II.2. la formation du
résultat
Après avoir repéré les nombreux facteurs
susceptibles d'influencer le résultat, il convient de les
apprécier et il est commode de distinguer quatres effets.
1. L'effet-prix
L'effet-prix consiste à mettre en relation le
résultat et le prix facturé à la clientèle, qu'il
s'agisse d'intérêts ou de commissions, ainsi que les
rémunérations réservées aux apporteurs de capitaux.
Il concerne donc deux composante du P.N.B.
a) La marge d'intérêts
Elle s'analyse en tenant compte :
- De la situation concurrentielle des marchés sur
lesquels la banque se présente et qui conditionne les
intérêts débiteurs et créditeurs, mais en tout
état de cause, la banque doit veiller à ce que les
intérêts débiteurs facturés à un emprunteur
soient suffisants pour couvrir les couts de ressources, les frais de gestion,
le cout du risque et la rémunération de fonds propres.
- Du ou de métiers exercés par la banque,
sachant que les opérations de la clientèle engendrent des marges
plus larges que les opérations de trésorerie ou de
marché ;
- De la structure des emplois et ressources de
l'établissement de crédit selon le critère taux fixe ou
taux variable qui répercute sur la marge d'intérêts le
risque de taux. A cet égard, tant la part des dépôts
à vue que celles des dépôts d'épargne à
régime spécial influence cette marge.
En effet, la rémunération des
dépôts d'épargne à régime spécial
est déterminée par les pouvoirs publics mais répercute
toujours avec un retard les variations de taux.
Le poids de ces dépôts joue donc le
rôle d'un amortisseur et confère au PNB des banques
collectant beaucoup des ressources de cette nature, une certaine inertie
par rapport aux variations de taux.
Il ressort de ces considérations que la marge
d'intérêt est sensible aux variations de taux. En
période de hausse, la marge a tendance à s'élargir et
à se resserrer en période de baisse.
b) Les commissions
Rémunérant des prestations de services, les
commissions sont indépendantes des mouvements de taux
d'intérêt. Plus le PNB inclut des commissions, plus il est
déconnecté des variations de taux. En revanche, le montant des
commissions et plus instable que la marge d'intérêt, surtout
lorsqu'il s'agit de commissions rémunérant des
opérations de marché (émissions de titres) ou
d'ingénierie financière (des fusions-acquisitions) qui
dépendent directement de la conjoncture économique.
Néanmoins, une composante
« commission » substantielle au sein du PNB est
considérée comme un facteur favorable, s'interprétant
alors comme l'aptitude d'une banque à facturer des services
à la clientèle. Service de qualité, puisque cette
dernière accepte d'en payer le prix.
2. L'effet volume
La croissance ou à l'inverse la diminution de
l'activité exerce un effet mécanique sur le PNB par le jeu
d'effets-volume. On a vu précédemment que en calculs de
marges permettent de mettre ces phénomènes en
évidence.
En revanche, à plus long terme, on peut s'interroger
sur l'existence d'économie d'échelle dans la banque. Les
nombreuses études menées tant aux Etats unis qu'en France
ont abouti à des résultats contrastés : les
synergies de coût ne sont pas démontrées pour les
années quatre-vingt-dix .Alors qu'elles semblent beaucoup plus
évidente pour les années quatre-vingt-dix.
Cette opinion est partagée par les dirigeants de
banque tout à fait convaincus des effets favorables de la taille
sur la rentabilité comme en témoignent les innombrables
opérations de restructurations que les systèmes bancaires de
tous les pays ont connues ces dernières années. Aussi,
à l'issue d'une restructuration, l'analyste s'efforce
d'apprécier l'influence du changement de dimension sur le
résultat.
3. Effet ciseau
Comme on l'a déjà indiqué, les frais
généraux absorbent près de 2/3 du PNB. De ce fait,
toute progression de frais généraux plus rapide que celle de PNB
lamine le résultat brut d'exploitation qui diminue d'un exercice
à un autre et inversement. le PNB étant sensible aux effets
prix et volume, cette situation se rencontre fréquemment dans les
établissements de crédit et les conduit à agir sur les
frais généraux, parfois brutalement par l'intermédiaire
de réductions d'effectifs. En tout état de cause, plus le
coefficient d'exploitation est bas moins cet effet ciseau se manifeste.
4. Effet risque
Les risques de marché se répercutent sur le
résultat au travers des plus ou moins-values latentes ou
réalisées sur les titres détenus par la banque.
En période de grande volatilité des
marchés des capitaux, ces plus ou moins-values peuvent entrainer de
fluctuations importantes d'un exercice à l'autre des
résultats, et on sait qu'il s'agit de la principale critique
adressée à la norme IAS 39. Mais puisque ces variations des
valeurs sont clairement mise en évidence dans les états
financiers, l'analyste peut apprécier l'impact et les éliminer
des performances au titre d'élément non récurrents.
Quant au risque de contrepartie, il importe le
résultat par la constitution de provisions diverses :
provisions pour dépréciation des créances provisions
pour risques et charges, fonds pour risques bancaires
généraux. Ces nombreuses occasions de provisionnement et tout
particulièrement les provisions générales ont longtemps
favorisé les politiques de lissage des résultat, rendant
difficile l'interprétation de performance d'une banque.
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