2(1-
Avec avec | =1
est l'estimation par les MCO
Les critères de décision sont les
suivants :
Ø Si 0, il y a absence de corrélation dans les résidus, alors
le DW 2 ;
Ø Si 1, il y a une forte autocorrélation positive dans les
résidus, alors le DW 0 ;
Ø Si -1, il y a une forte autocorrélation
négative dans les résidus, alors le DW 4
La limite de ce test est qu'il ne prend que les
autocorrélations d'ordre 1. Pour remédier à ce
problème on peut utiliser les résultats de la fonction
d'autocorrélation. Chaque autocorrélation peut être
testée par un test classique de signification de Student.
Les hypothèses sont formulées de la façon
suivante :
H0 : il n'y a pas d'autocorrélation
Contre
H1 : il y a autocorrélation
La règle de décision est la suivante :
Ø Si tcalculé est inférieur
à tlu, on accepte l'hypothèse nulle,
c'est-à-dire qu'il n'y a pas d'autocorrélation ;
Ø Si tcalculé est plutôt
supérieur à tlu, on accepte l'hypothèse
alternative, alors il y a autocorrélation.
II. LA METHODE D'ESTIMATION
Dans cette partie nous développerons le test à
effet fixe ; le test à effet aléatoire et le test de
Hausman.
II-1- Le test à effet fixe
Le modèle à effet fixe suppose que les relations
entre la variable dépendante et les variables explicatives sont
identique pour tous les individus. Ce modèle présente une
structure des résidus qui vérifient les hypothèses
standards des MCO. Il s'agit en fait d'un modèle classique avec des
variables indicatrices (en anglais LSDV5(*) = Least Square Dummy Variables).
La méthode d'estimation des paramètres va
dépendre de la structure des termes d'erreurs :
· Si les erreurs sont homoscédastiques
c'est-à-dire la covariance des erreurs est nulle ; on utilise la
méthode des MCO sur les variables indicatrices (LSDV)
· Si par contre les erreurs sont
hétéroscédastiques ; on utilise la méthode des
Moindres Carrés Généralisés (MCG) sur les variables
indicatrices (LSDV).
II-2- Le test à effet aléatoire
Ce test suppose que la relation entre la variable à
expliquer et les variables explicatives ne soit plus fixe mais
aléatoire, l'effet individuel n'est plus un paramètre fixe mais
une variable aléatoire.Ce modèle consiste à
décomposer le terme d'erreur de la manière suivante :
?it = á0i + ët + vit
d'où le nom donné aussi à ce type de modèle :
modèle à erreur composée (error components
model).
Avec á0i les effets individuels
aléatoires ; ët les effets temporels
identiques et enfin vit le terme d'erreur qui est orthogonal
aux effets individuels et temporels.
La méthode d'estimation adéquate pour le
modèle à effets aléatoire est celle des MCG.
II-3- Le test de Hausman
Le test de spécification de Hausman (1978) nous
permettra de porter un choix entre le modèle à effets fixes et le
modèle à effets aléatoires. En effet, dans le cas
où l'on est en présence d'effets fixes significatifs et d'effets
aléatoire également significatifs, le choix du modèle le
plus approprié relève de la statistique de Hausman et de sa
p-value. Ainsi, lorsque la probabilité du test est inférieure
à un des seuils conventionnels choisis (1%, 5% ou 10%), la
préférence va au modèle à effets fixes.
Le test de spécification de Hausman repose sur le corps
d'hypothèses suivant :
H0 : E
(ui|Xi)=0, les estimateurs du modèle sont non
biaisés ; nous sommes en présence d'un effet fixe ;
Contre
H1 : E (ui|Xi)
?0, les estimateurs du modèle sont biaisés ; nous
sommes en présence d'un effet aléatoire.
CONCLUSION
En somme, il était question dans ce chapitre pour nous
de développer la spécification du modèle
néo-classique en présentant le modèle de base de Solow et
en spécifiant le modèle d'une part. Et d'autre part, d'expliquer
tous les tests qui seront utilisés à la suite de notre
travail.
CHAPITRE IV : RESULTATS ET IMPLICATIONS DES POLITIQUES
ECONOMIQUES POUR LA CEMAC
Dans le but de confronter la théorie sur la
contribution de l'agriculture à la croissance économique, nous
examinerons ici sa performance dans une analyse de régression
économétrique. Le modèle théorique
développé dans le chapitre précédent nous permet de
construire une relation entre la variable agriculture et certaines variables
macroéconomiques.
Nous procéderons dans ce chapitre à la
présentation et analyse des résultats d'une part et d'autre part
aux implications des politiques économiques pour la CEMAC.
SECTION I : PRESENTATION ET ANALYSE DES RESULTATS
Il s'agit ici de présenter les résultats des
différents tests ainsi que l'estimation. Ces résultats sont issus
d'un traitement sur deux logiciels économétriques ;
Eviews 8.0 et Stata 11, et concernant les données
choisies au préalables et compilées sur Excel 2013.
La première partie de cette section est
consacrée à l'estimation de l'agriculture à la formation
du PIB des pays de la CEMAC et la deuxième partie à l'estimation
de l'agriculture sur la dynamique du secteur industriel.
I. MESURE DE LA CONTRIBUTION DE L'AGRICULTURE A LA FORMATION
DU PIB DES PAYS DE LA CEMAC
Il est question pour nous dans ce paragraphe de
présenter les résultats des différents tests
évoqués au chapitre précédent pour la
vérification économétrique de nos différentes
hypothèses.
I-1- Résultats du test de stationnarité
Avant de procéder à l'estimation du
modèle, il convient de s'assurer de la stationnarité des
séries observées, car, lorsque les variables ne sont pas
stationnaires, l'estimation des coefficients par la méthode des moindres
carrés ordinaires (MCO) et les tests usuels (Student et Fisher) ne sont
pas valide.
Pour effectuer le test de stationnarité des variables
de nos modèles, nous utiliserons le test de racine unitaire et plus
précisément le test de Levin, Lin & Chu à partir du
logiciel Eviews 8.0. La statistique obtenue a été
comparée à la valeur critique de la loi normale centrée
réduite au seuil de 5% en valeur absolue.
Tableau 5 :
Stationnarité des variables
Variables
|
Statistique de Levin, Lin & Chu
|
Statistiques de la loi normale
|
Ordre d'intégration
|
PIB par habitant (PIBH)
|
1.01633
|
1,64
|
I(0)
|
Capital physique (k)
|
0.39512
|
1,64
|
I(0)
|
Valeur ajoutée agricole (VAAGR)
|
-0.01432
|
1,64
|
I(0)
|
Valeur ajoutée industrielle (VAIND)
|
-0.00846
|
1,64
|
I(0)
|
Source : Construction de l'auteur à partir des
résultats du logiciel Eviews 8.0
Au seuil de 5% (|1,64|) nous rejetons l'hypothèse de
non stationnarité. Toutes nos variables sont stationnaires. Car la
statistique de LLC de toutes les variables est inférieure au seuil de la
loi normale centrée réduite à 5% (pour les
résultats complets voir annexe 2).
Il n'est donc pasnécessaire de faire le test de
cointégration car ce test ne s'applique qu'aux variables non
stationnaires.
I-2- Résultats du test de Hausman
Dans la présente étude, nous avons
effectué le test de Hausman sur les deux équations du
modèle (annexe 5.1 et annexe 5.2), après avoir fait le test de
Fisher d'effet fixes (annexe 6.1 et annexe 6.2) et le test de Breush-Pagan
d'effets aléatoires (annexe 7.1 et annexe 7.2).
Tableau 6 : Test de
spécification des équations et choix du modèle
approprié
Tests
Modèle
|
Fischer (effet fixe)
|
Breush-Pagan (effet aléatoire)
|
Hausman
|
Choix du modèle
|
Equation 1
|
F(3,105)=71,62 Prob>F=0,000
|
Wald Chi2(3)=183,95 Prob>Chi2=0,000
|
Chi2(3)=125,66 Prob>Chi2=0,000
|
Modèle à effets fixes
|
Equation 2
|
F(3,105)=65,90 Prob>F=0,000
|
Wald Chi2(3)=203,91 Prob>Chi2=0,000
|
Chi2(3)=21,38 Prob>Chi2=0,000
|
Modèle à effets fixes
|
Source : Auteur à partir des
résultats du logiciel STATA 11
L'analyse des résultats de ces tests nous recommande le
choix du modèle à effets fixes pour l'estimation de deux
équations. Car les probabilités de ces différents tests
sont inférieures à 5%.
I-3- Résultat du test d'autocorrélation
La valeur de Rho (ñ ) tend vers 0, la statistique de Durbin-Watson (DW = 1,66) tend vers 2,
on conclue donc qu'il y a autocorrélation entre les résidus
(cf. annexe 4).
I-4- Résultat du test
d'hétéroscédasticité des erreurs
Pour le modèle à effets fixes, la statistique du
test d'hétéroscédasticité est donnée par
l'expression nR2, avec n le nombre total d'observations et
R2 le coefficient de détermination de la régression.
R2 = 0,66 ; N = 6 et T = 19, le nombre totale
d'observations est donc : n = N x T = 114 ; k = 4 ;
nR2 = 75,25.
Au seuil de 1%, on a nR2 = 75,25 >
÷2lu (3) = 11,345.
On rejette l'hypothèse nulle et on conclue que les erreurs
sont hétéroscédastique (voir annexe 3.1).
Ainsi, il est donc important de corriger
l'hétéroscédasticité des erreurs par la
méthode d'Eicker-White (annexe 3.2). Cette méthode consiste
à effectuer une régression par les MCO d'une part et calculer les
variances robustes d'autre part comme nous l'avons évoqué au
chapitre précédent.
Il est important de signaler que l'inconvénient de
cette méthode est qu'elle gonfle les écarts-types et
réduit la puissance des tests.
I-5- Résultats des estimations
Avant de présenter les résultats de l'estimation
pour la CEMAC, nous allons présenter d'abord ceux de l'estimation de
chaque pays membre de la sous-région.
· La régression par pays
Le tableau ci-dessus présente les résultats de
l'estimation pour chaque pays (annexe 8.1).
Tableau 7 :
Résultats des estimations par pays (modèle 1)
PAYS
VRBLES
|
CAMEROUN
|
CENTRAFRIQ
|
CONGO
|
GABON
|
GUINEE EQUATRLE
|
TCHAD
|
|
Coeff
|
Prob
|
Coeff
|
Prob
|
Coeff
|
Prob
|
Coeff
|
Prob
|
Coeff
|
Prob
|
Coeff
|
Prob
|
C
|
-7,27
|
0,02
|
-7,98
|
0,00
|
-4,12
|
0,26
|
-9,60
|
0,00
|
-22,48
|
0,06
|
-9,09
|
0,00
|
LOG(k)
|
0,62***
|
0,00
|
-0,18
|
0,10
|
1,33***
|
0,00
|
0,19***
|
0,00
|
0,43*
|
0,08
|
-0,14***
|
0,00
|
LOG(VAAGR)
|
0,07
|
0,46
|
0,33
|
0,10
|
-0,87**
|
0,02
|
0,33***
|
0,00
|
1,23
|
0,17
|
0,57***
|
0,00
|
LOG(VAIND)
|
-0,05
|
0,73
|
0,55**
|
0,03
|
0,03
|
0,75
|
0,32***
|
0,00
|
0,09
|
0,97
|
0,30***
|
0,00
|
R2
|
0,7825
|
0,8052
|
0,8711
|
0,9934
|
0,6864
|
0,9957
|
R2 Ajusté
|
0,7359
|
0,7662
|
0,8453
|
0,9921
|
0,6237
|
0,9948
|
Prob(F-Statistic)
|
0,0000
|
0,0000
|
0,0000
|
0,0000
|
0,0004
|
0,0000
|
(***), (**) et (*) significatifs respectivement à 1%,
5% et 10%
|
Source : Construction de l'auteur à partir du
logiciel Eviews 8.0
Dans les 6 pays de la CEMAC, les valeurs de
R2 et R2 ajusté montrent que les variables
choisies du modèle théorique ont bien une influence sur la
variable expliquée ; on peut donc dire que la qualité
d'ajustement du modèle est bonne. On peut aussi dire que pour un
R2=0,78, ceci indique tout simplement que 78% des variables prises
en compte dans ce modèle sont susceptibles d'expliquer la variable
dépendante. De plus, la probabilité de Fisher montre que le
modèle est globalement significatif.
On constate que les valeurs du coefficient associé au
logarithme du capital physique sont positives dans 4 pays (Cameroun, Congo,
Gabon et Guinée Equatoriale) et négatives dans 2 pays
(Centrafrique et Tchad). Il faut ajouter que le capital physique par tête
est significatif au seuil de 5% dans ces pays à l'exception de la
Centrafrique et de la Guinée Equatoriale.
Les élasticités du logarithme du PIB par
tête par rapport au logarithme de la valeur ajoutée du secteur
agricole sont respectivement 0,07 ; 0,33 ; -0,87 ; 0,33 ;
1,23 ; 0,57 pour le Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la
Guinée Equatoriale et le Tchad. Ce qui signifie, si la valeur
ajoutée du secteur agricole augmente de 1% dans ces pays, alors le
Logarithme du PIB par tête augmente respectivement de 0,07% ;
0,03% ; -0,87% ; 0,33% ; 1,23% et 0,57%. La valeur
ajoutée du sous-secteur agricole est significative au seuil de 5% dans
trois pays (Congo, Gabon et Tchad) et non significative dans le reste des pays
de la CEMAC (Cameroun, Centrafrique et Guinée Equatoriale).
Le secteur industriel à une influence positive sur le
PIB par tête dans la sous-région CEMAC hormis le Cameroun
où l'influence est négative et non significative.
· La régression pour la CEMAC
Tableau 8 :
Résultats des estimations du modèle 1
Variable dépendante :
LOG(PIBH)
|
Variables explicatives
|
Coeff.
|
Prob.
|
C
|
-7,9475***
|
0,000
|
LOG(k)
|
0,4363***
|
0,000
|
LOG(VAAGR)
|
0,0131
|
0,889
|
LOG(VAIND)
|
0,2921***
|
0,000
|
Spécification : Modèle à effets
fixes Nombre d'observation = 114 R2 (Within) =
0,6717 Test de Fischer : F(5,105) = 43,37 Prob> F =
0,000 *** : Significatif au seuil de 1%
|
Source : Construction de l'auteur à partir du
logiciel STATA 11
Le tableau ci-dessus présente l'estimation de
l'équation 1. Il en ressort que le modèle est globalement
significatif (Prob>F = 0,000?1%) au seuil de 1%. Le R2 est de
0,67 ; la variabilité des variables explicatives de
l'équation explique 67% de la variabilité du PIB par tête
(pour un résultat complet voir annexe 6.1).
Le modèle qui permet d'analyser la contribution de
l'agriculture à la formation du PIB des pays de la CEMAC s'écrit
de la façon suivante :
LOGPIBHt = â0 +
â1LOGkt + â2LOGVA AGRt+
â3LOGVA INDt+ ?t
Le modèle estimé s'écrit comme
suit :
= -7,94+ 0,43LOGkt + 0,01LOGVA GAR + 0,29LOGVA
IND
L'estimation ci-dessus montre que toutes les variables
affectent positivement la formation du PIB dans les pays de la CEMAC. Il en
ressort que tous les coefficients sont significatifs au seuil de 1% à
l'exception du coefficient associé à la variable Logarithme de la
valeur ajoutée agricole [LOG(VAAGR)].
On peut remarquer que toutes les variables sont conformes
à la théorie économique et aux résultats empiriques
qui stipulent que l'agriculture est un facteur important au processus du
développement économique. Ainsi :
Au Cameroun :
- Entre les années 1995 et 2000, l'agriculture a
contribué en moyenne à 23,96% au PIB chaque
année ;
- Entre les années 2000 et 2005, elle a
contribué en moyenne à 21,36% au PIB chaque
année ;
- Entre les années 2005 et 2010, elle a
contribué en moyenne à 24,01% au PIB chaque
année ;
- Entre les années 2010 et 2013, elle a
contribué en moyenne à 24,99% au PIB chaque année.
En Centrafrique :
- Entre les années 1995 et 2000, l'agriculture a
contribué en moyenne à 52,08% au PIB chaque
année ;
- Entre les années 2000 et 2005, elle a
contribué en moyenne à 54,45% au PIB chaque
année ;
- Entre les années 2005 et 2010, elle a
contribué en moyenne à 54,82% au PIB chaque
année ;
- Entre les années 2010 et 2013, elle a
contribué en moyenne à 54,46% au PIB chaque année.
Au Congo :
- Entre les années 1995 et 2000, l'agriculture a
contribué en moyenne à 8,86% au PIB chaque année ;
- Entre les années 2000 et 2005, elle a
contribué en moyenne à 5,61% au PIB chaque année ;
- Entre les années 2005 et 2010, elle a
contribué en moyenne à 4,14% au PIB chaque année ;
- Entre les années 2010 et 2013, elle a
contribué en moyenne à 3,60% au PIB chaque année.
Au Gabon :
- Entre les années 1995 et 2000, l'agriculture a
contribué en moyenne à 7,14% au PIB chaque année ;
- Entre les années 2000 et 2005, elle a
contribué en moyenne à 5,87% au PIB chaque année ;
- Entre les années 2005 et 2010, elle a
contribué en moyenne à 4,69% au PIB chaque année ;
- Entre les années 2010 et 2013, elle a
contribué en moyenne à 3,93% au PIB chaque année.
En Guinée Equatoriale :
- Entre les années 1995 et 2000, l'agriculture a
contribué en moyenne à 68,65% au PIB chaque
année ;
- Entre les années 2000 et 2005, elle a
contribué en moyenne à 65,09% au PIB chaque
année ;
- Entre les années 2005 et 2010, elle a
contribué en moyenne à 58,40% au PIB chaque
année ;
- Entre les années 2010 et 2013, elle a
contribué en moyenne à 5,94% au PIB chaque année.
Au Tchad :
- Entre les années 1995 et 2000, l'agriculture a
contribué en moyenne à 39,61% au PIB chaque
année ;
- Entre les années 2000 et 2005, elle a
contribué en moyenne à 39,24% au PIB de chaque
année ;
- Entre les années 2005 et 2010, elle a
contribué en moyenne à 54,11% au PIB de chaque
année ;
- Entre les années 2010 et 2013, elle a
contribué en moyenne à 54,10% au PIB de chaque année.
Dans l'ensemble de la sous-région CEMAC, une
augmentation de 1% de la valeur ajoutée du secteur agricole entraine une
augmentation de 0,01% du PIB par tête.
En conclusion, les résultats nous montrent que
l'agriculture contribue positivement à la croissance économique
des pays de la CEMAC. Ces résultats confortent les conclusions de Block
(1999) et bien d'autres (Fan et alii., 2000 ; Bella, 2009).
D'où la validation de notre première
hypothèse :
Hypothèse 1 : l'agriculture
contribue positivement et suffisamment à la formation du PIB des pays de
la CEMAC.
Notre première hypothèse ayant été
validée, nous pouvons maintenant passer à la seconde
hypothèse.
II. AGRICULTURE ET DEVELOPPEMENT INDUSTRIEL
Dans ce paragraphe nous ne présenterons pas
les résultats de tous les tests (test de stationnarité ;
test d'hétéroscédasticité et le test
d'autocorrélation), car le deuxième modèle (seconde
équation) comprend les mêmes variables que le premier, sauf que
dans le deuxième modèle la variable dépendante est la
valeur ajoutée du secteur industriel. On va s'arrêter au test de
Hausman et choisir soit le test à effet fixe soit le test à effet
aléatoire. Tout dépend des résultats du test de Hausman.
II-1- Le test de Hausman
Nous avons effectué le test de Hausman sur la
deuxième équation du modèle (annexe 5.2), après
avoir fait le test de Fisher d'effet fixes (annexe 6.2) et le test de
Breush-Pagan d'effets aléatoires (annexe 7.2).
Tableau 9 : Test de
spécification des équations et choix du modèle
approprié
Tests
Modèle
|
Fischer (effet fixe)
|
Breush-Pagan (effet aléatoire)
|
Hausman
|
Choix du modèle
|
Equation 2
|
F(3,105)=65,90 Prob>F=0,000
|
Wald Chi2(3)=203,91 Prob>Chi2=0,000
|
Chi2(3)=21,38 Prob>Chi2=0,000
|
Modèle à effets fixes
|
Source : Auteur à partir des
résultats du logiciel STATA 11
L'analyse des résultats de ces tests nous recommande le
choix du modèle à effets fixes pour l'estimation du modèle
2. Car les probabilités des ces différents tests sont
inférieures à 5%.
II-2- Résultats des estimations
Avant de présenter les résultats de l'estimation
pour la CEMAC, nous présenterons d'abord ceux de l'estimation de chaque
pays membre de la sous-région.
· La régression par pays
Le tableau ci-dessus présente les résultats de
l'estimation pour chaque pays (annexe 8.2).
Tableau 10 :
Résultats des estimations par pays (modèle 2)
PAYS
VRBLES
|
CAMEROUN
|
CENTRAFRIQUE
|
CONGO
|
GABON
|
GUINEE EQUATRLE
|
TCHAD
|
|
Coeff
|
Prob
|
Coeff
|
Prob
|
Coeff
|
Prob
|
Coeff
|
Prob
|
Coeff
|
Prob
|
Coeff
|
Prob
|
C
|
6,47
|
0,26
|
6,94
|
0,00
|
-4,42
|
0,64
|
17,02
|
0,00
|
-34,47
|
0,00
|
26,75
|
0,00
|
LOG(PIBH)
|
-0,15
|
0,73
|
0,45**
|
0,03
|
0,20
|
0,75
|
2,16***
|
0,00
|
0,08
|
0,97
|
2,88***
|
0,00
|
LOG(k)
|
0,25
|
0,42
|
0,25**
|
0,01
|
0,05
|
0,95
|
-0,37***
|
0,00
|
0,24
|
0,31
|
0,50***
|
0,00
|
LOG(VAAGR)
|
0,50***
|
0,00
|
0,22
|
0,23
|
1,20
|
0,24
|
-0,27
|
0,42
|
2,70***
|
0,00
|
-1,62***
|
0,00
|
R2
|
0,6663
|
0,9224
|
0,4936
|
0,9780
|
0,8629
|
0,9751
|
R2 ajustée
|
0,5948
|
0,9069
|
0,3924
|
0,9736
|
0,8354
|
0,9702
|
Prob(F-Statistic)
|
0,0012***
|
0,0000***
|
0,0146**
|
0,0000***
|
0,0000***
|
0,0000***
|
(***), (**): Significatifs respectivement au seuil de 1% et 5%
|
Source : Construction de l'auteur à partir du
logiciel Eviews 8.0
Les valeurs de R2 et R2
ajusté dans les 6 pays de la CEMAC à l'exception du Congomontrent
que les variables choisies du modèle théorique ont bien une
influence sur la variable expliquée ; on peut donc dire que la
qualité d'ajustement du modèle est bonne. De plus, la
probabilité de Fisher montre que le modèle est globalement
significatif au seuil de 1% et 5%.
Le logarithme du PIB par tête influence positivement le
logarithme de la valeur ajoutée du secteur industriel dans l'ensemble de
la sous-région à l'acception du Cameroun où ce logarithme
influence négativement le logarithme de la valeur ajoutée du
secteur industriel et qui est aussi non significatif.
On constate que le capital physique par tête est non
significatif au Cameroun ; Congo et Guinée Equatoriale, et
significatif au Gabon ; Tchad et Centrafrique. Il influence positivement
l'industrie à l'exception du Gabon où cette influence est
négative.
Le sous-secteur agricole influence positivement la dynamique
du secteur industriel dans la majorité des pays. Bien que cette relation
se soit révélée négative au Gabon et au Tchad, elle
n'est pas significative au Gabon et significative au Tchad. Malgré que
la corrélation soit positive au Congo et en Centrafrique, elle n'est pas
significative. Dans les pays de la CEMAC, les élasticités du
secteur industriel par rapport à l'agriculture sont respectivement
0,50 ; 0,22 ; 1,20 ; -0,27 ; 2,70 ; -1,62 pour le
Cameroun, la Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale et
le Tchad. Ce qui signifie, si le logarithme de la valeur ajoutée du
secteur agricole augmente de 1% dans ces pays, alors le logarithme de la valeur
ajoutée du secteur industriel augmente respectivement de 0,50% ;
0,22% ; 1,20% ; -0,27% ; 2,70% et -1,62%.
· La régression pour la CEMAC
Tableau 11 :
Résultats des estimations du modèle 2
Variable dépendante :
LOG(VAIND)
|
Variables explicatives
|
Coeff.
|
Prob.
|
C
|
1,6063
|
0,470
|
LOG(PIBH)
|
0,5973***
|
0,000
|
LOG(k)
|
0,1136
|
0,328
|
LOG(VAAGR)
|
0,6348***
|
0,000
|
Spécification : Modèle à effets
fixes Nombre d'observation = 114 R2 (Within) =
0,6531 Test de Fischer : F(5,105) = 13,64 Prob> F = 0,000
*** : Significatif au seuil de 1%
|
Source : Construction de l'auteur à partir du
logiciel STATA 11
Le tableau précedent présente l'estimation de
l'équation 2. Il en ressort que le modèle est globalement
significatif (Prob>F = 0,000?1%) au seuil de 1%. Le R2 est de
0,65 ; la variabilité des variables explicatives de
l'équation explique 65% de la variabilité de la valeur
ajoutée du secteur industriel.
L'équation qui permet d'estimer la dynamique du
sous-secteur agricole sur celle du secteur industriel s'écrit de la
façon suivante :
LOGVAINDt= á0 +
á1LOGPIBHt + á2LOGKt
+ á3LOGVAAGRt +
Et
Le modèle estimé s'écrit comme
suit :
t = 1,60+ 0,59LOGPIBHt +
0,11LOGk + 0,63LOGVAAGRt
L'estimation de l'équation ci-dessus montre que la
variable logarithme de la valeur ajoutée agricole (LOGVAAGR) affecte
positivement la dynamique du secteur industriel. Ces résultats sont
aussi conformes aux prédictions empiriques de la plupart des travaux. En
effet, l'estimation d'un modèle vectoriel à correction d'erreur
(VECM) par Yao (2000) et Katircioglu (2006) aboutissent à une relation
positive entre le sous-secteur agricole et le secteur industriel.
Etant donné la significativité et le signe
attendu de la variable logarithme de la valeur ajoutée agricole, notre
deuxième hypothèse se trouve ainsi valider :
Hypothèse 2 : la dynamique du
secteur agricole influence positivement celle du secteur industriel
Notre deuxième hypothèse ayant été
aussi validée, nous pouvons maintenant passer aux implications des
politiques économiques.
SECTION II : IMPLICATIONS DES POLITIQUES ECONOMIQUES
Compte tenu des résultats obtenus, quelques
recommandations de politiques économiques seront proposées pour
chaque pays et pour la sous-région en vue de permettre aux
autorités de la CEMAC de mieux améliorer le sous-secteur agricole
dans le processus du développement de leurs pays. Il est important de
signaler qu'il n'y a pas de solutions de types prêt-à-porter
identiques pour tous, mais en fonction des résultats on peut formuler
quelques suggestions.
I. RECOMMANDATIONS DES POLITIQUES ECONOMIQUES PAR PAYS
Il s'agit ici de donner quelques recommandations des
politiques économiques par pays afin que les 6 Etats membres de la CEMAC
puissent chacun améliorer son sous-secteur agricole pour un bon
processus d'un développement économique.
I-1- Le Cameroun
Afin d'améliorer le sous-secteur agricole, le
gouvernement camerounais se doit :
Ø D'augmenter le budget alloué au sous-secteur
agricole même si ce sous-secteur influence positivement la formation du
PIB et de la valeur ajoutée du secteur industriel dans ce pays ;
Ø D'augmenter l'importance de la
compétitivité des petits exploitants agricoles.
I-2- La Centrafrique
Pour rendre son sous-secteur agricole, le gouvernement
centrafricain doit :
Ø Majorer le budget alloué au sous-secteur
agricole afin que ce secteur puisse contribuer au développement
économique de ce pays ;
Ø Introduire un accompagnement de l'agriculture
périurbaine afin de réduire l'insécurité
alimentaire.
I-3- Le Congo
Afin d'améliorer la part de l'agriculture dans le
processus du développement économique, le gouvernement congolais
doit :
Ø Octroyer un budget important au sous-secteur
agricole, car au regard des résultats (résultats de la
première hypothèse) on constate que ce sous-secteur influence
négativement la formation du PIB dans ce pays ;
Ø Augmenter à tout prix la production agricole
en améliorant l'agriculture familiale avec des tracteurs.
I-4- Le Gabon
Au regard des résultats, le Gabon a presque le
même problème que le Congo. Pour ce faire, les autorités
gabonaises doivent :
Ø Augmenter aussi le budget alloué au
sous-secteur agricole afin que la dynamique de ce sous-secteur influence
positivement celle de l'industrie ;
Ø Améliorer la coordination de leur politique en
matière de développement rural (par exemple en actualisant
certaines politiques agricoles).
I-5- La Guinée Equatoriale
La Guinée Equatoriale n'est pas dans la même
situation que les deux pays précédents, car la valeur
ajoutée du sous-secteur agricole influence positivementla formation du
PIB et la valeur ajoutée du secteur industriel d'après les
résultats économétrique. Mais pour améliorer
davantage ce sous-secteur le gouvernement Equato-guinéen se
doit :
Ø D'allouer un budget plus important au sous-secteur
agricole afin d'augmenter sa contribution dans les autres secteurs de
l'économie ;
Ø D'aider les systèmes ruraux à mieux
s'adapter aux évolutions du contexte (climat, environnement,
démographie, marché, etc.).
I-6- Le Tchad
Le Tchad est un pays sub-saharien, totalement enclavé
et plus de la moitié de son territoire est désertique. Faire de
l'agriculture dans ce pays n'est pas chose facile. Le gouvernement tchadien a
pu échapper à ce problème, mais pour faire mieux les
autorités publiques doivent :
Ø Accorder une part importante du budget à
l'agriculture, car ce dernier ne contribue pas positivement à la
dynamique du secteur industriel ;
Ø Transformer plus radicalement les systèmes de
production, par des aménagements à grande échelle.
II. RECOMMANDATIONS DES POLITIQUES ECONOMIQUES DANS LA SOUS
REGION
Dans l'ensemble, les résultats fournissent un certain
nombre d'implications en termes de politiques économiques. Ils indiquent
que l'importance des variables économiques ne doit pas être
minimisée si les pays de la CEMAC veulent améliorer la
contribution du sous-secteur agricole dans la formation du PIB et relever le
niveau de leur croissance économique. Nous avons identifié
quelques mesures d'amélioration du sous-secteur agricole afin
d'accroitre le processus du développement économique dans la
sous-région. Ces solutions ne sont pas une prédiction de
l'avenir. Elles sont faites à partir du diagnostic des résultats
économétrique présentés plus haut.
II-1-Moderniser l'agriculture
Avant de se lancer à la modernisation de l'agriculture,
il faut que chaque pays membre de la CEMAC puisse augmenter le budget
alloué au sous-secteur agricole afin de stimuler la croissance de
l'ensemble de l'économie, y compris des secteurs non agricoles qui
vendent leurs produits aux populations rurales.
Les politiques qui conduisent à la réalisation
de cet objectif doivent viser une augmentation forte de la production agricole
par une transformation rapide du monde rural. Les changements souhaités
doivent aussi passer par une intensification de la production et
l'agrandissement de la taille des exploitations.
En effet, la faible relation positive entre l'agriculture et
la croissance économique constatée dans les résultats
économétriques plus hauts exige que des actions doivent
être menées à l'avantage du développement du
sous-secteur agricole. Pour ce faire il faut moderniser l'agriculture familiale
en mettant des tracteurs à la disposition des agriculteurs afin
d'améliorer leur production. Cela va permettre à l'agriculture
familiale de maintenir une production élevée et vendre afin
d'échapper à l'autoconsommation.
Les pays membres de la CEMAC doivent porter leur attention sur
des industries de transformation des produits agricoles pour moderniser ce
secteur. Car aujourd'hui un produit ne peut être compétitif que
s'il est transformé sur place. La modernisation de l'agriculture doit
aussi passer par la construction des routes praticables afin que les
agriculteurs puissent acheminer leur produit au marché.
II-2- Améliorer les politiques agricoles communes
L'importance relative du secteur agricole dans l'ensemble de
l'économie est l'un des principaux facteurs déterminants de la
place accordée à la réforme des politiques agricoles
parmi les priorités politiques d'un gouvernement. Les politiques
agricoles communes de la CEMAC sont bonnes mais elles ne sont pas suffisantes
pour permettre au sous-secteur agricole de décoller. Il faut une forte
intervention des Etats de la CEMAC dans l'agriculture, car écrire une
stratégie est une chose mais n'est pas intervenir pour son adoption en
est une autre. Dans les politiques agricoles communes de la sous-région,
les engrais sont subventionnés ainsi que l'utilisation des tracteurs.
Mais si on voie de plus près, ce politiques n'ont cependant ni
améliorer la productivité agricole ni la situation des
agriculteurs de sorte que ce sont principalement les gros agriculteurs qui ont
bénéficié le plus des subventions. Pour ce faire, les
Etats membres de la CEMAC doivent mettre en place un comité de suivi
indépendant afin que tout ce qui est écrit dans les politiques
agricoles communes soit respecté et tout le monde doit en
bénéficier des subventions sans exception. Enfin, il faut penser
à la création d'une banque agricole pour chaque pays membre de la
CEMAC et une banque agricole commune.
CONCLUSION
Au terme de ce chapitre, nous retiendrons d'une part
après présentation des résultats des tests
économétriques en données de panel, que la CEMAC
bénéficie d'un faible impact positif de la valeur ajoutée
du sous-secteur agricole sur la formation du PIB. Elle bénéficie
aussi d'un impact positif de la valeur ajoutée agricole sur la dynamique
du secteur industriel. A la lumière de la théorie
économique nous avons dégagé d'autre part un certain
nombre de recommandations des politiques économiques : la
modernisation de l'agriculture et l'amélioration des politiques
agricoles communes.
CONCLUSION DE LA DEUXIEME PARTIE
La deuxième partie de cette étude avait pour
objectif d'évaluer l'impact de l'agriculture sur la croissance
économique des pays de la CEMAC. Pour y parvenir, nous avons
présenté dans un premier temps la méthode d'estimation de
nos modèles et dans un deuxième temps les résultats issus
des différentes estimations afin de dégager des recommandations
de politique économique.
CONCLUSION GENERALE
Le développement économique implique notamment
le passage d'une économie agricole à une économie
industrielle et de service. Parmi les facteurs essentiels au processus du
développement, l'interaction entre le sous-secteur agricole et le
secteur industriel est beaucoup plus privilégiée. A priori, les
économistes partagent le même avis pour considérer que
l'agriculture et l'industrie s'entraînent mutuellement à travers
les surplus dégagés par le secteur agricole comme
préalable au démarrage économique. A ce sujet, on retrouve
les travaux de nombreux auteurs comme Block (1999), Fan et alii.
(2000) et Bella (2009) pour ne citer que ceux-là. Leurs travaux reposent
sur l'hypothèse fondamentale selon laquelle la croissance dans le
secteur agricole est primordiale à la promotion de la croissance
économique.
Dans le cas particulier de la CEMAC il apparaît que le
secteur agricole contribue à la formation du PIB.et à la
dynamique du secteur industriel. Cependant, lorsque les pays sont repartis
individuellement, l'effet du sous-secteur agricole varie d'un pays à un
autre.
L'objectif de cette étude était d'évaluer
l'impact du sous-secteur agricole sur la croissance économique des pays
de la CEMAC d'une part et d'autre parte la dynamique de ce sous-secteur sur
celle de l'industrie.
Deux hypothèses ont guidé cette recherche :
la première stipulait que l'agriculture contribue positivement à
la formation des pays de la CEMAC et la seconde stipulait que la dynamique du
sous-secteur agricole entraine celle du secteur industriel.
A côté des potentialités que l'agriculture
regorge, il y a des contraintes d'ordre national, technique, financier,
économique, organisationnel, etc. qui entravent le développement
du secteur. Les pluies sont rares, irrégulières et mal reparties
et les sols sont pauvres et impropres à la culture. Les producteurs sont
en grande majorité analphabètes avec un faible niveau
d'efficacité et dépourvus de moyens adéquats pour une
modernisation des systèmes de production. Généralement
l'agriculture est faiblement mécanisée et les fertilisants sont
sous utilisés dans le processus de production. La déficience des
infrastructures routières empêche la valorisation des produits
agricoles et entrave leur commercialisation. Ces réalités
appellent à plus d'effort de la part des décideurs en vue de
promouvoir le développement du secteur agricole et ipso facto, la
croissance économique durable.
Il est important de rappeler que notre travail comporte des
insuffisances tant sur le fond que sur la forme dont il faudrait tenir compte
dans les recherches futures : les données de notre étude ne
proviennent pas de la même source ; certaines proviennent de la base
de données de WDI et d'autres de la BEAC. Nous n'avons pas pu trouver
des données sur la valeur ajoutée du secteur tertiaire sur une
longue période, ce qui nous a conduit à prendre en compte
seulement la valeur ajoutée agricole.
Bien que
l'objectif visé
soit atteint, ce travail constitue une recherche préliminaire qui sert
de point de repère pour les recherches futures plus approfondies. Dans
le prolongement de ce travail, d'autres questions importantes qui pourraient
servir de recherche seraient par exemple l'efficacité des intrants
agricoles ou l'impact des investissements agricoles sur le niveau de vie des
populations.
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growth» World Development, pp. 937-949.
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Ø YAO S. (2000), «How important is agriculture in
China's economic growth? », Oxford Development Studies, vol. 28 (1), pp.
33-49.
ANNEXES
Annexe 1 : Données de
l'étude
Annexe 2 : Stationnarité des variables de
l'étude
Annexe 3 :
Hétéroscédasticité des résidus
Annexe 4 : Autocorrélation des
résidus
Annexe 5 : Le test de Hausman
Annexe 6 : Le modèle à effets
fixes
Annexe 7 : Le modèle à effets
aléatoires
Annexe 8 : La régression par pays
Annexe 1 : Données d'étude (toutes ces
données sont en US $ Courant)
Pays
|
Années
|
PIBH
|
k
|
VA AGR
|
VA IND
|
CAMEROUN
|
1995
|
626,955746
|
1161211545
|
1918648334
|
2544874233
|
CAMEROUN
|
1996
|
679,777381
|
1385910070
|
2128435199
|
2783956095
|
CAMEROUN
|
1997
|
668,996218
|
1488919276
|
2249475638
|
2778209602
|
CAMEROUN
|
1998
|
637,390826
|
1448817823
|
2253380747
|
2598876762
|
CAMEROUN
|
1999
|
675,950159
|
1558197926
|
2366747833
|
3117381516
|
CAMEROUN
|
2000
|
583,094859
|
1581438994
|
1900966236
|
3093108203
|
CAMEROUN
|
2001
|
589,165139
|
1994047666
|
1969453931
|
2896494630
|
CAMEROUN
|
2002
|
648,298761
|
2194387967
|
2224746307
|
3217702720
|
CAMEROUN
|
2003
|
790,895343
|
2353408839
|
2742772091
|
3866405338
|
CAMEROUN
|
2004
|
892,525739
|
3216682442
|
2991653229
|
4481654781
|
CAMEROUN
|
2005
|
914,55312
|
2781630122
|
3157536664
|
4907784546
|
CAMEROUN
|
2006
|
964,601535
|
2566946191
|
3473770046
|
5491784884
|
CAMEROUN
|
2007
|
1069,85683
|
3072694269
|
3923240342
|
6176338258
|
CAMEROUN
|
2008
|
1211,30419
|
4159176227
|
266482916
|
703692907
|
CAMEROUN
|
2009
|
1102,52039
|
3623226124
|
271772878
|
1199582355
|
CAMEROUN
|
2010
|
1090,61907
|
3681429025
|
1382658030
|
1582180319
|
CAMEROUN
|
2011
|
1204,69821
|
4875634238
|
1791296316
|
2108454575
|
CAMEROUN
|
2012
|
1166,91341
|
4886354767
|
354063386
|
2214907376
|
CAMEROUN
|
2013
|
386,530892
|
1378047819
|
1132617560
|
2445203978
|
CENTRAFRIQUE
|
1995
|
340,50474
|
157482216
|
491495089
|
224294006
|
CENTRAFRIQUE
|
1996
|
300,806324
|
73317020,5
|
505512211
|
163003819
|
CENTRAFRIQUE
|
1997
|
273,814488
|
94526118,1
|
482153105
|
128524818
|
CENTRAFRIQUE
|
1998
|
276,529353
|
106530742
|
498564480
|
129278364
|
CENTRAFRIQUE
|
1999
|
280,003087
|
129551912
|
482845234
|
134709315
|
CENTRAFRIQUE
|
2000
|
251,35264
|
101256183
|
452683271
|
127100471
|
CENTRAFRIQUE
|
2001
|
251,571807
|
95427456,2
|
475474530
|
127592762
|
CENTRAFRIQUE
|
2002
|
263,159703
|
95420553,3
|
504618573
|
131583178
|
CENTRAFRIQUE
|
2003
|
297,614387
|
72998928,2
|
618535519
|
148814340
|
CENTRAFRIQUE
|
2004
|
326,197313
|
86519618,2
|
668177918
|
169191720
|
CENTRAFRIQUE
|
2005
|
340,907867
|
131928347
|
698146538
|
181150975
|
CENTRAFRIQUE
|
2006
|
365,497083
|
149476914
|
767888491
|
198192109
|
CENTRAFRIQUE
|
2007
|
413,481439
|
169947100
|
869182993
|
229968732
|
CENTRAFRIQUE
|
2008
|
474,389479
|
230374697
|
1043470033
|
250363046
|
CENTRAFRIQUE
|
2009
|
464,513231
|
223587601
|
1012353888
|
253934885
|
CENTRAFRIQUE
|
2010
|
456,563409
|
280188650
|
998743281
|
254408386
|
CENTRAFRIQUE
|
2011
|
498,780067
|
328822086
|
1149730790
|
288403863
|
CENTRAFRIQUE
|
2012
|
482,669727
|
320247424
|
1119151089
|
282862535
|
CENTRAFRIQUE
|
2013
|
329,719201
|
26094745,8
|
293968235
|
85791829,2
|
CONGO
|
1995
|
777,761597
|
773878530
|
221176697
|
949416998
|
CONGO
|
1996
|
908,179499
|
833105220
|
228324592
|
1317167039
|
CONGO
|
1997
|
806,966776
|
516419079
|
212277714
|
1320781998
|
CONGO
|
1998
|
658,306776
|
520206927
|
213576779
|
897870000
|
CONGO
|
1999
|
773,182046
|
653728386
|
196686975
|
1442262875
|
CONGO
|
2000
|
1029,97458
|
728535513
|
170792208
|
2323251574
|
CONGO
|
2001
|
871,670943
|
736472907
|
162065156
|
1829917511
|
CONGO
|
2002
|
919,687014
|
706907947
|
189099327
|
1912227485
|
CONGO
|
2003
|
1039,3798
|
912083483
|
219373591
|
2138505383
|
CONGO
|
2004
|
1347,87091
|
1046887059
|
256111850
|
3061795402
|
CONGO
|
2005
|
1718,10082
|
1228979769
|
276604383
|
4375430121
|
CONGO
|
2006
|
2120,09785
|
1672461722
|
306182881
|
5837172943
|
CONGO
|
2007
|
2233,30825
|
1831096051
|
363263231
|
6148340544
|
CONGO
|
2008
|
3059,22653
|
2170553081
|
436050201
|
9180497863
|
CONGO
|
2009
|
2401,29816
|
2159794753
|
432274976
|
6822630341
|
CONGO
|
2010
|
2920,40671
|
2464397628
|
459949910
|
9051203454
|
CONGO
|
2011
|
3414,05471
|
3645711737
|
488035238
|
1041588743
|
CONGO
|
2012
|
3153,73946
|
806159489
|
140922553
|
677357846
|
CONGO
|
2013
|
289,498097
|
240188741
|
171585736
|
804784260
|
GABON
|
1995
|
4589,49672
|
1155568064
|
398278327
|
2596622433
|
GABON
|
1996
|
5135,78991
|
1414908674
|
403868671
|
3152560529
|
GABON
|
1997
|
4683,27845
|
1638598929
|
384464237
|
2857953628
|
GABON
|
1998
|
3843,39582
|
1773534830
|
314771492
|
1934225896
|
GABON
|
1999
|
3899,08664
|
1220238825
|
340101178
|
2276274120
|
GABON
|
2000
|
4135,25406
|
1109966762
|
314898134
|
2850937697
|
GABON
|
2001
|
3754,36392
|
1211644806
|
300257078
|
2419654606
|
GABON
|
2002
|
3836,79668
|
1208803028
|
300148552
|
2549540998
|
GABON
|
2003
|
4601,60445
|
1450453386
|
367515287
|
3149172422
|
GABON
|
2004
|
5328,48519
|
1750972592
|
404516648
|
3969449742
|
GABON
|
2005
|
6281,95468
|
1846704163
|
423532687
|
5316908780
|
GABON
|
2006
|
6756,27116
|
2469983943
|
471609609
|
5839659125
|
GABON
|
2007
|
7994,30483
|
2997024084
|
560741030
|
6971748174
|
GABON
|
2008
|
10577,9168
|
3654695830
|
636617778
|
1,0083E+10
|
GABON
|
2009
|
7919,71089
|
3031879637
|
644898775
|
6397199329
|
GABON
|
2010
|
9321,95587
|
4352109842
|
591630661
|
8659564502
|
GABON
|
2011
|
11768,6063
|
5796703595
|
714951257
|
1,2008E+10
|
GABON
|
2012
|
11256,5228
|
5696896003
|
717108844
|
1,1424E+10
|
GABON
|
2013
|
2430,619
|
207120150
|
314663998
|
1871459773
|
GUINEE EQ
|
1995
|
371,14036
|
1506037,66
|
83099370,1
|
43874725,2
|
GUINEE EQ
|
1996
|
567,6601
|
14025433,8
|
93608305,7
|
124327432
|
GUINEE EQ
|
1997
|
1056,13238
|
1881507,5
|
115250545
|
338033841
|
GUINEE EQ
|
1998
|
936,815256
|
13649612,1
|
97965634,6
|
300194029
|
GUINEE EQ
|
1999
|
1736,5007
|
2403815,75
|
111418055
|
694170217
|
GUINEE EQ
|
2000
|
2398,4933
|
12066666,7
|
120523679
|
1055135887
|
GUINEE EQ
|
2001
|
3247,55355
|
12683333,3
|
122954250
|
1511030838
|
GUINEE EQ
|
2002
|
3893,29744
|
14772893,1
|
134571876
|
1874483783
|
GUINEE EQ
|
2003
|
5192,7693
|
14042857,1
|
159663713
|
2585293154
|
GUINEE EQ
|
2004
|
8943,67629
|
85884664,1
|
211836983
|
4772941092
|
GUINEE EQ
|
2005
|
13612,8479
|
76715613,9
|
213008921
|
7705096108
|
GUINEE EQ
|
2006
|
15451,1997
|
66331021,5
|
263955997
|
8992619147
|
GUINEE EQ
|
2007
|
19660,0804
|
58908510,6
|
334112285
|
1,18E+10
|
GUINEE EQ
|
2008
|
23511,0971
|
55938906,3
|
365391536
|
1,4554E+10
|
GUINEE EQ
|
2009
|
15300,6997
|
52915514,2
|
369345751
|
9344828697
|
GUINEE EQ
|
2010
|
17612,7579
|
47982854,8
|
465799926
|
1,0901E+10
|
GUINEE EQ
|
2011
|
23473,4356
|
15662107,6
|
530870924
|
1,5019E+10
|
GUINEE EQ
|
2012
|
24035,7061
|
14646412,6
|
75630892,9
|
34942067,6
|
GUINEE EQ
|
2013
|
385,819446
|
13629786,4
|
70986554,3
|
43874725,2
|
TCHAD
|
1995
|
207,141431
|
190752803
|
506920640
|
192928586
|
TCHAD
|
1996
|
222,737508
|
325490014
|
603524728
|
200065478
|
TCHAD
|
1997
|
206,970087
|
300979348
|
592306023
|
211114211
|
TCHAD
|
1998
|
225,88337
|
295467354
|
680556176
|
224592663
|
TCHAD
|
1999
|
191,764697
|
210119832
|
584231803
|
187451054
|
TCHAD
|
2000
|
166,851345
|
322357094
|
563789247
|
151146717
|
TCHAD
|
2001
|
198,279113
|
688018923
|
688789179
|
223636647
|
TCHAD
|
2002
|
221,833734
|
1195677491
|
753367522
|
283431758
|
TCHAD
|
2003
|
293,910179
|
1426399111
|
883560770
|
640749543
|
TCHAD
|
2004
|
456,794431
|
1072115738
|
1010894106
|
2029776327
|
TCHAD
|
2005
|
663,709697
|
1408054029
|
3576843503
|
614095855
|
TCHAD
|
2006
|
716,638996
|
1694347697
|
4139449112
|
744774079
|
TCHAD
|
2007
|
807,78157
|
1857151687
|
4723064905
|
838391939
|
TCHAD
|
2008
|
938,471829
|
2261027506
|
5651103468
|
1083708825
|
TCHAD
|
2009
|
813,75603
|
2616128473
|
4307440734
|
1222375253
|
TCHAD
|
2010
|
909,299907
|
3622013382
|
5536211300
|
1275520808
|
TCHAD
|
2011
|
1006,31977
|
3499933457
|
6223604665
|
1532798501
|
TCHAD
|
2012
|
1035,25795
|
3420778010
|
6964762008
|
1584832506
|
TCHAD
|
2013
|
172,348098
|
122822457
|
338230586
|
162531396
|
Annexe 2 : Stationnarité des variables de
l'étude
Annexe 2.1 : Le produit intérieur brut par
tête (PIBH)
Panel unit root test: Summary
|
|
Series: LOG(PIBH)
|
|
|
Date: 11/24/15 Time: 09:15
|
|
Sample: 1995 2013
|
|
|
Exogenous variables: Individualeffects
|
User-specifiedlags: 0
|
|
|
Newey-West automatic bandwidth selection and Bartlett kernel
|
Balanced observations for each test
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cross-
|
|
Method
|
Statistic
|
Prob.**
|
sections
|
Obs
|
Null: Unit root (assumes common unit root process)
|
Levin, Lin & Chu t*
|
1.01633
|
0.8453
|
6
|
108
|
|
|
|
|
|
Null: Unit root (assumes individual unit root process)
|
Im, Pesaran and Shin W-stat
|
0.26283
|
0.6037
|
6
|
108
|
ADF - Fisher Chi-square
|
7.42090
|
0.8286
|
6
|
108
|
PP - Fisher Chi-square
|
7.86335
|
0.7957
|
6
|
108
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
** Probabilities for Fisher tests are computed using an
asymptotic Chi
|
-square
distribution. All other tests assume asymptotic normality.
|
Annexe 2.2: Le capital physique par tête (k)
Panel unit root test: Summary
|
|
Series: LOG(k)
|
|
|
Date: 11/24/15 Time: 09:16
|
|
Sample: 1995 2013
|
|
|
Exogenous variables: Individualeffects
|
User-specifiedlags: 0
|
|
|
Newey-West automatic bandwidth selection and Bartlett kernel
|
Balanced observations for each test
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cross-
|
|
Method
|
Statistic
|
Prob.**
|
sections
|
Obs
|
Null: Unit root (assumes common unit root process)
|
Levin, Lin & Chu t*
|
0.39512
|
0.6536
|
6
|
108
|
|
|
|
|
|
Null: Unit root (assumes individual unit root process)
|
Im, Pesaran and Shin W-stat
|
-0.86926
|
0.1924
|
6
|
108
|
ADF - Fisher Chi-square
|
14.2809
|
0.2831
|
6
|
108
|
PP - Fisher Chi-square
|
14.2493
|
0.2851
|
6
|
108
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
** Probabilities for Fisher tests are computed using an
asymptotic Chi
|
-square
distribution. All other tests assume asymptotic normality.
|
Annexe 2.3: La valeur ajoutée agricole
(VAAGR)
Panel unit root test: Summary
|
|
Series: LOG(VAAGR)
|
|
|
Date: 11/24/15 Time: 09:17
|
|
Sample: 1995 2013
|
|
|
Exogenous variables: Individualeffects
|
User-specifiedlags: 0
|
|
|
Newey-West automatic bandwidth selection and Bartlett kernel
|
Balanced observations for each test
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cross-
|
|
Method
|
Statistic
|
Prob.**
|
sections
|
Obs
|
Null: Unit root (assumes common unit root process)
|
Levin, Lin & Chu t*
|
-0.01432
|
0.4943
|
6
|
108
|
|
|
|
|
|
Null: Unit root (assumes individual unit root process)
|
Im, Pesaran and Shin W-stat
|
-0.47844
|
0.3162
|
6
|
108
|
ADF - Fisher Chi-square
|
11.3282
|
0.5010
|
6
|
108
|
PP - Fisher Chi-square
|
11.2573
|
0.5070
|
6
|
108
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
** Probabilities for Fisher tests are computed using an
asymptotic Chi
|
-square
distribution. All other tests assume asymptotic normality.
|
Annexe 2.4: La
valeurajoutéeindustrielle
Panel unit root test: Summary
|
|
Series: LOG(VAIND)
|
|
|
Date: 11/24/15 Time: 09:18
|
|
Sample: 1995 2013
|
|
|
Exogenous variables: Individualeffects
|
User-specifiedlags: 0
|
|
|
Newey-West automatic bandwidth selection and Bartlett kernel
|
Balanced observations for each test
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Cross-
|
|
Method
|
Statistic
|
Prob.**
|
sections
|
Obs
|
Null: Unit root (assumes common unit root process)
|
Levin, Lin & Chu t*
|
-0.00846
|
0.4966
|
6
|
108
|
|
|
|
|
|
Null: Unit root (assumes individual unit root process)
|
Im, Pesaran and Shin W-stat
|
-0.58949
|
0.2778
|
6
|
108
|
ADF - Fisher Chi-square
|
11.6791
|
0.4718
|
6
|
108
|
PP - Fisher Chi-square
|
12.0094
|
0.4449
|
6
|
108
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
** Probabilities for Fisher tests are computed using an
asymptotic Chi
|
-square
distribution. All other tests assume asymptotic normality.
|
Annexe 3:
Hétéroscédasticité
Annexe 3.1: Detection de
l'hétéroscédasticité
Annexe 3.2: Correction de
l'hétéroscédasticité
Annexe 4: Test d'autocorrélation
Annexe 5: Le test de Hausman
Annexe 5.1: Le modèle 1
Annexe 5.2: Le modèle 2
Annexe 6: Le test à effet fixe
Annexe 6.1 : Le modèle 1
Annexe 6.2 : Le modèle 2
Annexe 7 : Le test à effet
aléatoire
Annexe 7.1: Le modèle 1
Annexe 7.2 : Le modèle 2
Annexe 8 : La régression par pays
Annexe 8.1 : Le modèle 1
Le Cameroun
Dependent Variable: LOG(PIBH)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 11/24/15 Time: 13:07
|
|
|
Sample: 1995 2013
|
|
|
Included observations: 18
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
-7.271906
|
2.894763
|
-2.512090
|
0.0249
|
LOG(k)
|
0.629203
|
0.093519
|
6.728047
|
0.0000
|
LOG(VAAGR)
|
0.074368
|
0.098574
|
0.754438
|
0.4631
|
LOG(VAIND)
|
-0.055417
|
0.159558
|
-0.347313
|
0.7335
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.782559
|
Meandependent var
|
6.661619
|
Adjusted R-squared
|
0.735964
|
S.D. dependent var
|
0.308111
|
S.E. of regression
|
0.158321
|
Akaike info criterion
|
-0.655253
|
Sumsquaredresid
|
0.350918
|
Schwarz criterion
|
-0.457393
|
Log likelihood
|
9.897281
|
Hannan-Quinn criter.
|
-0.627971
|
F-statistic
|
16.79506
|
Durbin-Watson stat
|
0.852528
|
Prob(F-statistic)
|
0.000065
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
La Centrafrique
Dependent Variable: LOG(PIBH)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 11/24/15 Time: 13:10
|
|
|
Sample: 1995 2013
|
|
|
Included observations: 19
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
-7.989513
|
2.022864
|
-3.949605
|
0.0013
|
LOG(k)
|
-0.187584
|
0.108595
|
-1.727369
|
0.1046
|
LOG(VAAGR)
|
0.336151
|
0.196146
|
1.713780
|
0.1072
|
LOG(VAIND)
|
0.553722
|
0.244927
|
2.260769
|
0.0391
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.805220
|
Meandependent var
|
5.836373
|
Adjusted R-squared
|
0.766264
|
S.D. dependent var
|
0.237766
|
S.E. of regression
|
0.114951
|
Akaike info criterion
|
-1.303965
|
Sumsquaredresid
|
0.198205
|
Schwarz criterion
|
-1.105135
|
Log likelihood
|
16.38766
|
Hannan-Quinn criter.
|
-1.270315
|
F-statistic
|
20.67003
|
Durbin-Watson stat
|
0.602080
|
Prob(F-statistic)
|
0.000014
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Le Congo
Dependent Variable: LOG(PIBH)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 11/24/15 Time: 13:13
|
|
|
Sample (adjusted): 1995 2013
|
|
|
Included observations: 19 afteradjustments
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
-4.129327
|
3.576847
|
-1.154460
|
0.2664
|
LOG(k)
|
1.330105
|
0.196374
|
6.773310
|
0.0000
|
LOG(VAAGR)
|
-0.877146
|
0.350229
|
-2.504493
|
0.0243
|
LOG(VAIND)
|
0.032426
|
0.101888
|
0.318253
|
0.7547
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.871144
|
Meandependent var
|
7.181814
|
Adjusted R-squared
|
0.845373
|
S.D. dependent var
|
0.670108
|
S.E. of regression
|
0.263504
|
Akaike info criterion
|
0.355166
|
Sumsquaredresid
|
1.041514
|
Schwarz criterion
|
0.553995
|
Log likelihood
|
0.625924
|
Hannan-Quinn criter.
|
0.388816
|
F-statistic
|
33.80314
|
Durbin-Watson stat
|
1.688345
|
Prob(F-statistic)
|
0.000001
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
La Gabon
Dependent Variable: LOG(PIBH)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 11/24/15 Time: 13:17
|
|
|
Sample: 1995 2013
|
|
|
Included observations: 19
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
-9.608223
|
1.004410
|
-9.566037
|
0.0000
|
LOG(k)
|
0.199413
|
0.023655
|
8.429884
|
0.0000
|
LOG(VAAGR)
|
0.339839
|
0.100023
|
3.397619
|
0.0040
|
LOG(VAIND)
|
0.326669
|
0.054439
|
6.000622
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.993451
|
Meandependent var
|
8.642470
|
Adjusted R-squared
|
0.992141
|
S.D. dependent var
|
0.439696
|
S.E. of regression
|
0.038979
|
Akaike info criterion
|
-3.466933
|
Sumsquaredresid
|
0.022790
|
Schwarz criterion
|
-3.268103
|
Log likelihood
|
36.93586
|
Hannan-Quinn criter.
|
-3.433283
|
F-statistic
|
758.4810
|
Durbin-Watson stat
|
1.409853
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
La Guinée Equatoriale
Dependent Variable: LOG(PIBH)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 11/24/15 Time: 13:20
|
|
|
Sample: 1995 2013
|
|
|
Included observations: 19
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
-22.48795
|
11.50906
|
-1.953935
|
0.0696
|
LOG(k)
|
0.437820
|
0.238422
|
1.836320
|
0.0862
|
LOG(VAAGR)
|
1.235518
|
0.862764
|
1.432046
|
0.1726
|
LOG(VAIND)
|
0.009096
|
0.274264
|
0.033164
|
0.9740
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.686446
|
Meandependent var
|
8.418194
|
Adjusted R-squared
|
0.623736
|
S.D. dependent var
|
1.482908
|
S.E. of regression
|
0.909622
|
Akaike info criterion
|
2.833088
|
Sumsquaredresid
|
12.41118
|
Schwarz criterion
|
3.031917
|
Log likelihood
|
-22.91434
|
Hannan-Quinn criter.
|
2.866738
|
F-statistic
|
10.94624
|
Durbin-Watson stat
|
2.263070
|
Prob(F-statistic)
|
0.000460
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Le Tchad
Dependent Variable: LOG(PIBH)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 11/24/15 Time: 13:22
|
|
|
Sample: 1995 2013
|
|
|
Included observations: 19
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
-9.092103
|
0.269347
|
-33.75609
|
0.0000
|
LOG(k)
|
-0.148685
|
0.030927
|
-4.807640
|
0.0002
|
LOG(VAAGR)
|
0.571035
|
0.026907
|
21.22223
|
0.0000
|
LOG(VAIND)
|
0.302760
|
0.029830
|
10.14959
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.995747
|
Meandependent var
|
5.973460
|
Adjusted R-squared
|
0.994896
|
S.D. dependent var
|
0.716814
|
S.E. of regression
|
0.051212
|
Akaike info criterion
|
-2.921034
|
Sumsquaredresid
|
0.039340
|
Schwarz criterion
|
-2.722205
|
Log likelihood
|
31.74982
|
Hannan-Quinn criter.
|
-2.887384
|
F-statistic
|
1170.508
|
Durbin-Watson stat
|
1.264152
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Annexe 8.2 : Le modèle 2
Le Cameroun
Dependent Variable: LOG(VAIND)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 11/24/15 Time: 17:37
|
|
|
Sample: 1995 2013
|
|
|
Included observations: 18
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
6.473873
|
5.551838
|
1.166078
|
0.2631
|
LOG(PIBH)
|
-0.154152
|
0.443841
|
-0.347313
|
0.7335
|
LOG(k)
|
0.256170
|
0.313532
|
0.817045
|
0.4276
|
LOG(VAAGR)
|
0.508613
|
0.098236
|
5.177471
|
0.0001
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.666315
|
Meandependent var
|
21.80529
|
Adjusted R-squared
|
0.594812
|
S.D. dependent var
|
0.414825
|
S.E. of regression
|
0.264054
|
Akaike info criterion
|
0.367805
|
Sumsquaredresid
|
0.976144
|
Schwarz criterion
|
0.565665
|
Log likelihood
|
0.689758
|
Hannan-Quinn criter.
|
0.395087
|
F-statistic
|
9.318600
|
Durbin-Watson stat
|
1.381874
|
Prob(F-statistic)
|
0.001217
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
La Centrafrique
Dependent Variable: LOG(VAIND)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 11/24/15 Time: 17:40
|
|
|
Sample: 1995 2013
|
|
|
Included observations: 19
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
6.945918
|
1.924235
|
3.609703
|
0.0026
|
LOG(PIBH)
|
0.458971
|
0.203015
|
2.260769
|
0.0391
|
LOG(k)
|
0.252089
|
0.086503
|
2.914215
|
0.0107
|
LOG(VAAGR)
|
0.229157
|
0.186100
|
1.231367
|
0.2371
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.922482
|
Meandependent var
|
18.97982
|
Adjusted R-squared
|
0.906978
|
S.D. dependent var
|
0.343135
|
S.E. of regression
|
0.104654
|
Akaike info criterion
|
-1.491642
|
Sumsquaredresid
|
0.164288
|
Schwarz criterion
|
-1.292812
|
Log likelihood
|
18.17059
|
Hannan-Quinn criter.
|
-1.457992
|
F-statistic
|
59.50082
|
Durbin-Watson stat
|
0.648560
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Le Congo
Dependent Variable: LOG(VAIND)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 11/24/15 Time: 17:42
|
|
|
Sample: 1995 2013
|
|
|
Included observations: 19
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
-4.420933
|
9.357223
|
-0.472462
|
0.6434
|
LOG(PIBH)
|
0.206840
|
0.649924
|
0.318253
|
0.7547
|
LOG(k)
|
0.053721
|
0.999071
|
0.053771
|
0.9578
|
LOG(VAAGR)
|
1.207809
|
1.006159
|
1.200416
|
0.2486
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.493684
|
Meandependent var
|
21.54251
|
Adjusted R-squared
|
0.392421
|
S.D. dependent var
|
0.853798
|
S.E. of regression
|
0.665513
|
Akaike info criterion
|
2.208147
|
Sumsquaredresid
|
6.643617
|
Schwarz criterion
|
2.406977
|
Log likelihood
|
-16.97740
|
Hannan-Quinn criter.
|
2.241797
|
F-statistic
|
4.875262
|
Durbin-Watson stat
|
1.189661
|
Prob(F-statistic)
|
0.014620
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Le Gabon
Dependent Variable: LOG(VAIND)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 11/24/15 Time: 17:43
|
|
|
Sample: 1995 2013
|
|
|
Included observations: 19
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
17.02278
|
5.297994
|
3.213061
|
0.0058
|
LOG(PIBH)
|
2.160979
|
0.360126
|
6.000622
|
0.0000
|
LOG(k)
|
-0.376874
|
0.108489
|
-3.473844
|
0.0034
|
LOG(VAAGR)
|
-0.276584
|
0.334686
|
-0.826400
|
0.4215
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.978069
|
Meandependent var
|
22.15898
|
Adjusted R-squared
|
0.973683
|
S.D. dependent var
|
0.617990
|
S.E. of regression
|
0.100254
|
Akaike info criterion
|
-1.577564
|
Sumsquaredresid
|
0.150762
|
Schwarz criterion
|
-1.378735
|
Log likelihood
|
18.98686
|
Hannan-Quinn criter.
|
-1.543914
|
F-statistic
|
222.9892
|
Durbin-Watson stat
|
0.498756
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
La Guinée Equatoriale
Dependent Variable: LOG(VAIND)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 11/24/15 Time: 17:46
|
|
|
Sample: 1995 2013
|
|
|
Included observations: 19
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
-34.47760
|
8.247253
|
-4.180495
|
0.0008
|
LOG(PIBH)
|
0.008061
|
0.243057
|
0.033164
|
0.9740
|
LOG(k)
|
0.248560
|
0.239965
|
1.035819
|
0.3167
|
LOG(VAAGR)
|
2.707521
|
0.511018
|
5.298289
|
0.0001
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.862909
|
Meandependent var
|
21.03801
|
Adjusted R-squared
|
0.835491
|
S.D. dependent var
|
2.111231
|
S.E. of regression
|
0.856308
|
Akaike info criterion
|
2.712291
|
Sumsquaredresid
|
10.99896
|
Schwarz criterion
|
2.911120
|
Log likelihood
|
-21.76676
|
Hannan-Quinn criter.
|
2.745941
|
F-statistic
|
31.47224
|
Durbin-Watson stat
|
0.368156
|
Prob(F-statistic)
|
0.000001
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Le Tchad
Dependent Variable: LOG(VAIND)
|
|
Method: Least Squares
|
|
|
Date: 11/24/15 Time: 17:48
|
|
|
Sample: 1995 2013
|
|
|
Included observations: 19
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Variable
|
Coefficient
|
Std. Error
|
t-Statistic
|
Prob.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
C
|
26.75755
|
2.332580
|
11.47123
|
0.0000
|
LOG(PIBH)
|
2.883131
|
0.284064
|
10.14959
|
0.0000
|
LOG(k)
|
0.501541
|
0.079835
|
6.282200
|
0.0000
|
LOG(VAAGR)
|
-1.622767
|
0.195832
|
-8.286509
|
0.0000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
R-squared
|
0.975178
|
Meandependent var
|
20.00084
|
Adjusted R-squared
|
0.970214
|
S.D. dependent var
|
0.915686
|
S.E. of regression
|
0.158035
|
Akaike info criterion
|
-0.667342
|
Sumsquaredresid
|
0.374624
|
Schwarz criterion
|
-0.468512
|
Log likelihood
|
10.33975
|
Hannan-Quinn criter.
|
-0.633692
|
F-statistic
|
196.4376
|
Durbin-Watson stat
|
1.651577
|
Prob(F-statistic)
|
0.000000
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
TABLE DES MATIERES
SOMMAIRE
i
DEDICACE
ii
REMERCIEMENTS
iii
LISTE DES ACRONYMES ET ABRÉVIATIONS
iv
LISTE DES TABLEAUX
vi
LISTE DES GRAPHIQUES
vii
RESUME
viii
ABSTRACT
viii
INTRODUCTION
GENERALE
1
I- CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE DE
RECHERCHE
2
II- OBJECTIFS DE LA RECHERCHE
7
III- HYPOTHESES DE RECHERCHE
7
IV- REVUE CRITIQUE DE LA LITTERATURE
7
V- METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE
11
VI- PLAN DU TRAVAIL
15
PARTIE
I : CADRE D'ANALYSE ET PRESENTATION DU SOUS SECTEUR AGRICOLE DANS LA
CEMAC
17
CHAPITRE I : CADRE MACROECONOMIQUE D'ANALYSE
DE L'AGRICULTURE
19
SECTION I : L'AGRICULTURE DANS LA COMPTABILITE
NATIONALE
19
I- LE CHAMP DE LA COMPTABILITE NATIONALE
19
I-1- Les principaux concepts et variables de la
comptabilité nationale
20
I-2- Les principes et importances de la
comptabilité nationale
23
II- ARCHITECTURE DU COMPTE DE
L'AGRICULTURE
24
II-1- Le domaine décrit par le compte de
l'agriculture
24
II-2- La séquence du compte de
l'agriculture
26
SECTION II : LE ROLE DE L'AGRICULTURE DANS LE
PROCESSUS DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE
27
I- LA TEORIE DU SURPLUS : LE RESERVOIR
DE LA MAIN D'OEUVRE AGRICOLE COMME CARBURANT DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
28
I-1- Les fondements et modalités du
transfert du surplus vers l'industrie
28
I-2- Les enrichissements de la théorie du
surplus
30
II- VERTUSAGRICOLESPOURLE DEVELOPPEMENT
31
II-1- Les perspectives réelles pour
l'agriculture vers une croissance équilibrée
31
II-2- L'impact de l'agriculture sur la
pauvreté
32
CHAPITRE II : L'AGRICULTURE DANS LA CEMAC
34
SECTION I : L'ETAT DU SOUS SECTEUR
AGRICOLE
34
I- LA CRISE DE LA PRODUCTION AGRICOLE
34
I-1- La situation des acteurs de production
agricole
34
I-2- La situation de la production agricole
35
II- LA CONSOMMATION AGRICOLE EN ZONE
CEMAC
38
II-1- La situation des échanges agricole en
CEMAC
38
II-2- La transformation des produits agricoles
40
SECTION II : LES POLITIQUES MISES EN
OEUVRE
41
I- LES POLITIQUES COMMUNES
41
I-1- La raison d'être d'une stratégie
agricole commune
41
I-2- Les politiques agricoles communes de la
CEMAC
42
II- LES SPECIFICITES DES POLITIQUES
NATIONALES
44
II-1- Le Cameroun
44
II-2- La Centrafrique
45
II-3- Le Congo
46
II-4- Le Gabon
47
II-5- La Guinée Equatoriale
48
II-6- Le Tchad
49
PARTIE
II : EVALUATION EMPIRIQUE DU LIEN ENTRE AGRICULTURE ET CROISSANCE
ECONOMIQUE DANS LES PAYS DE LA CEMAC
53
CHAPITRE III : TECHNIQUES D'ESTIMATION DU ROLE
DE L'AGRICULTURE DANS LE PROCESSUS DU DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE :
METHODOLOGIE
55
SECTION I : SPECIFICATION DU MODELE
NEO-CLASSIQUE
55
I- LE MODELE NEO-CLASSIQUE
55
I-1- La structure de base
56
I-2- La forme fonctionnelle du modèle
57
II- LA PRESENTATION DES VARIABLES DU MODELE
ET SIGNES ATTENDUS
59
II-1- La présentation des variables
59
II-2- Les signes attendus des paramètres du
modèle
61
SECTION II : DONNEES D'ETUDE ET MODELE
D'ESTIMATION
62
I- SOURCE ET TRAITEMENT DES DONNEES
62
I-1- La source des données
62
I-2- Le traitement des données
63
II- LA METHODE D'ESTIMATION
67
II-1- Le test à effet fixe
67
II-2- Le test à effet aléatoire
68
II-3- Le test de Hausman
68
CHAPITRE IV : RESULTATS ET IMPLICATIONS DES
POLITIQUES ECONOMIQUES POUR LA CEMAC
70
SECTION I : PRESENTATION ET ANALYSE DES
RESULTATS
70
I- MESURE DE LA CONTRIBUTION DE
L'AGRICULTURE A LA FORMATION DU PIB DES PAYS DE LA CEMAC
70
I-1- Résultats du test de
stationnarité
71
I-2- Résultats du test de Hausman
72
I-3- Résultat du test
d'autocorrélation
72
I-4- Résultat du test
d'hétéroscédasticité des erreurs
72
I-5- Résultats des estimations
73
II- AGRICULTURE ET DEVELOPPEMENT
INDUSTRIEL
79
II-1- Le test de Hausman
79
II-2- Résultats des estimations
80
SECTION II : IMPLICATIONS DES POLITIQUES
ECONOMIQUES
84
I- RECOMMANDATIONS DES POLITIQUES
ECONOMIQUES PAR PAYS
84
I-1- Le Cameroun
84
I-2- La Centrafrique
85
I-3- Le Congo
85
I-4- Le Gabon
85
I-5- La Guinée Equatoriale
85
I-6- Le Tchad
86
II- RECOMMANDATIONS DES POLITIQUES
ECONOMIQUES DANS LA SOUS REGION
86
II-1-Moderniser l'agriculture
87
II-2- Améliorer les politiques agricoles
communes
88
CONCLUSION GENERALE
90
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
92
ANNEXES
95
TABLE DES MATIERES
111
* 1 Confère Bella
(2009).
*
2Cetermedésignelefaitquel'accroissementd'uneuroduPIBagricoleaugmentelePIBtotaldeplusd'uneuro.
* 3 Plus
précisément, le modèle considère la fonction
d'épargne comme une donnée.
* 4 Une série
chronologique est stationnaire si elle ne comporte ni tendance ni
saisonnalité.
* 5 L'estimateur LSDV consiste
à appliquer la méthode des MCO sur le modèle avec
variables indicatrices spécifiques pour chaque individu.
|