V.8.3.Agriculture de reliance dans les espaces
intermédiaires
Entre l'urbain dense et le rural dense se distinguent des
espaces intermédiaires. Tissus urbains et agricoles, parfois tissus
naturels s'y côtoient et s'imbriquent en des figures variées.
Située en bordure des villes, les usages des terres et la nature des
activités agricoles sont fortement influencés par les
activités urbaines. Une forte dynamique d'urbanisation y est
observée. Ces terres agricoles font l'objet de spéculations
foncières : leur valeur sur le marché foncier n'est plus en
rapport avec leur potentiel agricole mais avec leur potentiel d'urbanisation (
Bacchialoni, 2001). De nombreuses exploitations s'y trouvant sont alors
obligées de modifier leur système que ce soit en changeant leur
production ou encore de stratégie (vers le maraîchage). Cette
diversification est mise en place, soit dans le prolongement de
l'activité de production par la transformation ou la mise en vente
directe de celle-ci, soit dans des activités nouvelles, voire non
agricoles (pisciculture, accueil, tourisme, services aux
collectivités...). On observe notamment une plus grande diversité
dans la spécialisation des exploitations, dans la structure
socio-économique, dans les filières de commercialisation, et un
plus grand développement du marketing direct.
Ces diversifications peuvent être
considérées comme un processus d'innovation, dans la mesure
où elles nécessitent d'activer de nouvelles ressources pour
développer d'autres fonctions locales de l'agriculture : fournitures de
produits locaux identifiés, gestion du cadre de vie et de
l'environnement, accueil de fonctions récréatives,
développement de fonctions pédagogiques...
Ces espaces mixtes sont au coeur d'enjeux et sont les lieux de
tous les risques : risques de tensions liées au foncier ou de conflits
d'usage ou de voisinage. A contrario ces espaces peuvent être
des lieux privilégiés de mise en relation entre groupes sociaux
différents.
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